[Totem et tabou] – Féminisme et célibat

Le totem féministe du célibat choisi

Depuis ses origines, le féminisme radical, dans sa version la plus misandre, prône le célibat, à l’instar de la française Madeleine Pelletier (1874-1939) : « Contre le mariage et l’amour libre, elle soutient le célibat ainsi que l’égalité intégrale de la femme et l’avortement » (Wikipedia). Le néo-féminisme qui déferle actuellement sur les réseaux sociaux et sur la toile en général n’est, comme toujours, qu’une resucée de ces préceptes, reformulés entre-temps par les universitaires américaines, puis hélas, leurs suiveuses francophones. Les blogs et articles féministes sont innombrables, qui présentent le célibat comme un choix de vie heureux ou une situation enviable pour des jeunes femmes en âge de procréer ou de se mettre en couple (par exemple, « Témoignages : mon célibat, mon choix », Causette, 24/02/20).

Mon choix ? Mon oeil ! Je soutiendrai dans ce qui suit que la propagande féministe trompe ces jeunes femmes en les enfermant dans une vie de chagrin et de dépression dont elles n’ont au fond d’elles aucune véritable envie. J’essaierai aussi de mettre en évidence (dans une série d’articles à venir) que c’est bien l’influence du féminisme dans la société qui aggrave le célibat (autant masculin que féminin) et rend au final tout le monde malheureux.

En attendant, Le Monde ne trouve pas mieux que de pondre cet article ridicule de méthode Coué présentant de pitoyables trentenaires toutes fières de faire couple avec elles-mêmes – hâte de voir leurs têtes épanouies dans 10 ans quand elles supplieront le premier clodo qui passe de leur accorder ne serait-ce qu’un regard : « Je ne veux plus passer mon temps à éduquer mes compagnons » : pour des femmes, le choix d’un célibat « libérateur » (Le Monde, 25/09/21). On notera aussi la caricature genrée (mais exacte) du titre, présentant les féministes comme les control freak hystériques qu’elles sont, investies de la mission de « rééduquer les hommes » (l’explication même de leur célibat).

Féminisme et célibat : corrélation ou causalité ?

S’il est incontestable qu’aux XXe et XXIe siècles, l’expansion du féminisme suit une courbe parallèle à celle du célibat dans tous les pays occidentalisés ou en cours de développement – le même phénomène s’observe aussi bien dans les pays occidentaux qu’en Asie ou en Afrique –, il est à l’heure actuelle impossible de trouver la moindre étude universitaire qui prenne pour objet d’en étudier les points de rencontre ou de convergence. Il est assez facile de comprendre pourquoi : l’idéologie et la propagande féministes étant les deux mamelles des Gender Studies dans toutes les universités de ce monde, ils ne vont pas se risquer à analyser objectivement les conséquences de leurs propres politiques.

Au détour des blogs ou des articles de presse publiés sur internet, il ne faut pourtant pas bien longtemps pour en voir affleurer l’hypothèse, si ce n’est la certitude. Ainsi dans cet article suisse de 2016 : « Partout où il émerge, il [le statut de célibataire] est la conséquence des combats féministes et des acquis sociaux du XXe siècle : le droit de vote, l’avortement, les moyens de contraception, le recours au divorce, l’accès au marché de l’emploi et les revendications salariales » (« Les femmes à la conquête du célibat », Le Temps, 15/04/2016). L’évidence semble donc sous les yeux de tout le monde – sauf chez les sociologues du genre, qui ne veulent toujours pas en constater les tristes conséquences.

L’article du Temps dresse un constat chiffré assez édifiant, sans préciser toutefois s’il s’agit de célibat subi ou choisi (la différence a son importance, comme on va le voir) : « Fin 2014, il y avait en Suisse, d’après l’Office fédéral de la statistique, 43,6% de célibataires contre 43,1% de personnes mariées, tous genres confondus. En France, elles étaient 58,1% à porter une alliance en 1983, mais seulement 43,4% en 2013. Aux Etats-Unis, depuis 2009, pour la première fois de leur histoire, les femmes mariées sont moins nombreuses que les femmes séparées, divorcées, veuves ou jamais mariées ». On retiendra simplement de ces chiffres que le célibat est en constante progression dans les pays développés où il représente quasiment une personne sur deux.

Célibat choisi ou subi ?

Il y a plusieurs manières de vivre le célibat, selon qu’il soit un choix ou une contrainte, pour ne pas dire une malédiction. Ce qui m’intéressera ici, dans le cadre de ma critique générale du féminisme, c’est le célibat subi, celui qui fait souffrir (que l’on soit homme ou femme), ainsi que le lien possible entre son explosion et la diffusion du féminisme dans toutes les strates de la société.

Comme on peut le lire sur Wikipedia même, à l’article « Célibat » : « Le phénomène d’un célibat tardif non voulu, de plus en plus répandu dans la société, est un phénomène très récent en Occident. Il y a un décalage entre la réalité vécue et le regard que la société porte sur le célibat : les célibataires sont souvent considérés comme égoïstes, refusant de s’engager, ayant des problèmes psychologiques, etc. Il existe peu de publications en sciences humaines (sociologie, psychologie) abordant le célibat non voulu, si ce n’est sous l’angle de l’utilisation des sites de rencontres. »

Je repose donc la question : pourquoi n’y a-t-il pas d’études sur le célibat tardif non voulu en expansion depuis quelques décennies en Occident ? Qu’est-ce qu’on n’a pas envie de devoir écrire noir sur blanc ? Pourquoi n’interroge-t-on pas ceux qui subissent cette solitude et pourquoi n’essaie-t-on pas de la mettre en perspective avec l’évolution globale des mentalités et de réfléchir à des solutions ? Il y aurait pourtant un champ riche d’enseignements à explorer.

Le déni féministe

Malgré le peu de doutes quant au rapport de causalité entre les deux phénomènes, l’intégralité du discours féministe s’emploie à minimiser le problème et à repeindre en rose le célibat subi des femmes. Ainsi le psychologue féministe Paul Dolan produit-il en 2019 un très mauvais livre (Happy Ever After) qui reprend tous les poncifs anti-union, anti amour et anti-mariage du vieux féminisme universitaire pour essayer de faire croire que les femmes les plus heureuses seraient les célibataires sans enfant. Il n’hésite pas pour cela à mésinterpréter les chiffres qu’il a sous les yeux, à tel point que d’autres scientifiques doivent prendre la plume pour le réfuter : « Non, la science n’a pas prouvé que les femmes célibataires sans enfant sont plus heureuses ». Les thèses de Dolan ont été « mises en cause par Gray Kimbrough, économiste à l’American University School of Public Affairs, qui utilise les mêmes données et considère que Paul Dolan les analyse de manière superficielle (cf. A new book says married women are miserable. Don’t believe it) » (Wikipedia).

Mais comme il se doit, la presse féminine et grand public s’est empressée de répercuter la mauvaise étude de Dolan, en oubliant de signaler sa réfutation. En attendant, les faits sont têtus : on ne vit pas plus heureuse ou en meilleure santé quand on est célibataire et sans enfant; c’est même tout le contraire et ce n’est pas qu’une affaire de « pression sociale » ou de « patriarcat ».

C’est ainsi que les féministes militantes continuent de nier, contre toute évidence, l’influence du féminisme sur leur malheur, comme dans ce billet, « Le féminisme, cause du célibat ? » (14/02/20) : « Étant donné que j’accorde une immense importance à mes valeurs féministes inclusives et intersectionnelles, il est impossible pour moi de concevoir que je pourrais développer une relation amoureuse envers un homme qui n’a pas ces mêmes valeurs ou, du moins, qui n’est pas prêt à s’éduquer sur le sujet ». « S’éduquer… » On est encore face à une de ces féministes control freaks qui veulent rééduquer les hommes ; un travers que l’on ne connaît que trop et qui n’a pas fini de les maintenir dans le célibat et la défaite (cf. « Valérie Rey-Robert, la control freak qui veut rééduquer les hommes »), l’obligeant à conclure son billet par l’habituelle glorification forcée et bien peu crédible de la vie en solo « juste pour soi ». Elle est quand même l’une des rares dans sa secte qui ose associer les mots « féminisme » et « célibat » et questionner leur rapport. Pour toutes les autres, c’est le tabou ou le déni.

Bien sûr, la presse féminine et les sites et blogs féministes produisent tartine sur tartine pour essayer de faire croire que le célibat, c’est le bonheur – comme ce truc illisible de Slate avec des points partout : « Le célibat peut être un choix de vie, quel que soit l’âge que l’on a » (mais oui, mais oui, on connaît la chanson…). Je passe sur l’océan de féministeries célibattantes qui inondent la toile de leur prêchi-prêcha à base de méthode Coué (« mais je suis trooop heureuse d’être célib, ouin ouin »).

Célibat « choix de vie » véritable ou vie d’ascèse imposée ? Les chiffres

Faute d’étude sociologique récente d’envergure pour aborder les faits dans la France du XXIe siècle, on se penchera, faute de mieux, sur ce sondage OpinionWay réalisé en octobre 2020, dont on peut tout de même tirer quelques enseignements préliminaires.

  • Sur l’échantillon de 1028 français interrogés, 27% sont célibataires, dont une forte proportion contre leur gré, et dont 21% qui n’ont aucune vie amoureuse ou sexuelle :

Quand on demande ensuite aux mêmes français quel est leur idéal de vie amoureuse, ils ne sont plus que 11% à rêver d’être célibataire. Aucun ne rêve d’ascèse (ce qui démontre que ceux qui sont dans cette situation ne le sont pas par choix comme ils le prétendent) :

Quand on regarde ensuite le sex-ratio des célibataires,

Il ressort que ceux qui sont célibataires avec aventures sont trois fois plus souvent des hommes et que les femmes sont majoritaires à subir le célibat, en le reconnaissant (13%) ou en prétextant qu’elles ont choisi la vie d’ascèse (15%).

Mais quand on regarde ensuite quel est l’idéal de vie amoureuse selon le sex-ratio, voici ce que l’on trouve :

Des femmes qui rêvent un peu plus que les hommes d’être célibataires avec des aventures, mais seulement 5% qui rêvent de se passer de toute vie amoureuse (à peu près l’équivalent des hommes). Dans la vraie vie, 95% des femmes ne rêvent donc aucunement de se passer de vie amoureuse. Comment se fait-il alors que le féminisme les harasse continuellement avec sa célébration du célibat ?

Il ressort de cette étude que le célibat est important (27% de la population interrogée), mais qu’il concerne majoritairement les femmes (31% d’entre elles contre 22% des hommes). Il ne représenterait cependant le rêve de vie que de 14% d’entre elles – sauf que l’étude ne précise pas quelle est la tranche d’âge féminine qui en rêverait le plus. C’est pourtant ce que l’on aurait le plus besoin de savoir quand on voit la propagande que le féminisme adresse aux jeunes femmes.

D’après ce tableau, on peut voir que c’est au-delà de 50 ans que l’on trouve le plus de français qui rêvent de célibat. On peut donc en déduire qu’avant 50 ans, il ne fait pas rêver grand monde (et certainement pas les jeunes femmes) et que quand il est vécu, il est bel et bien subi.

Connaissant ces chiffres, il va donc être très difficile de croire le battage féministe essayant de nous faire avaler que les nombreuses (de plus en plus nombreuses) femmes célibataires de tous âges le seraient par choix et en seraient les plus heureuses du monde. Il est évident que c’est faux et que si une vie de tranquillité et d’ascèse peut être véritablement choisie par une femme de plus de 50 ans, c’est assez peu crédible pour une femme plus jeune.

  • Féminisme et célibat sur la toile

Comme j’en suis encore aux prémisses de ma réflexion sur le sujet, je n’ai pas eu l’occasion de compiler beaucoup de témoignages en ligne – je le ferai au fil du temps. Pour l’instant, je mentionnerai simplement deux articles de blog qui se répondent, l’un d’un camerounais de 35 ans, l’autre d’une jeune femme également de la communauté noire et qui s’en réclame quand elle écrit. Leur couleur de peau n’a cependant aucune importance ici, car ce qu’ils écrivent dépasse largement cette condition.

Dans son billet, « Au secours, j’ai 35 ans et je ne trouve pas de femme à épouser! » (14/04/20), ce camerounais relate la difficulté qui est la sienne (et celle de ses compatriotes) à devoir jongler entre une transformation rapide de la société africaine (qui subit entre autres l’importation du féminisme occidental) et le poids encore pesant des traditions (qui sur la plan marital, n’avaient cependant pas que des désavantages, loin de là). Le piège est total et la solution quasi introuvable.

Comme il fait allusion au féminisme et aux difficultés supplémentaires que cela lui occasionne, C. Befoune, en tant que sympathisante féministe mais appartenant à la même communauté raciale que lui, se propose de lui répondre : Réseaux sociaux et féminisme au cœur du célibat masculin (28/04/20). Son billet est plutôt une bonne surprise car, allez savoir pourquoi, je me serais attendue au pire. Si elle ne développe pas la question de l’impact du féminisme sur le célibat (il faut reconnaître qu’il n’y pas beaucoup de données car, comme on l’a vu plus haut, c’est clairement un tabou dans les études de genre), son billet donne quelques indications sur la perception que de plus en plus de jeunes femmes équilibrées peuvent avoir du néo-féminisme et de ses dérives, et je trouve cela assez réconfortant.

Je la cite : « Je ne voulais pas avoir d’enfant, (…) je l’avais déclaré publiquement. Le summum du féminisme à leurs yeux. Une de ces personnes m’a dit que j’ai trahi le mouvement parce qu’à présent je vis en couple et j’ai un enfant. (…) Pour beaucoup de femmes sous nos cieux, la féministe c’est la femme au caractère dur, limite froide et frigide qui n’a pas besoin d’homme dans sa vie et a plus ou moins réussi financièrement. Ça c’est chez les hardcore. Chez ceux qui sont un peu plus soft, la féministe c’est la femme qui se marie quand même mais qui ne fait pas le ménage, ne fait pas la cuisine, ne fait pas la lessive, sort tard le soir et se moque de toutes ses copines qui ne font pas pareil. Si elle a pitié de son compagnon (je me demande comment ça se passe lorsqu’il s’agit de 2 femmes en couple!), elle fait le ménage s’il fait la lessive et fait la cuisine s’il donne le bain aux enfants. En gros les tâches sont comptabilisées et celui qui en a une de plus que l’autre perd toute dignité. (…) Le plus beau ce sont celles qui pratiquent le féminisme de l’asservissement. Elles vivent dans le fantasme d’un passé glorieux où les femmes dirigeaient d’une main de fer les grands groupes africains, allaient au combat et gagnaient des guerres. Dans leur réalité le seul moyen de remettre de l’ordre dans la société c’est d’asservir les hommes et donc les époux et les compagnons qui doivent obéir au doigt et à l’œil ». En voilà une qui a tout compris 😉

  • Incels et incelles : tout le monde est perdant

En attendant de plus amples développements sur cette question, on pourra se reporter à cet article :

  • Les femmes intellectuelles sont-elles toujours désavantagées sur le marché matrimonial ?

Développements à venir

[à suivre…]

  • Voir aussi :

[Sabir islamo-gauchiste] – « Féminicide » : Oui, mais seulement si ce n’est PAS un islamiste ou un antisémite !

Les féministes nous rebattent les oreilles avec les « féminicides » qui soi-disant seraient en augmentation, notamment en ces temps de confinement (alors qu’en réalité, il n’en est rien : Mais où sont donc passées les violences conjugales liées au confinement?).

La définition féministe du « féminicide » n’a pour autant aucun sens, que ce soit d’un point de vue juridique, philosophique ou même philologique, comme on va le voir ci-après.

Il apparaît aussi de plus en plus clairement que l’emploi de ce terme répond à quelques critères bien particuliers. Selon la définition (comme toujours spécieuse et anti-scientifique) des féministes, le « féminicide » concernerait les femmes tuées par les hommes « en raison de leur genre ». Définition qui oublie délibérément le cas des femmes tuées par d’autres femmes, que ce soit dans un coupe lesbien ou dans la vie courante. Dans ce cas, jamais la femme tuée par une femme n’obtient le titre de « féminicide ». Que ce soit dans ce cas : « Triangle amoureux fatal : une femme policière tue sa rivale aux Etats-Unis » (2021), dans celui-ci : « Vingt ans requis contre celle qui avait tué sa rivale amoureuse » (2015) ou celui-ci : « Elle tue sa rivale par jalousie » (2004), jamais, au grand jamais, le terme de « féminicide » n’est employé. Pourtant, si ces victimes avaient été des hommes, il est loin d’être certain que la femme trompée soit passée à l’acte… Il en va de même pour les couples lesbiens : « Montauban : une femme tue sa compagne d’un coup de couteau » (2020). Seul Valeurs Actuelles ose rappeler leur vocabulaire aux féministes, avec les guillemets requis : “Féminicide” à Montauban : le bourreau était une femme ».

  • Mais une femme tuée par un homme ne fait pas forcément un « féminicide » non plus…

Même si la femme est tuée par un homme (le cas de figure sur lequel les féministes font pourtant leur beurre), être une femme ne suffit cependant pas à qualifier le « féminicide ». C’est que, pour les guérilleras du genre, il faut que le meurtre réponde avant tout à un critère islamo-gauchiste bien précis : le meurtrier doit être un homme, certes, mais de préférence un homme blanc et occidental – en aucun cas un homme « racisé », musulman et surtout pas un islamiste !

La sinistre Crêpe Georgette semble me donner raison à travers ce tweet, suite à l’assassinat abominable de Chahinez, brûlée vive en pleine rue à Mérignac par son ex-mari : seul l’homme blanc est un féminicideur, surtout pas le racisé qui doit être protégé à tout prix de cette marque d’infâmie ! Comment peut-on se coucher plus lamentablement devant la barbarie d’importation ?

6 main 2021
  • Sarah Halimi n’était-elle pas une femme ? N’a-t-elle pas été tuée par un homme qui a lâchement profité de son infériorité physique ?

Pourtant, pas une seule fois, le terme de « féminicide » n’a été utilisé par les néo-féministes pour qualifier l’assassinat monstrueux de Sarah Halimi. Aucune féministe ne s’est fatiguée à tartiner de ses collages sauvages (avec leur sabir ridicule et leurs points au milieu) les murs de nos villes. L’assassin de Sarah n’était-il pas un « mec cis-genre » ? Se serait-il outé sans qu’on le sache comme un LGBT ou un transgenre bon teint ? Que non point : on a parfaitement compris que le critère pour commettre un « féminicide » était prioritairement de ne pas être une racaille antisémite ou islamiste.

Il n’y a de toutes façons pas eu beaucoup de commentaires sur l’affaire Halimi de la part des gauchistes féministes (les habituelles Autain, de Haas et consorts), sans doute trop occupées qu’elles sont à flatter leur électorat islamique et antisémite pour trouver un peu de temps pour réfléchir au vocabulaire qu’elles emploient ordinairement à longueur de tweets.

  • 23 avril 2021 : la policière égorgée à Rambouillet par un islamiste n’était-elle pas elle aussi une femme sans défense ?

On pourrait égrener sans fin les exemples. On cherche aujourd’hui encore le qualificatif de « féminicide » pour parler de l’assassinat sauvage de la malheureuse Stéphanie, dans le sas du commissariat de Rambouillet, alors qu’elle n’était même pas armée.

Les mêmes islamo-gauchistes pèsent leurs mots et tournent autour du pot avec des pudeurs de gazelle, comme dirait leur Lider Maximo Mélenchon. On aura beau chercher le mot « féminicide » ou la moindre condamnation du terrorisme islamique dans le tweet hypocrite de Clémentine Autain, aucun risque évidemment de les trouver :

Clémentine Autain, 23 avril 2021

Pas besoin d’un dessin pour comprendre pourquoi son « émotion » est à géométrie variable. Il en va de même pour les islamo-gauchistes de Médiapart qui ont soupesé leurs mots de la même manière, allant jusqu’à lancer des insinuations indignes :

Le chapeau de Médiapart ne passe pas auprès des policiers et d’une majorité de français.

Il faut bien les comprendre : les collabos de la révolution salafiste et du féminisme islamique ne vont quand même pas se mettre à accabler leur co-religionnaires ou les assaisonner avec leur charabia féministe : seul l’homme blanc, c’est bien connu, seul le non islamiste, seul l’occidental, commettent des « féminicides » – certainement pas leurs petits protégés !

Et encore une fois, peu importe que ce soit une femme tuée par un homme. Le féminisme qui prétend défendre « toutes les femmes » a tout de même ses limites : si c’est une juive, une policière, une femme de droite ou qui sais-je qui ne fait pas partie de leur camp idéologique, il ne faut pas s’attendre à ce que leur fausse contrition aille jusqu’à les inclure dans leurs pourtant si virulentes condamnations des hommes dans leur ensemble.

  • En réalité, le « féminicide » n’existe pas – pas plus dans le cadre d’un attentat islamiste que d’un crime conjugal

Depuis le début de cet article, je mets à dessein des guillemets au mot « féminicide ». Je l’ai uniquement employé pour relever que celles qui n’ont que ce vocabulaire à la bouche toute l’année en perdent subitement leur goulée quand elles se retrouvent face à leur déni, c’est-à-dire leur totale soumission à la racaille islamique et/ou antisémite.

Il va de soi que le terme de « féminicide » (« le meurtre d’une femme en raison de son genre ») est tout aussi impropre dans le cas du terrorisme islamique que dans les autres cas auxquels les féministes entendent l’appliquer. En droit, le meurtre d’une femme s’appelle un homicide, puisque la racine latine homo renvoie au genre humain, lequel comprend évidemment les deux sexes. De plus, ce n’est pas du tout « en raison de leur genre » que ces femmes sont tuées.

J’ai été heureuse d’entendre la psychologue Hélène Romano dénoncer elle aussi ce terme l’autre jour sur BFMTV, au sujet de l’assassinat d’Aurélie Vaquier par son compagnon. Elle a relevé les limites du terme « féminicide » et sa volonté de rabattre toute explication du crime conjugal par le biais erroné du « genre » : c’est beaucoup trop réducteur et cela ne permet absolument pas de comprendre les véritables tenants et aboutissants de ce crime particulier. Je mets ci-dessous le passage précis où elle conteste à raison le terme de « féminicide » :

Interview d’Hélène Romano sur BFMTV le 7 avril 2021
  • Retour à l’école primaire. En français, le mot « femme » signifie deux choses différentes : « personne de sexe féminin » et « épouse ou compagne »

Mais les féministes continuent de confondre hypocritement les deux. Elles emploient le terme de « féminicide » pour qualifier le meurtre d’une femme par son mari ou compagnon en faisant croire qu’il la tuerait uniquement parce qu’elle serait une personne de sexe féminin et qu’il s’agirait d’un crime sexiste et misogyne. Dans le même temps, quand une femme est lâchement assassinée entre autres parce qu’elle est une femme, c’est-à-dire parce qu’elle est en infériorité musculaire ou incapable de se défendre à armes égales – comme dans le cas de la vieille dame Sarah Halimi ou de la policière de Rambouillet –, les féministes oublient subitement d’utiliser leur vocabulaire idéologique. Un crime antisémite ou salafiste ne génère jamais leur compassion « sororale », même si l’assassin a choisi une femme sans défense. Elles démontrent par là-même que leur « féminicide » ne concerne aucunement toute femme, comme elles le prétendent– surtout si celle-ci est tuée par un de leurs compagnons de route –, mais uniquement les épouses.

  • Le meurtre d’une femme par son mari ou son compagnon devrait s’appeler un uxoricide et non pas un féminicide

Du latin uxor : épouse. Les féministes le savent bien d’ailleurs, puisqu’elles n’appliquent ce terme qu’aux crimes conjugaux… mais ce serait beaucoup moins pratique pour accabler l’homme blanc ou le genre masculin en général, n’est-il pas ?

On a bien compris de ce qui précède que l’homme visé par les féministes ne tue pas n’importe quelle femme sous prétexte qu’elle serait une femme, mais parce qu’elle est SA femme – son épouse ou compagne, et qu’elle projette ou vient de le quitter. C’est donc très clairement un crime de la relation, et certainement pas un crime sexiste ou misogyne, puisque les femmes se tuent entre elles, et les hommes aussi, pour les mêmes raisons.

Le meurtre conjugal N’EST PAS UN CRIME GENRÉ, mais les féministes continuent de confondre à dessein les deux acceptions du mot « femme » afin de mieux propager leur idéologie haineuse et misandre – car il n’y a pas plus sexiste que la néo-féministe. Mais au moins, avec ces affaires d’assassinats abjects, leurs contradictions – et leurs véritables soumissions – apparaissent au grand jour.

« Un dernier exemple concerne le féminicide. Le fait de l’avoir élevé au rang de symbole de la domination masculine et de le percevoir comme la forme paradigmatique des violences conjugales détourne l’attention de facteurs pourtant très spécifiques qui le caractérisent, comme le fait que son premier mode opératoire soit l’arme à feu (ce qui pose des questions relatives au suivi des ports d’arme) ou la présence récurrente de troubles de la personnalité chez le criminel (ce qui soulève des enjeux de santé mentale)[9]. Notons également que dans plus d’un tiers des cas de féminicide, le meurtre n’est pas précédé par des violences conjugales antérieures[10], ce qui montre le caractère parfois impulsif et difficilement prévisible du passage à l’acte. »

Le gloubi-boulga féministe habituel empêche donc de l’appréhender correctement.

  • Ajoutons pour finir que les seuls cas véritables de féminicides seraient les infanticides de filles régulièrement pratiqués en Inde ou en Chine par exemple (bébés qui sont tués uniquement parce qu’ils sont de sexe féminin). Comme on le voit sur cette gravure chinoise du XIXe siècle, ce sont les femmes qui pratiquent la noyade des bébés filles. On sait également que d’une manière générale, partout sur terre et depuis toujours, les principales auteurs des infanticides sont des femmes. Raison pour laquelle il ne faut pas s’attendre à ce que les féministes utilisent ce terme et reconnaissent que les responsables des authentiques féminicides sont habituellement des femmes.
Femmes commettant un féminicide.
Tract chinois contre l’infanticide des filles, vers 1800.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

Sur le combat commun féminisme/islamisme :

Sur l’emploi erroné du mot « féminicide »:

. Sur le terme « féminicide » :

Anne-Marie Le Pourhiet : « Le terme de ‘’féminicide’’ contrevient à l’universalisme du droit français ».

Comment le mot « féminicide » nous est imposé

[Impostures intellectuelles] – Judith Butler

Ci-dessous, deux articles sur le livre de Sabine Prokhoris, qui déconstruit proprement la déconstructrice en chef :

Un livre cloue au pilori l’oeuvre de la philosophe américaine Judith Butler, pourtant célébrée pour ses travaux sur les minorités.

Avec son ouvrage phare, Trouble dans le genre, publié en 1990 aux États-Unis et traduit pour la première fois en France en 2005, la philosophe américaine Judith Butler est devenue la représentante la plus connue et la plus subversive des gender studies , ce courant des sciences humaines qui vise à distinguer le sexe physiologique de l’identité sociale et psychique. Elle-même lesbienne militante, la chercheuse récuse la norme biologique et invite à s’interroger sur les comportements sexuels marginaux – transgenre, transsexualisme, bisexualité, travestisme – pour mieux bousculer l’ordre hétérosexuel supposé culturellement établi. Épouvantail de la Manif pour tous, mais largement célébrée par une certaine gauche non seulement pour son travail sur le genre mais aussi pour sa défense résolument anti-universaliste de toutes les minorités, Butler est, en France, une figure incontournable dont on débat des options de fond mais rarement de la légitimité intellectuelle. Or la psychanalyste et philosophe Sabine Prokhoris, qui a lu attentivement la prolifique oeuvre butlérienne, ose aujourd’hui dénoncer une imposture. Dans un ouvrage extrêmement critique, Au bon plaisir des « docteurs graves » (Puf), elle relève les approximations, raisonnements tautologiques, contresens et fausses citations qui jalonnent, selon elle, les ouvrages de Judith Butler et s’interroge sur leur réception fascinée en France. Les défenseurs enamourés de la philosophe américaine l’ont-ils vraiment lue ?

Interview.

Ayant travaillé sur les mêmes questions et connaissant ses positions sur les droits LGBT, j’avais un a priori plutôt favorable. J’avais déjà lu, plus ou moins attentivement, la plupart de ses ouvrages, mais je dois dire qu’ils ne m’avaient guère convaincue. Et puis j’ai découvert sa tribune publiée dans Libération au lendemain des attentats du 13 novembre (1), et j’ai senti monter alors une forte colère, mêlée de consternation intellectuelle. Traiter du deuil collectif que nous étions en train de vivre comme elle le faisait – en le soupçonnant d’exprimer un partage entre les vies « dignes d’être pleurées » (les nôtres, ici, en Occident) et celles qui ne le seraient pas, en assénant des absurdités sur les bénéfices que les Parisiens auraient tirés ce soir-là de leur soumission supposée à l’état d’urgence -, j’ai trouvé cela obscène et stupide. Or j’ai eu le sentiment que ce qu’elle disait là n’était pas un accident, mais résonnait au contraire avec l’ensemble de ses travaux. Il m’a donc semblé nécessaire d’aller y voir de plus près. D’où ce travail, qui fut très ingrat à mener.

Il y a des règles au débat intellectuel, et elle ne les respecte pas.

Parce qu’elle est le plus souvent illisible, qu’elle jargonne en permanence, et je pense que beaucoup de gens, lisant Judith Butler, en concluent qu’ils sont trop bêtes pour comprendre, alors que sa prose est réellement absconse. Cela fait partie du tour de passe-passe : vous ne saisissez pas, c’est donc que tout cela est très intelligent.

Et surtout parce que ses raisonnements théoriques sont spécieux, donc compliqués à suivre. Mais elle est le chevalier blanc des « minorités », la cible de la droite conservatrice, La Manif pour tous en tête, et cela semble lui conférer une légitimité intellectuelle et politique automatique.

Oui, mais les falsifications qu’elle inflige aux textes qu’elle utilise pour ses démonstrations – la plus flagrante étant celle qu’elle fait subir au philosophe Emmanuel Levinas, à qui elle attribue d’ignobles propos – sont un signe. Il y a des règles au débat intellectuel, et elle ne les respecte pas.

Que la vulgate psychanalytique, qui véhicule une version figée et simpliste de ce fameux complexe d’Œdipe, soit au service d’un discours normalisateur, c’est un fait indéniable, et je n’ai cessé de le critiquer moi-même. Mais, malgré le conservatisme bien réel de la corporation, je crois, au contraire de ce qu’affirme Butler, que la psychanalyse freudienne a beaucoup contribué à dissoudre les supposées « évidences » sur la question sexuelle.

Pour répondre de façon très sommaire, parce qu’une Afghane qui prétendrait, dans le contexte de l’après-11 Septembre, jeter aux orties sa burqa (une tenue traditionnelle issue d’une culture patriarcale rigoriste et qui fut imposée par le régime taliban), sera considérée, dans le « féminisme » butlérien qui est anti-universaliste, comme une complice de l’impérialisme « occidental »…

L’adhésion à un discours, fût-elle parée du plus chatoyant plumage académique, ne constitue pas à mes yeux une preuve de validité. Et ce succès planétaire demeure pour moi une énigme. Mais il est vrai qu’en philosophie une ère « post-vérité » prospère depuis plusieurs décennies, notamment outre-Atlantique. On y postule, à la suite de Roland Barthes et de quelques autres, que le réel est tout entier réductible à des discours et à des constructions rhétoriques. La critique « radicale » que met en oeuvre la pensée de Butler, qui consiste juste à « déconstruire » ce qui n’est qu’un « récit », au moyen d’une rhétorique concurrente plus puissante, plus autoritaire, plus habile, plus intimidante en somme, se suffirait en quelque sorte à elle-même. Dès lors, peu importe la vérité, la force du discours butlérien tient à sa réception fascinée. Moins vulgaire que Trump, certes. Mais pas moins inquiétant dans la production de maîtres à ne pas penser.

*

La psychanalyste et philosophe française dénonce une large imposture.

Il se trouve quelques femmes d’influence dans le panthéon intellectuel de la philosophe juive américaine Judith Butler (Cleveland, 1956; en photo), formée à Yale mais professeure de rhétorique à Berkeley. Hannah Arendt et Simone de Beauvoir, comme de juste, y figurent en bonne place, mais Maria Torok, Monique Wittig, Luce Irigaray et Julia Kristeva en font également partie. Une littérature qui ne pouvait être anodine pour une écrivaine militante de cet ordre, féministe et homosexuelle de surcroît, très marquée aussi par Hegel, Freud, Adorno, Michel Foucault ou Jacques Derrida. Voire Lacan.

S’inscrivant en effet dans l’héritage de la « French Theory » exportée aux Etats-Unis par ces trois derniers notamment, et installée plus précisément dans le post-structuralisme et la déconstruction, Judith Butler a depuis longtemps axé ses travaux sur les « gender studies » (études de genre) et la « théorie queer », portant l’idée que le genre et l’orientation sexuelle ne sont pas exclusivement déterminés par le sexe biologique, mais même principalement par son inscription socio-culturelle et son histoire de vie. Ce qui ne manque pas de rappeler Beauvoir paraphrasant Erasme dans « Le Deuxième Sexe » : « On ne naît pas femme, on le devient. »

Bref, est ainsi née une œuvre marquée dès 1990 par son « Trouble dans le genre » – traduit en français dans les années 2000 – et en 2004 par « Défaire le genre ». En clair, résumé à gros traits, il n’est pas écrit dans la nature que le petit garçon jouera aux petites voitures et la petite fille aux poupées Barbie. Cependant, après la philosophe française Bérénice Levet, qui avait méticuleusement démonté la théorie « butlérienne » dans « La Théorie du genre ou Le Monde rêvé des anges : l’identité sexuée comme malédiction » (Grasset, 2014), c’est la psychanalyste et philosophe Sabine Prokhoris qui attaque violemment la théoricienne du genre.

Ce n’est rien de moins qu’une vaste « imposture intellectuelle » que dénonce à présent Mme Prokhoris, qui ne laisse pas, par moments, de situer Judith Butler entre la stupidité et l’escroquerie. Et de déplorer les « amalgames grossiers » auxquels se livrerait l’égérie de « la supposée mélancolie du genre ». A l’heure où la psychanalyse (et les sciences de la famille, comme on dit aussi) s’interroge sur la parenté homosexuée, et « cela dans la perspective d’une remise en question de l’ordre de la ‘famille hétéronormée’ », elle attribue déjà à Mme Butler une lecture faussée de la figure d’Antigone qui rendrait compte, en finale, d’un Etat dont la domination serait solidaire du modèle précisément hétéronormé de la famille. Et, dans le même ordre d’idées, son interprétation de Freud serait tout aussi biaisée.

Forte d’une lecture approfondie des travaux butlériens, Sabine Prokhoris perçoit d’abord et surtout, à travers la subversion de son « héroïne », un discours marqué au coin d’une « enflure mystifiante » et d’une inintelligibilité maximale. « Plus le style est amphigourique […], plus il sera ‘radical’[…] et censé subvertir les ‘normes’. » Elle nomme cela « les logiques du galimatias », au cœur d’un chapitre intitulé : « Une bulle spéculative ». Elle n’en veut pour preuve, notamment, que la manière outrancière qu’a Judith Butler de traiter la grammaire des langues comme le support d’une aliénation au Pouvoir, forcément aliénante. Autrement dit, « l’impérialisme grammatical et syntaxique de la langue ».

A vrai dire, après l’avoir lue avec quelque intérêt, ou du moins avec une bienveillante distraction, Sabine Prokhoris s’est soudain inquiétée de la prose de Judith Butler à la suite d’une étrange tribune parue dans « Libération » au surlendemain des attentats parisiens du vendredi 13 novembre 2015. Y évoquant un concept de « chagrin transversal », elle faisait écho en somme aux théories d’un certain Tariq Ramadan, le Calimero de l’islam, « pour qui pleurer les morts d’ici signifierait d’évidence qu’ils comptent davantage que les morts de là-bas ». Elle en fut passablement écœurée.

Raillant décidément la cohérence du discours de J. Butler, Sabine Prokhoris nous fait observer qu’il est systématiquement articulé autour de l’opposition aliénation/subversion. Soit, assène-t-elle encore, un slogan répété en boucle qui n’aurait « d’égale que l’inconsistance de sa teneur intellectuelle ». Ce qui nous offre une ardente controverse entre deux femmes pourtant pareillement sensibles à l’œuvre de Michel Foucault, lequel en d’autres temps « pouvait dire sa répulsion pour la polémique, au motif qu’elle annule l’autre comme ‘interlocuteur possible’, et ne le rencontre pas alors comme ‘partenaire dans la recherche de la vérité’ ». Mais, certes, on n’en est plus là. Et le débat fait rage aujourd’hui entre les progressistes et les conservateurs, quand ceux-ci ne sont pas carrément qualifiés de réactionnaires.

Plus sommairement, en des mots un peu désuets, le débat opposerait en quelque sorte les gauchistes aux impérialistes. Il serait injuste, sous ce prisme, de ne point citer à cette occasion l’ouvrage à six mains qui vient de réunir trois grandes figures de la pensée critique contemporaine. Judith Butler, Ernesto Laclau et Slavoj Zizek ont contribué, par leurs essais, à renouveler la compréhension que la gauche post-marxiste pouvait avoir d’elle-même. « Cette confrontation originale, nous dit-on, tente ainsi de dessiner les voies de possibles ‘contre-hégémonies’au règne du capitalisme financier et de préciser les contours d’une ‘démocratie radicale’. » Vaste programme, aurait dit un grand Général; le plus grand assurément de sa génération.

« Au bon plaisir des « docteurs graves ». A propos de Judith Butler », Sabine Prokhoris, PUF, 254 pp., env. 17 €

  • Voir aussi :

. La réaction honteuse de Judith Butler au massacre du Bataclan :

Judith Butler à Paris, ou l’impasse du Bataclan

. Sur sa défense du voile :

; passage à retrouver ici :

V. TORANIAN, « Pour Mme de La Fayette, contre Judith Butler », Revue des Deux Mondes, 20 mars 2020.

et ici :

[Besoin de lunettes ?] – Pour France « Cancel » Culture, ce scribe aux yeux bleus est un noir africain

Les jours se suivent et se ressemblent sur France « Cancel » Culture, notre nouvelle station racialiste d’état. Après cette pastille vidéo d’une bêtise confondante sur la sculpture grecque ravalée à du suprémacisme blanc, en voici une nouvelle aujourd’hui qui vient relancer les délires africanistes de Cheikh Anta Diop sur les « anciens égyptiens noirs » :

https://www.facebook.com/franceculture/posts/10159120505948349

Je venais tout juste de dénoncer une autre imposture issue de la cervelle en surchauffe du même Anta Diop, celle sur le « Christ noir ». Il semble donc que la propagande panafricaniste soit le nouveau conformisme « intellectuel » (je mets des guillemets à ce mot, vu l’absence totale de culture et de réflexion) à la mode chez les gauchistes de France Inculture, désormais réduits à racoler grossièrement les BLM pour espérer retrouver un auditorat.

  • Que nous dit donc cette pastille vidéo ?

Il s’agit d’une apologie, sans aucun esprit critique et s’inscrivant entièrement dans la scandaleuse mouvance décoloniale, du falsificateur Cheikh Anta Diop, pseudo-historien mais authentique militant africaniste.

5-10″ : La vidéo commence par nous montrer des représentations culturelles (au cinéma) d’égyptiens anciens avec un type physique européen, tout en laissant croire qu’il s’agissait en réalité de négro-africains à la peau noire. On se garde, bien évidemment, de nous montrer des représentations égyptiennes authentiques pour illustrer ces dires. Comme par exemple le célèbre « Scribe accroupi » du Musée du Louvre (vers 2600 avant Jésus-Christ, IVe ou Ve dynastie – c’est-à-dire l’Ancien Empire, à l’aube de la civilisation égyptienne) qui, comme chacun peut le constater sur cette photo, était un noir avec des traits négroïdes (peau noire, nez épaté, lèvres charnues, cheveux crépus, etc.) :

Paris, Musée du Louvre, détail du visage du « scribe accroupi », 2600 avant Jésus-Christ. Calcaire peint et cristal de roche.

Je plaisante. Son type physique est bien évidemment celui d’un blanc – qui plus est, aux yeux BLEUS (« la face postérieure du cristal est recouverte d’une couche de matière organique qui donne à l’iris sa couleur gris-bleu »). Son visage est peint en ocre rouge, couleur conventionnelle pour les hommes dans l’art égyptien ; la peau des femmes, plus claire, étant toujours rendue en ocre jaune.

Détail: Le regard BLEU du « Scribe accroupi ». La pupille est taillée dans un cristal de roche très pur puis dépoli pour faire rayonner l’éclat de l’iris. La forme tronconique du cristal révèle une connaissance très précise de l’anatomie de l’oeil humain (photo : jfbradu)

On suppose même aujourd’hui qu’il s’agissait, non pas d’un authentique scribe, mais du portrait idéalisé, en intellectuel de haut rang, d’un fils du pharaon. C’est dire si ces premiers pharaons étaient des noirs africains fiers de l’être… De la même époque, voici la statue d’Hémiounou, l’architecte de la pyramide de Khéops (IVe dynastie)…

Statue du vizir Hémiounou découverte à Gizeh – Musée Roemer et Pelizaeus, Hildesheim

Il en va de même pour le tout aussi célèbre buste de Néfertiti (vers 1435 avant Jésus-Christ, XVIIIe Dynastie) du musée de Berlin, une africaine typique elle aussi :

Berlin, Neues Museum, Buste de Néfertiti, vers 1435 avant J.-C. Calcaire peint.

Je plaisante encore. Même en acceptant l’hypothèse que ce buste soit un faux fabriqué à l’occasion de sa découverte pour créer l’événement – ce que je crois volontiers –, il suffit de faire défiler l’intégralité des représentations des égyptiens anciens pour se faire une idée : à part la XXVe dynastie, effectivement des noirs africains d’origine nubienne (VIIIe-VIIe s. avant J.-C., donc une époque tardive), il n’y a jamais eu que des blancs de type occidental (plus exactement du type levantin) dans la civilisation et la production artistique égyptiennes. Comment peut-on un seul instant prétendre le contraire ?

On pourrait arguer toutefois que les actuels noirs de type nilotique (dont les célèbres Maasaï) n’ont pas le type dit « négroïde » (nez épaté, lèvres charnues…) et qu’ils pourraient fort bien ressembler à des égyptiens anciens à la peau noire. On pourrait même croire, à voir leur type physique, qu’ils soient directement issus de mélanges génétiques avec les peuples du Levant, qui sont les véritables égyptiens anciens (voir plus bas). Pour autant, selon la page Wikipedia qui leur est consacrée : « À la différence des autres populations locales, les peuples nilotiques possèdent très peu de gènes non africains. Les études montrent également que ces peuples sont restés longtemps isolés et ont été fortement endogamiques » – je serais donc bien incapable de conclure sur leurs liens éventuels avec les bâtisseurs de pyramides. Cela n’est en tout cas mentionné nulle part.

  • Continuons le débunkage de la vidéo de France Inculture :

À 1 mn de la vidéo, Cheikh Anta Diop mélange tout, confondant la sortie d’Afrique de l’homme moderne (60000 ans avant notre ère) et la civilisation égyptienne (environ 2500 ans avant notre ère). On voit tout de suite qu’il ne s’agit pas du tout de la même échelle de temps ! Pas un mot de France Inculture pour recadrer, bien sûr. Aujourd’hui, c’est gloubi-boulga à tous les repas.

1’30 : On victimise Anta Diop comme un grand intellectuel incompris car « subversif » – alors que ses théories sont tout simplement nulles et non avenues.

2′ : Ce qu’il dit sur l’Égypte ancienne en tant que phare de la civilisation pour l’Occident et le Proche-Orient (Perses, Grecs, Romains – il oublie au passage les Hébreux) est plutôt exact, sauf que les égyptiens en question n’étaient pas un peuple africain au sens racial où il l’entend !

2’30 : Diop se base sur Hérodote, dont le récit est pourtant truffé d’erreurs et qui n’avait pas du tout une approche « historique » au sens où en entend aujourd’hui cette discipline, pour prétendre que les égyptiens anciens étaient « noirs avec des cheveux crépus » ! Hérodote a simplement pris pour argent comptant ce que lui a raconté un prêtre du Ve siècle avant Jésus-Christ, sans que cela prouve quoi que ce soit sur les 2500 ans qui ont précédé.

2’35 : On nous laisse croire que Diop aurait trouvé des « passerelles » entre l’égyptien hiéroglyphique et la « famille des langues africaines ». FOUTAISES ! J’ai étudié l’égyptien hiéroglyphique pendant 5 ans : il s’agit d’une langue paléo-sémitique ! Jamais on ne m’a parlé de dialectes d’Afrique noire !

3′ : Diop raconte n’importe quoi sur les « leucodermes » et le « taux de mélanine ». Ses obsessions raciales relèvent clairement de la psy ; il n’y a rien de scientifique dans son discours. On nous montre à l’image un relevé (un dessin) sans aucune datation ni contexte archéologique ou iconographique.

Suit une hagiographie sans intérêt de Diop et sans la moindre mise en perspective de ses thèses racialistes. Aucun spécialiste sérieux n’est convoqué pour démentir – et pourtant, il n’en manque pas ! Il faut attendre les dernières secondes de la vidéo (à plus de 4′) pour apprendre que ses théories racialistes sont radicalement contestées, notamment par l’éminent égyptologue Jean Yoyotte.

La vidéo est signée Yann Lagarde, journaliste maison, visiblement une nullité en histoire et en égyptologie. France Inculture est décidément tombée bien bas au niveau de ses contenus « culturels ».

  • Dans l’iconographie comme sur leurs stèles, les égyptiens anciens se différenciaient pourtant clairement des ethnies africaines

Cette image parle d’elle-même : sur ce bas-relief du Nouvel Empire (Tombeau de Hohemreb, XVIIIe dynastie, XIVe s. av. J.-C.), des prisonniers de guerre nubiens (= sud de l’Égypte et Soudan actuels) réduits en esclavage sont dénombrés, probablement pour être vendus sur un marché aux esclaves. Un égyptien brandit un fouet pendant qu’un scribe enregistre les données. Leurs types ethniques sont clairement différenciés.

Bologne, Musée archéologique : Dénombrement de captifs noirs. Tombeau de Horemheb, XVIIIème dynastie, XIVème siècle av. J.-C.

Sur une stèle du règne de Sésotris III, on peut également lire cette injonction discriminatoire à l’égard des noirs :
« Frontière sud, stèle élevée en l’an VIII, sous le règne de Sésostris III, roi de Haute et de Basse-Égypte, qui vit depuis toujours et pour l’éternité. La traversée de cette frontière par terre ou par eau, en barque ou avec des troupeaux est interdite à tout noir, à la seule exception de ceux qui désirent la franchir pour vendre ou acheter dans quelque comptoir. Ces derniers seront traités de façon hospitalière, mais il est à jamais interdit à tout noir, dans tous les cas, de descendre le fleuve en barque au-delà de Heh ».
Stèle érigée par le pharaon Sésostris III ; 19e siècle avant notre ère.

  • La polémique sur la couleur des égyptiens, une propagande africaniste sciemment entretenue par France « Cancel » Culture

Depuis les fadaises de Cheikh Anta Diop, donc depuis quelques décennies maintenant, la prétendue négritude des égyptiens anciens revient régulièrement dans l’actualité. Il faut donc à chaque fois rappeler que NON, les égyptiens anciens n’étaient pas noirs !

… D’autant que l’ADN des momies a parlé ! En 2017, une étude portant sur l’ADN de 90 momies datées entre 1380 avant Jésus-Christ et 425 après (donc couvrant presque tout le Nouvel Empire jusqu’aux époques romaine et copte) a permis de démontrer scientifiquement que « leurs parents les plus proches étaient des personnes vivant aux âges du Néolithique et du Bronze dans une région connue sous le nom de Levant. Étonnamment, les momies étaient plus étroitement liées aux anciens Européens et aux Anatoliens qu’aux Égyptiens modernes » (Revue Nature, juin 2017).

Les chercheurs expliquent que ce n’est qu’à partir du XIVe siècle après Jésus-Christ que de l’ADN subsaharien s’est mélangé de manière substantielle à l’ADN de ce peuple d’origine levantine : « Les chercheurs disent qu’il y a probablement eu une montée subite d’ADN d’Afrique subsaharienne en Égypte il y a environ 700 ans« .

Le résumé de l’étude de Nature, intitulée « Les génomes des momies de l’Égypte antique suggèrent une augmentation de l’ascendance africaine subsaharienne dans les périodes post-romaines » précise bien que : « Nos analyses révèlent que les Égyptiens de l’Antiquité partageaient plus d’ascendance avec les Proche-Orientaux que les Égyptiens d’aujourd’hui, qui ont reçu un mélange subsaharien supplémentaire ces derniers temps. » Pour un bref compte-rendu en français : « Le patrimoine génétique des momies égyptiennes enfin décrypté » : « L’étude montre ainsi que l’ADN des momies analysées, datant de 1 400 avant J.C. à l’an 400, est plus proche de celui des habitants de l’Europe actuelle que de l’Egypte d’aujourd’hui ».

À quoi sert donc de continuer à colporter les salades d’Anta Diop, sinon à entretenir le racisme anti-blanc et à tenter, par tous les moyens, de mettre à bas l’histoire, la civilisation et la science occidentales ? Ce n’est pas à ce genre d’entreprise idéologique que devrait aller l’argent public !

[à suivre…]

  • Voir aussi :

. Égypte : Toutânkhamon, nouvelle victime du complotisme (Le Point, 12/04/19) : « Cela nous ferait rire si les implications n’étaient pas aussi graves. On sent qu’il existe un courant qui veut nous interdire la réflexion et la pensée, c’est très dangereux, car c’est ce qui nourrit les extrémismes. L’université commence à abdiquer, on est en train de tout aseptiser, quitte à modifier les choses au nom d’un pseudo-respect de la personne. »

. « Netflix et Cléopâtre : un choix non fondé sur la recherche historique », un article de l’ALDHHAA, Association de Lutte contre la désinformation en Histoire Histoire de l’Art et Archéologie (Academia, mai 2023).

. Sur les délires de l’africanisme militant :

. Sur la récriture de l’histoire de l’art à des fins de propagande racialiste :

[Fake Christ] – La « première image connue du Christ » (noir) est une icône post-byzantine du XVIIIe siècle !

Le nouveau racialisme BLM va vraiment se nicher où on l’attend le moins… Depuis quelques années, une peinture byzantine conservée au Musée Copte du Caire circule sur internet avec des légendes toutes plus invraisemblables les unes que les autres – par exemple ici dans la Dépêche d’Abidjan : « Fresque datant de -310 AV JC (Musée copte du Caire) on y voit le KER SESHETA (Christ) Issa qui est un négro-africain » (13/03/2018). Lol !

Depuis 2016 en effet, les partages pullulent sur Twitter, Facebook ou Pinterest (sans parler de tous les sites de propagande raciale), toujours sans la moindre vérification, ni même la moindre trace de doute – et dans une inculture artistique totale – afin de faire croire qu’il s’agirait de la plus ancienne représentation attestée du Christ : un africain à la peau noire, donc.

À l’origine de ce militantisme africaniste, on retrouve sans surprise l’historien sénégalais très controversé Cheikh Anta Diop, connu également pour avoir tenté de faire croire que les pharaons égyptiens anciens étaient des noirs africains : « Jésus-Christ est noir ». Ayant vu passer ce matin ce fake iconographique sur Facebook et ne trouvant rien en français pour le débunker d’un simple clic, j’ai pensé qu’il ne serait pas inutile de jeter les bases d’un petit point historiographique sur la question.

Que chaque peuple veuille s’approprier la physionomie, l’ascendance ou la généalogie du Christ, après tout, pourquoi pas… C’est ainsi que l’histoire des religions a toujours procédé : un peuple doit pouvoir, d’une manière ou d’une autre, s’identifier avec sa figure divine tutélaire. Que le Christ soit perçu comme un homme blanc, noir ou métis, avec des cheveux lisses, crépus, bruns ou blonds ne pose en soi aucun problème – et ce, d’autant moins que le christianisme a toujours porté un message universaliste. Par contre, j’ai un très gros problème avec la manipulation et la réécriture de l’histoire de l’art à des fins de propagande racialiste.

Voici donc le genre de légende que l’on trouve associée à cette représentation, toujours accompagnée de commentaires poussant à croire que l’on se trouverait devant un portrait copte original (Ve-VIIe siècles) du « Christ noir » :

La vraie légende est : Incrédulité de saint Thomas, icône du début du XVIIIe siècle, Musée copte du Caire (Égypte).

De quoi s’agit-il exactement ?

Comme on peut le lire dans cet article universitaire de Sherik SADEK EL GENDI, « Different Attitudes of Jesus Christ in Coptic Art », The Conference Book of the General Union of Arab Archeologists, 16 (2013), p. 209-246 (sp. p. 228), il s’agit en réalité d’une icône byzantine du début du XVIIIe siècle. Je traduis le paragraphe consacré à cette oeuvre :

« Dans l’épisode de l’Incrédulité de Thomas ornant une autre icône rare du Musée Copte du Caire, le Christ est debout sur une volée de marches, entouré de ses disciples (n°4871). Ses cheveux bruns mi-longs sont ornés d’un nimbe doré crucifère. Pieds nus, il lève la main droite pour montrer ses plaies. Sur son autre main, son flanc droit et ses pieds, d’autres blessures sont visibles. Portant barbe et moustache, Jésus est vêtu d’une tunique blanche sous un pallium [= un manteau] orange. Six disciples, dont Thomas, se tiennent à gauche de Jésus. À sa droite, cinq autres disciples sont présents, qui le désignent de leurs mains. Portant des tuniques et des pallia de différentes couleurs, ils ont les cheveux bruns ou gris, des barbes et des moustaches. Comme le premier disciple de droite, Thomas a un ruban rouge autour de son bras droit. Tous ont de petites têtes, des sourcils légèrement incurvés, de petits yeux et une petite bouche et un nez droit. La scène se déroule sous une arcade rouge-brun. À gauche et à droite de l’arrière-plan, les bâtiments sont représentés sous un ciel doré. Au-dessus des bâtiments, il est écrit: « Incrédulité de Thomas ». Sur le nimbe crucifère du Christ, on peut lire : « Celui qui est ». Datant du début du XVIIIe siècle après J.-C., l’icône est peinte sur une toile de lin fixée à un panneau ».

Dimensions : 43,9 x 59,1 x 1,8 cm.
Provenance : achetée à NICOLA KYRODOS le 26 juin 1939.
Bibliographie : V. GIRGIS, Icons from the Coptic Museum, Le Caire, 1965, p. 59, nº66, fig. 66 ; The Icons. Catalogue général du Musée Copte, par P. VAN MOORSEL, MAT. IMMERZEEL et L. LANGEN, avec la collaboration de A. SERAFEEM, Le Caire, 1991, pp. 108-109, nº 119, pl. 31/b.

Saint Thomas, vêtu d’un pallium jaune, touche de sa main droite la blessure au côté du Christ, seul moyen pour lui de croire en sa résurrection. Tout comme celle du Christ, la peau de son visage paraît très sombre.

Les premières représentations du Christ figurent-elles un homme noir ?

Bien sûr que non, et il n’est pas besoin de chercher très loin pour s’en apercevoir.

Rome, catacombe de Commodille, fin du IVe siècle : le Christ entre l’Alpha et l’Oméga.

Sur la fresque du cubiculum « des boulangers » de la catacombe de Domitille (fin du IVe siècle), le Christ qui trône entre ses disciples a les traits d’un jeune homme à la peau tout aussi claire que sur le portrait contemporain de la catacombe de Commodille, de même que sur l’ensemble de ses représentations dans les catacombes romaines.

Rome, catacombe de Domitille, cubiculum des Pistores, fin du IVe siècle: Le Christ trônant.

Sur les icônes coptes anciennes (les vraies), comme sur celle du Christ et de l’abbé Ména, provenant de Baouît au VIIIe siècle, Jésus a une peau relativement claire et un type méditerranéen (éventuellement basané ou moyen-oriental), à l’image des ethnies qui produisaient ces oeuvres :

Paris, Musée du Louvre : icône copte du Christ et de l’abbé Ména, VIIIe siècle. Encaustique et tempera sur bois de figuier.

Il est inutile de multiplier les exemples. Il est tout simplement, au vu, de l’histoire de l’art, IMPOSSIBLE de prétendre un seul instant que les premières représentations du Christ dans l’art puissent avoir fait état d’un noir africain. On se contentera de rappeler que l’iconographie du Christ, à l’origine de ses représentations, se rangeait grosso modo selon deux types de physionomies :

  • Le type dit « hellénistique » : le Christ est un jeune homme imberbe aux cheveux bouclés, de type Apollon, comme sur le sarcophage de Junius Bassus (359) :
Sarcophage de Junius Bassus, 359 : Le Christ de type hellénistique
  • Le Christ de type dit « syrien », du fait de ses occurrences au VIe siècle dans des manuscrits provenant de Syrie, tels le Codex rossanensis (Évangiles pourpres de Rossano), où il apparaît plus âgé, barbu, avec le visage émacié et des cheveux bruns mi-longs :
Rossano (Italie), Evangiles pourpres de Rossano, réalisés en Syrie ou Asie Mineure vers le milieu du VIe siècle. Le Christ (de type syrien) entrant à Jérusalem.

Mais comme on peut le voir avec l’exemple de la catacombe de Commodille ci-dessus, le type barbu était déjà présent dans la Rome de la fin du IVe siècle. Inversement, dans la Syrie du IIIe siècle, sur les fresques de Doura-Europos, on trouve la plus ancienne figuration datable du Christ (vers 232), où celui-ci apparaît jeune et imberbe (et blanc) :

Doura-Europs (Syrie), vers 232 : La Guérison du paralytique.

Quoi qu’il en soit, c’est le type physique barbu dit « syrien » qui l’emportera et sera majoritaire dans l’art byzantin puis médiéval. C’est également celui que l’on retrouve dans notre icône tardive du musée du Caire.

  • Et de toutes façons, pour mettre tout le monde d’accord, on rappellera que la plus ancienne représentation connue du Christ est le graffiti d’Alexamenos, que l’on situe entre le Ier et le IIIe siècles, et qui figure un homme crucifié avec une tête d’âne :
Rome, Musée du Palatin, graffiti (Ier-IIIe siècles) : « Alexamenos adore son dieu »

Il s’agit d’une caricature anti-chrétienne probablement réalisée par un jeune page d’origine grecque qui se moquait de la religion d’un de ses camarades de classe (tous deux étaient en formation dans l’école de pages du palais).

Conclusion sur l’icône du Caire :

  • Le type physique du Christ y est le type dit « syrien » byzantin et médiéval ; c’est-à-dire un type physique indo-européen et/ou sémitique.
  • L’édicule architecturé qui le surplombe, avec ses colonnes de porphyre surmontées de chapiteaux corinthiens dorés et sa perspective maladroite ressortissent de l’art byzantin tardif influencé par l’art de la Renaissance – le premier art chrétien copte (Ve-VIIe siècles) ayant pour sa part renoncé à la perspective.
  • Le lieu de production de l’icône est inconnu, mais il pourrait d’agir d’une icône gréco-russe.
  • Le brunissement des visages du Christ et des apôtres de gauche (mais pas de ceux de droite) est un phénomène fréquent habituellement dû à la fumée des cierges, l’oxydation des pigments métalliques ou le vieillissement des huiles. Il n’atteste en rien d’un Christ de type négroïde.
  • Il est habituel que la physionomie du Christ s’adapte aux régions et aux peuples qui produisent ses représentations. On ne peut évidemment en tirer aucune espèce de conclusion quant à la physionomie réelle du Christ, surtout quand on essaie de faire passer une œuvre du XVIIIe siècle pour un portrait du IVe siècle après, voire même avant Jésus-Christ (comme dans la Dépêche d’Abidjan) ! Que des gens puissent prendre au sérieux de telles divagations (un portrait de Jésus-Christ réalisé 300 ans avant Jésus-Christ lui-même !) est aussi décourageant qu’alarmant quant au niveau de réflexion de ceux qui propagent de telles énormités.

Conclusion plus générale :

  • Il est d’autant plus aberrant de se lancer dans des récupérations identitaires et de vouloir assigner une couleur de peau au Christ qu’il n’a jamais été démontré qu’il ait eu la moindre existence historique – même le « Maître de Justice » des Esséniens, qui pouvait fournir un proto-Jésus historique (mis à mort 60 ans avant J.-C.) est aujourd’hui remis en question.
  • Le christianisme est un syncrétisme religieux tardo-antique qui mêle des influences égyptiennes, gnostiques, hébraïques, grecques et hellénistiques et dont le corpus de textes (le Nouveau Testament) n’a été définitivement fixé puis diffusé largement que sous l’empereur Théodose au début du Ve siècle. Auparavant, c’était une secte comme une autre et des dizaines d’évangiles, tout plus légendaires les uns que les autres (devenus par la suite les Apocryphes), pullulaient autour de la Méditerranée. Rechercher la véritable couleur de peau de Jésus au milieu de tout cela n’a donc aucun sens – sinon faire flamber les confits raciaux, ce qui est, on l’a bien compris, l’agenda à peine dissimulé derrière ce militantisme.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

. Sur Cheikh Anta Diop et les « anciens africains noirs » :

[Real Life] – La domination féminine

Au fil des jours, je me propose de lister dans cet article les occurrences de la domination féminine, notamment dans les secteurs d’activité professionnelle ou dans la justice. L’objectif étant de démontrer que la complainte féministe victimaire tourne en réalité à vide.

Le monde de l’édition : un empire ultra féminisé

Comme cet intéressant article permet de s’en rendre compte, le monde de l’édition est devenu majoritairement féminin : 70% des éditeurs sont des femmes, pour un lectorat essentiellement féminin également : « Édition : l’empire des femmes » (L’Express, 03/03/20). L’article est à lire en intégralité ici.

Édition française : on n’est même pas surpris de retrouver en tête de liste la pleurnicheuse en chef Vanessa Spingora, incarnation même de la domination féministe victimaire.

L’école et l’université : conçues par et pour les femmes

Déjà en 2017 :

  • 44,4 % des diplômés supérieurs à bac + 2 sont des hommes.
  • 43,2 % des étudiants à l’université sont des hommes.
  • Les hommes représentent 47 % des effectifs du BAC général, contre 62 % pour les CAP, BEP et équivalents.
  • 85,6 % de réussite des garçons à comparer avec 90,1 % de réussite pour les filles au baccalauréat.
  • 6,2 % en faveur des filles, c’est l’écart entre les notes attribuées aux garçons et aux filles à performance égale en mathématiques en 6ème.
  • 84,4 % des élèves punis sont des garçons.

    (Liste complète des privilèges féminins avec les sources Insee à retrouver par exemple ici)

Les cadres de la fonction publique sont majoritairement des femmes

  • Selon le rapport de l’Insee 2017 (page 36), « le taux de féminisation varie fortement selon les catégories. Les jeunes femmes représentent ainsi 62 % des cadres hiérarchiques dans la fonction publique, 69 % parmi les professeurs et professions scientifiques, 62 % dans les professions de l’information des arts et des spectacles mais 46 % des encadrants parmi les cadres administratifs et commerciaux d’entreprise et seulement 22 % des ingénieurs et cadres techniques d’entreprise. Mais plus encore que parmi l’ensemble des cadres, les femmes encadrantes travaillent massivement dans la fonction publique : en 2013, près de 37 % d’entre elles y travaillent contre 15 % pour les hommes (respectivement 26 % et 14 % en 2001). »
  • En 2019, selon l’Insee toujours, « les deux catégories socioprofessionnelles affichant la part de femmes la plus élevée sont les professeurs et professions scientifiques (55 %) et les cadres de la fonction publique (50 %). À un niveau plus fin, « les professions les plus féminisées sont les professeurs de l’enseignement secondaire général et technique (60%), les médecins et pharmaciens salariés (59%) et les cadres spécialistes des fonctions administratives et financières (58%) » explique l’étude de l’Insee.
  • Le schéma qui suit illustre les récriminations féministes, venant essentiellement de femmes déjà favorisées sur le marché de l’emploi. Globalement, on les retrouve dans les professions intermédiaires, cadres moyens et supérieurs :

C’est une chose dont Camille Paglia parle également : « Le féminisme de deuxième vague s’est mis à privilégier les plaintes et préoccupations des femmes de carrière de la classe moyenne supérieure qui convoitent le statut enviable et les récompenses matérielles d’un système économique construit par et pour les hommes ». [Camille Paglia, Femmes libres, hommes libres, Laval (Qc), 2019, p. 318].

Les femmes qui, dans le monde du travail, occupent la majorité des postes dans le tertiaire (ceux où il n’y a pas à se salir les mains ou à ruiner sa condition physique), laissant les « sales boulots » (égoutier, éboueurs, équarisseurs…) aux hommes, en veulent encore plus : elles ont l’oeil braqué sur la poignée de très hauts revenus qui leurs échappent encore mais ignorent volontairement, et même méprisent, la majorité silencieuse des hommes dont les emplois peu valorisés leur permettent pourtant de vivre confortablement – par exemple ces laveurs de vitres qui leur permettent de contempler la ville tout en récriminant, leur tasse de thé à la main, dans leurs réunions féministes…

C’est aussi ce qui ressort du Gender Pay Gap (les différences de salaire H/F) : les seules RÉELLES différences qui subsistent se situent tout en haut de l’échelle des revenus. Ceci s’explique surtout parce que les femmes ne savent pas négocier comme les hommes (elles sont moins combatives) et parce que leur personnalité et leurs choix de vie les poussent à privilégier d’autres formes de vie professionnelle :

[à suivre…]

  • Sur le même sujet :

« Non, l’Occident n’est pas irrémédiablement sexiste », Le Point, 21/11/20 (article pour abonnés : me demander une copie si intéressé)

[Festival de connes] – Les César 21 et les pompeuses cornichonnes

* J’ai fait une exception à mes principes et j’ai féminisé les « pompeux cornichons » de Noël Godin. J’aurais pu aussi écrire « festival de con.NE.s », seul emploi de l’inclusive que je m’autorise :

… mais je vais me contenter d’une discrète allusion à César et Pompée, aux nichons de l’héroïne de la soirée et à tous ces cornichons culturels qui nous pompent l’air.

Je suis en tout cas toujours aussi étonnée, pour ne pas dire agacée, de découvrir à quel point mes descriptions du néo-féminisme sont systématiquement mises en oeuvre et illustrées, avec une régularité de métronome, par celles-là même que je visais. J’eusse pourtant préféré que cette réalité n’existât point, que tous ces tableaux consternants de la féministe d’aujourd’hui ne soient que de mauvais rêves ou des inquiétudes sans fondement. Hélas, trois fois hélas.

César 2021 : le festival de connes bat son plein

À quelques exceptions près, dont la majestueuse Fanny Ardant qui a su prendre le contrepied de l’armada de pleureuses subventionnées en robe Vuitton à plusieurs milliers d’€, quand celle-ci a déclaré : « C’est une joie de fêter les acteurs, de célébrer les hommes, leur dire qu’ils sont beaux, qu’ils sont braves, qu’on rêve de les connaître (…) Qu’on désire les revoir. Et que… on les aime… on les admire. Et que vivre sans eux ne serait pas tout à fait vivre », la cérémonie 2021 a été le pénible et attendu défilé de néo-féministes et de gauchistes « culturels » avec leurs postures rebellocrates et leurs blagues téléphonées plus affligeantes les unes que les autres.

D’autres ayant déjà brillamment commenté leurs célébrations de l’agresseur Adama Traoré (mais quand c’est un racisé, ce n’est pas du viol, voyons), leurs citations d’Hitler destinées à Polanski (Vincent Dedienne et son « césar de l’abjection »), leurs soutiens à Michel Zecler ou à Dieudonné, l’insulte à Nathalie Baye traitée de merde et j’en passe, je vais surtout revenir sur le spectacle offert par Corinne Masiero.

Masiero, c’est cette actrice de second rang connue pour avoir vécu de ses charmes dans sa jeunesse avant de se recycler dans une série TV dont j’ignore tout et surtout, de militer pour l’extrême gauche.

Elle est donc une synthèse parfaite de la féministe gauchiste et raciste sur le retour et de l’actrice-bobo pleure-misère qui, ayant compris que le 7e Art (le vrai) ne se risquerait pas de sitôt à lui servir de grands rôles, a fait le calcul, comme nombre de starlettes fatiguées, d’épouser la cause féministe, voiture-balai bien connue du cinéma féminin international. Elle est l’illustration même de ce que j’écrivais dans mon article sur le « cinéma des féministes » : le meilleur rôle pour une actrice sans personnalité et sans classe, c’est de nous la jouer néo-féministe revendicative, c’est-à-dire de servir urbi et orbi sa pleurnicherie victimaire, une fois que le « patriarcat » – dont elle a en général plus que largement profité – ne la laisse plus lui faire les poches aussi facilement :

On croirait que Corinne Masiero est allée puiser son inspiration directement dans mon bréviaire de la néo-féministe en débine, ce catalogue de névroses et de revendications en carton pour bourgeoises occidentales désoeuvrées. Ou qu’elle a plagié les photos des « règles du dégoût », ces mises en scène déjà éculées mais toujours efficaces pour impressionner le chaland :

Elle incarne tellement le « féminisme trash et la haine de la beauté » que j’aurais pu écrire cet article rien que pour elle :

Quant au petit sac d’excréments promené par cette control freak revêche de Marina Foïs, tout est là :

Dans ce catalogue César 21 des postures féministo-régressives à base de pipi-caca-prout, elles ont juste oublié le pipi, semble-t-il. On notera également l’absence du clito, mais celle-ci pourrait s’expliquer par la prise en compte, il est vrai tout récente, du fait qu’aujourd’hui certaines femmes n’ont pas de clitoris mais un pénis et qu’il serait particulièrement malvenu de les offenser :

8 mars 2021

On relèvera par ailleurs une contradiction chez notre peau de fesse nationale : elle a pris soin de ne pas trop s’épiler la chatte (juste un ticket de métro) mais elle s’est quand même épilé les aisselles : bon, alors, c’est quoi cette demi-soumission au patriarcat ? Il fallait venir en poils et assumer ! Quand on milite pour la mort de l’érotisme et qu’on essaie de rivaliser avec un flacon de bromure pour être certaine de passer l’envie de baiser même à un bonobo en rut, on va jusqu’au bout de sa logique !

On pourrait bien sûr se demander en quoi le « combat pour l’égalité » serait défendu et l’image de la femme valorisée par ce triste spectacle ; en quoi des sacs de crotte en guise de sac à main, des tampax sanguinolants aux oreilles, des prouts et des bite-couilles-merde à tous les coins de phrases donneraient envie de défendre un sexe qui se présente hypocritement comme faible et opprimé mais qui vient de démontrer que Jean-Marie Bigard, en comparaison, c’était Pierre de Ronsard (l’humour en plus car lui au moins, il arrive à être drôle, ce qui n’est jamais le cas des féministes) :

Ce que l’on finit surtout par comprendre ici, c’est que la mascarade féministe n’a plus tellement d’autres fondements que la névrose personnelle, la haine de soi, l’immaturité sous toutes ses formes, la paranoïa et les postures régressives.

Mais pourquoi jeter ainsi la laideur féminine à la face du monde ?

Au-delà du contexte convenu et répétitif (« gneu gneu, je m’exhibe parce qu’on nous subventionne pas assez, ouin ouin »), le geste lui-même, associé ici au combat ridicule contre la pseudo-précarité menstruelle, nous renseigne aussi et surtout sur l’état psychologique de ces femmes. Quand Sébastien Thiéry venu aux Molières en 2015 dénoncer, nu lui aussi, la précarité de ses semblables, il était classe (et même sexy) :

Sébastien Thiéry, Cérémonie des Molières, 2015, avec la ministre Fleur Pellerin

Six ans plus tard, le gag est un peu essoufflé, alors elles vont prétendre que la nudité trash, c’est pour « libérer la femme des diktats de la beauté et du patriarcat », gna gna gna… Sauf que c’est faux. Déjà pour commencer, le « patriarcat » n’existe pas, il n’existe rien d’autre que la longue marche, souvent accidentée, de la civilisation humaine, portée et voulue conjointement par les deux sexes – car en période d’insécurité, seul le « patriarcat » pouvait permettre aux femmes de rester en vie. Aucune gynocratie faisant fi de la combativité des hommes ou de leur « art de la guerre » n’a jamais perduré, ja-mais. Aujourd’hui encore, face à Daesh, aucune société féministe ou matriarcale ne tiendrait deux secondes sans les bonnes vieilles recettes masculines : l’armée, la défense stratégique, l’ingénierie, le maniement des armes sur les terrains d’opérations militaires, le sang qui coule – et cette fois, pas le faux sang des règles de la comédie féministe ! –, etc.

Ensuite, le désir de beauté est un invariant chez les deux sexes, une aspiration du cerveau profond. Nos gènes ne nous ont pas programmés pour être attirés par la crasse, la décomposition, les remugles, la laideur, l’urine ou même le sang des règles, que l’on associe inconsciemment à l’impureté. Aucune femme ne renonce volontairement à être attrayante, aucun homme hétérosexuel ne se détourne spontanément de l’appel érotique d’une femme. Les féministes livrent comme toujours un combat perdu d’avance ; combat qui, en vérité, dissimule bien mal leur profond désespoir – car je suis de plus en plus convaincue que ce néo-féminisme n’est qu’une expression de la dépression féminine.

L’enrôlement dans les falbalas féministes de toutes ces quinquas dépressives, ce baroud d’honneur consistant à jeter agressivement à la figure de ceux qui n’ont rien demandé leur corps vieillissant et désérotisé, cela révèle surtout qu’elles ont fait connaissance avec l’horloge biologique, avec Chronos, avec le temps… Or Saturne n’est jamais tellement l’ami de la féministe écervelée, en règle générale. L’actrice féministe est l’archétype de la femme qui a perdu le seul capital sur lequel elle avait misé, sa jeunesse et/ou sa beauté, sans anticiper que son pouvoir s’amenuiserait en même temps que sa fraîcheur ; ce qui la rend toujours très amère. Le réveil est forcément douloureux quand on réalise qu’on a perdu la bataille de la compétition sexuelle sans avoir véritablement de plan de rechange – manque d’anticipation qui est dans les faits la principale marque de fabrique féministe, voir : [Échec et mat] – Les féministes et le coup d’après.

Nihilisme et désespoir, les deux mamelles du féminisme anti-maternel

Je le dis souvent, le néo-féminisme est fondamentalement une idéologie de femmes jeunes, inexpérimentées ou restées immatures qui s’imaginent, à l’heure où elles ont tous les pouvoirs, qu’elles pourront se comporter toute leur vie comme des impératrices, avec des hommes et une société à leurs pieds. Ivre de suprématie, leur féminisme triomphant se paie le luxe de cracher sans relâche sur tout ce qui jusque-là protégeait la femme vieillissante : la si décriée institution du mariage, par exemple, ou bien le rôle sociétal des femmes à la tête de leur maisonnée, sans parler de la maternité, des enfants… Passé 50 ans, dans les sociétés « traditionnelles », la mère de famille est toujours puissante et respectée, quoi que prétendent les féministes occidentales à qui il ne reste souvent que leurs yeux pour pleurer, l’âge venu – je suis convaincue qu’aucune de ces mères « old school » ne voudrait échanger sa place avec Miss Masiero. La question m’a effleurée un instant de savoir comment réagiraient les enfants de Masiero devant ce pitoyable spectacle… Mais comme je le soupçonnais, c’est une féministe radicale anti-gosses (elle-même est incapable de prononcer le mot « enfants », elle parle uniquement de « gosses »: « Pour rien au monde, je ne ferais un gosse »). Ceci explique cela… Elle prétend qu’elle ne veut pas avoir d’enfants dans ce monde, sans comprendre que ce monde est aussi ce qu’il est à cause des gens comme elle (et c’est bien ce qui désespère ceux qui justement ont des enfants). On rapprochera aussi ces postures de la sortie de Marina Foïs à Nathalie Baye : « Donc vous êtes une mère de… ». Cracher sur la maternité est encore et toujours le seul motto de toutes ces femmes en délicatesse avec la féminité et la santé mentale.

Je me demande aussi ce que pensent les jeunes musulmanes de France quand elles voient ce spectacle, si ça ne leur donnerait pas par hasard une furieuse envie de défendre encore plus fort le patriarcat islamique… Quand elles voient que la féministe libérée d’aujourd’hui, au même âge que leurs mères, à travers le modèle d’une artiste de second rang, n’a d’autre « créativité » que d’imposer la vue de ses bourrelets et de ses chairs affaissées au monde entier, peuvent-elles réellement croire que c’est ça, la libération de la femme occidentale qu’on essaie de leur vendre ?

Le féminisme régressif vieillit mal

Peau d’âne (versions 1970 et 2021)

Je ne suis pas en train de dire qu’il faut renvoyer les mauvaises actrices aux fourneaux, loin s’en faut ! Je rappelle juste que certaines comédiennes ont quelque chose de plus que d’autres – et ce n’est pas que le physique ! Car celles-là ont su gérer le fameux mur : elles s’appellent Nathalie Baye, Fanny Ardant, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert… elles sont même nombreuses, si nombreuses que je ne saurais toutes les citer. Et incidemment, elles ne se vautrent pas dans le néo-féminisme victimaire, elles… Leur capital-beauté naturelle résiste parfois mieux au temps, c’est un fait, mais il se trouve surtout qu’ayant une personnalité et un talent véritables, elles n’ont pas besoin de se perdre dans ces pleurnicheries et récriminations féministes à tiroirs. Ce ne sont pas Catherine Deneuve ou Brigitte Bardot qui, à l’âge de la ménopause, se seraient barbouillées de faux sang pour nous jouer le sketch de la « précarité menstruelle » aux César… Rien que ce détail montre d’ailleurs que la néofem est bien restée une adolescente incapable de s’inscrire dans le temps long de la vie d’une femme.

En bref, si les féministes étaient un peu moins « cancel culture », elles se souviendraient des petites fables morales de La Fontaine : « La cigale, ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue lorsque la bise fut venue », etc. Corinne Masiero n’est peut-être plus très bankable, tout simplement, alors, au nom de toutes les actrices féministes de son âge, celles qui n’ont plus rien à perdre parce qu’elles n’ont plus rien en magasin, elle jette en pâture son corps sans charme, encore enlaidi par le faux sang et ces inscriptions de vieille punk décatie, fautes d’orthographe comprises (« Rend l’art », franchement… Pas de « s », et prononcer le mot « art », lol, j’aurais plutôt parlé de « lard », moi…). On comprend aussi que le « no future » inscrit sur son ventre est surtout pour elles, ces féministes no-kids qui ont mal calculé et se retrouvent gros jean comme devant passée la cinquantaine.

Des féministes de la Mairie de Paris avaient demandé en 2018 le retrait de cette pub Aubade

Ce féminisme trash qui cultive la haine de la beauté et la haine de soi en croyant éradiquer le « male gaze » (le regard masculin désirant) livre un combat dans lequel peu de femmes équilibrées peuvent réellement se retrouver. Vouloir exclure l’image de la femme du champ de la séduction, de l’esthétique, de toute forme d’art autre que les pires productions de l’art contemporain (avec ses impératifs ultra-conformistes de transgression, de laideur, de culte du vomi, etc.), est un petit jeu qui plait beaucoup à la « gauche culturelle » (ou « inculturelle »), certes, mais à elle seule. Et son champ se rétrécit de jour en jour : les César 2021 ont connu le pire flop d’audience de toute leur histoire. Ils ont beau avoir tout misé sur le buzz médiatique de leurs provocations, le résultat sera le même : le 7e Art s’est fait cracher dessus l’autre soir et les français sont désormais plus nombreux que jamais à rêver de les voir tous disparaître. Beaucoup ne sont pas à la veille d’acheter un ticket pour retourner s’assoir dans une salle obscure (surtout pour se farcir un de leurs navets moralisateurs à base de féminisme, gauchisme, racialisme, lesbianisme à toutes les sauces et autres niaiseries sans cesse recyclées). Adieu, les fossoyeurs !

La guerre du néo-féminisme aux femmes

Ces tendances vues aux César sont probablement aussi à mettre en lien avec l’émergence d’une nouvelle ligne chez les néo-féministes, une ligne qui, après voir déclaré la guerre à la masculinité, la déclare désormais ouvertement à la féminité. Car le néo-féminisme n’aime ni les femmes ni la féminité ; il ne veut d’ailleurs même plus prononcer le mot « femme » : une femme est aujourd’hui seulement une « personne qui menstrue ». Un professeur de genre au Canada s’est faite attaquer récemment parce qu’elle avait prononcé en cours les mots « homme » et « femme » ! On se souvient également de ce genre d’affiches pour un week-end néo-féministe l’automne dernier : du gras, des poils, du muscle, des looks hommasses. Exit toute forme de féminin ou de féminité, des concepts en passe de devenir définitivement tabous :

J’avais évoqué cet événement dans cet article : [Désespoir féministe] – Incelles et vénères, les néofems nous font visiter leur enfer.  Il fait assez peu de doutes pour moi que sur le fond, toutes ces tendances s’inscrivent dans la même ligne désespérée.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

. Sur Catherine Deneuve :

[« Féminité toxique » ?] – Harcèlement scolaire : la part des filles

La tragédie qui fait l’actualité ces jours-ci, le meurtre prémédité de la petite Alisha, 14 ans, par un couple de jeunes barbares (un garçon dont on a vu la malheureuse mère à la TV et une fille dont on protège soigneusement l’identité), 15 ans tous les deux, jette une lumière crue sur le harcèlement scolaire et la part qu’y prennent les filles. Mais avec, comme toujours, un traitement différencié : on glose à n’en plus finir sur la toxicité des garçons, tout en prenant soin de balayer sous le tapis celle des filles. C’est le cas d’Anne-Liz Deba, brillante jeune femme qui parle très bien du harcèlement qu’elle a subi, mais qui curieusement, ne mentionne le sexe de ses harceleurs que pour parler d’un groupe de garçons en 3e. Son harcèlement a cependant commencé en 6e, puis s’est poursuivi en 5e, puis en 4e, etc., mais il ne s’agissait toujours que de « personnes » : à aucun moment, l’intervieweuse de BFMTV ne lui demande non plus de préciser le sexe de ses harceleurs. J’ai trouvé cela un peu curieux. Il est vrai que, au lendemain de la Journée de la Pleurnicherie Universelle, cela aurait fait un peu tache, après avoir été bien obligés d’ouvrir les journaux du 8 mars par les aveux du scandaleux mensonge de la collégienne qui a abouti à la décapitation de Samuel Paty, de poursuivre dès le lendemain en examinant l’implication d’une fille dans l’assassinat d’une autre fille ou sur la part féminine, non négligeable, du harcèlement scolaire.

Les filles sont aussi des harceleuses

Je vais commencer par mon témoignage personnel, puisqu’il se trouve qu’en classe de 5e (j’avais 11 ans), j’ai eu à subir des violences de ce type. Tout était parti d’une broutille sur le chemin du retour de l’école lorsqu’une fille, plus âgée que moi et inconnue (elle devait être dans une classe supérieure et de toutes façons, je ne connaissais personne, étant arrivée quelques mois plus tôt dans cette ville où mon père s’était fait muter pour un an) ; cette fille, donc, m’avait provoquée en me demandant de porter son cartable. J’avais refusé. Il s’en est alors suivi une traque qui a duré des semaines : au retour du collège et alors que je devais emprunter des sentiers de traverse dans un quartier en construction pour rentrer chez moi, elles me tombaient dessus en bande et nous nous battions à coups de poings, de pieds et de cheveux arrachés. Une fois, elles m’ont même capturée et entraînée dans un terrain vague, une sorte de no man’s land où elles m’ont bandé les yeux et attachée à une carcasse de landau. Je les entendais glousser et s’activer, puis j’ai senti une énorme brûlure sur mon visage : elles y faisaient couler de la cire fondue au moyen d’une bougie – on notera le raffinement, tout féminin, du supplice. Elles ont continué à rire puis sont parties en courant, me laissant me dépêtrer seule du landau et rentrer chez moi. C’est un souvenir brûlant et je n’ai aucun besoin d’une Muriel Salmona pour le faire remonter de ma mémoire. Bon, je m’en suis remise (j’ai quand même redoublé ma 5e ; je m’étais laissée couler en classe, pour diverses raisons, alors que j’étais jusque là une plutôt bonne élève) et peut-être en ai-je gardé la conviction, encore inconsciente à l’époque, que la « sororité » était une bonne blague – pour ne pas dire un tas de merde (je conchie vigoureusement ce concept, comme je l’écris régulièrement sur ce site).

De fait, mon histoire de harcèlement est tout à fait classique, puisqu’elle coche les cases les plus caractéristiques du genre : enfant isolé qui vient d’arriver dans un nouveau collège, petit côté intello, âge de 10-11 ans et surtout, du côté adverse, profil de la « cheftaine de bande », récurrent dans les témoignages.

Des années plus tard, j’ai vu mes propres enfants, une fille et un garçon, subir eux aussi des actes de harcèlement et de moqueries, tous deux vers l’âge de 10 ans ; actes impliquant aussi essentiellement des filles. Il va de soi que les garçons harcèlent aussi et je ne doute pas que ce soit un comportement partagé à égalité par les deux sexes – avec peut-être même une prévalence féminine, mais on ne le saura jamais, car on peut compter sur les féministes pour minimiser et occulter l’implication des filles… quand ce n’est pas la retourner complètement et prétendre que si elles sont harceleuses, c’est forcément de la faute des garçons ou du « patriarcat ». C’est faux, mon seul témoignage démontrant le contraire : il n’y a jamais eu le moindre garçon dans cette bande de pisseuses et je doute, vu leur niveau de violence, qu’elles les craignaient particulièrement. Il semble assez récurrent de toutes façons que les filles harcèlent majoritairement des filles et les garçons des garçons, le harcèlement scolaire étant une forme assez primitive de compétition intra-sexuelle. Je précise également que je n’en ai jamais parlé à mes parents et que mes propres enfants ne m’ont jamais raconté eux-mêmes ce qu’ils avaient vécu. Je sais donc à quel point il peut être difficile d’en parler à ses ascendants.

Comme le montre cette fiche sur la forme plus contemporaine de cyber-harcèlement, la parité y est également respectée : les victimes sont autant des hommes que des femmes, tous âges confondus (49% des victimes de cyber-harcèlement sont des hommes, 51% sont des femmes).

La réalité du harcèlement féminin

Le sujet du harcèlement féminin est évoqué au détour d’un paragraphe dans cet article, « Différences entre les sexes : Darwin avait raison » (Le Point, 12 juin 2019) et j’espère que c’est un sujet qui sera amené à être exploré plus avant, malgré la doxa féministe victimaire : « Autre exemple de différence marquée : les troubles mentaux comme la dépression et l’anxiété, qui touchent en moyenne deux fois plus les femmes que les hommes. Les travaux analysés par Archer révèlent un lien avec l’importance accrue que les relations sociales revêtent pour les femmes. À l’adolescence, la dépression est aussi corrélée à l’agression indirecte (ragots, médisances, ostracisation), dont font davantage usage (et sont davantage victimes) les femmes ». J’avais vu passer il y a un an ou deux ans un article d’un journal canadien sur ce phénomène du harcèlement féminin, mais impossible de le retrouver (si quelqu’un le connaît, merci de me le signaler 😉 ).

« Quand c’est une fille qui harcèle une autre fille, c’est forcément qu’elle est victime du patriarcat » (ben voyons)

C’est pourtant l’angle souvent retenu pour relater ces affaires : « En primaire, j’ai frappé une fille de mon école pendant un an », se souvient Emma, qui travaille aujourd’hui dans la haute couture. « Je l’injuriais, je la bousculais, je lui donnais des claques. Elle était toute petite, elle avait de l’argent, des fringues de marque. Cela a suffit pour faire d’elle mon défouloir ».  Et l’article de tout mettre quand même sur le dos du père d’Emma: « Son père est parti, la laissant seule avec sa mère et son grand frère. Les temps sont durs : l’argent manque, la maman, souvent absente, travaille beaucoup, et Emma s’enfonce dans la dépression, sans que personne ne s’en aperçoive. » Ben oui, une fille ne peut pas être foncièrement méchante, sa nature étant le bien par définition. Sauf que ce n’est pas aussi simple que cela.

Une autre fille témoigne avec honnêteté que son comportement de harceleuse était seulement lié à sa personnalité dominante et très sûre d’elle : « Je chantonnais aussi à tue-tête au milieu de la cour un chant raciste à l’intention de mon camarade Mohammed… En CM2, j’ai pris le soin de voler l’amoureux de ma meilleure amie. Pour passer le temps, je liguais mes copines les unes contre les autres. (…) J’ai aussi, pour le plaisir, giflé si fort Louis, un amoureux, que ses lunettes en sont tombées de son nez en pleine classe. Là, l’enseignante m’avait remise à ma place. Toutes ces choses, je les ai faites juste pour le fun. Harceler était mon hobby. Et même quand une amie m’a dit qu’une de mes cibles pleurait la nuit à cause de mes remarques, je n’ai pas changé de comportement ». Le « patriarcat » a bon dos…

Autre exemple, dans cet article : « Ma fille est accusée de harcèlement scolaire », où l’on a affaire à une famille parfaitement équilibrée, avec la présence d’un père. La gamine harceleuse, 10 ans, explique : « J’avais l’impression que Marie allait me voler Suzanne, alors j’ai pensé que le plus simple c’était de l’éloigner de la bande. » Marie termine à l’hôpital, complètement détruite pour de banales histoires de jalousie et de possessivité, comme c’est hélas fréquent chez les filles. Filles que l’on retrouve encore dans l’exemple tragique relaté par la mère : « À la télé, les reportages passent en boucle avec le témoignage poignant de cette mère qui a créé une association parce que sa fille Margot s’est pendue après avoir été moquée pendant des mois dans son école par sa rivale, à la tête d’une bande de trois harceleuses. » 

Et c’est en effet une réalité bien connue, y compris des tribunaux : « Harcèlement scolaire : « Elles lui ont écrit qu’elles allaient la tuer », et de fait, les deux collégiennes de 11 ans sont mises en examen : « tout s’est passé dans l’enceinte d’un collège mosellan, dans une classe de sixième, à l’intérieur d’un groupe de filles qui n’a pas accepté l’arrivée d’une élève qu’elles ne connaissaient pas ». Tout simplement. Les témoignages de harcèlement féminin ont beau être légion sur internet (« Enjoy Phoenix : ses harceleuses refusent de s’excuser » ; « La réponse parfaite d’une petite fille à ses harceleuses »; « Harcelée au collège, Élisa, 15 ans, souffre d’anorexie : « J’ai failli y passer »: « Mes amies, qui n’étaient en fait pas mes amies, passaient leur temps à me dire que j’avais un physique disgracieux, que j’étais grosse, que je ne trouverais jamais de petit copain », raconte la jeune fille », etc., malgré tout, rares sont ceux qui osent vraiment travailler le sujet.

À ma grande surprise, MadMoiZelle livre un article plutôt objectif sur le sujet, ses auteurs n’ayant pu trouver, malgré tous leurs efforts, le moindre angle pour blâmer le patriarcat : « Harcèlement scolaire : parole aux ‘harceleuses' » (elles ont quand même mis des guillemets à « harceleuses », tant c’est une réalité difficile à accepter pour elles). Mais la neutralité de l’article est d’autant plus appréciable que cette production « scientifique » (« Harceleurs et harcelés : des expressions du mal-être différentes », 2016) fait pour sa part une conclusion nettement plus polluée par les études de genre et qui a va à l’opposé de leurs propres chiffres. Alors que ceux-ci montrent que les garçons sont davantage victimes de harcèlement que les filles, ils concluent quand même que ce sont ces dernières qu’il faut davantage protéger, même quand elles sont harceleuses… Il y a donc encore du boulot…

[à suivre…]

  • Voir aussi :

=> Sur les nouvelles formes de harcèlement – notamment le cyber-harcèlement sur les réseaux sociaux –, une fiche d’infirmation à lire et diffuser : Le cyber-harcèlement : le prolongement du harcèlement scolaire (8/11/20)

=> Un guide complet de comportement en ligne destiné à une population particulièrement visée par le cyber-harcèlement : celle qui est porteuse du Trouble du Spectre Autistique (TSA), et notamment les Asperger, souvent désarmés face à la manipulation et la méchanceté : Troubles du spectre autistique : guide de sécurité en ligne (09/07/21)

. Peggy Sastre – Conflans, Argenteuil : deux cas de « féminité toxique » (Le Point, 12/03/21)

[Victimes professionnelles] – Les féministes et la « charge mentale »

On croyait avoir entendu toutes les jérémiades possibles et imaginables au sujet de la dernière oppression imaginaire à la mode chez les néoféministes, la « charge mentale »… mais France Culture vient encore de repousser les limites. Alors que dans la vraie vie, les hommes font le ménage depuis longtemps – j’en connais beaucoup, tout autour de moi, qui l’ont toujours fait, et bien fait, y compris jusqu’à l’obsession, – et qu’un très grand nombre s’y est mis plus récemment, au point que même Le Monde leur consacre enfin un article objectif : « Ils nettoient, repassent, étendent le linge : de plus en plus d’hommes donnent un coup de balai aux stéréotypes » (29/01/21), les hystériques de service sur France Culture s’étouffent et hurlent à qui mieux mieux au « patriarcat et au paternalisme », ne pouvant supporter un seul instant de devoir renoncer à leur meilleur sketch de pleurnicheuses professionnelles. À ce niveau de bêtise et de mauvaise foi, on devrait avoir le droit de parler de paranoïa et de bouffées délirantes : dans ce billet bouffi de ridicule, la « philosophe » de France Cul nous explique que les hommes « transcendent » le ménage « en expérience paternaliste au nom d’un bouleversement du patriarcat, gneu gneu gneu » (ce qu’on comprend surtout, c’est que l’idéologie féministe finit par être pathogène pour le cerveau). 

Mais qu’en est-il réellement de cette fameuse « charge mentale » dont les pleureuses subventionnées nous rebattent en continu les oreilles depuis 2017 ?

La « charge mentale », c’est le temps et l’énergie (l’investissement personnel) que les femmes consacrent à la « tenue du foyer », c’est-à-dire au soin des enfants et au ménage – avec les préoccupations afférentes. Et les féministes se sentent, comme à leur habitude, lésées, puisque leur conception de l’égalité ne peut s’entendre que dans l’indifférenciation des sexes : toute perspective de différences ou pire encore, de complémentarité des sexes, les rend complètement folles :

(citation tirée de cette interview)

Il était évidemment à prévoir qu’en tant que féministes égotiques et haineuses, y compris de tout ce qui se rapporte à leur propre progéniture, elles allaient en faire des cacas nerveux – dès qu’il faut se préoccuper d’autre chose que de son nombril, la féministe hurle et répand ses habituels torrents de larmes et de plaintes. Elle va alors faire une fixation sur les corvées ménagères et harceler son homme pour qu’ils fasse tout ou presque à sa place, transformant sa vie de couple ou de famille en un enfer de récriminations où chaque geste sera épié, décortiqué, pesé, soupesé, contrôlé, comparé, critiqué, où la mesquinerie le disputera sans relâche à l’acrimonie – pour s’étonner ensuite de se retrouver, ou de rester, célibataire. Derrière la « charge mentale », on retrouve aussi l’obsession féministe de transformer les hommes en femmes, puisque c’est exclusivement depuis le point de vue de leur propre nombril (ou de leur vagin) qu’elles envisagent l’humanité dans son ensemble. Avant de recenser toutes les incohérences de ces récriminations, demandons-nous d’abord pourquoi les femmes font globalement un tel foin du ménage, et pourquoi elles s’en soucient depuis toujours davantage que les hommes.

. Darwinisme et « charge mentale »

Comme toujours, c’est Peggy Sastre qui en parle le mieux, dans son livre Comment l’amour empoisonne les femmes, Paris, 2018, ou dans cet article en ligne, « 30 000 ans de charge mentale : et après ? », Brain Magazine (08/03/18) : « Ce rapport sexuellement différencié au ménage peut se résumer ainsi : les femmes nettoient pour que la maison reste propre, les hommes pour qu’elle arrête d’être sale. Quand l’enfant paraît, il y a un creusement de ce fossé comportemental entre hommes et femmes. Les raisons scientifiques, c’est que les femmes ont plus intérêt à protéger leur foyer, d’un point de vue hygiénique. Comme ce sont elles qui portent les enfants, ce sont elles qui ont le plus à craindre la saleté et les pathogènes. Elles ont été sélectionnées par l’évolution pour accorder une attention plus forte à ceux-ci que les hommes ». Elle ajoute cependant : « Il y a tout un spectre de comportements entre les deux pôles masculins et féminins, ce n’est pas du tout binaire. Il y a des hommes qui aiment beaucoup faire le ménage, des femmes qui détestent cela. Mais d’un point de vue global, les femmes ont beaucoup plus à craindre le jambon moisi dans le frigo que les hommes. »

À ces différences de comportement, il y a naturellement une cause biologique, hormonale : « Ce qu’on observe dans toutes les études scientifiques sur ce sujet, c’est effectivement que les femmes sont plus fortement dégoutées, par exemple par les excréments, les vers ou la morve. Cette plus forte proportion au dégoût est modulée par une hormone féminine : la progestérone. » Et quand l’enfant paraît, « il y a une division du travail qui se fait assez spontanément. » Schématiquement, les hommes vont chercher l’argent et les femmes se consacrent aux enfants et ce, dans tous les milieux et quelque soit le niveau d’éducation ; c’est quelque chose d’universel qui échappe aux injonctions sociétales.

Peggy Sastre rappelle également que paradoxalement, ce sont les hommes qui effectuent les métiers les plus sales : « Si les femmes sont, relativement aux hommes, plus sensibles à la saleté quotidienne, elles s’éloignent cependant de la saleté « à risque ». Quand les risques supplantent les bénéfices du nettoyage individuel, elles s’en extraient. C’est pour cela qu’on voit que les métiers liés à l’hygiène et qui sont très risqués au niveau pathogénique – comme les égoutiers, les métiers dans les stations d’épuration, les éboueurs – sont des métiers très majoritairement effectués par des hommes. » Inversement, et comme attendu, les femmes sont toujours attirées par les professions en lien avec le care ; c’est le fameux « paradoxe norvégien » qui démontre que plus les femmes sont libres de choisir leur orientation, plus elles choisissent des professions féminines stéréotypées, en rapport avec leur biologie.

En résumé et comme toujours, les féministes sont aveugles au pouvoir de la biologie et de leurs propres hormones, ne réalisant jamais que, même en faisant du féminisme radical, elles ne sont que le jouet de leurs influx hormonaux.

  • Charge mentale et control freaks

La « charge mentale » illustre aussi la tentation féministe de l’hypercontrôle à l’égard des hommes. Dans cet article, « Moi, les hommes, je les aime », la sociologue Thérèse Hargot avait évoqué cet aspect, soulignant deux points principaux :

  1. Les hommes savent résister et être libres, sans être esclaves de leur besoin de reconnaissance : « Prenons par exemple ce que l’on nomme souvent l’« égoïsme masculin » qui s’évalue désormais au travers d’une notion sociologique imposée par les féministes : « la charge mentale », ce « poids psychologique » que représente l’ensemble des tâches domestiques et éducatives, reposant principalement sur les femmes. J’aime les hommes parce qu’ils sont capables de dire « J’ai pas envie », et de ne pas le faire. D’abord, c’est vrai, ça m’a révoltée. « Moi non plus, j’ai pas envie de faire les machines, les repas, les courses. On s’en fiche de nos envies, tu entends ça ? On doit le faire, c’est tout. Et il faut bien que quelqu’un s’y colle ! », ai-je pu si souvent crier. Jusqu’au jour où j’ai compris la raison de mon énervement : ils s’autorisent ce que je ne m’étais jamais autorisé à faire, m’écouter, vivre mes envies. Quitte à dépérir intérieurement, quitte à m’épuiser littéralement. Imaginer ce que les autres attendaient de moi, imaginer ce qui leur ferait plaisir, imaginer ce qu’il serait bien moralement de faire et m’y conformer, pour tout ça, j’excellais. Dans les faits, j’attendais toujours un « merci », un « tu es formidable » et de mes enfants, un « tu es une super maman ». Je me pensais généreuse, dans le don de moi-même, « femme-courage », « femme-dévouée », « femme-aimante », alors que j’étais totalement centrée sur ma quête de reconnaissance, mon besoin de validation : « Dites-le que je suis quelqu’un d’aimable ! », parce que dans le fond, la seule à en douter, c’était moi. « Si tu changes, si tu t’investis davantage dans les tâches ménagères, si tu me remercies et si tu reconnais tout ce que je fais pour nous, alors moi j’irai mieux », penser cela était mon erreur. »

    Il s’agit là du « surinvestissement domestique et sentimental » dont parle Peggy Sastre dans Comment l’amour empoisonne les femmes. On peut parler aussi du perfectionnisme des femmes et de leur plus grande difficulté à gérer leur temps (ce sont encore les hormones qui sont en jeu, avec la chronobiologie) : « Charge mentale : « Le perfectionnisme domestique étouffe les femmes » (Le Figaro, 07/02/18). Cet article rappelle aussi que la charge mentale est de nos jours autant partagée par les hommes que par les femmes, mais que ces derniers ne passent pas leur vie à s’en plaindre.

    Il faut rappeler également la difficulté qu’ont la plupart des femmes à déléguer les tâches ménagères, peut-être parce que c’est en elles de faire ces choses plus soigneusement. Même moi qui ne suis vraiment pas une obsessionnelle de la chose, je suis obligée de repasser derrière mon mari quand il étend le linge, puisqu’il le pose en gros paquets tous chiffonnés sur l’étendoir à linge – mais cela m’a toujours fait rire, il n’y a vraiment pas de quoi en faire un cake ! Il faut relever ici le côté très anxieux de beaucoup de femmes et comprendre que ces histoires de « charge mentale » ont souvent à voir avec la psy, la dépression et l’anxiété, l’autre visage du féminisme.

2. Elle relève ensuite un second point, crucial à mes yeux : le problème est typiquement féminin, car il réside dans le profil largement partagé de « control freak » : « Vivre avec un homme à l’état d’esprit différent du mien m’a permis de comprendre que le changement, c’est à moi de l’opérer. C’est à moi d’arrêter de culpabiliser, à moi de lâcher-prise, à moi d’accepter l’imperfection, à moi de me rassurer quant au fait que je suis aimable. En vérité, la « charge mentale », c’est une création de l’esprit dont souffrent les femmes « control freak », angoissées par l’idée de mal faire, ne supportant pas que les choses soient faites autrement qu’elles les avaient pensées, empêtrées dans leur besoin de réassurance narcissique empêchant, de ce fait, à l’homme de s’investir à part égale dans le foyer. Ce n’est pas une création d’un patriarcat, le problème n’est pas chez les hommes, il est à résoudre chez les femmes. »

Et en effet, le néo-féminisme est très clairement une affaire de control freaks, c’est-à-dire de femmes hypercontrôlantes, d’hégémoniques en quête de domination. Ce trait psychologique se retrouve dans tous les domaines qu’elles entendent régenter, en particulier dans leur volonté obsessionnelle de « rééduquer » les hommes ou, comme elles disent aujourd’hui, de les « éveiller » (le wokisme). Si elles pouvaient diriger en matrones ou en mères supérieures des camps de rééducation pour les hommes, elles se précipiteraient pour le faire :

Personnellement, je mets ces visées rééducationnelles sur le compte d’un désir de maternité refoulé et de ce fait projeté sur tous les hommes, que ces néofem en mal d’enfants considèrent comme des êtres immatures ayant besoin de leurs lumières éducatives. Ou comme leurs chiens, qui sait ? Les chiens sont, selon les éthologues, des petits loups domestiques ayant conservé à vie des caractères de louveteaux ou de bébés ; c’est ce que l’on appelle la pédomorphose, c’est-à-dire « la rétention à l’âge adulte de traits typiquement juvéniles ». Ce qui expliquerait le côté « petit animal mignon » et attendrissant des chiens et possiblement la propension qu’ont les femmes à « bébéfier » et materner ces derniers (ce n’est pas une critique, je suis comme ça aussi avec le mien). Et qui sait, pour les féministes, les hommes également ? Les néofem sont idéologiquement anti-maternité et oeuvrent consciencieusement, consciemment ou inconsciemment, au déclin démographique de tous les pays où le féminisme est dominant. Il ne serait alors pas si étonnant de les voir reporter leur manque de maternage et leurs rêves refoulés d’éducatrices sur leurs compagnons à deux comme à quatre pattes.

Il faut ajouter à cela le pénible côté maniaque, obsessionnel et dépressif de certaines femmes en manière de ménage, confinant souvent aux troubles anxieux voire aux TOC. Si en plus la femme est féministe, j’imagine l’horreur pour le pauvre mari !

  • Paradoxe féministe : les femmes (et les féministes) préfèrent les machos

Le cinéma des féministes sur le partage obligatoire des tâches ménagères relève en réalité d’une forme de dissonance cognitive assez récurrente chez elles. Car dans les faits, elles méprisent et fuient les hommes qui font le ménage ou qui voudraient tenir le poste d’homme au foyer. L’exemple qui suit est tout à fait emblématique :

Parce que dans la vraie vie, ça se passe comme ça, y compris dans les banlieues et chez les fans de PNL (dont je suis au passage moi aussi ! )

Dans la vraie vie, les femmes continuent à attendre d’un homme qu’il apporte des ressources au foyer et que son ambition aille bien au-delà du ménage. En réalité, ce que veulent les féministes, c’est le beurre et l’argent du beurre. Elles veulent un homme qui fasse tout : travailler à l’extérieur, les élever socialement, leur rapporter de l’argent ET faire les courses et s’occuper des enfants. En gros, elles veulent juste être des petites princesses avec un homme à leur service complet (air connu…).

De plus, dans les faits, les femmes, y compris les féministes, restent prioritairement attirées par les machos et les « pervers narcissiques » – pour des raisons biologiques et culturelles que j’ai abordées dans d’autres articles (« [Des souris et des hommes] – Féministes et « pervers narcissiques » : l’amour sorcier » et « Féministes et pervers narcissiques, les liaisons dangereuses« ). Et il s’agit généralement d’hommes qui ne font pas beaucoup le ménage ! Seraient-ils, comment dire… plus sexy ?

Confirmation de ce que j’écris : « Je suis féministe mais j’aime avoir des rapports sexuels avec un macho, pourquoi ? » (Europe 1, 05/02/21)

  • Paradoxe féministe (suite) : plus les hommes sont de corvée ménagère et plus les couples explosent !

Eh oui ! Plus les femmes cassent les couilles de leur mec pour qu’il fasse le ménage et plus elles risquent de voir leur mariage partir en sucette. C’est ce qu’a fait ressortir une vaste étude norvégienne intitulée « L’égalité à la maison » et relayée dans cet article : « Plus un homme aide à la maison, plus il risque le divorce » (Sud-Ouest, 27/09/12). L’étude a en effet montré que « plus les tâches ménagères étaient réparties équitablement dans un couple, plus les risques de divorce étaient élevés«  ! Contre-intuitif, n’est-il pas ?

Les auteurs de l’étude n’osant pas – politiquement correct exige – explorer trop profondément le lien de causalité entre les deux faits, ils se contentent de mettre sur le compte de la « modernité » de ces couples le fait qu’ils soient moins stables. On peut tout de même conclure que les couples répondant le plus aux critères féministes sont des ménages davantage voués à l’échec pour un ensemble de causes dont le partage des tâches ménagères ne serait qu’un aspect. On peut en déduire facilement que la féministe est tellement casse-couille dans tous les domaines de la vie de couple que peu d’hommes peuvent y survivre bien longtemps. Le féminisme est de toutes façons un facteur de célibat assez facile à repérer, même si aucun sociologue (étant quasiment tous des féministes de gauche) n’ose publier de recherches sur le sujet – on ne trouve sur le net que des témoignages de féministes dans le déni (« Chuis féministe radicale, célib et malheureuse, mais ça n’a rien à voir avec mon féminisme, hein ! »).

Le chercheur norvégien reconnait tout de même une causalité « dans les marges » entre divorce et répartition « égalitaire » des tâches : « On peut plus facilement se chamailler si on a les mêmes rôles et si on a le sentiment que l’autre ne fait pas sa part » – et c’est précisément ce qui se passe avec les féministes et leur comptes d’apothicaires dans tous les domaines – car la féministe confond toujours les relations H/F avec un contrat de travail, un exercice comptable ou un acte notarié. Elle passe donc sa vie à calculer, comparer, compter et recompter, se plaindre et récriminer, invoquant sans fin la « charge mentale » et le « patriarcat » tout puissant.

L’étude conclut que si dans sept couples sur dix, c’est la femme qui effectue le plus de tâches ménagères, « elles se satisfont globalement de cette situation et que leur niveau de bonheur en général est très proche de celui des femmes de couples dits « modernes ». » Eh oui, la clé du bonheur conjugal n’est donc pas dans le partage imposé des tâches ménagères… Qui l’eût cru ?

Comme le font aussi remarquer les hommes, non seulement « la femme ne voit pas le travail qui est fait, elle ne voit que ce qui n’est pas fait », mais la plupart des tâches effectuées par les hommes ne sont jamais considérées comme des tâches… Les pneus crevés, le bricolage, la plomberie, vidanger le siphon, tout ces travaux masculins sont systématiquement ignorés et méprisés. Les femmes se focalisent exclusivement sur le partage des tâches ménagères sans jamais proposer leur aide pour les gros travaux – puisque la seule chose qui les intéresse est d’imposer leur imperium sur les hommes et de les transformer en femmes, leur unique critère du juste et du bien.

On peut encore déduire de tout ce qui précède que la « charge mentale » et les récriminations qui l’accompagnent servent régulièrement de prétextes tout trouvés pour accabler un homme qu’on a de toutes façons décidé de quitter – comme dit le proverbe, « quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage ». Avec cet argument imparable, les femmes trouveront facilement toutes les tares possibles et imaginables à leur compagnon.

  • Le progrès technique qui a soulagé les femmes des VRAIES corvées ménagères est exclusivement le fait des hommes

C’est l’aspect le plus ridicule de ces récriminations. Plus les corvées ménagères se sont réduites comme peau de chagrin, plus les progrès techniques ont délivré les femmes de la charge domestique et plus les féministes hurlent à l’oppression. Comme je l’écrivais dans « La glossolalie féministe ou le syndrome du hamster », la féministe du XXIe siècle n’a toujours pas remarqué que le monde avait changé et qu’elle ne vivait plus dans les années 1950. C’est fini, le temps des lavandières où les femmes allaient toutes au lavoir une fois le printemps venu, agenouillées pendant des heures dans des cales de paille et de bois, leur battoir à la main, tapant des journées entières sur les draps de la ferme qui attendaient depuis l’hiver d’être lavés ! Ma grand-mère a connu ça dans la campagne bretonne. Les femmes ne s’en plaignaient même pas, d’ailleurs, elles adoraient ces journées de retrouvailles, à bavarder toute la journée entre copines et voisines. Les ingénieurs qui ont mis au point la machine à laver le linge ont en réalité bien plus fait pour la condition féminine que trois générations de féministes ! Mais aujourd’hui madame tape sa crise parce que c’est son tour de mettre le linge dans le tambour et d’appuyer sur le bouton : je maintiens que c’est juste totalement ridicule !

Les féministes sont systématiquement aveugles à tout ce qu’elles doivent aux hommes. Elles oublient évidemment que leur libération sexuelle, elles la doivent aussi à un homme, celui qui a inventé la pilule en 1956, Gregory Pincus. La vérité, c’est que sans tous ces hommes, les féministes auraient beaucoup moins de temps pour pleurnicher H24 contre le patriarcat. C’est ce qu’écrivait Camille Paglia : « Nous pourrions faire un catalogue épique des réalisations masculines, que ce soit les rues pavées, les installations sanitaires, les machines à laver ou encore les lunettes de vue, les antibiotiques et les couches jetables.(…) Si la civilisation avait été laissée aux mains des femmes, nous habiterions encore des huttes de paille. (…) Il est hypocrite pour les féministes et les intellectuels de jouir des plaisirs et des commodités du capitalisme tout en les dénigrant. (…) Rendez à César son dû. » (in Introduction à Personas Sexuelles, Laval : Hermann, 2017, p. 113-114)

Petit clin d’oeil amusant, on notera que même le marketing pro-femme récent, à travers la campagne de lutte conte le cancer du sein « Thinkpink » (2020), n’hésite pas à recourir aux vieux stéréotype de la femme qui fait la lessive, en associant la couleur rose, la femme et le lave-linge. Les féministes radicales se sont encore étouffées, moi j’ai juste souri.

Campagne Whirlpool / Thinkpink (2020). Lave-linges vendus aux enchères contre le cancer du sein
  • En conclusion : la « charge mentale », c’est surtout une bonne occasion de pleurnicher à vie et de se victimiser pour ne pas disparaître

Car que resterait-il aux féministes contemporaines qui vivent dans le confort grâce aux progrès techniques masculins (l’ingénierie à laquelle elles la doivent étant toujours essentiellement masculine, pour des raisons qui tiennent au cerveau masculin, ne leur en déplaise), si elles n’inventaient pas sans cesse de nouvelles raisons de se victimiser ? Quand les hommes inventent des progrès techniques pour soulager les femmes des corvées ménagères, les féministes s’inventent en retour des oppressions imaginaires pour les remercier.

On conclura sur l’inanité totale de cette « charge mentale », dans la mesure où le célibat étant en augmentation chez les deux sexes (grâce, en partie, à la guerre des sexes promue par le néoféminisme), le partage des tâches se pose donc de moins en moins. Mais plus un problème est microscopique et plus les féministes en font des caisses. C’est la définition même du néoféminisme : s’inventer des oppressions en cascade pour ne surtout pas disparaître.

  • Une citation de Michel Houellebecq pour finir :

« J’ai jamais pu encadrer les féministes… reprit Christiane, alors qu’ils étaient à mi-pente. Ces salopes n’arrêtaient pas de parler de vaisselle et de partage des tâches ; elles étaient littéralement obsédées par la vaisselle. Parfois elles prononçaient quelques mots sur la cuisine ou les aspirateurs ; mais leur grand sujet de conversation, c’était la vaisselle. En quelques années elles réussissaient à transformer les mecs de leur entourage en névrosés impuissants et grincheux. A partir de ce moment – c’était absolument systématique – elles commençaient à éprouver la nostalgie de la virilité. Au bout du compte, elles plaquaient leurs mecs pour se faire sauter par des machos latins à la con. J’ai toujours été frappée par l’attirance des intellectuelles pour les voyous, les brutes et les cons. Bref, elles s’en tapaient deux ou trois, parfois plus pour les plus baisables, puis elles se faisaient faire un gosse et se mettaient à préparer des confitures maison avec les fiches cuisine Marie-Claire. J’ai vu le même scénario se reproduire, des dizaines de fois. »
Michel Houellebecq, Les Particules élémentaires, Paris, 1998.

  • … Et n’oublions pas que :
  • Voir aussi :

[La paille et la poutre] – Éliane Viennot, le féminisme et la misogynie

Éliane Viennot entend donner des leçons de morale féministe aux femmes qui résistent à ses injonctions victimaires, allant jusqu’à les traiter de « femmes misogynes ». Revenons un instant sur ce mauvais procès et voyons qui est la plus misogyne des deux.

Je fais référence ici à sa tribune parue le 12 mars 2020 dans Libération, « Les femmes misogynes sont déprimantes, mais elles ne sont pas nos ennemies », écrite en réaction aux femmes qui avaient critiqué le cirque ridicule d’Adèle Haenel aux Césars 2020. Précisons d’emblée que personnellement, je n’ai pas de problème à être l’ennemie d’Éliane Viennot et que je me contrefiche de son absolution ou de son pardon. Quand je dis « ennemie », c’est sur le plan intellectuel et non pas personnel, cela va de soi,  puisqu’il s’agit exclusivement d’un combat d’idées, parfaitement licite, n’en déplaise à tous les tenants gauchistes de la censure qui ne supportent pas que l’on puisse penser différemment d’eux (je ne suis pas près d’oublier les paroles de cet imbécile de Lagasnerie sur France Inter : « J’assume totalement le fait qu’il faut reproduire un certain nombre de censures en vérité dans l’espace public pour rétablir un espace où les opinions justes prennent le pouvoir sur les opinions injustes »). Bref.

Éliane Viennot confond évidemment « femme critiquant les délires du féminisme » avec « misogyne » – une faiblesse intellectuelle tristement partagée dans le monde du féminisme universitaire, que j’avais déjà abordée dans cet article : « La femme antiféministe, épine dans le pied des féministes ».

Éliane Viennot incarne à la perfection ce « chœur des vierges en treillis » que la géniale Annie Le Brun moquait déjà en 1978, ce troupeau de brebis parties mener leur combat d’opérette contre leur fantasme favori : « seule la domination masculine est au centre du combat », gna gna gna. La « domination masculine », cette imposture bourdieusienne qui n’existe que dans la tête d’É. V. et qui n’est dans les faits rien d’autre que ce qui lui permet de vivre grassement aux frais de la collectivité tout en racontant à peu près n’importe quoi : 

[Idéologie de la domination] – La supercherie du « patriarcat »

L’habituelle phraséologie victimaire est convoquée dans la tribune, depuis Polanski qui fait partie du « groupe des prédateurs » jusqu’à « l’empressement à faire allégeance » aux « dominants », en passant par la  « solidarité des oppresseurs », la « règle du masculin qui l’emporte sur le féminin » et autres balivernes téléphonées.

E. V., tout comme sa collègue, la grande intellectuelle féministe Camelia Jordana, n’a jamais digéré la fameuse « Tribune des 100 ».  Elle s’en prend donc à ses signataires, de même qu’à Natacha Polony et aux avocates qui ont dénoncé l’impossibilité de porter une autre parole (voir : « Marie Dosé : « La libération de cette parole est en train de confisquer les autres », France Inter, 9/03/20). Elle est aussi toute fière de nous apprendre qu’elle a consacré un développement aux « errements des femmes ‘éclairées’» de l’époque des Lumières.

Suit une explosion de colère assortie de chantage et de menaces : « Car c’est bien cela qui est révoltant. La haine de soi « de base », celle des femmes qu’on croise au boulot ou dans des cercles proches, on arrive parfois à la supporter. Celle des diplômées, celle des « arrivées », celle des émancipées qui crachent sur les héroïnes d’aujourd’hui, on n’y arrive pas. On se dit qu’elles devraient savoir, elles, que leurs positions, leurs diplômes, leur droit à s’exprimer, elles les doivent à d’autres femmes : à Christine de Pizan, à Marie de Gournay, à Olympe de Gouges, à Hubertine Auclert, à Simone de Beauvoir, à toutes celles et aux quelques ceux qui ont lutté pendant des siècles pour que les femmes puissent concourir pour les bonnes places, exprimer leurs talents, dire leur mot. On se dit qu’elles devraient être reconnaissantes, continuer la lutte, passer le relais, puisque l’égalité est encore loin. Ou fermer leur gueule, simplement. »

Bien. Je suis justement une femme émancipée, diplômée, « éclairée », etc., qui se reconnaît dans l’héritage des Lumières (et même beaucoup plus qu’elle et ses camarades néo-féministes qui conspuent l’universalisme H24). Mais je ne le dois pas plus à Olympe de Gouges ou Simone de Beauvoir qu’aux hommes qui ont contribué non seulement aux Lumières, mais à la construction de l’humanisme depuis la Renaissance et même bien avant ! Car c’est toute la civilisation occidentale judéo-chrétienne qui a porté l’égalité des sexes – on peut même remonter jusqu’à saint Paul, un fieffé misogyne pourtant, qui mettait les sexes sur un pied d’égalité dans la vie chrétienne : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme » (Galates 3, 28). C’est aussi sur cette culture et sur ces textes que l’égalité des sexes s’est frayée un chemin jusqu’aux Temps Modernes !

Les femmes ne se sont pas dressées courageusement contre des hommes qui voulaient les maintenir ou les mettre en esclavage : ce sont ces derniers qui les ont invitées à les rejoindre dans leurs cercles au fur et à mesure que les avancées techniques, économiques et intellectuelles de la civilisation le permettaient, tout simplement !  Et c’est là toute l’histoire de l’Occident. Même dans cet article qui voudrait démontrer le contraire, « La longue marche des femmes de France vers l’émancipation », Scarlett Beauvalet-Boutouyrie est bien obligée de révéler en creux que la situation de la femme n’a pas toujours été la soumission et l’esclavage que prétendent les féministes – car les faits, eux, ne mentent pas (je fais le compte-rendu de cet article, et du ridicule dossier de l’Obs dans lequel il s’insère, ici). 

Après nous avoir intimé de « fermer notre gueule », la tribune bascule dans l’habituel délire névrotique féministe : « Aussi en vue soient-elles, ces femmes ne sont que des femmes. C’est-à-dire des victimes du patriarcat. » « Que » des femmes et qui plus est, « des « victimes de patriarcat » ! Comment peut-on être plus rabaissant, plus misérabiliste et plus ridicule ? C’est donc cela que l’université française enseigne aujourd’hui ? Quelle honte, quelle déchéance que ce victimisme pleurnichard juste bon à traiter toute femme de victime des hommes. Comment peut-on se dire intellectuelle et tenir des propos aussi stupides ? Cela ne peut que conforter tous ceux qui sont convaincus que l’entrée des femmes dans le monde du travail a fait partout baisser le niveau, baisser les salaires et à terme détruit les institutions. L’université est en train d’en payer le prix. Elle est désormais désertée par les forces vives de la jeunesse qui préfèrent payer des écoles de commerce privées parfois hors de prix plutôt que d’être exposés à cet enseignement officiel  de la misandrie – cette crétinisation des esprits, comme disait très justement Annie Le Brun.

La conclusion est amusante : « Oui, ces femmes-là sont misogynes, puisqu’elles n’hésitent pas à charger leurs semblables ». Eh bien, si c’est ça la définition de la misogynie, É. V. est elle-même misogyne, puisque c’est précisément ce qu’elle vient de faire, charger ses semblables qui ont l’outrecuidance de ne pas penser comme elle… Elle va sans doute venir ensuite nous bassiner avec sa « sororité », ce concept niais tout droit sorti des sectes.

Ce qu’elle dit juste après ne me concerne pas, n’étant pas féministe : « Et non, quoi qu’elles en disent, elles ne sont pas féministes, car le féminisme consiste à s’attaquer à la domination masculine et à ceux qui travaillent à la maintenir à flot. » Lol ! Puis elle continue à délirer, comme si toute femme était nécessairement victime des hommes ou du pseudo-patriarcat, ou encore trop bête pour se rendre compte qu’elle se tirerait dans le pied : « De telles femmes, tant que le patriarcat n’aura pas été aboli, les féministes en trouveront sur leur route – puisqu’elles (et ils) font reculer les dominants, effrayant celles (et parfois ceux) qui n’ont pas compris où sont leurs intérêts. » Et encore et toujours le ouin-ouin sur les « dominants », les « machos »… Il n’y a pas à dire, ça vole haut, la réflexion dans le monde des études de genre…

Elle se pense entourée de guerrières « talentueuses, brillantes, courageuses » ; moi je vois surtout des parasites universitaires lobotomisé(e)s au conformisme affligeant, ne produisant plus que de l’écume. Comme l’écrivait rudement Camille Paglia : « Les grandes chercheuses (…) ont été formées par la discipline intellectuelle de la tradition masculine classique, et non pas par le sentimentalisme fadasse d’une indulgente sororité de pleure-misère, de laquelle n’a encore émergé aucun livre de premier ordre. Chaque année, les féministes fournissent de plus en plus de preuves pour soutenir la vieille accusation disant que les femmes ne peuvent ni penser ni écrire ».
[Camille Paglia, Femmes libres, hommes libres, Laval (Qc), 2019, p. 106].

[à suivre…]

  • Sur l’accusation bien pratique de misogynie, voir aussi :

  • Sur Simone de Beauvoir, tout aussi misogyne que féministe :
  • Pour une réfutation magistrale des thèses néoféministes d’Eliane Viennot :

Grinshpun-Szlamowicz: « La masculinisation de la langue française est une thèse farfelue ». Dans leur nouvelle revue, les linguistes Yana Grinshpun et Jean Szlamowicz critiquent les fondements théoriques de l’écriture inclusive.

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