Un des paradoxes les plus saisissants, chez les Gender feminists (féministes idéologues du genre), notamment chez certaines lesbiennes agressives de type Coffin, ou certains « transgenres FtM » (« hommes à vagin ») tout aussi agressifs de type Preciado, est tout à la fois leur misandrie décomplexée (« Tous les hommes sont des violicideurs et des féminicideurs en puissance ! ») et leur survalorisation fantasmatique du masculin (« Je suis un homme comme les autres ; à moi le pouvouââr !! ») – avec pour corollaire leur guerre déclarée à la féminité et aux femmes elles-mêmes ; ce qui pourrait surprendre au premier abord. Dans ce sillage, on voit proliférer pléthore de discours sur le genre et la transidentité qui poussent un nombre toujours croissant de jeunes femmes à vouloir renier ou abolir leur condition féminine afin de « devenir » des hommes. Dans le prolongement de cela enfin, tout ce qui peut renvoyer aux fondements biologiques du sexe féminin est devenu plus qu’un tabou, un interdit ; la terreur s’abattant sur quiconque y ferait allusion – au point que le mot « femme » est devenu imprononçable chez EELV (honte à eux), de même que dans toutes les nouvelles chapelles du wokisme (jusque chez SOS Homophobie).
Les mêmes qui veulent voir les hommes morts (« Mort aux mecs ! », « Kill all Men ! ») sont subjuguées par une « domination masculine » fantasmée au dernier degré dont elles veulent obsessionnellement s’emparer – comme si les femmes étaient par nature et depuis toujours entièrement dépourvues de toute forme de pouvoir. Une très grosse erreur d’appréciation, comme les travaux d’Emmanuel Todd viennent encore récemment de le démontrer, ou comme je l’évoque moi-même régulièrement sur ce site (par exemple : [Antiféminisme] – Éloge de la femme forte).
Moi qui suis une femme assumée, qui me suis toujours sentie forte dans ma nature de femme, cette complainte larmoyante et victimaire de plus en plus folle et de plus en plus féminophobe m’apparaît aussi incompréhensible que déprimante. Pourquoi de plus en plus de jeunes femmes décident-elles de « transitionner » ? Comment en est-on arrivé là et pourquoi cela semble-t-il empirer chaque jour ? Il me faut commencer par résumer ce que cette situation doit directement au néo-féminisme, avant de développer ce qu’elle révèle encore de la nature profondément toxique de cette idéologie.
Le féminisme fabrique des femmes faibles à la pelle
J’ai déjà évoqué cet aspect :
- Le féminisme a détruit la cellule familiale, assassiné la paternité, encouragé la maternité sans père et sans repères et mis au monde des générations entières de filles sans référent masculin pour se construire psychiquement. Des filles que l’on verra parfois, au sortir de l’adolescence, se transformer elles-mêmes en hommes (j’en connais) ou devenir lesbiennes, comme si elles se sentaient tenues, inconsciemment, de suppléer en personne à cette absence de figure masculine constructive. Pour autant, je ne saurais dire quel rôle a joué exactement l’absence de père dans ce processus, n’étant pas spécialiste du sujet (je m’interroge seulement, puisque je ne connais pas de lesbienne dans mon entourage, quel que soit son âge, dont le père a été présent ou a joué le rôle espéré – si vous en connaissez, dites-le moi dans les comms). Le sujet est de toutes façons trop complexe pour être résolu en un paragraphe – d’autant que je suis convaincue que l’orientation sexuelle ne se décide pas, étant selon toute vraisemblance une donnée hormonale de naissance (voir plus bas).
- Même s’il est difficile de distinguer l’œuf de la poule, le féminisme produit du trouble mental, tout en étant lui-même une conséquence des troubles psychiques. Un cercle vicieux qui trouve actuellement son illustration parfaite dans la jeune femme née d’une « femme libérée des années 80 ♫ » (puis 1990, puis 2000), c’est-à-dire élevée sans père (« Elle a fait un enfant tou-ou-te seule ♪ ») et qui, arrivée à l’âge adulte avec des troubles psychiques importants (allant de la dépression à l’anorexie), va trouver dans le féminisme une église et un refuge pour exprimer sa souffrance et sa rancœur vis-à-vis de la gent masculine. Il ne fait aucun doute pour moi qu’il s’agit d’un continuum.
- Le féminisme n’est pas un « empouvoirement », mais un « dépouvoirement » de femmes qui ont perdu la guerre de la compétition sexuelle à partir du moment où elles ont renoncé à la séduction, à la maternité voire même à l’hétérosexualité quand ce n’était pas dans leur nature profonde. Je considère en effet qu’il existe deux sortes de lesbiennes : celles qui le sont pour des raisons biologiques et congénitales – comme il en va de l’homosexualité masculine – parce que durant leur gestation, des influx hormonaux (ici d’androgènes), ont modelé leur cerveau en ce sens. Ces données biologiques irréversibles déterminent ensuite non seulement leur « genre », mais leur orientation sexuelle – et il n’y a rien à en dire, c’est la nature, c’est comme ça (sur ce sujet voir notamment les travaux de Jacques Balthazart, qui montrent que l’orientation sexuelle trouverait sa source dans les noyaux cérébraux de l’aire préoptique, dont la taille est déterminée par la testostérone prénatale). Comme la question difficile de l’inné et de l’acquis soulève toujours des polémiques, je rajoute ici cet échange avec Jaques Balthazart, où il résume clairement ses données sur l’origine biologique de l’homosexualité:
- Et il y a les lesbiennes idéologiques, ces féministes militantes qui font du prosélytisme lesbien alors qu’elles ne sont pas de « vraies » lesbiennes. Ce genre de spécimen n’est en réalité que l’expression, non seulement de la misandrie congénitale de ce féminisme pathologique, mais surtout de la difficulté croissante des féministes à trouver des partenaires à la hauteur de leurs exigences :
Ces femmes qui se sont elles-mêmes mises en retrait du marché amoureux, qui pleurent dans leur coin sur leur misère féministe au lieu d’aller au combat, de se frotter aux hommes (c’est une image !), ont en réalité déposé toutes leurs armes et renoncé à toute forme de pouvoir (car le pouvoir des femmes sur les hommes est évidemment immense depuis toujours – mais pour le savoir, encore faudrait-il être capable de s’extraire de ses jérémiades). Ce sont des perdantes, des femmes condamnées à se lamenter ad libitum en regardant passer le train de la vie. À leur décharge, ce n’est pas entièrement de leur faute, puisqu’avant même leur naissance, l’idéologie féministe ne leur avait laissé aucune chance.
- On pourrait dire un mot aussi de l’injonction faite aux adolescentes de singer les hommes en misant tout sur leur carrière professionnelle et en reculant sans cesse leur projet de fonder une famille – jusqu’à devoir y renoncer, une fois leur fertilité en berne (l’endométriose fait en ce moment des ravages chez les trentenaires, mettant en péril leur capacité à procréer – cf. « Ça a détruit un peu ma vie » : Enora Malagré, pas d’enfant à 41 ans et anéantie). D’autant que l’on sait que tout miser sur sa carrière n’empêche pas de finir seule et dépressive, comme le montrent les chiffres : les cadres les plus malheureuses sont les femmes célibataires sans enfants – même quand leur vie professionnelle est une réussite. Je ne suis évidemment pas pour renvoyer les femmes à la maison : je suis simplement pour qu’on prenne en compte la maternité et qu’on la valorise, tout en permettant aux femmes de mener conjointement leurs deux vies, en encourageant tout à la fois le temps partiel, un congé de maternité pouvant être très long et bien sûr, la vie maritale, puisque les premiers ne peuvent aller sans la seconde.
Le féminisme terrorise les jeunes femmes en construction
C’est un des aspects les plus délétères et les plus honteux de l’idéologie féministe, car celle-ci cible prioritairement des enfants (avec la complicité de l’Éducation Nationale) et des adolescentes fragiles en devenir. Or l’intégralité du discours féministe, avec ses injonctions contradictoires, n’est plus qu’un discours de manipulation et de terreur qui ne peut que conduire à la scission psychique :
- Les adolescentes sont terrorisées par un discours absolument mensonger et 100 % sexiste sur la « masculinité toxique » qui essentialise honteusement les garçons, les présentant tous comme des criminels en puissance qui n’en voudraient qu’à leur vertu ou leur vie. Je vais revenir plus bas sur ce nouveau « chœur des vierges en treillis » (la formule est d’Annie Le Brun) et leur vision rétrograde des relations H/F.
En attendant, cette terreur est telle qu’elle finit par perturber un grand nombre de jeunes femmes en souffrance – pour des causes diverses, dont souvent le manque de père – et qui, au-delà de l’anorexie ou de difficultés parfois causées par des caractères autistiques ou Asperger (assez fréquent chez les vraies lesbiennes ; probablement une forme du « cerveau masculin » de Simon Baron-Cohen), vont alors se tourner vers le changement de sexe. Caroline Eliacheff et Céline Masson parlent justement et courageusement de cette nouvelle épidémie dans leur dernier livre, La fabrique de l’enfant-transgenre, Paris, 2022. Comme C. Eliacheff le dit dans cet entretien avec l’Express :
« Dans tous les pays qui ont ouvert des consultations dédiées, le ratio s’est inversé entre garçons et filles. Nous n’avons pas d’explication définitive. Mais il semble y avoir aujourd’hui une difficulté, pour une majorité de ces filles, à assumer leur féminité. Cela ressemble d’ailleurs aux troubles du comportement alimentaire, et en particulier à l’anorexie mentale, qui concernent davantage les filles. Sur le plan social, le discours victimaire bat son plein : les filles sont exposées à l’inceste, au viol, aux violences conjugales, à la soumission… Ce n’est pas très engageant. »
En leur dépeignant un avenir d’esclavage et de soumission où elles seraient inexorablement piétinées par un « patriarcat » tout-puissant (en réalité totalement imaginaire), dans un monde cauchemardesque où le simple fait de mettre la tasse de son mari dans le lave-vaisselle constituerait le summum de la domination masculine, ces harpies féministes leur retournent la tête H24.
Quel paradoxe alors de voir des filles terrorisées par les hommes et dégoûtées des hommes… vouloir devenir des hommes ! Comment peut-on à la fois vomir la masculinité chez les autres et réclamer pour soi des hormones mâles ? Pourquoi n’aide-t-on pas plutôt ces jeunes femmes à incarner leur féminité et vivre heureuses avec ? Mais il faudrait pour cela pouvoir déconstruire en amont tout le discours toxique du féminisme victimaire et de ses oiseaux de malheur. Il me semble donc urgent de prendre conscience de la catastrophe qu’est, pour toutes ces adolescentes, l’injonction féministe à la victimitude, ce discours névrotique destiné à les cloîtrer dans une réalité parallèle dont elles ne pourront parfois plus jamais sortir, et qui n’est dans les faits qu’une manière de les déposséder de leur futur et de leur voler leur vie.
- Les « lesbiennes butch » premières victimes de ce féminisme paranoïaque
Un petit tour sur un site de témoignages, essentiellement de jeunes femmes devenues hommes mais ayant décidé de détransitionnner afin de revenir à leur sexe biologique (donc des FtMtF : Female to Male to Female), fait clairement ressortir un profil aussi répandu qu’inattendu (enfin… pas tant que ça, puisqu’il illustre ce que j’écrivais plus haut) : celui de jeunes femmes « vraies lesbiennes », comme je dis, c’est-à-dire des lesbiennes biologiques, des filles qui au sortir de l’adolescence ou au début de l’âge adulte ne se révèlent attirées – quasiment, car il y a toujours des variantes individuelles – que par des femmes et qui ressentent un besoin irrépressible de masculiniser leur apparence ; ceci s’accordant avec de nombreux traits psychologiques et comportementaux inscrits en elles depuis toujours, que les hormones sexuelles vont révéler de manière incontournable à l’âge adulte. Comme l’explique en effet Jacques Balthazart, l’orientation sexuelle s’affirme à la sortie de l’adolescence sous l’expression d’hormones sexuelles qui vont réactiver un cerveau déjà présensibilisé à leur action par les hormones sexuelles prénatales.
Ce sont ici ce que l’on appelle les « lesbiennes butch » (« camionneuses » ou « hommasses »), des profils de femmes qui ont toujours existé, bien avant le déferlement de l’idéologie du genre, évidemment, puisque leur comportement serait principalement lié à la conformation des aires préoptiques de leur cerveau lors de la gestation. Ces lesbiennes butch ont alors pris de plein fouet l’injonction à changer de sexe et à s’identifier à des hommes ; histoire de coller à la nouvelle pathologie du sexe (en anglais : gender trouble) forgée par Judith Butler – alors que l’homosexualité n’est ni un trouble ni une pathologie, faut-il le rappeler ; c’est juste un état de la nature ! Ce n’est donc pas une construction sociale (l’hypothèse hormonale, à laquelle la voie épigénétique, qui commence à être explorée, pourrait apporter des pistes – même si gènes et hormones sont des choses différentes –, me semblant encore une fois la plus recevable scientifiquement). Voici quelques extraits assez parlants de ces témoignages :
« J’étais en pleine découverte de mes attirances lesbiennes aussi, alors j’ai décidé que je serais un homme trans hétéro. (…) J’ai finalement accepté ma vraie identité, celle d’une lesbienne butch ».
» Je suis une lesbienne butch de 25 ans. Je me suis identifiée ouvertement comme un homme trans pendant 6 ans, dont 3 durant lesquels j’ai transitionné médicalement. (…) Les hormones m’ont amenée à subir une hystérectomie. Elles m’ont causé une hypertension artérielle. (…) Je me suis rendu compte que je ne pourrais jamais être un homme biologique (…). Maintenant, je me réapproprie l’identité lesbienne butch et je m’épanouis en devenant la femme lesbienne que j’ai toujours été ».
« Je suis une femme, je suis lesbienne. Pas à cause d’une sensation particulière dans ma poitrine, pas parce que c’est un désir ou un choix. C’est simplement la vérité factuelle de mon existence. «
« J’ai compris que ma transidentité venait du fait que (…) j’étais tellement immergée dans la communauté LGBT que j’ai cru que la seule manière d’être une lesbienne masculine était d’être un homme trans. »
« Peu après le début de ma transition, ma santé mentale et physique s’est détériorée. Cela a changé ma vie d’une manière que je regrette à présent. Je sais maintenant que je suis simplement une lesbienne butch ».
Mais à lire ces témoignages, ainsi que d’autres en ligne, il ressort également que ces filles ont toujours subi le matraquage et le lavage de cerveau féministe victimaire, ce délire paranoïaque en barre, cette féminophobie en roue libre qui essaie de faire croire à toutes les jeunes femmes en construction qu’être biologiquement une femme, en gros, c’est de la merde (je caricature à peine). Dans les témoignages du site Post-Trans, on lit aussi ceci :
« Je prévois d’arrêter de prendre de la testostérone et de revenir à une apparence plus féminine afin de lutter contre l’image négative des femmes que j’ai intériorisée et d’en accueillir une nouvelle, plus forte ».
« Vers la fin du temps où je m’identifiais comme un homme trans, j’ai réalisé que je n’aimais que les femmes. Mais je m’identifiais tellement à l’identité gay que j’ai décidé que je serais un homme bisexuel. Cela était dû en grande partie au déséquilibre de pouvoir entre les hommes et les femmes et aussi parce que je me savais être homosexuelle. »
« Lorsque j’étais trans, j’avais l’impression qu’être un homme gay résoudrait certains de mes problèmes comme la haine que j’avais envers moi-même, mon manque de relation à la féminité et un mal-être général. Je pensais que la masculinité gay serait plus sûre et respectable que d’être une femme en dehors des normes de genre. Je me suis injectée de la testostérone et j’ai subi une mastectomie. Elle a été approuvée par mes médecins même si j’étais suicidaire à l’époque. Mais ma transition ne m’a pas aidée à me sentir mieux ».
Tout ceci irait donc dans le sens que j’ai donné à ce petit billet : le discours du féminisme victimaire (et du féminisme trans) aurait véritablement des conséquences délétères sur bien des jeunes femmes, dont certaines vont se retrouver stérilisées, mutilées à vie ou en proie à des troubles pouvant aller jusqu’au suicide… parce qu’elles auront été convaincues qu’être une femme en France au XXIe siècle, c’est à peu près comme vivre dans un camp de concentration ! Il va vraiment être temps que ce délire s’arrête !
Le féminisme célèbre la laideur physique et la bassesse morale, vouant une haine féroce non seulement à la féminité, mais aux femmes elles-mêmes
- J’avais commencé à explorer ce combat du féminisme contre la féminité dans mon article sur le « féisme », c’est-à-dire le culte féministe de la laideur et du trash ([Féminisme ou féisme ? ] – Le féminisme trash et la haine de la beauté). On se souvient tous de Corinne Masiéro, inoubliable (et insupportable) égérie mélenchoniste de ce féminisme trash anti-féminin. Ce dessin de Marsault résume lui aussi parfaitement les choses :
- Les crises récurrentes des féministes contre l’élection de Miss France révèlent également moins leur défense de la femme que leur jalousie congénitale. Raison pour laquelle une néo-féministe préférera toujours (et de loin) une femme en burka à une jolie jeune femme en bikini. Ce ne sont pas les imams qui les contrediront.
- La bassesse morale est ce reflexe conditionné qui conduit toute féministe à sombrer dans la misandrie et le sexisme les plus décomplexés aussitôt qu’un homme lui cause la plus petite contrariété ; réflexe de petite princesse narcissique qui la conduit à piétiner toutes les valeurs de l’humanisme et à conchier la moitié du genre humain sur la base de son sexe, avec des concepts aussi lamentables que la « masculinité toxique », la « culture du viol » ou le « blantriarcat » (qui associe racisme et sexisme). J’en parle dans cet article.
- Je pourrais développer aussi sur le néo-féminisme allié à l’activisme trans qui interdit désormais de faire la moindre allusion à la réalité biologique du sexe féminin – mais des voix qui portent largement s’en sont déjà emparées et c’est tant mieux. Rappeler qu’une femme est une créature dotée d’organes sexuels féminins pourrait donc me valoir une accusation de transphobie et un harcèlement sur les réseaux sociaux, comme ce qui est arrivé à J. K. Rowling. Depuis cet épisode, plus personne aujourd’hui ne peut ignorer que le néo-féminisme est parti en guerre non seulement contre la féminité, mais contre toute femme bien dans sa peau qui se contreficherait des nouvelles élucubrations transidentitaires. C’est ainsi que derrière la lutte contre « l’hétéronormativité sexuelle », concept forgé par l’imposteur en chef Judith Butler, se cache en réalité une guerre sans merci contre toute forme de féminité assumée.
Des « vierges en treillis » au féminisme trans : le grand retour de la bitophobie
C’est en découvrant ces derniers jours les discours portés par le féminisme du genre sur un chapiteau de Vézelay du XIIe siècle, où le simple fait qu’une femme se travestisse en moine (uniquement à l’origine pour accomplir une ascèse de type gnostique et protéger sa virginité) autorise à parler de « figure transgenre », « d’assignée femme » ou de « laboratoire du genre » (🙄), que j’ai réalisé combien les féministes trans d’aujourd’hui étaient le décalque exact de ces « vierges radicales » du IVe siècle, que l’on appelle « monachoparthénoï » (« vierges-moines »).
Comme le relate la légende de sainte Eugénie, la vierge-moine du chapiteau de Vézelay, c’était, comme pour nos féministes trans d’aujourd’hui, le sentiment exacerbé de la fragilité de son sexe qui l’avait poussée à se travestir en homme, une manière tout à la fois de protéger sa virginité et de gagner en pouvoir. Je cite le passage de la légende où son auteur met dans la bouche d’Eugénie une explication qui pouvait valoir pour son siècle et qui, à mon grand étonnement, semble toujours d’actualité :
« Car je suis une femme par le sexe, et parce que je ne pouvais pas réaliser mon désir et servir Dieu comme je l’estimais nécessaire et en toute sécurité du fait d’être une femme, je me suis donc déguisée en homme, et d’une manière juste et appropriée, j’ai dissimulé mes charmes ; dans l’émulation et à l’exemple de ma maîtresse Thècle, fuyant ce qui est destructible et éphémère, j’étais résolue à atteindre les bontés du ciel. C’est pour conquérir une telle gloire et satisfaire mes envies de vertus divines que j’ai déguisé la fragilité de mon sexe sous des vêtements masculins. Pour cette cause et parce que j’étais piquée du désir du culte divin, j’ai pris la forme d’un homme, afin qu’au masculin je puisse courageusement garder intacte ma virginité » (Actes de sainte Eugénie, traduction d’une version arménienne de la légende datant des Ve-VIe siècles).
Dix-sept siècles plus tard, nous en sommes donc exactement au même point avec les féministes du genre, éternelles vierges apeurées qui n’ont d’autre solution que de se faire passer pour des hommes afin de tenir à distance tout commerce charnel avec eux. Autant au IVe siècle, et bien qu’il s’agissait de comportements inspirés par les sectes gnostiques, cela pouvait paraître justifié – que ce soit par envie sincère de spiritualité ou pour échapper à des mœurs sociales laissant peu de champ au célibat volontaire (les couvents se sont développés ensuite, permettant d’accueillir ces femmes désirant échapper au mariage et à la procréation) ; autant au XXIe siècle, au terme de tant d’évolutions sociétales, psychologiques et politiques, on pourrait se demander pourquoi tant et plus de jeunes femmes en arrivent à se victimiser au point d’opter elles aussi pour le changement de sexe, en proie au même irréductible effroi devant le sexe masculin.
Tout ceci est bien évidemment l’œuvre du matraquage des nouvelles puritaines féministes et de leur bitophobie congénitale. Si à l’époque de la libération sexuelle des années 1960-1970, les féministes avaient cru surmonter leur antique terreur, celle-ci a reflué tel un tsunami dès les années 1980, avec la reprise en main des universités américaines par les idéologues du genre et leurs bataillons de féministes misandres, lesbiennes ou névrosées. J’ai déjà évoqué ce tournant féministe face au pénis (cf. « L’envie du pénis chez les féministes »), quand la fascination phallique s’est commuée en jalousie pathologique et en rage féroce. Les anciennes féministes étaient davantage dans la fascination et le sentiment de liberté, les nouvelles se sont enferrées dans la fureur et le ressentiment.
Les conséquences de l’idéologie du genre, on les constate aujourd’hui dans cette frayeur rétrograde et irrationnelle devant tout homme, chez toutes ces jeunes femmes manipulées par les féministes, qui se mettent à haïr toute forme de féminité en elles, terrorisées qu’elles sont par le genre masculin – mais tout autant fascinées, puisqu’elles veulent s’approprier ce sexe et le pouvoir qu’elles lui attribuent. La fascination phallique est donc plus que jamais d’actualité chez les féministes du genre qui transitionnent, ce qui semble curieusement leur échapper.
Les origines gnostiques et sectaires de l’idéologie du genre, à travers leur objectif commun d’abolir la biologie et les différences sexuelles, sont aussi un aspect qui n’est pas suffisamment souligné. Nous sommes ici dans des postures bien connues des historiens des idées religieuses ; de celles qui participent de la condamnation de la chair et du puritanisme les plus exacerbés.
La féminophobie féministe ou la misogynie de l’idéologie du genre
Il me reste à conclure sur la manière dont ce féminisme hait la féminité et pousse les femmes à se haïr pour ce qu’elles sont biologiquement et anthropologiquement.
C’est un des aspects les plus inattendus en apparence, que cette misogynie décomplexée qui s’affiche désormais sous l’égide du féminisme, au nom de l’indifférenciation des sexes et de la négation de la biologie. Le néo-féminisme en est arrivé à pourchasser toute femme qui s’identifierait biologiquement comme une femme, considérant que sa génétique, ses caractères sexuels et son hétérosexualité, pour peu qu’ils lui conviennent, sont une forme naturelle de transphobie, d’homophobie ou « d’hétéronormativité », autant de marques d’infâmie distribuées au fusil automatique par la nouvelle police de la pensée woke ou d’extrême gauche. Si une femme assume sa beauté physique et gagne sa vie avec, les féministes peuvent lui faire perdre son travail. Si elle fait des efforts pour rester mince, elle est accusée de grossophobie. Si elle ne cultive pas la haine de soi, elle est rétrograde (lire : Jean-Marc Albert, « L’idéologie du genre ou la haine de soi » ). Si elle trouve que se rouler dans sa fange en exhibant ses règles ou en se promenant avec des sachets d’excréments n’est pas pour elle, elle est une affreuse réactionnaire, etc. On pourrait prolonger indéfiniment cette liste, mais je vais m’arrêter là pour aujourd’hui. Je sais déjà que le futur proche ne manquera pas de me livrer pléthore d’exemples édifiants démontrant que le projet néo-féministe d’abolir la féminité n’est pas une simple vue de l’esprit.
[à suivre…]
- Voir aussi :
Sur le chapiteau de Vézelay:
. Sur les risques pour la santé féminine de la testostérone :
Ma soeur est lesbienne, et assume tout à fait sa féminité (talons hauts, robes, maquillage, sa compagne idem. Mon père à toujours été présent et c’est un père formidable. Ma belle sœur, compagne de ma soeur à toujours eu son père également. Nos parents sont toujours mariés d’un côté comme de l’autre et cette sexualité n’est donc en rien liée à une absence paternelle ou à un rejet de sexe, ni à une haine des hommes. Merci, donc, de nuancer vos propos.
Nous sommes d’accord. J’ai rajouté quelques éléments aux paragraphes sur l’homosexualité. J’ai tendance à penser que c’est un phénomène biologique à la base et j’ignore si l’environnement familial peut jouer un rôle. Il y a sans doute différents degrés dans l’homosexualité, entre de simples tendances jusqu’à une homosexualité radicale, et l’environnement influencera le terrain de manière différent selon les personnes. De toutes façons, cet article concerne plutôt les « fausses » lesbiennes, c’est-à-dire les féministes idéologiques qui font de la propagande LGB et trans au point de retourner la tête d’adolescentes fragiles, dont la sexualité est en construction, et les faire rejeter arbitrairement leur féminité.
Bonjour chère personne, selon une étude récente, les scientifiques ont déclaré avoir trouver la plus belle femme de France : Betul Yilmazturk.
Voici ce qu’elle disait lors d’une interview après un concours beauté : Betul estime que le concours était uniquement destiné à promouvoir la beauté naturelle chez les femmes et à les encourager à se sentir à l’aise dans leur propre peau.
« Les femmes ne devraient pas avoir à ressentir qu’elles doivent forcément se maquiller. J’espère que les autres femmes de France me regarderont et penseront que, comme moi, elles n’en ont pas besoin », déclare Betul. « Je suis très content de mon apparence et je n’aurais jamais besoin de recourir à la chirurgie esthétique. »
« Mais si dans un monde obsédé par l’apparence et le paraitre, se concentrer sur la beauté naturelle est un point de vue rafraîchissant. Betul de Paris (France) pense que les modèles que les femmes voient à la télévision et dans les divertissements aujourd’hui encouragent la « fausse » beauté. Elle espère être un exemple d’être soi-même et naturellement belle. »
Votre article – lumineux, comme toujours – devrait m’amener à un introspection familiale, à partager plus tard du coup.
Je suis issu d’une famille nombreuse, plutôt prolétaire à la base ni conservatrice ni soliste -meme si le terme n’existait pas – et où finalement surtout ne se discutaient pas les questions « existentielles », n’étant pas même surs qu’elles existassent. L’un de mes frère a quatre enfants, toutes des filles, dont l’une est lesbienne. D’où mon commentaire. Point à creuser mais il ne semble pas que mon frère ait été « absent ». Certainement pas en termes de présence quotidienne ni d’autorité même si celle-ci a toujours été partagée avec son épouse. Après, définir la présence parentale… En tout cas, je vais creuser le sujet 🙂
Correcteur de malheur : il ne s’agit pas de « soliste » mais de « wokiste »
Merci pour votre contribution! Comme je ne connais que des lesbiennes à qui un père a manqué (parfois très douloureusement), je me suis demandé s’il pouvait y avoir un lien. Comme ce ne sont que mes propres statistiques, j’avais un doute. Si les témoignages s’enchainent, me disant que l’absence de père n’aurait aucun rôle, cela conforterait l’idée que l’origine pourrait bien être biologique (hormonale). A suivre, donc.
Bonjour,
Pour ma part une de mes proches amies est lesbienne (elle a deux sœurs en couples avec des enfants), ses parents sont des catholiques plutôt conservateurs sans excès. Elle a eu du mal à accepter son orientation sexuelle, du fait de l’image du couple qu’elle entretenait, de ses espoirs de maternité et de ses références culturelles, maintenant tout va bien, y compris avec ses parents qui ne lui ont jamais reproché quoi que ce soit. Elle est toujours croyante et relativement pratiquante. Par ailleurs elle ne s’est jamais intéressé au féminisme et a une orientation politique de droite plutôt classique.
Il est intéressant d’appendre que sa propre mère a quitté son père sur le tard vers la soixantaine pour créer une entreprise avec une amie de longue date qui se révèle être un peu plus qu’une amie, et ce, depuis longtemps finalement. Sa mère, quant à elle, n’accepte pas du tout cette étiquette d’homosexuelle et ne se voit pas comme telle (On pourrait dire d’elle qu’elle est une catholique pratiquante et conservatrice).
La femme de mon amie , puisqu’elle est mariée, a travaillé pendant une dizaine d’années avec ses deux parents (Ils travaillaient dans une entreprise familiale). Là aussi le profil est relativement classique si ce n’est que ses parents sont au FN et n’ont, là aussi, jamais eu de problème avec l’homosexualité de leur fille. Elle a un frère marié avec des enfants.
Si cette description rapide peut vous aider à y voir plus clair.
Merci pour le témoignage ! A vrai dire, je n’y vois pas tellement plus clair, mais bon… Autant l’homosexualité masculine me semble facile à comprendre, autant la féminine beaucoup moins… Peut-être parce que je suis une femme et que ça n’aide pas…
A force de me documenter sur les gesticulations et atermoiements du néoféminisme, certains aspects diffus deviennent plus consistants. Il y a par exemple une contradiction que je trouve de plus en plus évidente : alors que lutter contre l’essentialisation semble être un objectif commun à toutes les mouvances néofem, dans les faits la plupart de leurs faits d’armes s’appuient dessus ou la renforce.
Par exemple plus on parle de « transitionner » plus on essentialise la position de départ et la position d’arrivée. Plus on parle « d’homme à vagin » plus on essentialise l’homme « normal » et la marginalisation des personnes « à vagin ».
Mais cela va au delà : en évitant (est-ce même conscientisé?) de parler d’individus et de développer une idéologie qui prendrait de la hauteur en oubliant toute référence à la nature sexuée de la personne; la sémantique néofem essentialise finalement sa nature communautariste basée sur une essence sexuée.
Oui, tout à fait. C’est le paradoxe le plus terrible du néoféminisme qui ramène chacun à ce que les sexes ont de plus caricaturaux et l’enferme dedans de gré ou de force. Par exemple en parlant d’une femme auteur comme d’une « autrice », on rabat toute sa pensée, toute sa personnalité, toute sa parole à son sexe; c’est une régression terrible. Il n’est plus possible d’échapper à sa condition sexuée.
De toutes façons, les néoféministes ne sont obsédées que par le sexe ; toute leur vie ne tourne qu’autour de problèmes liés au sexe, quitte à les créer de toutes pièces. On aurait dû traduire « Gender Trouble », la bouillie de Judith Butler, non pas par « Trouble dans le genre », mais par « Pathologie du genre », ou même « Pathologie du sexe », en prenant « trouble » dans son acception médicale (comme dans « Trouble de la personnalité » car à ce niveau d’obsession, c’en est un et un gros). Je vois définitivement le néoféminisme comme une pathologie mentale de la sexuation.
Bonsoir, je me permets une remarque à propos de ce que lis des commentaires. Je n’ai aucune honte de ce que je ferai dans l’urne dans 6 jours, et pourtant je viens de la « gauche » à l’origine, convaincu que les étiquettes ne veulent plus rien dire depuis au moins 30 ans. Je connais certains gais « conservateurs », d’autres de gauches… mes amies valenciennoises sont lesbiennes et votent MLP, d’autres de mes collègues LGBT (que je trouve hyper sectaires) parisiennes se persuadent qu’elles pourraient vivre à la manière Tchétchène selon l’issue du scrutin.
Ma question est, par-delà les analyses sociopsychologiques que je lis dans cet article, que sait-on des LGBT ? Peut-être serait-ce l’objet d’un de vos futurs travaux… Est-ce réellement un « lobby » qu’on use et abuse pour flanquer une sale réputation à un pays ? Je voudrais simplement un échange de regards sur une question que je ne maîtrise pas, je ne suis par ailleurs pas une once communautariste.
Merci pour votre travail.
J’ai eu une aventure assez brève (6 mois) avec une de ces fausses lesbiennes qui a viré son mari (un brave type) pour « s’épanouir ».
Au passage, jamais un homme ne m’a autant pourri la vie par jalousie. Elle pleurait au tel quand j’allais boire un verre avec une copine. Effectivement, comme elle rêvait de se faire toutes ses copines, elle pensait qu’il en était de même que moi.
Tout ce que je peux dire d’elle, c’est que son père, grande figure pour elle, est mort quand elle avait 13 ans. D’ailleurs, elle me faisait remarquer de manière assez dégueulasse que « je ne pouvais pas la comprendre puisque moi, j’avais perdu mon père tard (20 ans…) Après, c’est une femme profondément toxique. Je plaindrais énormément sa compagne actuelle si elle n’avait pas plaqué mari et enfants pour elle. Encore une de ces fausses lesbiennes qui voulait se délivrer du mâle.