Troubles du narcissisme et spectre autistique

Qu’en est-il des liens entre le trouble de la personnalité narcissique (TPN) (l’appellation perversion narcissique (PN), provenant au vocabulaire français de la psychanalyse, n’étant pas reconnue officiellement) et le trouble du spectre de l’autisme (TSA) ? D’aucuns ont pu noter des similitudes entre les deux états, notamment sur le plan des déficits émotionnels et sociaux (voir plus bas la traduction de deux articles en anglais qui explorent ces possibles points communs).

A l’encontre de cette approche, on considère généralement que les troubles autistiques relèveraient globalement de l’inné, alors que les troubles narcissiques seraient seulement imputables à l’acquis.

Par ailleurs, la question de l’empathie semble opposer radicalement les deux profils (Asperger versus PN notamment). On note que globalement (même s’il existe des cas limites semblant emprunter aux deux) que :

  • Le PN est dénué d’empathie affective (capacité à ressentir les états affectifs des autres), alors que l’autiste/Asperger en est doté
  • L’Asperger est dénué d’empathie cognitive (capacité à comprendre les états mentaux des autres), alors que le PN utilise largement cette capacité pour exploiter son prochain.
  • Par ailleurs, le PN ment, manipule et se complaît dans la méchanceté, ce qui n’est pas le cas de l’Asperger.

Pour autant…  des parallélismes continuent de poser question, comme la prévalence de ces troubles parmi les sexes :

  • L’autisme touche plus souvent les garçons (à tel point que l’on soupçonne des différences de cerveau en lien avec la testostérone => Théorie du cerveau hyper-masculin de Simon Baron-Cohen)
  • Le TPN est lui aussi majoritairement rapporté chez les hommes (même s’il semble impossible de trouver une estimation chiffrée qui fasse consensus). Inversement, le « trouble de la personnalité borderline« , par exemple, touche majoritairement les femmes (serait-il une sorte de pendant féminin du trouble narcissique, en moins destructeur pour les autres ?)

Mais surtout, la prévalence au sein des familles pose question : il semble assez fréquent de rencontrer l’autisme et les troubles du narcissisme au sein des mêmes familles (voir plus bas, l’article en ligne de S. Heitler ainsi que les nombreux commentaires des lecteurs qui confirment ce fait : les Asperger ayant souffert d’un parent PN sont légion). Le développement des troubles narcissiques est-il donc seulement lié à l’acquis ? Est-ce un trouble que l’on retrouve de génération en génération dans les mêmes familles uniquement pour des raisons environnementales ?

On a longtemps cru à tort que l’autisme n’avait pas d’autre origine que des relations toxiques avec la mère ; or cette impasse idéologique a fait perdre des décennies à la prise en charge des patients. Pourquoi exclure a priori que le TPN ait une base neurologique ? Ou qu’il soit, comme le spectre autistique, au croisement du biologique et de l’environnement (épigénétique) ? Quels rôles jouent l’expression des gênes et des hormones (la testostérone, notamment) ?

Les narcissiques se situent eux aussi sur un spectre allant du narcissisme bénin au narcissisme malfaisant et à la psychopathie. Or la psychopathie, pour l’heure incurable, a des causes qui pourraient être à la fois génétiques, hormonales, neurologiques et environnementales – on n’est qu’aux balbutiements de la recherche sur le sujet.

Dans la mesure où l’explosion des profils masculins décrits comme « pervers narcissiques » nourrit l’actuel féminisme guerrier (une mauvaise rencontre avec un PN ayant tôt fait de vous jeter dans les bras d’une officine féministe radicale), j’ai envie de porter plus loin le questionnement : et si d’autres facteurs que l’éducation et les « stéréotypes de genre » – tels que les différences hormonales entre les sexes, des dysfonctionnements cérébraux innés ou acquis, etc. – avaient quelque chose à voir avec tout cela ? Non pas pour excuser le comportement toxique des narcissiques manipulateurs, mais pour le comprendre mieux – et qui sait, trouver un jour un levier sur lequel appuyer pour soigner enfin ce trouble de la personnalité (on peut rêver ^_^) .

***

Certains spécialistes, comme Yvonne Poncet-Bonissol parlent « d’autistes de l’affect ». Est-ce simplement une image, un emploi abusif du terme autiste – ou pas ?

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Pour commencer cette réflexion :

[traduction ci-dessous]

==> Traduction ici :

Khalid A. Mansour – Troubles de la personnalité narcissique et spectre autistique

Mots clés : Pervers narcissiques, autisme, trouble de la personnalité narcissique, spectre autistique.

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Susan Heitler Ph.D.
Publié le 11 juin 2014

Pensez-vous que le narcissisme soit un trouble du spectre autistique ?

« Bien sûr que non ! », pourriez-vous répondre dédaigneusement. Pas si vite. Cela vaut d’y réfléchir un peu.

Sam Vaknin, un narcissique qui se reconnaît comme tel, publie sur Internet ses articles éclairés sur le narcissisme. L’un deux a récemment attiré mon attention car il jetait un éclairage intéressant sur un cas de conseil conjugal que j’avais traité. Son article explore les similitudes et les différences entre le narcissisme et Asperger, un syndrome maintenant étiqueté comme un trouble du spectre autistique.

Vaknin considère que les narcissiques, y compris lui-même, sont capables d’interagir avec des niveaux élevés de compétences sociales dans des situations où il est important pour eux d’impressionner quelqu’un qu’ils admirent. Comme il le dit : les narcissiques apparaissent sociables et même socialement très compétents quand ils interagissent avec quelqu’un qu’ils considèrent comme ayant le potentiel de satisfaire leur désir d’admiration, de pouvoir et d’autres « nourritures narcissiques ». Dans le même temps, il souligne qu’une fois que la personne narcissique a commencé à déprécier l’autre, l’égocentrisme et les déficits dans la capacité à expérimenter l’empathie émergent. Ces caractéristiques ont une ressemblance frappante avec les caractéristiques d’une personne Asperger.

De même, le Dr Khalid A. Mansour (un psychiatre arabe britannique) a proposé dans un article du Pan Arab Journal of Psychiatry que la personnalité narcissique soit classée parmi les troubles du spectre autistique.

Le Dr Mansour écrit : « Il y a maintenant un niveau significatif d’accord pour que les problèmes de traitement des émotions tels que le manque d’empathie, la faible conscience de soi, l’égocentrisme, la faible réciprocité des émotions, la faible capacité à maintenir des relations émotionnelles, l’anxiété et la colère soient plus ou moins les caractéristiques centrales de l’autisme (10, 50,51) ».

Intéressant. Quand j’ai lu le paragraphe ci-dessus, j’ai pensé que le docteur Mansour parlait du narcissisme sévère. Sa description correspond à la fois au narcissisme et aux troubles du spectre autistique. Hum.

Le Dr Mansour cite également le CIM-10 qui énumère ces caractéristiques de l’autisme :

– Égocentrisme ; non  approprié au niveau de développement et aux attentes culturelles
– Faible conscience de soi, faible capacité à développer des remords ou à apprendre de ses erreurs
– Faible empathie ou appréciation des sentiments des autres
– Faible capacité à rendre les émotions réciproques
– Dépendance hostile aux relations sécurisées
– Incapacité à développer des relations émotionnelles appropriées au niveau de développement et aux normes sociales
– Le fait de traiter les gens comme des objets ou de leur préférer des objets.

De nouveau, cette liste ressemble beaucoup au narcissisme.

Le Dr Monsour conclut : «… il est à noter que les personnes atteintes de NPD (trouble de la personnalité narcissique) ne présentent pas de problèmes majeurs de fonctionnement dans un environnement sans stress ou lorsqu’elles sont soutenues (sauf quand elles sont perçues comme des « personnes peu agréables » avec lesquelles interagir). Cependant, en situation de stress et sans soutien, elles peuvent devenir très dysfonctionnelles, d’une manière proche de ce que nous voyons habituellement dans le syndrome d’Asperger ».

La Théorie de l’Esprit : Une nouvelle similitude du spectre de l’autisme et du narcissisme ?

Une autre perspective qui suggère des similitudes entre le narcissisme et les troubles du spectre autistique implique la « théorie de l’esprit ». Le site web Monde de l’Autisme décrit bien ce phénomène :

« L’un des traits clés chez les autistes est qu’ils manquent de ce que l’on appelle en psychologie une « théorie de l’esprit », également appelée « mindblindness ». La théorie de l’esprit (T. O. M.) signifie la capacité à comprendre que d’autres personnes ont un esprit et des pensées qui diffèrent des vôtres. Cela signifie que souvent les personnes atteintes d’autisme ne peuvent voir les choses que de leur propre point de vue ; elles ne peuvent pas imaginer comment quelque chose peut affecter quelqu’un d’autre ; ce qui peut être la raison pour laquelle on les perçoit comme égocentriques. »

Cela ressemble beaucoup au narcissisme!

Les personnes narcissiques éprouvent des difficultés lorsque des différences surgissent entre elles et les autres à cause de ce déficit en « théorie de l’esprit ». Il est difficile pour elles de croire qu’il y a une autre face à la question qui les trouble parce qu’elles croient que leur point de vue est le seul possible, qu’elles ont toujours raison, et qu’écouter les sentiments des autres pourrait les rendre responsables ou bloquer leur capacité à obtenir ce qu’elles veulent.

Comme je l’explique dans mon livre The Power of Two, pour agir en collaboration, les deux parties dans une relation doivent être en mesure d’exprimer leurs préoccupations. Les deux doivent également être en mesure d’entendre et de prendre au sérieux le point de vue de l’autre.

Si les troubles du spectre autistique sont génétiques …

Dans ma pratique clinique, j’ai été frappée par la fréquence avec laquelle aucun des deux parents d’un enfant autiste ne présentait de trouble du spectre autistique – et pourtant, un parent semblait être narcissique avec des difficultés d’empathie envers les autres et pour accepter les points de vue des autres.

Le narcissisme comme avant-dernier arrêt du train vers les troubles du spectre autistique

Beaucoup de conjoints dans ma thérapie de couple expriment un soulagement quand ils entendent mon hypothèse que le narcissisme pourrait être une version plus douce de ce qui deviendrait ensuite Asperger avec une sévérité accrue – avec encore plus d’égocentrisme et de difficultés à prendre en compte le point de vue des autres.

Si les tendances au trouble de la personnalité narcissique découlent de déficits neurobiologiques et/ou d’anomalies cérébrales qui causent des difficultés d’empathie, il devient alors plus facile d’être en empathie plutôt que de se mettre en colère contre un être humain émotionnellement sourd.

Deux cas diagnostiques complexes de spectre autistique ou Asperger versus narcissisme

J’aimerais avoir votre avis sur ces cas, qui ont tous deux été décrits en tant que commentaires à cet article.
Notez que je traite de nombreux cas où le narcissisme est impliqué et que j’ai beaucoup moins d’expérience clinique en ce qui concerne le spectre autistique et les cas d’Asperger, donc j’apprécie beaucoup ce que j’ai appris de vos commentaires.

La recherche future

Je suis impatiente de lire ce que la recherche en neurosciences trouvera dans la voie des indices biologiques quant aux raisons pour lesquelles le narcissisme et les Asperger semblent liés.

En attendant, si vous entendez parler de recherches expliquant cette ligne qui mène des intelligences sociales et émotionnelles normales vers l’auto-isolement autiste, partagez s’il vous plait les liens vers ces études en écrivant dans la section Commentaires ci-dessous.

***

. Sur le syndrome d’Asperger, le milieu professionnel de la high tech et le sexisme : 

« L’Écart d’empathie » dans la high tech : entretien avec un ingénieur informatique

. Féminisme et perversion narcissique :

Féministes et pervers narcissiques, les liaisons dangereuses

. Un guide de sécurité Internet à destination des autistes :

https://fr.wizcase.com/blog/spectre-autistique-guide-de-securite/



21 réponses sur “Troubles du narcissisme et spectre autistique”

  1. N’importe quoi. La différence fondamentale entre le pn et le sa réside dans le fait que la personne pn est volontairement centrée sur elle-même. Elle veut contrôler et imposer sa manière de penser. Elle ne tient pas compte des sentiments des autres. Elle est antipathique et non pas apathique. Elle refuse de se mettre à la place de l’autre.
    Dans le SA, c’est tout sauf volontaire. De plus, il y a une volonté de consciemment essayer de mettre à la place de l’autre. C’est juste que ce n’est pas intuitif. Les autistes ont une empathie affective hyperdéveloppée. Les pn n’en ont aucune.
    C’est impossible de les comparer.
    Seul point commun : vus de l’extérieur, ils peuvent paraître tous les deux apathiques alors que le pn est capable de comprendre mais que l’autiste n’a pas intuitivement conscience de l’état de l’autre personne. C’est quand même diamétralement opposé !

    1. Je suis d’accord 😉 J’étais intriguée par l’article de Mansour, alors je l’ai traduit ; mais après réflexion (et d’autres lectures), je pense aussi qu’il est engagé dans une mauvaise direction. Le « PN pur » et le « SA pur » (pour autant que ces qualifications soient réellement scientifiques, ce qui ne semble pas être le cas) sont a priori bien différents quant au fond. Toutefois, il semble exister des cas où les deux « syndromes » se chevauchent chez une _même_ personne, ce qui rend alors les choses complexes à démêler. Il existe des Asperger PN, c’est possible, d’après différents témoignages lus en ligne.

  2. Une piste pour la possibilité d’une cooccurrence de l’autisme et d’un trouble de personnalité narcissique apparent : la discrimination internalisée. Un parent qui a des traits autistes, voire qui a un trouble du spectre de l’autisme non diagnostiqué (et en particulier quand il a grandi dans la culture d’après-guerre) sera probablement en déni de sa condition. Pire, il pourrait détester ces traits et porter une haine de soi intense. C’est la honte de l’opprimé, qui se reportera alors sur un autre chez qui il reconnaît ces traits. On voit cette discrimination internalisée dans d’autres groupes de populations aussi, où elle devient parfois générationnelle.
    J’ai vécu ceci avec mon père. Clairement autiste, ouvertement cruel par moments et avec certaines personnes, tout en étant moyennement habile pour le justifier ou le dissimuler au besoin. Quand j’ai obtenu mon diagnostic tardif, le monstre s’est révélé ouvertement. Il m’avait «tolérée» jusque là, je crois – j’étais sa seule enfant naturelle. Mais le diagnostic a dû réveiller cette honte, tout en lui rappelant les cruautés qu’il m’avait imposées en bas âge, et dont il s’est mis à parler avec une certaine fierté.
    Pervers? Certainement. Sadique? Oui. Narcissique? Sans doute. Paranoïaque? Souvent. Trouble de la personnalité? Je ne sais pas. Mais quand la cruauté et le machiavélisme deviennent source de fierté, certainement ce n’est pas sain.
    Pendant ses dernières années, nous avons eu un lien assez trouble. Il a respecté certaines limites que je lui ai imposées (pas d’injures ni de dénigrement) pour que je ne coupe pas les ponts, mais il a fait campagne contre moi dans le reste de la famille, au point où je suis maintenant ostracisée. J’ai pris la mesure de ses actions de diffamation seulement après son décès, entre autres à ses funérailles où plusieurs membres de ma famille me regardaient avec peur et dégoût. Quid? Les effets du fameux «PN» en action.
    Il ne faut pas sous-estimer les capacités d’apprentissage social. La manipulation s’apprend, comme n’importe quoi. Et il suffit que la souffrance internalisée domine pour que les choix de comportement ne soient plus rationnels ni empathiques.
    Ces dernières années où je le voyais de façon assez transparente, j’ai aussi vu sa souffrance, par moments. Et… j’ai tenu bon, par amour et par compassion. Mais il a quand même répandu le mal. Ça, c’est le PN tout craché. Je ne conclus pas, mais je me dis que les deux sont possibles ensemble, bien que très, très distincts.

    1. Je vis la même chose avec ma mère et c’est infernal. Je salue votre courage et j’espère que les gens autour de vous ont pu vous voir tel que vous êtes et non comme votre père vous a représenté.

  3. Merci beaucoup pour votre témoignage ! Il va effectivement dans le sens d’une superposition contingente des deux tableaux. L’autisme pour la partie innée (on peut considérer que c’est une donnée biologique) et la perversion narcissique pour l’acquis (sous la forme d’un mécanisme de défense ou d’une forme de construction de la personnalité par la méchanceté). Même si certains traits de caractère pourraient faire croire à un syndrome commun, il faut sans doute les rapporter à des origines différentes. Votre père est-il devenu manipulateur et sadique par lui-même ou bien a-t-il été lui-même instrumentalisé, manipulé ou non reconnu dans sa personne quand il était enfant ? (ce qui fait souvent le terrain des futurs PN).

  4. Encore faudrait il que ces deux personnes en ai conscience, parce que le « volontairement » est très relatif, certaines personnes jugent de l’extérieur et ces personnes la doivent se comprendre de l’intérieur, hé crois plutôt que nous aimons bien schématiser, catégoriser, tout ça d’un point de vue très manicheen, voire immature, car s’il est possible de catégoriser et schématiser des machines, certainement pas des humains. Ne vous en deplaise, j’ai connu une personne asperger bien plus mauvaise et manipulatrice qu’une autre qui, présentant pourtant des traits tout a fait PN pour le coup, a pourtant su et pu voir ses erreurs bien plus sincèrement que l’aspie, et tout aussi sincèrement, évoluer et changer de fonctionnement. Diagnostics inversés diront certains, j’en suis pas si sur. Évidemment, pour ne pas faire d’une exception une règle, j’ai donc rencontré plusieurs personnes diagnostiquées ou non sur plusieurs groupes facebook. Et franchement, tout ce que j’en retire, c’est que tout le monde est prompt a juger et catégoriser les autres, bien plus rarement eux mêmes. Alors pour moi, tout ça c’est beaucoup de connerie et pas mal d’émotions et de souffrances, n’en deplaise a certains nous ne sommes pas en pleine pseudo guerre du bien versus le mal, personne n’est supérieur a personne, si ce n’est en humanité et là, pour le coup, vous avez une bonne moitié de la population mondiale qui sauterait, faudrait peut être ouvrir les yeux pour avancer dans le bon sens, mais bon c’est jamais que mon avis.

    1. Bonsoir, je suis d’accord avec vous et à vrai dire, je n’ai plus vraiment d’avis sur ces questions. Je pense aussi que ces catégories « autistes », « PN » « Asperger » sont trop floues et trop mal comprises pour qu’on puisse étiqueter facilement les uns et les autres. La question reste donc totalement ouverte.

  5. Bonjour,
    J’ai découvert ce site parce qu’aujourd’hui, stupéfaite, je me suis posée la question « est-il pervers ? »
    Je viens de passer quelques mois avec un homme très malade. Il m’avait annoncé une pathologie physique. J’ai découvert une problématique plus complexe.
    Dotée d’un niveau d’empathie hors norme, je ne me suis pas arrêtée à cet aspect des choses.
    J’ai finis par tellement souffrir quand ce sont révélées des comportements de plus en plus surprenants que j’ai reconnu des mécanismes aussi délétères que la perversion (j’avais déjà expérimenté). Cependant, cet homme ne pouvait l’être. En effet, en la présence de l’autre il est capable d’un profond degré d’empathie et de qualités humaines incroyables.
    Il n’est pas diagnostiqué et je ne sais pas s’il le sera un jour. Mais, il m’a profondément touchée et j’espère qu’il trouvera bientôt l’aide jamais trouvée dans le monde de la santé mentale. Un gâchis. Catégoriser, diagnostiquer, n’a de sens que pour que ces personnes trouvent une place.

  6. J’ai rencontré des autistes qui étaient à la fois autistes et pervers narcissiques, donc oui ça peut exister. Et leur but était clairement de me faire du mal car j’ai du me protéger juridiquement de leurs attaques sur le net où ils me traitaient de gros tas de merde, entre autres. Et je suis moi-même une femme Asperger, je précise. Et je crois que les femmes Asperger ont tout à gagner en se ralliant aux féministes, même les plus radicales. Les hommes et les femmes Asperger ne sont pas pareils, et seules d’autres femmes peuvent comprendre les tourments propres à un genre donné.

  7. Bonjour, je suis convaincue du lien entre autisme et narcissisme et votre article me conforte dans mon idée.
    Vous parlez de l’autisme Asperger mais c’est peut-être aussi l’autisme type Kanner ou classique, c’est à dire avec retard de développement dans l’enfance qui est en lien avec le narcissisme. Pas seulement Asperger.
    Il y a beaucoup de comorbidités dans l’autisme et notamment le TDAH. Et ce TDAH peut aussi être accompagné du TOP (Trouble Oppositionnel avec Provocation). Et c’est CE trouble qui fait énormément de dégâts sur l’entourage et des innocents. Je vous conseille la vidéo de Cyril Malka, psychologue, qui en parle très bien.
    J’insiste, pour moi, le véritable problème, c’est le TOP.
    Merci beaucoup pour votre article topissime !

  8. Bonjour, ce lien aussi m’a traversé l’esprit car il y a des similitudes. Pour ma part je pense que les troubles du narcissisme ont un lien avec le tdah . C’est en lisant les questions du conners et du Brief que ça m’a sauté au yeux. Ayant moi des problèmes d’empathie, d’attachement …cela me touche profondément. Le pn me semble être un sous type particulier d’une personne tda, effectivement coincé dans un esprit que l’on dit d’enfant, mais pas parce qu’il l’a voulu, mais parce qu’il ne peut pas faire autrement. Les autoroutes de la pensée ont été mal tracée. Je n’excuse pas le mal qu’il peut faire, j’en ai horreur. Comme le tdah n’est pas compris en France ni vraiment reconnu( chez les adultes), il n’est peut être pas étonnant de voir aussi autant de pervers narcissique .

    1. Je suis sans mot! J’ai quitté mon mari l’automne dernier, un pur pervers narcissique. Toutes les souffrances que j’ai subies, si vous saviez!
      Par contre, je savais également qu’il a un TDAH. Ici, au Québec, c’est un mal bien connu et même traité, tant chez les enfants que chez les adultes. Dernièrement, j’ai eu des nouvelles de mon ex et il doit rencontrer un spécialiste de ce trouble dans le but justement d’être traité.
      Cependant, où tirer le trait? Où faire le lien entre le comportement du TDAH et du pervers narcissique?

      1. D’après ce qu’il semble, le comportement de « pervers narcissique » pourrait se résumer à une immaturité psychique incurable (car constitutive de la personnalité). Le TDAH est un trouble avec possiblement des marqueurs biologiques dans le cerveau. Je ne sais pas si les deux se recoupent ou ont un lien. Connaissez cette vidéo de Christel Petitcolin sur les PN ? Je la trouve absolument excellente : https://www.youtube.com/watch?v=7hhVeRqfcjo

      2. Le « pn » est l’analyse psychologique de trouble psychiatrique. Le tdah avec ce qu’il implique de souffrance pour lentourage peut ,tout comme l’autisme etc donner des relations de type « pn » . Pour assainir il faut que les problèmes psychiatrique soient traités. De plus l’autisme implique souvent des troubles de la personnalité en raison justement d’une perception différente.
        Donc pour sortir d’une relation pn , cela ne signifient pas rompre la relation automatiquement,il faut d’une part accepter la souffrance et d’autre part trouver du soutien de professionnels pour apprendre à vivre avec la personne.
        Il nya pas de trait à tirer , ce sont différentes grilles de lecture suivant le degré de jugement et d’acceptation de l’autre.

        1. Vous pensez qu’il est vraiment possible de maintenir une relation avec un « authentique PN » (en clair, quelqu’un d’immature, manipulateur, méchant, profiteur, sans âme, etc.) ? Personnellement je n’en ai plus dans mon entourage pour faire l’expérience, mais j’ai toujours entendu que c’était impossible.

          1. Bonjour,
            Il ne peut pas y avoir d’authentique PN… mais pas plus que de PN tout court. Cette expression de pervers narcissique recouvre tout et n’importe quoi aujourd’hui, et n’est même pas classifiée dans le DSM. Scientifiquement ça ne vaut pas grand chose.
            Il y a effectivement des gens qui mentent, qui manipulent, qui sont agressifs, violents, etc… Reste à savoir depuis combien de temps ils le sont, jusqu’à quel point, est-ce qu’ils le sont uniquement en couple, comment est la relation avec la conjointe… Oui ça a l’air bête dit comme ça mais on peut voir des relations toxiques auxquelles aucun des deux partenaires ne sait mettre un terme, qui s’engluent dans une relation malsaine et finissent par développer des rapports extrêmement nocifs… qui disparaîtront chez le-dit PN une fois que la relation est terminée!
            J’aurais moi-même des témoignages allant dans ce sens de gens au comportement minable que j’ai vraiment vu changer en bien, avec les années ou avec une autre partenaire. Ça n’excuse pas les comportements de m…. bien sûr mais ça ne justifie pas non plus de poser une étiquette indécollable. Tout ça pour dire que ça demande une étude très poussée et minutieuse de la personne, et que ceci devrait se faire auprès d’un psychiatre en tenant compte de tout les éléments environnementaux, médicaux, etc etc Et non sur des forums ou des tests de magazine féminin, comme on le voit bien souvent.
            Petit truc comme ça en passant, le mensonge et la manipulation se retrouve chez les personnes qui souffrent d’addiction. Il arrive que des gens décrit comme des « PN » soient justement des personnes souffrant d’alcoolisme ou d’autres addictions.

            Il n’y a pas de rapport entre le TDAH et le « PN ». Le TDA/H est un trouble neurodéveloppemental avec de grosses difficultés à gérer l’attention. Il est possible qu’un TDAH non traité occasionne une très grande souffrance, souffrance qui ensuite se répercute sur la vie sentimentale, mais en soit ce n’est pas à mettre en lien avec la personnalité toxique de certains individus! Je ne vois d’ailleurs pas le lien entre le plaisir de manipuler et un déficit d’attention. J’entends la souffrance de la personne qui témoigne au dessus, mais pour autant on ne peut pas faire de généralité à partir de ça. Il existe des adultes TDAH qui sont insérés professionnellement et socialement, avec une vie amoureuse stable et heureuse (et heureusement j’aurais envie de dire 🙂

            « De plus l’autisme implique souvent des troubles de la personnalité en raison justement d’une perception différente. »
            Je travaille régulièrement avec des personnes autistes et je ne comprends pas du tout cette affirmation. Quels troubles de la personnalité exactement? Il en existe 10 dans le DSM. Je sais qu’on confond notamment -et qu’on diagnostique- parfois à tort autisme et trouble borderline. Est-ce que c’est ce trouble de personnalité auquel vous pensiez?
            Si vous parlez de « traits » de personnalité difficiles, c’est encore autre chose. Mais si on parle de trouble on parle de diagnostic… Si vous avez une source/lien qui parle de ça, ça m’intéresse.

            Pour la vidéo sur les PN, je vous recommande celle de Lapsyquiparle (qui pour le coup est psychologue)
            https://www.youtube.com/watch?v=RLW6-2u0f8I

            1. Merci, c’est très informatif ! Je connaissais donc un triadique, comme il faut dire maintenant ^_^ (avec les curseurs du narcissisme et du machiavélisme au max et celui de la psychopathie à la moitié seulement, voire un peu moins). La vidéo est effectivement très intéressante.

  9. Bonjour,
    Le trouble de la personnalité narcissique au féminin est le trouble de la personnalité histrionique, et n’est pas le trouble de la personnalité borderline. Le trouble de la personnalité narcissique est légèrement plus courant chez les hommes, tandis que le trouble de la personnalité histrionique est légèrement plus courant chez les femmes et que le trouble de la personnalité borderline est à peu près équivalent entre les hommes et les femmes. Les personnes ayant le trouble de la personnalité narcissique ont 14,0 de probabilité de présenter le trouble de la personnalité antisociale, 7,1 de probabilité de présenter le trouble de la personnalité borderline et 13,2 de probabilité de présenter le trouble de la personnalité histrionique.

    1. Oui, je pense que vous avez raison. Je ne suis pas spécialiste de ces questions, ce sont juste des choses que j’avais vu passer et qui m’avaient interpellées. Cela m’inspire plusieurs questions : Pourquoi ne parle-t-on pas plus du trouble de la personnalité histrionique, alors qu’il a l’air assez répandu chez les femmes, au point d’être confondu avec celui de la personnalité narcissique ? Je pense que le grand public en a seulement entendu parler récemment avec Amber Heard. Pensez-vous aussi qu’elle est représentative de ce trouble ? D’après ce que j’ai vu passer, elle aurait les deux : Borderline + histrionique.

  10. Bonjour. Ça n’a rien à voir avec le sujet de base mais vu que vous parlez de personnalité histrionique, je me demande si celle-ci serait liée à l’éducation ou renforcée par celle- ci en plus de possibles prédispositions génétiques plutôt féminines.

    Ça ne serait pas étonnant qu’un enfant élevé en princesse ou petite chose à protéger dévelloppe de tels troubles.

    Possiblement renforcé par sa faiblesse physique naturelle, sa propre considération de ce fait mais aussi que l’on s’apitoie plus facilement pour elles que pour eux.

    hystérique a été changé par histrionique vu que l’on attribue plus ou rarement ce trouble aux fonctions féminines mais les anciens avaient pas tort, vu que nous sommes « baignées » d’hormones jadis inconnues mais ayant un impact visible sur notre comportement. Il semble logique que l’effet de celles-ci soit altéré par le contexte éducatif et culturel dans le sens d’une exacerbation comme dans celui d’une extinction.

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