L’exploitation féministe des violences conjugales

Les violences conjugales sont l’arme absolue du féminisme victimaire, l’argument-massue censé mettre fin à toute argumentation et toute velléité d’analyse rationnelle. À chaque femme morte sous les coups d’un homme, les féministes déroulent leurs lamentations/accusations/revendications pécuniaires, toujours sur le même schéma binaire : femme victime (toute femme)/homme bourreau (tout homme).

  • La réalité des chiffres et des homicides : ils sont en baisse
Les chiffres sont en baisse régulière.

. Les homicides dont les victimes sont des femmes sont en réalité en baisse constante (moins 25% depuis 10 ans) – mais il ne faut surtout pas le dire :

https://www.youtube.com/watch?v=rRxu0rQLtgw

. Battage éhonté sur les violences conjugales pendant le confinement (printemps 2020) : 

Mais où sont donc passées les violences conjugales liées au confinement?

« Féminicides » en 2020 : le tour de passe-passe sur les chiffres

Si le terme « féminicide » est une invention sémantique qui ne recouvre aucune réalité – puisqu’il s’agit à proprement parler d’homicides (voir plus bas), les homicides en question sont même une réalité alternative. Contrairement à la propagande permanente comme quoi le confinement aurait aggravé le danger pour les femmes, les véritables chiffres nous apprennent que ceux-ci ont en fait diminué en 2020, affichant même une baisse de 33% :

2020 : le nombre de « féminicides » à un plus bas historique

  • Il est impossible de travailler sur le sujet en dehors de l’approche féministe idéologique. Car celle-ci va :

« – Entraver des publications : faire obstruction à la publication de données qui contredisent l’axiome féministe, par exemple en refusant de financer des études de victimisation des hommes, ou des études basées sur l’idée que les violences conjugales ne sont pas spécifiquement liées au genre.
– Harceler, menacer et sanctionner les chercheurs qui produisent des preuves empiriques contraires à l’axiome féministe. » (Source Wikipedia)

. Les approches non victimaires qui montrent que les études féministes sont biaisées et font volontairement des amalgames sont ignorées :

Hervé LE BRAS et Marcela IACUB, « Homo mulieri lupus ? À propos d’une enquête sur les violences envers les femmes », dans Les Temps Modernes, n°623, 2003, p. 112-134.

Élisabeth BADINTER, « La vérité sur les violences conjugales », L’Express (20 juin 2005)

  • Impasse sur les morts masculines (hommes tués par des hommes), beaucoup plus nombreuses (sans commune mesure) :

La violence létale est très majoritairement d’origine masculine, mais les victimes de cette violence sont prioritairement les hommes eux-mêmes. Les hommes sont physiquement plus violents que les femmes, c’est une donnée biologique et évolutive qu’il faut savoir regarder en face pour ne pas se tromper sur les attitudes à tenir. Les féministes qui s’imaginent que leur idéologie constructiviste est plus forte que la testostérone se prendront toujours le réel en pleine figure.

. Partout dans le monde, les premières victimes de la violence sont très largement les hommes. Les femmes ne représentent qu’un très petit pourcentage des homicides. Pour autant, les féministes ignorent volontairement le malheur des hommes et laissent clairement entendre que pour elles, la vie d’un homme ne vaut rien (hypothèse de la « jetabilité masculine ») : « La vie d’un homme vaut-elle moins que celle d’une femme ? » (Le Point, juillet 2019)

C’est moins que les femmes et on est loin de la parité en termes de morts violentes directes. Pour autant, ces simples faits infirment l’approche exclusivement sexiste et misandre des féministes. Les violences de couple sont un domaine de la violence qui implique les deux sexes. La violence verbale et psychologique féminine est une constante.

Un tiers des victimes de violences physiques dans le couple sont des hommes.

20% des hommes sont officiellement victimes de violences conjugales selon une étude citée par une vidéo mise en ligne par BHU, un chiffre largement sous-estimé en raison du tabou concernant les hommes et de leurs difficultés à se confier et à être crus. « Les études internationales démontrent qu’une femme sur quatre subit une forme de violence conjugale, mais aussi qu’un homme sur cinq vit une expérience similaire. Certaines études affirment même qu’il y a très peu de différence entre les sexes » : Un homme sur cinq est victime de violence conjugale (Le Vif, 12/01/17)

En Angleterre, une campagne de sensibilisation rappelle justement que 40% des victimes de violences conjugales sont des hommes : Violences conjugales : une vidéo virale pour défendre les hommes battus (L’Obs, 30/05/14)

  • Impasse totale sur les violences psychologiques et non létales des femmes dans le couple, en réalité plus nombreuses qu’en sens inverse. Les femmes sont au quotidien plus agressives que les hommes dans le couple. On trouvera un état de la question dans cet article :

Les hommes battus et la violence conjugale féminine

Que les violences conjugales soient très souvent bidirectionnelles est une chose ignorée, comme le rappelle ce chercheur dans cet article : « Sébastien Dupont : Distinguer les violences faites aux femmes pour mieux les combattre » :

« On évoque rarement le fait que plus de la moitié (57.9%) des situations de violences conjugales sont bidirectionnelles (les deux partenaires font usage de la violence)[6]. Cette configuration met souvent à mal les professionnels médico-sociaux, notamment lorsque les deux partenaires souhaitent rester ensemble. Lorsque les mesures de protection ont été prises et que les protagonistes reconnaissent leurs difficultés, une prise en charge conjointe, en thérapie de couple, peut s’avérer pertinente et mener à des résultats notables[7][8]. Pourtant, la thérapie de couple reste dramatiquement peu développée et professionnalisée en France. « 

  • Faire croire que c’est par misogynie que les hommes tuent des femmes, alors que pas du tout

Le concept de féminicide essaie de faire croire que c’est par misogynie que les hommes tuent leur compagne, alors que pas du tout. Ces hommes ne tuent pas leur partenaire parce que c’est UNE femme, mais parce que c’est LEUR femme. C’est un crime de la relation, pas un crime misogyne. D’ailleurs l’agresseur peut être une femme et la victime un homme.  Devrait-on parler dans ce cas de crime misandre ou d’androcide ?

Cf. Peggy Sastre, « La qualification du crime », Le Point, 13/09/19 : « Le terme de meurtre ou d’homicide conjugal a été largement remplacé par celui de féminicide, qui met l’accent sur le sexe et le genre des victimes, comme s’il s’agissait de la raison de leur mort tragique. Ce n’est pas le cas. Si les victimes des violences conjugales sont majoritairement des femmes, ces violences touchent aussi des hommes et surviennent dans des couples de même sexe, selon une fréquence au moins équivalente (et, selon certaines études, supérieure) aux couples hétérosexuels. Les femmes tuées par un homme dans notre pays et de par le monde ne le sont pas parce qu’elles sont des femmes. Elles sont mortes parce qu’elles étaient épouse, ou compagne, convoitée sans envie réciproque de « faire couple », etc. Ce n’est donc pas leur identité ou leur nature qui a fait d’elles des victimes, mais leur statut. »

  • Black-out total sur l’origine ethnique des agresseurs : aucune statistique. Seuls les profils d’agresseurs blancs occidentaux de type Bertrand Cantat sont montés en épingle
  • Impasse sur les violences conjugales proportionnellement plus élevées dans les couples homos : 

Le tabou de la violence conjugale chez les couples homosexuels

L’emprise psychologique est pratiquée à égalité par les deux sexes. Les pervers narcissiques (PN) sont aussi bien des hommes que des femmes, puisqu’il s’agit à la base d’une forme d’immaturité psychique devenue un mode de fonctionnement et une structure de la personnalité à vie (ce sont des adultes qui conserveront à vie le quotient émotionnel d’un enfant de 2 ans).  Les hommes victimes ont toujours beaucoup de mal à verbaliser ce qui leur arrive, mais les femmes sont naturellement plus douées pour le faire. Grâce à la banalisation des couples lesbiens, ces faits deviennent davantage visibles :

Emprise dans un couple lesbien : à Iowa City, une écrivaine en a tué une autre à petit feu

Mars 2021 : Parce que le mensonge prend l’ascenseur et que la vérité prend l’escalier, il était incontournable que les choses finissent par être dites : les auteurs de violences conjugales peuvent aussi être des femmes. « Les chiffres d’une méta-analyse de la recherche américaine de 2015 sont parlants : 25 à 40,4 % des femmes en couple homosexuel ont déjà subi des violences conjugales« . La Fédération LGBTI+ prend le taureau par les cornes et met enfin des outils à disposition de ces victimes, en dehors de toute idéologie féministo-misandre :

Mars 2021 : Campagne de la Fédération LGBTI +

Mars 2021. Campagne LGBTI+ sur les violences conjugales entre femmes.
  • La violence masculine létale est une donnée de l’évolution

. Le darwinisme l’explique (sans la justifier)

Peggy Sastre, « Différences entre les sexes : Darwin avait raison » (Le Point, 12 juin 2019) : les hommes sont d’un point de vue évolutionnaire et biologique plus violents que les femmes, mais ces dernières sont davantage enclines aux ragots destructeurs qui les plombent elles-mêmes et les rendent dépressives

Peggy Sastre, « La qualification du crime », Le Point, 13/09/19 : « En termes biologiques, les violences conjugales sont une forme extrême de « rétention de partenaire », soit toutes les tactiques permettant de préserver son succès reproducteur en ne perdant pas son compagnon d’accouplement. Ici, darwiniens et féministes radicales pourraient être sur la même longueur d’onde : il en va d’un continuum entre la main que l’on serre quand on se promène dans la rue et celle que l’on envoie dans la gueule. Ces stratégies ne sont pas équivalentes, mais elles visent un même objectif : contrôler et orienter la sexualité d’autrui à son profit en prévenant, punissant et palliant l’infidélité. Comme pour bien des phénomènes construits sur des fondations biologiques, ils surviennent et perdurent parce qu’ils émergent d’un « calcul » avantageux pour (les gènes de) leurs agents. Dans sa forme masculine, la rétention de partenaire répond à l’incertitude de paternité inhérente à la reproduction des mammifères placentaires. Les hommes ayant le plus à perdre en cas de tromperie, ils ont aussi le plus à gagner à l’éviter par tous les moyens, y compris létaux. Voici quelques traces* des racines évolutionnaires des violences conjugales : elles sont quasi exclusivement motivées par la jalousie, la courbe des risques suit celle de la fertilité féminine, les femmes y sont d’autant plus vulnérables qu’elles ne sont pas mariées avec leur agresseur, ont « recomposé » avec lui une famille avec leurs enfants d’« un premier lit » ou forment (en étant les plus jeunes) un couple à forte différence d’âge. Il ne s’agit en aucun cas de justifications, d’excuses ou d’une incitation à regarder ailleurs, seulement d’une étiologie que l’on ne peut ignorer pour avoir quelque espoir de prévenir et traiter le mal. »

. Lien avec la testostérone et la difficulté à gérer ses émotions autrement que par la violence physique (« hypothèse de la testostérone »)

. Les femmes choisissent instinctivement les hommes violents :

Cette vidéo explique pourquoi une femme éduquée et moderne ira contre toute attente se faire tabasser par un mufle plutôt que de choisir un homme « woke ». Cela pourrait paraître caricatural, mais les statistiques de la violence conjugale nous montrent que c’est pourtant une réalité :

Voir sur ce thème : Féministes et pervers narcissiques : les liaisons dangereuses

  • L’exploitation de la matière par le féminisme victimaire

. Dans le but de développer la misandrie, le féminisme victimaire cherche à imposer le concept misandre de « féminicide », une absurdité linguistique et juridique : Anne-Marie le Pourhiet : « Le terme de ‘’féminicide’’ contrevient à l’universalisme du droit français ».

Voir aussi : Comment le mot “féminicide” nous est imposé

. Sur le plan juridique, la complainte féministe voulant faire croire que les violences conjugales ne seraient pas suffisamment prises en compte et punies est une contre-vérité historique : l’histoire juridique du XIXe siècle nous apprend au contraire que les violences conjugales y étaient déjà condamnées et que la violence de l’époux était un facteur aggravant. Une fois de plus, l’histoire et le réel vont à l’encontre des allégations féministes : Violences conjugales : comment la justice est parvenue à « entrer au pied du lit ». 

.  Dans le but de réclamer de l’argent public et des subventions, d’où le besoin de noircir le tableau. Par définition, le féminisme victimaire a besoin de victimes (sinon, c’est lui qui meurt).

. L’exploitation victimiste a comme chef de file Muriel Salmona et son concept de « mémoire traumatique », une méthode de secte consistant à induire de faux souvenirs chez les victimes afin qu’elles accusent sans preuves leurs proches. Ces méthodes sont vigoureusement dénoncées par Brigitte Axelrad notamment, voir :

Le site de Brigitte Axelrad, en particulier les articles traitant de la controverse sur la « mémoire traumatique ».

Voir aussi :

Julie Brafman, « L’amnésie traumatique, concept «séduisant» mais controversé » (Libération, 20 décembre 2017)

Sur ce thème, voir aussi cet article : Les trois théories féministes les plus absurdes

[à suivre…]

. Voir aussi :

. Une excellente synthèse de la situation aux États-Unis, qui montre que la vision victimaire féministe des violences conjugales ne rend service à personne, en particulier pas aux femmes pauvres ou de couleur :

François Bonnet, « Violences conjugales, genre et criminalisation : synthèse des débats américains », Revue française de sociologie, 2015/2 (Vol. 56), p. 357-383.

Camille Paglia – Vertu de la dissidence (ArtPress, 2018)

Entretien paru dans ArtPress le 21 décembre 2018.

Camille Paglia, Introduction à Personas sexuelles (traduction Gabriel Laverdière), Laval (Qc), P.U.L, 2017, 20 euros

Interview par Sarah Chiche

Camille Paglia déchaîne les passions outre-Atlantique. Critiquée par certaines féministes pour ses positions libertaires sur la pornographie et la prostitution, elle est adulée par d’autres pour son habileté décapante à se battre contre la censure artistique comme à démonter certains présupposés sur la féminité – et ce depuis la publication de son premier ouvrage Sexual Personae en 1990. Une traduction française d’une partie de ce pamphlet iconoclaste vient enfin de paraître. L’occasion de demander à cette professeure de philosophie à l’université de Philadelphie tout autant marquée par Nietzsche et Simone de Beauvoir que par Freud et Sade, pourquoi, selon elle, la dissidence, artistique comme sexuelle, est, plus que jamais, une vertu.

SC

Votre livre Sexual Personae est paru en 1990, en pleine vague de puritanisme. La gigantesque libération des moeurs des années 1960 avait donné naissance à une nouvelle manière de regarder l’art ; puis nous nous sommes mis à faire la chasse aux outrages et aux défaillances morales dans les oeuvres visuelles ou narratives. Au moment même où paraît la traduction française de deux textes extraits de Sexual Personae, certains proposent de retirer des musées un tableau de Balthus représentant une très jeune fille, ou une peinture de John William Waterhouse. Diriez-vous, avec Nietzsche, que, dans l’art comme dans la vie, tout procède d’un éternel retour, et que la situation actuelle est identique à celle des années 1980?

Nietzsche a profondément influencé ma conception, très sombre, des forces de création et de destruction perpétuellement à l’oeuvre dans la vie humaine, mais ma théorie cyclique de l’histoire vient en fin de compte, avant lui, de Vico. La révolution sexuelle des années 1960 a exercé une influence radicale sur ma génération. Le repli réactionnaire opéré dans les années 1970 par la seconde vague du féminisme sur les positions d’un puritanisme virulent, n’en était que plus choquant. La sincérité sexuelle des films d’art et d’essai européens les plus audacieux et les nouvelles traductions du marquis de Sade et d’Histoire d’O. avaient galvanisé le courant féministe pro-sexe auquel j’appartenais. La crudité sexuelle du rock’n’roll, plongeant ses racines dans le blues afro-américain, était notre langue quotidienne. Des jeunes femmes comme moi entraient sans crainte dans des cinémas où des films pornographiques comme Gorge profonde ou Derrière la porte verte étaient projetés devant des publics qui n’étaient plus exclusivement masculins. Emmanuelle, avec Sylvia Krystel dans le rôle d’une charmante aventurière bisexuelle à Bangkok, représentait le rêve visionnaire de plaisirs exotiques. Jeanne Moreau, Delphine Seyrig, Catherine Deneuve et Stéphane Audran incarnaient de brillantes images de sophistication sexuelle, balayant les « braves filles » provinciales d’Hollywood à la Doris Day ou Debbie Reynolds, qu’on nous avait imposées dans notre jeunesse. Quand je suis arrivée à la Graduate School de Yale en 1968, j’ai accroché au-dessus de mon lit une grande affiche de Belle de jour qui montrait Deneuve provocante, son dos nu tourné vers le spectateur. C’était pour moi une image sacrée, dont j’ai été curieusement récompensée peu après en croisant le chemin de Deneuve à New York : nous nous sommes littéralement foncées dedans, de face, devant le magasin Saks de la Cinquième avenue – sur quoi, stupéfaite, je lui ai impoliment couru après pour lui demander un autographe. Bien sûr, je n’étais personne, je n’étais qu’une simple étudiante, mais c’était pour moi un événement incroyable qui m’a convaincue de l’existence de certaines énergies irrationnelles à l’oeuvre dans la sexualité, aux confins du mystique. La nature, le magnétisme et l’instinct animal nous dirigent d’une manière que nous ne comprendrons jamais complètement.

Cependant, au cours des années 1970, une haine vicieuse des hommes a usurpé le rôle du féminisme, tandis que, à la même époque, des petites bourgeoises comme Kate Millett déformaient le féminisme en réduisant la complexité et les nuances de l’art à des banalités moralisatrices. Des bureaucrates bornés ont créé du jour au lendemain des programmes d’études féminines dans les universités, nouvelle discipline née précipitamment sans contenu académique formel ni cadre professionnel. Une rhétorique idéologique incendiaire est alors devenue la démarche standard pour l’analyse de la littérature et de la culture. On s’est mis à attaquer et à réprimander de grandes oeuvres d’art pour leurs manquements coupables au politiquement correct. Ces lectures littéralistes ont perdu tout intérêt pour les notions de subtilité, d’ambiguïté, de paradoxe ou d’ambivalence à l’oeuvre dans les productions littéraires. Les plus grands artistes se sont vu sermonner comme des enfants turbulents lorsqu’ils échouaient à se conformer à ce code de respectabilité bourgeoise sans humour, digne d’une vieille fille institutrice.

UN PAS EN ARRIÈRE

Ma philosophie de l’art et de la sexualité doit tout aux magnifiques livres illustrés que mon père a rapportés de France au début des années 1950, alors que j’étais toute petite. Il était parti étudier les langues romanes à la Sorbonne pendant un an grâce au « G. I. Bill » du gouvernement américain en faveur des vétérans de la Seconde Guerre mondiale (il avait servi comme parachutiste dans l’armée). Luxueusement illustré d’une fabuleuse quantité de planches en couleur, le livre Art Treasures of the LouvreTrésors artistiques du Louvre ») introduisit l’histoire de l’art dans ma petite ville industrielle au nord de l’État de New York. Une autre de ces acquisitions parisiennes était absolument phénoménale : un grand album de l’architecture et de la sculpture de l’École de Fontainebleau. Pendant mon adolescence, une magnifique photographie noir et blanc extraite de cet album, délicieusement imprimée, était accrochée au mur de ma chambre. Elle représentait la sculpture de marbre (alors attribuée à Goujon) de la Diane d’Anet, où la déesse nue est allongée, tenant un arc d’une main et embrassant un cerf de l’autre, spectacle onirique d’une gracieuse Amazone maîtresse de la nature sauvage ainsi que des jardins ornés de l’amour. Ma théorie de l’art a commencé à prendre forme au lycée, après que j’ai découvert chez un bouquiniste un recueil de mots d’esprit d’Oscar Wilde. Figure majeure du mouvement de « l’Art pour l’art » au 19e siècle, Wilde menait une guerre totale au sentimentalisme humanitaire et à la pruderie des moralistes victoriens. Il croyait à la nécessité d’offenser, de provoquer, d’enfreindre, de détruire partout les banalités confortables. À l’université, mes références en matière d’art et de morale se sont étendues à Baudelaire, Gautier, Verlaine, Gide, Sartre et Genet. J’ai ensuite été attirée par la poésie « Beat », qui au cours des années 1950, avait adopté les rythmes syncopés du cool jazz afro-américain (très présent à Paris après-guerre) et repoussait les limites de la poésie au moyen de l’argot de la rue et d’allusions sexuelles explicites. Étant donné la visibilité et les réalisations de l’écriture et de l’art « underground » dans les décennies qui précèdent immédiatement la révolution sexuelle des années 1960, il est incompréhensible que la deuxième vague du féminisme ait pu effectuer un tel pas en arrière dans le sens d’une censure rigide du sexe. Dans les années 1970, avec mon courant féministe pro-sexe, nous combattions l’obsession anti-hommes des nouvelles professeures d’études féminines, de Gloria Steinem ou des principales organisations de femmes. Au cours des années 1980, les féministes les plus influentes étaient Catharine MacKinnon, fanatique impitoyable tout droit sortie de l’Inquisition espagnole, et Andrea Dworkin, névrosée folle à lier, qui haïssait son corps au point de le martyriser sous la forme d’une obésité agressive, et définissait pernicieusement tout rapport sexuel hétérosexuel comme un viol. Le courant féministe pro-sexe a été vaincu et réduit au silence pour plus de 20 ans. J’ai terminé Sexual Personae en 1981, mais le manuscrit a été refusé par sept éditeurs et n’est paru qu’en 1990. Avec son sens catholique de la culpabilité et de la transgression, c’est vraiment Madonna qui a transformé cette culture, grâce à l’approche ouverte dont témoignaient sa musique, ses vidéos et ses spectacles envers la sexualité. Les féministes pro-sexe ont marqué beaucoup de points dans les années 1990. C’est aussi à cette époque que nous avons vigoureusement combattu les speech codes qui commençaient à faire leur apparition dans les universités, désormais sous le contrôle de philanthropes intrusifs qui traitaient les chercheurs comme des esclaves, de simples employés. À la fin du millénaire, la victoire des féministes pro-sexe semblait totale et définitive. Même les jeunes voix puritaines de la « troisième vague » du féminisme soutenue par Gloria Steinem, comme Susan Faludi et Naomi Wolf, avec leur hostilité méprisante à la beauté et à la mode, avaient perdu l’attention des médias anglo-américains. D’où mon horreur et mon inquiétude devant le cycle de puritanisme destructeur qui fait actuellement retour dans le féminisme. Idéaliste mais naïve, formée dans un environnement numérique bruyant et d’une immatérialité déconcertante, la jeune génération en revient aux positions les plus extrêmes du moralisme féministe. Les femmes y sont présentées comme des victimes passives et désarmées, incapables d’exister dans le monde dangereux de la sexualité sans une structure autoritaire parentale de substitution pour les protéger et les venger. C’est décourageant, c’est affligeant ! Pire : ces colères hystériques, ces toxines masochistes sont maintenant arrivées en France, autrefois la capitale mondiale d’une conception éclairée et cosmopolite tant de l’art que du sexe. Si même la France succombe sous le rouleau compresseur du fascisme féministe, qui restera-t-il pour lutter?

HORS DU SYSTÈME DE GENRE

Vous affirmez que ce qui est féminin en vous relève de la nature et non de la culture. Mais, dans une conférence filmée du 20 mars 2017, vous avez longuement insisté sur le fait que vous ne viviez pas comme une femme, que vous ne vous étiez jamais sentie reconnue comme femme, mais que vous ne vous sentiez pas homme non plus. Quand elle a été la première femme élue à l’Académie française, Marguerite Yourcenar a dit : « La littérature dite féminine a créé un ghetto dont nous n’avons pas besoin. L’écriture est le produit de l’intelligence. On n’écrit pas avec son sexe, même si, cependant, certaines émotions sont sensuelles. » Vous avez formulé le désir que vos essais fassent coexister l’intellect et l’inspiration, la rigueur de l’analyse et ce que vous nommez « une prose poétique à la manière de Walter Pater » ? Est-ce là un équivalent de la sensualité qu’évoque Yourcenar?

Dans l’introduction de mon nouveau livre Provocations, je décris la voix de Sexual Personae comme « une construction transgenre utilisant les matériaux du langage et de l’esprit ». Je parlais autrefois de Sexual Personae comme du « plus grand changement de sexe de l’histoire ». Par quelque singularité du destin, j’ai parcouru le monde comme un étranger vigilant né hors du système de genre. Il semble que j’aie toujours eu la capacité de regarder les femmes à travers les yeux d’un homme, et les hommes à travers les yeux d’une femme. J’ai sans aucun doute été inspirée dans ma jeunesse par la clarté froide, la vaste ambition et l’architecture monumentale du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir. J’étais comme elle éprise de l’énergie conceptuelle propulsive des plus grands artistes et écrivains de sexe masculin. Seules les femmes faibles peuvent nier l’incroyable pouvoir créatif des hommes de génie à travers l’histoire, dans chaque domaine de la vie et de l’art. Écrire est pour moi une entrée dans l’abstraction, une fuite hors des accidents et des humiliations de la biologie, hors de la banalité quotidienne, vers un espace objectif occupé par des formes découpées et austères. Comme mes ancêtres romains qui construisaient des routes, des temples et des stades à travers tout le monde connu, j’ai le sentiment de travailler dans la pierre. Walter Pater était le modèle d’Oscar Wilde lorsqu’il était étudiant à Oxford, et il a en effet exercé une influence cruciale sur moi. Son hommage bizarre et hypnotique à la Joconde de Léonard de Vinci, écrit dans une prose poétiquement sophistiquée qui annonce les Mythologies de Roland Barthes, se confronte ainsi à la tenace étrangeté de cette grande peinture et suggère une intimité primitive des femmes avec la nature qui trouble le lecteur. Quand j’écris sur l’art ou la poésie, je vise (telle un scrupuleux scribe égyptien) une description et une transcription complètes qui sachent en même temps préserver la fugacité sarcastique de l’oeuvre et relever le défi railleur qu’elle nous lance. Tout grand art se transforme, mystérieusement, à chaque fois que nous revenons à lui.

SAUVAGERIE PRIMITIVE

« La société n’est pas responsable, mais plutôt la force qui tient le crime sous son contrôle », dites-vous. Vous insistez sur l’existence d’une cruauté innée. Croyez-vous comme Freud et, avant lui, avec Sabina Spielrein, qu’aussi empreint soit-on d’humanisme et de bienveillance, le sexe et l’érotisme sont « démoniques » ; et qu’on ne peut débarrasser le sexe (j’entends bien : le sexe entre adultes parfaitement consentants) de toute forme de rapport de force? Rassurez-moi: la joie et la liberté dans le sexe ne sont pas des utopies ?

Comme je l’affirme dans Sexual Personae, la nature concerne les espèces, jamais les individus. Ce n’est qu’à l’intérieur de la société que l’individualisme peut émerger. L’instinct sexuel est une pulsion d’origine hormonale, implantée en nous par une nature coercitive, dans le seul but de la procréation hétérosexuelle. Le plaisir sexuel est un appât, un leurre au moyen duquel la nature a mis en contact physique des générations innombrables d’hommes et de femmes qui ne se comprenaient pas les uns les autres, à des fins de préservation et d’expansion de l’espèce. Que nous le voulions ou non, c’est un fait irréductible que le sort a conçu nos corps pour l’accouplement et la reproduction : le vagin, en tant que réceptacle, va comme un gant au pénis qui y dépose sa semence. À mesure que les sociétés évoluaient et que les problèmes de survie se faisaient moins urgents, le sexe est devenu une activité récréative, avec ses rituels de séduction annexes, et l’homosexualité a émergé en tant que pratique optionnelle, parfois discrètement tolérée, ailleurs réprimée et persécutée pour des raisons religieuses. C’est la nature qui a implanté la sexualité dans nos corps ; je considère donc l’homosexualité comme totalement naturelle. Du point de vue libertarien qui est le mien, l’État ne doit exercer aucune autorité ni aucun contrôle sur ce que nous faisons de nos corps, y compris la consommation de drogues, la sodomie, la prostitution ou l’avortement. Nos corps sont entièrement formés dès la grossesse, bien avant que notre naissance nous confère la citoyenneté dans le monde social. Notre être physique ne peut donc pas être régulé par l’État. L’État jouit cependant d’un rôle particulier, qui consiste à gérer les situations dans lesquelles nos choix personnels peuvent affecter négativement la vie des autres, comme par exemple lorsqu’on astreint des conducteurs de locomotive ou des chauffeurs de bus à des tests de dépistage de drogues. Cependant, ce que je vois à la fois dans l’hétérosexualité et dans l’homosexualité telles qu’elles existent dans les sociétés avancées contemporaines, c’est l’émergence d’obscurs schémas puisant leur source dans notre enfance. En cette époque de familles nucléaires isolées et claustrophobes, le choix de la personne qui nous attire ou dont nous tombons amoureux semble profondément influencé par notre enfance. De plus, de longues observations m’ont montré que, dans le monde occidental contemporain, l’homosexualité exclusive (par opposition à la bisexualité) trouve une étiologie particulière dans ce que Freud appelle « le roman familial ». Ce sujet a été stupidement évité depuis des décennies, et la discussion interdite, de peur de renforcer les forces répressives homophobes. Il faut condamner cette censure de toute pensée libre, de tout discours libre à gauche. La connaissance de soi, l’idéal delphique, doit demeurer notre principe ultime. Oui, je crois que des hiérarchies secrètes, des dynamiques de pouvoir cachées, relevant tantôt de la biologie, tantôt de la psychologie, sont à l’oeuvre dans tout rapport sexuel. Certains aventuriers du sexe cherchent à renforcer leur identité, d’autres à la supprimer. Nos excès ou nos surplus de désir, distraits de la simple mécanique de la procréation, se déversent dans l’imagination, l’hallucination, l’obsession, voire le meurtre, et demeurent une source d’inspiration majeure pour l’art. Le sexe lui-même s’enracine partiellement voire entièrement dans des zones primitives du cerveau auxquelles la conscience rationnelle n’a pas accès. Des impulsions et des signaux venus de cette zone obscure surgissent dans notre vie onirique, que la plupart des gens bloquent par crainte au cours du réveil. Selon Sexual Personae, qui suit en cela Sade, Nietzsche et Freud, la civilisation n’est qu’un vernis, qu’une surface artificielle dissimulant les forces bouillonnantes de la volonté de puissance. Toute cette sauvagerie primitive fera à nouveau éruption dès que les structures confortables de la société occidentale s’effondreront pour une raison ou une autre, sabotage volontaire ou catastrophe naturelle, tremblement de terre ou chute d’astéroïde. Si des terroristes finissaient par comprendre comment paralyser le réseau électrique dont le monde occidental dépend désormais dangereusement pour ses moindres activités quotidiennes, la civilisation telle que nous la connaissons s’effondrerait en quelques semaines, l’interruption de la fourniture de nourriture conduisant inévitablement à des émeutes et des pillages. Babylone et la Rome impériale aussi croyaient que leur richesse et leurs cultures imposantes dureraient toujours. Mais l’humanité survivra, obstinément, échappant pas à pas aux ruines de ses illusions trompeuse

 

  • L’ouvrage (en traduction française) est en vente sur Amazon :

 Camile PAGLIA, Introduction à Personas sexuelles(traduction Gabriel Laverdière), Laval (Québec), Presses Universitaires de Laval, 2017.

 

. Voir aussi :

Camille Paglia : « L’université moderne ne comprend rien au mal »

Bibliographie critique sur le féminisme

 

 

[Patriarcat imaginaire] – L’Obs veut nous vendre à tout prix la « domination masculine »

… mais c’est raté ! Leurs propres articles se contredisent et font surtout ressortir une chose : la « domination masculine » est objectivement indémontrable. Féminisme et histoire ne font décidément pas bon ménage…

Une docte assemblée, apparemment toute membre de la confrérie bourdieusienne – ceux qui pensent que la « domination masculine » est l’alpha et l’oméga de la compréhension extensive du monde (« Tu es constipée, ma sœur ? As-tu pensé à blâmer le patriarcat ? ») – vient d’être réunie par L’Obs pour, s’imaginent-ils, clouer le bec à tous ceux qui remettent en question ce paradigme boiteux.

Ce gros dossier de pas moins de 27 articles, « Peut-on échapper à la domination masculine ? » (27 juin 2019), déroule son unique credo : il n’y a pas d’autre explication à l’histoire du monde que la « domination masculine » – option marxisto-bourdieusienne donc, c’est-à-dire opposant un oppresseur (de type blanc et capitaliste si possible) à sa victime universelle féminine. Le victimisme étant une drogue dure, on n’hésite pas à faire entrer au chausse-pied toute l’histoire de l’humanité dans la complainte victimaire. Le parti-pris rédactionnel, 100% idéologique, ne prévoit évidemment pas de place pour les contradicteurs – ainsi, les spécialistes de l’évolution sont-ils non seulement absents, mais attaqués à plusieurs reprises.

Problème : les faits ne vont pas dans le sens de l’idéologie – et on sait qu’ils sont têtus, les faits. Pire, dès qu’on cherche les preuves, qu’on travaille sur les témoignages écrits, archéologiques ou historiques précis, les détails de l’histoire… ils vont toujours dans l’autre sens ! Le plus amusant, dans ce lourd dossier, a été de relever les contradictions, les raisonnements circulaires, les absences de preuves et donc, le témoignage des faits invalidant les montages idéologiques.

On notera d’emblée, fait intéressant, qu’aucun auteur ou presque ne glose sur le « patriarcat » en tant que tel ; ce terme leur semblant sans doute trop vérolé ou trop peu sérieux. Seules les idéologues et militantes pures et dures, comme Eva Illouz ou Manon Garcia, ont recours à cette chimère intellectuelle dont l’acception n’a jamais été définie scientifiquement. L’emploi de ce terme peut d’ailleurs être considéré comme un indice d’endoctrinement caractérisé – excepté dans le domaine des études religieuses et de la théologie, où il est attesté depuis longtemps.

Je vais aborder les diverses contributions les unes après les autres (sauf la dernière sur le vocabulaire, pour laquelle j’aurai d’autres occasions).

  • Préhistoire. Jean-Paul Demoule, dans « La domination masculine est la plus ancienne forme de pouvoir », mentionne des faits et témoignages archéologiques bien plus nuancés que ce titre racoleur : « Au paléolithique, on n’observe aucune différence entre leurs tombes [des femmes] et celles des hommes. » « Au néolithique (à partir de – 9000 au Moyen-Orient), les signes de richesse sont réservés aux hommes qui disposent du pouvoir. Bien sûr, on trouve parfois des tombes de femmes riches. »

Élaborer tout le montage intellectuel de la « domination masculine » à partir de si peu de matériel archéologique me semble particulièrement douteux et périlleux.

Il rappelle qu’on a rejeté unanimement l’hypothèse féministe d’un matriarcat primitif idéalisé. Il va de soi (ça c’est moi qui le rappelle) que le modèle de toutes les sociétés anciennes est le modèle dit « patriarcal », non pas au sens d’une domination oppressive d’un sexe sur l’autre, mais d’un échange de pouvoirs pour permettre à l’humanité de survivre et de se reproduire (voir par exemple Paula Wright). Qui pourrait sérieusement croire que les femmes se seraient laisser traiter en serpillières et en esclaves pendant des millénaires ? Les mammifères en captivité deviennent stériles ou fous et se reproduisent difficilement voire pas du tout spontanément. Si les humains ont continué leur marche commune vers le progrès et le développement, ils l’ont forcément fait en association. Il n’y a que la vision névrotique du monde des féministes pour imaginer le contraire et se raconter des histoires à dormir debout. Le « patriarcat » n’est pas un concept péjoratif en soi.

Un invariant du discours féministe est son obsession pour la prise de pouvoir – au point que je parlerais maintenant de tentation suprémaciste féministe. Comme si les sexes ne partageaient pas les pouvoirs depuis toujours… L’idée du win-win semble inaccessible aux féministes, enfermé(e)s dans un univers binaire désespérément archaïque où si l’on ne mange pas l’autre, c’est lui qui nous mangera.

« De tous les primates, l’humain est le seul chez qui la sexualité n’est pas marquée par des moments de pause. Elle peut être pratiquée à tout instant, ce qui est une source de satisfaction mais aussi d’angoisse et de tension sociale. Les femmes sont pour les hommes des objets permanents de désir. Peinant à contrôler leurs pulsions, ils en rejettent la responsabilité sur les femmes et leur prétendue concupiscence. »

Ce passage est intéressant, car on peut le mettre en lien avec la pulsion de viol, pulsion sexuelle avant toute chose, ce que contestent les féministes (voir Le viol est-il une affaire de sexe ou de pouvoir ?)

« Depuis la lointaine préhistoire d’Homo sapiens, une partie au moins de la domination masculine et de la répression des femmes s’explique par la peur masculine devant la sexualité féminine. Cette crainte est sans doute celle du mystère de la maternité, devant laquelle les hommes peuvent se sentir dépossédés sinon impuissants. Ce sont les femmes qui font les enfants, et on ne peut se passer d’elles. »

Eh oui, la puissance des femmes a toujours été dans la maternité – n’en déplaise aux néo-féministes que cette idée rend malade (pour des raisons qui ont quand même un peu à voir avec la psy…).

« Dans Lysistrata, le dramaturge grec Aristophane met en scène une révolte imaginaire dans l’Athènes du Ve siècle avant notre ère. Les femmes font la grève du sexe pour mettre fin à la guerre. C’est très révélateur de l’importance de la sexualité dans le monde grec antique. »

Tout à fait. Comme aujourd’hui, donc. Nous n’avons pas changé.

  • Préhistoire toujours. Claudine Cohen, « La femme préhistorique, ni chef ni soumise » souligne, derrière ce titre pondéré, que les choses ne sont pas aussi binaires qu’on l’a dit, tout au moins au Paléolithique, avant de glisser dans l’idéologie : « Chez les chasseurs-cueilleurs, les rapports hommes-femmes n’étaient pas si déséquilibrés qu’on ne l’a longtemps cru. C’est au néolithique que la condition féminine s’est dégradée ».

… Comme on le serine faussement en raison de l’actuelle emprise idéologique du féminisme sur l’université. C’est faux. Le mythe de la domination masculine apparue au néolithique est encore un fake féministe : dans Eros Capital. Les lois du marché amoureuxParis, Flammarion, 2019, François de Smet explique clairement que l’échange économico-sexuel (des ressources masculines contre l’accès au sexe féminin) est une réalité très antérieure à l’entrée de l’homme dans les périodes paléo- ou néolithiques. Et que ces échanges de ressources procèdent d’une volonté commune aux deux sexes. Il n’y a PAS de réelle domination d’un sexe sur l’autre, il n’y a que des stratégies reproductives développées de concert.

« depuis la fin du XXe siècle, préhistoriens et anthropologues s’accordent à dire que le matriarcat préhistorique est un mythe. Et la thèse du rôle central de la « femme rassembleuse » au paléolithique a été abandonnée par les anthropologues féministes elles-mêmes. »

Eh oui, les féministes ont une tendance lourde à forcer le trait… Pour ma part, je ne découvre rien.

Elle rejette arbitrairement les hypothèses de la biologie évolutionniste : « Je n’adhère pas du tout aux thèses, très répandues aujourd’hui, des sociobiologistes et autres spécialistes de la psychologie évolutionniste, qui font intervenir des facteurs biologiques, des déterminismes génétiques, pour expliquer les comportements sociaux ».

Il s’agit là typiquement du positionnement victimaire et idéologique du genre, qui non seulement ferme arbitrairement des portes, mais n’est absolument pas une attitude scientifique. Rejeter a priori des pans entiers de la recherche historique, anthropologique, biologique ou génétique n’augure pas de conclusions très sérieuses.

« Très tôt dans les sociétés humaines, les hommes se sont arrogé le pouvoir de choisir les femmes ».

C’est faux. Les évolutionnistes montrent au contraire que ce sont les femmes qui choisissent les pères de leurs enfants et elles sont trèèèès difficiles (relire Peggy Sastre, François de Smet, Philippe Gouillou…). On sait aussi que des mécanismes inconscients et hormonaux entrent en jeu. Ainsi, une étude de l’université de Liverpool a démontré en 2008 que la prise de pilule, par les dérèglements hormonaux qu’elle induit, empêche les femmes de « sentir » le partenaire génétiquement compatible. D’où les difficultés à concevoir et les ruptures conjugales pour incompatibilité profonde.

Les Vénus préhistoriques figurent parmi les plus anciennes productions « artistiques » en trois dimensions. Elles doivent beaucoup irriter les féministes, car elles leur mettent sous les yeux que les plus anciennes œuvres d’art de l’humanité sont des nus féminins. Plus irritant encore, ce sont probablement des femmes elles-mêmes qui les ont taillées dans l’ivoire des défenses de mammouth : « Mais il y a aussi les petites figurines de Grimaldi au corps en forme de losange représentant des femmes enceintes, qui semblent avoir été portées en pendentif ou fichées en terre, sans doute avec une intention apotropaïque, pour protéger la grossesse des femmes enceintes. Il est fort possible qu’elles aient été fabriquées par des femmes. On admet d’ailleurs plus volontiers, aujourd’hui, que l’art du paléolithique n’était pas le monopole des hommes. Parmi les mains dont les empreintes négatives décorent les parois de certaines grottes, par exemple au Pech Merle, dans le Lot, ou à Gua Tewet, à Bornéo, on a ainsi montré que certaines appartenaient à des femmes. » Et où est la « domination masculine », là-dedans ?

« Sans remettre en question le pouvoir masculin, les préhistoriens tendent aujourd’hui à repenser leurs rôles et leur statut. Cette inflexion est notamment due aux importants progrès, au cours des dernières décennies, de l’ethnoarchéologie, qui s’appuie sur l’étude des sociétés contemporaines de chasseurs-cueilleurs pour interpréter les vestiges du paléolithique. On s’est rendu compte, en étudiant par exemple les groupes de Bushmen en Afrique du Sud, que le rôle des femmes dans cette économie traditionnelle de prédation est loin d’être négligeable ».

Donc on ferait bien de remettre en question le pouvoir masculin. Mais quand les croyances féministes enferment…

« De plus, un consensus existe désormais autour de l’idée que les sociétés nomades du paléolithique étaient moins inégalitaires que les sociétés sédentaires apparues au néolithique, pratiquant l’agriculture et l’élevage. Ce qui vaut notamment pour les rapports entre hommes et femmes. »

Donc, le « patriarcat du steak » de Priscille Touraille est bien une vue de l’esprit. Le paléolithique n’était pas inégalitaire (voir plus bas).

« Pourquoi la domination masculine s’accentue-t-elle au néolithique ?
– Le développement des cultures sédentaires, qui apparaissent il y a dix mille ans au Proche-Orient, se traduit par de nouvelles formes de division du travail. Dans la domestication des plantes à l’origine de l’agriculture, les femmes, qui s’intéressent traditionnellement aux végétaux, ont probablement joué un rôle initiateur. Mais avec l’apparition d’instruments agricoles assez lourds, dévolus aux hommes, elles ont sans doute été vite dépouillées de leur maîtrise technique. »

Donc, les hommes se chargent des travaux pénibles. En quoi est-ce une mise en en coupe réglée pour les femmes ? Elles auraient préféré manier les instruments agricoles ?

Et « L’enfant est une richesse, et c’est à lui qu’on transmet ses biens. Dans ces sociétés agropastorales, les femmes sont ainsi chargées d’enfants à soigner et éduquer, et donc davantage immobilisées au foyer. Il ne faut pas généraliser, car les sociétés néolithiques étaient fort diverses, dans l’espace et le temps. Nous savons que certaines d’entre elles ont pu mettre les femmes en valeur, comme le montrent par exemple les « statues menhirs » du pourtour méditerranéen de l’âge du bronze : les héros qu’elles représentent pouvaient être féminins autant que masculins. Plus tard, à l’âge du fer, la « princesse de Vix », en Côte-d’Or, a été enterrée avec de nombreuses richesses et ornements, signes d’un statut social éminent ». Les faits, toujours les faits…

Mais comme il faut conclure négativement, féminisme victimaire oblige : « Reste que, dans l’ensemble, le passage à la sédentarité a sans doute marqué une détérioration de la condition féminine. »

« Sans doute ». Donc, on n’en sait rien. Je déplore également cette manière de cracher sur le passage au néolithique, sous couvert de féminisme. Faire des enfants et s’en occuper, quel recul pour l’humanité dans son ensemble !

  • On convoque ensuite Priscille Touraille et son hypothèse farfelue, « Les femmes sont-elles plus petites parce qu’on les a privées de viande ? », diffusée par Françoise Héritier et moquée par Peggy Sastre (dont le nom est ignoré dans le dossier). Partant du fait que les femmes plus petites auraient plus de mal à accoucher, mais que la sélection naturelle les a conservées, elle en déduit que ce sont les hommes qui les ont privées de protéines pour grandir… Claudine Cohen a pourtant expliqué que « par l’archéologie,  (…) on se rend compte de l’importance du charognage dans l’alimentation humaine pendant une grande partie du paléolithique : les femmes pouvaient tout à fait prendre part à la récupération de viande sur des carcasses d’animaux morts. »

Cette théorie a été critiquée par Peggy Sastre et également démontée par François de Smet qui rappelle que ce sont les stratégies sexuelles différenciées entre hommes et femmes chez Homo Sapiens qui, tout à la fois, favorisent des régimes polygéniques (un mâle féconde plusieurs femelles) et génèrent leurs différences de corpulences.

Mais il faut savoir que même ces prémisses sont fausses ! Les obstétriciens enseignent que ce n’est pas la taille d’une femme ni même la largeur extérieure de son bassin qui détermine sa capacité à accoucher mais celle de l’ouverture intérieure dudit bassin ! Lequel n’est pas corrélé à la largeur de ses hanches : une petite femme aux hanches étroites peut facilement donner naissance à une importante progéniture, plus facilement que certaines grandes femmes, du moment que l’ouverture intérieure de son bassin permet de faire passer la tête et les épaules. Dans mes familles bretonnes, les arrières grand-mères étaient très petites et accouchaient de très nombreux enfants, dans leurs fermes, qui plus est : aucune n’est morte en couches ! Si les petites femmes ne pouvaient pas accoucher, comment se seraient-elles reproduites comme des lapins ?

Voilà ce que c’est que de mépriser la maternité… On a là un exemple de pensée corrompue par le féminisme. Enfermée dans les postulats de Françoise Héritier,  Monique Wittig et donc du féminisme radical, P. Touraille croit que les femmes souffrent de « l’obligation de se reproduire ». Ce féminisme névrotique est définitivement incapable de s’affranchir du problème que lui pose la maternité, incapable d’imaginer que pour la très grande majorité des femmes, la maternité n’est pas un problème mais une des plus grandes joies de l’existence.

« La chercheuse reconnaît volontiers que ses conclusions ne peuvent pas être étayées par des données paléoanthropologiques »…

Tu m’étonnes… Des élucubrations, autrement dit. Même la directrice de thèse de P. Touraille a déclaré : « J’avoue être perplexe quant à l’idée d’une domination masculine systématique dans l’alimentation, mais je suis une scientifique, j’attends les données. » On ne saurait mieux dire.

  • Préhistoire toujours, avec Pierre-Henri Gouyon, « Dans la nature, la séparation mâle/femelle est loin de constituer la règle » et toujours cette question lancinante : « Pourquoi, dès lors, la différence de taille penche-t-elle parfois en faveur du mâle ?
    -Il semble que cela se produit notamment lorsque les mâles se battent entre eux pour pouvoir s’accoupler avec des femelles ».

Le sexe comme motivation première, donc, une fois de plus, et pas le pouvoir.

« Avant l’ère moderne, les morts en couches étaient, on le sait, très fréquentes et elles touchaient surtout les femmes petites. On est donc en droit de se demander pourquoi la sélection n’a pas favorisé une plus grande taille chez la femme, facilitant la naissance des enfants et diminuant leur mortalité. La biologie n’a pas de réponse convaincante à offrir, d’autant que la génétique n’est sans doute pas seule en cause. »

C’est parce que la question est mal posée – voir plus haut !

« Ce dimorphisme sexuel a-t-il évolué depuis l’apparition de l’homme ?
On n’a pas retrouvé un nombre suffisant de squelettes anciens pour constituer un corpus représentatif de l’évolution de l’être humain – sans parler du fait qu’il est en réalité assez difficile de distinguer un squelette féminin d’un squelette masculin. À ce stade de nos connaissances, on peut seulement faire l’hypothèse qu’il existait à l’origine un dimorphisme entre l’homme et la femme, mais que celui-ci a pu être renforcé par des pratiques socioculturelles ainsi que par des éléments biologiques et environnementaux. Ce que semble confirmer le fait que, si le dimorphisme existe aujourd’hui dans toutes les populations humaines, son intensité varie d’une région à l’autre. »

Bref, on ne sait rien.

  • Temps bibliquesAnne Soupa, « Non, la Bible n’est pas sexiste », reconnaît pour sa part que la procréation féminine est quelque chose de très important pour les femmes : « Mais Israël est un tout petit pays, coincé entre deux géants, l’Égypte et la Chaldée. Son histoire n’est pas une histoire militaire, mais une histoire de famille, faite d’« engendrements ». Quand on a de tels voisins, il est important d’assurer la continuité des filiations et de croître en nombre. Le rôle des femmes y est donc très important. »

Elle dit ensuite que « les femmes jouent auprès de Jésus un rôle très important et souvent minoré par la tradition. »

Non, justement ! C’est même toute la spécificité du christianisme que d’avoir donné une place primordiale et exceptionnelle aux femmes. La Vierge, le saintes, les reines, les abbesses, les mystiques, les héroïnes littéraires… la culture chrétienne est entièrement peuplée de femmes de premier plan, comme nulle autre. Ne pas vouloir le reconnaître, c’est de la mauvaise foi, pour le coup. Sans le christianisme, le féminisme et l’égalité des sexes n’auraient jamais émergé.

Quand A. S. parle de Paul, elle oublie de citer ce passage anticipateur de l’égalité des sexes : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme » (Galates 3, 28). Et tout à coup, la fonction reproductrice des femmes redevient un problème alors que pour les juifs, elle ne l’était pas : « La femme y est réduite à sa fonction reproductrice ». Féminisme anti-maternel, quand tu nous tiens…

  • Grèce antique. Alors que la Grèce antique est toujours citée pour sa misogynie incurable, la philosophie platonicienne s’avère plutôt égalitaire, nous apprend Nathalie Ernoult, « Platon, une voix singulière dans la misogynie de la Grèce antique » : « Dans la cité idéale qu’il décrit dans La République, les femmes participent activement à la vie publique. Elles ne sont pas confinées à des rôles genrés, domestiques, mais peuvent prétendre à la fonction de magistrat, et même de soldat. (…) Les deux sexes doivent donc recevoir la même éducation et il ne doit pas y avoir d’occupation propre aux hommes parce qu’ils sont hommes, ni aux femmes parce qu’elles sont femmes. Chacun doit être employé en fonction de ses seules qualités, et une femme peut aussi bien qu’un homme prétendre à faire partie des gardiens, les dirigeants de la cité, et même à intégrer l’élite des philosophes-rois… »

Il ne s’agit pas ici d’un texte secondaire de Platon… Il est difficile de croire que ces paroles n’aient pas influencé, ne serait-ce que dans l’inconscient, la culture chrétienne.

« Si l’enseignement platonicien a profondément imprégné la pensée occidentale, ce n’est pas vraiment le cas de cette idée en particulier… »

Et pourquoi pas, justement ? L’égalité des sexes n’est pas apparue ex-nihilo !

Dans Les Lois, Platon « réaffirme l’égalité des sexes, la nécessité d’une éducation identique pour garçons et filles, y compris à l’art de la guerre. Mais il précise que cette éducation leur sera donnée séparément, dans des écoles distinctes, de même qu’il y aura des banquets pour les femmes et d’autres pour les hommes. » Très bien !

Quant à ce que Platon dit dans le Timée, on ne peut pas vraiment lui donner tort : « Dans le Timée, on lit par exemple que les hommes lâches ont vocation à se réincarner en femmes – un lieu commun de la pensée grecque veut que la lâcheté, notamment à la guerre, soit un signe de féminité. »

Je regrette de le rappeler aux féministes, mais c’est un invariant : les femmes ne veulent pas verser leur sang sur les champs de bataille. Si les féministes vivent libres et prospèrent aujourd’hui, répandant partout leur misandrie revancharde, c’est bien grâce aux millions d’hommes jeunes qui ont sacrifié leur vie à Verdun et ailleurs. Il n’y a pas de femmes dans les cimetières militaires !

« Un certain nombre d’indices laissent penser que la  femme était sans doute plus valorisée, plus considérée dans les siècles précédant l’âge classique, à l’époque dite archaïque. Dans les poèmes homériques, sans doute rédigés autour de 800 avant J.-C., des femmes jouent ainsi un rôle important, à commencer par Hélène et Pénélope, sans parler de la puissance d’Athéna et d’Héra parmi les dieux. Les archéologues spécialistes de cette période ont par ailleurs mis au jour des tombes de femmes enterrées avec beaucoup de biens. »

Tiens tiens ! Mais « L’historienne Claudine Leduc a émis l’hypothèse que l’apparition de la démocratie, à partir du VIe siècle avant J.-C. à Athènes, a contribué à renforcer l’exclusion des femmes. »

Après avoir tapé sur la révolution du néolithique, on tape maintenant sur la démocratie, toujours au nom du féminisme… Y a pas à dire, quelle belle idéologie !

  • Haut Moyen Âge. Un aspect très significatif de ce dossier est l’envie de démolir la civilisation occidentale et toute l’histoire de l’humanité qui ont conduit à notre société… en ne disant pas un traître mot des « dominations masculines » extra-européennes, mais alors rien… Ah si ! On en parle, mais pour célébrer le Coran et l’absoudre de tout péché patriarcal… Quelle  délicate attention ! Quelle soumission, pour le coup !

« Le Coran a été marqué par les moeurs tribales de son époque. Pour Jacqueline Chabbi, « Le Coran, les femmes et l’Arabie du VIIe siècle », une lecture anthropologique montre que les passages les plus machistes reflètent avant tout ce contexte particulier. »

La polygamie, c’est égalitaire : « Le Coran rappelle aussi que les contrats matrimoniaux doivent être respectés, et que la polygamie suppose égalité de traitement entre les épouses. En cas de répudiation, qui demeure à la seule initiative de l’époux, elles doivent recevoir l’intégralité de leurs douaires. On peut voir dans cette forme de sollicitude et cette insistance sur le respect des engagements un trait personnel de Mahomet, dû à sa naissance défavorisée. »

Battre sa femme ? Mais ce n’était pas bien méchant, voyons, en contexte !  « C’est encore au prisme de l’anthropologie qu’il faut considérer les passages médinois qui font aujourd’hui le plus scandale, comme celui qui autorise à battre son épouse indocile. Si cela symbolise effectivement la domination de l’époux, dans les faits cela ne pouvait pas aller bien loin, toute atteinte physique déclenchant automatiquement la peine du talion par le clan de l’épouse ». On ne va quand même pas en faire tout un plat ! La galanterie occidentale dans les salons du XVIIIe siècle, c’était autrement plus oppressif !

« Quant au voile qui fait l’objet de tant de controverses, il s’agissait simplement de l’habit citadin des épouses tribales qui leur permettait d’être reconnues et respectées comme telles ». Ben oui, forcément…  Manon Garcia ira aussi de sa défense du voile, comme il se doit : « À y réfléchir, le voile ne semble pas pire que des talons obligatoires de 12 centimètres ! ». C’est sûr…

Et même, « on doit malgré tout relever un trait spécifique sans doute rare à l’époque : la compassion du Coran pour les filles, même si, à l’occasion, elles sont déclarées sans cervelle. » Ah ben oui alors, si c’est le Coran qui le dit,..

Alors, s’il va de soi qu’il est normal et même impératif d’aborder un objet historique en lien avec son contexte de production, je continue de trouver étrange que la seule « domination masculine » qui soit vilipendée dans ce dossier soit celle de l’homme occidental. En même temps, pas tant que ça… On est dans L’Obs, ne l’oublions pas.

  • Moyen Âge et Temps modernes. Françoise Perrot, « Aucune société n’échappe vraiment à l’hégémonie masculine », s’en remet un peu trop à Françoise Héritier : « Pourquoi cette domination-là est-elle à l’oeuvre sous toutes les latitudes et à toutes les époques ?
    – La question des causes est très difficile, parce que cette histoire plonge dans la nuit de temps indiscernables. (…) Les élucidations les plus convaincantes viennent des anthropologues. Françoise Héritier, successeur de Claude Lévi-Strauss au Collège de France, a clarifié les choses, avec sa conception d’une structure fondamentale (…). Je pense, comme Françoise Héritier, qu’aucune société n’échappe vraiment à l’hégémonie masculine ».

Donc à nouveau, on ne sait rien, mais on croit en la *révélation* de sainte Françoise Héritier, pure féministe militante et idéologue du genre.

Comme toute féministe d’obédience marxiste, elle tape sur la famille et la civilisation occidentale : « Comment ces représentations s’expriment-elles aujourd’hui ?
– Par l’importance donnée au mariage, aux alliances, à la famille comme cellule fondamentale de la société… Les sociétés veulent des enfants et préfèrent les garçons. » De plus, c’est faux, car en France et en Occident, les femmes préfèrent majoritairement mettre au monde des filles.

« Les historiennes de la femme sont-elles d’accord avec les anthropologues ?
– Pas toutes. Des féministes soutiennent par exemple qu’en Bretagne, le véritable pouvoir est entre les mains de ce que certains appellent « les matrones ». Pour ma part, je ferai une distinction entre pouvoir et influence. Ces matrones bretonnes peuvent être extrêmement influentes, mais je ne pense pas que cela change la nature du système familial, qui est et reste androcentré. De même, on peut parler de la place éminente que certaines aristocrates ont pu avoir à la cour. Mais ces femmes ont du pouvoir, elles n’ont pas le pouvoir. »

Revoici la vulgate féministe et son obsession du pouvoir ; ce féminisme revanchard et suprémaciste qui veut LE pouvoir et rien d’autre. Et qui renie toutes les formes de pouvoir féminin qu’on leur met sous les yeux. Je suis bretonne, d’ailleurs, ce qui explique peut-être qu’en matière de pouvoir féminin, j’en connaisse un rayon et que les pitreries victimistes me fassent bien rire…

« Vous dites que la preuve de cette domination, c’est que les femmes ont longtemps été « dans l’ombre de l’histoire ». L’ont-elles été plus que d’autres catégories défavorisées ?
Je le crois. »
Le féminisme victimaire est bien de l’ordre de la croyance.

« Que faire quand les traces manquent ?
– Les chercher avec obstination, ingéniosité, et imaginer. L’histoire des femmes est un appel à l’imaginaire. »
Justement… Comment dire…

En réalité, l’époque moderne a accouché de l’égalité des droits. C’était inéluctable, car c’était en germe dans la civilisation occidentale depuis les Grecs, voire avant.

« Mais le XIXe siècle est aussi le siècle du féminisme. Car la promesse de la révolution, non tenue pour les femmes, se répercute dans les décennies suivantes et résonne dans de nouvelles protestations de plus en plus bruyantes et articulées. Et chaque fois qu’une brèche s’ouvre dans les systèmes de pouvoir, comme en 1830, en 1848, en 1871, on entend des femmes dire : « Et nous ? ».

De même : « Cela se fait graduellement, et le christianisme, malgré tout son machisme, a joué ici un rôle en disant que les hommes et les femmes sont égaux devant Dieu, et en exigeant le consentement des femmes dans le sacrement du mariage dès les XIIIe-XIVe siècles. Dans la pratique, on marie les filles sans leur demander leur avis. Mais devant le prêtre, il faut qu’elles disent oui. C’est une forme d’avènement du sujet, et qui entraînera, aux XVIIIe-XIXe siècles, une revendication nouvelle : puisque nous sommes obligées de nous marier, nous y consentons, mais nous voulons le mariage d’amour. Le rôle des femmes dans l’apparition du mariage d’amour a été capital, et cette revendication est profondément subversive. Le protestantisme a également joué un rôle important, à la Renaissance, (…)  mais pour lui [Luther], tout le monde doit lire la Bible. Il faut donc que les filles apprennent à lire. C’est pour cela que dans les pays protestants ainsi que dans la France huguenote, les filles étaient beaucoup plus avancées que dans les régions catholiques, où l’accès à la Bible et le libre examen n’étaient pas encouragés. »

Alors, au lieu de se plaindre tout le temps, pourquoi ne pas voir le verre à moitié plein et reconnaître la grandeur de la civilisation occidentale, la seule sur la planète à avoir théorisé et acté juridiquement l’égalité des sexes ?

« À toutes les époques, on voit des femmes protester. Dans les monastères des XIIIe-XIVe siècles, des femmes instruites chargées de copier des manuscrits se rebiffent contre le manque de considération à leur égard. Une mère abbesse conteste le pouvoir du confesseur et se déclare la véritable patronne du couvent. » « Au XVIIe toujours, des femmes de l’aristocratie vont même prendre les armes. La Grande Mademoiselle de Montpensier, à cheval, casquée, l’épée à la main, combat le roi, à la tête des frondeurs. » « Poullain de La Barre écrit un livre très novateur, De l’égalité des sexes, en même temps que Marie de Gournay. Au XVIIIe siècle, ces idées font leur chemin. En 1790, Condorcet écrit Sur l’admission des femmes au droit de cité. Il trouve absurde que les femmes ne puissent voter. Les idées font leur chemin à condition d’être reprises. Elles le sont davantage par les femmes, mais également par des hommes féministes, cela existe. »

Voilà les faits, donc.

La conclusion, qui rejette au passage l’argumentaire de Manon Garcia et sa « soumission », est juste et honnête : « Comment l’historienne voit-elle la soumission féminine ?
« Soumission » est trop connoté. « Acceptation », « consentement », sont plus justes. Au fond, les sociétés ont fonctionné sur l’acceptation. Les femmes acceptent les situations dans lesquelles elles ont été élevées, souvent elles ne pensent pas même à les contester. Et d’ailleurs, ce n’est pas toujours un enfer. Les hommes ne sont pas nécessairement des salauds et les femmes des esclaves ! Il n’y a pas de complot des hommes contre les femmes. Il y a un système plurimillénaire qui façonne les conditions de leur coexistence. L’acceptation peut apparaître comme la seule façon de vivre. Il y a eu beaucoup de femmes heureuses, et plein d’histoires d’amour. D’autre part, les femmes n’ont jamais été passives ; elles savaient s’accommoder, jouer, détourner, résister aussi. C’est un des aspects les plus passionnants de l’histoire des femmes que celui de leur manière de vivre au quotidien. »

  • Temps ModernesElsa Dorlin, « Comment la médecine a fait de la femme une créature inférieure », révèle aussi en creux que jusqu’au XVIe siècle, les femmes avaient une réelle maîtrise de leur corps et de la procréation : « Dans l’un des textes les plus connus de cette médecine féminine, écrit par dame Trotula de Salerne, jugée hérétique parce que laïque, on trouve les multiples « secrets des femmes » : une connaissance du corps féminin, des remèdes à ses maux mais aussi des recettes de décoctions abortives, des conseils obstétriques transmis de génération en génération ».

On en déduit que la  situation n’était pas si catastrophique que cela au Moyen Âge !

« Dans les multiples traités des maladies des femmes qui, de la fin du XVIe siècle jusqu’au milieu du XIXe siècle, ne cessent de spécifier les maux typiques des âges de la vie féminine (maladies des jeunes filles, maladies des femmes, maladies des femmes grosses, maladies des femmes à la cessation des règles, etc.), le corps féminin est représenté comme un corps qui fuit, qui coule, qui saigne, qui délire, qui agonise, qui croupit dans les vapeurs vicieuses d’humeurs en excès. Les femmes sont ainsi sous l’emprise d’un naturel moribond, incapables de se maîtriser, soumises à leur Sexe (comme il est de coutume alors de qualifier les seules femmes). L’hystérie devient la maladie des femmes par excellence. »

Eh bien, ce ne sont pas les neofem avec leur précarité menstruelle qui démentiront, parce que pour couler, ça coule ! Difficile aussi de ne pas penser à l’hystérie devant ces comportements…

« L’Église, par exemple, a longtemps tenu un discours égalitaire tout en considérant qu’hommes et femmes devaient assumer des fonctions distinctes. Le regard des clercs sur le statut de la femme est alors très positif, à la condition qu’elle fasse ce à quoi elle est selon eux destinée : être une mère et une épouse, chargée du foyer ».

« dans les milieux artisans et paysans, les femmes travaillent, et souvent en collaboration avec leur mari. Depuis toujours, les couples sont associés et partenaires dans les affaires : commerce, artisanat ou agriculture. À la mort du mari, les veuves reprennent la plupart du temps l’entreprise familiale et démontrent leur capacité à la gérer. »

« les précieuses, dans la première moitié du XVIIe siècle. Leur discours est très moderne puisqu’elles veulent s’affranchir de la domination masculine, certaines refusant même le mariage. »

« Ce qui est sûr, c’est qu’il existe toutes sortes d’accommodements au sein des familles. (…) Enthousiasmé par l’intelligence de sa femme, le marquis la laisse libre d’agir à sa guise. Émilie du Châtelet devient la maîtresse de Voltaire et ainsi établit un ménage à trois. (…) On voit ainsi, tout au long de l’époque moderne, des situations individuelles qui montrent que les femmes ont su trouver des espaces de négociation au sein des familles et du couple. »

Avant le Code civil instauré par Napoléon, « l’on pouvait, avec l’aide des notaires, déroger au cadre légal. Les couples mariés pouvaient ainsi, d’un commun accord, insérer dans leur contrat de mariage des clauses instaurant une relative égalité entre les époux quant à la gestion des biens. Le notaire était créateur de droit, ce qui ouvrait bien des possibles. » ».

Et de conclure : « Par certains aspects, nous avons vécu des époques plus modernes que la nôtre ». Eh oui !

  • Eva Illouz, « Presque tous les populismes sont des réactions au féminisme », donne sans doute l’interview la plus idéologique et militante de tout le dossier, avec un positionnement ouvertement néo-marxiste anticapitaliste – ce qui, sous la bannière de l’EHESS n’est pas pour surprendre, mais tout de même… Il est évident que tout chercheur est marqué par son idéologie, que l’objectivité n’existe pas, mais militer à ce point-là… Elle mérite « le bouclier d’or Gilbert Bourdin », puisqu’elle avoue combattre un ennemi devenu invisible : Il y a bien eu « des progrès » en matière d’égalité, concède-t-elle, mais il faut continuer le combat car « il doit y avoir des mécanismes de reproduction de la domination puissants et invisibles ».

Elle déroule ensuite l’argumentaire féministe rebattu, notamment au sujet des STEM, dont on sait qu’ils ne répondent en réalité pas à des processus sexistes. Elle reconnaît ensuite que les femmes sont majoritaires dans les sciences humaines et la sociologie à l’université, tout en déplorant le manque d’attractivité de ces filières… mais sans faire le lien entre les deux…  Pourquoi donc les facs de socio sont-elles si unanimement caricaturées, mmmhhh ? Le gauchisme culturel et le féminisme outrancier qui y règnent en maîtres n’y seraient-ils pas pour quelque chose ? En voilà, un bon sujet de thèse !

Le suprémacisme féministe s’exprime ensuite car la seule chose qui la préoccupe, c’est que les femmes prennent le pouvoir. Alors qu’elle le reconnaît : « bien souvent la femme d’un ouvrier gagne un peu plus que lui, et occupe un poste plus stable dans le secteur hyperféminisé du « care » et des services (aide-soignante, secrétaire…) ».

Les vieilles lunes féministes tournent à plein régime : rejet de la maternité, rejet de la famille, de l’hétérosexualité, du mariage, de la procréation. C’est-à-dire le mauvais pain des féministo-gauchistes : déconstruire tout ce qui leur a permis d’exister, ce en quoi elles sont profondément nihilistes.

Le néo-racisme s’invite aussi, car elle s’en prend à la race blanche : « C’est la haine des femmes qui revient, (…) par le biais de la défense de la famille, des valeurs traditionnelles ou de la race blanche ». Et bien sûr, l’anticapitalisme primaire : « Le patriarcat est premier, il est au fondement des structures sociales qui datent de l’ère de l’agriculture, d’après les anthropologues. »

Alors non, déjà, les anthropologues ne parlent pas de patriarcat, eux. Et la « domination masculine » au néolithique, en l’occurrence, n’est pas démontrée non plus (voir plus haut).

Elle divague ensuite : « [Les femmes] sont réassujetties au pouvoir patriarcal traditionnel dans une économie fondée sur le désir et le regard des hommes ». Alors que les femmes ont investi massivement le marché du travail, souvent aux postes de cadres, qu’elles travaillent dans la publicité, les agences de communication, les médias, qu’elles sont prescriptrices de tendances dans les magazines féminins, sur YouTube… elles n’auraient rien à voir avec l’évolution de l’économie, de la société et du regard des hommes ? À d’autres ! Le patriarcat a bon dos !

Quant aux féministes, ce sont elles qui ont imposé (et imposent toujours) la libération et la consommation sexuelles effrénées, la destruction des valeurs, de la famille, de la galanterie, des bonnes manières ; ce sont elles qui conchient le « sexisme bienveillant », les hommes qui leur tiennent la porte, etc. Et maintenant les mêmes viennent pleurer que leurs filles de 15 ans se fassent dire « Wesh, salope, suce ma bite dans les toilettes » au collège, alors qu’elles ont TOUT FAIT pour qu’on en arrive là, qu’elles ont elles-mêmes sacrifié leurs propres filles et celles des autres femmes (qui ne leur avaient rien demandé) ?

Et quand on pousse les femmes à être mères célibataires, qu’on les accable quand elles se marient, fondent des familles et s’occupent le mieux possible de leurs enfants, il ne faut pas faire mine de venir pleurer quand elles paient ces discours au prix fort. La précarisation des mères célibataires est d’abord l’oeuvre des féministes, alors ces larmes hypocrites sont insupportables. Le féminisme n’a pas libéré ces femmes, il les a condamnées au malheur et leurs enfants avec elles.

Elle rêve enfin d’un parti politique 100% féminin, donc 100% sexiste et suprémaciste, mais se lamente que les femmes « se conçoivent encore comme mère, fille, femme, amante… ». En effet, c’est mon cas. Où est le problème ? C’est quoi ce féminisme dictatorial et névrotique qui veut m’imposer de cracher sur ma condition de femme, de mère, etc. ? Elle continue : « C’est le grand problème politique des femmes, et c’est pour cela qu’il est si difficile d’avancer. (…) la femme est la seule catégorie sociale qui soit totalement imbriquée avec celle de son dominateur. »
– …
Allô, Sainte-Anne ?

Elle généralise aussi sur ces hommes : « On est un objet, on est ramenée à notre corps, les hommes sont faussement non sexistes, on ne fera jamais le poids, et, en général, ils sont prêts à nous sacrifier rapidement ».

Du victimisme en perfusion, donc. Elle fait le lien avec la Ligue du LOL, alors que cette affaire est une mystification (voir cet article qui revient objectivement et avec du recul sur cette affaire : « Ligue du LOL : la fabrique des 30 salauds »).

Gna gna gni, « la vie des hommes se déroule sur la toile de fond du privilège masculin. Ils ne se mettent pas dans la même situation de vulnérabilité que les femmes », gna gna gna : « Les femmes savent bien qu’elles seront valorisées si elles jouent le jeu du patriarcat. Si on est jolie, mince, sexy et bonne cuisinière, miser sur ces atouts plutôt que d’entreprendre de longues études peut paraître beaucoup plus payant ».

Ah oui ? On ne peut pas faire les deux ? Les femmes ne sont-elles pas davantage diplômées que les hommes et n’occupent-elles pas majoritairement l’université ?

« Les femmes remettent trop souvent leur vie entre les mains de l’homme aimé, avec des conséquences concrètes catastrophiques en cas de séparation ». Oui, en effet, grâce à la promotion du divorce par les féministes, justement.

Et le mot fatal est lâché : « une domination n’en est une que si elle suscite des complicités ». Eh oui, la femme est naturellement la complice de l’homme. Quelle horreur !

  • Avec Mélanie Gourarier, rien qu’avec le titre : « Aucun espace de la vie hétérosexuelle n’échappe aux rapports de domination », l’hétéro-phobie est en roue libre. Il s’agit d’un recyclage de la bonne vieille névrose anti-pénétration des radfem des années 70, tout en subtilité et sens de la nuance. Le reste est à l’avenant : « la drague reste régie par des rapports de pouvoir », gna gna gna.

Elle aussi déplore que la libération sexuelle (pourtant voulue par les féministes) des années 60-70 se soit retournée contre elles et croit que la sexualité des femmes se libère maintenant pour le meilleur : « On assiste aujourd’hui à une révolution féministe de grande ampleur qui se manifeste par une libération de la sexualité féminine – cette fois par et pour les femmes. Ce qui n’était pas le cas dans l’épisode précédent des années 1960-1970, qui a, on le sait, surtout bénéficié aux hommes. »

Elle n’a sans doute pas entendu parler de l’état des relations sexuelles chez les 18-25 ans aujourd’hui : un champ de ruines. Entre la pornographie, les viols, l’absence totale de relations et les poupées sexuelles, c’est un grand succès, en effet.

Elle essaie d’excuser les comportements des populations allogènes en niant les spécificités françaises et en démolissant la galanterie : « C’est ce qu’on retrouve par exemple dans le débat sur la galanterie, et spécialement la défense d’une « séduction à la française ». Une masculinité civilisée incarnant la supériorité du modèle français est opposée à une masculinité jugée barbare, reléguée de ce fait dans une altérité culturelle infériorisée. Or, ce modèle glorifié dont on s’inquiète qu’il disparaisse n’a en fait jamais existé. » Bien sûr. L’homme blanc occidental est historiquement le seul et vrai barbare, tout le monde a compris.

  • L’article sur Jordan Peterson, « Jordan Peterson, le pape du masculinisme bon teint », me fait sourire. Les féministes de L’Obs se cassent les dents sur lui et ne savent pas trop par quel bout le mordre. C’est que le bougre est malin, très malin et qu’il ne leur laisse pour ainsi dire aucune prise.

Peterson raille le « patriarcat » : « Je ne suis pas convaincu que nous vivions dans une hiérarchie patriarcale. Cela voudrait dire que les femmes n’ont aucun rôle dans l’organisation de notre société ? » répète-t-il, citant comme contre-argument l’invention par des hommes de la pilule contraceptive et du tampon hygiénique : « Ces hommes faisaient-ils partie d’un patriarcat oppresseur ? ».

Un peu de bon sens, en effet.

Conclusion (provisoire) de tout cela ?

On papote, on papote, et au final… on papote. Les féministes du Mandar’Obs auront beau actionner leur bouclier psychique anti-lémuriens (Gilbert Bourdin, sors de ce corps !), rien à faire :  la « domination masculine » et le « patriarcat » font bien partie de ces chimères (ou ces entités psychiques) qui n’existent que dans la cervelle en surchauffe des féministes.

Tout comme le « patriarcat », la « domination masculine » devrait prendre des guillemets car il ne s’agit, quand on gratte un peu, que de constructions idéologiques et d’interprétations du monde qu’aucune preuve archéologique ni historique ne viennent corroborer.

« Aucun indice ne nous permet à l’heure actuelle de penser que les sociétés paléolithiques étaient patriarcales. On sait par contre que les femmes étaient mobiles, participaient activement à la vie et à la survie du groupe –bien plus actives que ce que l’on a pu supposer par le passé. Dès lors, on peut penser que les relations entre hommes et femmes étaient plutôt équilibrées », reconnaît Claudine Cohen.

  • Pour aller plus loin :

[à suivre…]

. Image de couverture :

Édouard Manet, Le Déjeuner sur l’herbe, 1863 (Paris, Musée d’Orsay)

[Paranoïa féministe] – « Tous les hommes oppriment toutes les femmes tout le temps »

« Tous les hommes oppriment toutes les femmes tout le temps » (Kate Millett 1971)

Dans un ouvrage paru en 2002, Humor Reference Guide: A Comprehensive Classification and Analysis, Warren Shibles, professeur de Philosophie à l’université du Wisconsin, revient sur le niveau affligeant, intellectuellement parlant, des Women’s Studies dans les universités américaines. Il présente dans l’extrait qui suit (traduit par mes soins) des paroles de féministes influentes – et pas seulement aux Etats-Unis. On est souvent consterné et incrédule à la lecture de ces sentences, et pourtant… les faits montrent que l’université française s’est elle aussi couchée depuis longtemps et a fait siennes la plupart de ces absurdités.

Chapitre IX. L’ANTIPATRIARCAT : MODÈLE DE BASE DU FÉMINISME ET DES WOMEN’S STUDIES

Tous les hommes oppriment toutes les femmes tout le temps.

Introduction

Ce chapitre sur la philosophie et l’humour féministes est un exemple d’humour pénétrant, de philosophie de l’humour et surtout d’humour de la métaphore. Il commence par établir la métaphore de base ou le modèle de l’antipatriarcat qui caractérise à la fois le féminisme radical et antipatriarcal et les enseignements des Women’s Studies.  (…)  La métaphore farfelue qui consiste à tout genrer (angl. : genderize) peut également générer une réduction à l’humour absurde. Ce fut aussi le cas avec Freud, dans la mesure où il voyait tout en termes de sexe ou de libido. Le modèle féministe, par son expansion de la métaphore du genre, dépasse de loin Freud ; créant une expansion de l’humour métaphorique.

Les féministes développent dans les moindres détails la métaphore féministe de l’antipatriarcat. En pratique, toutes les causes sont déterminées, toutes les questions et tous les problèmes sont résolus en référence au modèle antipatriarcal. (…) En tant que modèle fondamentalement mythique et irrationnel, il trouve sa place aux côtés d’autres métaphores telles que la religion, l’astrologie, le militarisme et les institutions qui punissent au lieu d’amender et d’éduquer. En ce sens, il rencontre un certain attrait auprès du grand public et trouve également sa place parmi les autres philosophies qui ont porté préjudice à l’humanité. A l’instar de la religion, le féminisme antipatriarcal s’oppose à l’humanisme (Cf. John Dewey and pragmatism, Shibles 1995ij, 1998b). (…)

Le féminisme n’est présenté ici ni pour l’attaquer ni pour le soutenir, mais pour le décrire et pour montrer les nombreuses façons dont l’humour est impliqué dedans. Beard & Cerf (1995) ont fait un livre à la fois descriptif et satirique, simplement en laissant les féministes s’exprimer par elles-mêmes. (…)

La définition courante du patriarcat

Le « patriarcat » est une métaphore-racine développée dans le cadre d’une vision du monde et d’une philosophie de la vie selon ce point de vue : Tous les hommes oppriment toutes les femmes tout le temps (Kate Millett 1971; 1977: 24-25). On parle ici de féminisme antipatriarcal (voir Shibles, « Le mythe du patriarcat« , 1991).

« Les hommes gouvernent les femmes », « la domination sexuelle » (Kate Millett 1971: 24-25).

« Notre société… est un patriarcat.… Dans tous les domaines du pouvoir au sein de la société… entièrement entre les mains des hommes » (Kate Millett 1971: 25 dans Kramarae & Treichler 1985: 323).

« Tous les hommes sont des violeurs et c’est tout ce qu’ils sont” (Marilyn French in Farrell 1993: 309) Dworkin (1983: 147-194) « Tous les hommes essaient de tuer toutes les femmes ».

L’utilisation d’énoncés erronés et de déclarations non fondées recourt à certaines des métaphores les plus fondamentales des féministes. Une formulation de la forme “x est y” est la suivante : « Tous les x (sociétés, logique, connaissances, langage, disciplines, écriture) sont masculins ». Ironiquement et humoristiquement, même la femme est masculine.

« Nous continuons à nommer [sic.] le patriarcat en tant que paradigme pervers et source des autres maux sociaux » (Mary Daly 1984: xii) [voir l’attaque totale des hommes appelés les sept péchés capitaux (1978: 30-31)].

L’index de Mary Daly (1984: 465) indique que « le patriarcat, comme paradigme perverti » se retrouve tout au long de son livre. Dans son livre de 1978, « patriarcal » apparaît treize fois avant même que la préface ne commence.

« Le patriarcat, c’est-à-dire la suprématie masculine institutionnalisée » (French 1992: 16).

Tout le savoir, les croyances, les institutions, la société, la langue, etc. sont masculins ; par exemple, le bien et le mal sont masculins et donc en eux-mêmes « mauvais » (Mary Daly 1978: 12). Les synonymes de « patriarcat » sont : masculin, dominer, opprimer, victimiser, haïr, etc.

« Un système d’autorité masculine qui opprime les femmes par le biais de ses institutions sociales, politiques et économiques » (Humm 1990: 159).

« Les femmes sont l’ennemi [sic.] contre qui toutes les guerres patriarcales sont menées ». (Mary Daly 1978: 31).

« Une forme d’oppression universelle et historique » (Zillah Eisenstein 1979: 17 dans Kramarae & Treichler 1985: 323-324).

« La structure politique universelle qui privilégie les hommes au détriment des femmes ; le système social que le féminisme est déterminé à détruire. Ce terme est fréquemment utilisé par les féministes contemporaines, qui ne sont pas toujours d’accord sur ce qu’elles entendent par là » (Lisa Tuttle 1986: 242).

« La religion dominante de la planète entière, et son message essentiel, est la nécrophilie » (Mary Daly 1978: 39, dans Kramarae & Treichler 1985: 323).

« Selon la vision féministe radicale, la société contemporaine est un patriarcat… un système total de domination » (Jaggar 1983).

« Le patriarcat a commencé et s’est étendu comme une guerre contre les femmes » (French 1992: 14. Cf. S. Johnson 1989: 148).

« Pour le féminisme radical, le patriarcat existe toujours en tant que fait universel, multiculturel, en tant que description de toutes les sociétés humaines et explication de la raison pour laquelle chaque société est ce qu’elle est dans tous ses aspects » (Jean Elshtain 1981: 213).

« Le féminisme radical postule que le patriarcat est le puits empoisonné d’où s’écoulent toutes les maladies et les misères » (Sonia Johnson 1989: 148).

« Le modèle masculin dominant de l’antiféminisme est pratiquement partout » (Dworkin 1983: 210).

Selon le point de vue du féminisme antipatriarcal, la solution à tous les problèmes du monde est fort simple. La métaphore simpliste est développée dans le cadre d’un système élaboré. Nous pouvons simplement, en faisant des déductions à partir de la définition de base, générer sa structure et sa théorie de la manière suivante :

  1. Tout genrer.
  2. Tout analyser comme étant masculin.
  3. Juger que tout ce qui est masculin est mauvais. Ainsi, faire de « patriarcat » un terme péjoratif.
  4. Tout négativer. Tout voir en termes de victimisation, d’esclavage, d’oppression, de harcèlement sexuel et de viol.
  5. Attribuer la responsabilité de tous les problèmes du monde aux hommes.
  6. Sensibiliser sur cette vision des choses afin d’attiser la colère et la rage.
  7. L’étape suivante est de punir, imposer le politiquement correct, obtenir vengeance, afin de détruire la société patriarcale, l’université, la raison et toutes les autres institutions, car toutes sont masculines, pour mettre en place une gynocratie axée sur les femmes.

« – CESSE DE M’OPPRIMER !!! » « – pardon… »

Le patriarcat est un mythe ; critique du terme « patriarcat »

Dans le but de démontrer que le mot « patriarcat » est à la fois un terme non scientifique et un jugement de valeur, il a été démontré qu’il s’agissait d’un terme abusif et de « sexisme inversé » (Farrell 1993: 16, et PK: 83). Cela a été montré aussi dans « Le mythe du patriarcat » (Shibles 1991b). Alors une chose remarquable est arrivée récemment : un certain nombre de livres féministes sont parus, critiquant de manière juste et impressionnante les féministes antipatriarcales politiquement puissantes. Ce sont les livres de Christina Hoff Sommers, Daphne Patai et Noretta Koertge [PK], René Denfeld, Petra Kelly, Camille Paglia, Nadine Strossen, Ellen Klein et Katie Roiphe. Ce sont des livres courageux, car ils osent aller à l’encontre du vaste establishment féministe dans le monde universitaire.

« Utiliser le mot « patriarcat », c’est donner une distorsion de notre société et c’est une vision dogmatique » (Elshtain 1981: 216).

« Il n’y a pas de consensus sur ces questions et les féministes contemporaines utilisent le « patriarcat » de diverses manières. Certaines ont reconnu que les problèmes liés au concept sont si importants qu’il devrait être abandonné » (Pateman 1988) dans « Patriarchal Confusions »).

Ellen Klein (1996: 19) écrit : « L’argument opposé à la science traditionnelle et à la philosophie de la science, selon lequel ils seraient essentiellement biaisés en faveur des hommes, n’a pas été présenté ».

Le philosophe John Wilson (1980) a reproché aux féministes antipatriarcales d’être anti-humanistes et d’utiliser les méthodes de la force et de la coercition.

Supposons qu’en tant que femme, on vous dise : « Vous et toutes les femmes, vous opprimez tous les hommes ». Ou que les enseignantes du primaire et les infirmières sont matriarcales et donc oppriment tous les hommes, institutionnellement et personnellement. Ce serait une insulte grave.

Roiphe (1993: 46) parle de la paranoïa féministe antipatriarcale « qui croit que les hommes ne cherchent qu’à s’en prendre aux femmes d’une manière générale ».

« La présomption [est] que les hommes sont collectivement engagés pour maintenir les femmes dans le bas » (Sommers 1994: 21).

Le féminisme antipatriarcal est une « compréhension simpliste de la nature » (Elshtain 1981: 212).

Les études de genre sont du féminisme antipatriarcal

Le féminisme antipatriarcal est largement représenté, notamment à travers Andrea Dworkin, Catharine MacKinnon, Susan Faludi, Marilyn French, Monique Wittig, Gloria Allred, Andrea Nye, Alison Jaggar, Charlene Spretnack, Heilbrun, Susan McClary, Susan Harding, Adrienne Rich et Ann Ferguson.

Le féminisme radical est le féminisme » (MacKinnon 1989: 117).

Il est souvent dénié que les Women’s Studies soient radicales. Mais le problème est maintenant clair. Dans la mesure où son idéologie et ses productions utilisent le mot « patriarcat »,  il est radical et il s’agit de féminisme antipatriarcal. Ses productions contiennent le mot directement ou indirectement (par exemple à travers une paraphrase) dans pratiquement tous les livres, articles et conférences. Les auteurs mentionnés ci-dessus constituent la norme dans les bibliographies des Women’s Studies. Les études féministes ne peuvent échapper à la critique selon laquelle elles font essentiellement la promotion des principes du féminisme antipatriarcal.

Il y a beaucoup d’équivoque concernant le mot « féminisme ». Il est facile de s’embrouiller. Je ferai en sorte que ce soit moins facile, moins facile de souiller le féminisme humaniste avec le féminisme antipatriarcal. La distinction entre féminisme humaniste et féminisme antipatriarcal caractérise le féminisme mieux que « féminisme radical », car tout peut être radical. Radical peut parfois être la bonne chose à faire. Les critiques des philosophes sont souvent radicalement appropriées.

« Les convictions féministes qui prévalent dans les écoles et universités des États-Unis aujourd’hui ont souvent des conséquences profondément subversives sur les meilleures traditions universitaires » (PK: 184).

« On enseigne aux étudiants à haïr » (PK: 185).

« Je suis une féministe qui n’aime pas ce que le féminisme est devenu » (Sommers 1994: 18).

« Les programmes des Women’s Studies ressemblent beaucoup à des sectes religieuses » (PK: 190. Cf. Roiphe 1993: 150).

Denfeld (1995: 305-306) écrit que dans un cours typique de Women’s Studies, on enseigne aux étudiants « qu’ils sont non seulement censés rejeter les formes ‘masculines’ du raisonnement telles que l’objectivité, mais que leur note en dépend. Ils écrivent de manière radicalement subjective des journaux non universitaires composés de rêves, de gribouillis, de poèmes, etc., mais surtout de leurs actes de rébellion montrant comment ils s’opposent à la société patriarcale. Ce programme (d’un cours de Rutgers) est considéré comme un « programme modèle » par l’Association nationale des Women’s Studies » (ibid. 306).

“Ce que nous ne savions pas, c’était à quel point ces échecs [des Women’s Studies] étaient généralisés et profondément enracinés, ni à quel point leurs effets néfastes étaient graves” (PK: 194: xv).

« La littérature anglaise et la critique littéraire sont soumises à l’idéologie antipatriarcale. Chaque cours est un cours “d’études des oppressions » (Kimball 1990: 16).

« Tout le savoir est patriarcal, alors l’étudiant n’a pas besoin d’apprendre autre chose que des études féministes » (PK: 142).

« Ce n’est pas le rôle de l’université de les parrainer [les féministes antipatriarcales]. » (PK: 214)

« Rien de ce que nous avons vu dans nos recherches sur les Women’s Studies ne suggère que les étapes les plus avancées du développement de l’identité, impliquant synthèse et intégration, se situent à l’horizon » (PK: 194).

« La majorité des cours de Women’s Studies […] sont non scolaires, intolérants à la dissidence et… une perte de temps » (Sommers 1994: 90).

« Les Women’s Studies sont gynocentriques et misandres » (Sommers 1994: 275).

« Les études féministes ne favorisent pas, et ne représentent en aucun cas une enquête ouverte, une exploitation critique de multiples perspectives (même menaçantes) » (PK: 1994: xvii).

« Le féminisme dans le monde universitaire devrait abandonner sa notion simpliste et dégradée du « politique »… et revenir à des pratiques professionnelles conformes aux principes de l’éducation libérale » (PK: 211).

« À l’université, l’une des raisons d’être des Women’s Studies est l’objectif politique d’éliminer les stéréotypes. Les cours doivent être dispensés de manière non sexiste, sans harcèlement sexuel. L’usage féministe du terme « patriarcat » dans les textes montre que les études féministes promeuvent plutôt le sexisme et les stéréotypes » (cf. Sommers 1994: ch. 5 « Le cours féministe »).

Déclaration d’un étudiant à propos d’un cours d’introduction aux Women’s Studies : « Le groupe faisait penser à un sketch des Monty Python, avec un jeu-questionnaire où la réponse à chaque question était « porc ». Et peu importe que l’animateur de l’émission de questions-réponses demandait, par exemple : « Quelle est la capitale de la Pennsylvanie ? ». La réponse était « porc ». Dans le cours que j’ai suivi, la réponse était toujours « les hommes »… « Qui est responsable de tout ce que nous endurons ? » « les hommes » (PK: 83).

« Toutes les données sont conformes à la théorie de l’oppression patriarcale » (Sommers 1994: 96).

{à suivre…]

Féministes et pervers narcissiques, les liaisons dangereuses

Parmi les pathologies contemporaines de la relation, on ne peut que constater l’expansion croissante et parallèle du néo-féminisme et des « pervers narcissiques » (oui, je classe le néo-féminisme parmi les pathologies du lien, voir plus bas). Je me pose même la question suivante : pourraient-ils être les deux faces d’une même médaille ?

Jean-Honoré Fragonard, Le Verrou, 1774-78 (Paris, Musée du Louvre)

Les néo-féministes sont sur-représenté(e)s dans les générations X, Y et Z (de 15 à 40 ans), même s’ils débordent aujourd’hui sur tous les âges ; les « pervers narcissiques » sont une catégorie représentée sur toute la pyramide des âges.

La « perversion narcissique », une appellation contestée car issue du vocabulaire de la psychanalyse, ne renvoie pas moins à une réalité que l’on pourrait schématiser en parlant d’une profonde et définitive immaturité psychique et affective. Qu’ils soient hommes ou femmes, les PN sont des personnes ayant développé d’efficaces techniques de manipulation et d’exploitation des autres ainsi que de puissants mécanismes de protection émotionnelle. Ils restent à vie des êtres souvent médiocres sur le plan personnel (ce qui ne les empêche pas d’être à l’occasion des génies dans d’autres domaines : les arts, la littérature, la politique, la science, l’économie,….) et totalement indigents sur le plan interpersonnel : incapables d’éprouver de véritables sentiments ou émotions, ils passent leur vie à confondre les êtres humains avec des objets et sont irrécupérables. On dit qu’ils sont le reflet de notre époque individualiste, c’est bien possible, mais je remarque que ce sont des comportements également très répandus dans les sociétés archaïques, par exemple islamiques. Je mettrais donc plutôt cela sur le compte d’une immaturité psychique aussi bien transculturelle que générationnelle, transmise aux enfants par leurs parents – ou bien acquise par les enfants eux-mêmes au cours de leurs propres expériences de vie, car tout ne viendrait pas forcément des parents. La recherche ne proposant pour l’instant pas d’explication consensuelle au phénomène, je me garderai de conclure sur ses causes.

Les femmes narcissiques pathologiques pourraient être à ranger dans les anciennes classifications des « troubles de la personnalité histrionique » (anciennement « hystérique » du DSM-IV), alors que les hommes se situeraient davantage dans les « troubles de la personnalité narcissique » du DSM-V – même si ces classifications et appellations évoluent constamment d’un DSM à l’autre et ne semblent pas rendre compte de la réalité dans son ensemble.

Ce sont essentiellement des hommes PN dont les médias et les réseaux sociaux se font régulièrement l’écho, ce qui a tendance à invisibiliser les femmes PN, pourtant tout aussi nombreuses (si ce n’est davantage, car il semblerait que le féminisme en fabrique à la pelle au fil des générations). Ceci tient au fait que leurs modes d’expression ne sont pas les mêmes du fait de leur sexe : les hommes sont davantage dans la violence physique visible et les femmes dans la violence psychologique et verbale, plus invisible. Les meurtres masculins se voient facilement à cause de la violence physique alors que les meurtres féminins sont plus discrets – mais on peut supposer que beaucoup d’hommes sont poussés à la dépression, au déclassement, à la ruine et au suicide à la suite de violences et de harcèlements psychologiques féminins.

Ces différences de sexe sont valables aussi par exemple dans le repérage des HQI (haut quotients intellectuels) ou du syndrome d’Asperger. Chez les petits garçons, le surdouement saute souvent aux yeux dès le plus jeune âge, alors que chez les femmes, il peut ne jamais être dépisté sur toute une vie – c’est même très fréquent. Les femmes sont toujours plus aptes à se fondre dans la masse. Du fait de la testostérone, mais aussi des gènes, les hommes n’ont pas les mêmes comportements que les femmes ; une évidence que nos anciens comprenaient intuitivement, mais qu’il est aujourd’hui nécessaire de rappeler en raison du lavage de cerveau opéré par l’idéologie du genre.

La violence s’exprime différemment selon les sexes, ce que confirme une méta-analyse (sur 216 études) publiée par un chercheur en psychologie et présentée ici par Peggy Sastre, « Différences entre les sexes : Darwin avait raison » (Le Point, 12 juin 2019) : les hommes sont d’un point de vue évolutionnaire et biologique plus violents que les femmes et ces dernières sont davantage enclines aux ragots destructeurs qui les plombent elles-mêmes et les rendent dépressives:

« En ce qui concerne la violence, un fait des plus intéressants et somme toute contre-intuitif mis en lumière par l’étude d’Archer est le suivant : le gros de cette différence ne provient pas de la motivation à commettre des actes violents puisque la colère est un sentiment très bien partagé entre hommes et femmes. En revanche, si les hommes surpassent (et de loin) les femmes sur le plan de la violence létale, c’est parce qu’ils savent moins bien gérer leur impulsivité et canaliser leur colère, et l’expriment donc de manière plus dommageable pour eux-mêmes et pour autrui. Cette violence va d’ailleurs de pair avec la prise de risque. (…) En résumé, pour reprendre l’ancienne distinction aristotélicienne, la violence en puissance est équivalente chez les femmes et les hommes, mais, chez ceux-ci, la violence en acte bat tous les records. Cette asymétrie est le fruit de la sélection sexuelle : la balance coûts/bénéfices de la violence n’est pas la même si l’on est un homme ou une femme (…).
Autre exemple de différence marquée : les troubles mentaux comme la dépression et l’anxiété, qui touchent en moyenne deux fois plus les femmes que les hommes. Les travaux analysés par Archer révèlent un lien avec l’importance accrue que les relations sociales revêtent pour les femmes. À l’adolescence, la dépression est aussi corrélée à l’agression indirecte (ragots, médisances, ostracisation), dont font davantage usage (et sont davantage victimes) les femmes.« 

Mais alors, quels liens peut-on faire entre féministes et PN ?

Il faut savoir que le néo-féminisme recrute à plein régime chez les victimes de pervers narcissiques – avec la  fameuse technique du love-bombing, bien connue des sectes : « Nous te comprenons tellement, ma sœur, nous sommes nous-mêmes toutes victimes de ces salauds », depuis quoi l’on glisse très vite vers : « Tous les hommes sont comme ça, tous des salauds ! Masculinité toxique ! » et l’on retourne le cerveau de la malheureuse, l’emprisonnant à vie dans son statut de victime et lui interdisant d’observer objectivement et de manière lucide son environnement.

Car non, évidemment, tous les hommes ne sont pas comme ça. Ceux-là sont même minoritaires. C’est ce #NotAllMen que les féministes ne supportent pas – de même qu’elles ne supportent pas le NotAllWomen (moins connu) : toutes les femmes ne sont pas féministes.

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On peut se tourner ici vers la psychologie évolutionniste. On sait que, en gros, 20% des hommes attirent 80% des femmes. Les fameux mâles alpha testostéronés jusqu’aux trous de nez, les bad boys, les gros bras, les séducteurs, les anciens Don Juan et autres Casanova, cette minorité d’hommes à femmes attire quasiment toutes les femmes à des degrés divers ; laissant les 80% d’hommes restant dans des difficultés plus au moins grandes car devant se partager les 20% de femmes restantes. Comme on peut s’y attendre, les PN prolifèrent dans la première catégorie, laissant des armées de féministes (puisque toute la génération des 15-40 ans au moins est féministe) sur le carreau, se demandant pour longtemps ce qu’il leur arrive.

Ces statistiques sur les 80%/20% sont résumées ici : « L’inégalité de beauté, la grande oubliée » (Le Point, 25 mai 2019) : « Si ces chiffres sont fiables, cela signifie que la grande majorité des femmes n’est disposée à communiquer amoureusement qu’avec une petite minorité d’hommes, tandis que la plupart des hommes sont disposés à le faire avec la plupart des femmes. » Comme l’explique cet article d’une grande profondeur, les nouvelles relations amoureuses instaurées notamment par le féminisme et l’individualisme contemporains nous renvoient directement à l’âge de la savane et à la sauvagerie : c’est la loi du plus fort et la violence qui s’imposent à tous les étages.

C’est toujours chez les PN version violente que l’on trouve les meurtriers conjugaux et chez les PN un peu plus subtils que l’on trouve ceux qui détruisent psychologiquement leurs compagnes avant qu’elles ne les quittent dans la douleur ou la maladie, mettant souvent des années à se remettre et grossissant par la même occasion les rangs féministes.

Tellement vrai !

Mais pourquoi les femmes vont-elles si souvent se mettre dans ces situations ?

Une petite vidéo de Bhû répond indirectement à cette question :

[Si la vidéo ne s’affiche pas, cliquer sur ce lien : https://www.facebook.com/1481484841885173/videos/279903889567462/ ]

Cette femme du XXIe siècle, pourtant évoluée, éduquée, moderne, continue contre toute attente et contre sa propre rationalité, à vibrer pour la brute épaisse capable de la protéger en distribuant des gnons, quitte à s’en prendre un à son tour quand son heure sera venue. Cette femme sait qu’elle prend des risques à préférer ce genre d’homme, qu’elle risque d’être maltraitée, battue, voire tuée. Et pourtant, elle le choisit. Des femmes plus intellectuelles ou plus prudentes se méfieront peut-être des montagnes de muscles, mais iront quand même se faire détruire psychologiquement par des pervers plus subtils. Pourquoi ?

Parce qu’elles tombent toutes dans le « piège » de la séduction, en particulier de la testostérone – très sexy, la testo – et là, ce sont leurs hormones qui parlent, leur biologie. Les évolutionnistes expliquent que statistiquement, plus un homme est agressif et plus le nombre de ses expériences sexuelles est élevé. Or c’est la testostérone, justement, couplée à l’incapacité à gérer ses émotions et ses frustrations, qui peut déchaîner la violence masculine, que celle-ci soit physique ou psychologique. 

Les mouvements d’hommes, que les féministes ont baptisés « masculinistes » uniquement pour les dénigrer – peut-être un souvenir inconscient du fait que le mot « féministe » renvoyait lui-même à l’origine à une pathologie médicale (liée à la tuberculose) puis à une pathologie sociale et politique (sous la plume d’Alexandre Dumas fils) –, les hommes en mouvement, donc, comme je préfère les appeler, font parfois l’hypothèse que les féministes d’aujourd’hui se comporteraient typiquement comme des perverses narcissiques. Je ne pense pas qu’on puisse dire cela de toutes, même s’il est vrai qu’elles sont continuellement poussées (on peut même dire forcées) à agresser les hommes, les insulter, les manipuler, les rabaisser, les humilier, les exploiter financièrement et humainement comme s’il s’agissait d’une sous-humanité méprisable.

Comme ils le font remarquer, les femmes jeunes, jusque 35 ans, sont toutes puissantes sur le marché de la séduction et sont encouragées par le féminisme à consommer sexuellement le maximum d’hommes et à les traiter comme des sex-toys ambulants. Mais plus les femmes mûrissent et plus les rapports de force s’inversent et c’est leur tour, tôt ou tard, de se faire croquer par un manipulateur ou de se rabattre sur un type d’homme qu’elles n’auraient jamais envisagé quelques années plus tôt (pas toujours pour le pire, d’ailleurs, bien au contraire).

Le féminisme apprend aux jeunes femmes qu’elles sont des princesses sacrées à qui tout est dû, qu’elles sont toutes puissantes et peuvent tout exiger – et il est vrai qu’objectivement à cet âge, elles le sont. Pour peu qu’elles soient capables d’exploiter savamment leur jeunesse et/ou leur beauté, elles ont le monde à leurs pieds et l’embarras du choix. Plus elles défilent avec des micros-shorts et des pancartes débiles dans les manifs féministes et plus leur pouvoir est à son maximum – et elles le savent. La pleurnicherie ordinaire qui les accompagne n’en est que plus grossièrement hypocrite. D’ailleurs il suffit de les observer dans les manifs : toute leur attitude montre que leurs revendications sont bidons, de la pure mise en scène : on voit toujours aux premiers rangs des collégiennes nanties et manipulées qui sèchent leurs cours ou des petites bourgeoises désoeuvrées de centre-ville qui n’ont rien, mais alors RIEN, de filles opprimées. Le féminisme, c’est l’art de prendre tout le monde pour des cons avec la plus grande indécence vis-à-vis des femmes réellement maltraitées sous d’autres latitudes.

Marche (hypocrite) pour le climat (Paris, 15 mars 2019)

Étant amenées à traiter les hommes comme des objets et à les prendre et les jeter sans états d’âme, au milieu du turn over, elles finissent immanquablement par faire le mauvais choix et tomber sur LE con prévu pour elles, le PN de service qui va les attirer comme le fromage (ou la merde) attire les mouches. Et petit à petit, au fur et à mesure qu’elles vont s’y engluer les pattes et les ailes, elles vont moins rire, d’autant que, les années passant, leur pouvoir absolu va aller s’amenuisant.

Statistiquement, il n’est donc pas faux de postuler que toute féministe ou presque soit amenée à croiser un PN un jour ou l’autre et à s’y brûler les ailes le cas échéant – puisque toute femme a une propension naturelle, quasiment biologique, à faire les mauvais choix (voir la vidéo plus haut et la théorie du 20/80%). De là à dire que tout homme est un PN, toujours pas, évidemment.

Quelles conclusions tirer de tout cela ?

Le message est simple et ressortit de la sagesse populaire : les femmes doivent appendre à considérer les 80% d’hommes normaux, pas forcément les plus tape à l’oeil, mais ceux avec une véritable richesse intérieure et de vraies qualités humaines qui les entourent ; au lieu de se battre comme des pintades dans une volière pour attirer les paons, les perroquets et les coqs qui leur en mettront plein la vue. Ou alors, une fois que ces derniers les auront bien plumées, admettre qu’elles avaient peut-être un peu manqué de jugeote et en assumer les conséquences – et sans pour cela hurler au viol juste par vengeance, comme les féministes les poussent à le faire.

Nous en sommes là aujourd’hui avec la libéralisation sans frein du marché de la séduction : « Il est ironique de constater que les progressistes, qui se félicitent du déclin de la religion et d’institutions soi-disant « dépassées » comme la monogamie se comportent en réalité comme les derniers des réactionnaires en faisant revivre les structures sociales animales les plus ancestrales, les plus barbares et les plus inégalitaires qui aient jamais existé. À l’inverse, ce sont bien les conservateurs qui se font les hérauts d’un idéal progressiste de « redistribution des revenus sexuels » via une invention historiquement récente : la monogamie. » (« Les inégalités de beauté« )

À mon sens, la perversion narcissique et le néo-féminisme pourraient tous deux être envisagés comme des pathologies du lien, dans le sens où ils ont pour socle commun l’égocentrisme, le narcissisme, l’immaturité, le mépris et la haine de l’autre, le tout assaisonné d’une complainte victimaire en tous points comparable.

Les deux ont en effet un côté Caliméro assez prononcé : toujours dans la victimisation, à reporter la faute sur l’autre (le « patriarcat » et autres « oppressions systémiques »), égotiques, affichant une très haute opinion d’eux-mêmes, incapables de se remettre en question, piétinant les autres, habiles à retourner toute situation à leur avantage, menteurs, manipulateurs, obsédés sexuels, infantiles, régressifs, etc., on pourrait décliner les parallèles à l’infini.

Il reste enfin à soulever une dernière hypothèse : le féminisme « de libération » méprise la maternité, les mères au foyer et le soin porté aux enfants, allant jusqu’à obliger les femmes à travailler pour être respectables ;

B. Friedan, S. De Beauvoir, « Sex, Society and the Female Dilemma », Saturday Review, June 14, 1975, p. 18.

Des enfants, les garçons notamment, méprisés et traités comme des objets par des parents qui ne les envisagent que comme des fardeaux quand ce n’est pas comme des violeurs en puissance ou comme le « mauvais » sexe, n’ont-ils pas un grand risque de se construire des mécanismes de défense et de devenir des « pervers narcissiques » ? Qui oserait interroger la part du féminisme dans l’explosion de ces comportements ? Je me pose la question depuis un moment.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

. Pervers narcissique et féministe :

. Vampires psychiques :

L’islam ou les hommes ? Nos féministes choisissent la soumission à Allah

La misandrie délirante des féministes occidentales est en train de faire le lit de la conquête islamique. Il devient urgent d’interroger l’effondrement intellectuel et la trahison de ce féminisme.

Depuis la mise en ligne de ma petite réflexion sur les convergences entre néo-féministes et islamistes (février 2018), les faits allant dans ce sens n’ont cessé de s’accumuler ; au point que pour ne pas alourdir ce premier article, je vais développer ici un aspect tout à fait  significatif du phénomène : tout à leur profonde bêtise et au nom de leur misandrie pathologique, les féministes occidentales préfèrent ouvertement l’islam aux  hommes et à la culture occidentale.

Plus les années passent et plus le féminisme s’enfonce dans la bassesse, entraînant symboliquement derrière lui l’ensemble des femmes, au gré de postures qui ne peuvent que faire profondément honte à toutes celles qui ont pour habitude d’utiliser leur matière grise.

De quoi retourne-t-il exactement ? Jour après jour, on voit opposer la culture occidentale, dite « patriarcale » (c’est-à-dire, en langage féministe, « patriarcale à abattre », une insulte qui ne repose sur aucune réalité historique) aux bienfaits de l’islam et de la charia.

Les féministes occidentales, qui doivent leur entière liberté de pensée et de mouvement aux acquis de leur civilisation – les fameux « patriarcats » grecs, médiévaux, humanistes, des Lumières et des sociétés industrielles et contemporaines –, n’ont de cesse de retourner la société des loisirs et de l’oisiveté, dont elles profitent grassement, contre les hommes – ceux-là mêmes à qui elles doivent leur vie confortable. Le féminisme semble vouloir incarner de plus en plus ouvertement une forme de bêtise féminine – dans le cas présent, le caractère moutonnier de femmes stupides instrumentalisées par des hommes de pouvoir (et dans le cas qui nous occupe, les islamistes).

  • En 2015, dans la société communautarisée de l’East London, il se trouvait des femmes en burqa pour poser la question : « Entre la charia et la loi faite par des hommes, laquelle est la mieux pour l’humanité ? » Il s’agissait d’une campagne islamiste en faveur de l’application stricte de la charia en Grande-Bretagne.

East London, 2015 : « La charia ou la loi des hommes, qu’est-ce qui est mieux pour l’humanité ? »

S’il est clair que pour des occidentales voilées jusqu’aux yeux, rien ne vaut la charia, on pouvait encore espérer que pour des féministes pas encore voilées, le choix serait différent.

  • Que nenni ! En juin 2019 en Suisse, voici ce ce que l’on a vu refleurir sur les murs de Neuchâtel à l’occasion d’une manifestation féministe : une affiche belge de 2014 produite par un collectif de féministes hystériques (Lilith’s Revolution) :

Affiche « Couilles », Collectif Lilith’s Revolution, 2014, Belgique

Une voilée européenne, donc, agressant violemment la masculinité à l’occidentale avec l’aval du « féminisme blanc », lequel, jour après jour, se convertit au féminisme dit « intersectionnel ». Le discours du collectif islamo-féministe Lallab va exactement dans le même sens : l’islam plutôt que l’homme blanc.

  • Paris, 10 novembre 2019 : Lors de la Manif de la Honte des islamo-gauchistes, on a pu voir le même argumentaire, un concentré de féminisme pour débiles mentales sur la pancarte d’une enseignante blanche : « Voile = Soumission à Dieu, pas aux hommes ! ». La boucle est bouclée : le féminisme antipatriarcal et misandre ne fait plus qu’un avec l’islam politique pour défendre le voile en tant que symbole de résistance aux mâles blancs ou laïques. Effondrement d’une civilisation…

    La bêtise absolue. Portée par une prof, en plus…

    Cette marche de la soumission à Allah, ponctuée par l’acclamation « Allahou Akhbar » a été soutenue par une coterie de féministes et d’universitaires dont on n’oubliera pas de sitôt les noms. De cette liste d’islamo-gauchistes, je retiens tout particulièrement les noms de ces militantes féministes : Laurence de Cock, Caroline de Haas, Christine Delphy, Stéphanie Lamy, Christiane Marty et Swann Périssé (de laquelle j’avais déjà parlé ici : « Anthologie du féminisme urinaire« ). Je reviendrai une autre fois sur les universitaires de la honte (les habituels Fassin, Lagasnerie et autres Balibar) qui les accompagnent dans la liste.

    Les marques de cette capitulation en rase campagne sont innombrables. On le voit, il n’y a pas que la rue qui se convertit à la défense du voile ou de l’islam ; il y a aussi les intellectuelles « blanches » féministes, celles qui donnent le ton, comme Annie Ernaux, qui défend ouvertement l’islamisation des femmes, ou bien la grande prêtresse du néo-féminisme Judith Butler qui minimise le massacre du Bataclan avec son habituelle prose nébuleuse. Et il y a bien sûr Christine Delphy, maître à penser des « féministes blanches » qui en 2015 déjà sommait ces dernières de défendre le voile sous peine d’être excommuniées pour islamophobie.

Mais surtout, le féminisme occidental, PARCE QU’IL EST ANTI-PATRIARCAL, n’a de cesse de démolir la civilisation qui lui a pourtant donné vie. Il le fait en rebaptisant bêtement toute l’histoire et la culture occidentales en « patriarcat à abattre » –  même l’évolution dans son ensemble, les processus d’hominisation puis d’humanisation, tout est retoqué en « patriarcat » – depuis que de pauvres intelligences féministes ont pris le pouvoir au coeur de la recherche scientifique. Ces esprits étriqués ne sont capables que de manipuler UN SEUL CONCEPT (qui plus est, bidon, car forgé par leurs propres gourous), qu’elles appliquent aveuglément à toute situation et à toute interprétation du monde.

Ces simplettes peuvent-elles seulement comprendre que pendant ce temps, d’autres – pourtant pas très malins non plus, mais la féministe est tellement conne que même un singe en ferait ce qu’il veut – tirent les ficelles et font progresser leur agenda ?

J’en veux terriblement aux féministes blanches antipatriarcales car ce sont elles qui ont nourri le discours des nouvelles féministes indigénistes. Quand cette féministe islamiste de Tourcoing, qui ose comparer l’interdiction du burkini à l’Holocauste, justifie ses positions en écrivant que « le terrorisme patriarcal est le plus meurtrier, pourtant c’est celui qui choque le moins », on sait très bien qui lui a mis ça dans la tête !

La nature a horreur du vide. Quand les féministes auront fini de saboter la culture occidentale, la place sera prête pour l’installation de la charia. Quelques générations de nunuches auront suffi à entamer profondément une civilisation. Se coucher devant l’islam et nous importer l’âge des ténèbres, voilà toute l’intelligence dont ces chèvres sont capables.

Il est un aspect supplémentaire à souligner. Les féministes occidentales, les Françoise Vergès et autres vendues qui poussent les voilées et l’islam par pur calcul misandre et pour assouvir leur haine de l’homme blanc sont les pires lâches et collabos qui soient. Bien à l’abri au cœur de la société occidentale et de leurs universités, elles savent parfaitement qu’elles resteront personnellement à l’abri du régime de la charia et que ce ne sont pas leurs propres filles qui seront voilées et excisées. Ces femmes cumulent définitivement les indignités.

  • Pour finir, voici ma proposition de slogan pour la prochaine manif islamo-féministe  : « Sus à l’homme blanc !! Moi je ne suce qu’Allah et les islamistes ! »

[à suivre…]

P. S. : Parmi les réactions féministes à cet article, j’ai pu voir passer : « Entre deux soumissions, gna gna gna… », ce à quoi je coupe court et affirme clairement que choisir les hommes n’est PAS une soumission et choisir la culture occidentale non plus ! On touche ici au nœud de la dégénérescence féministe : ne se voir que comme des victimes des hommes (ouin ouin) et cracher sur sa propre culture, faute de la connaître et de la comprendre. Le féminisme n’est qu’une entreprise de déculturation et d’abêtissement.

[à suivre]

. Sur le même thème :

Feminists love islamists

[Patriarcat imaginaire] – L’Obs veut nous vendre à tout prix la « domination masculine »

La femme est-elle une vulve sur pattes ?

La femme, non, mais la féministe, oui, si l’on en croit ses incessantes (mais incroyablement banales) « créations artistiques ».

Comme je l’ai déjà expliqué, la créativité féministe, aussi réduite que conformiste, recycle sans fin une poignée de thèmes régressifs et pseudo-provocateurs, toujours les mêmes et quasiment toujours de la même manière :  le clitoris, la vulve, la chatte, les règlesla pisse (et accessoirement la merde) – tout cela ne volant pas bien haut, on en conviendra, mais quand on n’a que ses ovaires comme siège de la réflexion, il ne faut pas trop espérer non plus.

Comme les clitoris géants, les vulves géantes pleuvent donc sans relâche depuis quelques années, en l’absence de toute inventivité. Nous allons en voir quelques exemples, avant d’essayer de comprendre ce que ces pauvres féministes essaient de nous dire.

  • Tout comme le clito, la vulve se doit d’être géante et répugnante, en aucun cas érotique. Les féministes militantes étant de plus en plus ouvertement frustrées, haineuses et repoussantes, il faut que tout cela se voie, qu’elles puissent hurler à la face du monde qu’elles ne sont plus que d’horribles trous surdimensionnés désespérément ouverts sur le vide. Comme les hommes se détournent déjà d’elles et que la meilleure défense, c’est l’attaque, elles vont donc s’appliquer à représenter la femme en la dégradant visuellement :

Mimosa Pale, Mobile Female Monument, 2007

  • Cette « oeuvre » de 2007 ouvrira la voie à une incessante cascade de copies, plus ou moins réalistes. À Marseille cette année, ce sont de laborieuses et froides descriptions anatomiques qui ont été installées dans les rues par une féministe trop fière d’avoir découvert l’eau tiède – comme si en France en 2019, personne ne savait à quoi ressemblait une vulve et comme si le porno n’était pas omniprésent sur internet… Ici encore, la vulve est surdimensionnée, anatomique et anti-érotique. Comme pour le clitoris, le but est d’arracher la vulve à toute forme de « male gaze » (regard masculin désirant) et de la soustraire à l’attirance hétérosexuelle :

Marseille, janvier 2019

  • Les féministes ne voient pas qu’elles sont en réalité les seules à se soustraire à cette attraction, mais passons.  Les mêmes ridicules vulves géantes sont cousues, installées, portées en procession ou autour du cou en toute occasion, dans un conformisme aussi affligeant que jamais interrogé – le malaise, sûrement, à faire remarquer que les féministes sont le pire troupeau de moutons jamais croisé sur cette terre. Si les hommes n’osent pas se déguiser en têtes de bites, les féministes, elles, ne reculent jamais à défiler partout dans le monde en têtes de con.ne.s :

USA, 2016

5 mars 2016, USA

France, 2019

  • Les vulves géantes sont tellement innombrables qu’il est décourageant de chercher à les recenser toutes. On mentionnera simplement les exemples de vulves sacralisées comme la Vierge Marie – un témoignage toujours parlant du vieux fonds de religiosité de la secte féministe (sur cet aspect, voir : Néo-bigotes et chaisières d’église – Les féministes et la religion) :

Madrid, mai 2018

Espagne, décembre 2013

  • Dans le même esprit de « sacré », des vulves géantes sont attachées sur des alignements de pierres dressées (Yverdon-les-Bains (Suisse),  juin 2019).  Il n’y a pas besoin de gratter bien longtemps dans la psyché féministe pour retomber sur leur folle « envie du pénis » : les pierres érigées, symbole phallique s’il en est, ne pouvaient qu’appeler dans leurs esprits torturés les bites qui leur manquent si cruellement :

Yverdon-les-Bains (Suisse), juin 2019

Yverdon-les-Bains, juin 2019

  • Le Planning Familial, lui-même aux mains des féministes radicales, quand ce n’est pas des féministes islamistes (ce qui est moins contradictoire qu’il y paraît), recourt à la même imagerie conformiste, réduisant à son tour la femme à un trou sur pattes dont les seules lèvres pour vociférer sont celles de son sexe :

Planning Familial français, 8 mars 2018

  • Rappelons au passage que l’art n’a pas attendu les féministes pour figurer des vagins ou des vulves surdimensionnées. C’était le cas de Jean-Honoré Fragonard dans son fameux tableau Le Verrou (v. 1777) : à gauche, les tentures cramoisies du lit à baldaquin dissimulent dans leurs plis des vulves et pénis géants. Mais c’était fait de manière subtile et érotique (à l’inverse exact des féministes, donc) :

Jean-Honoré Fragonard, LE VERROU (et pas le Viol !), 1774-78 (Paris, Musée du Louvre) {cliquer pour agrandir]

[Une analyse antiféministe de ce tableau de Fragonard est à retrouver ici.]

Mais alors, pourquoi les féministes veulent-elles réduire toute femme à un ridicule vagin géant sur pattes dépourvu de cervelle  ?

Une imagerie, comme on le voit,  reprise à l’identique  des deux côtés de l’Atlantique ; la rédaction gauchiste de Libération s’empressant comme toujours de calquer servilement ce qui vient des Etats-Unis :

La femme réduite à un trou sur pattes faisant des rondes de simplettes avec ses copines sans cervelle (illustration parue dans Libération, 11 septembre 2018).

Les féministes occidentales vont bien sûr se cacher derrières leurs pseudo-revendications pour des combats tous remportés depuis longtemps (l’égalité des droits) quand ils ne sont pas inventés de toutes pièces (« l’oppression patriarcale »).

L’explication à ce marécage obsessionnel, sexuel et régressif tient davantage, à mon sens, aux problèmes personnels, psychiques et relationnels, de plus en plus lourds, auxquels sont confrontées les générations successives de féministes : de plus en plus mal dans leur peau, dépressives et incapables de développer des relations saines avec l’autre sexe, il ne leur reste plus qu’à hurler leur rage, leur haine et leur désespoir sexuel à la face du monde – lesquels ne peuvent évidemment que s’aggraver suite à cela.

Car derrière tous ces vagins ouverts surdimensionnés, métaphores démultipliées de leurs appels désespérés – mais refoulés – à une pénétration qu’elles craignent tout autant qu’elles la désirent, c’est toujours leur inconscient qui parle. Et ce qu’il exprime aussi puissamment, c’est  :

https://eromakia.fr/index.php/2019/02/05/fascination_phallique_chez_feministes/

Mais pourquoi ce besoin d’embrigader toutes les femmes et de les faire toutes passer pour des trous sur pattes avec un clitoris à la place du cerveau ?

Le clitoris ou la femme-sexe en tchador rose bonbon (Boutique en ligne les Folies Passagères), 2019

Prétendre parler « au nom de toutes les femmes » est la marque de fabrique de la tentation totalitaire féministe. Le féminisme est une idéologie hégémonique qui prétend toujours « penser » à la place de toute femme –  c’est un des aspects les plus insupportables de ce gloubi-boulga mental et de cette prise d’otage idéologique.

Il s’agit ensuite pour la féministe d’entraîner toute femme dans son rapport pathologique au monde et dans sa propre haine de soi. Les militantes féministes, de plus en plus visiblement affectées de troubles psychiques et relationnels, ne supportent plus d’être seules à patauger dans leur marasme et à se voir comme de pitoyables obsédées sexuelles incapables d’exprimer autre chose que des jérémiades paranoïaques et des imprécations haineuses. Il leur faut donc rabaisser toute femme pour ne pas passer pour la plus basse d’entre toutes. Cela fait en réalité partie des stratégies de la compétition intra-sexuelle (le vrai visage de la pseudo-« sororité ») : les femmes sont des louves entre elles et salir la concurrence (quitte à se salir soi-même) est un puissant mobile inconscient chez ces esprits tourmentés.

  • On comprend dès lors toute l’hypocrisie féministe quand elle s’offusque de la couv de Charlie du 12 juin 2019. Le seule raison de cette colère, c’est que ce sont des hommes qui cette fois dépeignent les féministes en trous sur pattes – et là, tout d’un coup, elles trouvent ça beaucoup moins drôle ! Moi c’est le contraire 😀

Charlie Hebdo, 12 juin 2019

  •  – Septembre 2019. La marque Nana sort un spot publicitaire aussi conformiste que féministe (les deux notions étant entièrement superposables), « Viva la vulva » – il leur a suffi de parcourir cette page à la recherche d’idées 😉 . Malgré un millier de plaintes, le spot a été jugé conforme par le CSA ; ce qui n’est pas pour surprendre, puisque le néo-féminisme est, à travers tous ses avatars, le meilleur argument marketing de tous les temps. Pour vendre tout et n’importe quoi à une dinde féministe, on l’a bien compris chez les stratèges de la finance, il n’est qu’à flatter sa fibre exhibitionniste et victimaire : ça marche à tous les coups !

    Viva la Vulva, image extraite du spot Nana (2019) pour vendre des tampons ni sains ni écolos.

    • Pour mémoire, rappelons que la vulve figurée tel un coquillage n’a pas attendu les copieuses, pardon, les « artistes » féministes ou leurs marketeurs. Ici en version originale plus subtile, érotique et esthétique (car peinte par un homme, ceci pouvant expliquer cela) :

      Odilon Redon, La Coquille (pastel sur papier, 1912), Paris, Musée d’Orsay.
  • Décembre 2019 : Comme je le fais régulièrement remarquer sur ce site, les artistes féministes sont avant toutes choses des frustrées de la bite ; leur délirante « envie du pénis » les obsédant au point d’en voir absolument partout. Ainsi, selon Carole Bîmes et les égarés du MECA de Bordeaux (une association artistique subventionnée à perte), le sapin de Noël ne serait rien d’autre qu’un phallus en érection – à l’image de ce « patriarcat »  fantasmatique qui soumet H24 les pauvres dindes féministes (tout en les faisant mouiller plus que de raison, visiblement). Et donc de produire en réponse une « sapine » de Noël, la pine devenant dès lors une vulve étalée au sol comme une serpillière. L’art féministe dans toute sa splendeur, en quelque sorte : énième copie conformiste d’une vulve géante, paranoïa victimaire, « envie du pénis » (au sens de jalousie et d’obsession sexuelle), il ne manque rien. Tout l’internet se gausse, seule l’habituelle caste des gauchistes incultes (ceux qui prennent la bêtise pour de l’art) s’ébaubit, as usual…

    La « sapine » de Noël de Carole Bîmes (Bordeaux, MECA, décembre 2019) ou l’envie du pénis chez les féministes.
  • Janvier 2020. Le Bingo du conformisme vulvaire coche à nouveau toutes les cases avec l’exposition de Solène Dumas à Strasbourg du 9 au 25 janvier 2020. La trilogie vulve-clitoris-poils est présente au complet, sans oublier le zizi… Obsession, régression et envie du pénis quand tu nous tiens…

Solène Dumas, Vulve (porcelaine et fourrure). Exposition « Singulier.e’ (Strasbourg, L’Oiseau rare), 2020.

Présentée dans l’article comme si elle était incroyablement subversive (alors que c’est le sommet du convenu et du conformisme féministe), la démarche artistique consiste, comme c’est original, à « questionner les genres » et « déconstruire les stéréotypes », naaann… Le tout en écriture inclusive, comme il se doit.  Bingo, disais-je ! (et …soupir…).

  • [à suivre]

. Retour vers l’univers néo-féministe :

L’univers néo-féministe

. Vulves et pénis chez Fragonard :

[Paula Wright] – Quand une féministe n’est-elle pas féministe ? Féminisme contre équité

Traduction  de l’article  « When is a feminist not a feminist? Feminism vs. Egalitarism », de Paula Wright, publié en décembre 2015 par Psychology Today et repris sur son propre site.

Header du site internet de Paula Wright

« Féminisme : Plaidoyer pour les droits des femmes sur la base de l’égalité des sexes. »

« Équité* : Doctrine selon laquelle toutes les personnes sont égales et méritent l’égalité des droits et des chances. »

« ndlt : Je choisis de rendre l’original « egalitarism » par « équité » plutôt que par « égalitarisme » car dans ce contexte, il renvoie à l’Equity Feminism (le féminisme pour l’égalité des droits, par opposition au Gender Feminism) ; et qu’égalitarisme en français comporte une connotation péjorative absente du concept d’équité ici defendu.

Les deux citations ci-dessus proviennent de l’Oxford Dictionary. À première vue, féminisme et équité (egalitarism) semblent converger. Et en effet, il n’est pas inhabituel d’entendre les féministes faire appel à cette définition du dictionnaire chaque fois qu’elles sont critiquées. J’appellerais cela la défense de la « personne raisonnable », p. ex. : « Quelle personne raisonnable pourrait être en désaccord ? » L’idée étant qu’ils ne le peuvent pas s’ils veulent rester raisonnables aux yeux des autres.

De même, quelle personne raisonnable pourrait être en désaccord avec l’équité ? Les deux prémisses sont parfaitement raisonnables. Mais, comme l’ont démontré de nombreuses études et enquêtes, une majorité de personnes soutenant les valeurs d’équité ne s’identifient pas comme féministes. [1] [2] [3] [4] Que se passe-t-il ? Ces gens sont-ils embrouillés, ignorants ou les deux ?

Ni l’un ni l’autre.  Il semble que la majorité non féministe (et non pas antiféministe) en faveur de l’équité connaisse ou soupçonne intuitivement la différence cruciale entre les objectifs de l’équité et du féminisme. Malheureusement, regarder les définitions du dictionnaire ne nous aide pas à articuler ces différences.

Un regard dans la Stanford Encyclopedia of Philosophy nous offre une description plus détaillée des deux concepts. Le préambule d’ouverture de l’entrée sur egalitarism [5] s’accorde bien avec la définition du dictionnaire ci-dessus. L’entrée sur le féminisme, cependant, s’éloignant rapidement de la définition du dictionnaire, se divise en différents domaines où le thème principal est le désaccord interne au sein du féminisme sur ce qu’est le féminisme. Il faut un peu plus de 3 000 mots avant que le terme patriarcat n’apparaisse pour la première fois, et quand cela arrive, il n’est ni problématisé ni critiqué.

« Le féminisme, en tant que lutte de libération, doit exister indépendamment et dans le cadre de la lutte plus large pour éradiquer la domination sous toutes ses formes. Nous devons comprendre que la domination patriarcale partage une base idéologique avec le racisme et d’autres formes d’oppression de groupe, et qu’il n’y a aucun espoir qu’elle puisse être éradiquée tant que ces systèmes resteront intacts. Cette connaissance devrait constamment informer la direction de la théorie et de la pratique féministes. (hooks 1989, 22) »[6]

Voici le premier indice de ce qui différencie le féminisme de l’équité. Vous remarquerez qu’il n’y a aucune mention de l’égalité chez hooks ; l’objectif est la « libération » de la « domination patriarcale ».

Demandez à une féministe « orthodoxe » (constructiviste sociale) ce que signifie le féminisme et vous obtiendrez probablement l’une des deux réponses. La défense de la « personne raisonnable » est l’une d’elles, tandis que l’autre est ce que j’appellerais « l’esquive atomistique ». Cela signifie que la féministe affirmera que le féminisme n’est pas un mouvement monolithique, ses objectifs étant trop complexes pour être définis [7]. Cette position incarne le féminisme intersectionnel. Vous noterez combien les descriptions se contredisent. Il est facile de se perdre dans ce labyrinthe ambigu.

Donc, plutôt que d’essayer de discerner les différences entre les factions féministes, j’ai recherché ce qu’elles avaient en commun. Les résultats nous aideront à cerner la différence entre équité et féminisme.

En 1963, la féministe libérale Betty Friedan publiait un livre à propos d’un « problème sans nom ». Sept ans plus tard, les féministes radicales l’appelaient « patriarcat ».

Le patriarcat était conçu comme la structure sous-jacente facilitant l’oppression des femmes par les hommes : « Un système caractérisé par le pouvoir, la domination, la hiérarchie et la concurrence, un système qui [ne pouvait] pas être réformé mais qui devait seulement être arraché des racines jusqu’aux branches ». [8]

Ce moment marqua un changement fondamental dans la stratégie, dès lors que les féministes passèrent d’une politique libérale de l’égalité par la réforme à une stratégie radicale consistant à essayer de démanteler le patriarcat. À cette époque, Friedan fut expulsée sans ménagement de l’organisation qu’elle avait fondée parce qu’elle n’était pas assez radicale [9].

Depuis ce temps, le patriarcat est resté au centre de toutes les vagues de féminisme suivantes. S’il est vrai que les différentes factions des féminismes ont des conceptions légèrement différentes du patriarcat, elles sont toutes d’accord quant aux trois prémisses suivantes:

  • Le patriarcat est un phénomène socialement construit qui applique les notions de sexe et de genre correspondant à une suprématie masculine et une infériorité féminine [10] [11].
  • Le patriarcat est le mécanisme par lequel tous les hommes oppriment institutionnellement toutes les femmes [12].
  • Tous les féminismes sont unis dans la lutte contre le patriarcat (à défaut d’autre chose) [13].

Ajoutez à cela la théorie du genre post-moderne et vous avez les quatre piliers de tous les féminismes. Même ceux qui se prennent à la gorge les uns les autres.

Le fait que ces prémisses fondatrices soient fausses n’est jamais envisagé. Ce sont des lois naturelles axiomatiques féministes. L’existence et l’origine du patriarcat sont présupposées par les féministes orthodoxes plutôt qu’explorées. Partant, la logique circulaire défectueuse de ces trois prémisses forme le socle idéologique de tous les féminismes – du radical à l’intersectionnel – et de la « justice sociale » d’aujourd’hui.

Mais qu’est-ce que le patriarcat ? Est-ce qu’il existe même ? Il y a une pénurie de recherche sur les prémisses féministes qui valoriserait la pensée critique par rapport à la théorie, bien que cela commence à changer. [14]

Le concept féministe de patriarcat est inspiré par l’observation anthropologique selon laquelle, dans de nombreuses cultures, les hommes semblent détenir davantage de « pouvoir » social, économique et politique que les femmes. Les féministes supposent que les hommes recherchent le pouvoir et les ressources pour dominer les femmes parce qu’ils les détestent (misogynie). Mes recherches suggèrent que le patriarcat est beaucoup plus complexe que ce que les féministes ont pu imaginer et que les femmes ont autant d’influence que les hommes sur sa structure et son maintien.

Comme Mary Wollstonecraft l’a noté :  « Les femmes ne craignent pas de conduire leurs propres carrosses aux portes des hommes rusés. » [15]

J’affirme que les patriarcats existent sur un vaste continuum allant du malin au bénin. J’ai nommé ces deux aspects « le patriarcat réformé » et « le patriarcat non réformé ». Le patriarcat réformé (démocratique occidental) semble faciliter les choix des femmes ; le non réformé (du type de celui qui apparaît dans les théocraties) semble les supprimer. Plus important encore, le patriarcat réformé semble également protéger contre le patriarcat non réformé. Si les féministes orthodoxes réussissaient jamais à « détruire le patriarcat » en Occident, les conséquences imprévues pourraient être catastrophiques pour la civilisation telle que nous la connaissons.

Le patriarcat est un vaste système adaptatif qui peut à la fois opprimer et libérer hommes et femmes. Il est en grande partie déterminé par les pressions écologiques locales, c’est pourquoi nous en voyons autant de versions différentes. Au centre, il y a le fait que l’homme soit une espèce à reproduction sexuelle. Les hommes et les femmes se sont développés, physiquement et psychologiquement, au cours de millions d’années via le processus de sélection sexuelle et le choix mutuel d’un partenaire.

À notre tour, nous créons la culture appelée « patriarcat » en tant que terrain de notre succès reproducteur (fitness landscape). Les féministes veulent donc détruire la culture. C’est beaucoup plus facile à comprendre. Et c’est là que réside le problème des féminismes orthodoxes épris de patriarcat et de théorie du genre d’aujourd’hui. Les hommes et les femmes hétérosexuels sont attirés l’un par l’autre précisément à cause de leurs traits sexuels stéréotypés. En fait, ils ne sont pas stéréotypés, ils sont archétypaux. La dynamique est simple : les hommes veulent du pouvoir et des ressources parce que les femmes veulent des hommes qui ont du pouvoir et des ressources.

Ce n’est pas parce que les femmes seraient des chercheuses d’or égoïstes (comme beaucoup de masculinistes l’affirment) ou les hommes des esthètes superficiels (comme beaucoup de féministes le prétendent). Le dimorphisme sexuel et la division sexuelle du travail ne sont pas des tyrannies imposées par le patriarcat. Ils constituent une solution élégante et pragmatique pour une espèce dont les nourrissons sont particulièrement démunis et ont une enfance d’une durée sans précédent. Cette dynamique entre les sexes, de travail d’équipe et de liens de couple forts, est l’un des fondements de notre succès en tant qu’espèce. La survie de la progéniture est au centre de tout cela, que nous choisissions d’avoir des enfants ou non. Les sexes ne peuvent tout simplement pas être compris si ce n’est à la lumière l’un de l’autre et selon la raison pour laquelle nous avons évolué pour coopérer : la progéniture. Ce sera ainsi aussi longtemps que nous resterons humains.

L’héritage des féminismes orthodoxes consiste à transformer la bataille capricieuse, délicieuse et parfois cruelle des sexes en une guerre d’usure. La logique circulaire a conduit le féminisme à se dévorer de l’intérieur.

L’année dernière, l’une des femmes les plus emblématiques du 20ème siècle, la féministe et intellectuelle radicale Germaine Greer s’est vu refuser une tribune pour parler dans une université britannique [16]. Son crime ? Greer est ce que les féministes intersectionnelles appellent une TERF, ce qui signifie qu’elle ne rejette pas la biologie dans son ensemble et que, tout en respectant les droits égalitaires des hommes qui veulent faire la transition et vivre et aimer en tant que femmes, elle insiste sur le fait que cela ne fait pas d’eux des femmes biologiquement ; ils restent trans-femmes. Pour cela, elle a été dépouillée du droit de parler, verbalement maltraitée et traitée de bigote. La féministe socialiste Laurie Penny est allée jusqu’à mettre Greer dans le même sac que ceux qui veulent assassiner les homosexuels.

Pourquoi les femmes – ou les hommes pour le coup – devraient-elles faire attention ? En 2014, une femme transsexuelle aux États-Unis s’est vue décerner le titre de « mère au travail de l’année », alors qu’elle n’a pas donné naissance à ses enfants ou ne s’est pas occupée d’eux en premier lieu [17]. Cette année, en 2016, Caitlyn Jenner, qui vit en tant que femme depuis quelques mois, se verra décerner le titre de « femme de l’année » devant d’innombrables femmes de talent qui ont accompli des choses extraordinaires tout en faisant face à des pressions de sélection propres à leur sexe biologique. Les hommes aussi ont leurs pressions de sélection tout aussi intenses, mais particulières. Les personnes trans ont aussi les leurs propres et particulières.

Les activistes trans sont en train de faire pression pour que les sages-femmes changent de langage pour désigner les personnes qui accouchent en tant que « personnes enceintes » et non pas « femmes » [18].  À une époque où les gens se demandent si une femme qui boit un verre de vin pendant sa grossesse est maltraitante vis-à-vis de l’enfant, une femme trans utilise des hormones puissantes (non construites socialement) pour stimuler la lactation [19]. (…)

Les féministes orthodoxes affirment souvent que nous vivons dans une culture du viol, alors même que le viol et tous les crimes violents en Occident sont en déclin constant et que les statistiques sur les accusations de viol sont au même niveau que les autres crimes à plus de 50% [20]. [21] Aux États-Unis, il existe un mouvement « progressiste » sur les campus universitaires pour abaisser le seuil de preuve dans les procès pour viol. Il est stupéfiant de penser que ces personnes éduquées ont oublié de terribles leçons de la mémoire vivante ; la récolte amère de fruits étranges suspendus aux peupliers.

Rejeter cela n’est pas de la haine ou de la phobie, mais un scepticisme sain. Nous sommes tous égaux devant la loi sous le libéralisme classique et l’équité. Ce n’est pas le cas avec le féminisme orthodoxe. Il place l’idéologie et les identités de groupe minoritaires avant les individus. Les droits et les choix individuels sont « problématiques » [22]. Les femmes comme moi qui soulignent les incohérences logiques et la dérive missionnaire totalitaire du féminisme sont qualifiées d’anti-féministes et d’anti-femmes, comme si « féministe » et « femme » étaient synonymes. Ils ne le sont pas. Les féministes sont identifié(e)s par leur politique et non par leur sexe ou leur genre. Ils ne parlent pas pour les femmes ou la majorité des égalitaristes dans la société, ils ne parlent que pour eux-mêmes. La définition du féminisme dans le dictionnaire a sérieusement besoin d’être réécrite.

***

  • Paula Wright est une chercheuse indépendante dans le domaine des études sur le sexe et le genre basées sur les données factuelles de la biologie de l’évolution, la psychologie, l’anthropologie et l’écologie. Pour faire court, elle se rattache aux « études de genre darwiniennes ». Elle a récemment co-écrit deux articles publiés dans le Journal of Evolutionary Behavioral Sciences et a travaillé avec Roy Baumeister. Griet Vandermassen, Helena Cronin et Daniel Nettle ont été parmi ses anciens mentors. En outre, comme actrice professionnelle, Paula interprète et développe actuellement son spectacle féminin « Sexy is not sexist » qui allie science et humour dans une célébration sans tabous de la sexualité humaine et de ses caractéristiques sexuelles secondaires, c’est-à-dire les seins !

. Retour vers la supercherie du « patriarcat » :

[Patriarcat imaginaire] – L’Obs veut nous vendre à tout prix la « domination masculine »

[Paula Wright] – Pour la défense d’un « patriarcat » réformé

Traduction de l’article « In Defence of Reformed ‘Patriarchy’ », de Paula Wright, chercheur en anthropologie évolutionniste et antiféministe.

Header du blog de Paula Wright

Pour commencer, je vais décrire aussi brièvement que possible les raisons fondamentales pour lesquelles, en tant que chercheur en évolutionnisme, je combats le féminisme, dans l’espoir que tous les lecteurs comprennent immédiatement le propos. Il s’agit entièrement du patriarcat – ce qu’il est et ce qu’il n’est pas.

Comme je l’ai écrit ailleurs, le féminisme n’est pas un combat pour l’égalité entre les sexes, mais un mouvement pour « détruire le patriarcat ». Cela aurait pu être une noble entreprise si les féministes avaient jamais eu recours à une théorie du patriarcat pouvant commencer à être contredite. Ce qui suit sont les prémices d’un modèle évolutionniste de patriarcat.

La définition féministe du patriarcat fait cruellement défaut [voir un article précédent ici (trad. française)]. L’examen du patriarcat par le biais de la théorie de l’évolution qui inclut, sans pour autant s’y limiter, l’écologie, la biologie, l’anthropologie et la psychologie, révèle un tableau bien plus fascinant et complexe. Dans cette optique, le « patriarcat » est notre fitness landscape (= le terrain de notre succès reproducteur). Celui-ci varie d’un endroit à l’autre en fonction des contraintes écologiques. Ces contraintes sont innombrables mais non infinies et peuvent donc être tracées. Ces différences ne sont pas non plus arbitraires, elles « dansent autour d’un feu » constant évolutionniste.

J’affirme que le « patriarcat » s’étend sur un continuum allant du malin au bénin. Des patriarcats forts (malins) apparaissent dans les zones de contrainte écologique et semblent limiter le choix des femmes car la concurrence entre hommes est féroce et les femmes sont souvent prises entre deux feux, bien qu’elles soient rarement la cible principale : c’est ce que j’appelle un patriarcat non réformé.

Les patriarcats non réformés sont des lieux de vie dangereux pour les hommes et les femmes, mais surtout pour les hommes. Les patriarcats non réformés pratiquent souvent une polygynie institutionnelle qui contribue à la compétition intrasexuelle masculine lorsque le sex-ratio opérationnel (OSR) est asymétrique (les hommes de statut élevé ont davantage d’épouses, les hommes de statut inférieur n’en ont pas.) Nous reconnaissons ces cultures dans les théocraties strictes du monde.

Dans les cultures occidentales, nous vivons principalement en liberté écologique, à la fois par chance géographique et par innovation technologique humaine. La compétition entre les hommes n’est pas aussi féroce (même si c’est le cas dans certaines enclaves pauvres). Les hommes coopèrent en général et la société est stable et sûre – sûre comme jamais dans l’histoire de l’humanité. La monogamie institutionnelle contribue à cette stabilité et le RSO est en équilibre la plupart du temps (encore une fois, sauf dans les enclaves à forte criminalité et à forte mortalité masculine) bien que des changements de partenaires se produisent encore. Ces sociétés occidentales et bienfaisantes semblent faciliter le choix des femmes dans ce que j’appelle le patriarcat réformé.

Dans ces deux types de sociétés, le « patriarcat » semble se manifester chez des hommes surreprésentés dans des positions de pouvoir, or ce n’est pas le cas. Ils sont surreprésentés dans les positions de concurrence la plus féroce, ce qui a pour effet de les élever vers le pouvoir (comme Jordan B. Peterson l’analyse correctement) ou dans la hiérarchie des compétences. Les hommes veulent du pouvoir et des ressources non pour dominer les femmes mais pour les attirer.

Les femmes participent à la mise en place et au maintien de ces systèmes pour des raisons liées à leur propre condition physique. Elles n’en sont pas les victimes. Elles sont en concurrence avec d’autres femmes aussi férocement que les hommes sont en concurrence avec d’autres hommes pour les ressources dont elles ont besoin pour rester en vie, trouver les meilleurs partenaires et se reproduire avec succès. Elles le font en revanche de manière très différente des hommes et ce sera l’objet d’un autre essai (qui est déjà abordé ici).

Selon ma thèse en faveur du patriarcat réformé, il est crucial que le patriarcat réformé protège contre le patriarcat non réformé. Si le féminisme devait atteindre son objectif déclaré de « briser le patriarcat » en Occident, le patriarcat non réformé se précipiterait inévitablement pour combler le vide laissé et la civilisation occidentale chuterait.

Par conséquent, il est essentiel que nous combattions le féminisme. Pour la défense du patriarcat réformé *.

[*Ndlt : Je partage le même point de vue et considère que le néo-féminisme anti-patriarcal prépare le terrain et sert de marchepied à la conquête islamique de l’Occident : Néo-féminisme et islamisme : les convergences] 

***

. Sur le « patriarcat », voir aussi :

[Imposture féministe ] – Le « patriarcat » est né en 1970 !

[Imposture féministe ] – Le « patriarcat » est né en 1970 !

[Paula Wright] – Pour la défense d’un « patriarcat » réformé

[Patriarcat imaginaire] – L’Obs veut nous vendre à tout prix la « domination masculine »

[Imposture féministe ] – Le « patriarcat » est né en 1970 !

Il faut le dire et le redire : le paradigme victimaire voulant que l’histoire des relations hommes/femmes s’inscrive dans un rapport vertical de « domination masculine » est une imposture intellectuelle et une construction idéologique issue du féminisme radical de la fin des années 1960.

Avant les années 1960, le concept de « patriarcat » n’existait pas, tout au moins pas dans l’acception que lui ont donnée les féministes, à savoir une inégalité et une injustice de situation au désavantage des femmes. C’était une notion appartenant exclusivement à l’histoire biblique et au droit canonique.

Comme le rappelle Paula Wright dans « When Is a Feminist Not a Feminist? Feminism vs. egalitarianism », dans Psychology Today, 2018 : « En 1963, la féministe libérale Betty Friedan publiait un livre au sujet d’un ‘problème sans nom’. Sept ans plus tard, les féministes radicales l’appelaient ‘patriarcat’ »Le « patriarcat », en tant que racine de tout le mal dans le monde et genèse de la prétendue oppression des femmes depuis la  nuit des temps, est donc né officiellement autour de 1970.

Les féministes ont ensuite, entre les années 1970 et 1990, forgé intégralement cette mythologie à partir de l’idéologie bourdieusienne de la « domination masculine », un édifice sociologique purement spéculatif ne reposant sur aucune réalité démontrable – puisque entièrement sorti de la cervelle en surchauffe des néomarxistes de l’après-guerre.

Il faut donc toujours se souvenir que ce concept n’est aucunement issu de la démarche scientifique ; c’est même tout le contraire : il n’est né que de la névrose et de la rage de féministes universitaires d’extrême gauche souvent lesbiennes, toujours haineuses, qui ont extrapolé leurs propres turpitudes à l’humanité toute entière – Andrea Dworkin en étant un des meilleurs exemples. Aujourd’hui, la « féministe » américaine Phyllis Gesler, qui a été le compagnon de route de ces femmes, raconte qu’elles étaient quasiment toutes atteintes de troubles psychiques.

Le patriarcat à la sauce féministe est indémontrable scientifiquement et il ne sera jamais démontré – ne serait-ce que parce que ses zélatrices méprisent la démarche scientifique en elle-même (une « invention patriarcale », justement, donc pourrie par essence).

Le féminisme antipatriarcal se situe ontologiquement en dehors et en deçà de toute démarche scientifique, notamment de la biologie et de la psychologie évolutionnaires, et même de l’histoire et de l’anthropologie, quoi qu’il prétende (Françoise Héritier en est une bonne illustration pour l’anthropologie). Dès que l’on gratte un peu, on se rend compte que les féministes sont systématiquement des nullités en histoire et des fabulatrices, et je pèse mes mots, étant moi-même historienne de formation. Cela n’a rien de surprenant, puisque l’idéologie fait rarement bon ménage avec la prise en compte rigoureuse et objective des faits.

Toutes les assertions du féminisme antipatriarcal ne reposent en effet que sur des postulats jamais démontrés issus de raisonnements circulaires et de tactiques contre-objectives (Wikipedia) ; la « domination masculine » et son corollaire, l’asservissement de la femme, n’étant que de purs fantasmes issus du déconstructivisme et de l’idéologie très marquée à gauche de la French Theory.

=> Sur ces questions, voir aussi : « Gender studies et marxisme-léninisme », Observatoire du Décolonialisme (25/06/21)

Alors que dans la réalité, tout montre le contraire, comme le rappelle Paula Wright : « Mes recherches suggèrent que le patriarcat est beaucoup plus complexe que ce que les féministes ont pu imaginer et que les femmes ont autant d’influence que les hommes sur sa structure et son maintien. (…) Le patriarcat est un système qui peut à la fois opprimer et libérer hommes et femmes. (…) La dynamique est simple : les hommes veulent du pouvoir et des ressources parce que les femmes veulent des hommes qui ont du pouvoir et des ressources. » C’est aussi ce que je mettais en avant dans mon article sur les sociétés archaïques : « Féminisme islamique : Et si l’islam était autant un matriarcat qu’un patriarcat ? ».

In fine, le « patriarcat », pour autant qu’une domination de l’homme sur la femme autre que physique et musculaire ait jamais existé, n’a jamais été perçu négativement par les femmes. Bien au contraire, de tous temps, ce sont elles qui ont voulu, mis en place et préservé cette seule manière de survivre dans des environnements le plus souvent hostiles. C’est notamment ce que l’histoire des « chasses aux sorcières » nous apprend : 

Même la féministe universitaire d’ultra-gauche, quand elle a une fille, sera la première à refuser que celle-ci fasse des enfants à un clochard ou un junkie et sera la première à se réjouir d’avoir un « gendre idéal » le cas échéant, capable d’assurer la subsistance et le développement optimal de ses petits-enfants. Car c’est connu : plus les féministes vocifèrent contre le « patriarcat » et plus les mêmes pleurent à chaudes larmes pour en palper les bénéfices matériels (financiers, principalement). Hypocrisie quand tu nous tiens…

La Petit.e Robert.e et le « patriarcat »

Le cancer féministe se généralisant à grande vitesse, le dictionnaire Le Robert est d’ores et déjà tombé aux mains de la secte – c’est ainsi que le pronom transmilitant « iel » y a fait son entrée en fanfare en 2021 et que le « wokisme » est présenté sous un jour très favorable – un peu comme une juste lutte méchamment dénigrée (par la droite, forcément) contre les inégalités et les « discriminations ». On a bien compris dans quel camp idéologique grenouillait son équipe de rédacteurs.

Si l’on recherche maintenant la définition de « patriarcat », on se rend compte que même dans cet antre de féministes et de gauchistes crasses, il n’a pas été possible d’assigner une réalité, une historicité et une scientificité à ce concept baveux – c’est dire si l’on est bien face à une baudruche idéologique.

Une vérification dans l’édition du Petit Robert (1990), utilisée durant mes études, me confirme que le « patriarcat » au sens délirant néo-féministe n’existait pas : il y était seulement question de sources juives, bibliques, de patrilinéarité et même de « mœurs simples et paisibles ». On voit à quel point les féministes ont tordu la langue et l’histoire, au point que ce qu’écrivait Ernest Renan n’est plus du tout accessible aujourd’hui (merci les gogoles) :

Le Petit Robert, 1990, p. 1378.

Un retour à l’actuel Robert en ligne permet d’observer d’emblée que la définition du concept s’est bigrement appauvrie – à l’image de la vie intellectuelle en général sous la férule féministe. L’emprise de la sociologie bourdieusienne est également patente, au point qu’elle usurpe désormais la primauté à l’histoire religieuse :

Pour autant… Aucune jérémiade féministe, aucune tirade misandre, aucun ouin-ouin névrotique sur la « domination masculine » n’ont été retenus dans la définition du concept. Et ce n’est sans doute pas faute d’avoir tout tenté pour faire entrer au chausse-pied l’idéologie féministe victimaire… Mais las ! Le vocabulaire et la langue française résistent encore (pour combien de temps…). On a en tout cas une preuve supplémentaire que le « patriarcat » au sens féministe dont on nous rebat les oreilles N’EST PAS UN CONCEPT SCIENTIFIQUE, ni même seulement défini : il n’existe officiellement PAS !

La Robert.e étant cependant un bastion féministe de la gauche déconstructiviste, « iel » ne pouvait en rester là. Faisant fi de ses propres définitions, iel balance alors sur sa page « Exemples » un ramassis de locutions trouvées dans le caniveau et dans les « études de genre », c’est-à-dire dans les bas-fonds de l’intelligence universitaire, avec l’espoir que ce verbiage névrotique finisse à terme par forcer le sens de la langue et de l’histoire. J’aurai juste une chose à vous dire, les gars : n’essayez plus de trahir le sens des mots que vous définissez vous-même un peu plus haut ; regardez-vous plutôt dans un miroir et essayez de rassembler ce qu’il vous reste d’honneur et de probité intellectuelle. Reconnaissez plutôt que votre militantisme féministe éhonté n’a rien à faire dans une institution comme le Petit Robert et ressaisissez-vous, que diable ! Qu’avez-vous à gagner à vous rouler dans cette fange, dans ce conformisme et cette inculture ?

[à suivre…]

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