[Hypogamie féminine] – Un prince charmant sinon rien : pourquoi les féministes sont condamnées à épouser leur chat

Mon dernier article sur le livre de Mona Chollet (« Mona Chollet – Réinventer le célibat »), ainsi que les échanges qu’il a suscités sur mon Facebook m’ont donné l’occasion de réfléchir à nouveau au problème du célibat chez les féministes – au moment où l’actualité est justement saturée de postures féministes « célibattantes » : « Je ne veux plus passer mon temps à éduquer mes compagnons » : pour des femmes, le choix d’un célibat « libérateur » (Le Monde, 24/09/21) ; « Célibataires volontaires : le nouveau militantisme féministe ? » (Sud Ouest, 24/07/21) ; « Quand les femmes hétéros embrassent le célibat volontaire » (Philosophie Magazine, 30/09/21), etc., la liste est encore longue. On peut même citer cet article pas si mauvais de Elle (comme quoi) : « Amour : mais où sont passés les hommes ? » car il soulève, bien que rapidement, le problème central, d’un point de vue sociologique, que je vais aborder ici :

« DU CÔTÉ DES FEMMES (52 % DE LA POPULATION), RÉUSSITE RIME SOUVENT AVEC CÉLIBAT. »

« Plus une femme est diplômée, plus elle risque de rester seule ». Professeur à l’ESCP, Elisabeth Tissier-Desbordes pointe la différence des célibats masculin et féminin. « Schématiquement, entre 30 et 50 ans, la majorité des femmes célibataires appartiennent aux catégories supérieures, tandis que les hommes célibataires sont plutôt ouvriers ou employés. » Pourquoi ? « Parce que, traditionnellement, la mobilité sociale matrimoniale des femmes est supérieure à celle des hommes », remarque Pascal Lardellier, professeur, spécialiste de la communication, ce qui signifie qu’elles se marient souvent légèrement au-dessus de leur condition, alors qu’elles sont peu nombreuses en haut de l’échelle sociale à se lier avec un homme moins nanti. « Un couple formé d’une femme très diplômée et d’un homme qui a le niveau bac reste une transgression », souligne Pascal Lardellier. »

L’hypogamie féminine, l’effet pervers des victoires féministes

Mais une « transgression » pour qui, sinon pour la femme elle-même ? Car dans les faits, ce n’est pas « la société », mais bien la féministe elle-même qui ne peut accepter de revoir ses prétentions à la baisse (je dis « la féministe » plutôt que « la femme », car les premières sont beaucoup plus exigeantes et intransigeantes que les secondes). C’est en tout cas un état de fait que le féminisme conquérant avait omis d’anticiper, un de plus (voir « Les féministes et le coup d’après »).

Alors que l’hypergamie (le fait pour une femme d’épouser un homme de condition légèrement à très supérieure à la sienne) est une donnée anthropologique quasiment inscrite dans ses gènes – une donnée évolutionnaire en tout cas –, les féministes n’avaient pas prévu qu’en diplômant quasiment 100% des femmes et en leur offrant à grande échelle un statut salarial et économique égal, voire supérieur à celui des hommes, cette égalité leur fermerait petit à petit toute possibilité de pratiquer l’hypergamie.

C’est sans doute aussi une des raisons qui expliquent que les féministes soient toujours aussi haineuses vis-à-vis des hommes cadres ou chefs d’entreprise : non seulement elles veulent empocher leurs salaires et occuper leurs postes et leurs statuts qu’elles jalousent férocement, mais surtout, elles ne leur pardonnent pas de ne plus les épouser. Car quand il en a la possibilité, l’homme cadre supérieur choisit en général d’épouser une femme jeune avec qui faire des enfants et ce, quel que soit son âge à lui – plutôt qu’une virago carriériste de plus de 35 ans, surtout si cette dernière est en prime féministe, anti-maternité et lectrice de Mona Chollet.

Les femmes de carrière hétérosexuelles se voient donc confrontées au problème de l’hypogamie : accepter un partenaire moins diplômé, moins argenté, moins ambitieux ou d’une classe sociale inférieure à la leur. Les hommes ont pratiqué sans se plaindre l’hypogamie depuis l’aube de l’humanité – parce que cela leur offrait en échange l’accès au corps d’une femme jeune et fertile afin de fonder un foyer dont les ressources dépendraient en grande partie d’eux (mais pas seulement, car les femmes ont toujours travaillé ou contribué à leur manière aux ressources économique de la famille). C’était donc tout autant une affaire de ressources que d’envie et de nécessité de vivre en couple et de se reproduire. Et même une affaire de sentiments, car n’en déplaise aux nouvelles féministes, l’amour et l’attirance réciproques ont toujours existé entre les sexes – ce qu’il semble quasiment réac aujourd’hui de rappeler.

La « libération de la femme » a donc fait voler en éclats ce schéma éprouvé. Aujourd’hui, les hommes n’ont plus aucune utilité économique ni même reproductive ; les femmes ayant désormais tous les pouvoirs – contrairement à ce qu’elles prétendent à grands renforts de torrents de larmes antipatriarcales. Et comme leur pouvoir ne se partage pas (surtout pas avec des hommes, leurs ennemis de classe), il ne leur reste que leurs yeux pour pleurer sur leur solitude et leur célibat.

Le refus féministe de l’hypogamie

Sans en avoir conscience, le livre rempli à ras bord de récriminations de Mona Chollet est l’illustration même de cet état de fait. Mona a cru toute sa vie au Prince charmant ; Mona s’imagine, comme toutes ses coreligionnaires, que les relations de couple peuvent être passées à la moulinette de son féminisme punitif, rééducatif et déconstructionniste ; que les hommes n’attendent que des viragos toutes puissantes viennent leur apprendre à marcher droit et à se mettre à genoux pour leur manger dans le creux de la main. Autant dire qu’elles se préparent des lendemains encore plus désenchantés.

Les hommes n’en peuvent déjà plus de leurs exigences et de leurs névroses. À part quelques écolos masochistes et déconstruits prêts à ramper pour recevoir des coups de fouet (« Oh oui, frappe-moi encore, Sandrine, une teigne avec une trique, ça m’exciiite »), les hommes sont de plus en plus nombreux à jeter l’éponge et se détourner de cette comédie ; de plus en plus nombreux à rejoindre les mouvements dits « masculinistes », laissant de plus en plus de femmes et de féministes se demander « mais où sont passés les hommes ? ».

En réalité, les féministes n’aiment pas le changement

Autant il a toujours été évident pour un homme de suer sang et eau en échange d’une femme et d’un foyer, y compris pour une femme de condition inférieure à la sienne, autant l’inverse est impensable. Élevées comme des princesses Disney attendant leur prince charmant (aujourd’hui en version déconstruite, c’est-à-dire en pièces détachées qu’elles monteront elles-mêmes selon leurs exigences), les féministes du XXIe siècle ne peuvent envisager un seul instant d’abaisser leurs prétentions, ni même, aussi surprenant que cela puisse paraître aujourd’hui, d’épouser des hommes qui ne gagnent pas suffisamment, même – surtout – si elles-mêmes gagnent très bien leur vie.

Cette étude récente « The Ideal Husband? A Man in Possession of a Good Income » (05/10/21) montre ainsi que rien n’a changé : plus un homme gagne de l’argent et plus il aura de chances de se marier, ce qui n’est pas vrai pour les femmes. Donc malgré l’ascension économique des femmes, celles-ci continuent de sélectionner prioritairement les hommes en fonction de leurs revenus :

« Comme l’illustre la figure 1, pour les hommes, à mesure que le revenu augmente, la probabilité de mariage augmente également, de sorte que les hommes de la catégorie de revenu la plus élevée sont environ 57 points de pourcentage plus susceptibles de se marier que les hommes de la catégorie de revenu la plus faible. Il n’en est pas de même pour les femmes. Les hommes à revenu élevé sont plus susceptibles que les hommes à faible revenu de se marier, tandis que le revenu n’est pas lié au mariage pour les femmes. Étant donné que le mariage implique un choix de la part de l’homme et de la femme, ces résultats suggèrent que les femmes sont plus susceptibles de choisir d’épouser des hommes ayant de bonnes perspectives financières, tandis que les perspectives financières d’une femme sont moins importantes pour les hommes lors du choix d’une partenaire. »

Et : « Non seulement les hommes à revenu élevé sont plus susceptibles de se marier, mais ils sont également plus susceptibles de rester mariés. La figure 2 montre la probabilité de divorce pour ceux qui ont été mariés au moins une fois et révèle que pour les hommes, la probabilité de divorce diminue à mesure que le revenu augmente, de sorte que les hommes de la catégorie de revenu la plus élevée sont environ 37 points de pourcentage moins susceptibles de divorcer que les hommes. dans la catégorie de revenu la plus faible. (…) Pour les hommes, les résultats suggèrent que les femmes sont plus susceptibles de divorcer des hommes à faible revenu que des hommes à revenu élevé. »

De même « les hommes à revenu élevé sont également plus susceptibles d’être « recyclés » sur le marché matrimonial. La figure 3 montre que si les hommes à revenu élevé divorcent, ils sont plus susceptibles de se remarier que les hommes à faible revenu. Les hommes du groupe de revenu le plus élevé sont environ 38 points de pourcentage plus susceptibles de se remarier que les hommes du groupe de revenu le plus faible. Encore une fois, cela suggère que les hommes à revenu élevé sont considérés comme des partenaires à long terme par les femmes. »

Ensuite, « non seulement les hommes à revenu élevé sont plus susceptibles de se marier que les autres hommes, mais mon étude a également révélé qu’ils sont plus susceptibles de devenir pères biologiques : les résultats montrent que les hommes à revenu élevé sont plus susceptibles d’avoir des enfants que les hommes à faible revenu. (…) L’inverse est vrai pour les femmes : les femmes à revenu élevé sont plus susceptibles de ne pas avoir d’enfants. »

Autrement dit, les femmes resteront hypergames aussi longtemps qu’elles le pourront, l’hypogamie ne semblant pas près d’être inscrite dans leurs gènes. Raison donc pour laquelle, devant la pénurie actuelle de princes charmants argentés – ou plus argentés qu’elles – prêts qui plus est à les supporter, les féministes militent en chœur pour le célibat. « L’égalité » n’a strictement aucun sens pour elles : aujourd’hui qu’elles ont accédé à l’égalité de statut, de salaires et de diplômes, il reste inenvisageable pour une féministe militante d’inverser les rôles et d’imiter les hommes jusqu’au bout, c’est-à-dire en entretenant sans ronchonner un conjoint qui s’occuperait de ses enfants ou resterait un peu trop longtemps au chômage ou pire, sans revenus ou avec de trop faibles revenus.

Je parle ici surtout des féministes qui militent pour le célibat, car dans la vraie vie, beaucoup de vraies femmes acceptent cette situation et sont les principales pourvoyeuses de revenus dans leurs foyers (j’en connais bien des exemples autour de moi, y compris dans des foyers solides qui durent depuis très longtemps). Les féministes ont simplement (et comme toujours) plus de mal que les autres avec la réalité et avec les conséquences de leur militantisme. Le célibat n’a donc pas fini de leur tendre les bras.

De l’hypergamie à l’homogamie puis à l’hypogamie et au célibat, ou comment les féministes descendent l’escalier de la conjugalité

En règle générale, comme expliqué dans cet article du Figaro qui s’appuie sur les derniers chiffres de l’Insee en France (« Le mariage favorise-t-il encore la promotion sociale ? », 21/09/21), c’est la règle de l’homogamie qui préside à la plupart des unions :

« Si les féministes ont tout lieu de se féliciter de la fin de l’« hypergamie féminine » dont pouvait se prévaloir le « deuxième sexe », comme l’appelait Simone de Beauvoir, les sites de rencontre numériques – il en existe des milliers en France – contribuent paradoxalement à renforcer l’homogamie des mariages. Ces sites ouvrent à l’infini les possibilités de faire connaissance entre partenaires de toutes origines, géographiques, sociales et culturelles. Or les critères de sélectivité renforçant l’homogamie la plus décomplexée reviennent au grand galop. La vieille loi, « qui se ressemble (socialement) s’assemble », perdure plus que jamais avec le numérique. » (…) « Les affinités culturelles, les pratiques langagières, photographiques, mais aussi les codes de séduction, différenciés selon les milieux sociaux, favorisent les contacts et les appariements entre personnes socialement proches ».

Les sociologues de l’article n’ont pas évoqué l’hypothèse de l’hypogamie féminine, car celle-ci n’existe pas encore et a bien peu de chances de voir le jour. Les féministes se réjouiraient à les entendre de « la fin de l’hypergamie féminine », alors que dans les faits, ce n’est pas tellement ce que l’on constate. On voit plutôt en ce moment les féministes pleurer à chaudes larmes sur l’hétérosexualité et sur leur célibat en essayant de se convaincre qu’il est leur choix – ce qui ne trompe évidemment pas grand monde. La fin de l’hypergamie et la difficulté croissante pour elles d’accéder ne serait-ce qu’à l’homogamie est en réalité un piège qui se referme chaque jour définitivement un peu plus sur elles.

Du refus de l’hypergamie à la vénalité assumée

La vénalité féministe s’affiche au grand jour à travers les récentes jérémiades de Lucile Quillet dans son livre au titre on ne peut plus évocateur : Le prix à payer. Ce que le couple hétéro coûte aux femmes (octobre 2021). Voici donc encore une féministe qui s’en prend à l’hétérosexualité, mais sous un angle (un prétexte) financier cette fois. Elle incarne parfaitement les femmes dont je parle dans cet article ; des féministes qui ne savent que calculer, recalculer, re-recalculer, toujours, tout le temps, qui n’envisagent désormais un homme que comme une source de dépenses ou qui confondent histoire de couple et bilan comptable. Ceci est également à mettre en lien avec le refus de l’hypogamie : alors que les femmes d’aujourd’hui gagnent plus facilement leur vie que les hommes, pour ces calculatrices, avec leur mentalité mesquine et narcissique, il est hors de question qu’il y ait la moindre redistribution au sein du couple. Le titre de l’article s’applique donc parfaitement à elles : épousez votre chat, les filles, vous aurez le plaisir d’être riche uniquement pour payer ses croquettes et changer sa litière et ça, c’est un vrai projet de couple, délivré qui plus est de l’hétérosexualité. Qu’est-ce que vous faites encore sur le marché amoureux ?

« Ma cassette, ma cassette ! »

Il ne reste donc aux femmes de carrière « célibataires et sans enfant par choix » (uh uh ! ) qu’à s’enorgueillir d’être plus riches que les hommes déclassés dont elles ne veulent pas, voire même des hommes bien classés qui eux, ne veulent pas d’elles (la vraie réalité de leur problème et leur tabou ultime et inavouable) : « Les femmes célibataires sans enfant s’enrichissent davantage que les hommes » (Slate, 3/09/2022). Un démenti cinglant, au passage, à leur habituelle pleurnicherie sur les écarts salariaux (« Ouiiinn, les femmes gagnent moins que les hommes ! »). Mais comme la cohérence n’est jamais ce qui étouffe la féministe…

En 2022, les médias regorgent encore de témoignages en mode méthode Coué (« Je suis seule et malheureuse comme une pierre mais je vais dire que je suis heureuse parce qu’il le faut bien – et puis, si ça me permet de vendre des livres au passage, c’est toujours ça de pris ») mais où, derrière la vitrine alléchante (« Suis libre, je fais ce que je veux ! », cf. Marie Kock, Vieille Fille, Paris, 2022), pointe une réalité beaucoup plus amère. Il n’existe en effet aucune possibilité pour une femme seule d’acheter sur Paris et proche banlieue, sinon à manger des pâtes seule entre ses quatre murs pendant 25 ans – ce qui veut dire qu’une part importante de son salaire partira toute sa vie dans des loyers exorbitants. Et surtout que l’attendra une fin de vie garantie seule, l’aspect certainement le plus triste à mes yeux et la raison pour laquelle je dénonce vigoureusement ces campagnes pro-célibat à vie menées auprès des jeunes femmes :

Le militantisme pour le célibat et celui pour l’euthanasie répondent à une même logique : celle de la déréliction

Car que reste-t-il à une personne isolée et sans descendance, une fois l’âge venu, sinon à contrôler et gérer elle-même sa disparition ? Si l’euthanasie est un désir aujourd’hui si prégnant dans nos sociétés, c’est à mon sens parce qu’il est la seule garantie pour une personne seule de ne pas croupir oubliée dans un coin ou de ne pas rendre son dernier souffle dans des conditions incontrôlables, seule chez elle.

Le combat pour l’euthanasie est incarné en France par Line Renaud notamment, une femme charmante et admirable qui a toute mon admiration, mais qui n’en est pas moins très représentative du candidat type à l’euthanasie : célibataire et sans descendance. C’est en constatant cela que je me suis fait ces réflexions et que je me suis demandé si une personne âgée, entourée de ses enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants, militerait aussi activement pour sa propre euthanasie, ce dont je doute fortement – je n’en connais pas d’exemple autour de moi, en tout cas.

La fin sordide de Shulamith Firestone (1945-2012), féministe radicale fanatique, célibataire sans enfant ayant fustigé toute sa vie les liens familiaux pour mourir de faim à 67 ans, recluse dans son appartement new-yorkais, illustre jusqu’à la caricature le plaidoyer féministe pour l’euthanasie. Eh bien, ce n’est ni de cette vie, ni de cette mort que nous voulons pour nos filles !

[à suivre…)

  • Voir aussi :

. Sur le même sujet :

« Les femmes sont victimes du manque d’hommes riches », par Philippe Gouillou (septembre 2019) :

http://www.evopsy.com/abstracts/mariage-hypergamie-pauvrete.html

4 réponses sur “[Hypogamie féminine] – Un prince charmant sinon rien : pourquoi les féministes sont condamnées à épouser leur chat”

  1. Bonjour je me permets de vous transmettre le lien suivant
    http://www.youtube.com/user/manuelferre1978
    Sous lequel mes chansons Il faut être gentil ainsi que Capitalo-sexo hypocrisie sont trouvables et témoignent à leur manière de ce qu’est devenue l’époque en matière de comportements féminins. J’aurais pourtant aimé ne pas y avoir été si généraliste mais je le constate tous les jours, quand t’es pauvre une fille ça ne rappelle jamais. Ainsi toutes les autres richesses masculines qui les auraient séduites sans aucun mal il y a bien avant que la technologie ne gangrène leurs sensibilités, ne valent à présent même plus de rappeler l’mec puisque le compte charmant heu ! Je veux dire le prince charmant ne le sera jamais plus assez pour ces pseudos princesses mêmes les plus ordinaires… Je précise que j’adore la façon dont ce blog exprime ces sujets, malgré eux tout de même passionnants… Amitiés Manuel Ferré. Bonne écoute.

  2. Bonjour, vous faites bien des observations interessantes et pertinentes et je ne suis surement pas l’une de ces « neofeministes » que vous denoncez, mais je ne suis pas d’accord avec vous sur deux points tres importants.

    Premierement, ce n’est pas du tout vrai que les femmes qui ont des enfants et de petits-enfants ne sont jamais seules dans leur vieillesse et ne meurent jamais oubliees dans un coin ou seules chez elles.

    Ma grand-mere paternelle avait 5 enfants. Trois de ses enfants sont morts avant elle (des cancers). Quand elle approchait de ses 90 ans, son fils aine l’a mise dans une maison de retraite ou elle est morte, en exploitant le fait qu’elle avait des pensees paranoiaques.

    En Occident il y a maintenant beaucoup de gens qui pensent que c’est completement normal de mettre leur mere ou leur pere dans une maison de retraite et de ne le/la visiter que rarement (ou jamais). Il y a aussi des gens qui n’ont meme pas parle a leur pere ou leur mere depuis de longues annees. Vous avez une tendance a idealiser la vie de famille.

    Quant au celibat feminin, vous semblez fortement convaincues que chaque « vieille fille » est malheureuse, amere et rageuse. Premierement, l’une des femmes les plus toxiques que j’ai rencontrees dans ma vie etait ma prof d’education physique au lycee, une femme mariee. Elle me maltraitait psychologiquement pendant ses lecons, son comportement a change seulement quand elle s’etait rendue compte que les autres enseignants me voyaient comme une eleve brillante.

    Croyez moi, il y a des femmes celibataires vraiment heureuses. J’ai 43 ans, je n’attendais jamais le prince charmant ou un homme qui gagne plus que moi, j’ai toujours cru fort en l’amour, mais je n’ai vecu ma premiere relation amoureuse heureuse que bien tard dans ma vie. Et il s’agit d’un homme qui a des problemes serieux (entre autres l’alcoolisme), donc il est mieux pour nous de ne pas vivre ensemble. J’ai eu une hysterectomie et une ovariectomie a cause du cancer de l’endometre, donc je ne peux pas avoir d’enfants.

    Grace a ma personnalite et a mes proches (ma mere et mon frere qui est celibataire lui aussi; mon pere n’est plus en vie) je n’ai aucun probleme avec ma vie de celibataire. J’ai une nature sereine, chaleureuse et aimante et je m’accepte comme je suis. Et grace au fait que je ne suis pas une mere j’ai pu faire tout pour aider mon frere quand il a eu une grave crise mentale il y a quelques annees. J’ai meme vecu avec lui pendant un mois.

    1. Je vous rejoins sur tout ce que vous dites, en vérité. Je sais bien que les femmes finissent généralement seules dans une maison de retraite, qu’elles aient eu ou non des enfants – même si celles qui en ont eu reçoivent tout de même statistiquement un peu plus de visites (souvent leurs filles, d’ailleurs, qui sont davantage dans le « care » vis-à-vis d’elles que leurs fils ou belles-filles). Mais ça, c’est sur l’extrême fin de vie, le grand âge, celui avec l’invalidité ou l’Alzheimer. Auparavant, elles ont quand même pu voir naître et grandir leur petits-enfants, ce qui est généralement une grande joie passé 50 ou 60 ans.

      Vous avez raison aussi quand vous parlez des nombreuses femmes qui pour x raisons, souvent indépendantes de leur volonté (accidents de la vie, maladie, cancer, situations familiales ou professionnelles diverses), ne peuvent avoir d’enfants et qui, comme vous, ont su se construire avec intelligence, sagesse et résilience afin de traverser au mieux leur vie.

      De fait, mon article ne s’adressait pas à votre type de femme, qui a déjà du recul et de la maturité vis-à-vis de l’existence, mais davantage aux petites jeunes de moins de 30 ans, qui peuvent encore avoir des enfants et fonder des familles, mais qui font le choix de cracher dans la soupe en écoutant les féministes, pour ensuite le payer très cher quand elles se réveillent à 35 ou 40 ans et comprennent qu’elles ont gâché gratuitement et sans raisons toutes leurs chances de procréer. La vie est déjà tellement injuste et difficile (avec les cas de stérilité due à l’endométriose par exemple qui explosent), que tromper les jeunes femmes en leur faisant croire qu’à 45 ans elles raisonneront toujours comme à 25 (une immaturité propre aux féministes militantes) est à mes yeux criminel – d’où cet article.

      1. Merci beaucoup pour votre reponse a mon commentaire! Tout d’abord je tiens a vous dire que votre site m’a poussee a serieusement reflechir sur les dangers du neofeminisme. J’ai toujours ete degoutee par la misandrie, mais j’avoue que je ne me rendais pas compte de l’ampleur du phenomene.

        Je crois egalement que vous avez parfaitement raison en disant qu le neofeminisme attire des femmes ayant des troubles mentaux. Tout recemment j’ai eu un echange penible sur Facebook avec une femme qui semble etre l’un des cas extremes: elle deverse des torrents de haine et de mepris sur les hommes, elle se rejouit des suicides masculins et elle parle souvent des penis en des termes tres crus.

        Malheureusement elle a bien des copines feministes qui refusent de voir qu’elle dit des choses revoltantes et qu’elle a besoin d’une aide psycholoqique. J’ajouterai que malgre l’extreme misandrie qui se degage de ses propos elle ne cesse d’affirmer que la misandrie n’existe pas…

        Je comprends tres bien votre approche et je suis entierement d’accord avec vous. Comme vous le dites si bien, il y a beaucoup de femmes qui ecoutent les feministes sans se rendre compte que quand elles devront s’affronter au probleme du « mur », toute la rhetorique feministe sera impuissante contre la biologie et les lois impitoyables du marche erotique et matrimonial.

        Vous avez aussi raison de souligner que le neofeminisme ne prend pas du tout en compte le fait que les attitudes et les besoins des femmes changent avec le temps. Le celibat peut sembler magnifique a 25 ou 30 ans, surtout si on est jolie. Il faut beaucoup de force interieure et de courage pour pouvoir l’affronter a 40 ans et plus sans sombrer dans la depression et autres troubles mentaux, surtout si on n’a pas beaucoup d’argent…

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