Journée des droits des femmes – Égalité femmes hommes : cette erreur que les néo-féministes commettent si souvent (Interview Atlantico)

Mon entretien avec Atlantico, 8 mars 2023

« Le présupposé féministe voulant que « les femmes soient sous-représentées dans de nombreuses entreprises mondiales » est aussi vague que sans objet »

Selon la BCG Gender Diversity Survey, il y a une corrélation positive entre la participation volontaire des hommes à des programmes d’inclusions et les progrès observés. Lorsque les hommes sont engagés dans des programmes, 96 % des organisations constatent des progrès, contre seulement 30 % des organisations où les hommes ne sont pas engagés. Ces résultats sont-ils surprenants ? A quel point cela est-il prouvé par ailleurs ?

Ce cabinet cite uniquement les chiffres du Peterson Institute for International Economics, un think tank privé américain qui se dit « non partisan », mais n’en souscrit pas moins à l’idéologie féministe dominante. La première phrase de la publication du BCG : « Les femmes sont sous-représentées dans de nombreuses entreprises mondiales, en particulier au sein des équipes de direction, et les entreprises passent ainsi à côté d’opportunités » a en effet tout de la pétition de principe. C’est une affirmation gratuite, qui signe clairement l’option militante de ce comité et, probablement, son allégeance aux principes du « capitalisme woke » – ces orientations récentes du marketing qui utilisent l’air du temps féministe pour le convertir en actifs financiers (sur ce sujet, voir le livre d’Anne de Guigné, Le Capitalisme woke. Quand l’entreprise dit le bien et le mal, Paris, Presses de la Cité, 2022). Pourquoi pas, après tout, c’est de bonne guerre pour un cabinet international de conseil en stratégie ; ce qu’est le BCG, Boston Consulting Goup qui a rédigé ce texte. Ils sont ici entièrement dans leur rôle – ce qui ne veut pas dire pour autant que ce qu’ils avancent est fondé d’un point de vue économique, social ou sociétal.

Le présupposé féministe voulant que « les femmes soient sous-représentées dans de nombreuses entreprises mondiales » est aussi vague que sans objet. Dans beaucoup de secteurs clés – en général les plus confortables, car situés dans le tertiaire –, les femmes sont au contraire sur-représentées (dans l’éducation, la santé, l’université…) ; et inversement, les hommes sont toujours sur-représentés dans les métiers sales et éreintants. Pour autant, on n’entend jamais les éboueurs, les terrassiers, les égoutiers, les équarisseurs, les couvreurs, les laveurs de vitres ou les livreurs d’Uber Eats, à 92% des hommes, réclamer la parité, eux. Le point de vue féministe vindicatif est systématiquement borgne et victimaire en ce domaine, car il émane principalement de femmes issues de la bourgeoisie moyenne et supérieure, focalisées sur les postes de direction qu’elles veulent de toute urgence arracher aux hommes – sans pour autant être disposées à concéder les sacrifices personnels que ceux-ci ont toujours accepté pour y parvenir.

Car quand on regarde de près pourquoi les femmes ne sont pas plus nombreuses dans les postes de direction, il ressort en général qu’il ne s’agit aucunement de sexisme mais plutôt de choix personnels de la part de ces femmes. Il est inévitable que les femmes, qui biologiquement accouchent et maternent leurs nourrissons, aient envie de leur consacrer du temps, et il est également inévitable que d’une manière ou d’une autre, cela prenne sur leur énergie et impacte directement leur temps de travail. Une femme, de ce point de vue, ne sera jamais un homme et les arbitrages qu’elle aura à faire dans sa vie, entre travail à l’extérieur et enfants, lui seront toujours posés d’une manière propre à son sexe. Cette réalité n’est en soi ni un bien ni un mal ; elle n’est ni une oppression ni une injustice : elle est simplement une réalité biologique et anthropologique avec laquelle il faut bien apprendre à composer – toutes choses que le féminisme idéologique est définitivement incapable d’entendre, puisqu’il a choisi de porter le fer contre la différence biologique des sexes et par-dessus tout, contre tout ce qui lui rappelle l’existence des hommes.

D’ailleurs, parmi les propositions que fait le BCG pour « améliorer la diversité de genre au travail », la première est de « soutenir les politiques de travail flexible », une revendication en soi typiquement féminine – je dis bien féminine, et non pas féministe, car compréhensible et même parfaitement justifiée. Mais au lieu de reconnaître la différence des sexes et le fait que les femmes ont davantage besoin de flexibilité que les hommes – en leur proposant par exemple des mesures adaptées à leur sexe et à la particularité féminine qu’est l’investissement maternel et le soin porté aux jeunes enfants –, tout ce que le comité trouve à proposer, c’est que les hommes se mettent eux aussi au temps flexible… sans comprendre que les attentes des hommes au travail ne sont pas celles des femmes, qu’elles ne l’ont jamais été et qu’elles ne le seront jamais. On a déjà constaté que même quand on veut obliger les hommes à prendre de longs congés de paternité, la plupart renâclent ; cela ne fonctionne qu’à la marge.

A titre personnel, je suis moi aussi pour que l’on soutienne les femmes qui ont opté pour la flexibilité (l’emploi à temps partiel, le travail à distance, le congé parental, le partage d’emploi, etc., prônés par la publication du BCG) – mais pas avec le même objectif. Pas pour « créer une main-d’œuvre équilibrée entre les sexes » comme ils le préconisent – ce qui n’a en soi aucun intérêt ni même aucun sens –, mais pour que la qualité de vie de celles qui en ont un besoin vital soit améliorée et que ces femmes soient soutenues dans des choix leur permettant de concilier vie familiale, vie personnelle et vie professionnelle. De plus, cette proposition, en réclamant du travail flexible paritaire, ce qui revient à abaisser le temps de travail pour tous, va de fait contre la possibilité, pour ces mêmes femmes, d’occuper les postes de direction… ceux-ci exigeant par nature un investissement extrême en temps et en motivation. Une incohérence tout à fait typique du féminisme : on réclame de diriger une entreprise du CAC 40, mais si possible à mi-temps et en demandant qu’il en soit de même pour les hommes…

Pourquoi est-il important que les hommes s’investissent aussi ? De quelle manière doivent-ils le faire ?

Le présupposé de départ étant infondé, les hommes n’ont pas à battre leur coulpe parce que des officines féministes ont décidé de les accabler et de les culpabiliser sans relâche. Quand, dans le monde du travail, des hommes ont des comportements objectivement sexistes ou discriminatoires, il convient de les dénoncer sur le champ et de porter l’affaire en justice, un point c’est tout. Il existe en France des lois pour protéger les femmes, il faut les utiliser et porter plainte. Tout ce qui n’est pas objectif, c’est-à-dire susceptible d’être condamné en justice, ne relève le plus souvent que de l’interprétation personnelle féministe, de ses ruminations paranoïaques et surtout de ses envies d’en découdre avec le sexe opposé, dans le but d’imposer à tous son nouvel ordre moral (« mansplaining », « masculinité toxique », « eye rape », et autres billevesées ; la liste s’allonge chaque jour).

Les différences de salaires entre hommes et femmes, une fois que l’on compare sérieusement des choses, se réduit toujours à peau de chagrin, comme le rappelait déjà en 2017 cet article de The Economist : quand on compare ce qui est comparable (emplois de même niveau, dans la même entreprise et au même poste), les différences de salaires H/F n’étaient en France que de 2,7% en 2016, un chiffre qui ne cesse depuis de décroître. Les hommes n’ont donc pas à raser les murs à ce sujet. Certaines professions sont plus masculines et d’autres plus féminines, oui, et alors ? Pourquoi faudrait-il autant d’esthéticiens que d’esthéticiennes, de sage-hommes que de sage-femmes, d’éboueuses que d’éboueurs ? Qu’est-ce que cela peut bien faire, dans le fond ?

Le manque de femmes dans les écoles d’ingénieurs, notamment dans les STEM (disciplines regroupant les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques) ne sont pas non plus imputables à des discriminations sexistes. Personne n’a jamais empêché une fille de devenir experte en cybersécurité – au contraire, même, on les tanne en permanence pour qu’elles intègrent ces formations, allant même jusqu’à créer, en toute injustice, des filières de recrutement réservées exclusivement aux filles. Qu’à cela ne tienne, elles ne sont pas intéressées ! Car oui, très rares sont les jeunes filles qui passent spontanément leurs nuits entières, entre 12 et 18 ans, à programmer des serveurs ou à faire tourner des bots. Pourquoi mon fils l’a fait et pas ma fille ? Parce que je les aurais sexistement conditionnés ? Quelle blague ! Cela s’appelle simplement le paradoxe scandinave et personne n’y changera quoi que ce soit, pas plus la propagande féministe que ses envies de coercition. Encore une de ces lois de la réalité, ce satané réel, l’ennemi de toujours des féministes… On pourra également se reporter, sur ce sujet, à la contribution récente de Marco Balducci dans Atlantico : « L’égalité femmes hommes ne mène pas à l’indifférenciation des rôles sociaux et le paradoxe norvégien est là pour le prouver ».

Comment faire pour que les hommes puissent être des alliés de l’égalité homme-femme et faire progresser les droits des femmes sans pour autant avoir à s’effacer ?

Dans les faits, les hommes n’ont jamais été opposés à l’égalité des sexes. C’est une fixation féministe et une pure intox que de vouloir faire croire le contraire. En Occident tout au moins (je ne parle pas des sociétés non occidentales que je ne connais pas de l’intérieur), l’inclusion des femmes dans l’égalité des droits (droit de vote, accès au monde du travail, salaires égaux à travail et investissement égal, etc.) a toujours été non seulement acceptée, mais voulue et défendue par les hommes. Depuis longtemps, les droits des femmes sont exactement les mêmes que ceux des hommes en France, comme dans la plupart des démocraties occidentales. Les imprécations féministes se placent ici, comme souvent, au-delà et en deçà du droit : elles s’apparentent de plus en plus ouvertement à une entreprise de terreur idéologique, qui en arrive à culpabiliser des gens qui n’ont rien à se reprocher. Il ne faudrait pas non plus oublier que tous les droits dont disposent aujourd’hui les femmes en France ont été votés par une majorité d’hommes – parfois même à 100% d’hommes, à l’instar du droit de vote des femmes ! Un combat, qui plus est, initié par un homme du XIXe siècle, le philosophe anglais John Stuart Mill (mais comme on le sait, les féministes ont l’apologie sélective).

Qu’est-ce qui explique que les néo-féministes choisissent des stratégies, en non-mixité notamment, qui excluent les hommes voir les antagonisent ?

Elles offrent, par cela même, la démonstration ultime qu’elles cherchent bien moins à défendre « l’égalité » (un mot-étendard vidé de son sens qui n’est souvent, comme ici, qu’un faux-nez) qu’à entretenir la « sale guerre » des sexes, un antagonisme dont elles ont absolument besoin pour nourrir leur matrice névrotique. Se victimiser H24 en s’inventant quotidiennement de nouvelles oppressions est une occupation féministe qui s’est professionnalisée ; c’est également une tactique infaillible, qui permet à d’innombrables officines d’exister médiatiquement, de réclamer des subventions et de se verser des salaires. Et cette journée du 8 mars est bien évidemment une campagne de communication imparable pour remplir les caisses féministes.

(Article également en libre accès ici)

[Peur sur la ville] – Francis Dupuis-Deri et les « masculinistes »

Francis Dupuis-Deri est ce petit chaperon arc-en-ciel qui, depuis 2019 et son manifeste idéologique d’extrême gauche (autrement dit, féministe), La Crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace, s’est fait le relais servile du néo-féminisme misandre, celui qui a vu le Grand Méchant Loup. Or il faut savoir que cet affreux méchant loup a désormais un nom, et même deux : la masculinité, rebaptisée pour l’occasion le « masculinisme », et la virilité, rebaptisée, avec les sanglots d’horreur et de frayeur dans la voix qui s’imposent, le « virilisme » !

LA FRRRANCE A PEUUUR !!! Le « masculinisme » et son acolyte, le « virilisme », arrivent en ville !! Rangez vos poules, braves gens : les rrrenards sont entrés dans le poulailler !

Et quand Francis Ouin-Ouin, comme toute la presse complaisante qui relaie sa tambouille manipulatrice, a dit « masculinisme », il a tout dit ! Le Point nous le présentant justement ces jours-ci comme un éminent « spécialiste de l’antiféminisme », cela tombe très bien – l’antiféminisme, c’est tout moi ; je vais donc profiter de cette occasion pour lui dire deux mots.

L’article du Point, « Mankind Project : « Le masculinisme perçoit l’égalité entre les sexes comme une menace », une énième pleurnicherie fondée sur du vent – plus exactement sur une paranoïa victimaire montée de toutes pièces qui, comme l’essentiel de la logorrhée féministe, ne cherche même plus à dissimuler son gauchisme crasse –, va nous permettre de contempler à nouveau le fameux « masculinisme », celui dont on nous rebat continûment les oreilles depuis des semaines maintenant.

La dernière grosse offensive sur le sujet est bien sûr celle du lamentable documentaire pro-Amber Heard de France Télévisions, une production typique de la propagande d’État féministe, qui préfère pleurer sur une fausse victime plutôt que de reconnaître la réalité, forcément plus nuancée, des faits. Quand une menteuse, manipulatrice et violente, se fait prendre la main dans le sac, c’est tellement plus fainéant de hurler au « masculinisme » que de reconnaître ses torts, n’est-ce pas ? Sur la délicieuse – ou plutôt, la vipérine – Amber Heard, on pourra se reporter à mon interview dans Atlantico :  « Agressions au sein du couple : les violences conjugales, produit du patriarcat ? Les statistiques établissent largement que non… »

Quoi qu’il en soit, il ne se passe plus une journée sans que le concert médiatique ne s’emploie à l’unisson à tout faire pour nous affoler avec le nouvel ennemi à la mode : el famoso « masculiniste » ! C’est-à-dire tout homme (ou toute femme, car il paraitrait, à entendre ces nouveaux commissaires du peuple, que j’en sois moi aussi), toute personne, donc, qui un jour s’est levée et leur a dit : « Vous commencez à nous les briser menu, avec votre féminisme à la noix ! ».

Ô blasphème, ô sacrilège ! Car, sachez-le, il est FORMELLEMENT INTERDIT d’émettre la moindre réserve, le moindre doute, la moindre critique, de faire la moindre observation, de ne pas fléchir docilement le genou, de ne pas battre sa coulpe en se tordant les mains, de ne pas balbutier dévotement « amen », de ne pas pleurer de chaudes larmes de contrition devant l’Éternel Féministe ! Si vous osez dire, ou même penser : « Y en a marre, de ces simagrées ! Ça va durer encore longtemps, ces conneries ? » (ce que je dis tous les jours, je l’avoue), eh bien, c’en est fini de vous, la tache noire de l’infâmie s’abat sur vous : vous êtes estampillé masculiniste, vous êtes officiellement d’extrrrême drroite (à prononcer en roulant les R, © Mathieu Bock-Coté 😉 ) ! VOUS N’AVEZ PAS LE DROIT DE PENSER EN DEHORS DES DIKTATS DE L’ÉGLISE TOUTE-PUISSANTE DE LA FLAGELLATION MISANDRE, il faut vous le dire en quelle langue ?! Pour mieux réviser notre leçon, nous allons donc de ce pas nous édifier tous ensemble, en relisant le sermon du Père Ouin-Ouin publié par le Point, pourtant habituellement mieux inspiré.

Déjà, le titre, « Le masculinisme perçoit l’égalité entre les sexes comme une menace », est une manipulation grossière et un pur mensonge. La frange de mascus se déclarant opposée à l’égalité des sexes ne recouvre qu’une minorité d’extrémistes qui ne représentent en rien la masse (dont moi, qui suis une femme, je fais partie) de tous ceux, de plus en plus nombreux, qui critiquent à bon droit les excès et les abus de la propagande féministe. C’est ici une tactique ordinaire de la rhétorique féministe : faire croire que tous ces gens sont contre « l’égalité des sexes » (ou la considèrent « comme une menace »), après avoir évidemment pris soin de vider entièrement ce concept de son sens. Aujourd’hui, si vous dites qu’un homme ne peut pas accoucher, ou que l’idéologie du genre est une monstrueuse imposture, vous êtes de facto classé comme un opposant à l’égalité : c’est aussi simple que cela ! Pour ce féminisme devenu fou, l’égalité des sexes n’a plus rien à voir avec l’égalité en droits, que chacun pourtant reconnaît et respecte. Que l’intégralité des mascus (à ma connaissance) défende nos acquis civilisationnels, dont cette égalité en droits, compte évidemment pour rien aux yeux des fanatiques qui leur ont déclaré arbitrairement la guerre. Si vous êtes contre les délires genristes ou que vous critiquez des discours féministes névrotiques relevant de plus en plus ouvertement du délire paranoïaque ou du révisionnisme historique, vous êtes contre l’égalité !

« Pour nous, les chercheurs, le masculinisme […], ou l’antiféminisme d’extrême droite ». Naturellement, pour ce golem patenté, « antiféminisme = extrême-droite », y a pas, c’est tout, gneu gneu. On est encore devant un représentant ordinaire du conformisme intellectuel de gauche, cette vieille gauche marxiste en état de putréfaction qui recrute pourtant toujours autant d’esprits fourbus – principalement chez les fonctionnaires de l’éducation, puisque c’est la religion officielle qu’il faut réciter pour se faire recruter puis toucher ses émoluments. Traiter d’extrême droite ou de nazi, il ne savent donc faire que cela ; c’est le niveau zéro de l’argumentation, le stigmate du vide de la pensée, mais qu’importe : « Tout ce qui ne communie pas à mon gauchisme crasse est d’extrême droite, gnéééé, la messe est dite ». Bref, continuons.

« Quand j’ai écrit La Crise de la masculinité en 2019, j’ai été très surpris de découvrir à travers les travaux d’historiens que ce type de discours en Occident existait déjà à Rome dans l’Antiquité, et plus récemment à la sortie du Moyen Âge, puis de façon presque ininterrompue dans le royaume de France, d’Angleterre, et même aux États-Unis. Aujourd’hui, on retrouve ce discours partout, du Vatican à la Corée du Sud en passant par le Maghreb ».

Mais c’est bien sûr… Ainsi, selon ce doctrinaire, toute l’histoire de l’Occident, de la Rome antique à nos jours en passant par le Moyen Âge, se résume à celle de la Corée du Sud et du Maghreb contemporains : mais comment cela a-t-il pu nous échapper si longtemps ? Qu’il est donc reposant de faire de l’histoire, quand on ne se nourrit que de la propagande féministe de caniveau : il suffit de pleurer au « masculinisme » tous azimuts, et le tour est joué ! Le petit logiciel marxiste qui tourne à plein régime et pense à la place de ce zombie est pourtant facile à repérer : Professeur Ouin-Ouin appelle encore et toujours à la déconstruction de la civilisation occidentale, cette vieille lune gauchiste, dont le féminisme et le wokisme sont devenus les plus efficaces fers de lance.

« Pour la chercheuse Mélissa Blais et moi-même, dire que la masculinité conventionnelle n’existe plus est une manière de la réaffirmer constamment. »

On comprend bien que ce qui indispose ici si fortement nos inquisiteurs fanatisés, c’est l’existence même de la masculinité. Pas seulement le prétendu « masculinisme » : la masculinité en elle-même, affublée pour l’occasion du qualificatif de « conventionnelle » puisque, comme on le sait, ces déconstructeurs fous ont pour projet de détruire entièrement la masculinité. Que des femmes comme moi leur disent : « Mais laissez donc la masculinité en paix, elle est précisément ce qui fait que nous, on aime les hommes ! » ne les intéresse évidemment pas. Une femme ne peut être entendue, devant ce tribunal ecclésiastique, que si elle consacre à leur divinité toute puissante : le féminisme déconstructiviste d’extrême gauche. Pour ces rois de l’amalgame, une femme de droite n’est rien moins qu’un homme ou un « masculiniste », c’est-à-dire un ennemi à abattre : tout ça, c’est du pareil au même ! Leur objectif n’a jamais été de défendre des êtres humains, femmes ou hommes, mais exclusivement leur idéologie politique d’extrême gauche ! La suite de l’interview va nous le démontrer noir sur blanc.

S’ensuivent les habituelles jérémiades sur les cercles d’hommes, une fixette uniformément répandue chez les universitaires féministes, que j’avais déjà abordée à propos d’un article passablement ridicule de Martine Delvaux dans L’Obs (j’en parle dans cet article), mais tout aussi révélateur : ces gorgones féministes se gargarisent des réunions en non-mixité quand il s’agit de femmes, mais s’étranglent de fureur si les hommes font de même ! Et elles viennent ensuite nous parler d’égalité ! Le ridicule est atteint dans ce passage, quand Docteur Ouin-Ouin nous apprend : « Quand les féministes radicales ont inventé les cercles de parole non mixte, elles ne cherchaient pas à refonder leur féminité, elles cherchaient à mettre en commun leurs problèmes individuels pour les politiser ».

« Elles ne cherchaient pas à refonder leur féminité », vraiment ? Quelle réécriture de l’histoire, quelle propagande de l’orthodoxie genriste ! Derrière cette formule, en vérité, c’est une authentique guerre aux femmes qui est menée : « Votre féminité est une incurie, mesdames, sachez-le ! Nous, néoféministes, sommes ici pour DÉCONSTRUIRE (c’est-à-dire DÉTRUIRE) NON SEULEMENT LA MASCULINITÉ, MAIS VOTRE FÉMINITÉ ! La masculinité et la féminité appartiennent à l’ancien monde ; nous ferons table rase de ce passé ! ». Sur ce sujet, on peut aussi se reporter à cet article :

Il y a donc une double imposture dans ce passage : non seulement, il est faux de prétendre que les radicales des années 70 rejetaient en bloc la féminité – il ne s’agit là que d’une dérive idéologique néoféministe (l’idéologie du genre) qui s’est répandue seulement à partir des années 80 –, et il est grotesque de justifier que les femmes soient invitées à politiser leurs revendications, mais pas les hommes ! Ceci étant dit, on a parfaitement compris ce qui contrarie tant Mr Ouin-Ouin : « Féminisme politisé à l’extrême gauche ? Bien, bien, très bien… Réponse masculine pas d’extrême gauche ? Haaan, ce sont des naziiiis ! C’est le Ku-Klux-Klan !! Il faut les faire taire de toute urgence ! ».

Le journaliste du Point, qui semble tout acquis à la cause néofem, joue ensuite à se faire peur en demandant, un trémolo dans la voix: « Tous les masculinistes sont-ils virilistes ? ».

« Viriliste » !? Ooh mon Dieu, le comble de l’horreur !! La virilité tapie derrière le masque du « virilisme », ou l’inverse, on ne sait plus, mais qu’importe : on en frémit d’effroi ! C’est que ça fait troop peur, les hommes, houlalalalalalala ! Le.a féministe woke, cet ectoplasme rongé par ses névroses, fait littéralement dans son froc dès que la racine latine vir est employée !

Adepte de Francis Dupuis-Deri en tenue de combat, fin prêt à anéantir le « virilisme ».

Vir, pour mémoire, c’était en latin : l’homme, le mâle, l’adulte, le héros, l’homme de caractère, le personnage illustre, la personne douée de qualités particulières, le mari, le conjoint, l’époux, l’amant, le mâle d’un point de vue biologique, le militaire, le soldat, le matelot, le marin, l’individu et même, au pluriel, le genre humain… En somme, la liste complète de tout ce que nos déconstructivistes veulent réduire à néant ! On visualise de plus en plus clairement l’étendue de leur pathologie mentale.

Dupuis-Deri répond à cela par un bla-bla pétri de contradictions, bien obligé de reconnaître que la plupart des cercles d’hommes, constitués de pères divorcés, ne sont absolument pas vindicatifs, ni même antiféministes – beaucoup d’hommes féministes étant amenés à faire connaissance un jour, pour leur plus grande stupeur, avec le système de broyage des associations féministes, leurs fausses accusations d’agressions sexuelles ou la captation de leurs enfants –, ce qui l’amène à cracher enfin le morceau :

« Ces réseaux canalisent des idées, des valeurs, des profils qui sont, selon nous, conservateurs, et donc problématiques par rapport au féminisme ».

Aaah, voilààà, c’était donc juste çaa !! Mais fallait le dire tout de suite ! Il est donc « problématique, d’un point de vue féministe », de ne pas communier à son gauchisme crasse, pour ceux qui n’auraient pas encore compris ! Ma seule question, à ce point de l’interview, est la suivante : pourquoi le Point est-il comme anesthésié devant ce militant gauchiste tout droit sorti d’un meeting aviné des néo-clochardes en débine du collectif Du Pain et des Roses ? Le pire est qu’il poursuit, s’enfonçant gaillardement dans son marécage néo-marxiste :

« Déjà, ils [les hommes, ou les « masculinistes »] insistent sur la différence entre masculin et féminin, ce qui est essentialiste. »

Le credo genriste, donc… 🙄🙄🙄 Que dire, devant tant de bêtise décomplexée… sinon qu’il est impossible de discuter avec des fous, des esprits empoisonnés à ce point par l’idéologie et le déni du réel. On réalise un peu plus chaque jour à quel point le féminisme est devenu un trouble mental ; le problème étant qu’ici, ce délire est présenté comme de la pensée. Et notre propagandiste de la déconstruction de continuer à dérouler doctement son petit livre rouge :

« Quand on regarde les sites Web de retraite pour femmes, on s’aperçoit parfois que la page est rose. Là non plus, nous ne sommes pas dans une grande déconstruction. »

😂😂😂 Et alors, le rose est interdit pour les femmes, maintenant ? On réalise avec consternation à quel point ces petits commissaires politiques sont rassotés avant l’âge, sclérosés dans leur formol idéologique, bégayant comme des mantras moisis leurs vieilles fixettes genristes : « Hiiin, le rose pour les femmes, c’est pô bien, le bleu pour les hommes, c’est maal… ». Mazette, mais c’est tout ce que l’université québécoise a à nous envoyer ? Il faudrait penser à vous renouveler un peu, l’ami… Il est vrai que quand on n’a pour tout viatique que trois poncifs néofem à marteler, on fait vite figure de petit hamster dans sa roue… Peu après, il fait cependant un point d’histoire à retenir :

« Lors des manifestations anti-impérialistes d’extrême gauche qui naissent à la fin des années 1960 sur les campus des universités américaines, comme Berkeley, on voit peu à peu émerger des groupes de féministes radicales. »

C’est-à-dire ce féminisme même qui n’en finit plus de déferler sur nos sociétés, telle une Méduse aux multiples visages. Lui s’en réjouit, bien entendu, puisqu’il a construit toute sa carrière et ses prébendes au cœur même de ces bataillons. En tout cas, pour ceux qui n’avaient pas encore assimilé que le féminisme n’était plus qu’une idéologie d’extrême gauche, ce petit rappel historique n’est pas totalement inutile.

« Elles s’aperçoivent alors que leurs camarades masculins adoptent parfois des attitudes machistes et qu’il y a des problèmes d’égalité des sexes dans le mouvement. C’est à ce moment qu’elles créent des groupes de parole non mixtes dédiés au féminisme radical. »

Ces féministes étaient comme souvent de grandes névrosées qui pour beaucoup ont terminé dans l’alcool, les médicaments et les maladies psychiatriques – c’est également le cas d’un grand nombre de leurs chefs de file. On notera encore que pour Dupuis-Deri, très doué pour réécrire l’histoire, comme toujours, dès qu’un homme se comporte en homme, c’est « machiste », « l’égalité des sexes » est en jeu, et cela justifie entièrement le féminisme radical, ses diatribes haineuses et sa guerre des sexes universelle.

« Peu après, des militants créent à leur tour le mouvement des hommes, qui se revendique antisexiste, antipatriarcale, et qui propose une réflexion sur la contraception masculine et les violences contre les femmes. Mais au fil des années, les programmes de ces hommes se concentrent de plus en plus sur l’absence des pères, le divorce, les problèmes avec les avocats, la pension alimentaire, etc. Certains hommes qui se disaient féministes ne reconnaissent eux-mêmes plus leur mouvement. C’est ainsi que le mouvement des hommes devient masculiniste ».

C’est ce que je disais plus haut. Sauf que les problèmes que rencontrent ces hommes justifient qu’ils s’organisent en groupes de défense. Il n’y a pas à les stigmatiser et les traiter de « masculinistes » pour cela. On est encore une fois face à un féminisme autoritaire qui ne sait que diaboliser ses contradicteurs aussitôt qu’il est pris en défaut.

La conclusion de l’article est juste lunaire. Après avoir déroulé tout cet argumentaire pour accabler gratuitement et ostraciser les hommes, la masculinité, la virilité et les affubler de caricatures grossières, le journaliste reconnait que « le Mankind Project, s’il n’est pas agressif envers les femmes, n’évoque tout simplement pas le sujet [des stéréotypes] ». Alors, pourquoi ne pas l’avoir dit dès le début ? Ce à quoi Mister Mauvaise Foi répond, toute honte bue :

« Ce qui est impressionnant dans les témoignages qu’on a, c’est que ces hommes n’ont pas de propos antiféministes, ils ne crachent pas sur les femmes. »

Bon alors déjà, Du*on, être antiféministe ne revient pas à cracher sur les femmes : j’en suis une et je ne me crache pas dessus, bien au contraire ! C’est toi qui me crache dessus, en parlant en mon nom alors que je ne t’ai rien demandé !

Ensuite, ce qui est surtout impressionnant ici, c’est la bouille argumentative et la mauvaise foi absolue dans lesquelles barbote cet individu. Il avoue lui-même ne rien avoir à reprocher à ces hommes, mais il leur dédie quand même une interview entière de stigmatisations et de reproches ! On croit rêver ! Il conclut :

« Ils donnent une bonne image de ces stages de masculinité, malgré le fait qu’il y a eu des signalements (auprès de la Miviludes). Vous allez me dire une dizaine de signalements sur plusieurs milliers d’hommes, c’est très peu, mais on sait très bien qu’ils ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. »

La Miviludes, tiens donc ! Il est au courant, Mister Propagande, que la Miviludes vient justement d’épingler ses petites copines féministes ? Pourquoi balaie-t-il ces dérives sous le tapis ? Deux poids, deux mesures, comme toujours ?

Bref. On a bien compris, en décortiquant la parole de ce grand manitou du « masculinisme », de quoi il retournait, une fois de plus : cette campagne de stigmatisation n’est qu’une mystification, une offensive misandre de plus avec un ennemi fabriqué de toutes pièces pour mieux imposer l’idéologie féministe, une énième tactique de guerre pour criminaliser toute velléité de contestation de ses diktats.

Francis Dupuis-Deri n’est jamais que le serviteur zélé de ses maîtresses à penser, prêt à raconter à peu près n’importe quoi pour se faire bien voir de ses bailleuses de fonds, de cette Nomenklatura médiatico-universitaire qui lui permet de s’engraisser sur le dos de millions d’hommes, passés, présents et à venir, qu’il insulte à longueur de pages, sous prétexte qu’il est payé à les traiter comme des moins que rien.

J’en ai assez, moi, de ces tracts gauchistes indignes de la vie intellectuelle : stigmatiser comme des malpropres et traiter en parias les millions d’hommes, et les quelques femmes qui pensent comme eux, qui n’en peuvent plus de cette petite caste morale, est juste insupportable ! Il n’y a pas plus de « masculinistes » que de « virilistes » : il n’y a que des hommes normaux, que des folles furieuses ont rebaptisé ainsi pour s’inventer des ennemis imaginaires et entraîner de force le monde entier dans leur « sale guerre » des sexes ! Il est temps de dire stop à cette propagande !

[à suivre….]

  • Voir aussi :

[Image de couverture : Béla Lugosi dans Dracula, 1931]