Mon article sur « L’envie du pénis chez les féministes » ayant cartonné sur Facebook – jusqu’à 3000 connexions/jour –, l’argumentaire radfem usé jusqu’au trognon m’a fatalement été resservi sur tous les tons. Il valait donc la peine d’y revenir un instant.
- Que ce soit en mode agressif ou en mode larmoyant, on me reproche d’abord d’être une ingrate, oublieuse de ce qu’en tant que femme, je devrais au féminisme. Ce point méritant une réponse étayée, je la développerai un peu plus bas (voir « Le syndrome du hamster »).
- On me soupçonne régulièrement d’être un homme, car pour le (ou la) féministe de base, une femme ne peut pas être antiféministe. Ces féministes ne semblent donc pas disposer de suffisamment de connexions neuronales pour faire la différence entre un sexe et une idéologie gauchiste… comme si une femme n’avait par nature pas assez d’intelligence pour distinguer les deux ! Je suis une femme qui raisonne avec son cerveau, pas avec ses ovaires : je fais donc très bien la différence entre mon sexe et les discours manipulateurs du féminisme, et pour rien au monde, je n’y adhérerais ! Merci donc de me laisser ma liberté de penser sans m’assigner une paire de couilles pour cela 😉
- On me traite ensuite de « collabote » (« collaboratrice du patriarcat ») ou de « complice de mon oppresseur » envers lequel je développerais un « syndrome de Stockholm » (ha ha !). L’avantage de « collabote », c’est que par la grâce d’une possible faute de frappe, il se transforme à l’occasion en « collabite » et là, je dois confesser que je fonds complètement ! – à tel point que j’ai décidé d’adopter officiellement ce qualificatif : il est juste trop mignon <3
- On m’accuse encore d’être haineuse, ce qui ne manque pas de sel venant d’une idéologie entièrement tournée vers la haine des hommes (« Notre féminisme, une haine assumée », Libération, 17/03/15) et qui n’a de cesse d’importer en Europe la guerre des sexes à l’américaine. C’est d’ailleurs précisément en réaction à cet effondrement intellectuel indigne de l’humanisme que j’ai créé ce site. Et comme si des blogs et des actions féministes tels que « Je putréfie le patriarcat » ou « Bois mes règles » n’étaient que paix et amour… sans parler des appels réguliers aux meurtres d’hommes lors des défilés féministes du 8 mars ou des torchons de Pauline Harmange (Moi, les hommes, je les déteste, 2020), d’Alice Coffin ou d’Irène, La Terreur féministe, 2021, qui appelle justement les femmes à tuer des hommes… Et il y en a toujours pour prétendre qu’elles seraient la bonté même ! On notera au passage ce parallèle supplémentaire avec la « religion de paix et d’amour » : plus on prétend aimer son prochain et plus on le hait, un grand classique que les SJW et autres extrêmes gauchistes ne démentiront pas.
- Je passe sur le niveau au ras des pâquerettes des insultes et l’indigence argumentative commune et je remarque que quand elles sont à court d’arguments et que toute leur phraséologie ou leurs mensonges ont été implacablement démontés, les féministes sombrent immanquablement dans les attaques sur le physique – niveau 0 de l’argumentation et de l’intelligence – et la misogynie la plus crasse – car féminisme et misogynie vont souvent de pair, aspect sur lequel je reviendrai à l’occasion.
- Je note enfin que les idéologues féministes les plus fanatiques et les plus exaltés sont souvent des hommes, ceux que les masculinistes appellent des cucks, des chevaliers blancs, des hommes roses ou des soumis – et il faut reconnaître qu’en matière de naïveté, d’hypocrisie et de calcul pour choper des filles ou des prébendes, ils se posent effectivement là.
Le syndrome du hamster
Les masculinistes utilisent l’image du hamster patinant dans sa roue pour illustrer le discours automatique de certaines femmes lorsqu’elles ont besoin de justifier leurs actes les plus irrationnels ou de réécrire le passé à la sauce qui les arrange.
Je préfère pour ma part l’appliquer à la glossolalie féministe, ce radotage stéréotypé et ce charabia post-moderne qu’elles récitent à la manière de mantras dès qu’elles ont besoin de justifier le combat féministe ou ses apports à la société contemporaine.
La curiosité de cet argumentaire est qu’il fait apparaître des féministes volontairement recluses dans une faille spatio-temporelle allant grosso modo de 1900 à 1950, c’est-à-dire se vivant pour l’éternité comme des pauvrettes soumises à une oppression qui non seulement n’existe plus, mais n’a probablement jamais existé. Quand les femmes souffraient dans les siècles passés, les hommes souffraient généralement davantage (guerres, conditions de travail éreintantes, violences, épidémies, mortalité précoce…). Car le destin des deux sexes a toujours été intimement lié par des interactions subtiles qui ne peuvent qu’échapper totalement à la lecture grossièrement caricaturale, révisionniste et haineuse des idéologues du genre.
L’égalité des droits étant obtenue et les femmes étant désormais les privilégiées de la société occidentale – notamment en matière de santé, longévité, accès aux études supérieures, accès au travail, décisions de justice, etc. –, cette complainte hurlante et obsessionnelle tourne en réalité à vide.
- Emmanuel Todd emploie à ce sujet le concept durkheimien d’anomie, le fait pour les féministes contemporaines, maintenant qu’elles ont obtenu l’égalité en tout, de devoir faire face à leur destin toutes seules, comme des grandes… et là, ça chouine, ça pleure et ça tempête :
- Je cite ici in extenso le commentaire d’une contributrice de ma page Facebook, tant il résume parfaitement les choses :
« Cette dégénérescence, donc l’obsession un peu puérile avec les fonctions du corps [en référence à l’univers néo-féministe], en deçà de toute pensée, met en évidence le fait que le féminisme est une cause morte. Peut-être parce que ce contre quoi le féminisme lutte (le machisme ou le patriarcat) relève surtout du fantasme. Les changements dans la condition des femmes, par rapport au droit de vote, à la sexualité ou au travail, ne doivent rien à un militantisme féministe qui aurait fait fléchir un machisme ancestral, mais sont avant tout les fruits de la Révolution industrielle et urbaine qui ont créé quelque chose qui n’avait jamais existé auparavant : une économie de moins en moins basée sur la force physique et où les femmes pouvaient trouver des travaux correctement rémunérés. Cette révolution dans les modes de travail, et les changements technologiques qui ont été développés presque simultanément (électroménager, médecine moderne…) ont créé d’autres réalités économiques et sociales inédites qui ont été par la suite incorporées dans des lois, donc tout ce qui concerne le salaire, le patrimoine, le divorce ou la contraception. Or, les féministes sont totalement imperméables à cette réalité ; discuter avec l’une d’entre elles revient à tomber dans une boucle spatio-temporelle qui nous situe quelque part entre 1900 et 1950, parce que c’est seulement dans ce passé fantasmé qu’elles peuvent développer leurs histoires à dormir debout à base de millénaires d’oppression et de domination masculines. En réalité, il n’en est rien : le machisme comme réalité isolée de tout contexte social n’existe pas. Ce qui existe, malheureusement, ce sont des rapports de force où la richesse, le pouvoir ou l’appartenance à tel clan, caste ou groupe social s’avèrent essentiels ». Tout est dit…
Ces idées sont aussi celles de Camille Paglia : « La théorie féministe n’a pas su reconnaître tout ce que l’émergence du féminisme moderne doit au capitalisme et à la révolution industrielle, qui transformèrent l’économie, multiplièrent les professions et donnèrent aux femmes, pour la première fois dans l’histoire, la chance de gagner elles-mêmes leur vie et d’échapper à la dépendance par rapport au père ou au mari ». « Vers la fin des années 1940 et 1950, les films, la télévision et la publicité faisaient la promotion de la maternité et de l’entretien du foyer comme tant les buts ultimes de la femme. C’est contre cette homogénéité que le féminisme de la deuxième vague s’est justement et admirablement rebellé. Mais les féministes de la deuxième vague ont été trop nombreuses à extrapoler leur mécontentement pour condamner tous les hommes, partout et à travers toute l’histoire. En d’autres mots, l’idéologie du féminisme de deuxième vague n’appartenait ou aurait dû n’appartenir qu’à son époque. La vie domestique d’après-guerre était un phénomène relativement localisé » [Camille Paglia, Femmes libres, hommes libres, Laval (Qc), 2019, p. 234 et 239].
Dans un article récent, « Quand le féminisme part en couille » (Médiapart, 23/02/19), Marylin Maeso fait un constat similaire : « Les certitudes féministes sont maintenues dans un « bain de catégories fossilisées comme un cadavre dans le formol (…) demeurant résolument hermétique à tout ce qui pourrait les contrarier. » Elle relève aussi leur grille de lecture stéréotypée ainsi que les allusions au phallus continuelles de l’auteur d’un billet féministe qu’elle dénonce. L’auteur du billet rebaptise Paris Première « Mascu TV, la chaîne des intellectuels aux grosses burnes », chaîne qui se serait lancée dans un « marathon du zguègue » en alignant des programmes « riches en gamètes mâles ». On retrouve donc encore cette fascination phallique qui est le coeur du réacteur féministe et dont j’ai abondamment parlé dans mon fameux article. À propos de cet auteur féministe, M. Maeso relève également sa « fixette sur leur appareil génital (…) puisqu’il s’est donné pour mission de peser les « burnes » des intervenants plutôt que leurs paroles. » Elle souligne enfin « la banalisation du processus d’assignation consistant à rabattre intégralement un propos sur un sexe, une couleur ou une classe, processus qui dynamite le débat ».
Nous sommes donc bien sur la même longueur d’ondes et je me réjouis que des femmes, encore peu nombreuses mais moins rarissimes qu’autrefois, se lèvent enfin pour dénoncer l’incurie intellectuelle du néo-féminisme.
- L’argument rebattu du droit de vote des femmes
– Les féministes : « Hiiiiin, les Fâââmes ont dû attendre le XXe siècle pour pourvoir voter, c’est honteux ! Patriarcâât !!! »
. Bien, alors rappelons que les hommes eux-mêmes ont attendu le milieu du XIXe siècle pour accéder au suffrage universel, et encore, pas tous. Les conditions étaient restrictives et seule une partie des hommes votait.
. C’est la gauche qui s’y est toujours refusée, car elle savait que le vote des femmes serait conservateur.
. C’est le gouvernement de Vichy qui le premier, en a rédigé le projet (1941). Le vote sera acté en 1944. Par rapport aux hommes et à l’échelle de l’histoire et de la longue durée, c’est un délai très court !
. Les militaires ont dû attendre 1945 pour avoir le droit de vote, soit un an après les femmes ! Mais eux, ils ne font pas autant de raffut…
. Il faut attendre 1956 pour que les français d’Outre-Mer aient le même droit de vote que les métropolitains. Ils ne nous rebattent pas non plus les oreilles comme les pleureuses professionnelles, c’est bizarre…
. Et aujourd’hui, l’abstention est majoritairement féminine, ici aux dernières élections, mais c’est valable pour toutes ! Tout ça pour ça !
- Afin de démythifier les Suffragettes anglaises (en réalité d’authentiques terroristes) :
- Illustration par l’exemple :
Pour voir une caricature de hamster féministe pédaler dans sa roue spatio-temporelle, on peut regarder ce débat entre Louise Aubéry et Julien Rochedy. Aubéry ne connaît (et encore, connaître est un grand mot) de la condition féminine que celle de la femme des XIXe et XXe siècles. Toute l’histoire de l’humanité se résume pour elle aux préoccupations de la mère de famille des années 50 devant faire tourner son lave-linge. « Et gna gna gna, les femmes n’avaient pas de compte en banque, ouiiin !! ».
Mais 80% des hommes n’en avaient pas non plus ! Comme on peut lire ici sur Wikipedia (Histoire de la banque : 1967-1981 : La «conquista» bancaire universelle), les foyers utilisent très peu les comptes en banque jusqu’aux années 60 ; l’économie ne reposait pas encore sur les banques. Les femmes accèdent au compte en banque en 1965. Elles sont donc aux côtés des hommes dès le départ quand cela se généralise pour tout le monde : encore une pleurnicherie qui n’a pas lieu d’être !
[à suivre…]
. Sur la supercherie du « patriarcat » :