L’inculture et la rhétorique féministe mainstream font dire n’importe quoi à Europol. Les voici qui essaient de faire passer l’antiféminisme pour un décalque de l’extrême-droite suprémaciste et violente ( « un des éléments que pointe Europol, ce sont les liens de théories misogynes et antiféminisme avec les idéologies d’extrême droite (sic) ») :
Quand Europol s’inquiète des « Incels », du terrorisme d’extrême droite et des anti-féministes
Depuis 3 ans que je tiens ce modeste observatoire du féminisme en Occident, je n’ai eu de cesse de distinguer misogynie et antiféminisme :
- la misogynie théorisée est une haine essentialiste du sexe féminin, assimilable à du racisme et relevant de la bêtise pure. [Ce système de pensée est à distinguer toutefois de la simple blague parfaitement légitime qui relève elle de la liberté d’expression : puisque les blagues misandres sont non seulement tolérées mais encouragées, il est normal que les traits d’humour ou les moqueries à l’égard des femmes soient au minimum tolérés.]
- l’antiféminisme est un regard critique porté sur les dérives incontestables et objectives de l’idéologie féministe mainstream, tout particulièrement le néoféminisme radical, antipatriarcal et misandre et le féminisme racialiste et indigéniste. Ces critiques, qui sont portées aussi bien par Elisabeth Badinter que Jordan Peterson, en passant par d’innombrables intellectuels – Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Bérénice Levet, Eugénie Bastié, Elisabeth Lévy pour le camp de droite, mais aussi Raphaël Enthoven, Mazarine Pingeot et bien d’autres pour le camp de gauche – ne sont en rien assimilables à de la pensée raciste, misogyne ou d’extrême droite.
Cet amalgame entre les deux concepts n’est qu’un procédé indigne pour disqualifier toute velléité de discours contestataire. Il est temps de comprendre que l’antiféminisme ne doit pas être un gros mot, mais qu’il doit au contraire prendre toute sa place dans le débat de la cité – même à l’université ! (même si je suis consciente que ce n’est pas pour demain). Le féminisme ne doit pas être une religion intouchable et les femmes ne sont pas des vaches sacrées. Dans les faits, l’antiféminisme n’est rien d’autre qu’une prise de conscience justifiée face aux délires continuels produits par des activistes radicalisés qui distillent ensuite rapidement leur folie à toutes les strates de la société.
Ce féminisme qui appelle à tuer les hommes ou à ne sucer que des noirs est un anti-humanisme et un racisme à l’état pur. Le dénoncer n’est pas être « d’extrême droite » (pour autant « qu’extrême droite » veuille encore dire quelque chose de précis).
(Ce dernier exemple est d’ailleurs une parfaite illustration de mon hypothèse humoristique quant aux relations des néoféministes avec le pénis ; voir « L’envie du pénis chez les féministes »).
Misogynie et antiféminisme ne sont pas des concepts superposables : La misogynie consiste à attaquer une femme parce qu’elle est une femme, alors que l’antiféminisme consiste seulement à dénoncer un système de pensée qui instrumentalise les femmes et peut aussi bien être le fait d’hommes (puisque les féministes les plus hargneux sont souvent des hommes). Par ailleurs, étant moi-même une femme, il ne me viendrait pas à l’idée de m’auto-dénigrer parce que je suis une femme. Pour autant, je ne parle jamais ici en tant que femme, mais en tant que sujet pensant, qui se place au-dessus des catégories de sexe, de race, d’origine, etc. N’étant pas une féministe raciste et sexiste, je refuse d’être ramenée à mon sexe, ma race, etc. quand je m’exprime (je rappelle simplement en cela les principes de l’universalisme).
Je tiens et j’assume sur ce site des propos antiféministes (puisque je dénonce le féminisme), mais je ne suis jamais misogyne : je ne parle jamais de femmes mais de féministes (vous pouvez vérifier). Tous mes écrits vont donc à l’encontre de ce procédé rhétorique qui vise à amalgamer deux concepts différents (et même opposés) dans le but de museler et criminaliser la liberté de pensée :
Féministes et pervers narcissiques, les liaisons dangereuses
L’antiféminisme aujourd’hui
La rhétorique féministe est, on le sait, familière de ces simplifications, puisque c’est elle qui martèle dans les esprits que « femme » et « féministe » sont des synonymes – à tel point qu’on trouve régulièrement des gens pour s’étonner qu’une femme ne soit pas féministe (yeux au ciel).
Je découvre avec plaisir que Camille Paglia ne dit pas autre chose : « À l’étranger, la plupart des féministes n’ont pas idée du degré auquel le féminisme a viré à la tyrannie après ses premiers succès de la fin des années 1960. Ce qui ressemble à de « l’antiféminisme » est en fait une rébellion, soutenue ici par des insurgées comme moi qui sont des féministes de l’équité : c’est-à-dire que nous croyons que seule l’égalité des sexes devant la loi garantira la progression des femmes. Nous nous opposons vigoureusement à toutes les protections spéciales destinées aux femmes (comme les lois antipornographie) au motif qu’elles sont intrinsèquement infantilisantes ».
[Camille Paglia, Femmes libres, hommes libres, Laval (Qc), 2019, p. 208].
Quid de mon lectorat ?
Cet article me donne de nouveau l’occasion de préciser mon positionnement idéologique.
- je récuse les discours racistes, misogynes, suprémacistes ou appelant à la violence. Mon socle intellectuel est l’universalisme, l’humanisme et les valeurs (toutes imparfaites qu’elles soient) de la République et de la démocratie.
- je récuse TOUS les discours simplistes, binaires, paranoïaques et complotistes, qu’ils aient comme ennemi fantasmatique le diable, les mécréants, le « patriarcat », la « matrice », le NOM (« Nouvel Ordre Mondial ») , Big Pharma ou même Macron !
- J’en ai assez de ces foules fanatisées léchant les pieds du premier chevelu en débine qui passe ou qui s’inventent un responsable imaginaire à tous leurs déboires. Sur ce point, féministes radicales et raoultiens sont bien sur la même ligne paranoïaque.
- Je ne souscris pas aux discours proprement misogynes que je vois parfois passer chez certains masculinistes et je les invite à être très vigilants sur ce point s’ils ne veulent pas voir leur juste combat décrédibilisé, ostracisé et caricaturé.
- L’antiféminisme doit pouvoir se développer comme un champ de contestation, un lieu d’opposition et de débat, apportant son regard et son analyse sur le matraquage maistream et les mensonges victimaires continuels de la doxa gaucho-gauchiste, et cela n’a rien de criminel !
[à suivre]
N. B. Il faut d’ailleurs que je fasse un article sur la misogynie chez les féministes elles-mêmes, puisqu’elles ne sont pas les dernières à s’y vautrer 😉
Voir aussi :
6 réponses sur “[Amalgames faciles] – L’antiféminisme n’est PAS la misogynie”