[Antiféminisme] – Éloge de la femme forte

 « Mulierem fortem quis inveniet » (« Une femme forte, qui la trouvera ?», Proverbes 31, 10).

Camille Paglia n’a eu de cesse, au fil de ses livres, articles et conférences, d’analyser le féminisme de la seconde vague* comme un féminisme de bourgeoises de la classe moyenne supérieure enfermées dans des préoccupations extrêmement datées – à savoir la nécessité, bien compréhensible à l’époque, d’échapper à la vie monotone d’une maîtresse de maison des années 1950.

* Le féminisme de la seconde vague est né officiellement en 1966 aux États-Unis lors de la création par Betty Friedan de la NOW, National Organisation for Women. Le féminisme de la première vague, né en 1848 à la Convention de Seneca Falls dans l’État de New York, se concentrait pour sa part sur les droits de propriété et l’obtention du droit de vote des femmes (ratifié en 1920 aux États-Unis).

Leurs filles et petites-filles – les féministes d’aujourd’hui, donc – sont toujours curieusement recluses dans une boucle spatio-temporelle figée sur la fin des années 50 qui les pousse à s’envisager ad vitam comme de malheureuses housewives (appelées désormais « victimes du patriarcat ») se lamentant sans fin de ne pas vivre la vie rêvée des hommes. Alors que si elles faisaient l’effort de regarder le monde à travers leurs larmes de crocodile, elles s’apercevraient que leur situation est toujours statistiquement bien meilleure que celle des hommes : ces féministes, tout aussi aveugles à ce qu’elles doivent aux hommes, ressassent donc ad libitum des ressentiments hors d’âge. J’ai déjà eu l’occasion d’aborder cet anachronisme dans cet article :

À rebours de ces concerts de lamentations, ma toute première publication personnelle pouvait se lire comme un éloge de la femme forte – quand j’expliquais n’être pas intéressée par la complainte victimaire féministe, mais préférer prendre le pack complet de la libération de la femme, à savoir la liberté et les risques afférents – car l’un ne va jamais sans l’autre. Je n’ai jamais envisagé ma liberté (notamment sexuelle) au pays de Candy ou des petits poneys arc-en-ciel : j’ai toujours su que les hommes n’étaient pas des femmes, qu’ils auraient toujours des muscles plus puissants que les miens et que le mauvais contrôle de leurs pulsions pourrait me coûter ma vie. Je laisse les illusions d’indifférenciation sexuelle aux petites filles féministes qui confondent la vie réelle avec le monde molletonné des Bisounours – ou aux vieilles filles féministes qui ne se rêvent plus qu’en rééducatrices revêches et autoritaires (voir : [Féminisme punitif] – Valérie Rey-Robert, la control freak qui veut rééduquer les hommes).

En ces temps de grand-messe victimaire et de « culture du viol » servie ad nauseam, ce message semble plus que jamais incompréhensible et suscite toujours davantage de rejet que d’adhésion – tout au moins au sein de l’Église de la Pleurnicherie Perpétuelle ; ce pourquoi je le réitère :

Comme le dit très justement Samantha Geimer, autre figure féminine que j’admire : “Le problème quand on est une femme forte, une survivante, c’est que les militants ne peuvent rien tirer de vous. (…) Ils ont besoin de victimes, pas de rescapées. (…) Nous devrions au contraire servir d’exemples, donner du courage aux femmes qui se battent et les aider à se relever. Il n’est pas vrai que notre rétablissement nuise aux autres.”

À la lecture du recueil d’articles de Camille Paglia traduits en français par Gabriel Laverdière et publiés aux presses universitaires de Laval à l’automne dernier (Femmes libres, hommes libres. Sexe, genre, féminisme, 2019), je réalise à quel point je suis exactement sur la même ligne qu’elle, particulièrement lorsqu’elle dénonce les sempiternels comités des plaintes féministes :

« Le féminisme de deuxième vague s’est mis à privilégier les plaintes et préoccupations des femmes de carrière de la classe moyenne supérieure qui convoitent le statut enviable et les récompenses matérielles d’un système économique construit par et pour les hommes.
« Je postule que les femmes de la campagne étaient, et sont encore, plus fortes physiquement et mentalement que la plupart des femmes de carrière d’aujourd’hui, riches et accomplies, qui font obsessionnellement leurs exercices de Pilates dans de luxueux gymnases urbains ».
[Camille Paglia, Femmes libres, hommes libres, Laval (Qc), 2019, p. 318].

Et de déplorer que « la dorloteuse surprotection dont jouissent les filles dans les foyers bourgeois se prolonge dans les coûteux campus du Nord [des États-Unis] par l’ingérence paternaliste d’une classe d’administrateurs universitaires en croissance continuelle, qui se servent désormais de codes institutionnels de bonne conduite langagière pour forcer l’application d’une rectitude politique en ce qui concerne le sexe et le genre » (p. 319). Il s’agit là du féminisme paternaliste des campus universitaires que dénoncera à son tour Laura Kipnis dans Le Sexe polémique (2019).

Je me retrouve d’autant dans ces lignes que je me suis maintes fois fait la réflexion que mes origines bretonnes, la campagne bretonne d’où vient toute ma famille et où les femmes sont fortes – aussi fortes en gueule que dures à la tâche, avec un caractère trempé et une capacité innée à diriger leur maisonnée, hommes compris – pouvaient expliquer non seulement mon tempérament, mais mon mépris congénital pour le féminisme victimaire, cet incessant défilé de pleureuses sanglotant à gros bouillons sur tout et n’importe quoi, capables de tomber dans une « faille spatio-temporelle » parce qu’un homme, il y a 10 ans, leur aura dit qu’elles avaient de gros seins.

Non seulement ces simagrées ne m’inspirent pas la moindre compassion – elles n’en ont pas inspiré au juge non plus, ceci dit, puisque Sandra Muller, il faut le marteler, a été condamnée pour diffamation, mais, tout comme Paglia, elles me consternent.

« À mon avis », écrit-elle, « le problème avec le féminisme actuel est que, même quand il adopte des poses progressistes, il s’accorde trop souvent à un puant point de vue petit-bourgeois. Il invite l’ingérence et la protection de figures d’autorité paternalistes pour donner l’image d’une utopie hypothétique miraculeusement exempte de toute offense, de toute peine. La régulation fulgurante qu’il impose à la pensée et à l’expression est complètement réactionnaire, une grossière trahison des principes radicaux de la contre-culture des années 1960 ».
« Les notions presque victoriennes promulguées par les féministes d’aujourd’hui sur la fragilité des femmes et leur naïve inaptitude à maîtriser leur propre vie amoureuse me consternent et me stupéfient encore et encore ».
« L’impensable tournant régressif du féminisme actuel vers la censure est par conséquent épouvantable et tragique ».
[Camille Paglia, Femmes libres, hommes libres, Laval (Qc), 2019, p. 354-356].

Pour sa part, Camille Paglia renvoie à ses origines italiennes et aux femmes de sa famille, des paysannes puissantes qui régnaient sans partage sur leur univers – et au-delà. La même chose pourrait se dire de la persona, comme elle dit, c’est-à-dire du type de la « montagnarde des Appalaches », voire même de tous les modèles féminins de la « femme vieillissante » des cultures agraires et ce, qu’elles que soient la latitude et la période envisagées – puisqu’il s’agissait du mode de vie de la totalité des sociétés d’avant le XXe siècle. Mais les féministes, étant nulles en anthropologie et ne sachant rien faire d’autre qu’analyser le capitalisme avec leurs petites lunettes marxistes, sont bien incapables de s’en rendre compte : la réalité devant laquelle elles sont aveugles, c’est que la femme peut très bien être puissante sous le « patriarcat », et d’ailleurs, elle l’était !

À l’échelle de la longue durée, cette complainte féministe m’est donc toujours apparue, à moi aussi, comme un phénomène hyper-contemporain se rapportant exclusivement à nos sociétés post-industrielles et pacifiées (par le sacrifice de millions de jeunes hommes sur les champs de bataille, ne l’oublions jamais), et où des générations de citadines de plus en plus fragiles émotionnellement se succèdent, adhérant à un féminisme de plus en plus régressif, infantilisant et punitif.

La complainte larmoyante de la petite bourgeoise citadine et misandre m’apparaît finalement comme un épiphénomène et le modèle de la pleurnicheuse du genre promu par le féminisme universitaire une vaste mascarade vouée à se dissoudre dans sa propre vacuité. Je suppute, comme Camille Paglia, que le féminisme des études de genre ne produira au final que des milliers de pages qui serviront au mieux à caler les armoires dans quelques décennies :

« Pour chaque livre féministe convenable, il en paraît une vingtaine d’autres qui sont truffés d’inexactitudes, de déformations des faits et de propagande. Et de cette production surabondante, n’a émergé aucun ouvrage majeur : un seul livre féministe moderne s’est taillé une place de choix dans l’histoire des idées : Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, qui a plus de 40 ans » (p. 150). De plus, « l’institutionnalisation des études féministes et ses effets sur le féminisme n’ont encore fait l’objet d’aucune étude honnête » (p. 243).

En réalité, ce féminisme victimaire ne sert plus qu’à alimenter le désœuvrement et la paresse intellectuelle de gauchistes en débine, comme les dernières recrues d’Europe Ecologie-Les Verts nous en offrent actuellement l’affligeante démonstration. En espérant que ces miasmes soient vite balayés – même si cela prendra du temps, car la bêtise se répand toujours plus vite que la raison –, je ne doute pas un instant que ces délires finiront dans les poubelles de l’histoire et de la pensée.

  • Camille PAGLIA, Femmes libres, hommes libres. Sexe, genre, féminisme, Laval (Qc), P.U.L. (trad. Gabriel Laverdière), octobre 2019.
  • Au Québec, Denise Bombardier est sur une ligne similaire et cela fait bien plaisir de voir qu’un autre discours commence à être porté par les femmes elles-mêmes. Car le victimisme met en réalité les femmes en danger : Denise Bombardier, « La longue plainte des filles », (Journal de Montréal, 04/08/20)

[Illustration de couverture : Tarot Visconti-Sforza, XVe siècle (La Force)]

  • Sur les antiféministes bretonnes avec du tempérament, voir aussi :
  • Sur Camille Paglia, voir aussi :

Camille Paglia : « L’université moderne ne comprend rien au mal »

L’UNIVERSITÉ MODERNE NE COMPREND RIEN AU MAL

Traduction française par Gabriel Laverdière de « Camille Paglia: The Modern Campus Cannot Comprehend Evil », Time.com, 29 septembre 2014

La disparition il y a deux semaines de Hannah Graham, une étudiante de deuxième année à l’Université de Virginie, est le plus récent exemple d’une longue série de cas de jeunes femmes manquant à l’appel, qui se terminent souvent dans la tragédie. Un ancien footballeur de 32 ans et 270 livres qui avait fui au Texas a été rendu à la Virginie et accusé d’«enlèvement avec intention de nuire ». On ignore toujours où se trouve Hannah et ce qui lui est arrivé. 1

1 Le corps de Hannah Graham a été retrouvé le 18 octobre 2014 dans une maison abandonnée aux abords de Charlottesville, en Virginie.

Des affirmations extrêmement exagérées annonçant une épidémie d’agressions sexuelles sur les campus américains dissimulent la réelle menace qui plane sur les jeunes femmes, trop souvent distraites en public par leur téléphone cellulaire ou leur iPod : l’ancestral crime sexuel du rapt et du meurtre. Malgré une propagande hystérique sur notre « culture du viol », la majorité des incidents sur campus qui se voient négligemment décrits comme des agressions sexuelles ne sont pas des viols criminellement reconnus (impliquant l’usage de la force ou de drogues), mais sont plutôt des mélodrames de baise imbéciles, naissant de signaux contradictoires et d’imprudence de part et d’autre.

Les universités devraient s’en tenir aux affaires scolaires et cesser leur infantilisante supervision de la vie amoureuse de leurs étudiants, une ingérence autoritaire qui frise la violation des libertés civiques. Les vrais crimes devraient être signalés à la police et non pas à des comités universitaires de plaintes, qui sont brouillons et mal formés.

Un trop grand nombre de jeunes femmes de classe moyenne, qui ont grandi loin des centres urbains, semblent s’attendre à ce que la vie d’adulte soit une extension de leur foyer familial, où elles étaient bien à l’aise et surprotégées. Mais le monde demeure une contrée sauvage. Les libertés modernes des femmes ont un prix : endosser la responsabilité de leur propre vigilance et de leur autodéfense.

Les codes pédagogiques actuels, suivant la gauche progressiste, perpétuent des illusions sur le sexe et le genre. La gauche a pour prémisse fondamentale, venant du marxisme, que tous les problèmes dans la vie humaine procèdent d’une société injuste, et que de corriger et d’ajuster ce mécanisme social mènera un jour à l’utopie. Les progressistes ont une foi inébranlable en la perfectibilité de l’espèce humaine.

Les programmes éducatifs primaires et secondaires ont exclu les horreurs et atrocités de l’histoire, sauf lorsqu’on peut les imputer au racisme, au sexisme ou à l’impérialisme, des toxines enracinées au cœur de structures oppressives extérieures qu’il faut fracasser et reconstruire. Mais le véritable problème réside dans la nature humaine, que la religion et le grand art voient l’un et l’autre comme étant éternellement déchirée par une guerre entre les forces de l’ombre et celles de la lumière.

Le gauchisme est dépourvu d’un sens profond du mal – mais il en est aujourd’hui de même du conservatisme, quand le mal est complaisamment attribué à l’hôte étranger de forces politiques émergentes, unies par leur seul rejet des valeurs occidentales. Rien n’est plus simpliste que la répétition désormais routinière, par les politiciens et commentateurs, de l’étiquette caricaturale des « bad guys » pour parler des djihadistes, comme si la politique étrangère américaine se résumait à un scénario bâclé pour films western.

L’idéologie du genre qui domine l’université nie que les différences sexuelles soient ancrées dans la biologie et les voit plutôt comme des fictions malléables pouvant être révisées à l’envi. Elle suppose qu’à force de plaintes et de protestations, cautionnées par des bureaucrates réceptifs sur les campus et des régulateurs au gouvernement, tous les hommes pourront être, et seront, fondamentalement transformés.

Mais les crimes sexuels extrêmes comme les meurtres sexuels émanent d’un niveau primitif que même la psychologie pratique ne parvient plus à nommer. La psychopathologie, comme dans l’effrayant Psychopathia Sexualis (1886) de Richard von Krafft-Ebing, a été un domaine central des premières années de la psychanalyse. Mais la thérapie d’au jourd’hui est passée au jovialisme, aux ajustements comportementaux et aux raccourcis pharmaceutiques.

Le symbolisme ritualiste à l’œuvre dans les crimes sexuels échappe à la plupart des femmes, qui par conséquent n’arrivent pas à s’en prémunir. Il est bien établi que les facultés visuelles jouent un rôle prépondérant dans la sexualité masculine, ce qui explique l’intérêt plus important qu’ont les hommes pour la pornographie. L’obsédé sexuel, souvent un raté solitaire et rongé par ses propres échecs, est motivé par un réflexe atavique de chasseur. C’est précisément parce qu’il fait de ses victimes des proies qu’on l’appelle un prédateur.

Les crimes sexuels naissent du fantasme, de l’hallucination, du délire et de l’obsession. Une jeune femme choisie au hasard devient le bouc émissaire pour une rage régressive envers le pouvoir sexuel féminin : « Tu m’as poussé à le faire. » Les clichés universitaires sur la « marchandisation » des femmes qui serait générée par le capitalisme ont ici peu de sens: ce que profane et anéantit la barbarie du crime sexuel, c’est le statut biologique supérieur de la femme en tant que magicienne créatrice de la vie.

Induites en erreur par l’optimisme naïf et le matraquage du « vas-y ma fille ! » qui ont marqué leur éducation familiale, les jeunes femmes ne voient pas la lueur du regard animal qui les traque dans le noir. Elles pensent que se dénuder ou porter des vêtements sexy n’est qu’une affaire de look, dénuée du moindre message susceptible d’être mal interprété ou déformé par un psychotique. Elles ne savent pas la fragilité des civilisations ni la proximité constante de la nature sauvage.

  • Article à retrouver dans Camille PAGLIA, Femmes libres, hommes libres. Sexe, genre, féminisme, Laval (Qc), P.U.L. (trad. Gabriel Laverdière), octobre 2019, p. 341-344 ::
  • Voir aussi :

[Antiféminisme] – Éloge de la femme forte

Camille Paglia – Vertu de la dissidence (ArtPress, 2018)

[Mensonge féministe] – L’invention de la « culture du viol »

La « culture du viol », une culture féministe du harcèlement et du lynchage

Le féminisme n’en finit plus de s’enfoncer dans la bassesse. Quand des réponses judiciaires seront-elles enfin portées contre cette nouvelle forme de terreur ?

L’affaire Darmanin ou la culture du harcèlement féministe

La promotion de Gérald Darmanin au gouvernement (6 juillet 2020) a réveillé la haine de la hyène en chef Caroline de Haas. Comme cela faisait plusieurs années que tous ses stratagèmes pour détruire la carrière (et la vie) de Darmanin échouaient les uns après les autres, le voir promu l’a rendue folle de rage.

L’histoire, on la connaît : en 2017, soit huit ans après les faits – une coucherie ayant eu lieu en 2009 entre une autre harceleuse, Sophie Spatz (de son vrai nom Olga Patterson) et Gérald Darmanin ; sorte d’échange sexe-service dans le but (délirant) « d’effacer » une condamnation pénale –, Caroline de Haas récupère l’affaire et pousse Patterson à porter plainte pour viol.  Au moment des faits, Darmanin avait 26 ans et encore aucun mandat politique, Patterson 37 et un passé de call-gril et de délinquante pour harcèlement, chantage et extorsion (lire « Le trouble passé de celle qui accuse Darmanin » (Le JDD, 03/02/18). Ce n’était donc pas une oie blanche mais bien une manipulatrice patentée qui avait sollicité la rencontre avec Darmanin, était allée aux Chandelles avec lui (la célèbre boîte échangiste de Paris), puis l’avait raccompagné à son hôtel où elle l’avait même attendu patiemment, le temps qu’il ressorte acheter du dentifrice et du gel douche. Et elle vient ensuite nous parler de non-consentement et de pénétration par surprise !

Il est clair qu’Olga a par la suite été instrumentalisée par De Haas pour servir ses propres obsessions, puisque c’est seulement lorsque cette dernière a vent de l’histoire, huit ans après les faits, donc – lorsque Darmanin entre au gouvernement Macron –, qu’elle invente pour Olga la tactique du non-consentement rétroactif ! (« Euh oui, j’étais consentante sur le coup, mais euh, je me rends compte huit plus tard que ben, finalement, j’étais pas consentante, gneu »).

Il faut préciser tout de même que ce sont avant tout la jalousie et l’aigreur de voir la carrière de Darmanin prendre de l’ampleur qui, en 2017, avaient poussé Patterson à contacter De Haas afin de concocter ensemble une accusation de viol pour le détruire – l’annonce de sa nomination l’avait rendue « hystérique », raconte Darmanin. Ce qui n’est pas sans nous rappeler l’accusation de viol portée par Valentine Monnier à l’encontre de Roman Polanski exactement pour les mêmes raisons, 45 ans après les faits supposés – à savoir l’aigreur et la jalousie féroces d’assister au succès public d’un homme dont elle n’avait pas, elle non plus, obtenu ce qu’elle espérait. La « culture du viol » serait-elle surtout une culture de l’envie, dès qu’on gratte un peu ?

L’affaire d’Olga est donc portée devant la justice, mais l’absence de consentement n’étant pas établie et le viol non plusle tribunal rend une ordonnance de non-lieu – ce qui décuple la rage de De Haas et de ses troupes (lire : « Affaire Darmanin : le droit pénal pour les nuls »). Nous sommes alors en 2018. Et voilà que deux ans plus tard, les mêmes causes (la jalousie et l’envie de détruire) produisant les mêmes effets, De Haas remet ça de manière encore plus scélérate en poussant sa meute à manifester dans la France entière pour diffamer Darmanin et le traiter de violeur sur leurs pancartes, en piétinant la présomption d’innocence (lire : « Darmanin : nos féministes font bien peu de cas de la présomption d’innocence »).

Car il y a eu à ce jour trois décisions de justice concernant cette affaire : deux non-lieux et un classement sans suite. Le dossier a été rouvert depuis uniquement pour une question de procédure. La justice est donc passée et Darmanin, qui n’a été ni mis en examen ni inculpé, n’est PAS un violeur. Pourquoi laisse-t-on les féministes bafouer ainsi le droit ? Tout le monde semble tétanisé.

Caroline de Haas et sa meute

On voit en tout cas avec cet exemple que le féminisme n’hésite pas à faire les poubelles des tribunaux pour aller recruter comme « héroïnes-victimes » d’authentiques racailles manipulatrices et plus grave encore, à diffamer et contrevenir à la loi en toute impunité. Quand réagira-t-on fermement ? Il n’est pas admissible de voir ainsi les féministes traîner dans la boue n’importe quel homme uniquement parce que leur cheffe est une hystérique misandre qui fait feu de tout bois pour purger ses incurables rancunes.

Comme conclut Mos Majorum dans ce billet : « L’affaire Darmanin, à la lumière des éléments à notre disposition, est un cas d’école du risque diffus qui se met en travers du chemin de chaque homme dont l’ascension attire les convoitises. Les féministes ont coutume de dire que “derrière chaque grand homme se cache une grande femme”, et bien disons plutôt que “chaque grand homme aujourd’hui doit s’attendre à voir surgir une femme de son passé pour lui demander sa part”… ».

Le féminisme comme parasitisme, en quelque sorte.

La « culture du viol », une culture du lynchage

Mais l’affaire Darmanin en France n’est sans doute que l’écume de ce qui attend tout homme dans un avenir pas si éloigné si l’on en croit ce qui apparaît ces jours-ci au Québec : des LISTES D’HOMMES jetés en pâture sans la moindre preuve, juste sur la base de ragots ! Les égouts du féminisme déversent une fois de plus à gros bouillons des dénonciations gratuites, du harcèlement et de la diffamation – toujours en toute impunité !

Ainsi sur Facebook, le compte Emma Parsons, rhabillé façon KGB (elle n’a pas osé la référence directe aux SS, même s’il s’agit clairement de féminazisme) balance-t-elle des noms en assumant n’avoir aucune idée de la véracité des accusations qu’elle relaie et ne se baser que sur les racontars des victimes autoproclamées :

Suivent plusieurs centaines de noms que je ne vais pas citer à mon tour mais que l’on peut consulter sur le post en ligne, ici. Les cibles sont des hommes « progressistes, de gauche »,  autrement dit des féministes et des « wokes »… Depuis le temps que je leur dis, aux hommes féministes, que le réveil va être brutal…

Ce phénomène de délation et de recours à la justice immanente du tribunal populaire (autrement dit à la sauvagerie) est malheureusement adoubé et encouragé par les néoféministes québecoises, comme le rapporte Olivier Kaestlé dans ce billet : Facebook autorise à identifier sans preuve des présumés coupables d’agressions sexuelles… (12/07/20). Les hommes jetés en pâture sont invités à se signaler et à porter plainte en diffamation car le droit reste de leur côté et l’effet boomerang pourrait bien, tout au moins on l’espère, s’abattre sur les méthodes déloyales de leurs accusatrices. C’est ce qui s’est heureusement déjà produit avec Sandra Muller en France (« #BalanceTonPorc : Sandra Muller condamnée pour diffamation », Le Point, 26/09/19).

La fausse accusation de viol, arme fatale du néo-féminisme

J’ai déjà eu l’accusation d’aborder les effets délétères, parfois mortels, de la fausse accusation de viol (voir : « Le féminisme tue aussi »). À l’heure où le trompettiste Ibrahim Maalouf, faussement accusé d’agression sexuelle, est blanchi après trois ans d’enfer, pas un journaliste ne relaie, pas une féministe ne s’excuse de ce qu’ils lui ont fait subir injustement. C’est cela, une société féministe contemporaine. J’aurai l’occasion de revenir sur ce double standard et cette terreur quotidienne.

Une citation de Peggy Sastre comme conclusion provisoire :  « Le ragot a ainsi émergé en tant que catalyseur primordial de coopération. Dans un environnement social où règne le ragot, les réputations sont des facteurs de survie : la sélection naturelle avantage ceux capables de contrôler la réputation des autres tout en limitant (ou dissimulant) leur propres propensions égoïstes. »

Comme on peut le constater actuellement, le féminisme semble bien l’expression ultime du ragot comme force de frappe et instrument de domination.

 

  • Autres exemples de lynchages féministes sur les réseaux sociaux ayant conduit à la mort :

« Mike Adams avait 55 ans quand il a décidé de se tirer une balle dans la tête. C’était le 23 juillet 2020. Quelques semaines auparavant, ce professeur de criminologie et de sociologie à l’Université de Caroline du Nord à Wilmington (UNCW), chrétien, conservateur, provocateur et fier de l’être, blaguait sur Twitter à propos des règles de confinement édictées dans sa région des États-Unis, comme dans tant d’autres. « Ne fermez pas les universités, écrivait-il ainsi le 28 mai. Fermez les disciplines non essentielles. Comme les études féministes. » (Peggy Sastre – Comment résister à la meute » (Le Point, 2/01/21)

[à suivre…]

. Voir aussi :

[Mensonge féministe] – L’invention de la « culture du viol »

[#Mythoo] – Le féminisme tue aussi

Peggy Sastre : « Non, les jouets ne créent pas les stéréotypes de genre ! »

Le Point.fr, n201907
Débats, mardi 2 juillet 2019 
Par Peggy Sastre

PARTI PRIS. Contrairement à ce qu’affirme Agnès Pannier-Runacher, ce ne sont pas les Barbie qui expliquent le peu de femmes dans les métiers industriels.

La génération spontanée, la mémoire de l’eau, la bosse des maths. L’histoire de la science avance au gré des théories tombées en désuétude par manque d’étayage factuel. Et c’est heureux. Il en va d’ailleurs d’une idée reçue sur la méthode scientifique : son point le plus fort n’est pas de nous permettre d’avoir toujours raison, mais de savoir, au contraire, que nos intuitions et certitudes sont éminemment faillibles et de nous faire comprendre pourquoi et comment nous nous trompons. Pour autant, bien des thèses fumeuses résistent à ce lent élagage itératif constituant « l’état actuel des connaissances ». Des préceptes sur lesquels la réfutation glisse comme l’eau sur les plumes d’un canard et qui semblent vouloir éternellement perdurer, qu’importe que leur tombe dans le cimetière des idées caduques ait été creusée depuis belle lurette.

Voir l’humain comme un cas unique dans le monde vivant, naissant vierge de toute prédisposition biologique et où seule la « socialisation » serait à l’oeuvre pour façonner ses comportements, fait partie de ces idées zombies. Une doctrine de la page blanche qui, malheureusement, ne cesse de motiver les décisions et les actions des gouvernants – censés pourtant représenter parmi les individus les mieux informés de notre société -, comme l’atteste une récente sortie du ministère de l’Économie et des Finances sur la faible présence féminine dans les métiers industriels et les moyens d’y remédier.

Promouvoir des « rôles modèles »

Le 24 juin, à « six mois jour pour jour des fêtes de Noël », la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher réunissait les « acteurs du secteur du jouet » pour qu’ils « s’engagent à promouvoir des rôles modèles moins stéréotypés et à lutter contre les préjugés de genre tant dans la conception des jeux que dans leur distribution et leur publicité », pouvait-on lire dans un communiqué publié le lendemain par Bercy. La table ronde visait l’augmentation de la proportion de femmes employées dans l’industrie – un nombre (29 %) jugé trop faible et qui, comble de l’arrogance, stagne malgré la myriade d’initiatives que les acteurs publics comme privés ont eu à coeur de mettre en oeuvre depuis trente ans. Toujours selon le communiqué du ministère, « la segmentation par genre dans la représentation des jouets » peut « véhiculer des stéréotypes ayant notamment pour effet d’exclure les filles des jouets à dominante scientifique ou de les cantonner à des univers domestiques, ce qui ne favorise pas leur identification aux études ou aux carrières scientifiques ».

En résumé : si les femmes sont si peu nombreuses dans les métiers industriels en général et dans ses secteurs les plus techniques en particulier (voyez le timide 10 % dans le numérique et l’informatique), c’est qu’elles n’ont pas assez joué aux Lego ou au Petit Chimiste dans leur enfance et que leurs choix de carrière ont été aussi précocement qu’injustement bridés. Inverser la tendance reviendrait à augmenter les effectifs féminins dans les filières industrielles et, comme semble le présager Agnès Pannier-Runacher, faire grossir par la même occasion « la compétitivité de nos entreprises ».

Sauf qu’un tel raisonnement a globalement tout faux. Premièrement, il inverse les liens de causalité existant entre les « stéréotypes » que certains jouets peuvent effectivement véhiculer et les différences comportementales observées – en tendance, en moyenne et avec beaucoup de variations au milieu – selon le sexe des enfants. Des différences qui se manifestent très tôt dans le développement et qui ont très probablement une base biologique. Ensuite, croire que la segmentation genrée des jouets serait délétère pour l’orientation des petites filles ignore que ce sont avant tout les garçons qui ne « jouent pas » à des « jeux de fille » et non l’inverse, et que, si stigmatisation des jeux « non stéréotypés » il y a, celle-ci touche en priorité les petits garçons – car dans le domaine ludique, comme ailleurs, la valence du « masculin » est plus flexible, inclusive et potentiellement « mixte » que celle du « féminin ». Enfin, comme toute ingénierie sociale sacrifiant les préférences individuelles sur l’autel de l’idéologie, elle risque au mieux l’inefficacité, au pire d’alimenter des réactions des plus néfastes pour la cause qu’elle prétend servir.

Une forte différence relative d’intérêt

Partons d’abord des faits les moins controversés du débat : les préférences des enfants en matière de jouets diffèrent selon leur sexe. Là où les petits garçons s’orientent, en moyenne, vers des jouets représentant des véhicules, des outils et des matériaux de construction, les petites filles préfèrent les jouets anthropomorphiques (poupées, poupons) et domestiques (dînettes, etc.). Lorsqu’on les réduit à leurs éléments les plus fondamentaux (objets contre personnes, mobilité contre stabilité), ces divergences sont observables dès 3 mois, commencent à se cristalliser vers 1 an et semblent bien ancrées vers 3 ans. Cette divergence sexuée dans les préférences ludiques fait même partie des données les plus solidement prédictives aujourd’hui consignées par la psychologie du développement, ce qui signifie que, si vous sélectionnez au hasard un enfant qui aime davantage jouer avec un camion qu’avec une poupée, vous avez quasiment 100 % de chances de tomber sur un petit garçon. Ce qui ne veut pas dire que tous les petits garçons adorent les camions et qu’aucune petite fille ne déteste les poupées, mais que la différence relative d’intérêt est forte, stable et antérieure aux pressions, notamment socio-culturelles, présentes dans l’environnement de l’enfant.

Comment déterminer cette antériorité ? En voyant, par exemple, que ces préférences se manifestent avant que le cerveau infantile ne soit structurellement capable de traiter des informations sociales. Un autre moyen est d’aller voir des enfants que l’on sait dotés d’une physiologie anormale pour leur sexe. C’est le cas des petites filles atteintes d’hyperplasie congénitale des surrénales (HCS), un trouble induisant une plus forte exposition prénatale aux androgènes comme la testostérone. Que montrent les études sur le sujet ? Que ces petites filles préfèrent les jouets « de garçon », qu’importe que leurs familles essayent de les « rééduquer », qu’elles manifestent généralement des comportements caractérisant davantage leurs petits camarades mâles et qu’elles ont plus de chances de devenir lesbiennes à l’âge adulte. Sur le plan de l’orientation sexuelle (qui n’est, rappelons-le, aucunement pathologique), les liens avec les préférences ludiques sont aussi établis chez les garçons : aimer jouer avec des jouets « de fille » fait en effet partie des comportements infantiles que l’on sait aujourd’hui être des indices très fiables d’homosexualité à l’âge adulte.

Des différences sexuelles comportementales liées à notre héritage biologique

On peut aussi, comme l’avait fait une équipe de chercheurs finlandais et britanniques, rassembler 48 bébés (26 filles, 22 garçons) pour mesurer leur taux de testostérone entre 7 jours et 6 mois après leur naissance, avant d’observer, à partir de 14 mois, quel était leur jouet préféré entre un petit train (jouet « garçon ») et un poupon (jouet « fille »). Résultat : plus le taux de testostérone était élevé, plus les enfants (garçons, comme filles, avec une préférence toujours plus nette chez les garçons) s’orientaient vers le petit train. En outre, la testostérone permettait de prédire quel jouet l’enfant allait préférer : moins il y en avait, plus l’enfant jouait avec la poupée; plus il y en avait, plus il choisissait le petit train. D’autres études observent qu’une exposition in utero à des perturbateurs endocriniens chimiques, comme les phtalates, ou non chimiques, comme le stress, influe sur les préférences ludiques en « démasculinisant » les jeux des petits garçons ou en « masculinisant » celui des petites filles. Une piste hormonale qui, soit dit en passant, infirme l’idée que les préférences ludiques sexuées sont liées à des niveaux d’activité sexuellement spécifiques (garçons agités-jouets de mouvement/filles calmes-jouets plus statiques).

Enfin, des travaux observant des tendances similaires chez d’autres espèces animales (singes vervets, macaques rhésus et chimpanzés) sont autant d’éléments supplémentaires d’un faisceau de preuves cohérentes et cumulatives mettant fortement en doute l’idée que les jouets seraient responsables des préférences des enfants et qu’en agissant sur les premiers il serait possible d’orienter ces dernières. En l’état actuel des connaissances, la socialisation n’a qu’un effet modulateur sur ces différences sexuelles comportementales fondamentalement enracinées dans notre héritage biologique et évolutionnaire – elle peut les amplifier ou les atténuer, en aucun cas elle ne peut les inverser, les créer ou les détruire.

Lire aussi « Pourquoi les cerveaux masculins et féminins ne sont pas un « mythe »

Lire aussi « Phébé – Différences entre les sexes : Darwin avait raison »

Lire aussi « États-Unis : « l’idéologie du genre » a encore frappé »

[Amalgames faciles] – L’antiféminisme n’est PAS la misogynie

L’inculture et la rhétorique féministe mainstream font dire n’importe quoi à Europol. Les voici qui essaient de faire passer l’antiféminisme pour un décalque de l’extrême-droite suprémaciste et violente ( « un des éléments que pointe Europol, ce sont les liens de théories misogynes et antiféminisme avec les idéologies d’extrême droite (sic) ») :

Quand Europol s’inquiète des « Incels », du terrorisme d’extrême droite et des anti-féministes

Depuis 3 ans que je tiens ce modeste observatoire du féminisme en Occident, je n’ai eu de cesse de distinguer misogynie et antiféminisme :

  • la misogynie théorisée est une haine essentialiste du sexe féminin, assimilable à du racisme et relevant de la bêtise pure. [Ce système de pensée est à distinguer toutefois de la simple blague parfaitement légitime qui relève elle de la liberté d’expression : puisque les blagues misandres sont non seulement tolérées mais encouragées, il est normal que les traits d’humour ou les moqueries à l’égard des femmes soient au minimum tolérés.]
  • l’antiféminisme est un regard critique porté sur les dérives incontestables et objectives de l’idéologie féministe mainstream, tout particulièrement le néoféminisme radical, antipatriarcal et misandre et le féminisme racialiste et indigéniste. Ces critiques, qui sont portées aussi bien par Elisabeth Badinter que Jordan Peterson, en passant par d’innombrables intellectuels – Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Bérénice Levet, Eugénie Bastié, Elisabeth Lévy pour le camp de droite, mais aussi Raphaël Enthoven, Mazarine Pingeot et bien d’autres pour le camp de gauche – ne sont en rien assimilables à de la pensée raciste, misogyne ou d’extrême droite.

Cet amalgame entre les deux concepts n’est qu’un procédé indigne pour disqualifier toute velléité de discours contestataire. Il est temps de comprendre que l’antiféminisme ne doit pas être un gros mot, mais qu’il doit au contraire prendre toute sa place dans le débat de la cité – même à l’université ! (même si je suis consciente que ce n’est pas pour demain). Le féminisme ne doit pas être une religion intouchable et les femmes ne sont pas des vaches sacrées. Dans les faits, l’antiféminisme n’est rien d’autre qu’une prise de conscience justifiée face aux délires continuels produits par des activistes radicalisés qui distillent ensuite rapidement leur folie à toutes les strates de la société.

Ce féminisme qui appelle à tuer les hommes ou à ne sucer que des noirs est un anti-humanisme et un racisme à l’état pur. Le dénoncer n’est pas être « d’extrême droite » (pour autant « qu’extrême droite » veuille encore dire quelque chose de précis).

Journée de la Fââme (2019)

 

Néo-féministe raciste (2020)

(Ce dernier exemple est d’ailleurs une parfaite illustration de mon hypothèse humoristique quant aux relations des néoféministes avec le pénis ; voir « L’envie du pénis chez les féministes »).

Misogynie et antiféminisme ne sont pas des concepts superposables :  La misogynie consiste à attaquer une femme parce qu’elle est une femme, alors que l’antiféminisme consiste seulement à dénoncer un système de pensée qui instrumentalise les femmes et peut aussi bien être le fait d’hommes (puisque les féministes les plus hargneux sont souvent des hommes). Par ailleurs, étant moi-même une femme, il ne me viendrait pas à l’idée de m’auto-dénigrer parce que je suis une femme. Pour autant, je ne parle jamais ici en tant que femme, mais en tant que sujet pensant, qui se place au-dessus des catégories de sexe, de race, d’origine, etc.  N’étant pas une féministe raciste et sexiste, je refuse d’être ramenée à mon sexe, ma race, etc. quand je m’exprime (je rappelle simplement en cela les principes de l’universalisme).

Je tiens et j’assume sur ce site des propos antiféministes (puisque je dénonce le féminisme), mais je ne suis jamais misogyne : je ne parle jamais de femmes mais de féministes (vous pouvez vérifier). Tous mes écrits vont donc à l’encontre de ce procédé rhétorique qui vise à amalgamer deux concepts différents (et même opposés) dans le but de museler et criminaliser la liberté de pensée :

Féministes et pervers narcissiques, les liaisons dangereuses

L’antiféminisme aujourd’hui

La rhétorique féministe est, on le sait,  familière de ces simplifications, puisque c’est elle qui martèle dans les esprits que « femme » et « féministe » sont des synonymes – à tel point qu’on trouve régulièrement des gens pour s’étonner qu’une femme ne soit pas féministe (yeux au ciel).

Je découvre avec plaisir que Camille Paglia ne dit pas autre chose : « À l’étranger, la plupart des féministes n’ont pas idée du degré auquel le féminisme a viré à la tyrannie après ses premiers succès de la fin des années 1960. Ce qui ressemble à de « l’antiféminisme » est en fait une rébellion, soutenue ici par des insurgées comme moi qui sont des féministes de l’équité : c’est-à-dire que nous croyons que seule l’égalité des sexes devant la loi garantira la progression des femmes. Nous nous opposons vigoureusement à toutes les protections spéciales destinées aux femmes (comme les lois antipornographie) au motif qu’elles sont intrinsèquement infantilisantes ».
[Camille Paglia, Femmes libres, hommes libres, Laval (Qc), 2019, p. 208].

Quid de mon lectorat ?

Cet article me donne de nouveau l’occasion de préciser mon positionnement idéologique.

  • je récuse les discours racistes, misogynes, suprémacistes ou appelant à la violence. Mon socle intellectuel est l’universalisme, l’humanisme et les valeurs (toutes imparfaites qu’elles soient) de la République et de la démocratie.
  • je récuse TOUS les discours simplistes, binaires, paranoïaques et complotistes, qu’ils aient comme ennemi fantasmatique le diable, les mécréants, le « patriarcat », la « matrice », le NOM (« Nouvel Ordre Mondial ») , Big Pharma ou même Macron !
  • J’en ai assez de ces foules fanatisées léchant les pieds du premier chevelu en débine qui passe ou qui s’inventent un responsable imaginaire à tous leurs déboires. Sur ce point, féministes radicales et raoultiens sont bien sur la même ligne paranoïaque.
  • Je ne souscris pas aux discours proprement misogynes que je vois parfois passer chez certains masculinistes et je les invite à être très vigilants sur ce point s’ils ne veulent pas voir leur juste combat décrédibilisé, ostracisé et caricaturé.
  • L’antiféminisme doit pouvoir se développer comme un champ de contestation, un lieu d’opposition et de débat, apportant son regard et son analyse sur le matraquage maistream et les mensonges victimaires continuels de la doxa gaucho-gauchiste, et cela n’a rien de criminel !

[à suivre]

N. B. Il faut d’ailleurs que je fasse un article sur la misogynie chez les féministes elles-mêmes, puisqu’elles ne sont pas les dernières à s’y vautrer 😉

Voir aussi :

[Mansetmania] – Pourquoi les femmes sont-elles devenues méchantes ?

« Pourquoi les femmes sont-elles devenues méchantes ?
C’est qu’à la fois les hommes se sont tus.
C’est bien la poésie qu’on tue
Sur une route en pente. »

« Pourquoi les femmes sont-elles devenues cruelles ?
Comment cette brassée d’orties finira-t-elle ?
Qui pique, envahit tout,
Qu’aucun produit ne tue. »

« Pourquoi les femmes sont devenues tout autre chose ?
Et qu’avec elles le reste s’est asséché… »

« Pourquoi les femmes » est un titre de Gérard Manset tiré du concept-album À Bord du Blossom paru à l’automne 2018. Léo LeBoc en propose ici un montage sur des images (les plus soft) du film Glissements progressifs du plaisir d’Alain Robbe-Grillet (1974) avec Anicée Alvina et Michael Lonsdale :

*Glissements progressifs du plaisir est une interprétation surréalistico-érotique de La Sorcière de Jules Michelet (1862), cette fable historique qui nourrit aujourd’hui encore la propagande féministe sur les sorcières (cf. « Les sorcières en renfort »).

Le maître de la mélopée hypnotique ose donc un texte discordant, totalement à contre-courant de la grand-messe consensuelle #MeToo – et d’aucuns en sont encore tout retournés. La journaliste de l’Express avait tiré la première : « Des chansons envoûtantes, mais gâchées par une mentalité néoréac », écrivait-elle, ponctuant sa recension d’À Bord du Blossom par cette sentence : « Un point de vue à contre-courant de #MeToo, dont il aurait pu se passer. De quoi gâcher cet appel du large au charme insolite » (« Gérard Manset a-t-il largué les amarres ? »L’Express, 26/10/2018).

Les fans historiques se sont parfois trouvés tout aussi déconfits : « Chui allé à la Fnac, le vendeur m’a demandé si je voulais l’écouter en version « shuffle » sur les enceintes du magasin (…). On a passé les titres assez rapidement (en se regardant de temps à autres), ha « pourquoi les femmes sont-elles devenues si méchantes ? », j’ai compris que nos chemins s’étaient définitivement séparés ». D’autres, plus indulgents, émettent des hypothèses fort plausibles, tel le « désespoir du bourdon » :  « Eh oui, cher Gérard, va falloir que tu te fasses une raison ! Ça ne sera jamais plus comme avant. Le grand coït poétique et romantique en plein vol est passé de mode… Au grand dam des bourdons, les Reines sont devenues terre-à-terre et se contentent souvent de n’être que des butineuses… » ; ou une possible provocation : « Un étonnant point de vue en ces temps où paroles se libérant, l’émancipation égalitaire se pose comme socle nouveau des relations humaines. À moins que ce ne soit une provocation ? ».

Dans Rolling Stone (23/10/18), Yves Bigot s’attachait à recontextualiser la chanson : « Dans “Pourquoi les femmes”, aux quelques accords bluesy, Manset dit finalement son tourment, celui d’un capitaine abandonné, par son époque, par ses semblables, par toutes celles qui donnent la vie – et son sens à celle-ci –, sous l’enseigne #MeToo » ; de même que Philippe Cormet pour Le Vif (16/11/18) : « Texte moins macho que venant d’un autre temps où il n’était pas encore question de #BalanceTonPorc ».

Moi qui ai développé ce site précisément en réaction à #MeToo et #BalanceTonPorc (dont le déferlement médiatique date d’octobre 2017) – et indépendamment du fait que je suis une fondue de Manset depuis des décennies –, je ne pouvais évidemment pas passer à côté de cette chanson.

Le Langage oublié

Dès sa première écoute, « Pourquoi les femmes » a fait résonner en moi « Le langage oublié » (2003), titre dont je mets ici deux courts extraits, que j’ai illustrés par les amours de Flora et Zéphyr, les personnifications antiques du printemps et du vent de l’ouest (plus une touche de Picasso) :

« Le malade se tait, ne répond pas
Et sa bouche aujourd’hui tout édentée
A-t-elle connu quelque joli baiser
Comme une eau pure, comme une coupe fraîche, comme un murmure…
Qui parle encore ce langage inconnu
Par lequel nous nous étions trouvés et découverts ensemble… »

« Aujourd’hui, c’est hier, hier c’était demain
L’homme et la femme allaient main dans la main
Le malade se tait, ne répond pas
L’homme et la femme allaient, même pas, même pas
Qui parle encore cette langue finie
Ni ailleurs ni là-bas, pas plus qu’ici… »

[Les légendes des tableaux utilisés dans les montages vidéo sont à retrouver ici et ici].

La nostalgie de ce langage oublié – le langage des jardins, de la poésie, du désir hétérosexuel, de la liberté sexuelle ou des amours légères des 70’s, qui sait – se fond dans un rêve édénique de Floralies antiques où des hommes aux tempes grises se mêlent aux filles des jardins qui s’égaient comme des nymphes autour des fontaines… Mon illustration fait bien sûr écho aux « Filles des jardins » de l’album Matrice (1989), titre réédité dans la compilation Toutes Choses (1990) –  et dont le nom surgit encore à la fin de « Pourquoi les femmes » :  « Pourquoi les femmes sont devenues d’autres choses ? Tout autre chose… D’autres choses… ».

« Pourquoi ont-elles changé ?
Le fruit est-il mangé ?
Sommes-nous des étrangers
Qui savent même plus nager,
Rejoindre la rive ombragée… »

Il y a donc une grande cohérence et une unité dans l’oeuvre pluri-décennale de Manset (ce que tout mansétophile sait déjà), y compris sur cette question des femmes et du commerce amoureux.

« Entrez dans le rêve » 

Sens littéral ou sens figuré ?

L’univers onirique de Manset n’est pas, ou n’est plus, celui de notre monde. A-t-il jamais existé ? Il est fort possible que Manset fasse concrètement référence aux années 70-80 qu’il a traversées, de la banlieue nord jusqu’aux chambres d’Asie en passant par le Royaume de Siam ; à cet espace-temps où hommes et femmes s’aimaient semble-t-il beaucoup plus simplement qu’aujourd’hui.

Ce qui est certain, en revanche, c’est que ce monde n’existe plus, tout au moins en dehors de la licence poétique – celle-la même qui, faut-il le rappeler, autorise toutes les audaces de plume – ; la poésie est ce dernier lieu où des âmes nostalgiques peuvent encore rêver, comme des petits garçons emplis d’espoir, au ballet des nymphes autour des sources, aux amours de la déesse Flore avec le dieu Zéphyr, à toutes ces allégories du désir naturel aujourd’hui totalement passées de mode ; à ce langage floral désormais oublié, rejeté, disparu – ne restent que les brassées d’orties.

L’éden de Manset, réel, passé ou rêvé, apparaît même comme celui d’avant l’éromachie, c’est-à-dire d’avant l’entrée dans le monde de la guerre des sexes. Il n’existe décidément plus que dans les rêves ou les allégories, comme le langage des fleurs ou celui des amours des dieux et des nymphes, eux-mêmes métaphores du printemps, de la licence poétique ou du commerce amoureux. Il y a certainement – et comme toujours avec Gérard Manset – plusieurs niveaux de lecture possibles.

De Flore aux brassées d’orties

Qu’il soit monde d’avant ou monde rêvé, ou les deux à la fois, ce paradis perdu (« Le paradis terrestre, voyez ce qu’il en reste… ») se retrouve en tout état de cause, et comme on peut facilement l’imaginer, en décalage complet avec l’actuel univers néo-féministe, univers 2.0 au ras des pâquerettes où la vulgarité le dispute sans relâche à la misandrie la plus décomplexée et où toute culture, non seulement libertine mais surtout classique, se trouve vouée aux gémonies, fustigée comme un témoignage accablant de cette culture patriarcale, « blantriarcale » – en un mot,  occidentale – qu’il faut abattre à tout prix.

Cet homme aux tempes grises, autrefois appuyé pensivement au rebord des fontaines, aujourd’hui « assis sur un banc », qui n’a « pour tout refuge que son caban » et « se souvient des paradis antiques » ; cet homme qui se remémore des amours révolues qu’il idéalise forcément un peu, c’est surtout cet homme, ou cette femme qui, comme moi, se désole de voir la culture classique continuellement dégradée, condamnée, asséchée sous le regard mesquin et punitif des féministes contemporaines.

Je pense très précisément, en écrivant cela, aux assauts répétés des néo-féministes contre l’art antique (« Homme blanc à abattre – la statuaire grecque »), contre les tableaux préraphaélites de John William Waterhouse, par exemple ou contre l’art occidental en général («Trop d’Occidentaux au programme d’histoire de l’art à Yale : vers la dictature des identités ? »Le Figaro, 28/01/2020); toutes ces notions comprises désormais sous le nom de « cancel culture ».

Derrière l’assimilation de Manset, « hommes = image de la poésie » versus « femmes contemporaines = dessèchement intellectuel et amoureux » qui a pu faire bondir les féministes, je reconnais tout aussi bien les parallèles que font ces dernières elles-mêmes quand elles nous expliquent que la raison, la philosophie antique ou l’humour sont patriarcaux et oppressifs car ils sont les produits de l’homme blanc occidental. Frappée d’excommunication, la poésie de l’homme blanc est également en passe de devenir un langage oublié – on l’a vu récemment encore avec les féministes de l’ENS Lyon fustigeant la poésie classique de Ronsard ou d’André Chénier (Marc Hersant, « Chénier, Eschyle, Ronsard, etc. : les classiques en procès »Transitions, Littérarités n°10, 06/07/2019). C’est ainsi que pour ma part, je comprends cette image : « C’est bien la poésie qu’on tue / Sur une route en pente » et c’est aussi en ce sens que j’ai illustré « Le langage oublié ».

Il ne faut pas oublier par ailleurs que l’idéalisation du corps féminin, dans l’art grec ou hellénistique, tout comme les nus féminins dans l’art classique, préraphaélite, symboliste, victorien, etc., ne sont pas qu’à regarder avec les lunettes filtrantes néo-féministes qui rabaissent et dessèchent tout : le nu féminin était surtout pour les peuples anciens une matérialisation de l’esprit, un hommage des hommes à la perfection de la création divine, un idéal de beauté absolue qui tirait le monde vers le haut, qui portait à la contemplation, à l’apaisement, aux valeurs de l’esprit et à la réconciliation de la chair et de l’âme. Le nu dans l’art était, tout autant qu’une célébration de la beauté de la chair, une métaphore de la vie intellectuelle, de la poésie et de la philosophie. Toutes choses que l’approche bas du front des féministes (qui n’y voient que du « male gaze » et de la « culture du viol » et qui voudraient les exclure des musées) ne leur permet plus d’appréhender.  » Les femmes » de la chanson sont donc surtout pour moi une métaphore de la licence poétique et de la vie de l’esprit.

Le combat des pères

« Jusqu’au petit garçon qui vient dire à sa mère :
Ce que tu fais est mal !
Mon père n’est pas un animal. »

On relève aussi dans « Pourquoi les femmes » ce petit mot de soutien au combat des pères ainsi qu’à tous ceux qui défendent encore la fonction paternelle continuellement mise à mal par les discours néo-féministes.

Cette position n’est pas non plus nouvelle chez Manset ; elle résonne par exemple avec ce passage de « Jadis et naguère » (dans l’album du même nom sorti en 1998) : « En ce temps-là, l’homme était guerrier/La femme était mère / Rien ne subsiste / Que poussière ». Toujours ces images des temps anciens et des rôles sexués assumés… Dans les faits, il n’est plus seulement ici question du paradis perdu idéalisé d’avant l’expulsion d’Adam et Ève, mais plus largement de la vie de l’humanité toute entière telle qu’elle a été la seule attestée jusqu’à son entrée dans l’époque contemporaine.

Car « L’homme était guerrier/La femme était mère » n’est pas tant un regret de vieux réac (comme diraient les progressistes) que ce que la science évolutionniste nous apprend chaque jour sur la réalité anthropologique du genre humain. Tant que l’humanité ne pourra profiter dans son ensemble des « progrès » de l’utérus artificiel, de la GPA, de la société des loisirs – et surtout, tant qu’elle ne saura vivre dans des sociétés pacifiées, post-guerrières, où chacun sera un Bisounours pour son prochain, ces antiques schémas resteront pour longtemps les seuls viables… sans qu’il soit forcément nécessaire de s’en plaindre.

Manset est donc toujours pour moi ce poète et ce philosophe intuitif, capable de mettre le doigt (parfois sans prendre de gants) sur les essentiels du genre humain.

« Les hommes se sont tus  » / « Le malade se tait, ne répond rien »

Le blues du musicien privé de sa vue sur la beauté du monde : de Picasso à Manset.

Le Tunnel Végétal (Thousand / Stéphane Milochevitch)

Tout n’est pas perdu ! La langage érotico-floral existe encore, comme cette heureuse découverte m’a permis, à peine cet article terminé, de m’en rendre compte !

Je ne sais pas si Stéphane Milochevitch, l’auteur-compositeur-interprète leader du groupe Thousand est davantage le fils spirituel de Manset, Bashung, Murat, Capdevielle ou de tous à la fois, mais son inspiration est au croisement exact de tout ce que j’aime !

Des nappes de cordes et de synthés enveloppantes, des métaphores de paradis végétal, des voix qui se marient à merveille, un soupçon de nostalgie (malgré son jeune âge), bref, un charme fou !

« Montre-moi ce qui se cache derrière les pétales
Conduis-moi dans le tunnel végétal »

[à suivre…]

Vignette haut de page : Gérard Manset, photo Marc Charvez, Télérama, 1991

Voir aussi :

  • Terre brisée. – La Vierge pleure (Camille Claudel et Gérard Manset)

L’histoire de Camille sur un des derniers titres de Manset. Une manière d’illustrer tout à la fois ses peines dans le siècle et sa retraite spirituelle forcée dans le couvent-asile du Vaucluse.

L’iconographie du clip établit un parallèle entre la figure de la Vierge recréatrice du monde et celle de Camille modelant la terre. Dans l’antiquité, le sculpteur était à l’image de Dieu formant l’homme ; ici, la Vierge-Camille est son pendant féminin.

  • Sur Flora et les Floralies :
  •  

Lucrèce Borgia – Entre le vice et la vertu

  • Belle de Jour

Le célèbre film de Luis Buñuel (1967), qui dans cet extrait met en scène la sublime Catherine Deneuve – avec le tout aussi sublime Pierre Clémenti –, est aujourd’hui encore une occasion unique d’explorer le paradoxe insondable des fantasmes érotiques – notamment ceux qui recourent à la prostitution et à la violence physique. Autant d’occasions de faire capoter les féministes, dont le cerveau disjoncte automatiquement sur ces sujets depuis plus de 50 ans. Quelques articles encore en gestation reviendront prochainement sur les rapports du néoféminisme avec le BDSM.

[#Mythoo] – Le féminisme tue aussi

Les féministes répètent à l’envi que « le féminisme n’a jamais tué personne, alors que le patriarcat, gna gna gna », que le féminisme serait « un mouvement d’émancipation remarquablement non-violent tout au long de son histoire » (mensonge proféré ici par Christine Bard), etc.  Et de nous ramener sans cesse à la tuerie antiféministe de Toronto (2018), elle-même faisant écho à celle, misogyne, de Montréal (1989) ; attentats absolument dramatiques et désolants qui, il faut tout de même le faire remarquer, ont aussi pris cette forme parce que le féminisme est devenu tellement envahissant au Canada que certains en ont perdu la raison (attention, je ne dis pas que cela les excuse en quoi que ce soit : tout meurtre est inexcusable. Je constate simplement que la pression féministe peut désormais provoquer des réactions violentes incontrôlées – mais inacceptables, on est d’accord).

Pour remettre l’église au centre du village, comme on dit, il peut être utile de commencer par rappeler que le « patriarcat » ne tue personne, puisque le « patriarcat » n’est qu’une baudruche idéologique forgée par les féministes et dans les faits, le seul mode d’existence possible d’homo sapiens (c’est-à-dire nous) dans des environnements insécures ; mode de (sur)vie, qui plus est, plébiscité par les deux sexes depuis la nuit des temps dans toutes les cultures et sous toutes les latitudes. À l’échelle de l’histoire et de l’anthropologie, le féminisme antipatriarcal n’apparaît donc que comme une occupation de bourgeoises désœuvrées issues de sociétés post-industrielles pacifiées – grâce au sacrifice de générations entières d’hommes (de mâles !), il ne faut jamais l’oublier.

Il convient ensuite de rappeler que d’une part, l’instinct de violence n’a pas de sexe et que d’autre part, le sexe féminin a lui aussi du sang sur les mains. À cette fin, je vais lister dans cet article les hommes (mais aussi les femmes) morts directement à cause du féminisme et sans que la justice soit jamais passée, histoire de battre en brèche cette mythologie mensongère de la « juste et douce guerrière de la (pseudo-)libération ».

On pourra encore signaler en préambule les manifestations féministes du 8 mars 2020 en Espagne qui, prétendant lutter contre le « patriarcavirus », ont en réalité contribué à diffuser le coronavirus dans le pays et donc causé directement ou indirectement la mort de centaines, voire de milliers de personnes. Ce genre de panneau complètement idiot a également été vu en France le même jour, et pour le même résultat, en région parisienne. De plus, avec plus de 80 000 morts du coronavirus en France et déjà près de deux millions et demie dans le monde, on mesure à quel point ces féministes sont stupides et à côté de la plaque.

Manif féministe du 8 mai 2020 qui a contribué à diffuser le coronavirus en Île-de-France.

Jusqu’à présent, les féministes les plus violentes s’étaient surtout illustrées par leurs tentatives de meurtre. On connaît la violence des Suffragettes anglaises, qui ont par exemple tenté d’incendier un théâtre à Dublin en 1912 pendant une représentation, lors de laquelle elles ont également entaillé avec une hache l’oreille d’un député irlandais. On connaît bien aussi la tentative de meurtre perpétrée en 1968 par la féministe hystérique Valerie Solanas sur la personne d’Andy Warhol, attentat dont il ne se remettra jamais vraiment (Solanas « tire trois coups de feu sur Andy Warhol. Une balle lui transperce de nombreux organes et sa survie est en jeu »).

Mais l’arme létale la plus efficace mise au point par les féministes est l’actuelle entreprise de délation #Metoo dont je dénonce depuis le début les méthodes lâches et illégales : accusations sans preuves, clouages arbitraires au pilori, lynchages sur les réseaux sociaux, appels à la justice immanente, tentatives de confiscation de toute parole dissidente – à tel point qu’aujourd’hui, même des avocates ont peur de s’exprimer : « Marie Dosé : « La libération de cette parole est en train de confisquer les autres » (France Inter, 9/03/20) : « J’ai peur de vous parler« , explique-t-elle, demandant : « Est-ce que c’est normal que moi, avocate, j’aie failli ne pas répondre à votre invitation ? Je sens que la libération de cette parole est en train de confisquer les autres » ;  « Il n’est pas normal qu’en rappelant les grands principes de l’état de droit, on ait peur d’intervenir publiquement ». Voilà donc où le victimisme autoritaire nous mène en 2020.

Comme on le sait quand on étudie les violences conjugales ou les cas d’infanticides, les femmes ont une aspiration naturelle à la violence aussi large que les hommes. Mais, pour des raisons évidentes de force musculaire, elles ne tuent directement que les personnes plus faibles physiquement : 70% des auteurs d’infanticides sont ainsi des femmes (cf. « Infanticides, le profil des meurtriers analysé »).

Concernant les hommes, les femmes vont surtout provoquer leur mort par des méthodes indirectes, en les poussant au suicide par exemple (le crime parfait, en quelque sorte) ou sournoises, telles l’empoisonnement, comme l’histoire nous en livre de nombreuses occurrences ; l’un des exemples les plus fameux étant la « Veuve noire » Vera Renczi qui par jalousie maladive empoisonne à l’arsenic trente-cinq membres de son entourage : deux maris, vingt-neuf amants et même un de ses fils, Lorenzo, dont elle ne supportait pas qu’il puisse avoir une autre femme qu’elle dans sa vie. Le mobile de la jalousie est très intéressant à observer ici, car il est effectivement la principale raison qui pousse les femmes à déchaîner leur appétit de vengeance. On pourra également citer Chisako Kakehi qui a tué quatre de ses maris ; Marie-Madeleine Dreux d’Aubray empoisonneuse de son père et de ses deux frères, Marie Besnard qui empoisonne son mari Léon Besnard, Jane Toppan qui a tué trente-et-une personnes – sans parler de Locuste qui empoisonne Claude et Britannicus, etc.

Aujourd’hui, le poison est devenu celui de la diffamation et de la mise à mort dans les médias et sur les réseaux sociaux, mort sociale suivie parfois d’une mort véritable ; la nouvelle arme létale la plus directe et la plus fréquemment employée depuis #MeToo étant la fausse accusation de viol, grand classique féminin et désormais néo-féministe.

Cet arsenal guerrier a été savamment développé par les idéologues féministes au moyen d’une extension à l’infini, sans aucune base juridique, de la définition du viol : ainsi, des baisers dans le cou reçus par Adèle Haenel dix-huit ans plus tôt suffiront-ils à qualifier l’agression sexuelle et à déclencher le lynchage médiatique de Christophe Ruggia (cf. « Affaire de harcèlement sexuel allégué par l’actrice Adèle Haenel : la justice doit-elle être rendue désormais par les journalistes ? »).

De la même manière, les idéologues féministes entendent revenir a posteriori et sans limite de temps sur leur consentement afin d’invalider celui-ci au gré de leurs états d’âme, jetant dès lors en pâture n’importe quel homme pour n’importe quelle relation sexuelle (voir l’affaire Darmanin : « La « culture du viol », une culture féministe du harcèlement et du lynchage »). Je pense que beaucoup d’hommes féministes, qui bêlent aujourd’hui naïvement dans le sens du vent pour se faire bien voir, se préparent des réveils trèès difficiles…

Xavier Gorce, « Les Indégivrables », Le Monde, mars 2020.

Voilà… Jusque au jour où l’une d’entre elles décidera de se venger façon #MeToo… Et là, fini de rigoler… Les étudiants de Sciences-Po, des jeunes hommes blancs féministes, de gauche, woke et tout ce qu’il faut, sont justement en train de comprendre leur douleur avec le hashtag #SciencesPorcs…

Edit : Quant à Julien Bayou qui – peut-être, on ne sait pas – affichait son féminisme pour scorer et séduire de la militante, il est l’incarnation même, aujourdhui, de ce que je prophétisais il y a quelques années 😁​

***

Voici donc un décompte (non exhaustif et encore in the making) de morts masculines directement imputables au féminisme :

Morts directement liées à #MeToo :

  • 1/04/2024: Le suicide à 41 ans de l’auteur de BD Ed Piskor est un parfait exemple du mode opératoire des criminelles féministes : quelques tentatives de drague transformées en « comportements déplacés » et en lynchage hystérique sur les réseaux sociaux ont abouti à son suicide. Le crime parfait, en quelque sorte, pour quelques aigries et jalouses. C’est cela, le nouveau monde féministe.
  • Septembre 2020 : Le chef parisien Taku Sekine met fin à ses jours à l’âge de 39 ans après une campagne de délation sur les réseaux sociaux sans dépôt de plainte et sans qu’il ait la moindre possibilité de se défendre. Le communiqué de la famille est sans équivoque : « Les conditions de la mort de Taku SEKINE ne sont ni ordinaires ni accidentelles. Taku SEKINE a mis fin à ses jours, emporté par une grave dépression consécutive à sa mise en cause publique – sur les réseaux sociaux et sur un site spécialisé -, avec une récurrence s’apparentant à un véritable acharnement. Certains acteurs, notamment de la presse, ont sciemment, en quelques semaines et en l’absence totale de plainte, ruiné la réputation de Taku SEKINE » (voir aussi : Peggy Sastre – Taku Sekine, victime de la grande parade purificatoire (Le Point, 5/10/20).
  • Mai 2020 : Un adolescent indien de 14 ans se suicide en se jetant d’un immeuble de 11 étages après avoir été tagué #MeToo sur Instagram (pour une allégation invérifiable de viol remontant à deux ans)
  • Septembre 2019 : #Metoo : Accusé d’agression sexuelle, le développeur de jeux videos Alec Holowka se suicide.
  • Mai 2019 : Mark Hunton, 23 ans, se suicide suite à une dépression causée par les fausses allégations de viol de son ex-petite amie.
  • Avril 2019 : #Metoo : un rockeur mexicain accusé de harcèlement se suicide. Jeté en pâture avec le hashtag #MeTooMusicosMexicanos, le musicien mexicain Armando Vega Gil avait clamé son innocence dans un communiqué peu avant de mettre fin à ses jours.
  • Jill Messick, ancienne productrice de films, s’est suicidée après avoir été accusée par Rose McGowan et d’autres de « ne pas se montrer solidaire des femmes maltraitées » en se rangeant du côté de son ancien collègue Harvey Weinstein. On voit avec cet exemple à quel point la liberté de penser est attaquée, au point que des femmes elles-mêmes peuvent mourir de #MeToo.
  • Benny Fredriksson, 58 ans, metteur en scène et directeur du plus important centre culturel et artistique de Stockholm, faussement accusé de harcèlement sexuel. Il est tombé en dépression suite à cela et s’est suicidé.
  • Carl Sargeant, député travailliste gallois, s’est suicidé après avoir été suspendu de tous ses postes politiques lorsque des accusations anonymes ont été portées contre lui.
  • En novembre 2018 également, il a été rapporté qu’un militant du parti travailliste dans la trentaine – anonyme – s’est suicidé après avoir été accusé de faire des images sexuelles.

Tentatives de suicide :

Avant #MeToo : Fausses accusations de viols ou d’agressions sexuelles ayant conduit à la mort (non exhaustif) :

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Cette liste semble encore bien trop courte aux néo-féministes, si l’on en juge par leurs appels au meurtre répétés lors de la manifestation du 8 mars 2020 en France :

Paris, mai-juin 2020

Aussi choquant que cela puisse paraître, ces idées, qui s’exprimaient déjà en 2019, font bien partie du fonds commun de l’idéologie néoféministe :

2019
Lyon, septembre 2020

Il en va de même en 2021:

Lyon, septembre 2020
Lyon, septembre 2020 (merci à Y.-X. P. pour les photos)

Kérozène… Brûler… Au bûcher… Pour le seul crime d’être né homme. Le vocabulaire des chasses aux sorcières est donc bien dans la bouche des nouvelles féministes, qui sont en train de rallumer symboliquement les bûchers :

  • Février 2021 : Les féministes radicales me donnent entièrement raison et confirment la teneur de cet article en revendiquant leur plaisir de tuer des hommes. Il est donc plus que temps de réaliser que le féminisme est devenu un asile à ciel ouvert et une véritable coterie de psychopathes :

[à suivre…]

  • Voir aussi :
  • Sur le lynchage féministe :
  • Sur la violence des Suffragettes anglaises :

[Culture du voile] – En défense de Catherine Deneuve

L’affiche de l‘exposition de l’artiste visuel Youssef Nabil à l’Institut du Monde Arabe de Tourcoing (du 5 octobre 2019 au 12 janvier 2020) est en train de scandaliser dans certains rangs de la laïcité ; ce qui vaut à Catherine Deneuve un nouveau déferlement d’insultes.

La photo choisie pour l’affiche est un portrait de l’actrice réalisé par l’artiste égyptien Youssef Nabil en 2010 :

Youssef Nabil, « Catherine Deneuve », Paris, 2010

Catherine Deneuve y apparaît avec un voile noir transparent de type mantille, voile de deuil ou voile de la Renaissance, comme nous l’indique la présentation en ligne de l’exposition de Tourcoing : « Faisant fi des revendications d’identité, l’œuvre de Youssef Nabil souhaite incarner un monde « méditerranéen » sans frontières, où le voile arboré par Catherine Deneuve ou Isabelle Huppert n’est plus le sujet d’un débat d’actualité mais retrouve la douceur des Madones de la Renaissance. »

Le voile dans la culture visuelle

Ce voile peut en effet évoquer le voile noir translucide qui enveloppait la Joconde, pour prendre un des exemples les plus célèbres de l’histoire de l’art occidental :

Léonard de Vinci, La Joconde, 1503-1519 (Paris, Musée du Louvre)
Détail : le voile noir est bien visible sur les cheveux de Mona Lisa

Le voile de la Joconde n’était pas nécessairement un voile de deuil mais plutôt un atour traditionnel de l’époque. Sur cette copie de la Joconde conservée au Musée du Prado et réalisée dans l’atelier de Léonard en même temps que le tableau du Louvre, on voit que ce voile léger est d’une taille imposante car il enveloppe tout le buste de Mona Lisa :

Atelier de Léonard de Vinci, La Joconde, 1503-1516 (Madrid, Musée du Prado)

Si Catherine Deneuve sur la photo de Nabil peut faire  penser à une Joconde contemporaine, elle remet surtout en mémoire sa beauté surnaturelle (et voilée) sur les images du film Tristana de Luis Buñuel (1970)  :

Catherine Deneuve dans Tristana de Luis Bunuel, 1970

Il ne faut donc pas s’emballer trop vite avec l’utilisation du voile dans l’art ou dans l’histoire. Il fait partie intégrante des accessoires de la toilette féminine depuis la nuit des temps et le voir exclusivement comme un symbole de la soumission des femmes est tout aussi simpliste que réducteur. Cela enferme dans une vision misérabiliste de la femme qui voudrait faire d’elle exclusivement une pitoyable serpillière soumise à la domination masculine depuis le néolithique –suivant la (ré)vision féministe fantasmatique de l’anthropologie.

Je rappelle d’ailleurs aux clowns féministes qui colportent le mythe du patriarcat (soi-disant apparu au néolithique en même temps que l’invention de l’agriculture) qu’au paléolithique supérieur, les femmes étaient peut-être déjà coiffées d’une résille, d’une capuche ou d’une perruque destinée à couvrir leurs cheveux :

« La Dame de Brassempouy » ou « Dame à la capuche », vers 23000 avant J.-C. (Saint-Germain-en-Laye)

La « Dame de Brassempouy » est le plus ancien visage sculpté conservé de l’histoire de l’humanité. Il est difficile de dire à quoi correspond exactement la coiffure de cette femme, mais l’implantation au niveau du front et des tempes laisse penser à un couvre-chef (d’où son nom de « Dame à la capuche »).  Les féministes vont-elles lancer des imprécations et faire des moulinets avec leurs bras parce qu’elle n’aurait pas les cheveux libres ?

Et sans remonter aussi loin, rappelons que le voile de la mariée est toujours aujourd’hui un symbole apprécié et recherché pour sa beauté, sa symbolique et bien entendu, son érotisme.

Le voile de mariée est un accessoire hautement érotique.

Le travail de Youssef Nabil

Youssef Nabil est un photographe et cinéaste d’origine égyptienne qui vit actuellement à New York et dont les oeuvres visuelles témoignent d’une esthétique orientaliste et onirique de bon aloi. Rien ne laisse penser dans son travail qu’il militerait pour l’islam politique ou pour le voilement des femmes. Il s’attache simplement à restituer des atmosphères cinématographiques vintage et esthétisées, voire ouvertement érotiques.

Il a ainsi réalisé dans les années 2010-2013 ces portraits voilés, à l’esthétique rétro/kitsch, de plusieurs grandes actrices françaises sans que cela émeuve qui que ce soit :

Isabelle Huppert, Paris, 2011
Fanny Ardent, Paris, 2010
Charlotte Rampling, Paris, 2010
Isabelle Adjani, Paris, 2013

Mais il n’a pas portraituré ces femmes uniquement voilées, comme on peut le voir ci-dessous. Il s’agissait simplement d’hommages à leur beauté intemporelle et à leurs figures d’archétypes de la culture visuelle contemporaine, avec un clin d’oeil aux femmes de son enfance égyptienne.

C. Deneuve, 2010
Isabelle Adjani, 2013

Les autres oeuvres de Nabil ressortissent du même esprit érotico-esthétique vintage et témoignent surtout d’une grande attention et même d’une véritable tendresse envers la culture occidentale et orientaliste du XXe siècle.

Youssef Nabil, Natacha fume le narguilé, Le Caire, 2000

Le choix de l’IMA de Tourcoing

La photo de Catherine Deneuve coiffée d’une mantille noire ne pose en soi aucun problème. Si moi-même j’ai envie de sortir demain dans la rue avec une mantille en dentelle noire ou un foulard sexy sur mes cheveux façon Fifties parce que je trouve ça rigolo et très féminin, je tiens à pouvoir le faire librement (d’ailleurs je me suis moi-même dépeinte – assez maladroitement, je le concède – avec un voile). Il ne faudrait quand même pas sombrer dans une stigmatisation aussi intégriste que celle que l’on combat.

Ce qui peut toutefois poser question avec l’affiche de l’IMA, c’est le choix de cette photo parmi toutes celles de l’oeuvre de Nabil – qui n’a pas fait que des femmes voilées, loin s’en faut. Est-ce un calcul pas très subtil pour cibler les femmes voilées extrêmement nombreuses à Roubaix-Tourcoing afin de les attirer vers cette expo d’art contemporain ? C’est fort possible. Mais après tout,  même si c’est le cas, pourquoi pas ? L’oeuvre de Nabil n’est pas une oeuvre intégriste de l’islam politique et elle aurait plutôt comme effet d’ouvrir l’esprit des salafistes sur la culture visuelle occidentale :

Youssef Nabil, Self-portrait with Botticelli, Florence, 2009
Youssef Nabil, I Saved My Belly-Dancer number XII, 2015 (Hand-coloured gelatin silver-print)

Il reste à se demander si l’IMA (de Paris comme de Tourcoing) pourrait être une vitrine présentable de l’islam politique, qui participerait à l’islamisation rampante de la société française. Derrière la diffusion tout à fait défendable de l’art et de la culture islamiques, se cacherait-il un tout autre agenda ?

À titre personnel, j’en doute. Car la promotion de l’art, de l’histoire et d’une culture au croisement des influences méditerranéennes ne peut pas faire le jeu des salafistes. Les salafistes et les intégristes de l’islam haïssent toute forme d’art car par définition, l’art est un espace de liberté, d’évasion et d’enrichissement mutuel des cultures. L’art est souvent, comme ici, un espace de sensualité où les corps et les visages féminins et masculins, nus ou partiellement voilés/dévoilés, réaffirment leur beauté éternelle et – même (et surtout) sous une mantille noire – leur pouvoir érotique. Catherine Deneuve, ici comme dans l’ensemble de ses actions et positions, n’incarne en rien la soumission de la femme.

[à suivre…]

  • Catherine Deneuve est par ailleurs UNE TRÈS GRANDE DAME qui a signé la Tribune des 100 et dont les prises de position répétées en faveur de Woody Allen ou de Roman Polanski lui valent régulièrement des stormshits internationaux. Elle a toute mon admiration pour son courage intellectuel, sa liberté de pensée, sa grandeur et sa classe en toutes circonstances. Je reviens sur l’affaire Polanski dans cet article consacré aux féministes et au cinéma (il y a beaucoup à dire !) :

[Festival de Connes] – Le cinéma des féministes

  • Sur Catherine Deneuve, voir aussi :

[Bouche d’égout] – Camelia Jordana se répand sur Deneuve et Bardot

  • Belle de Jour

Le célèbre film de Luis Buñuel (1967), qui dans cet extrait met en scène la sublime Catherine Deneuve – avec le tout aussi sublime Pierre Clémenti –, est aujourd’hui encore une occasion unique d’explorer le paradoxe insondable des fantasmes érotiques – notamment ceux qui recourent à la prostitution et à la violence physique. Autant d’occasions de faire capoter les féministes, dont le cerveau disjoncte automatiquement sur ces sujets depuis plus de 50 ans. Quelques articles encore en gestation reviendront prochainement sur les rapports du néoféminisme avec le BDSM.

. Sur le voile islamique, voir aussi :

[Féminisme islamique] – Et si l’islam était autant un matriarcat qu’un patriarcat ?

Les françaises voilées sont des militantes, pas des victimes

. Pour retrouver le cinéma de Buñuel (Le Fantôme de la Liberté, 1974):

Raspoutine ou la rédemption par le péché

Le personnage de Raspoutine n’en finit pas de fasciner. Guérisseur, prophète, mystique, manipulateur, séducteur, ivrogne, débauché, bête de sexe, tombeur de princesses et d’aristocrates, habitué des prostituées et des bains publics, était-il ange ou démon ? La face du monde en aurait-elle été changée si des agents secrets anglais ne l’avaient sauvagement assassiné le 17 décembre 1916 avant de jeter son corps dans la Néva, le fleuve de Saint-Pétersbourg ? Il était fermement contre l’engagement de la Russie dans la première guerre mondiale et s’il avait été écouté et non pas assassiné pour cette raison, la victoire des alliés aurait-elle pu être remise en question ?

Parce qu’il avait prophétisé son propre assassinat ainsi que ceux, tout aussi tragiques, de la famille du tsar au complet et de la Russie toute entière, balayée et martyrisée juste après par les bolcheviques, des icônes de « Saint Raspoutine, prophète et martyr » se vendent aujourd’hui à Moscou et ailleurs.

« Saint Grigori Raspoutine, prophète et martyr », icône russe du XXe siècle

Il n’a pour autant jamais été canonisé, mais qu’importe. Son physique de Christ (ou d’Antéchrist) ne pouvait pas ne pas marquer fortement les esprits.

Ecce homo (« Voici l’homme »)

Raspoutine sur son lit d’hôpital en Sibérie après avoir été poignardé par une femme.

Sur cette photo de son lit d’hôpital en Sibérie, sa ressemblance avec le Christ « homme de douleurs » (Ecce homo) est frappante.

On notera par ailleurs un point commun « amusant » avec Andy Warhol, la pape du Pop Art, qui lui aussi avait été poignardé par une femme et avait survécu à cette attaque. Raspoutine avait été poignardé par une ex-prostituée au nez brisé et Andy Warhol par une féministe cinglée (Valérie Solanas).

Jean-Patrick Capdevielle, Rasputin in Ayutthaya, 2019 (acrylique, pigments, peinture vitrail, paillettes, vernis divers et beaucoup de trafics…)

Le « triptyque » de Jean-Patrick, « Rasputin in Ayutthaya » (2019), fait d’ailleurs penser à une série post-pop à la Warhol.

La rédemption par le péché

Parmi les postures les plus étonnantes de Raspoutine, il y avait cette doctrine qu’il prêchait de la « rédemption par le péché ». Il expliquait aux aristocrates éperdues devant son charisme (et la taille de son sexe) que forniquer avec lui leur ouvrirait les portes du paradis. Génie de la manipulation ? Quête sincère de son propre salut, lui qui était taraudé par le démon et craignait plus que tout de perdre son combat contre lui ?

On retiendra surtout de sa vie incroyablement romanesque l’image d’un homme profondément humain : démesurément ambitieux, narcissique, tourmenté, provocateur, mais tout autant pacifiste et empathique.  Sans doute pas un si mauvais bougre…

  • DE REDEMPTIONE PER PECCATUM
    (« DE LA RÉDEMPTION PAR LE PÉCHÉ »)

Jean-Patrick Capdevielle
– « Quarante-Trois Souvenirs » (Les Enfants des Ténèbres et les Anges de la Rue, 1979)
– « Rasputin in Ayutthaya » (Triptyque. Acrylique, pigments peinture vitrail, paillettes, vernis, 2019)

Crédits vidéo :
Rasputin, The Mad Monk, de Don Sharp, 1966
Rasputin – Dark Servant of Destiny, de Uli Edel, 1996  (avec Alan Rickman)
Rasputin, de Louis Nero, 2010
Raspoutine, de Josée Dayan, 2013
Andreï Roublev, de Andreï Tarkovski, 1966 (« The Witches Scene »)

Crédits photos :
Icône de Grigori Rasputin, martyr et prophète de la destruction de la Russie
Pablo Picasso, « Le Phallus », 1907

Iconographie et montage :
Lucia pour Eromakia.fr © 2019

. Retour vers l’oeuvre peint :

[Peinture] – Jean-Patrick Capdevielle. L’œuvre peint

[Féminisme ou féisme ?] – Le féminisme trash et la haine de la beauté

« Nous ne devrions pas avoir à nous excuser de nous repaître de beauté. La beauté est une valeur humaine éternelle ».
Camille Paglia, Femmes libres, hommes libres, Laval (Qc), 2019, p. 115.

*

Livrer les César du Cinéma aux féministes revenait à les condamner à mort – et c’est ce qui s’est passé en deux ans à peine (2020 et 2021). Déjà, subir ces deux imbitables et revêches donneuses de leçons que sont Florence Foresti et Marina Foïs était une purge en soi. Mais le pire a été le concours d’hystérie féministe et de fausse victimisation auquel se sont livrées successivement Adèle Haenel et Corinne Masiero (deux authentiques people qui ne représentent pas plus « les femmes » que « le peuple ») à travers leur surenchère de postures médiatiques de fausses rebelles. Corinne Masiero est revenue sur son happening parfaitement calculé pour faire le buzz en clamant que « ma force, c’est d’être moche, populaire et vulgaire » – elle a juste oublié « stupide et inculte ». Sa force, c’est surtout d’être une véritable imposture, mais passons. Cet article se propose d’expliquer pourquoi le néo-féminisme n’est quasiment plus que l’expression de la laideur féminine, quitte à la fabriquer de toutes pièces, et ce que cela révèle de la psychologie des femmes qui sont derrière.

  • La guerre féministe contre la beauté féminine

« De tous temps, la beauté a été ressentie par certains comme une secrète insulte. »
Claude Debussy

Les néo-féministes occidentales s’en prennent continuellement à l’esthétique du nu féminin, à la beauté, à l’érotisme, à la « sexualisation » du corps féminin et même, de plus en plus ouvertement, à la féminité elle-même. Elles ne supportent pas que des femmes jeunes et jolies affichent publiquement leur jeunesse et leur beauté et plus que tout, que cela séduise les hommes. Elles veulent détruire l’attirance entre les sexes et sont clairement hétéro-phobes – j’utilise le terme « hétéro-phobe » avec un trait d’union à la manière de Pierre-André Taguieff afin de désigner la haine de l’hétérosexualité et le combat mené à son encontre. La jalousie maladive et l’envie de détruire tout ce qui échappe à leur pouvoir sont évidemment le moteur principal de ces manifestations, de plus en plus fréquentes, au cours desquelles les féministes imposent par la force – sous la forme de l’agression visuelle ou de l’exhibition sexuelle – le spectacle désespéré de leurs corps anti-érotiques.

Rappel : la pub Aubade a été dénoncée par les féministes de la mairie de Paris

En vérité, ces féministes sont à 100% dans la compétition intra-sexuelle et non pas dans la « sororité » comme elles le prétendent : la seule chose qu’elles ne supportent pas, c’est que des femmes plus jeunes, plus jolies, plus sexy et plus séduisantes qu’elles attirent les regards (des hommes comme des femmes, d’ailleurs) et les rejettent dans l’ombre, les renvoyant à leur solitude, leur aigreur, leur colère ou leur laideur.

Le réflexe des féministes anti-voile qui tapaient sur les Grid Girls de la Formule 1 en février 2018 est le même que celui des féministes pro-voile qui tapaient en 2019 sur les hôtesses du Tour de France. Je fais référence ici à la croisade menée par Fatima Benomar, toute à ses contradictions : « Les hôtesses du Tour de France non, le voile oui : mais que se passe-t-il du côté des féministes intersectionnelles ?« .

Les jolies hôtesses des podiums cyclistes qui rendent venimeuse Fatima Benomar

L’intérêt du voile, pour la féministe pro-voile, c’est qu’il dissimule la laideur comme la beauté et affaiblit ainsi la compétition intra-sexuelle. Les femmes en couple sont moins en concurrence avec les femmes plus jeunes et plus jolies ; les femmes jeunes moins attirantes physiquement que leurs consoeurs peuvent faire valoir à la place leur vertu et leur pudeur et envoyer le message aux non-voilées qu’elles sont des traînées. De ce point de vue, il faut reconnaître au voile un certain égalitarisme. Mais toujours se souvenir que dans les faits, ce sont les femmes qui le réclament à corps et à cri – puisqu’elles ont tout à gagner à ce que chacune reste à sa place et pérennise l’ordre social communautaire.

Alors, si l’on récapitule brièvement le positionnement du néo-féminisme, on trouve ceci :

  • d’un côté, des féministes qui pleurnichent et tempêtent parce que de jolies femmes font saliver les hommes – dans des métiers d’hôtesses où elles sont au passage mieux payées que les hommes ;
  • de l’autre côté, les mêmes féministes qui trouvent normal d’infliger ceci à la vue de jeunes garçons :
Pärnu (Estonie). Mare Tralla, artiste féministe LGBT lors de l’exposition « Naine ja Naine » (juillet 2019).

ou qui, toujours sous couvert d’art contemporain (le fameux « art féministe », ha ha), nous infligent encore et encore – car l’inventivité et la créativité féministes sont désespérément nulles – la même « esthétique » trash :

Au final, le féminisme, c’est très simple :

  • Grosse, moche, bourrée de cellulite, hargneuse, jalouse, méchante et pratiquant l’agression visuelle : BIEN !
  • Jolie, jeune, agréable à regarder, gagnant sa vie grâce à sa jeunesse et son physique, sans la moindre agressivité (sauf pour les aigries et les bigotes qui maudissent la concurrence) : PAS BIEN !

Les voies de la « sororité » sont décidément impénétrables (enfin… pas tant que ça 😉 )

En résumé.
  • Du féminisme au féisme ?

Le mot espagnol feminismo a inspiré à une amie hispanisante le néologisme feismo [de l’espagnol feo ; fea : moche]. En français, le « mochisme » ou « féisme » (pour conserver l’assonance avec féminisme) pourrait tout aussi parfaitement décrire « l’esthétique » féministe.

Même si cela fait longtemps que les Beaux-Arts ne sont plus beaux et qu’il est de bon ton dans les milieux autorisés de déféquer sur la beauté et l’esthétique, jugés ringards et/ou de droite, le féminisme semble avoir fait du féisme l’unique credo de l’ensemble de ses productions. Des clitos géants toujours plus moches, des vulves géantes toujours plus ridicules, des montagnes de cellulite toujours plus repoussantes, des règles tartinées jusqu’à plus soif, du pipi, du caca… et toujours en filigrane ce même message : tout ce qui peut rappeler la beauté intemporelle du corps féminin, son érotisme immémorial, son pouvoir de séduction et de fascination inégalés – avec en face, l’épouvantail du « male gaze » (le regard masculin désirant) –, tout cela doit être détruit, déconstruit, piétiné, conchié. Au nom d’une héréro-phobie qui n’est probablement que l’expression d’un nihilisme et d’un désespoir de plus en plus profonds et irrémédiables.

Ce qu’elle va confirmer quelques jours plus tard, en essayant en plus de faire croire que le peuple préfère la laideur car il serait vulgaire par nature. On notera au passage le mépris du peuple de cette caste de privilégiés qui s’imaginent que leurs turpitudes sont partagées par tous :

Sur cette calamiteuse cérémonie, voir aussi :

« Je réclame un concours de Miss pour les moins belles aussi« 

Il devient donc de plus en plus clair que les féministes qui prétendent « libérer la femme » détestent en réalité tout ce qui fait la femme – et de ce fait, les femmes elles-mêmes:

. Sur Miss France, voir aussi :

  • Elles conspuent systématiquement ce qui renvoie au féminin, à la féminité, à la beauté, à la grâce, et surtout aux efforts des femmes pour jouer le jeu de l’hétérosexualité (jeu qui, je le rappelle, convient parfaitement à l’immense majorité d’entre elles) :
  • En singeant servilement les stupides happenings de l’art contemporain, elles s’inscrivent dans la posture élitiste et méprisante d’une poignée de très hauts revenus (les adeptes du « Financial Art »), qui peuvent se payer le luxe de déféquer sur l’aspiration à la beauté de l’immense majorité des peuples. Peuple qui en réalité préférera toujours ce qui élève l’esprit à ces pitoyables simagrées – il n’est qu’à voir les réactions de dégoût devant les honteux César 2021.
  • Mars 2021 : Nouvel exemple de féisme, sous forme cette fois de pédophilie déguisée en progressisme : ce sont les mêmes qui font mine de lutter contre la pédophilie mais qui jouissent de montrer leur sexe à des enfants de 10 ans. Comme si les enfants, sur les plages, l’été, n’étaient pas capables de se rendre compte tous seuls qu’il y a toutes sortes de morphologies chez les adultes. Il s’agit encore de féminisme trash : tuer l’érotisme, tuer la beauté, tuer le mystère. Toujours tout salir, toujours tout flétrir, toujours couper les ailes à toute velléité d’aspiration à la beauté ou à l’élévation : « Une émission mettant des adultes nus face à des enfants fait polémique aux Pays-Bas ».

« Ultra Strips Down » au Danemark : Le logo féministe est bien évidemment présent.

[à suivre]

  • Voir aussi :

. Retour vers l’univers néo-féministe :