Des clitos, des clitos et encore des clitos

L’art féministe ou le déficit d’inspiration

L’art féministe est une galerie monomaniaque et fastidieuse qui a pour unique thématique l’étalage pseudo-provocateur des organes sexuels féminins.

Que le sujet représenté soit le clitoris, le vagin, la vulve, les poils pubiens, les seins, les règles ou la cellulite, son message est toujours le même : refuser au corps féminin toute fonction érotique et faire croire que la femme – réduite ici à son système reproducteur – est la grande perdante de l’histoire de l’art. Et bien sûr que toujours et partout, elle reste l’éternelle victime du « patriarcââât ».

L’art féministe se réduit donc souvent à une banale défense de la masturbation féminine (qui ne l’a de toutes façons pas attendu pour exister dans l’art) et surtout à une entreprise agressive visant au final à dégoûter les hommes et les autres femmes du sexe féminin. Car celui-ci est toujours représenté de manière froide, anatomique, laide ou carrément vulgaire.

Le clitoris comme unique totem

Les artistes féministes militantes adorent représenter des clitoris, ce qui n’est pas sans rappeler le goût un peu régressif des petits (et grands) garçons qui dessinent des bites partout.  En soi, ce n’est pas critiquable – après tout, Picasso aussi dessinait des bites et les romains au IIIsiècle également. C’est un sujet comme un autre.

Pablo Picasso, Le Phallus, 1903

 

Graffiti romain trouvé sur le Mur d’Hadrien près de Brampton (G.-B.) et datant de 207 ap. J.-C.

Mais l’intérêt du clitoris, pour les féministes, c’est que sa représentation anatomique est aussi bandante que celle d’un rein ou d’un intestin – nulle, donc. Enfin un organe sexuel féminin qui n’excite pas les hommes – surtout de la manière dont elles le représentent ! Les féministes ont trouvé leur Graal et elles peuvent enfin jouir de leur unique obsession : interdire toute forme de désir masculin (« male gaze ») envers leur anatomie.

Une fois, ça va, on peut entendre le message – car il est exact que le clitoris était jusqu’à très récemment, du point de vue médical tout au moins, un organe quasi inconnu. Mais plus on l’explore d’ailleurs, et plus on découvre que les féministes se trompent encore… Car non,  il n’est pas un organe exclusivement dévolu au plaisir féminin (et donc « opprimé-par-le-patriarcat-gneu-gneu-ouin ouin ») : il est là car il joue un rôle majeur dans la reproduction ! Eh oui ! Encore raté !

Dans l’art et dans la propagande féministe, la répétition ad nauseam de cette thématique unique finit surtout par faire apparaître une chose : le manque flagrant d’inspiration d’une armée de copieurs et de copieuses en total manque de créativité !

Exemple de sujet « original » : le clitoris géant
Sophia Wallace, Cliteracy (installation « Unconquerable »), 2013

Depuis cette création plutôt esthétique, il faut le reconnaître, de Sophia Wallace en 2013 (qui n’est cependant pas sans évoquer une bite et des couilles stylisées avec des ailes et un petit air de L’Oiseau dans l’espace de Constantin Brancusi, 1928), une armée de féministes s’est emparée du sujet.

Mathias Pfund, Instant Pleasure (clitoris géant, mixed media), Neuchâtel, 2017

Le clitoris géant (polystyrène, bois, résine polyester, aimants, gaffer, latex, peinture acrylique et vernis pour bateau) de Mathias Pfund n’est qu’un des exemplaires de cette pluie de clitoris géants en 2017.

Alli Sebastian Wolf, Glitoris, Sydney, 2017
Matthew Ellis, Clitoris géant en inox, Université de Poitiers, 2017
Laurence Dufaÿ, « Clitoriz soufflé » (Clitoris géant en mousse polyuréthane), Bruxelles, 2017
Genève, Théâtre Saint-Gervais, novembre 2018 : Clitoris géant gonflable de 7 mètres de haut.
Journée suisse de la Pleurnicherie (Zurich, 14 juin 2019)

Sans oublier la dessinatrice Emma, qui court toujours derrière les poncifs du néo-féminisme :

L’illustration féministe militante (noyée dans le rose bonbon) de la boutique en ligne canadienne Les Folies (malheureusement pas) Passagères réduit non seulement la femme à ses organes génitaux, mais fait (volontairement ?) de ces  derniers une femme en tchador avec un gros trou au milieu. Le clitoris en femme voilée… La boucle est bouclée…

Le clitoris ou la femme-sexe en tchador rose bonbon (Boutique en ligne les Folies Passagères), 2019

Il n’est donc pas surprenant que les villes de France et notamment Paris se soient retrouvées barbouillées de clitoris géants pour célébrer la Journée de la Pleurnicherie Universelle le 8 mars 2019 – le 8 mars étant progressivement devenu, au fil des années, la fête des droits (tous obtenus depuis longtemps) du clitoris  :

Images de la campagne d’affichage organisée par @gangduclito.

Une semaine plus tard, toute l’indigence intellectuelle du féminisme est à nouveau résumée sur cette pancarte brandie par une post-adolescente à l’occasion de la pantomime sur le climat du 15 mars 2019.  S’il n’y a aucun lien objectif entre le climat et son clito, les liens entre féminisme, confusion mentale et frustration sexuelle semblent nettement plus évidents. Qu’à cela ne tienne : à travers cette pancarte, les féministes accusent en réalité les mâles d’être les seuls responsables du dérèglement climatique, la nouvelle marotte éco-féministe victimaire :

Marche (hypocrite) pour le climat (Paris, 15 mars 2019)

Et de pleurnicher de plus belle le lendemain en ramenant encore tout au clito.  Dommage qu’aucun homme ne leur réponde : « Suce-moi la bite au lieu de prendre continuellement l’avion pour polluer la planète, petite privilégiée, et ton clito ne s’en portera pas plus mal ».

16 mars 2019.
« Ouin ! Ouiin !!! Mon clito, mon clito, mon clito ! » (Résumé de la pensée féministe).

Le plus amusant sur ce panneau est que la féministe trouve encore le moyen d’accabler les hommes qui soi-disant ne s’occuperaient pas bien de leur clitoris… alors qu’elles n’ont qu’à se servir de leurs mains ! 

La pleurnicherie reprend encore le 8 mars 2021, avec le sempiternel clitoris gonflable, démontrant, s’il en était besoin, l’incapacité totale des néo-féministes à se renouveler, accrochées qu’elles sont comme des moules mono-neuronées à leurs clitoris géants :

Paris, esplanade du Trocadéro, Journée du Clitoris Jaloux du 8 mars 2021

L’oppression clitoridienne n’existe pas

On a bien compris que ces postures victimaires et revanchardes autour du clitoris n’avaient pour unique fonction que d’accuser et culpabiliser sans fin les hommes. Elles reposent sur un véritable déni de réalité voulant faire croire que les hommes ne se soucieraient pas du clitoris ou du plaisir de la femme lors des rapports sexuels – mensonge éhonté, puisque la plupart des hommes sont au contraire très soucieux (quand ce n’est pas totalement angoissés) du plaisir de leur partenaire.

Pour ces militantes féministes, le clitoris n’est en réalité rien d’autre qu’un fétiche, un étendard de la guerre des sexes qu’elles portent partout où elles le peuvent.

Au lieu de fatiguer la terre entière avec leurs reproches continuels, pourquoi ne se servent-elles donc pas comme des grandes de leur clitoris magique, puisqu’il n’y a même pas besoin d’un homme pour l’activer ? C’est que s’agiter en se victimisant est tellement plus orgasmique, n’est-ce pas… 

Moi, je vais me resservir du pop-corn.

[à suivre…]

. Pour une autre approche du plaisir féminin dans l’art :

. La fixation féministe sur le phallus et la miction masculine masquerait-elle maladroitement un fantasme ondiniste ?  

. La fascination phallique :

https://eromakia.fr/index.php/2019/02/05/fascination_phallique_chez_feministes/

. Retour vers l’univers néo-féministe :

La femme nue et les hommes vêtus

Édouard Manet, Le Déjeuner sur l’herbe, 1863 (Paris, Musée d’Orsay)

Lorsque Manet fait d’elle le point focal de son célèbre tableau, Victorine Meurent n’a que 19 ans – mais elle a déjà une personnalité affirmée et une présence physique qui l’est tout autant.

Victorine est une femme libre qui se jouera toute sa vie des cadres corsetés de la société française du XIXe siècle. Son parcours nous laisse entrevoir un monde finalement pas si différent du nôtre.

Elle a été tout à la fois modèle et professeur de musique, puis artiste peintre reconnue. Elle a enchaîné les liaisons amoureuses avec les hommes (avec le peintre Alfred Stevens, peut-être avec Manet lui-même…) puis avec les femmes, et entre les deux, elle est partie vivre quelques années aux Etats-Unis.

Le corps que Manet lui peint est le sien, presque grandeur nature. Il n’est pas idéalisé : c’est celui d’une femme réelle qui assume avec le plus grand naturel sa nudité. Elle plante même son regard amusé dans celui du spectateur, semblant lui dire : « Et alors… il est où, le problème ? ». Aujourd’hui, elle dirait à la féministe du XXIe siècle : « Alors comme ça, vous pensez vraiment que je suis la proie sans défense du désir concupiscent des mâles ? »

Victorine ou la nudité assumée

Les réactions outragées de la bourgeoisie parisienne des années 1860 face au tableau préfigurent celles de nos féministes offensées – d’ailleurs souvent des bourgeoises de centre-ville elles aussi. Mêmes cris d’orfraie face au corps dénudé d’une femme au milieu d’hommes vêtus (forcément des voyeurs et des machos), mêmes fureurs face à tout ce qui peut évoquer le désir masculin ou la prostitution (symbole de l’esclavage féminin selon les féministes abolitionnistes).

Car Victorine et son complice Manet se sont bien amusés et n’ont rien oublié de ce qui allait à coup sûr déclencher l’émoi, voire la colère du spectateur. Les allusions à la « partie carrée », au sexe, à l’échangisme et à la prostitution sont partout ; tout est provocation assumée – et pince-sans-rire.

Le regard assuré de Victorine balaie toutes les lectures misérabilistes des néo-féministes. Elle incarne une liberté empreinte à la fois de fermeté et de légèreté. Victorine est pleinement consciente de sa nudité et de l’effet qu’elle provoque, et elle s’en amuse (tout comme Manet, qui baptisait lui-même son tableau La partie carrée).

En réalité, la véritable féministe, c’était elle. Victorine, autant par sa vie que par sa présence sur cette toile, illustrait cette force, cette liberté, cet humour et cette audace qu’ont autrefois pu incarner les mouvements de libération de la femme – mais que les néo-féministes d’aujourd’hui ont préféré abandonner.

Aujourd’hui, justement…

C’est Jennifer Lawrence, en promo à Londres pour son  film Red Sparrow, qui fait capoter les féministes (comme disent les Canadiens), parce qu’elle pose dans une robe Versace décolletée et fendue alors que ses collègues masculins sont chaudement vêtus. Il fait tout de même 9° dehors et la prise photo a duré 5 minutes.

Mais les féministes hurlent comme à leur habitude à l’hétéropatriarcat et au sexisme !

Jennifer Lawrence en robe Versace (Londres, 21 février 2018)

Heureusement, Jennifer Lawrence les a toutes envoyé fermement se faire voir en leur rappelant qu’elle est LIBRE : libre de choisir cette robe et de la porter, libre de se découvrir, libre de se faire plaisir et même d’avoir froid si ça lui chante !

Victorine n’aurait certainement pas mieux dit 🙂

Aujourd’hui… et demain 

Les jeunes femmes ont toujours aimé exposer leur beauté charnelle au regard des hommes. Les néo-féministes font figure de vieilles aigries dans le déni lorsqu’elles s’acharnent sur les représentations érotisées du corps féminin (comme pour la pub Aubade en décembre 2018).

On découvre d’ailleurs en 2019 que les jeunes femmes envoient aux hommes de leur plein gré des sexfies ou selfies sexuels avec les conseils des magazines féminins  et des sites internet (« Comment réussir son sexfie« , par Cosmopolitan).  Signe des temps, elles l’assument et le revendiquent même, ce qui montre encore une fois que les neofems n’ont toujours rien compris au monde de la séduction et au désir hétérosexuel (quelle surprise).

(à suivre…)

. Sur le même thème :

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