[Obscurantisme féministe] – Odile Fillod et le refus de la biologie

Comme on m’avait vivement recommandé la série de podcasts Meta de Choc, je viens d’aller en écouter quelques-uns. Effectivement, j’ai trouvé la démarche intéressante et le contenu de qualité, avec un véritable travail de documentation se voulant le plus sincère et le plus honnête possibles. La série sur le New Age en particulier est tout à fait enrichissante et soulève nombre de points parfaitement en phase avec l’actualité du temps.

Ayant amorcé de mon côté une réflexion critique sur l’éco-féminisme (dernier avatar du New Age), j’ai donc écouté attentivement les deux podcasts sur « l’éco-spiritualité » et les deux autres sur « le féminin sacré », pensant y trouver quelques éléments de convergence afin d’étayer, entre autres, mon article sur « Les féministes et la religion ». Las ! Malgré un exposé très bien fait sur les fondements historiques et intellectuels de « l’éco-spiritualité » et du « féminin sacré », j’ai été quelque peu étonnée de n’y trouver aucune mention (et encore moins de critique) de l’éco-féminisme – alors même que cette idéologie en est actuellement la manifestation la plus criante.

Dans « le féminin sacré », j’ai également tiqué sur quelques points. À propos des sorcières notamment, il y a des erreurs historiques assez gênantes : Élisabeth Feytit affirme que les bûchers de sorcières sont l’œuvre de l’Église catholique, qu’ils remontent au XIIe siècle et qu’ils avaient pour but de lutter contre le protestantisme – toutes choses factuellement fausses. Je renvoie sur ces points à mon article sur les sorcières (et pour les plus versés sur le sujet, aux auteurs universitaires sur lesquels je m’appuie). Je me contenterai de rappeler brièvement ici que :

  • Les « bûchers de sorcières » sont une caractéristique de l’Europe du Nord protestante, essentiellement des campagnes et principalement du tournant du XVIIe siècle ;
  • Que l’Eglise catholique n’y est pour rien, puisque la grande majorité des bûchers sont l’œuvre de tribunaux laïcs dans des sociétés protestantes  ;
  • Qu’avant les XIVe- XVe siècles, et surtout le tournant des XVIe et XVIIe siècles, l’Europe (et plus encore l’Europe catholique) a brûlé très peu de monde et autant, voire davantage, d’hommes que de femmes. La mythologie sur les sorcières, inspirée par le falsificateur Jules Michelet, puis reprise aveuglément par les féministes, n’est qu’une réécriture de l’histoire à des fins de militantisme.

Pour autant, ces points d’histoire (un peu spécialisée, je le concède) ne sont pas pour moi le plus gênant dans ces derniers podcasts. J’ai bien davantage tiqué sur le positionnement féministe mainstream qui s’y épanche, notamment quand E. Feytit renvoie à son autre série sur « Mars et Vénus » en lançant quelques assertions idéologiques du genre qui m’ont tout de suite mis la puce à l’oreille. L’écoute de la série en question (4 podcasts d’une heure chacun) n’a fait que confirmer mes pires craintes : le néo-féminisme et l’idéologie du genre les plus caricaturaux s’y étalent effectivement sans le moindre esprit critique. J’ai donc décidé de consacrer mon billet au contenu de cette dernière série.

Odile Fillod, les hommes, les femmes, Mars et Vénus

Les quatre chapitres d’une heure chacun sont donc un échange à bâtons rompus avec son amie Odile Fillod – Élisabeth Feytit, qui la tutoie, glousse quasiment à chacune de ses allégations. L’interview, qui tient surtout de l’échange entre copines féministes qui refont le monde à leur sauce, n’a pas grand-chose à envier à une soirée-conférence des pires heures d’Osez le féminisme. Pas franchement de quoi m’emballer moi, et c’est peu de le dire.

D’emblée, OF est présentée comme étant absolument objective en tous points, alors que… c’est une militante féministe de compétition ! Et même une féministe militante avant toute autre chose. Donc je veux bien qu’on fasse de la métacognition ou que sais-je ou qu’on s’emploie à débusquer les biais de ceci ou de cela chez les autres, mais ne pas voir à ce point un biais de cette taille, c’est quand même un peu gênant… « Festucam in oculo fratris tui et trabem in oculo tuo non vides », comme qui dirait (Mt, 7, 3).

J’ai tout écouté et je vais donc reprendre quelques points de ces quatre chapitres, dans leur ordre d’apparition.

  • Chapitre 1

Le chapitre 1 s’ouvre sur un ouin ouin typiquement féministe de fausse victime (« Ouin ouin, mon père ingénieur a favorisé mon frère et pas moi, cétropinjuste ») pour finalement reconnaître qu’elle a elle-même fait des études d’ingénieur… Les discriminations sur les « rôles sexués » et les « normes de genre » n’ont pas dû être trop sévères quand même… (yeux au ciel). Mais en bonne féministe anti-patriarcale, il lui fallait bien charger gratuitement la « domination » paternelle en guise de hors-d’œuvre. Elle explique plus loin qu’elle n’a pas terminé sa thèse en sociologie – ce qu’on ne lui reprochera pas, mais qui pose quand même question quand elle entreprend, en toute modestie, de réfuter sur le fond quantité de neuro-biologistes et de spécialistes du cerveau.

11-12’ : elle qualifie sans perdre de temps la psychologie évolutionniste de « fantaisiste », ce qui la pose d’emblée comme une idéologue plutôt que comme une scientifique. On comprend également qu’elle n’a pas de compétences biologiques du niveau de celles qu’elle va attaquer et qu’elle risque donc de ne produire que du discours et pas des faits. Sa seule marotte, tout au long des quatre heures d’interview, ne sera qu’un refus obstiné de reconnaître la moindre différence de comportement entre les sexes pouvant avoir une origine biologique (20’) et de dénoncer les « croyances » des autres sans jamais voir les siennes (26’).

28’-29’: OF développe longuement sa propre réfutation sur le fond d’une étude scientifique qui aurait omis de prendre en compte la différence de volume des cerveaux masculin et féminin. [NB. Cette réfutation est elle-même réfutée par le neuro-endocrinologue Jacques Balthazart qui explique dans cet entretien que même après correction du volume du cerveau des hommes, on retrouve des différences et que de toutes façons, à la naissance, la taille du cerveau est la même chez les deux sexes – alors que les différences sont bien là (11’)].

Elle glose ensuite sur l’inexistence de la « théorie du genre », oubliant de préciser que si cette « théorie » n’existe effectivement pas, l’idéologie du genre, elle, existe bien et qu’elle-même en est un des meilleurs parangons ! (35’). À ce titre, elle s’emploie alors à nier obstinément toute influence possible des hormones sur la psychologie et le comportement humains (46’), allant jusqu’à prétendre que les gens comme elle, qui rapportent tout aux constructions sociales, n’existent pas (47’). Elle reconnait cependant, juste après, que les chercheurs en sciences sociales sont incompétents en biologie et ne peuvent faire que de la description. C’est ensuite au tour des résultats scientifiques d’être révoqués pour cause de manque de fiabilité, alors qu’elle n’est elle-même que sociologue. Bref.

  • Chapitre 2

Le chapitre 2 voit réitérer la charge contre les très nombreuses études scientifiques qui depuis plusieurs décennies maintenant mettent en relief le rôle du pic de testostérone prénatale sur la masculinisation du cerveau et sur son rôle dans les futurs comportements de l’individu de sexe masculin. Elle évoque les « niveaux de preuves » en sciences et réfute les résultats des chercheurs au prétexte qu’il n’est, matériellement et éthiquement, pas possible de conduire des études randomisées en double aveugle sur le cerveau (on ne va pas par exemple tuer des jeunes garçons pour observer l’évolution de leur cerveau à tous les âges de la vie). Mais tout le monde sait cela et fait avec, elle ergote ici dans le vide (10’).

Elle prétend ensuite qu’on ne peut pas extrapoler à l’espèce humaine les résultats des études biologiques sur les animaux (11’). Je vois d’ici les spécialistes bondir en entendant cela. Surtout quand on se souvient que des féministes militants comme Françoise Héritier ou Pascal Picq, dans le même camp idéologique qu’elle, ne se gênent pas pour prendre en exemple les modèles animaux quand il s’agit de cracher de toutes leurs forces sur l’homme de sexe masculin. Elle-même ne se prive pas non plus de le faire quand ça l’arrange. Ici en tout cas, elle rejette en bloc les études sur la physiologie des autres mammifères, mettant sur le même plan les vaches ou les insectes et refusant toute forme de comparaison avec l’homme, y compris en matière de recherche biomédicale (12’). Il y a clairement là un manque de nuance qui pose question (15’)

18’ : elle dit ensuite que si la testostérone prénatale induit bien des différences structurelles observables, cérébrales puis comportementales, que ce mécanisme biologique est démontré, que tout l’organisme est baigné par les hormones sexuelles (qui circulent dans le sang), que dans le cerveau de l’embryon, par le processus dit « d’aromatisation », la testostérone se transforme en œstradiol et que c’est cet œstradiol qui va ensuite masculiniser les structures cérébrales, cela ne se produirait cependant pas chez l’humain (21’) ! (J. Balthazart explique le contraire, voir plus bas)

À partir de cas extrêmes et rarissimes d’hommes dont la physiologie à l’âge adulte est insensible aux androgènes mais qui, malgré un corps d’apparence féminisée, restent hétérosexuels, elle va conclure que la testostérone n’a pas d’influence sur les comportements masculins (23’). La démonstration n’est pas franchement convaincante (elle est même incompréhensible) : le pic de testostérone prénatal ayant pu se faire de manière incomplète (il y a une infinité de variations) ; je ne vois pas pourquoi elle tire ces conclusions.

Elle s’en prend ensuite de nouveau aux tenants de la psychologie évolutionniste (27’) qu’elle traite de simples compilateurs (32’), critiquant leur cherry-picking, leurs a priori (33’), leurs « points de vue » et leurs biais (36’), sans évidemment jamais voir les siens propres.

Tout à son obsession anti-biologique sur les origines des différences comportementales, elle s’en prend ensuite aux neuro-sciences (38’) et particulièrement à la thèse de Simon Baron-Cohen sur les différences innées (42’), thèse passionnante que je relaie moi-même régulièrement (par exemple ici ). Selon elle, cette étude « ne respecterait pas les protocoles standards » et ses auteurs auraient « tripoté les statistiques » car la collaboratrice de Baron-Cohen ayant conduit une partie de l’étude connaissait au préalable le sexe des bébés qu’elle testait – ce qui invaliderait de fait toutes ses conclusions ! Cela me semble tout de même assez léger pour rejeter l’intégralité des résultats de cette étude dont les observations sont loin d’être aussi fragiles qu’elle le prétend. Elle réclame une réplication de cette étude, et sur ce point, je la suis (cela mettrait au moins un terme à ce genre de polémique stérile).

J’ajoute que nombre d’observations dans d’autres études (sur la propension des garçons à être forts au échecs, sur la prévalence de l’autisme masculin ou sur les choix d’orientations professionnelles, etc.) confortent évidemment les conclusions de Baron-Cohen. Elle finit quand même par reconnaître du bout des lèvres, poussée par E. Feytit, qu’il s’agit d’hypothèses qui en valent d’autres et qu’il n’y a pas de raisons de ne pas les évoquer (52’).

  • Chapitre 3

Le chapitre 3 consacre ses 20 premières minutes à la fixation néo-féministe sur les jouets genrés. Sur cette question, je renvoie à cet article de Peggy Sastre qui renvoie dans les filets ces obsessions sans fondement :

OF revient longuement sur une étude sur les singes vervets, souvent citée mais qui ne semble pas très convaincante – ce qui est bien possible, mais il ne s’agit que d’une étude parmi d’autres. Comme le rappelle par ailleurs Jaques Balthazart (voir plus bas), les filles ayant reçu trop de testostérone pendant leur vie embryonnaire choisissent spontanément des jouets de garçons – signe que certains comportements semblent bien influencés par des données biologiques.

A 14’, elle affirme que les garçons n’auraient pas plus besoin que les filles de se dépenser physiquement… Ce qui n’est pas du tout la conclusion que j’ai pu tirer par exemple en regardant l’autre jour ce reportage du JT de 20 heures sur une école de cascadeurs : on n’y voyait que des garçons hyperactifs, hyper physiques et quasiment pas de filles… On se demande bien pourquoi… Quelles normes sociales conservatrices interdisent donc aux filles de fantasmer sur le métier de cascadeuses ?

19’-24’ : elle dénonce la théorie de l’ocytocine « hormone de l’amour » : l’ocytocine n’aurait en réalité comme seule fonction que de contracter les muscles afin de permettre l’accouchement puis l’allaitement et n’aurait aucun effet psychotrope quant à l’attachement mère-enfant ou l’instinct maternel – à rebours de ce que l’on entend partout.

Je conteste d’emblée cette absence de lien : si l’action directe de l’ocytocine en tant que telle n’est pas prouvée (admettons), on sait que l’allaitement en lui-même génère l’attachement au bébé et partant, l’instinct maternel, ocytocine ou pas. Dans la mesure ou l’ocyto est derrière l’allaitement, elle est donc, ne serait-ce qu’indirectement, derrière l’attachement. À 28’ cependant, elle reconnaît que l’action de l’ocytocine, jouant surtout sur l’allaitement, favoriserait bien l’attachement à son petit chez la brebis. Je n’ai aucun doute en ce qui me concerne que l’allaitement lui-même, induit par l’ocytocine, a le même effet dans l’espèce humaine – puisque nous sommes aussi des mammifères. Je relève en tout cas son combat d’arrière-garde de féministe radicale contre « l’instinct maternel » – et donc contre la maternité –, notions taboues devant être éradiquées ; la croisade anti-maternelle des féministes aigries des années 70 étant malheureusement plus que jamais d’actualité.

Un peu plus loin, on a droit au couplet, rebattu lui aussi chez les néofem, contre la complémentarité entre les sexes (37′), puis de nouveau (43’), le rejet ridicule et obsessionnel de toute différence entre les sexes. Rien que de très conformiste au sein de la secte :

Gneu gneu gneu

(citation tirée de cette interview)

Suit (44’), une attaque en règle contre le biologiste Jacques Balthazart, sur laquelle je reviendrai un peu plus bas car celle-ci a donné lieu à des échanges musclés de part et d’autre. OF conteste de nouveau le phénomène de masculinisation du cerveau par les hormones prénatales et affirme que les différences de cerveau observables concerneraient exclusivement la physiologie de la reproduction (à travers notamment les gonades). Elle dénonce encore une fois les biais des autres, toujours aveugle aux siens propres (sur les réponses de J. Balthazart à ces affirmations, cf. infra).

54’ : Elle rejette « l’hypothèse de la testostérone » pour expliquer l’agressivité masculine et cite à l’appui une étude sur les trans Ftm (femmes devenues hommes) que la testostérone injectée ne rendrait pas plus agressives (ce sont des femmes à la naissance) – oubliant de rappeler que la testostérone à l’âge adulte ne peut déployer ses effets que sur des corps préalablement sexués par la testo prénatale ! (ce qu’explique Jacques Balthazart, cf. infra). De plus, elle se garde bien évidemment de vérifier si cette étude qui va dans son sens n’aurait pas par hasard quelques biais méthodologiques…

  • Chapitre 4 

OF se plaint tout au long du chapitre 4 des biais et de la binarité des autres, comme si elle-même y était étrangère. 25’ : Elle ressort l’habituelle critique néofem de la psychanalyse, vouée aux gémonies car elle a le malheur de reconnaître la différence des sexes (rien ne nous sera décidément épargné du bréviaire néofem : tout le petit livre rouge nous est déroulé à grand renfort « d’essentialisme », de « naturalisation », etc.). 27’ : Elle semble également rejeter (sans oser le dire ouvertement, car elle s’est déjà fait taper sur les doigts pour ça, voir plus bas) l’idée que l’homosexualité puisse être naturelle et avoir des bases biologiques.

29’ : Elle pense que les gens qui ne pensent pas comme elle et reconnaissent la différence des sexes sont des angoissés cherchant à tout prix à se rassurer. Or il me semble que c’est plutôt l’inverse : qu’est-ce que la complémentarité des sexes, le dimorphisme ou les différences de comportement ont donc de si insupportable à tolérer pour les idéologues du genre comme elle ? Sur quels tabous, blocages ou névroses personnelles tout cela appuie-t-il si douloureusement ? Leur propre incapacité à vivre et expérimenter cette complémentarité, peut-être ?

L’histoire donnera raison à la biologie

OF est bien obligée de reconnaître à la fin de l’entretien qu’il existe réellement de « petites différences moyennes » de comportement entre H et F induites par le substrat biologique  – comme par exemple la capacité, supérieure chez les hommes, à faire tourner mentalement un objet en 3D (35’). Cette supériorité masculine en matière de spatialisation est évidemment bien connue (moi par exemple, malgré des capacités verbales très développées, je ne distingue toujours pas ma droite de ma gauche et ai toujours des problèmes de latéralisation et d’orientation – ma fille a les mêmes caractéristiques, alors qu’aucun des hommes de ma maisonnée).

Elle reconnait également l’impact des mécanismes biologiques et de la différence des sexes sur les retards mentaux (36’). Ainsi, grâce à leurs deux chromosomes X, les filles sont protégées des anomalies génétiques situées sur un des X, alors que celles-ci vont s’exprimer chez les garçons qui n’ont pas de second X pour compenser le segment défectueux. Mais dans ce cas, elle refuse de prendre en compte ces cas extrêmes ou particuliers alors qu’elle les prenait comme références plus haut (les hommes féminisés ou les ftm) pour tirer ses propres théories.

La fin de l’interview, à propos des « instrumentalisations conservatrices » de la différence des sexes, est l’occasion de démontrer, pour qui ne l’aurait pas encore compris, qu’elles sont surtout des féministes de gauche – et en avant les vieilles lunes féministes sur les femmes qui n’auraient pas envie de s’arrêter de travailler pour s’occuper de leur enfant (un mensonge, voir [Désespoir et solitude] – Le féminisme en échec), le jargon féministe : « renforcer les normes sociales », « les rôles assignés à leur sexe », « stigmatisant », « comportements genrés », « étendards de masculinité », et gna gna gna… (42’-43’).

Conclusion

Aucun « inconfort » ni « incertitude » pour ma part à l’écoute de cette série, comme annoncé à l’ouverture du chapitre 3, juste de l’agacement devant tant de répétitions  ! Je ne connais que trop l’argumentaire néofem usé jusqu’à la corde et ce n’est pas cette récitation servile qui va m’ébranler.

On retiendra surtout qu’OF n’a jamais produit de recherche par elle-même afin de démontrer scientifiquement que la sexuation du psychisme n’a pas la moindre base biologique ; ce qui ne l’empêche pas de mener des croisades acharnées contre les chercheurs les plus sérieux qui ne vont pas dans le sens de son idéologie. Comme l’écrivait un chercheur : « Pourquoi ne publie-t-elle pas ses critiques dans des revues spécialisées en biologie ? ».

Comme elle le reconnaît elle-même en conclusion, ce n’est qu’une question de temps, parce que les recherches sur le cerveau vivant ne sont par définition pas faciles à mener (si ce n’est parfois impossibles), mais il ne fait aucun doute qu’avec le développement des techniques de pointe d’investigation, elle sera infailliblement contredite par la science – que ce soit dans un avenir proche ou un peu plus lointain. Il est donc plus que dommage en 2021 de perdre encore son temps et son énergie à vouloir à tout prix défendre les marottes moisies du Gender Feminism.

Certains lui font d’ailleurs remarquer très pertinemment dans les comms qu’elle ne parle pas de l’influence des hormones féminines sur l’humeur de femmes pendant les règles ou, plus grave, des problèmes que posent aujourd’hui les hommes trans (Mtf) : sont-ils égaux physiquement aux femmes ? (et j’ajouterais : dans le sport féminin, par exemple ?).

Dans ses réponses, elle admet ne pas bien connaître le sujet de l’influences des hormones du cycle ovarien sur le comportement féminin (lol) ; quant aux trans, elle évacue totalement le problème, se contentant de dire « qu’il existe très clairement des différences moyennes naturelles entre les personnes 46,XX et les personnes 46,XY, et pas seulement au niveau de l’anatomie génitale : des différences physiologiques, la différence de stature, etc. », ce qui est tout de même un peu court !

=> Sur le sujet des trans et du biologique, voir [Échec et mat] – Les féministes et le coup d’après

Un dernier commentaire me fait rire, celui de ce papa de jumeaux garçon-fille qui, malgré son éducation féministe non genrée et égalitariste, constate que son fils et sa fille adoptent en grandissant des comportements radicalement différents. Mais au lieu de se dire que Mme Fillod raconte peut-être un peu n’importe quoi, il préfère dévotement battre sa coulpe : « Après écoute, je suppose que j’ai dû grandement sous-estimer la part de non-verbal et d’involontaire dans la transmission des normes sociales par le comportement de mon épouse et de moi-même. Et c’est là mon plus grand chamboulement, mon attitude et ma façon d’être contribuent probablement à diffuser des normes sociales avec lesquelles je ne suis pas totalement en accord. C’est shocking ! », agneu gneu gneu (mais lol !).

Odile Fillod, militante féministe radicale

Féministe adepte d’Odile Fillod

Odile Fillod ne se cache pas d’être une militante féministe qui veut avant toutes choses propager sa « bonne parole féministe » comme elle le dit elle-même, et qui pour cela n’hésite pas à « se faire » des chercheurs ou des contradicteurs avec des méthodes dont on pourrait discuter un instant. Ainsi, comme l’écrit ici Peggy Sastre, elle n’hésite pas, « via appels et courriers aux rédactions et autre lobbying auprès d’éditeurs d’ouvrages collectifs ou d’organisateurs de conférences et tables rondes, etc. à user de lobbying » pour censurer des chercheurs et des journalistes scientifiques (ce dont PS a fait les frais).

Le neuro-endocrinologue belge Jacques Balthazart, qui a lui aussi fait les frais des violentes attaques d’Odile Fillod, s’est fendu à son tour d’un statut Facebook (où il dénonce « la malhonnêteté intellectuelle absolument affligeante » dont celle-ci fait preuve dans son blog) ainsi que d’une défense argumentée co-signée par plusieurs chercheurs que l’on peut lire intégralement ici.

On y apprend que sur son blog, Odile Fillod réfute la thèse défendue par Balthazart et le consensus scientifique selon laquelle « l’orientation sexuelle et donc l’homosexualité n’est pas un choix mais est largement déterminée par divers facteurs biologiques (hormonaux, génétiques, épigénétiques, immunologiques, …) agissant essentiellement pendant la période pré ou périnatale ». Elle s’en prend aussi violemment au livre de Jacques Balthazart, Biologie de l’Homosexualité : On nait, on ne devient pas homosexuel, 2010, ce qui pousse L’Express et Paris Match, qui ont répercuté les propos de Fillod, à réclamer à ce dernier cette réponse.

Dans celle-ci, il redonne un exemple de dimophisme concluant, celui « du noyau sexuellement dimorphique de l’aire préoptique (INAH3 pour les spécialistes) qui est de taille féminine chez les hommes homosexuels. (…) La petite taille du noyau de l’aire préoptique des homosexuels hommes est un des nombreux indices qui suggèrent que EN MOYENNE les hommes homosexuels ont été exposés à une action de la testostérone ou de son métabolite l’œstradiol qui était atypique pour leur sexe. De nombreuses autres données relatives à d‘autres caractéristiques morphologiques, physiologiques ou comportementales suggèrent qu’il en est de même pour les lesbiennes. »

Ceci va dans le sens de l’étude que je répercutais ici :

J. Balthazart rappelle « qu’il existe en France un courant idéologique qui remet en cause l’idée d’un contrôle biologique de l’orientation sexuelle en ergotant sur le détail des données disponibles qui soutiennent cette théorie générale. Aucune de ces critiques n’invalide une théorie spécialement si on ne propose pas de théorie alternative. L’article de L’Express reprenant les propos d’Odile Fillod affirme même que ‘personne n’aurait pour l’instant trouvé de cause à l’homosexualité’. Je considère qu’il s’agit là d’obscurantisme à un moment où se sont accumulées des centaines d’études convergentes indiquant un contrôle assez large par des facteurs biologiques essentiellement prénataux ».

Et comme il l’ajoute ensuite : « Le déterminisme biologique est cependant considéré comme un fait acquis par la plupart des chercheurs. On peut d’ailleurs mal imaginer comment l’évolution aurait pu laisser le contrôle d’une caractéristique aussi fondamentale pour la reproduction à un mécanisme moins déterministe qui dépendrait de l’éducation ou des interactions avec les congénères.
De façon plus générale, ce n’est pas parce que des points particuliers doivent être nuancés ou ont une portée limitée qu’une théorie générale s’effondre. La théorie biologique de l’homosexualité n’est pas à ce stade très formalisée et ne le sera peut être jamais vu des difficultés pratiques et éthiques à étudier le problème. Elle indique simplement que l’orientation sexuelle (homo ou hétéro) est influencée de façon importante par les hormones prénatales (testostérone ou son métabolite œstradiol), par des gènes non identifiés à ce stade (mais approximativement localisés sur les chromosomes pour certains d’entre eux) et par des influences épigénétiques incluant le fait de naître d’une mère qui a déjà conçu d’autres garçons.
Aucun de ces facteurs n’explique tout à lui seul mais leur convergence soutient l’idée qu’il existe un contrôle biologique de l’orientation sexuelle. Aucune théorie alternative plausible n’a jamais été proposée mises à part les affabulations post-freudiennes sur le complexe d’Œdipe qui sont clairement en conflit avec les données factuelles disponibles. »

« Les écrits d’Odile Fillod participent d’un courant idéologique particulièrement développé en France qui tend systématiquement à nier, occulter ou déconstruire toute étude qui mettrait en évidence un facteur biologique impliqué dans le contrôle de comportements humains. (…) En conclusion, il existe à ce stade un faisceau de données convergentes qui indiquent que l’homosexualité n’est pas un choix (ce que beaucoup semblent prêts à admettre en France) mais qu’en plus elle est largement influencée voire déterminée par des facteurs biologiques prénataux (ce qui semble en heurter beaucoup).
(…) En défendant ce particularisme français, Odile Fillod et d’autres 1) propagent un obscurantisme scientifique inapproprié, 2) empêchent de faciliter l’intégration des homosexuels dans nos sociétés et 3) isolent la France intellectuellement du reste du monde où la théorie défendue ici ne suscite guère de controverse. »

La tribune est signée de véritables spécialistes :
Jacques Balthazart, Docteur en Biologie, Professeur Emérite, Université de Liège
Nicolas Gauvrit, Chercheur en Psychologie Cognitive, Agrégé de Mathématiques
Claudine Junien, Professeur Emérite de Génétique, Membre de l’Académie de Médecine
Matthieu Keller, Directeur de Recherches CNRS
Magali Lavielle­-Guida, Docteur en Psychologie
Michel Raymond, Directeur de Recherches au CNRS
Franck Ramus, Directeur de Recherches au CNRS
Peggy Sastre, Docteur en Philosophie des Sciences, auteur et journaliste

Quand le cerveau devient masculin

On peut enfin écouter une interview récente (22/12/20) de Jacques Balthazart sur Europe 1, à l’occasion de la sortie de son dernier livre, Quand le cerveau devient masculin (Humenscience, 2019 ) où il revient sur ces différents arguments :

https://www.europe1.fr/emissions/sans-rendez-vous/quand-le-cerveau-devient-masculin-4014161

On relèvera les précautions oratoires incroyables pour annoncer le sujet de l’émission, preuve s’il en est de la terrible pression idéologique qu’exerce le féminisme mainstream en France ; ce qui ne manque toujours pas de surprendre J. Balthazart, lequel souligne cette confusion que font les néofem (car il s’agit bien d’elles) entre « égal » et « identique » et qu’il rapporte à une forme « d’intelligentsia de gauche anti-déterministe » (que l’on ne connaît que trop bien par ici).

Il rappelle qu’aujourd’hui, on a pu identifier une quinzaine de structures anatomiques et fonctionnelles différentes d’un sexe à l’autre puisque désormais, « grâce à l’imagerie médicale on peut faire des études sur les vivants » (11’). De plus, ces différences statistiques sont à la fois « évidentes » et « reproductibles », contrairement à ce qu’affirme OF.

Il rappelle également que la prévalence de la dépression est différente selon les sexes (les femmes y sont davantage sujettes, voir aussi [Désespoir et solitude] – Le féminisme en échec), sans parler de l’autisme, des syndromes de  Parkinson ou de Gilles de la Tourette (davantage d’hommes) ou d’Alzheimer (davantage de femmes), sans qu’on en connaisse encore les facteurs biologiques déclencheurs  – mais il est assez clair que les « constructions sociales » n’y sont pas pour grand chose.

20’-21’ : Il rappelle les effets organisateurs de la testostérone prénatale qui différencie les cerveaux de manière irréversible, ce qui induira des différences de comportements réactivées par les hormones à l’âge adulte. On peut ainsi créer un cerveau masculin en l’exposant à de la testostérone et inversement – contrairement à ce que prétend OF. Il faut bien comprendre qu’à l’âge adulte, l’hormone sexuelle ne pourra agir que sur un cerveau présensibilisé à cette action par les hormones sexuelles prénatales.

23’ : Il explique que le sexe femelle est le « sexe neutre » chez les mammifères, le « sexe non hormonal » ou « sexe par défaut ». Le rôle des hormones sera de le masculiniser et de le « déféminiser » si l’embryon est un garçon. Il rappelle lui aussi que la testostérone se transforme en œstradiol chez les animaux (25’) mais, contrairement à ce que dit OF, « chez homme, la testostérone joue un rôle important ».

Une différence de cerveaux se laisse aussi déduire du fait que les adolescentes sont matures plus tôt, en moyenne deux ans avant les garçons. Mais qu’ensuite, le cerveau masculin vieillira un peu plus vite que le féminin. Par contre, la chute hormonale à la ménopause n’affecte pas le cerveau et n’accélère pas particulièrement son vieillissement – même si, bien plus tard, Alzheimer touchera préférentiellement les femmes (et Parkinson les hommes, rappelons-le).

De la même manière, les pistes thérapeutiques de demain devront prendre en compte les différences sexuelles, métaboliques et hormonales (29’). On sait ainsi que la vitesse de métabolisation des médicaments est ralentie chez les femmes, ce qui fait qu’une femme va rester sous effet plus longtemps et par exemple risquer de s’endormir au volant le matin ou d’être moins vigilante si elle a pris des somnifères la veille au soir. Nier les différences biologiques comme le fait OF reviendrait donc à mettre cette femme en danger.

On l’a compris, cette dernière mène véritablement sur ces questions un combat d’arrière-garde qui, et c’est un effet assez caractéristique du néo-féminisme, ne fait que maintenir les pays qui sont affectés par cette idéologie dans une forme d’obscurantisme et de retard scientifique assez incompréhensibles.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

. Sur le même sujet :

Nicolas Gauvrit, « Le sexe du cerveau : pourquoi Catherine Vidal a tort », Raison et Psychologie

Peggy Sastre, « Sexe et cerveau : la neurobiologiste Catherine Vidal a tort et il faut que cela se sache », L’Obs, 28/08/2014

Jacques Balthazart, « Pourquoi les cerveaux masculins et féminins ne sont pas un « mythe », Propos recueillis par Thomas Mahler et Peggy Sastre (Le Point, 17/04/19)

. Picasso et l’hypothèse de la testostérone :

Féminisme, université et « cis-hétéro-patriarcat » : Gogolita passe sa thèse

Il faut absolument aller lire le Rapport sur les manifestations idéologiques à l’Université et dans la Recherche rédigé par l’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires (daté du 10/05/21 et mis en ligne le 19/06/21) pour comprendre dans quel état de délabrement intellectuel est déjà parvenue une partie des sciences humaines dans l’université française.

Les sujets de thèses qui y sont listés (p. 15 à 36) en disent long sur l’étendue du désastre. Mon site étant dédié principalement à la critique du néoféminisme, je vais laisser de côté les thèmes, pourtant intimement liés, du décolonialisme et du racialisme – dont l’Observatoire est de toutes façons mieux qualifié que moi pour traiter – et revenir un instant sur l’emprise idéologique du néoféminisme dans la recherche en Humanités.

Parmi les dizaines d’exemples cités, j’ai extrait du rapport ces quelques sujets de thèses néoféministes. Sur ces 13 sujets directement inspirés par cette idéologie, trois sont des thèses en Arts, deux en Philosophie, deux en Sciences de l’Éducation et deux en Sciences politiques, les quatre autres se répartissant entre Sociologie, Études de genre, Psychologie et Anthropologie sociale.

Dix d’entre elles sont l’œuvre de femmes, deux d’hommes et une troisième d’un queer – donc de sexe indéterminé que je ne me risquerai pas à mégenrer imprudemment. Les directeurs de thèse et membres des jurys sont également prioritairement des femmes ; ce qui permet d’un seul coup d’œil de relever ce à quoi peut mener l’hyperféminisation des sciences humaines à l’université. Hélas, trois fois hélas, ceci tendrait aussi à conforter le vieux stéréotype sexiste voulant que les hommes soient plus rationnels que les femmes (et que je suis la première à déplorer : c’est en ce sens que ce féminisme ne sert pas la cause des femmes).

Les thèses listées ci-dessous le sont par ordre anti-chronologique, de la plus récente à la plus ancienne, ce qui permet de se rendre compte vers quoi les choses évoluent :

Thèses en cours :

  • « Un écoféminisme autochtone : représentations, discours et cosmologies animalistes décoloniales », thèse en préparation en Philosophie (!) à Amiens, par Myriam Bahaffou : « Cette thèse aura pour but d’explorer les liens entre deux groupes multiminorisés, les femmes autochtones vivant au Canada et les animaux avec qui elles vivent. (…) Cette thèse se développera dans un cadre de pensée écoféministe, c’est à dire qu’elle mettra en valeur l’assujettissement du vivant en général au nom d’une même domination, celle du patriarcat capitaliste et colonial. » 

Même si cela pourrait se passer de commentaires tellement c’est caricatural (les femmes assimilées à des animaux sous la férule du « patriarcat », on se croirait dans un happening de Solveig Halloin…), je rappelle tout de même que l‘écoféminisme n’est qu’un rhabillage misandre et victimaire de la vieille spiritualité New Age de la fin des années 1970 (née en même temps et au même endroit que le néoféminisme sur les campus californiens) et le « patriarcat » une baudruche intellectuelle qui ne repose sur aucun fait scientifique. On notera aussi ce qu’est devenue la philosophie depuis que des néoféministes comme Manon Garcia s’en réclament…

  • « Intégrer l’approche intersectionnelle en formation des enseignant-e-s », thèse en Sciences de l’éducation, en préparation à Paris Est depuis le 9 décembre 2015, soutenance prévue en octobre 2021 par Odile Maufrais, formatrice à l’INSPÉ de l’Académie de Créteil. On notera le jargon épicène dans le titre et on pourra se rapporter à la page 27 du rapport de l’Observatoire ou au lien ci-dessus pour constater l’étendue du verbiage et du formatage idéologique. Il faut également noter que cette personne est déjà en poste et milite donc activement dans le cadre de ses fonctions.

Thèses soutenues :

2012-2020: C’est dans les vieux baquets de l’idéologie du genre qu’on fait les meilleures thèses !
  • « Défier la sexualisation du regard. Analyses des démarches contestataires des FEMEN et du post-porn », thèse en Sciences politiques soutenue à Lyon le 13 septembre 2019 par Noémie Aulombard : « (…)  Ces deux démarches contestataires mettent en exergue et questionnent, chacune à leur manière, la sexualisation cishétéropatriarcale des corps. (…) je montrerai que le regard sur les corps est verrouillé autour d’un imaginaire traversé par les rapports de pouvoir : les scripts corporels, façons hégémoniques de raconter les corps des dominant·es et des dominé·es, structurent le regard. » Gneu gneu gneu, la dominatiooon…, ce grand fantasme (je parle de refoulé sexuel) des néo-féministes.
  • « Pour un empowerment socio-environnemental : sociologie d’un mouvement féministe alternatif au Brésil », thèse de doctorat en Sociologie soutenue le 7 juillet 2019 à Toulouse 2 par Héloïse Prévost. On relèvera le même jargon radical, intersectionnel et écoféministe, ainsi que la valorisation des émotions (au détriment de la raison, l’ennemie historique des féministes) :
  • « L’analyse articulée de la violence de genre et de la violence sur la nature met en lumière les liens renouvelés entre patriarcat et colonialité et montre une politisation sentipensée des militantes, à partir notamment d’une politique intersectionnelle et de la valorisation d’un féminisme faisant des émotions un outil politique. »

La politisation « sentipensée » ou quand le sentiment supplante le raisonnement. On progresse !

Pour bien comprendre sur quoi se fonde ce genre de concept, il faut avoir en mémoire les marottes du féminisme radical des années 90 :

Dans cet ouvrage paru en 1990, Andrea Nye, féministe universitaire et théoricienne des Gender Studies, prétend que la philosophie et la logique hérités des Grecs ne sont que des stratégies discursives mises au point par les hommes pour opprimer les femmes.

Les mêmes délires sur le « sentipenser » sont développés dans cet article de mars 2020 : « Jusqu’à ce que nous soyons toutes libres » : la militance « sentipensée » des féministes agroécologiques brésiliennes contre les violences agrocapitalistes », où l’on nage en pleine spiritualité écoféministe-New Age. On notera la majuscule à Terre (= Gaïa, la déesse-mère) et le féminisme mystique :
« Le lien à la Terre et la fusion entre émotions et analyse politique sont analysés par l’étude des supports militants (mística, chants, poèmes, slogans) et des entretiens avec des militantes rurales. La compréhension de cette sentipensée éclaire les différents enjeux des violences. Une analyse de la violence de genre est proposée, appréhendée comme stratégie de l’agrocapital. La violence conjugale socioenvironnementale et les « féminicides agrocapitalistes » font partie de ce que l’auteure nomme une « nécropolitique agrocapitaliste ». »

  • « Présence et représentation de l’analité dans l’Art contemporain », thèse en Histoire et Histoire de l’art soutenue par Icaro Ferraz Vidal Junior à Perpignan en 2018. Je mets le résumé intégral car il vaut son pesant de cacahuètes, dans la mesure où on y conjugue allègrement le pornoterrorisme, l’écoféminisme, le « patriarcat » et l’anus sous toutes ses formes – c’est aussi beau que du Rachele Borghi dans le texte et d’ailleurs, j’étais convaincue que ça avait été soutenu dans son département de la Sorbonne. Ceci dit, dans le fond, c’est tout de même le seul sujet de thèse qui m’amuse réellement dans cette liste et peut-être le seul que je sauverais – parce qu’il est vraiment très drôle :

« Cette thèse propose une analyse de la présence et des représentations de l’analité dans l’art contemporain. Les œuvres analysées ici sont regroupées autour de trois axes centraux: le premier est celui qui investigue les rapports entre sexe et politique, le deuxième est dédié aux liens entre les excréments et le système de production industriel, le troisième met en relation l’érotisme et l’écologie. Dans le premier axe, nous proposons un parcours qui passe par les rapports entre le matriarcat et le patriarcat et arrive à la théorie queer contemporaine. Dans ce cadre, nous étudions la production artistique et activiste pornoterroriste. Le deuxième axe reprend le processus historique d’aseptisation des villes et la thèse freudienne sur le caractère anal pour créer un contexte de relecture des œuvres de Piero Manzoni, Wim Delvoye, Paul mccarthy et Andres Serrano. Le dernier axe essaie de créer des résonances entre la philosophie de Gilbert Simondon, l’anus solaire, un essai de Georges Bataille, la production picturale de Jakub Julian Ziolkowski et la vidéo Cooking, de Tunga, à partir de la notion chère à Simondon d’ordre de magnitude, à partir de laquelle nous essayons de dévoiler les rapports de l’anus avec le cosmos dans la production artistique contemporaine. »

Conclusion : plus le temps passe et plus les choses empirent

Les thèses en « Queer Studies » des années 2015-2018 semblent de bien innocentes formes de militantisme quand on voit la place hégémonique qu’a pris depuis le jargon radical antipatriarcal, victimaire et misandre. Les sciences humaines à la sauce néo-féministe ne semblent plus se nourrir désormais que de la guerre des sexes et des approches simplistes et fantasmatiques fondées sur l’idéologie de la domination ou l’écoféminisme, formes de pensée binaire que dissimule bien mal l’enrobage du vocabulaire pédant.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

[Insulte suprême] – WordPress m’a traitée d’autrice !

Quelle ne fut ma stupeur l’autre soir, alors que je tapais incidemment le nom de mon site sur mon mobile, de découvrir que MON PROPRE SITE ME TRAITAIT D’AUTRICE !!! Moi !! Moi qui n’ai pas de mots assez durs pour dire ce que je pense de cette saloperie d’écriture inclusive ; moi qui ai même fait un site entier dédié aux cochoncetés féministes ! J’ai failli avoir une attaque.

Capture d’écran de ma requête Google

Ni une ni deux, j’ai couru chercher ma carabine pour trouer la peau de ceux qui avaient osé faire ça – ce que je promets habituellement à tous ceux qui ont l’outrecuidance de me traiter d’autrice, auteure, auteuresse, auteuse, auteur.e, autaire, auteurE, auteurice, autoresse, auteur-e ou autre merde épicène.

« Autriiiice, autriice, est-ce que j’ai une gueule d’autrice ? »

Je plaisante, bien sûr. N’écoutant que ma fureur, je me suis contentée d’aller réveiller en pleine nuit un informaticien de mes proches pour lui demander, entre deux apnées, de nettoyer au plus vite mon site de ces déjections. Bon, en réalité, il ne dormait pas, était déjà occupé à écrire du code ou que sais-je, et ce n’était pas aussi simple à faire que je pensais (il s’agissait de supprimer la traduction automatique « anglais/français pour mongolien.ne.s » de la dernière version WordPress) ; ce qui a donc été remis à aujourd’hui.

Entretemps, j’ai pu me rendre compte que je n’étais pas la seule à me plaindre de cette invasion de l’idéologie woke dans WordPress. Des gens intelligents demandaient à ce que l’on ait le choix de ne pas subir ce verbiage militant ; mais qu’à cela ne tienne, le même curé WP leur récitait en réponse son bréviaire SJW sur la totalité des posts 🙁 .

  • Heureusement, la recette pour s’en débrasser est proposée ici, pour ceux qui auraient le même problème que moi :

https://github.com/Zeldemir/wordpress-sans-epicene

La marche à suivre est la suivante :

  1. télécharger « WordPress-5.6-sans-epicene.zip »
  2. Rendez-vous dans votre dossier FTP de WordPress « wp-content/languages ».
  3. Remplacer les six fichiers .po et .mo par ceux présents dans le zip « WordPress-5.6-sans-epicene.zip ».
  4. C’est fait !

Je découvre même avec plaisir que mon site y est cité en référence ! Je ne saurais trop remercier cette personne pour le service rendu !

Merci !
  • Je prends du coup 5 minutes pour réexpliquer que je suis UNE FEMME AUTEUR ! AU-TEUR ! Que je conçois ce que j’écris avec mon cerveau, pas avec mes ovaires et que je n’ai pas besoin de m’humilier à pleurnicher que j’ai des organes sexuels féminins qui devraient être pris en compte aussitôt que je couche trois mots sur un clavier !

Je n’ai pas besoin qu’on me cire les pompes parce que je suis une femme, je n’ai pas besoin qu’on me plaigne d’en être une, je n’ai même pas besoin qu’on sache que j’en suis une si je n’ai pas envie de le dire !

Je ne fais pas partie de la secte des pleure-misère féministes et vos bassines de larmes, voilà ce que j’en fais :

Sans blague !
  • De la femme auteur ou écrivain à la féministe « clit-otris »

Puisque chacun y va de sa redéfinition personnelle de la langue française au gré de ses états d’âme (ou de sa paranoïa pathologique pour les féministes), voici MES définitions des mots suivants :

. Autrice, auteure, auteuresse, etc. : Néologismes franco-féministes désignant toute pleurnicheuse professionnelle dont le talent littéraire est à indexer sur la taille des fesses, clitoris et tissus mammaires. N’ayant dans tous les cas que des lieux communs misérabilistes à exprimer, sa revendication d’autrice est un indicateur fiable à 100% de la médiocrité de sa prose.
N. B. : Malgré l’existence du latin auctrix (1), le nom autrice n’a jamais été utilisé en français autrement que sous l’acception féministe-victimaire définie ci-dessus.
– Du fait de l’assonance avec clitoris, la forme autris (également orthographiée otris, ou mieux encore clito-tris, clito(t)ris, clit-otris ou clitotris), pourrait cependant être affectée aux otris/clit-otris féministes exclusivement, ce qui permettrait de visibiliser leur goût pour la destruction de la langue française, tout en les distinguant utilement des véritables femmes auteurs.

. Écrivaine : Néologisme formé par la contraction du nom latin scriba, « scribe » et de l’adjectif latin vana, « vide, inconsistante, vaine, inutile, insignifiante, frustrée, traître, fausse, trompeuse, frivole, sotte, vantarde ». Caricature féministe de l’écrivain. Sa vanité et sa vacuité intellectuelle sont contenues dans son nom même. Sous-littérature à fuir absolument.
Synonyme: Écrivaillonne, plumassière, scribouillarde, chieuse d’encre, otris, clit-otris.
Antonyme: Écrivain.

(1). Si auctrix est bien attesté en latin classique et médiéval, il ne renvoie pour autant jamais à une femme écrivain. Il est simplement le féminin de auctor, « créateur » et il s’applique surtout à des figures allégoriques, des éléments, parfois la Vierge Marie.  Ex: « cum Roma sit caput nostri et auctrix imperii » (« Rome est notre capitale et la maîtresse de notre Empire »); « divina pietas que fraterne dilectionis est auctrix » (« La piété divine, qui est la mère de l’amour fraternel ») ; « luna .‥ est autrix humidorum » (« La lune est à l’origine de ce qui est humide »), etc. En latin ecclésiastique, il se traduit par « mère ». 

  • Il n’y a aucune invisibilisation ce cette littérature de gare, bien au contraire, on lui décerne même le prix Nobel

Les otris féministes sont innombrables, agglutinées comme des colonies de blattes (des insectes grégaires) ânonnant sans relâche exactement la même complainte victimaire, au mot près (« Et ouin ouin, et que ma vie est une tragédie, et que je dois mettre la tasse de mon mec dans le lave-vaisselle, mécétroporrible, mon supplice a commencé avant même le Big Bang, bouhouhou, je suis une martyre », etc.).  Annie Ernaux a ainsi bâti toute sa carrière sur cette médiocrité sans fond, dans des textes (des brouets, plutôt) d’une telle indigence intellectuelle et stylistique que l’on peine à croire qu’ils aient pu être publiés – et pire encore,  envisagés comme sujets de bac:

« Un mois, trois mois que nous sommes mariés, nous retournons à la fac, je donne des cours de latin. Le soir descend plus tôt, on travaille ensemble dans la grande salle. Comme nous sommes sérieux et fragiles, l’image attendrissante du jeune couple moderno-intellectuel. Qui pourrait encore m’attendrir si je me laissais faire, si je ne voulais pas chercher comment on s’enlise, doucettement. En y consentant lâchement. D’accord je travaille La Bruyère ou Verlaine dans la même pièce que lui, à deux mètres l’un de l’autre. La cocotte-minute, cadeau de mariage si utile vous verrez, chantonne sur le gaz. Unis, pareils. Sonnerie stridente du compte-minutes, autre cadeau. Finie la ressemblance. L’un des deux se lève, arrête la flamme sous la cocotte, attend que la toupie folle ralentisse, ouvre la cocotte, passe le potage et revient à ses bouquins en se demandant où il en était resté. Moi. Elle avait démarré, la différence. Par la dînette. Le restau universitaire fermait l’été. Midi et soir je suis seule devant les casseroles. Je ne savais pas plus que lui préparer un repas, juste les escalopes panées, la mousse au chocolat, de l’extra, pas du courant. Aucun passé d’aide-culinaire dans les jupes de maman ni l’un ni l’autre. Pourquoi de nous deux suis-je la seule à me plonger dans un livre de cuisine, à éplucher des carottes, laver la vaisselle en récompense du dîner, pendant qu’il bossera son droit constitutionnel. Au nom de quelle supériorité. Je revoyais mon père dans la cuisine. Il se marre, « non mais tu m’imagines avec un tablier peut-être ! Le genre de ton père, pas le mien ! ». Je suis humiliée. Mes parents, l’aberration, le couple bouffon. Non je n’en ai pas vu beaucoup d’hommes peler des patates. Mon modèle à moi n’est pas le bon, il me le fait sentir. Le sien commence à monter à l’horizon, monsieur père laisse son épouse s’occuper de tout dans la maison, lui si disert, cultivé, en train de balayer, ça serait cocasse, délirant, un point c’est tout. À toi d’apprendre ma vieille. Des moments d’angoisse et de découragement devant le buffet jaune canari du meublé, des oeufs, des pâtes, des endives, toute la bouffe est là, qu’il faut manipuler, cuire. Fini la nourriture-décor de mon enfance, les boîtes de conserve en quinconce, les bocaux multicolores, la nourriture surprise des petits restaurants chinois bon marché du temps d’avant. Maintenant, c’est la nourriture corvée. » (Annie Ernaux, La Femme gelée, 1981)

Mais comme la littérature est entièrement  passée aux mains des femmes, ceci explique cela. Heureusement, il reste des auteurs (des deux sexes) qui savent écrire, eux.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

. Sur le même sujet :

Aliénor Vinçotte, « Ces femmes de lettres qui refusent d’être des «autrices» ou des «auteures» » (Le Figaro, 25/09/22)

 

Jean-Paul Brighelli, « Sami Biasoni: malaise dans la langue française » (Causeur, 28/09/22)

Jean-Paul Brighelli, « Écriture féminine, disent-elles… » (Causeur, 20/10/21)

. Sur l’écriture inclusive :

. Grinshpun-Szlamowicz: « La masculinisation de la langue française est une thèse farfelue ». Dans leur nouvelle revue, les linguistes Yana Grinshpun et Jean Szlamowicz critiquent les fondements théoriques de l’écriture inclusive.

. « Écriture abusive » de Ralph La Cartouche : 

 

  • Enfin, quand des semi-débiles qui n’ont jamais entendu parler d’humour passent sur cet article, cela peut donner ça : courez vous acheter un cerveau, les gars !

 

[Anales de la Sorbonne] – Rachele Borghi

Rachele Borghi, « maîtr.e » de conférences en Géographie de l’Anus (je caricature à peine : dans ses travaux, elle voue un culte à l’anus, qu’elle qualifie de « laboratoire des pratiques démocratiques ») est un des fleurons de l’université Paris-IV Sorbonne. À ce titre, elle est encensée comme il se doit par ses semblables du CNRS : « En mars 2021, la section 39 (« Espaces, territoires et sociétés » du CNRS a adopté une motion de soutien à la géographe Rachele Borghi, victime « d’attaques indignes », soulignant notamment « la créativité, la rigueur et l’éthique scientifiques » de leur collègue, qui « ne font aucun doute pour celles et ceux qui, depuis le début de sa carrière, ont réalisé des évaluations véritablement scientifiques de ses travaux » » (Nathalie Heinich, Ce que le militantisme fait à la recherche, Paris, Gallimard, 2021, p. 11).

Sa « créativité » et son « éthique scientifique »… Je pense qu’il est donc temps de présenter à nouveau ce parangon de la rigueur intellectuelle, ce phénix de la construction et de la transmission des savoirs qui fait se pâmer aujourd’hui les hôtes des bois vermoulus de l’antique Sorbonne.

Je m’étonne de découvrir que l’on ait opportunément fait disparaitre de Dailymotion une vidéo pourtant fort instructive quant à la qualité et la créativité de son enseignement. Rachele Borghi participait alors, en février 2013, aux « Queer Days » de l’université de Bordeaux. En bonne néoféministe trash et victimaire et en illustration à son discours stéréotypé sur les « oppressions de genre-chatte-gneu gneu-ouin ouin », elle ne trouvait pas mieux, à l’image des néofem les plus bêtes et les plus moutonnières, que d’infliger à son auditoire la vue intégrale de ses bourrelets.

Celles qui veulent se faire recruter à Paris-IV Sorbonne savent donc ce qu’il leur reste à faire – mais attention, il faut impérativement être un repoussoir et pondre au kilomètre du galimatias avec des points au milieu ! Si jamais vous êtes jolie et sexy (et qu’en plus vous êtes blanche et hétéro), attendez-vous plutôt à être vouée aux gémonies. Et si par malheur ultime, vous êtes un homme, sachez que c’est une mise à mort sans pitié qui vous attend si l’idée saugrenue vous prenait de faire admirer votre service trois-pièces depuis l’estrade.

La vidéo a été supprimée de Dailymotion, mais il s’avère qu’elle est toujours visible ici. En voici également quelques unes de mes captures d’écran de l’époque. Il s’agissait d’une conférence publique, filmée et mise sur les réseaux sociaux car, pour ces universitaires-militantes, l’argent public servant à les rémunérer sert d’abord à diffuser leur propagande le plus largement possible.

Tout en parlant, et sans prévenir, Rachele Borghi nous gratifie donc, comme si de rien n’était, de sa plastique, euh, comment dire…

.

« Mon anus doit être visible pour ne pas être caché par l’hétéronormativité », proclame-t-elle fièrement par ailleurs. On attend donc avec impatience les images, si possible estampillées CNRS par son laboratoire de recherches. On lui signale tout de même que des anus de donzelles, hétéro, bi ou lesbiennes sont visibles en pagaille sur Youporn et que l’hétéronormativité n’y a pas tellement attendu ses pitreries pour les contempler… Le néoféminisme ou cet art consommé de réinventer l’eau tiède chaque matin…

Nul doute que « cellezéceux qui, depuis le début de sa carrière, ont réalisé des évaluations véritablement scientifiques de ses travaux » aient apprécié celui-ci à sa juste valeur et qu’il est ce qui lui vaut aujourd’hui ce soutien sans faille. Il était temps de toutes façons que l’université française « questionne » enfin cette définition obsolète de ce qui fut un jour la « science ».

  • Ce déshabillage n’est en rien une « performance artistique » isolée, mais une pratique routinière chez elle. En 2018 par exemple, elle remet ça à Milan : « Norme eterosessuali, norme sacrificali. » – Festa antispecista 2018 – Sede USB Milano (vidéo pour les plus de 18 ans) :
2018 – Elle se met debout sur le bureau le temps de sa communication
  • On observera son rapport typiquement féministe à la nudité, de laquelle toute forme d’érotisme, même la plus infime, doit être radicalement évacuée. Les néoféministes ne supportent ni le désir, ni le regard érotisé, ni l’attirance entre les sexes, ni le plaisir des yeux. Seuls comptent l’exhibition sexuelle, l’agression visuelle et la réduction du corps féminin à un étalage obsessionnel et clinique de névroses et de fixations régressives diverses. Rachele Borghi essaie désespérément d’affecter à son corps une raison d’être et de lui trouver une fonction intellectuelle quelconque car elle n’a toujours pas compris, et elle ne ne comprendra jamais, à quoi un corps peut bien servir et pourquoi les êtres humains ne sont pas de purs esprits. Le néoféminisme pourrait n’être dans le fond que l’exacerbation et la projection dans l’espace public de la profonde névrose de désespérées définitivement incapables d’assumer leur incarnation.

Rachele Borghi en 2011
  • Si l’on compare enfin l’évolution physique de Rachele Borghi entre les années 2010 et 2020, on est frappé par l’effet délétère du féminisme sur celle-ci. À l’origine, Rachele est une charmante jeune femme féminine avec de jolis seins, un corps et une intelligence lui mettant toutes les cartes en main pour réussir sa vie dans tous les domaines. Que s’est-il passé ? A-t-elle sombré dans le délire néoféministe suite à un chagrin d’amour mal géré, comme la plupart des membres de sa secte ? C’est une hypothèse plus que probable, car elle explique à elle seule la quasi totalité de ce type de parcours.

[à suivre…]

. Les vidéos:
https://gloria.tv/post/efJLoxkRYCMq4JSkSH4JWNc2x (2013)
https://www.youtube.com/watch?v=qVonX927VLA (2018)

. Le texte de son intervention aux « Queer Days », avec ce passage sur l’anus : « L’anus comme laboratoire. Le post-porno a mis l’accent sur l’anus comme laboratoire des pratiques. Un laboratoire des pratiques démocratiques. En effet, l’anus est cet espace où l’on ne peut pas différencier les individus « assignés femmes » ou « assignés hommes ». Aussi, les pratiques anales viennent défaire l’idée selon laquelle la pénétration est une pratique uniquement hétérosexuelle (homme qui pénètre la femme) et patriarcale. » LOL !

. Sur le féminisme anal :

. Sur la nudité néoféministe :

. Sur la fascination phallique chez les féministes :

https://eromakia.fr/index.php/2019/02/05/fascination_phallique_chez_feministes/

. Sur le féminisme à l’université :

Féminisme et troubles mentaux

Cette fois la coupe (l’entonnoir ou le pisse-debout) est pleine, je me décide à ouvrir cette nouvelle rubrique. Je m’efforçais jusqu’ici d’être magnanime (à ma manière, bien entendu, je me comprends) afin de ne pas trop prêter le flanc à l’accusation de « psychophobie ». Mais cette fois, la réalité ne peut plus être ignorée : le néo-féminisme n’est pas seulement une forme de bêtise crasse, il rejoint de plus en plus ouvertement le domaine du trouble mental. Je pense donc qu’il est urgent de commencer à dresser un petit bilan de la situation.

Plusieurs choses semblent en effet se dessiner :

Une expression publique toujours plus hystérisée du féminisme

Les manifestations publiques du féminisme s’apparentent de plus en plus souvent à des étalages de folie incontrôlée. L’exemple récent le plus frappant est bien sûr l’inénarrable numéro d’hystérie de Solveig Halloin sur le plateau de TPMP. Bien qu’étant habituée aux délires féministes, j’avoue être restée sans voix :

[sur ce moment télévisuel hallucinant, voir aussi : Gabriel Robin, « Solveig Halloin : la France orange psychiatrique » (Causeur, 11/05/21)]

Il va de soi que je suis aussi horrifiée qu’elle par la maltraitance animale, tout comme par la torture pratiquée dans l’abattoir breton qui a donné lieu au sujet de l’émission – abattoir heureusement fermé depuis et sous le coup de poursuites judiciaires amplement méritées. Je pense également qu’il est grand temps de faire un sérieux ménage dans le monde de l’élevage industriel et qu’il ne faut PLUS RIEN laisser passer en termes de souffrance animale.

Sauf que… le propos de Miss Halloin est d’un tout autre ordre. D’un combat juste, elle a sombré dans un complotisme féministe absolument délirant. Il faut savoir que la nouvelle marotte de cette féministe hardcore, c’est la « husbandry », c’est-à-dire « l’élevage comme impérialisme du mâle ». Je vous laisse apprécier le délire dans ce post Facebook ou dans cette vidéo, « Le mâle, c’est l’élevage »: « Évacuons les fécondeurs de nos corps femelles, convergeons vers les zootres pour délivrer les délivrances de l’impérialisme des mâles », « Je suis truie », « L’humanimâle cannibale s’il veut de la saucisse bouffera son pénis », etc. On relèvera dans cette dernière image le refoulé qui la travaille certainement plus que de raison.

Sa pseudo-lutte contre les souffrances animales (je dis pseudo car son comportement a surtout donné envie à plus d’un de se détourner de ce combat – l’association L214 est furieuse) n’est évidemment qu’un prétexte pour régler leur compte aux hommes et purger dans des mises en scènes cathartiques toute sa haine et sa frustration du mâle. Car la seule et vraie obsession de Solveig Halloin, ce sont les hommes. Sans doute que ses déboires avec Philippe Caubère (sa fausse accusation de viol qui lui vaudra bientôt un procès en diffamation) sont pour beaucoup dans cette volonté de vidanger aussi rageusement sa fureur misandre.

Au moins, reconnaissons que si elle n’est pas la première à pousser le féminisme aux confins de la folie furieuse, grâce à elle, plus personne aujourd’hui ne peut ignorer qu’une partie des féministes – et sans doute pas des moindres – est complètement cintrée. D’autant qu’elle est loin d’être seule dans cette croisade écoféministe aussi misandre que ridicule. Avec le même charabia, on a aussi Nicole Roelens : « Décoloniser nos corps femelles », sans parler de la redoutable carriériste politique Sandrine Rousseau qui, sur ces mêmes thèmes, a pris son envol médiatique.

A ce propos, de quelle forme de névrose paranoïaque peut bien souffrir Sandrine Rousseau ? Comme on peut s’en rendre compte à partir de cet extrait datant de 2007, la haine misandre poussée jusqu’au délire lui laboure le cerveau depuis des décennies, en faisant une machine de guerre alimentée exclusivement au sadisme anti-masculin :

Un petit mot en passant sur ce mème rigolo posté sur la page FB de Solveig Halloin suite à l’émission, en réponse à L214 qui prend ses distances et à ceux qui lui font remarquer que son hystérie est contre-productive :

L’accusation de « collabite » m’a encore fait beaucoup sourire (je ne me lasse vraiment pas de cette expression). Alors comme ça, défendre la bientraitance animale dans l’élevage et l’exposer calmement pour être entendue, ce serait être complice du « patriarcat », être coupable d’hétérosexualité ou d’homosexualité masculine ? C’est en voyant ce seul vocabulaire que j’ai compris qu’Halloin ne militait pas POUR les animaux, mais exclusivement CONTRE les hommes. Clairement, son seul problème, c’est la bite – et c’est d’ailleurs un peu le cas de la plupart des féministes (voir « L’envie du pénis chez les féministes »).

Ce dernier point, cette « envie » au sens de « jalousie » envers le pénis (le fameux « complexe phallique » du docteur Freud), nous ramène à l’élément constitutif du néo-féminisme, sa pierre d’achoppement qui affleure de plus en plus visiblement et que j’évoque régulièrement : la santé mentale des féministes et les manifestations hystériques causées par leur manque de relations affectives, et certainement sexuelles, avec les hommes notamment. Ce qui nous amène au second point :

Le féminisme lui-même comme expression du trouble psychique

La frustration affective, et même le malheur affectif, sont les moteurs de la complainte féministe – et la force du déni féministe à ce sujet n’en rend pas la chose moins criante. Le manque d’amour et d’affection jouent souvent un grand rôle dans la dépression, la maladie psychique ou les comportements auto-destructeurs. C’est aussi ce qui explique que si peu de thérapies soient couronnées de succès durables : l’homme est un animal social et aucune molécule ou discours – encore moins l’idéologie féministe – ne peuvent remplacer véritablement une interaction heureuse avec un autre humain. Je soupçonne même un cercle vicieux : si la fragilité mentale peut mener au féminisme et l’inspirer directement, c’est aussi le féminisme qui produit de la fragilité mentale. L’exemple de Solveig Halloin montre bien à quel point le féminisme semble toxique pour l’équilibre psychique et comportemental. Mais quid de l’œuf ou de la poule ?

On ne peut que constater qu’au fil des décennies, les féministes hurlent et pleurent de plus en plus fort. Plus le féminisme est dominant et même totalitaire, plus ces femmes sont malheureuses et plus leurs larmes et leurs cris deviennent assourdissants. Jamais la féministe n’a autant tapé de crises d’hystérie, jamais elle n’a autant gémi et autant manifesté de désordres psychiques. Pourquoi ne se demande-t-on jamais pourquoi elles sont dans cet état ? Pourquoi un grand nombre de féministes – et probablement la totalité des activistes – sont-elles suivies par un psy (pour bien peu de résultats)? Pourquoi le féminisme ne pourrait-il pas tout simplement être envisagé comme une expression de la dépression féminine ? Le sujet est complexe et réclamerait des développements et des observations bien plus approfondies. Néanmoins, et en laissant de côté le fait que le mot « féminisme » lui-même désignait à son origine une pathologie (sous la plume d’Alexandre Dumas fils), quelques éléments peuvent déjà être invoqués :

  • La forte proportion de troubles mentaux attestés chez les féministes des première et seconde vagues : de Mary Richardson, la Suffragette historique (et hystérique) en passant par Valerie Solanas, complètement timbrée, le féminisme a toujours été un refuge pour les cas psy. Shulamith Firestone (1945-2012, diagnostiquée schizophrène et paranoïaque), qui a prôné toute sa vie l’idéologie du genre et la destruction totale de la famille et de la société avant de se laisser mourir de faim à 67 ans, recluse dans son appartement new-yorkais est, autant par ses idées que par son comportement, un cas d’école de la psychiatrie féministe. Andrea Dworkin était également une « névrosée folle à lier » comme le dit ici Camille Paglia, sachant que, comme le rapporte également Phyllis Chesler, psychologue et ancienne féministe, « le taux de maladie mentale était particulièrement élevé chez les féministes de la seconde vague » : « Lorsqu’elle évoque la folie de certaines de ses consœurs féministes, elle sait de quoi elle parle : Je ne veux pas dire névrotique, difficile, anxieuse ou excentrique. Je veux dire cliniquement schizophrène ou maniaco-dépressive, suicidaire, toxicomane ou alcoolique, ou souffrant d’un trouble de la personnalité ».
  • La forte proportion de féministes hardcore chez les lesbiennes, dont beaucoup ont des fragilités mentales (ce n’est pas ici une critique ou une stigmatisation déplacée de ma part, c’est juste un fait, comme en témoignent les sites LGBT qui s’efforcent de prendre le problème à bras le corps: « Selon la littérature portant sur le sujet, il s’avère que la communauté lesbienne présente un plus haut taux d’anxiété que les hétérosexuelles (14,7% contre 3,8%) (Ruble & Forstein, 2007) »). Le problème est que les associations mettent toujours tout sur le compte de la « discrimination » ou de la « lesbophobie », une manière bien pratique de ne jamais envisager des causes plus profondes et donc de tenter de les traiter ; c’est toujours de la faute des autres et du « patriarcat », air connu… Il s’avère pourtant que les lesbiennes ont certaines particularités psychiques qui peuvent expliquer leurs échecs sentimentaux et les dépressions qui s’ensuivent comme l’explique avec lucidité ce site de soutien psychologique : « Une fois le couple formé, les relations entre femmes se caractérisent souvent par une grande intensité émotionnelle et une tendance à la fusion. Ce n’est pas problématique en soi, mais peut le devenir lorsque cela conduit les partenaires à se couper complètement du monde extérieur et/ou à adopter des comportements hyper-possessifs. Bien que cette réalité soit souvent occultée, la violence psychologique, verbale, physique et/ou sexuelle peut également être présente dans les relations lesbiennes ».  Ceci pour dire que la propension au féminisme extrême a souvent une base psychique (une forme d’immaturité affective) qu’il faudrait sonder de plus près.
  • Le néo-féminisme est une idéologie psychologiquement régressive, infantile, narcissique et manipulatrice. J’ai déjà abondamment parlé des obsessions sexuelles régressives (à base de clito-vulve-pisse-excréments des néofem ; voir L’univers néo-féministe) et je pense qu’un chapitre de la recherche médicale et psychologique devrait s’ouvrir sur ces fixations pouvant aller jusqu’au trouble du comportement ; troubles qui ont certainement un impact très négatif sur les relations socio-affectives de ces filles.
  • C’est d’ailleurs en référence à leur obsession pénienne et urinaire que j’ai choisi de mettre un pisse-debout rose-mauve en guise d’illustration à cet article (voir aussi : Anthologie du féminisme urinaire). Un petit entonnoir en forme de pénis sur la tête, c’est encore ce qui sied le mieux aux féministes. Il est clair en tout cas que la fixation pénienne finit par leur monter à la tête, comme on le voit avec Solveig Halloin qui voit des bites et des collabites partout, jusque dans l’agriculture.

Si l’on fait défiler la phraséologie délirante de Solveig Ouin-Ouin, telle qu’elle est compilée dans cette vidéo, on pourrait rire et penser qu’elle ne représente qu’elle-même. Ce serait faire une grosse erreur, car le fond de sa pensée est évidemment partagé par toutes les néoféministes :

Que ce soit le « patriarcalisme » (elle aurait pu dire « patriarcaca », comme ses copines coprophiles), le « fascisme écocidaire » (voir la secte écoféministe), la « révolution féministe », « les institutions patriarcales » (cf. le « patriarcat »), « on est violées toutes les secondes » (cf. la « culture du viol »), « jamais la condition des femmes n’a été pire qu’aujourd’hui » (cf. [Désespoir et solitude] – Le féminisme en échec), « iels n’ont pas le temps » (idéologie du genre et écriture inclusive), « la phallussieuse déclaration unicervelle des droits du zob » (cf. « l’envie du pénis »), « NousToutes contre les maisons closes », « les femmes sont silenciées » (gros lol), tout le catalogue de la paranoïa néo-féministe se trouve concentré chez elle. Mais il ne faut pas s’y tromper : elle n’est que la quintessence et la représentante de toutes les autres.

Le livre noir du féminisme

D’où peuvent bien venir un désespoir, une dépression, une misandrie aussi partagés ? Pourquoi les femmes sont-elles toujours plus nombreuses à pleurnicher dans les rues après un siècle de féminisme et après que l’égalité des droits ait été actée dans tous les pays développés ? On peut même facilement prédire que plus le féminisme fera sa loi partout, plus les cohortes de filles hystérisées et en pleurs s’élargiront et plus les consultations psy exploseront. Pourquoi alors les féministes ne se posent-elles jamais les bonnes questions ? Pourquoi ne tirent-elles pas un bilan objectif de la situation dans lequel le féminisme les a plongées ? Cette situation est pourtant là, sous leurs yeux :

  • Une explosion des familles monoparentales (habituellement la mère) et donc de filles sans père et sans repère masculin positif et structurant. Comment se construire quand on n’a pas eu de père ? Pourquoi la plupart des lesbiennes et des féministes hardcore ont-elles en commun de n’avoir pas eu un père ayant assumé son rôle ? QUI n’a eu de cesse de démolir les pères et les a poussés à la démission ? (démission du père qui n’est pas nécessairement la seule faute de la mère, rappelons-le, puisque c’est aussi la culture féministe qui incite les pères à abandonner leur progéniture).
  • Une explosion de la misère et de la précarité des mères célibataires livrées à la violence de leurs enfants, de leurs rencontres de passage, aux petits boulots ingrats, à l’épuisement physique et psychologique. QUI a consciencieusement sapé les bases de ce qui les protégeait jusque-là et leur assurait une vie plus paisible, tels que le couple, la famille, le mariage ? Qui peut prétendre qu’une femme de ménage de banlieue élevant seule ses enfants qui dealent au pied des tours est plus heureuse que la même qui travaille à mi-temps avec un mari et père qui joue son rôle ? Les féministes essaient de le faire croire, mais la réalité les contredit chaque jour.
  • Des femmes qui souffrent amèrement d’un célibat subi et qui souvent s’éternise. J’ai commencé à en parler dans cet article : [Totem et tabou] – Féminisme et célibat. De nouveau : QUI fait l’apologie continuelle du célibat féminin et pousse les jeunes femmes à fuir les couples stables ? Les féministes, encore et toujours. Hier encore, je voyais passer le dernier roman de Marcela Iacub, tout un (triste) programme : En couple avec moi-même, Paris, Léo Scheer, 2020 : « Après son divorce, une quadragénaire s’apprête à chercher un nouveau conjoint. Elle ignore qu’elle ne vaut plus rien ou presque sur le « marché matrimonial », ainsi que les difficultés relationnelles en tout genre qui l’attendent. Or, loin de se résigner, l’héroïne de ce récit trouve une solution révolutionnaire : se mettre en couple avec elle-même. Elle ne se contente pas de trouver le bonheur de cette curieuse manière ; désormais, elle est persuadée qu’à l’avenir, chacun comprendra que cette recette est la seule viable pour l’humanité tout entière. » Super, trop bien ! Voilà où le féminisme nous conduit tous : une dystopie cauchemardesque. Marcela Iacub ne fait ici que la banale expérience de ce que la féministe écervelée ne voit jamais venir : le fameux « mur » de la quarantaine, le moment où elle cesse subitement d’être la reine du bal et où elle réalise qu’il ne lui reste plus que ses yeux pour pleurer.

Comment aller bien psychiquement quand on est victime du féminisme avant même d’être née ? Mais au lieu de remettre en question les balivernes qu’on leur a vendues, ces filles vont s’enfoncer toujours plus profondément dans leur malheur, rejetant violemment toute perspective d’interagir positivement avec le sexe opposé, hurlant à la « colonisation de leur corps », mais volant de PN en PN pour finir seule et amère – car oui, la féministe de compétition, ignorant ou méprisant les « hommes du milieu », n’est attirée QUE par le PN, le bad boy, l’homme à femmes, le séducteur beau, riche et charismatique ; mauvais plan qui la laisse immanquablement en mille morceaux. Il ne lui reste alors, une fois passée la quarantaine, encore plus si elle est seule et sans enfants, qu’à brandir un panneau féministe dans la rue ou à faire couple avec elle-même. L’avenir des psy semble donc assuré. C’est bien le seul.

La réalité des chiffres : plus le féminisme s’impose et plus les femmes sont dépressives et malheureuses

Comme je l’évoquais dans mon article sur Féminisme et célibat, le bilan du féminisme sur l’état psychologique et l’indice de bonheur des femmes n’est jamais établi par les départements d’études de genre – normal, puisque ceux-ci sont tous aux mains des féministes. Ce bilan affleure cependant dans les publications des chiffres sur les taux de dépression dans la population féminine des pays développés, sur plusieurs générations, avant et après le féminisme, et il est sans appel : plus un pays est égalitaire et féministe et plus les femmes y sont malheureuses. Contre-intuitif, isn’t it ?

Ces chiffres sont commentés dans cet article de Scott Yenor, « The data is in: women aren’t happy », The American Mind, (09/10/20), traduit en français par Aristide R., ici : « Les chiffres sont là : les femmes ne sont pas heureuses » (14/11/20).

Il en ressort très clairement que si une minorité de femmes trouve vaguement son compte dans le féminisme (certaines femmes de carrière, une poignée de favorisées ou de hauts revenus), la majorité des femmes subit et souffre de cette idéologie contre-nature qui les pousse à multiplier les coups d’un soir, à s’éreinter dans des jobs mal payés, à ne pas avoir d’enfants ou pas de temps pour s’en occuper et à ne pas pouvoir fonder de vie de couple équilibrante.

  • La réalité est que plus les femmes ont le choix et plus elles demandent des temps partiels (ce qui tombe sous le sens, c’est d’ailleurs mon cas), mais les féministes continuent de prétendre que le temps partiel est une contrainte.
  • Plusieurs études montrent que plus une femme a de partenaires sexuels, plus son indice de dépression est grand et plus elle prend d’antidépresseurs (cette étude et celle-ci). Il faudrait voir en détail ce qu’il en est exactement de la causalité ou de la corrélation entre les deux (quid de l’œuf ou de la poule), mais le fait est que la femmes dépressives ont davantage de partenaires sexuels que les autres. Selon les statistiques, on apprend aussi que les femmes, contrairement aux hommes, ne rêvent pas d’avoir des dizaines de partenaires sexuels dans leur vie : la plupart en souhaitent seulement deux !
  • Dans une étude menée en 2009 par deux chercheurs américains, ceux-ci ont observé « le paradoxe du déclin du bonheur féminin » : plus un pays est moderne et industrialisé, plus les femmes y sont malheureuses, et c’est même de pire en pire. Malgré la pression de la pensée dominante et le culte du féminisme, ils sont bien obligés de conclure du bout des lèvres que « les changements apportés par le mouvement des femmes peuvent avoir diminué le bonheur des femmes » (p. 28). Ils relèvent aussi, sans oser creuser plus avant et avec une périphrase – car ce n’est pas politiquement correct –, que les femmes au foyer se disent plus heureuses que celles qui travaillent : « la corrélation entre le bonheur et le bonheur conjugal est plus faible pour les femmes qui travaillent que pour celles qui sont des épouses au foyer » (p. 28). Quelle claque pour les féministes !
  • Une  autre méta-analyse de 2017 « révèle qu’environ 10% des femmes souffrent de dépression, contre seulement 5% des hommes. L’écart est (« de manière contre-intuitive », selon les auteurs) plus important dans les pays qui mettent davantage l’accent sur l’égalité des sexes. » Mais lol !
  • « Dans les méta-analyses portant sur la dépression sévère, les différences entre les sexes concernant le diagnostic de dépression étaient plus importantes dans les pays où les femmes avaient davantage de contrôle sur leur fécondité, occupaient plus de postes à responsabilité et étaient plus proches des hommes en termes de niveau d’études ». Et encore : « Des différences plus importantes entre les sexes en termes de dépression sévère ont été constatées dans les pays où l’égalité des sexes est plus grande et dans les études les plus récentes ».
  • Les pourcentages de femmes dépressives se sont envolés : 22% en 2012 contre 6 à 8% auparavant. Ceci est confirmé par de nombreuses autres études (voir article) : plus les pays sont avancés et plus les femmes sont dépressives, contrairement aux hommes. [C’est là où on pourrait se demander si le féminisme ne serait pas au final un complot des hommes contre les femmes, ha ha. En tout cas, elles sont clairement les dindons de la farce.]
  • Les chiffres de la consommation d’antidépresseurs explosent chez les femmes (voir article), principalement les femmes blanches, les plus exposées à la dictature idéologique du féminisme.
  • Les chiffres du suicide vont dans le même sens : les femmes se suicident de plus en plus et commencent à rattraper les hommes. Il en va de même des tentatives de suicide féminines et des transferts aux urgences qui ont plus que doublé.

Il apparaît donc clairement que les filles, petites filles et arrière petites-filles des féministes des première et deuxième vagues sont beaucoup, beaucoup plus malheureuses que ces dernières : quelle arnaque, mais quelle tromperie que ce féminisme !

Comme l’écrit l’auteur de l’article : « Tous les phénomènes sociaux sont infiniment complexes. Le féminisme est loin d’être la seule raison pour laquelle les femmes sont plus malheureuses, plus déprimées ou plus suicidaires que par le passé. Cependant, si les données pointaient dans la direction inverse, les féministes utiliseraient celles-ci pour vanter leurs succès. Comme les données vont à l’encontre de ce qu’elles attendaient, elles y voient un paradoxe. » Un « paradoxe »… euphémisme pour ne jamais nommer la réalité et l’échec patent de leur matraquage.

Je termine avec sa conclusion : « Le caractère inadéquat du féminisme est largement ressenti, bien que rarement exprimé. Dans tout le monde occidental, le discours officiel présente la femme carriériste, libérée – la Femme Indépendante – comme le modèle de l’épanouissement et du bonheur féminin. Ce discours officiel est en contradiction avec ce que souhaitent de nombreuses femmes. »

Femmes que les féministes n’ont de cesse de harceler et de contraindre à les suivre de force dans leurs aspirations égocentriques et leurs névroses de bourgeoises favorisées. N’oublions pas que Simone de Beauvoir était l’incarnation même de ce nouveau communisme :

B. Friedan, S. De Beauvoir, « Sex, Society and the Female Dilemma », Saturday Review, June 14, 1975, p. 18.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

. Sur les féministes qui ne voient jamais venir le retour de bâton :

[Marâtres, sorcières et rivales] – Blanche-Neige et les féministes

Ce printemps 2021 a vu fleurir une nouvelle offensive de la « cancel culture » américaine. Les féministes bigotes, misandres et anti-hétérosexualité s’en sont prises cette fois au baiser du prince charmant au prétexte que, étant plongée dans un sommeil éternel, Blanche-Neige n’aurait pas été invitée au préalable à signer une attestation en bonne et due forme comme quoi elle consentait à ce que son amoureux effleure ses lèvres :

Au nom de leur prétendue « culture du viol », les féministes sont encore venues se poser en défenseurs de la pauvre victime soumise aux assauts du mâle blanc, hurlant comme devant au harcèlement sexuel et au forçage de consentement – en totale incompréhension, naturellement, des ressorts narratifs et symboliques du conte.

Il ne s’agit, une fois de plus, que des habituelles récriminations des frustrées hystériques qui font fuir tous les mâles, puis s’étranglent de rage à l’idée que de jeunes et jolies femmes puissent encore bénéficier de l’intérêt d’un homme – ou du « male gaze », le fameux regard masculin désirant. Une frustration qui les rend folles de jalousie, en vérité, mais elles préféreraient mourir que de le reconnaître. Alors c’est bien connu, la meilleure défense, c’est l’attaque.

  • Néo-féministe et reine-sorcière, même combat

Car il ne faut pas en douter, la « sororité » n’existe pas ; seule la compétition sexuelle existe. Et plus particulièrement, la « compétition intra-sexuelle », à savoir les femmes qui se jalousent et se concurrencent férocement entre elles : le thème même du conte populaire Blanche-Neige ; la haine assassine de la belle-mère n’étant motivée QUE par la jalousie et l’envie de détruire sa jeune rivale qui la surpasse en beauté. Et s’il y a bien une chose que les féministes ne supportent pas, ce sont justement les jeunes et jolies femmes qui pratiquent l’hétérosexualité, crime par excellence de lèse-lesbienne. Si en plus elles sont blanches, et que c’est même inscrit dans leur nom… on n’en parle même pas ! Il faut bien comprendre que cette fureur contre la jeunesse et la beauté féminines, incarnée ici par la sinistre sorcière de la version Disney, est un caractère tout aussi récurrent chez la néo-féministe :

  • « Nous sommes les petites-filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler, bla bla bla », clament-elles…

Les féministes se revendiquent sorcières et on ne les contredira pas totalement sur ce point. Je réalise qu’en écrivant mon article sur les sorcières, j’en avais oublié la plus typiquement féministe d’entre elles. Où donc avais-je la tête… Elle était pourtant là, sous mes yeux, leur mère ou leur grand-mère à toutes :

La féministe, euh, la sorcière de Blanche Neige

Si dans le conte des frères Grimm (1812), lui-même inspiré de légendes germaniques anciennes, la sorcière n’apparaissait pas (il s’agissait seulement d’une figure de paysanne), celle-ci en est devenue un des personnages les plus marquants depuis le célèbre long-métrage d’animation de Walt Disney, Blanche-Neige et les Sept Nains (1937), considéré à juste titre comme un chef d’oeuvre et un monument de la culture occidentale – d’où la rage destructrice de nos cancelleuses.

Dans le conte, la reine incarne la marâtre, la belle-mère de la princesse Blanche-Neige, maladivement jalouse de sa jeunesse, de sa beauté et de l’avenir radieux qui l’attend avec son prince. Dans la version de Disney, « la sorcière est la seconde identité de la reine, qui décide de se transformer afin que Blanche-Neige ne la reconnaisse pas. La vieille femme est une sorcière cruelle et manipulatrice, prête à tout pour arriver à ses fins mais qui sera finalement battue par les nains ».

Méchante, jalouse, aigrie, manipulatrice, ne supportant pas qu’une jeune et jolie femme reçoive un baiser de son prince… on voit déjà se profiler les principaux traits de caractère de la néo-féministe. Si la « culture du viol » avait été à la mode dans les années 30, nul doute que l’infâme reine-sorcière aurait hurlé au harcèlement sexuel ou au viol pour délégitimer et bannir le malheureux prince, laissant en prime pour morte la pauvre Blanche-Neige.

« Qu’il me baise des baisers de sa bouche » (Cantique des cantiques 1, 1)

Le thème du baiser du prince, qui sort la princesse de son sommeil éternel, ne figurait pas dans les versions anciennes du conte ; il n’est introduit que dans une première version cinématographique de 1913, que Disney reprendra en 1937. Dans les contes anciens, c’était soit un porteur du cercueil de Blanche-Neige trébuchant sur une racine, soit le prince en soulevant son buste, qui délogeaient involontairement le morceau de pomme empoisonnée coincé dans sa gorge, lui permettant alors de se réveiller.

C’est donc un script de 1934 qui apporte ces particularités :
. La reine ne se déguise plus en vendeuse mais se transforme en sorcière.
. Une seule tentative de meurtre par le chasseur et une d’empoisonnement avec la pomme, alors que dans le conte d’origine, la reine s’y reprend par trois fois pour supprimer Blanche-Neige.
. La léthargie stoppée par le baiser du prince et non par le rejet du morceau de pomme.

Il faut savoir également que la fameuse scène du baiser délivrant la princesse est un emprunt à l’histoire de La Belle au bois dormant. Il s’agit d’un thème romantique qui plonge ses racines dans les tréfonds de l’âme et du sentiment humains, comme en témoigne également cette oeuvre préraphaélite anglaise :

Henry Meynell Rheam, The Sleeping Beauty, 1899 (Collection privée)

Le physique de Blanche-Neige, dans le film de Disney, a été inspiré, entre autres, par Hedy Lamarr, actrice oubliée d’une immense beauté, qui partageait avec l’héroïne des lèvres vermeilles, une peau diaphane et des cheveux de jais (le rouge, le blanc et le noir, les trois couleurs principales de la symbolique ancienne, que l’on retrouve aussi dans la pomme rouge, la sorcière noire et le nom de Blanche-Neige). Elle est également connue pour avoir été l’une des toutes premières actrices à tourner nue (dans le film Extase, 1933), provoquant le scandale. Parce que les néo-féministes haïssent la beauté et la nudité féminines, je lui rends donc hommage ici :

Hedy Lamarr, une des inspiratrices de Blanche-Neige
  • Reine-sorcière, féministes et poisons

Dans le film, la reine devient laide et menaçante après avoir mélangé ses poisons et ce sont ses potions magiques qui la transforment en vieille et maléfique sorcière. J’avais déjà relevé que si, dans l’histoire, les femmes utilisent habituellement le poison pour commettre leurs homicides (les empoisonneuses célèbres éliminent ainsi leurs amants, maris, fils, etc.), la néo-féministe d’aujourd’hui recourt tout autant au poison : celui des fausses accusations, des lynchages médiatiques, des chasses à l’homme sur les réseaux sociaux… Manière plus contemporaine mais toujours aussi efficace d’actualiser l’arme féminine bien connue du commérage et de la diffamation, dont les conséquences peuvent être aussi dramatiques qu’un assassinat en bonne et due forme – sinon que le poison de l’accusation sans preuves étant une arme lente, la mort par suicide, déclassement social, dépression ou autodestruction survient de manière différée. Le crime parfait, en quelque sorte :

  • Le deux poids-deux mesures des néo-sorcières

Les féministes s’offusquent du baiser d’un amoureux – dans l’histoire, Blanche-Neige et le prince sont déjà amoureux l’un de l’autre car ils ont fait connaissance avant les manigances de la reine-sorcière –, mais ne pipent pas mot des tentatives de meurtre répétées de cette dernière. Elles restent résolument aveugles à la jalousie, la cruauté, la mesquinerie, la manipulation, la haine ou la volonté de tuer qui peuvent animer une femme vis-à-vis d’une autre femme. Les exemples de « féminicides » commis par des femmes sur d’autres femmes ou sur des petites filles ne manquent pourtant pas, mais elles n’ont jamais rien à en dire, curieusement.

Ce conte propose d’ailleurs une forme si archétypale, si profondément ancrée dans les mœurs et les esprits de la manipulation et de la compétition féminines que les féministes ne le remarquent même plus – ou alors elles font semblant. D’ici à ce qu’elles se reconnaissent elles-mêmes dans la sorcière jalouse aux envies destructrices face à la concurrence, il n’y a qu’un pas, que je serais assez tentée de franchir…

[à suivre…]

  • Pour aller plus loin…

. Sacha O., une de mes amies Facebook, revient à sa manière sur l’affaire Blanche-Neige et sur les parallélismes (pas si inattendus que cela) entre wokisme et islamisme :

« Pour une fois, il faut remettre ce qu’on appelle aujourd’hui « contes » dans leur contexte historique. A l’origine ils n’ont pas été écrits pour des enfants ; si vous reprenez vos Lumières dans les textes, les enfants n’ont aucun intérêt pour personne avant le milieu du XVIIIe. Les seigneurs ont besoin d’un mâle pour transmettre les biens et les titres, si c’est une femelle, elle aura l’utilité de nouer des alliances politiques à travers des mariages, les autres sont envoyés dans les armées et les couvents afin d’éviter partages des héritages et dots à payer. Les enfants des gueux quant à eux sont des bouches inutiles à nourrir et sont placés en apprentissage dès que c’est possible.
La majorité de la population n’a pas de livre, excepté parfois un livre de prières ; le livre est un bien précieux, rare, réservé à une élite lettrée qui se nourrit de symbolique et ça n’est pas un objet qu’on va donner à un enfant. Personne ne s’attarde le soir à lire de conte à un enfant chez les puissants qui ont des nourrices qui se chargent des besoins essentiels des mioches, quant aux gueux ils n’ont pas les moyens de dépenser une chandelle pour lire. De manière générale, on ne s’attache pas aux enfants parce qu’il en meurt presqu’autant qu’il en nait.
Les fameux contes, de Perrault notamment, sont rédigés pour des adultes précis, et écrits pour remercier des protecteurs. En effet, ceux que nous appelons « artistes » aujourd’hui, ne vivaient de leurs arts que grâce aux bienfaits de leurs mécènes qu’il fallait remercier. Pour ce qui est des textes en eux-mêmes, je vous renvoie à Ovide et Esope, je suis suffisamment flemmarde pour vous ne pas faire l’étude de textes ^^
Avec le temps, ces textes pour adultes ont été édulcorés, moralisés, symbolisés, et c’est ainsi que l’imaginaire des sociétés occidentales s’est construit avec des références simples au bien et au mal (je résume, hein…).
Pourquoi les wokes et leurs nouveaux alliés (dont je parlerai plus tard) s’acharnent-ils à détruire tout ça ? Parce que dans le monde des wokes, il est interdit d’avoir des rêves, seules les névroses de femmes à pénis et de reines d’Angleterre nigérianes sont autorisées. Ils redistribuent leurs cartes du bien et du mal et imposent leur réalité d’aliénés. Et comme nous en avons souvent parlé avec mon amie Éloïse, ils trouvent de parfaits alliés dans l’univers de la religion dont on ne doit pas dire le nom.
En effet, il n’existe pas de contes et légendes qui construisent les enfants dans le monde musulman, tout l’imaginaire est relatif à la religion et n’est pas censé être imaginaire, mais réel. Les enfants se construisent sur un monde de terreur, dans lequel on ne joue pas, duquel on ne s’évade pas, et les références sont très particulières. Comme dans Sa Majesté des Mouches, les garçons sont très vite livrés au groupe et à la rue ; quant aux filles, collées aux culs de leurs mères, elles apprennent le métier d’épouses, de gardiennes du foyer et de la foi (revoir les vidéos d’apprentissage de Asif Arif ou de Bajrafil). L’imaginaire est fait d’imitations, de peurs et de frustrations. Comme pour les woke, le réel devient une névrose dont on ne s’échappe pas et où tout est possible, même le pire. »

  • Voir aussi :

Amy Alkon, « Pourquoi les contes de fées sont pleins de bon sens », Le Point, 2/03/19 (accès libre)

[Totem et tabou] – Féminisme et célibat

Le totem féministe du célibat choisi

Depuis ses origines, le féminisme radical, dans sa version la plus misandre, prône le célibat, à l’instar de la française Madeleine Pelletier (1874-1939) : « Contre le mariage et l’amour libre, elle soutient le célibat ainsi que l’égalité intégrale de la femme et l’avortement » (Wikipedia). Le néo-féminisme qui déferle actuellement sur les réseaux sociaux et sur la toile en général n’est, comme toujours, qu’une resucée de ces préceptes, reformulés entre-temps par les universitaires américaines, puis hélas, leurs suiveuses francophones. Les blogs et articles féministes sont innombrables, qui présentent le célibat comme un choix de vie heureux ou une situation enviable pour des jeunes femmes en âge de procréer ou de se mettre en couple (par exemple, « Témoignages : mon célibat, mon choix », Causette, 24/02/20).

Mon choix ? Mon oeil ! Je soutiendrai dans ce qui suit que la propagande féministe trompe ces jeunes femmes en les enfermant dans une vie de chagrin et de dépression dont elles n’ont au fond d’elles aucune véritable envie. J’essaierai aussi de mettre en évidence (dans une série d’articles à venir) que c’est bien l’influence du féminisme dans la société qui aggrave le célibat (autant masculin que féminin) et rend au final tout le monde malheureux.

En attendant, Le Monde ne trouve pas mieux que de pondre cet article ridicule de méthode Coué présentant de pitoyables trentenaires toutes fières de faire couple avec elles-mêmes – hâte de voir leurs têtes épanouies dans 10 ans quand elles supplieront le premier clodo qui passe de leur accorder ne serait-ce qu’un regard : « Je ne veux plus passer mon temps à éduquer mes compagnons » : pour des femmes, le choix d’un célibat « libérateur » (Le Monde, 25/09/21). On notera aussi la caricature genrée (mais exacte) du titre, présentant les féministes comme les control freak hystériques qu’elles sont, investies de la mission de « rééduquer les hommes » (l’explication même de leur célibat).

Féminisme et célibat : corrélation ou causalité ?

S’il est incontestable qu’aux XXe et XXIe siècles, l’expansion du féminisme suit une courbe parallèle à celle du célibat dans tous les pays occidentalisés ou en cours de développement – le même phénomène s’observe aussi bien dans les pays occidentaux qu’en Asie ou en Afrique –, il est à l’heure actuelle impossible de trouver la moindre étude universitaire qui prenne pour objet d’en étudier les points de rencontre ou de convergence. Il est assez facile de comprendre pourquoi : l’idéologie et la propagande féministes étant les deux mamelles des Gender Studies dans toutes les universités de ce monde, ils ne vont pas se risquer à analyser objectivement les conséquences de leurs propres politiques.

Au détour des blogs ou des articles de presse publiés sur internet, il ne faut pourtant pas bien longtemps pour en voir affleurer l’hypothèse, si ce n’est la certitude. Ainsi dans cet article suisse de 2016 : « Partout où il émerge, il [le statut de célibataire] est la conséquence des combats féministes et des acquis sociaux du XXe siècle : le droit de vote, l’avortement, les moyens de contraception, le recours au divorce, l’accès au marché de l’emploi et les revendications salariales » (« Les femmes à la conquête du célibat », Le Temps, 15/04/2016). L’évidence semble donc sous les yeux de tout le monde – sauf chez les sociologues du genre, qui ne veulent toujours pas en constater les tristes conséquences.

L’article du Temps dresse un constat chiffré assez édifiant, sans préciser toutefois s’il s’agit de célibat subi ou choisi (la différence a son importance, comme on va le voir) : « Fin 2014, il y avait en Suisse, d’après l’Office fédéral de la statistique, 43,6% de célibataires contre 43,1% de personnes mariées, tous genres confondus. En France, elles étaient 58,1% à porter une alliance en 1983, mais seulement 43,4% en 2013. Aux Etats-Unis, depuis 2009, pour la première fois de leur histoire, les femmes mariées sont moins nombreuses que les femmes séparées, divorcées, veuves ou jamais mariées ». On retiendra simplement de ces chiffres que le célibat est en constante progression dans les pays développés où il représente quasiment une personne sur deux.

Célibat choisi ou subi ?

Il y a plusieurs manières de vivre le célibat, selon qu’il soit un choix ou une contrainte, pour ne pas dire une malédiction. Ce qui m’intéressera ici, dans le cadre de ma critique générale du féminisme, c’est le célibat subi, celui qui fait souffrir (que l’on soit homme ou femme), ainsi que le lien possible entre son explosion et la diffusion du féminisme dans toutes les strates de la société.

Comme on peut le lire sur Wikipedia même, à l’article « Célibat » : « Le phénomène d’un célibat tardif non voulu, de plus en plus répandu dans la société, est un phénomène très récent en Occident. Il y a un décalage entre la réalité vécue et le regard que la société porte sur le célibat : les célibataires sont souvent considérés comme égoïstes, refusant de s’engager, ayant des problèmes psychologiques, etc. Il existe peu de publications en sciences humaines (sociologie, psychologie) abordant le célibat non voulu, si ce n’est sous l’angle de l’utilisation des sites de rencontres. »

Je repose donc la question : pourquoi n’y a-t-il pas d’études sur le célibat tardif non voulu en expansion depuis quelques décennies en Occident ? Qu’est-ce qu’on n’a pas envie de devoir écrire noir sur blanc ? Pourquoi n’interroge-t-on pas ceux qui subissent cette solitude et pourquoi n’essaie-t-on pas de la mettre en perspective avec l’évolution globale des mentalités et de réfléchir à des solutions ? Il y aurait pourtant un champ riche d’enseignements à explorer.

Le déni féministe

Malgré le peu de doutes quant au rapport de causalité entre les deux phénomènes, l’intégralité du discours féministe s’emploie à minimiser le problème et à repeindre en rose le célibat subi des femmes. Ainsi le psychologue féministe Paul Dolan produit-il en 2019 un très mauvais livre (Happy Ever After) qui reprend tous les poncifs anti-union, anti amour et anti-mariage du vieux féminisme universitaire pour essayer de faire croire que les femmes les plus heureuses seraient les célibataires sans enfant. Il n’hésite pas pour cela à mésinterpréter les chiffres qu’il a sous les yeux, à tel point que d’autres scientifiques doivent prendre la plume pour le réfuter : « Non, la science n’a pas prouvé que les femmes célibataires sans enfant sont plus heureuses ». Les thèses de Dolan ont été « mises en cause par Gray Kimbrough, économiste à l’American University School of Public Affairs, qui utilise les mêmes données et considère que Paul Dolan les analyse de manière superficielle (cf. A new book says married women are miserable. Don’t believe it) » (Wikipedia).

Mais comme il se doit, la presse féminine et grand public s’est empressée de répercuter la mauvaise étude de Dolan, en oubliant de signaler sa réfutation. En attendant, les faits sont têtus : on ne vit pas plus heureuse ou en meilleure santé quand on est célibataire et sans enfant; c’est même tout le contraire et ce n’est pas qu’une affaire de « pression sociale » ou de « patriarcat ».

C’est ainsi que les féministes militantes continuent de nier, contre toute évidence, l’influence du féminisme sur leur malheur, comme dans ce billet, « Le féminisme, cause du célibat ? » (14/02/20) : « Étant donné que j’accorde une immense importance à mes valeurs féministes inclusives et intersectionnelles, il est impossible pour moi de concevoir que je pourrais développer une relation amoureuse envers un homme qui n’a pas ces mêmes valeurs ou, du moins, qui n’est pas prêt à s’éduquer sur le sujet ». « S’éduquer… » On est encore face à une de ces féministes control freaks qui veulent rééduquer les hommes ; un travers que l’on ne connaît que trop et qui n’a pas fini de les maintenir dans le célibat et la défaite (cf. « Valérie Rey-Robert, la control freak qui veut rééduquer les hommes »), l’obligeant à conclure son billet par l’habituelle glorification forcée et bien peu crédible de la vie en solo « juste pour soi ». Elle est quand même l’une des rares dans sa secte qui ose associer les mots « féminisme » et « célibat » et questionner leur rapport. Pour toutes les autres, c’est le tabou ou le déni.

Bien sûr, la presse féminine et les sites et blogs féministes produisent tartine sur tartine pour essayer de faire croire que le célibat, c’est le bonheur – comme ce truc illisible de Slate avec des points partout : « Le célibat peut être un choix de vie, quel que soit l’âge que l’on a » (mais oui, mais oui, on connaît la chanson…). Je passe sur l’océan de féministeries célibattantes qui inondent la toile de leur prêchi-prêcha à base de méthode Coué (« mais je suis trooop heureuse d’être célib, ouin ouin »).

Célibat « choix de vie » véritable ou vie d’ascèse imposée ? Les chiffres

Faute d’étude sociologique récente d’envergure pour aborder les faits dans la France du XXIe siècle, on se penchera, faute de mieux, sur ce sondage OpinionWay réalisé en octobre 2020, dont on peut tout de même tirer quelques enseignements préliminaires.

  • Sur l’échantillon de 1028 français interrogés, 27% sont célibataires, dont une forte proportion contre leur gré, et dont 21% qui n’ont aucune vie amoureuse ou sexuelle :

Quand on demande ensuite aux mêmes français quel est leur idéal de vie amoureuse, ils ne sont plus que 11% à rêver d’être célibataire. Aucun ne rêve d’ascèse (ce qui démontre que ceux qui sont dans cette situation ne le sont pas par choix comme ils le prétendent) :

Quand on regarde ensuite le sex-ratio des célibataires,

Il ressort que ceux qui sont célibataires avec aventures sont trois fois plus souvent des hommes et que les femmes sont majoritaires à subir le célibat, en le reconnaissant (13%) ou en prétextant qu’elles ont choisi la vie d’ascèse (15%).

Mais quand on regarde ensuite quel est l’idéal de vie amoureuse selon le sex-ratio, voici ce que l’on trouve :

Des femmes qui rêvent un peu plus que les hommes d’être célibataires avec des aventures, mais seulement 5% qui rêvent de se passer de toute vie amoureuse (à peu près l’équivalent des hommes). Dans la vraie vie, 95% des femmes ne rêvent donc aucunement de se passer de vie amoureuse. Comment se fait-il alors que le féminisme les harasse continuellement avec sa célébration du célibat ?

Il ressort de cette étude que le célibat est important (27% de la population interrogée), mais qu’il concerne majoritairement les femmes (31% d’entre elles contre 22% des hommes). Il ne représenterait cependant le rêve de vie que de 14% d’entre elles – sauf que l’étude ne précise pas quelle est la tranche d’âge féminine qui en rêverait le plus. C’est pourtant ce que l’on aurait le plus besoin de savoir quand on voit la propagande que le féminisme adresse aux jeunes femmes.

D’après ce tableau, on peut voir que c’est au-delà de 50 ans que l’on trouve le plus de français qui rêvent de célibat. On peut donc en déduire qu’avant 50 ans, il ne fait pas rêver grand monde (et certainement pas les jeunes femmes) et que quand il est vécu, il est bel et bien subi.

Connaissant ces chiffres, il va donc être très difficile de croire le battage féministe essayant de nous faire avaler que les nombreuses (de plus en plus nombreuses) femmes célibataires de tous âges le seraient par choix et en seraient les plus heureuses du monde. Il est évident que c’est faux et que si une vie de tranquillité et d’ascèse peut être véritablement choisie par une femme de plus de 50 ans, c’est assez peu crédible pour une femme plus jeune.

  • Féminisme et célibat sur la toile

Comme j’en suis encore aux prémisses de ma réflexion sur le sujet, je n’ai pas eu l’occasion de compiler beaucoup de témoignages en ligne – je le ferai au fil du temps. Pour l’instant, je mentionnerai simplement deux articles de blog qui se répondent, l’un d’un camerounais de 35 ans, l’autre d’une jeune femme également de la communauté noire et qui s’en réclame quand elle écrit. Leur couleur de peau n’a cependant aucune importance ici, car ce qu’ils écrivent dépasse largement cette condition.

Dans son billet, « Au secours, j’ai 35 ans et je ne trouve pas de femme à épouser! » (14/04/20), ce camerounais relate la difficulté qui est la sienne (et celle de ses compatriotes) à devoir jongler entre une transformation rapide de la société africaine (qui subit entre autres l’importation du féminisme occidental) et le poids encore pesant des traditions (qui sur la plan marital, n’avaient cependant pas que des désavantages, loin de là). Le piège est total et la solution quasi introuvable.

Comme il fait allusion au féminisme et aux difficultés supplémentaires que cela lui occasionne, C. Befoune, en tant que sympathisante féministe mais appartenant à la même communauté raciale que lui, se propose de lui répondre : Réseaux sociaux et féminisme au cœur du célibat masculin (28/04/20). Son billet est plutôt une bonne surprise car, allez savoir pourquoi, je me serais attendue au pire. Si elle ne développe pas la question de l’impact du féminisme sur le célibat (il faut reconnaître qu’il n’y pas beaucoup de données car, comme on l’a vu plus haut, c’est clairement un tabou dans les études de genre), son billet donne quelques indications sur la perception que de plus en plus de jeunes femmes équilibrées peuvent avoir du néo-féminisme et de ses dérives, et je trouve cela assez réconfortant.

Je la cite : « Je ne voulais pas avoir d’enfant, (…) je l’avais déclaré publiquement. Le summum du féminisme à leurs yeux. Une de ces personnes m’a dit que j’ai trahi le mouvement parce qu’à présent je vis en couple et j’ai un enfant. (…) Pour beaucoup de femmes sous nos cieux, la féministe c’est la femme au caractère dur, limite froide et frigide qui n’a pas besoin d’homme dans sa vie et a plus ou moins réussi financièrement. Ça c’est chez les hardcore. Chez ceux qui sont un peu plus soft, la féministe c’est la femme qui se marie quand même mais qui ne fait pas le ménage, ne fait pas la cuisine, ne fait pas la lessive, sort tard le soir et se moque de toutes ses copines qui ne font pas pareil. Si elle a pitié de son compagnon (je me demande comment ça se passe lorsqu’il s’agit de 2 femmes en couple!), elle fait le ménage s’il fait la lessive et fait la cuisine s’il donne le bain aux enfants. En gros les tâches sont comptabilisées et celui qui en a une de plus que l’autre perd toute dignité. (…) Le plus beau ce sont celles qui pratiquent le féminisme de l’asservissement. Elles vivent dans le fantasme d’un passé glorieux où les femmes dirigeaient d’une main de fer les grands groupes africains, allaient au combat et gagnaient des guerres. Dans leur réalité le seul moyen de remettre de l’ordre dans la société c’est d’asservir les hommes et donc les époux et les compagnons qui doivent obéir au doigt et à l’œil ». En voilà une qui a tout compris 😉

  • Incels et incelles : tout le monde est perdant

En attendant de plus amples développements sur cette question, on pourra se reporter à cet article :

  • Les femmes intellectuelles sont-elles toujours désavantagées sur le marché matrimonial ?

Développements à venir

[à suivre…]

  • Voir aussi :

[Sabir islamo-gauchiste] – « Féminicide » : Oui, mais seulement si ce n’est PAS un islamiste ou un antisémite !

Les féministes nous rebattent les oreilles avec les « féminicides » qui soi-disant seraient en augmentation, notamment en ces temps de confinement (alors qu’en réalité, il n’en est rien : Mais où sont donc passées les violences conjugales liées au confinement?).

La définition féministe du « féminicide » n’a pour autant aucun sens, que ce soit d’un point de vue juridique, philosophique ou même philologique, comme on va le voir ci-après.

Il apparaît aussi de plus en plus clairement que l’emploi de ce terme répond à quelques critères bien particuliers. Selon la définition (comme toujours spécieuse et anti-scientifique) des féministes, le « féminicide » concernerait les femmes tuées par les hommes « en raison de leur genre ». Définition qui oublie délibérément le cas des femmes tuées par d’autres femmes, que ce soit dans un coupe lesbien ou dans la vie courante. Dans ce cas, jamais la femme tuée par une femme n’obtient le titre de « féminicide ». Que ce soit dans ce cas : « Triangle amoureux fatal : une femme policière tue sa rivale aux Etats-Unis » (2021), dans celui-ci : « Vingt ans requis contre celle qui avait tué sa rivale amoureuse » (2015) ou celui-ci : « Elle tue sa rivale par jalousie » (2004), jamais, au grand jamais, le terme de « féminicide » n’est employé. Pourtant, si ces victimes avaient été des hommes, il est loin d’être certain que la femme trompée soit passée à l’acte… Il en va de même pour les couples lesbiens : « Montauban : une femme tue sa compagne d’un coup de couteau » (2020). Seul Valeurs Actuelles ose rappeler leur vocabulaire aux féministes, avec les guillemets requis : “Féminicide” à Montauban : le bourreau était une femme ».

  • Mais une femme tuée par un homme ne fait pas forcément un « féminicide » non plus…

Même si la femme est tuée par un homme (le cas de figure sur lequel les féministes font pourtant leur beurre), être une femme ne suffit cependant pas à qualifier le « féminicide ». C’est que, pour les guérilleras du genre, il faut que le meurtre réponde avant tout à un critère islamo-gauchiste bien précis : le meurtrier doit être un homme, certes, mais de préférence un homme blanc et occidental – en aucun cas un homme « racisé », musulman et surtout pas un islamiste !

La sinistre Crêpe Georgette semble me donner raison à travers ce tweet, suite à l’assassinat abominable de Chahinez, brûlée vive en pleine rue à Mérignac par son ex-mari : seul l’homme blanc est un féminicideur, surtout pas le racisé qui doit être protégé à tout prix de cette marque d’infâmie ! Comment peut-on se coucher plus lamentablement devant la barbarie d’importation ?

6 main 2021
  • Sarah Halimi n’était-elle pas une femme ? N’a-t-elle pas été tuée par un homme qui a lâchement profité de son infériorité physique ?

Pourtant, pas une seule fois, le terme de « féminicide » n’a été utilisé par les néo-féministes pour qualifier l’assassinat monstrueux de Sarah Halimi. Aucune féministe ne s’est fatiguée à tartiner de ses collages sauvages (avec leur sabir ridicule et leurs points au milieu) les murs de nos villes. L’assassin de Sarah n’était-il pas un « mec cis-genre » ? Se serait-il outé sans qu’on le sache comme un LGBT ou un transgenre bon teint ? Que non point : on a parfaitement compris que le critère pour commettre un « féminicide » était prioritairement de ne pas être une racaille antisémite ou islamiste.

Il n’y a de toutes façons pas eu beaucoup de commentaires sur l’affaire Halimi de la part des gauchistes féministes (les habituelles Autain, de Haas et consorts), sans doute trop occupées qu’elles sont à flatter leur électorat islamique et antisémite pour trouver un peu de temps pour réfléchir au vocabulaire qu’elles emploient ordinairement à longueur de tweets.

  • 23 avril 2021 : la policière égorgée à Rambouillet par un islamiste n’était-elle pas elle aussi une femme sans défense ?

On pourrait égrener sans fin les exemples. On cherche aujourd’hui encore le qualificatif de « féminicide » pour parler de l’assassinat sauvage de la malheureuse Stéphanie, dans le sas du commissariat de Rambouillet, alors qu’elle n’était même pas armée.

Les mêmes islamo-gauchistes pèsent leurs mots et tournent autour du pot avec des pudeurs de gazelle, comme dirait leur Lider Maximo Mélenchon. On aura beau chercher le mot « féminicide » ou la moindre condamnation du terrorisme islamique dans le tweet hypocrite de Clémentine Autain, aucun risque évidemment de les trouver :

Clémentine Autain, 23 avril 2021

Pas besoin d’un dessin pour comprendre pourquoi son « émotion » est à géométrie variable. Il en va de même pour les islamo-gauchistes de Médiapart qui ont soupesé leurs mots de la même manière, allant jusqu’à lancer des insinuations indignes :

Le chapeau de Médiapart ne passe pas auprès des policiers et d’une majorité de français.

Il faut bien les comprendre : les collabos de la révolution salafiste et du féminisme islamique ne vont quand même pas se mettre à accabler leur co-religionnaires ou les assaisonner avec leur charabia féministe : seul l’homme blanc, c’est bien connu, seul le non islamiste, seul l’occidental, commettent des « féminicides » – certainement pas leurs petits protégés !

Et encore une fois, peu importe que ce soit une femme tuée par un homme. Le féminisme qui prétend défendre « toutes les femmes » a tout de même ses limites : si c’est une juive, une policière, une femme de droite ou qui sais-je qui ne fait pas partie de leur camp idéologique, il ne faut pas s’attendre à ce que leur fausse contrition aille jusqu’à les inclure dans leurs pourtant si virulentes condamnations des hommes dans leur ensemble.

  • En réalité, le « féminicide » n’existe pas – pas plus dans le cadre d’un attentat islamiste que d’un crime conjugal

Depuis le début de cet article, je mets à dessein des guillemets au mot « féminicide ». Je l’ai uniquement employé pour relever que celles qui n’ont que ce vocabulaire à la bouche toute l’année en perdent subitement leur goulée quand elles se retrouvent face à leur déni, c’est-à-dire leur totale soumission à la racaille islamique et/ou antisémite.

Il va de soi que le terme de « féminicide » (« le meurtre d’une femme en raison de son genre ») est tout aussi impropre dans le cas du terrorisme islamique que dans les autres cas auxquels les féministes entendent l’appliquer. En droit, le meurtre d’une femme s’appelle un homicide, puisque la racine latine homo renvoie au genre humain, lequel comprend évidemment les deux sexes. De plus, ce n’est pas du tout « en raison de leur genre » que ces femmes sont tuées.

J’ai été heureuse d’entendre la psychologue Hélène Romano dénoncer elle aussi ce terme l’autre jour sur BFMTV, au sujet de l’assassinat d’Aurélie Vaquier par son compagnon. Elle a relevé les limites du terme « féminicide » et sa volonté de rabattre toute explication du crime conjugal par le biais erroné du « genre » : c’est beaucoup trop réducteur et cela ne permet absolument pas de comprendre les véritables tenants et aboutissants de ce crime particulier. Je mets ci-dessous le passage précis où elle conteste à raison le terme de « féminicide » :

Interview d’Hélène Romano sur BFMTV le 7 avril 2021
  • Retour à l’école primaire. En français, le mot « femme » signifie deux choses différentes : « personne de sexe féminin » et « épouse ou compagne »

Mais les féministes continuent de confondre hypocritement les deux. Elles emploient le terme de « féminicide » pour qualifier le meurtre d’une femme par son mari ou compagnon en faisant croire qu’il la tuerait uniquement parce qu’elle serait une personne de sexe féminin et qu’il s’agirait d’un crime sexiste et misogyne. Dans le même temps, quand une femme est lâchement assassinée entre autres parce qu’elle est une femme, c’est-à-dire parce qu’elle est en infériorité musculaire ou incapable de se défendre à armes égales – comme dans le cas de la vieille dame Sarah Halimi ou de la policière de Rambouillet –, les féministes oublient subitement d’utiliser leur vocabulaire idéologique. Un crime antisémite ou salafiste ne génère jamais leur compassion « sororale », même si l’assassin a choisi une femme sans défense. Elles démontrent par là-même que leur « féminicide » ne concerne aucunement toute femme, comme elles le prétendent– surtout si celle-ci est tuée par un de leurs compagnons de route –, mais uniquement les épouses.

  • Le meurtre d’une femme par son mari ou son compagnon devrait s’appeler un uxoricide et non pas un féminicide

Du latin uxor : épouse. Les féministes le savent bien d’ailleurs, puisqu’elles n’appliquent ce terme qu’aux crimes conjugaux… mais ce serait beaucoup moins pratique pour accabler l’homme blanc ou le genre masculin en général, n’est-il pas ?

On a bien compris de ce qui précède que l’homme visé par les féministes ne tue pas n’importe quelle femme sous prétexte qu’elle serait une femme, mais parce qu’elle est SA femme – son épouse ou compagne, et qu’elle projette ou vient de le quitter. C’est donc très clairement un crime de la relation, et certainement pas un crime sexiste ou misogyne, puisque les femmes se tuent entre elles, et les hommes aussi, pour les mêmes raisons.

Le meurtre conjugal N’EST PAS UN CRIME GENRÉ, mais les féministes continuent de confondre à dessein les deux acceptions du mot « femme » afin de mieux propager leur idéologie haineuse et misandre – car il n’y a pas plus sexiste que la néo-féministe. Mais au moins, avec ces affaires d’assassinats abjects, leurs contradictions – et leurs véritables soumissions – apparaissent au grand jour.

« Un dernier exemple concerne le féminicide. Le fait de l’avoir élevé au rang de symbole de la domination masculine et de le percevoir comme la forme paradigmatique des violences conjugales détourne l’attention de facteurs pourtant très spécifiques qui le caractérisent, comme le fait que son premier mode opératoire soit l’arme à feu (ce qui pose des questions relatives au suivi des ports d’arme) ou la présence récurrente de troubles de la personnalité chez le criminel (ce qui soulève des enjeux de santé mentale)[9]. Notons également que dans plus d’un tiers des cas de féminicide, le meurtre n’est pas précédé par des violences conjugales antérieures[10], ce qui montre le caractère parfois impulsif et difficilement prévisible du passage à l’acte. »

Le gloubi-boulga féministe habituel empêche donc de l’appréhender correctement.

  • Ajoutons pour finir que les seuls cas véritables de féminicides seraient les infanticides de filles régulièrement pratiqués en Inde ou en Chine par exemple (bébés qui sont tués uniquement parce qu’ils sont de sexe féminin). Comme on le voit sur cette gravure chinoise du XIXe siècle, ce sont les femmes qui pratiquent la noyade des bébés filles. On sait également que d’une manière générale, partout sur terre et depuis toujours, les principales auteurs des infanticides sont des femmes. Raison pour laquelle il ne faut pas s’attendre à ce que les féministes utilisent ce terme et reconnaissent que les responsables des authentiques féminicides sont habituellement des femmes.
Femmes commettant un féminicide.
Tract chinois contre l’infanticide des filles, vers 1800.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

Sur le combat commun féminisme/islamisme :

Sur l’emploi erroné du mot « féminicide »:

. Sur le terme « féminicide » :

Anne-Marie Le Pourhiet : « Le terme de ‘’féminicide’’ contrevient à l’universalisme du droit français ».

Comment le mot « féminicide » nous est imposé

[Impostures intellectuelles] – Judith Butler

Ci-dessous, deux articles sur le livre de Sabine Prokhoris, qui déconstruit proprement la déconstructrice en chef :

Un livre cloue au pilori l’oeuvre de la philosophe américaine Judith Butler, pourtant célébrée pour ses travaux sur les minorités.

Avec son ouvrage phare, Trouble dans le genre, publié en 1990 aux États-Unis et traduit pour la première fois en France en 2005, la philosophe américaine Judith Butler est devenue la représentante la plus connue et la plus subversive des gender studies , ce courant des sciences humaines qui vise à distinguer le sexe physiologique de l’identité sociale et psychique. Elle-même lesbienne militante, la chercheuse récuse la norme biologique et invite à s’interroger sur les comportements sexuels marginaux – transgenre, transsexualisme, bisexualité, travestisme – pour mieux bousculer l’ordre hétérosexuel supposé culturellement établi. Épouvantail de la Manif pour tous, mais largement célébrée par une certaine gauche non seulement pour son travail sur le genre mais aussi pour sa défense résolument anti-universaliste de toutes les minorités, Butler est, en France, une figure incontournable dont on débat des options de fond mais rarement de la légitimité intellectuelle. Or la psychanalyste et philosophe Sabine Prokhoris, qui a lu attentivement la prolifique oeuvre butlérienne, ose aujourd’hui dénoncer une imposture. Dans un ouvrage extrêmement critique, Au bon plaisir des « docteurs graves » (Puf), elle relève les approximations, raisonnements tautologiques, contresens et fausses citations qui jalonnent, selon elle, les ouvrages de Judith Butler et s’interroge sur leur réception fascinée en France. Les défenseurs enamourés de la philosophe américaine l’ont-ils vraiment lue ?

Interview.

Ayant travaillé sur les mêmes questions et connaissant ses positions sur les droits LGBT, j’avais un a priori plutôt favorable. J’avais déjà lu, plus ou moins attentivement, la plupart de ses ouvrages, mais je dois dire qu’ils ne m’avaient guère convaincue. Et puis j’ai découvert sa tribune publiée dans Libération au lendemain des attentats du 13 novembre (1), et j’ai senti monter alors une forte colère, mêlée de consternation intellectuelle. Traiter du deuil collectif que nous étions en train de vivre comme elle le faisait – en le soupçonnant d’exprimer un partage entre les vies « dignes d’être pleurées » (les nôtres, ici, en Occident) et celles qui ne le seraient pas, en assénant des absurdités sur les bénéfices que les Parisiens auraient tirés ce soir-là de leur soumission supposée à l’état d’urgence -, j’ai trouvé cela obscène et stupide. Or j’ai eu le sentiment que ce qu’elle disait là n’était pas un accident, mais résonnait au contraire avec l’ensemble de ses travaux. Il m’a donc semblé nécessaire d’aller y voir de plus près. D’où ce travail, qui fut très ingrat à mener.

Il y a des règles au débat intellectuel, et elle ne les respecte pas.

Parce qu’elle est le plus souvent illisible, qu’elle jargonne en permanence, et je pense que beaucoup de gens, lisant Judith Butler, en concluent qu’ils sont trop bêtes pour comprendre, alors que sa prose est réellement absconse. Cela fait partie du tour de passe-passe : vous ne saisissez pas, c’est donc que tout cela est très intelligent.

Et surtout parce que ses raisonnements théoriques sont spécieux, donc compliqués à suivre. Mais elle est le chevalier blanc des « minorités », la cible de la droite conservatrice, La Manif pour tous en tête, et cela semble lui conférer une légitimité intellectuelle et politique automatique.

Oui, mais les falsifications qu’elle inflige aux textes qu’elle utilise pour ses démonstrations – la plus flagrante étant celle qu’elle fait subir au philosophe Emmanuel Levinas, à qui elle attribue d’ignobles propos – sont un signe. Il y a des règles au débat intellectuel, et elle ne les respecte pas.

Que la vulgate psychanalytique, qui véhicule une version figée et simpliste de ce fameux complexe d’Œdipe, soit au service d’un discours normalisateur, c’est un fait indéniable, et je n’ai cessé de le critiquer moi-même. Mais, malgré le conservatisme bien réel de la corporation, je crois, au contraire de ce qu’affirme Butler, que la psychanalyse freudienne a beaucoup contribué à dissoudre les supposées « évidences » sur la question sexuelle.

Pour répondre de façon très sommaire, parce qu’une Afghane qui prétendrait, dans le contexte de l’après-11 Septembre, jeter aux orties sa burqa (une tenue traditionnelle issue d’une culture patriarcale rigoriste et qui fut imposée par le régime taliban), sera considérée, dans le « féminisme » butlérien qui est anti-universaliste, comme une complice de l’impérialisme « occidental »…

L’adhésion à un discours, fût-elle parée du plus chatoyant plumage académique, ne constitue pas à mes yeux une preuve de validité. Et ce succès planétaire demeure pour moi une énigme. Mais il est vrai qu’en philosophie une ère « post-vérité » prospère depuis plusieurs décennies, notamment outre-Atlantique. On y postule, à la suite de Roland Barthes et de quelques autres, que le réel est tout entier réductible à des discours et à des constructions rhétoriques. La critique « radicale » que met en oeuvre la pensée de Butler, qui consiste juste à « déconstruire » ce qui n’est qu’un « récit », au moyen d’une rhétorique concurrente plus puissante, plus autoritaire, plus habile, plus intimidante en somme, se suffirait en quelque sorte à elle-même. Dès lors, peu importe la vérité, la force du discours butlérien tient à sa réception fascinée. Moins vulgaire que Trump, certes. Mais pas moins inquiétant dans la production de maîtres à ne pas penser.

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La psychanalyste et philosophe française dénonce une large imposture.

Il se trouve quelques femmes d’influence dans le panthéon intellectuel de la philosophe juive américaine Judith Butler (Cleveland, 1956; en photo), formée à Yale mais professeure de rhétorique à Berkeley. Hannah Arendt et Simone de Beauvoir, comme de juste, y figurent en bonne place, mais Maria Torok, Monique Wittig, Luce Irigaray et Julia Kristeva en font également partie. Une littérature qui ne pouvait être anodine pour une écrivaine militante de cet ordre, féministe et homosexuelle de surcroît, très marquée aussi par Hegel, Freud, Adorno, Michel Foucault ou Jacques Derrida. Voire Lacan.

S’inscrivant en effet dans l’héritage de la « French Theory » exportée aux Etats-Unis par ces trois derniers notamment, et installée plus précisément dans le post-structuralisme et la déconstruction, Judith Butler a depuis longtemps axé ses travaux sur les « gender studies » (études de genre) et la « théorie queer », portant l’idée que le genre et l’orientation sexuelle ne sont pas exclusivement déterminés par le sexe biologique, mais même principalement par son inscription socio-culturelle et son histoire de vie. Ce qui ne manque pas de rappeler Beauvoir paraphrasant Erasme dans « Le Deuxième Sexe » : « On ne naît pas femme, on le devient. »

Bref, est ainsi née une œuvre marquée dès 1990 par son « Trouble dans le genre » – traduit en français dans les années 2000 – et en 2004 par « Défaire le genre ». En clair, résumé à gros traits, il n’est pas écrit dans la nature que le petit garçon jouera aux petites voitures et la petite fille aux poupées Barbie. Cependant, après la philosophe française Bérénice Levet, qui avait méticuleusement démonté la théorie « butlérienne » dans « La Théorie du genre ou Le Monde rêvé des anges : l’identité sexuée comme malédiction » (Grasset, 2014), c’est la psychanalyste et philosophe Sabine Prokhoris qui attaque violemment la théoricienne du genre.

Ce n’est rien de moins qu’une vaste « imposture intellectuelle » que dénonce à présent Mme Prokhoris, qui ne laisse pas, par moments, de situer Judith Butler entre la stupidité et l’escroquerie. Et de déplorer les « amalgames grossiers » auxquels se livrerait l’égérie de « la supposée mélancolie du genre ». A l’heure où la psychanalyse (et les sciences de la famille, comme on dit aussi) s’interroge sur la parenté homosexuée, et « cela dans la perspective d’une remise en question de l’ordre de la ‘famille hétéronormée’ », elle attribue déjà à Mme Butler une lecture faussée de la figure d’Antigone qui rendrait compte, en finale, d’un Etat dont la domination serait solidaire du modèle précisément hétéronormé de la famille. Et, dans le même ordre d’idées, son interprétation de Freud serait tout aussi biaisée.

Forte d’une lecture approfondie des travaux butlériens, Sabine Prokhoris perçoit d’abord et surtout, à travers la subversion de son « héroïne », un discours marqué au coin d’une « enflure mystifiante » et d’une inintelligibilité maximale. « Plus le style est amphigourique […], plus il sera ‘radical’[…] et censé subvertir les ‘normes’. » Elle nomme cela « les logiques du galimatias », au cœur d’un chapitre intitulé : « Une bulle spéculative ». Elle n’en veut pour preuve, notamment, que la manière outrancière qu’a Judith Butler de traiter la grammaire des langues comme le support d’une aliénation au Pouvoir, forcément aliénante. Autrement dit, « l’impérialisme grammatical et syntaxique de la langue ».

A vrai dire, après l’avoir lue avec quelque intérêt, ou du moins avec une bienveillante distraction, Sabine Prokhoris s’est soudain inquiétée de la prose de Judith Butler à la suite d’une étrange tribune parue dans « Libération » au surlendemain des attentats parisiens du vendredi 13 novembre 2015. Y évoquant un concept de « chagrin transversal », elle faisait écho en somme aux théories d’un certain Tariq Ramadan, le Calimero de l’islam, « pour qui pleurer les morts d’ici signifierait d’évidence qu’ils comptent davantage que les morts de là-bas ». Elle en fut passablement écœurée.

Raillant décidément la cohérence du discours de J. Butler, Sabine Prokhoris nous fait observer qu’il est systématiquement articulé autour de l’opposition aliénation/subversion. Soit, assène-t-elle encore, un slogan répété en boucle qui n’aurait « d’égale que l’inconsistance de sa teneur intellectuelle ». Ce qui nous offre une ardente controverse entre deux femmes pourtant pareillement sensibles à l’œuvre de Michel Foucault, lequel en d’autres temps « pouvait dire sa répulsion pour la polémique, au motif qu’elle annule l’autre comme ‘interlocuteur possible’, et ne le rencontre pas alors comme ‘partenaire dans la recherche de la vérité’ ». Mais, certes, on n’en est plus là. Et le débat fait rage aujourd’hui entre les progressistes et les conservateurs, quand ceux-ci ne sont pas carrément qualifiés de réactionnaires.

Plus sommairement, en des mots un peu désuets, le débat opposerait en quelque sorte les gauchistes aux impérialistes. Il serait injuste, sous ce prisme, de ne point citer à cette occasion l’ouvrage à six mains qui vient de réunir trois grandes figures de la pensée critique contemporaine. Judith Butler, Ernesto Laclau et Slavoj Zizek ont contribué, par leurs essais, à renouveler la compréhension que la gauche post-marxiste pouvait avoir d’elle-même. « Cette confrontation originale, nous dit-on, tente ainsi de dessiner les voies de possibles ‘contre-hégémonies’au règne du capitalisme financier et de préciser les contours d’une ‘démocratie radicale’. » Vaste programme, aurait dit un grand Général; le plus grand assurément de sa génération.

« Au bon plaisir des « docteurs graves ». A propos de Judith Butler », Sabine Prokhoris, PUF, 254 pp., env. 17 €

  • Voir aussi :

. La réaction honteuse de Judith Butler au massacre du Bataclan :

Judith Butler à Paris, ou l’impasse du Bataclan

. Sur sa défense du voile :

; passage à retrouver ici :

V. TORANIAN, « Pour Mme de La Fayette, contre Judith Butler », Revue des Deux Mondes, 20 mars 2020.

et ici :

[Besoin de lunettes ?] – Pour France « Cancel » Culture, ce scribe aux yeux bleus est un noir africain

Les jours se suivent et se ressemblent sur France « Cancel » Culture, notre nouvelle station racialiste d’état. Après cette pastille vidéo d’une bêtise confondante sur la sculpture grecque ravalée à du suprémacisme blanc, en voici une nouvelle aujourd’hui qui vient relancer les délires africanistes de Cheikh Anta Diop sur les « anciens égyptiens noirs » :

https://www.facebook.com/franceculture/posts/10159120505948349

Je venais tout juste de dénoncer une autre imposture issue de la cervelle en surchauffe du même Anta Diop, celle sur le « Christ noir ». Il semble donc que la propagande panafricaniste soit le nouveau conformisme « intellectuel » (je mets des guillemets à ce mot, vu l’absence totale de culture et de réflexion) à la mode chez les gauchistes de France Inculture, désormais réduits à racoler grossièrement les BLM pour espérer retrouver un auditorat.

  • Que nous dit donc cette pastille vidéo ?

Il s’agit d’une apologie, sans aucun esprit critique et s’inscrivant entièrement dans la scandaleuse mouvance décoloniale, du falsificateur Cheikh Anta Diop, pseudo-historien mais authentique militant africaniste.

5-10″ : La vidéo commence par nous montrer des représentations culturelles (au cinéma) d’égyptiens anciens avec un type physique européen, tout en laissant croire qu’il s’agissait en réalité de négro-africains à la peau noire. On se garde, bien évidemment, de nous montrer des représentations égyptiennes authentiques pour illustrer ces dires. Comme par exemple le célèbre « Scribe accroupi » du Musée du Louvre (vers 2600 avant Jésus-Christ, IVe ou Ve dynastie – c’est-à-dire l’Ancien Empire, à l’aube de la civilisation égyptienne) qui, comme chacun peut le constater sur cette photo, était un noir avec des traits négroïdes (peau noire, nez épaté, lèvres charnues, cheveux crépus, etc.) :

Paris, Musée du Louvre, détail du visage du « scribe accroupi », 2600 avant Jésus-Christ. Calcaire peint et cristal de roche.

Je plaisante. Son type physique est bien évidemment celui d’un blanc – qui plus est, aux yeux BLEUS (« la face postérieure du cristal est recouverte d’une couche de matière organique qui donne à l’iris sa couleur gris-bleu »). Son visage est peint en ocre rouge, couleur conventionnelle pour les hommes dans l’art égyptien ; la peau des femmes, plus claire, étant toujours rendue en ocre jaune.

Détail: Le regard BLEU du « Scribe accroupi ». La pupille est taillée dans un cristal de roche très pur puis dépoli pour faire rayonner l’éclat de l’iris. La forme tronconique du cristal révèle une connaissance très précise de l’anatomie de l’oeil humain (photo : jfbradu)

On suppose même aujourd’hui qu’il s’agissait, non pas d’un authentique scribe, mais du portrait idéalisé, en intellectuel de haut rang, d’un fils du pharaon. C’est dire si ces premiers pharaons étaient des noirs africains fiers de l’être… De la même époque, voici la statue d’Hémiounou, l’architecte de la pyramide de Khéops (IVe dynastie)…

Statue du vizir Hémiounou découverte à Gizeh – Musée Roemer et Pelizaeus, Hildesheim

Il en va de même pour le tout aussi célèbre buste de Néfertiti (vers 1435 avant Jésus-Christ, XVIIIe Dynastie) du musée de Berlin, une africaine typique elle aussi :

Berlin, Neues Museum, Buste de Néfertiti, vers 1435 avant J.-C. Calcaire peint.

Je plaisante encore. Même en acceptant l’hypothèse que ce buste soit un faux fabriqué à l’occasion de sa découverte pour créer l’événement – ce que je crois volontiers –, il suffit de faire défiler l’intégralité des représentations des égyptiens anciens pour se faire une idée : à part la XXVe dynastie, effectivement des noirs africains d’origine nubienne (VIIIe-VIIe s. avant J.-C., donc une époque tardive), il n’y a jamais eu que des blancs de type occidental (plus exactement du type levantin) dans la civilisation et la production artistique égyptiennes. Comment peut-on un seul instant prétendre le contraire ?

On pourrait arguer toutefois que les actuels noirs de type nilotique (dont les célèbres Maasaï) n’ont pas le type dit « négroïde » (nez épaté, lèvres charnues…) et qu’ils pourraient fort bien ressembler à des égyptiens anciens à la peau noire. On pourrait même croire, à voir leur type physique, qu’ils soient directement issus de mélanges génétiques avec les peuples du Levant, qui sont les véritables égyptiens anciens (voir plus bas). Pour autant, selon la page Wikipedia qui leur est consacrée : « À la différence des autres populations locales, les peuples nilotiques possèdent très peu de gènes non africains. Les études montrent également que ces peuples sont restés longtemps isolés et ont été fortement endogamiques » – je serais donc bien incapable de conclure sur leurs liens éventuels avec les bâtisseurs de pyramides. Cela n’est en tout cas mentionné nulle part.

  • Continuons le débunkage de la vidéo de France Inculture :

À 1 mn de la vidéo, Cheikh Anta Diop mélange tout, confondant la sortie d’Afrique de l’homme moderne (60000 ans avant notre ère) et la civilisation égyptienne (environ 2500 ans avant notre ère). On voit tout de suite qu’il ne s’agit pas du tout de la même échelle de temps ! Pas un mot de France Inculture pour recadrer, bien sûr. Aujourd’hui, c’est gloubi-boulga à tous les repas.

1’30 : On victimise Anta Diop comme un grand intellectuel incompris car « subversif » – alors que ses théories sont tout simplement nulles et non avenues.

2′ : Ce qu’il dit sur l’Égypte ancienne en tant que phare de la civilisation pour l’Occident et le Proche-Orient (Perses, Grecs, Romains – il oublie au passage les Hébreux) est plutôt exact, sauf que les égyptiens en question n’étaient pas un peuple africain au sens racial où il l’entend !

2’30 : Diop se base sur Hérodote, dont le récit est pourtant truffé d’erreurs et qui n’avait pas du tout une approche « historique » au sens où en entend aujourd’hui cette discipline, pour prétendre que les égyptiens anciens étaient « noirs avec des cheveux crépus » ! Hérodote a simplement pris pour argent comptant ce que lui a raconté un prêtre du Ve siècle avant Jésus-Christ, sans que cela prouve quoi que ce soit sur les 2500 ans qui ont précédé.

2’35 : On nous laisse croire que Diop aurait trouvé des « passerelles » entre l’égyptien hiéroglyphique et la « famille des langues africaines ». FOUTAISES ! J’ai étudié l’égyptien hiéroglyphique pendant 5 ans : il s’agit d’une langue paléo-sémitique ! Jamais on ne m’a parlé de dialectes d’Afrique noire !

3′ : Diop raconte n’importe quoi sur les « leucodermes » et le « taux de mélanine ». Ses obsessions raciales relèvent clairement de la psy ; il n’y a rien de scientifique dans son discours. On nous montre à l’image un relevé (un dessin) sans aucune datation ni contexte archéologique ou iconographique.

Suit une hagiographie sans intérêt de Diop et sans la moindre mise en perspective de ses thèses racialistes. Aucun spécialiste sérieux n’est convoqué pour démentir – et pourtant, il n’en manque pas ! Il faut attendre les dernières secondes de la vidéo (à plus de 4′) pour apprendre que ses théories racialistes sont radicalement contestées, notamment par l’éminent égyptologue Jean Yoyotte.

La vidéo est signée Yann Lagarde, journaliste maison, visiblement une nullité en histoire et en égyptologie. France Inculture est décidément tombée bien bas au niveau de ses contenus « culturels ».

  • Dans l’iconographie comme sur leurs stèles, les égyptiens anciens se différenciaient pourtant clairement des ethnies africaines

Cette image parle d’elle-même : sur ce bas-relief du Nouvel Empire (Tombeau de Hohemreb, XVIIIe dynastie, XIVe s. av. J.-C.), des prisonniers de guerre nubiens (= sud de l’Égypte et Soudan actuels) réduits en esclavage sont dénombrés, probablement pour être vendus sur un marché aux esclaves. Un égyptien brandit un fouet pendant qu’un scribe enregistre les données. Leurs types ethniques sont clairement différenciés.

Bologne, Musée archéologique : Dénombrement de captifs noirs. Tombeau de Horemheb, XVIIIème dynastie, XIVème siècle av. J.-C.

Sur une stèle du règne de Sésotris III, on peut également lire cette injonction discriminatoire à l’égard des noirs :
« Frontière sud, stèle élevée en l’an VIII, sous le règne de Sésostris III, roi de Haute et de Basse-Égypte, qui vit depuis toujours et pour l’éternité. La traversée de cette frontière par terre ou par eau, en barque ou avec des troupeaux est interdite à tout noir, à la seule exception de ceux qui désirent la franchir pour vendre ou acheter dans quelque comptoir. Ces derniers seront traités de façon hospitalière, mais il est à jamais interdit à tout noir, dans tous les cas, de descendre le fleuve en barque au-delà de Heh ».
Stèle érigée par le pharaon Sésostris III ; 19e siècle avant notre ère.

  • La polémique sur la couleur des égyptiens, une propagande africaniste sciemment entretenue par France « Cancel » Culture

Depuis les fadaises de Cheikh Anta Diop, donc depuis quelques décennies maintenant, la prétendue négritude des égyptiens anciens revient régulièrement dans l’actualité. Il faut donc à chaque fois rappeler que NON, les égyptiens anciens n’étaient pas noirs !

… D’autant que l’ADN des momies a parlé ! En 2017, une étude portant sur l’ADN de 90 momies datées entre 1380 avant Jésus-Christ et 425 après (donc couvrant presque tout le Nouvel Empire jusqu’aux époques romaine et copte) a permis de démontrer scientifiquement que « leurs parents les plus proches étaient des personnes vivant aux âges du Néolithique et du Bronze dans une région connue sous le nom de Levant. Étonnamment, les momies étaient plus étroitement liées aux anciens Européens et aux Anatoliens qu’aux Égyptiens modernes » (Revue Nature, juin 2017).

Les chercheurs expliquent que ce n’est qu’à partir du XIVe siècle après Jésus-Christ que de l’ADN subsaharien s’est mélangé de manière substantielle à l’ADN de ce peuple d’origine levantine : « Les chercheurs disent qu’il y a probablement eu une montée subite d’ADN d’Afrique subsaharienne en Égypte il y a environ 700 ans« .

Le résumé de l’étude de Nature, intitulée « Les génomes des momies de l’Égypte antique suggèrent une augmentation de l’ascendance africaine subsaharienne dans les périodes post-romaines » précise bien que : « Nos analyses révèlent que les Égyptiens de l’Antiquité partageaient plus d’ascendance avec les Proche-Orientaux que les Égyptiens d’aujourd’hui, qui ont reçu un mélange subsaharien supplémentaire ces derniers temps. » Pour un bref compte-rendu en français : « Le patrimoine génétique des momies égyptiennes enfin décrypté » : « L’étude montre ainsi que l’ADN des momies analysées, datant de 1 400 avant J.C. à l’an 400, est plus proche de celui des habitants de l’Europe actuelle que de l’Egypte d’aujourd’hui ».

À quoi sert donc de continuer à colporter les salades d’Anta Diop, sinon à entretenir le racisme anti-blanc et à tenter, par tous les moyens, de mettre à bas l’histoire, la civilisation et la science occidentales ? Ce n’est pas à ce genre d’entreprise idéologique que devrait aller l’argent public !

[à suivre…]

  • Voir aussi :

. Égypte : Toutânkhamon, nouvelle victime du complotisme (Le Point, 12/04/19) : « Cela nous ferait rire si les implications n’étaient pas aussi graves. On sent qu’il existe un courant qui veut nous interdire la réflexion et la pensée, c’est très dangereux, car c’est ce qui nourrit les extrémismes. L’université commence à abdiquer, on est en train de tout aseptiser, quitte à modifier les choses au nom d’un pseudo-respect de la personne. »

. « Netflix et Cléopâtre : un choix non fondé sur la recherche historique », un article de l’ALDHHAA, Association de Lutte contre la désinformation en Histoire Histoire de l’Art et Archéologie (Academia, mai 2023).

. Sur les délires de l’africanisme militant :

. Sur la récriture de l’histoire de l’art à des fins de propagande racialiste :