Critique du néo-féminisme

Le néo-féminisme qui déferle actuellement sur l’Occident correspond à ce que l’on appelle les troisième et quatrième vagues féministes.

Il s’agit d’une idéologie victimaire élaborée sur les campus américains autour des années 70 qui prétend que le sexe féminin est opprimé par le sexe masculin partout, tout le temps et depuis toujours. L’humanité serait divisée en deux camps : des victimes perpétuelles, fragiles et innocentes d’un côté et des bourreaux oppresseurs et violeurs de naissance de l’autre.

Le féminisme des deux premières vagues ayant remporté tous ses combats et obtenu l’égalité des droits, il fallait dès lors, pour ces idéologues en mal de conflit (et de subventions), déplacer le combat sur un autre terrain, celui de la guerre des sexes ; promesse d’une guerre sans fin, torrents de larmes de crocodile en perspective et assurance de pouvoir se victimiser ad vitam pour flatter son narcissisme.

Cette guerre des sexes a revêtu principalement les habits de l’idéologie du genre et du puritanisme bigot (les deux étant les deux faces de la même médaille misandre). Quand le néo-féminisme déroule sans fin ses tristes obsessions sexuelles (vulve-clito-vagin à toutes les sauces), l’idéologie du genre pousse à la mutilation et au désespoir des contingents de jeunes femmes en construction. Mais dans tous les cas, c’est la même fixation névrotique sur le pouvoir prêté au phallus qui en constitue le ressort.

Le sexe masculin étant le tabou absolu, il faut désormais tout faire pour que le maximum de petits garçons se féminisent (vêtements de fille, pronoms neutres, matraquage culpabilisateur…) et que toute forme de masculinité soit anéantie (« masculinité toxique », « male gaze », « mansplaining », « manspreading », etc.). Les hommes doivent devenir des femmes comme les autres. Pour ces esprit binaires, « mâle » est uniquement synonyme de « mal ».

Le sexe masculin étant le sexe tabou, il faut aussi faire croire qu’il existe une « culture du viol » (mais attention, uniquement en Occident et si c’est un blanc !) et donc tout faire pour criminaliser toutes les conduites sexuelles masculines. À cette fin, le néo-féminisme américain ira puiser dans le fonds culturel du puritanisme protestant (le calvinisme) avant de déferler sur l’Occident via les pays scandinaves, le Canada, l’Australie et surtout le Québec pour la traduction en français. Et d’importer en France une bigoterie et une pleurnicherie de mijaurées inédites sous nos cieux :  même dans les couvents les plus puritains du XVIIe siècle, on ne serait pas tombée en pâmoison parce qu’un homme vous aurait frôlé le genou, fait un bisou dans le cou ou lorgné dans le décolleté !

Qu’il s’agisse du féminisme anti-patriarcal mainstream ou de sa version « sextrémiste » radicale (en réalité tout aussi bigote) des Femen, le mot d’ordre commun est la guerre tous azimuts contre la masculinité, allègrement confondue avec un maléfique « patriarcat ». En témoigne par exemple ce visuel particulièrement explicite des Femen : l’objectif est d’émasculer les hommes, en tranchant leurs testicules avec une faucille, communiste de surcroît. Comment illustrer plus clairement le fonds haineux misandro-marxiste du néo-féminisme ?

Visuel trouvé sur le site de Femen France en 2016 : Des couilles brandies, tranchées avec une faucille communiste sanguinolente : tout le programme néoféministe en une seule image !

Tout ceci n’est pas ma culture et je ne veux pas que cela le devienne.

  • Ce site propose divers articles sur ces questions, billets d’humeur ou réflexions plus étayées (cliquer sur les liens) :

L’univers néo-féministe

De l’art ou du cochon (Les nus féminins dans l’art)

Néo-féminisme et islamisme : les convergences

La supercherie du « patriarcat »

Le fantasme de la « culture du viol »

La question du masculinisme

Le féminisme est devenu tellement dominant (sous ses faux airs de victime) et misandre que la réponse masculiniste me semble aussi justifiée que bienvenue. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi ce terme devrait être diabolisé alors que le féminisme répand librement sa haine dans tous les interstices de nos existences. Il est bien normal que les hommes qui ploient sous les insultes finissent par répondre quelque chose. Pour autant, il ne faut pas que ce masculinisme soit l’exact décalque du féminisme et en recopie ses pires travers – au risque de devenir un féminisme inversé (ce qui est déjà le cas chez les formes radicales de MGTOW ou des Incels).  Que la faute misandre devienne dans leur camp la faute misogyne est une dérive que je déplore :

Combattre le féminisme, oui. Sombrer dans la misogynie crasse, non.

Pour autant, utiliser l’épouvantail du « masculinisme » pour se fabriquer un ennemi imaginaire, dans le seul but d’accabler et de harceler les hommes, est devenu une occupation à plein temps chez les propagandistes féministes :

[Peur sur la ville] – Francis Dupuis-Deri et les « masculinistes »

*

« Dans mon système, la femme est forte et l’homme est faible. La plupart des femmes hétérosexuelles qui ont réussi dans la vie le savent, et elles éprouvent compassion et pitié pour les hommes. Elles aiment les hommes. Elles veulent que les hommes puissent être forts, et elles savent que le seul moyen pour qu’ils le soient est de leur prêter attention. Ce que la plupart des hommes recherchent, c’est l’attention et l’approbation des femmes. Comme les hommes sont simples ! Quand on encourage les femmes à penser qu’elles sont impuissantes, on détruit leur capacité à voir la réalité telle qu’elle est et à triompher par leurs propres moyens. »
Camille Paglia, Femmes libres, hommes libres, Laval (Qc), 2019, p. 199.

Traductions en espagnol :

Neo-Feminismo e islamismo : Convergencias

Puedo testimoniar que de la violación, se sale

Voir aussi la liste de mes articles consacrés au néo-féminisme :

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. Image de couverture : 

Pierre-Paul Prud’hon, La Justice et la Vengeance divines poursuivant le Crime, 1808 (Paris, Musée du Louvre).

8 réponses sur “Critique du néo-féminisme”

  1. Bonjour,

    Je découvre votre site avec plaisir. Paradoxalement, moi qui prends parfois la défense du féminisme actuel face aux critiques souvent maladroites ou malavisées de certains de mes camarades de gauche (ou qui s’en réclament), je trouve chez vous un certain rééquilibrage nécessaire à une critique saine allant dans les deux sens. Selon moi, le féminisme ne peut s’inscrire que dans le cadre de la lutte des classes, au sein de laquelle il doit se focaliser sur la condition des femmes. Sortir de ce cadre, c’est retomber dans les travers hélas fréquents d’un féminisme bourgeois et parisiano-centré. Quant à la théorie du genre, je n’y suis pas radicalement opposé, bien que j’admette que c’est encore une fois, à l’instar du wokisme et de l’anti-wokisme, un concept énervant importé des EU (qu’il faudrait parfois savoir mieux distinguer de la France dans un argumentaire), à condition qu’on n’en distorde pas le sens : ce n’est pas le remplacement d’un concept (sexe) par un autre (genre), mais un distinguo clair entre les deux.

    Je vais donc vous lire avec plaisir, ce qui j’en suis sûr enrichira mon point de vue.

    XP

    1. Merci pour votre comm.
      En tant que femme, je rejette toutefois le parallèle lutte des classes/lutte des sexes. Les femmes ne sont pas plus discriminées en tant que femmes que les hommes dans nos sociétés modernes. Je pense même profondément que la condition féminine est bien plus confortable à vivre que la masculine, même, surtout, pour les « racisés ». Le déclassement frappe toujours majoritairement les hommes, quelle que soit leur couleur de peau. La vision de gauche voulant faire de la lutte des sexes une lutte des clases est pour moi une fiction idéologique typique du victimisme de gauche.
      Pour ce qui est de la théorie du genre, j’y suis radicalement opposée. Je considère que le concept de « genre » est une imposture totale, une simple manière pudibonde de parler du sexe, inventée par les puritaines et les mal-baisées américaines, qui ont peur de prononcer le mot « sex », un mot qui peur fait aussi peur que le diable. Le « genre » est une tarte à la crème de sociologues de gauche (véritables racailles universitaires, et je pèse mes mots), qui ne leur sert qu’à imposer leurs théories déconstructivistes du « tout est construction sociale ». Or non, la biologie des sexes n’est pas que construction sociale, les hormones qui déterminent la sexuation du cerveau de l’embryon ne sont pas des constructions sociales. Ces conneries genristes, ça commence à bien faire.

  2. En ce qui concerne le visuel femen ci-dessus, il n’était que juste que les féministes réclament « la stricte égalité de l’homme et de la femme », bien évidemment sans savoir de quoi elles parlent : en effet, depuis que lesdites féministes s’extasient sur la description de leur propre (?) sexe, on pourra dorénavant faire figurer en bonne place dans ce visuel un clitoris (dont plus personne n’est censé ignorer la constitution, la forme, les dimensions, le poids, la couleur, etc.) coupé par la même faucille égalisatrice!

    Brandir d’un côté un clitoris tranché et laisser derrière lui une féministe « éclitorée » ne peut que remettre chaque chose à sa place. Vive l’égalité des sexes!

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