De l’art ou du cochon – Les féministes au musée

Vénus de Lespugue (Haute-Garonne), v. 23 000 av. J.-C., (Paris, Musée de l’Homme)

Les « Vénus préhistoriques » (à partir de 23 000 avant J.-C.) sont les plus anciennes « oeuvres d’art » connues en trois dimensions (même si on suppose que leur destination n’était pas uniquement esthétique ou ornementale). Elles sont aussi les plus anciennes représentations anthropomorphes connues (« l’homme de Lascaux », un hybride à tête d’oiseau et au pénis dressé, est daté de – 18 000 environ).

Catastrophe pour les féministes : les plus anciennes oeuvres d’art sont donc des nus féminins, érotiques qui plus est ! Pire encore, les artistes qui les ont taillées dans l’ivoire des défenses de mammouth étaient vraisemblablement… des femmes !  Les féministes ne peuvent qu’imaginer de pauvres soumises au « male gaze », transpirant sur leurs silex juste pour faire plaisir aux abominables représentants de la « domination masculine » qui n’attendaient que ça pour les capillotracter au fond de la grotte et les violer… Mais c’est bien sûr…

Rappelons tout de  même que des études scientifiques récentes ont montré que les mains négatives (leur dessin au pochoir) retrouvées dans des grottes préhistoriques sont autant (si ce n’est davantage) celles de femmes que d’hommes. Bien plus tard, Pline l’Ancien l’assure : c’est une fille qui la première, aurait eu un jour l’idée de dessiner. Elle aurait copié sur un mur le profil de son amant en suivant l’ombre projetée par la lumière d’une torche. Une femme hétérosexuelle et amoureuse, donc, inventant par là même le dessin… Damned !

Les nus féminins dans l’art 

Réponse au révisionnisme féministe consistant à s’en prendre à la représentation des nus féminins dans l’art.

John William Waterhouse, Hylas et les Nymphes, 1896 (Manchester Art Gallery)

Cette série de chroniques, écrites à partir de février 2018, donnera lieu par la suite à une synthèse (sans doute un livre). Elles permetteront dans un premier temps de prendre la mesure des fixations féministes pour tout ce qui touche au désir hétérosexuel, à l’érotisme, à la sexualité,  à l’amour ou à la violence entre les sexes dans l’art.

. L’histoire de l’art au risque du féminisme puritain

Les dégâts sont déjà à l’oeuvre aux États-Unis : « Tout étudiant peut en effet considérer que telle ou telle partie de cours, telle ou telle œuvre citée ou étudiée, tel ou tel point de vue rapporté constituent une atteinte, en fonction de son passé, de ses convictions ou de son orientation sexuelle, de nature à créer un « environnement » scolaire ou universitaire qu’il ou elle percevra comme « hostile », et donc comme une discrimination au sens de l’article IX. Les enseignants qui souhaitent ménager leur carrière en viennent donc à s’autocensurer ou, à tout le moins, à autoriser les étudiants à s’absenter à la partie du cours qui risque de les choquer. (…) Tous ces travers sont encore accentués par l’orientation commerciale des universités privées. Leurs dirigeants, très allergiques à tout risque de publicité négative, sont tentés de supprimer les filières qui, déjà dénoncées pour être peu porteuses sur le marché de l’emploi, ne peuvent éviter d’aborder des sujets sexuels qui risquent de déclencher plaintes et protestations : littérature, histoire des arts, et, paradoxalement…, « études de genre. » [ Didier COMBEAU, « États-Unis : sexe, violence et politique », in Le Débat, 2019/1, n°203, p. 110-128].

« On ne peut guère appeler civilisation une société qui ne respecte ni la religion ni l’art ».
[Camille Paglia, Femmes libres, hommes libres, Laval (Qc), 2019, p. 377].

Lavinia Fontana, Mars et Vénus, 1595 (Madrid, Casa de Alba)

. En ligne :

. C’est l’affaire du décrochage du Waterhouse (Hylas et les nymphes) à la Manchester Art Gallery, fin janvier 2018, qui a initié cette série de chroniques. Retour sur cet épisode emblématique des obsessions et erreurs de jugement néo-féministes :

Hylas et les nymphes ou le féminisme à contresens

. Les féministes ont toujours eu un rapport névrotique à l’histoire de l’art. Petit tour d’horizon de leurs dernières crispations iconophobes :

Punir, censurer, interdire : les féministes au musée

. Les féministes s’indignent que le corps féminin soit érotisé dans la peinture. Mais cela a pu être peint pour des femmes, ou par des femmes :

Le plaisir féminin en peinture

. Les féministes s’indignent que le corps dénudé et érotisé des femmes soit représenté dans la peinture. Mais cela peut-être une demande expresse de la commanditaire elle-même. Et le peintre peut aussi être une femme. Deux autres exemples du XVIIe siècle :

La fausse repentante ou la belle aux seins nus

Les françaises voilées sont des militantes, pas des victimes

. Les féministes pensent qu’une femme dénudée au milieu d’hommes vêtus est une victime sans défense du patriarcat.  Victorine Meurent (muse d’Édouard Manet) et Jennyfer Lawrence leur répondent :

La femme nue et les hommes vêtus

Le Déjeuner sur l’herbe et la femme nue

Les nus masculins dans l’art

  • Il n’y a pas que les femmes nues… Les hommes nus posent aussi problème aux féministes :

[Homme blanc à abattre] – La statuaire grecque

  • Voir aussi :

[Fonctionnaires de la victimitude] – Le féminisme anti-art

Le féminisme trash ou la haine de la beauté

J. -H. Fragonard et la « culture du viol » – Paranoïa victimaire et surinterprétations féministes :

Le Verrou de Fragonard ou l’équilibre asymétrique des désirs

  • Bibliographie / Webographie – Histoire de l’art et féminisme : pour un autre regard

Jérôme Delaplanche, historien de l’art moderne (Centre des Monuments Nationaux), aborde la présence et la créativité des femmes dans l’histoire de l’art avec une rare objectivité. Je recommande plus que chaudement ses analyses :

Femmes artistes – une hypothèse (26/09/2020)

Artistes femmes et histoire de l’art (01/09/2020)

« La Cancel culture infiltre la Villa Médicis », La Tribune de l’Art (03/11/21)

  • Voir aussi :

Constance Desanti, « Les dégâts de la cancel culture sur le nu féminin dans l’art », Marianne (25/10/21)

6 réponses sur “De l’art ou du cochon – Les féministes au musée”

  1. Dernière tentative de ces charmantes dames, faire annuler l’expo Guy Bourdin à Toulouse, qui selon elles, véhicule une image dégradante de la femme et promeut la culture du viol. Heureusement la mairie a tenu bon.

  2. « qui n’attendaient que ça pour les capillotracter au fond de la grotte et les violer… Mais c’est bien sûr… ». en pls de rire pendant 5 minutes…. merci c’est toujours aussi rafraichissant…

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