[Mythographie contemporaine] – La déesse Sequana, fille de Dionysos ?

Deux jours après la cérémonie, non seulement mortifère mais subliminalement thanatophile, d’ouverture des JO de Paris 2024, son metteur en scène Thomas Jolly a dû venir se justifier sur BFMTV. Il a proféré un premier gros mensonge : « La Cène ? Ce n’était pas mon inspiration » – c’est faux, évidemment, comme je le montre dans cet article –, puis un second :  « Je crois que c’était assez clair, il y a Dionysos qui arrive sur cette table. Il est là, pourquoi, parce qu’il est dieu de la fête (…), du vin, et père de Sequana, déesse reliée au fleuve ».

Nous sommes nombreux à avoir beaucoup ri à cette déclaration surréaliste, mais comme Thomas Jolly est metteur en scène de profession, et qu’on n’attend pas de lui qu’il maîtrise sur le bout des doigts la généalogie des dieux de l’Olympe, on n’a pas trop insisté.

Quelle ne fut ma stupéfaction, le 30 juillet dernier, en découvrant dans l’interview de Patrick Boucheron (« Oui, ça ira ». Une conversation fleuve avec Patrick Boucheron, co-auteur de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024″, Le Grand Continent, 30/07/24), la déclaration suivante : « Nos références étaient plutôt de jouer des connotations dionysiennes — et du fil qui se tisse entre la Grèce olympique et Paris car Dionysos, ou plutôt Denis, est le père de Sequana. »

Saint Denis, le père de la déesse Sequana ?

Après avoir retourné cette phrase dans tous les sens – comment fait-il pour confondre le dieu de l’Olympe Dionysos avec saint Denis (Denis de Paris, le légendaire premier évêque de Paris, ayant supposément vécu au IIIe siècle), puis en faire le père de la déesse Sequana, une déesse gauloise quasi inconnue, dont les rares témoignages archéologiques conservés remontent à l’époque gallo-romaine ? –, je vous livre ici quelques hypothèses.

La recherche de sources historiques ne donne absolument rien, du moins à ma connaissance – mais si des témoignages anciens (textuels ou archéologiques) attestant de ces relations parviennent à ma connaissance, je les prendrai en compte et modifierai cet article. D’autres ont également cherché de leur côté (par exemple ici), sans rien trouver non plus.

Des sources plus érudites que moi en la matière – je ne cache pas n’avoir aucune compétence en mythologie celtique –, mais que je conserverai secrètes, m’ont mise sur la voie de ce qui semble être la bonne explication à cet étrange syncrétisme.

Jusqu’à nouvel ordre, la source principale de cette nouvelle mythographie, semble-t-il créée par Patrick Boucheron en personne à l’occasion des JO de Paris 2024, se trouverait dans l’Arcadie,  une « sorte de poème en prose » rédigé à Angers en 1781 par Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, écrivain et botaniste français mort en 1814. Dans cette Arcadie, qui s’inscrit dans la mode des romans antiquisants de son temps, il décrit la « république idéale » de ses rêves. Et à un endroit, ils nous parle de cette affaire. Le passage en question est le suivant, pp. 31-32 (on trouve l’édition en ligne ici) :

« Voici ce que j’ai ouï raconter à’ ce sujet à nos anciens. La Seine, fille de Bacchus et nymphe de Cérès, avait suivi dans les Gaules la déesse des blés, lorsqu’elle cherchait sa fille Proserpine par toute la terre. Quand Cérès eut mis fin à ses courses, la Seine la pria de lui donner, en récompense de ses services, ces prairies que vous voyez là-bas. La déesse y consentit », et accorda de plus à la fille de Bacchus de faire croître des blés partout où elle porterait ses pas. Elle laissa donc la Seine sur ces rivages, et lui donna pour compagne et pour suivante la nymphe Héva, qui devait veiller près d’elle, de peur qu’elle ne fût enlevée par quelque dieu de la mer, comme sa fille Proserpine l’avait été par celui des enfers. Un jour que la Seine s’amusait à courir sur ces sables en cherchant’ des coquilles, et qu’elle fuyait, en jetant de grands cris, devant les flots de la mer qui quelquefois lui mouillaient la plante des pieds, et quelquefois l’atteignaient jusqu’aux genoux, Héva sa compagne aperçut sous les ondes les cheveux blancs, le visage empourpré et la robe bleue de Neptune. Ce dieu venait des Orcades après un grand tremblement de terre, et il parcourait les rivages de l’Océan, examinant, avec son trident, si leurs fondements n’avaient point été ébranlés. A sa vue, Héva jeta un grand cri, et avertit la Seine, qui s’enfuit aussitôt vers les prairies. Mais le dieu des mers avait aperçu la nymphe de Cérès, et, touché de sa bonne grâce et de sa légèreté, il poussa sur le rivage ses chevaux marins après elle. Déjà il était près de l’atteindre, lorsqu’elle invoqua Bacchus son père et Cérès sa maitresse.

L’un et l’autre l’exaucèrent: dans le temps que Neptune tendait les bras pour la saisir, tout le corps de la Seine se fondit en eau; son voile et ses vêtements verts, que les vents poussaient devant elle, devinrent des flots couleur d’émeraude; elle fut changée en un fleuve de cette couleur, qui se plait encore à parcourir les lieux qu’elle a aimés étant nymphe.

Ce qu’il y a de plus remarquable, c’est que Neptune, malgré sa métamorphose, n’a cessé d’en être amoureux, comme on dit que le fleuve Alphée l’est encore en Sicile de la fontaine Aréthuse. Mais si le dieu des mers a conservé son amour pour la Seine, la Seine garde encore son .aversion pour lui. Deux fois par jour, il la’ poursuit avec de grands mugissements, et chaque fois la Seine s’enfuit dans les prairies en remontant vers sa source, contre le cours naturel des fleuves. En tout temps, elle sépare ses eaux vertes des eaux azurées de Neptune. »

Mais pourquoi Bernardin de Saint-Pierre invente-il ici que Bacchus (ou Dionysos) serait le père de Sequana – ce qui ne se trouve absolument nulle part ailleurs ?

Il semblerait que ce soit à cause de l’homonymie Dionysos, le Dieu de l’Olympe et Dionysius Sanctus, saint Denis en latin, c’est-à-dire l’évêque légendaire de Paris (confondu depuis le début du Moyen Âge avec un certain Denys l’Aréopagite, Dionysius Areopagita, tout aussi légendaire).

Bernardin de Saint-Pierre a pu entendre parler de « Denis, père de Paris » (Denis étant son premier évêque, il a fondé spirituellement et politiquement la ville de Paris, il est donc métaphoriquement son père), mentionné sous la forme « Dionysius pater Sequanae » (« Denis, père de la Seine » – la Seine étant ici une métonymie permettant de désigner la ville de Paris). De ce « saint Denis père de Paris », il aurait alors créé « Bacchus père de Sequana ». C’est un véritable tour de passe-passe, une pure fiction littéraire qui n’a aucune valeur du point de vue de la mythologie ou de la tradition orale, puisqu’il ne semble exister aucune légende attestée avant cette forgerie de Bernardin de Saint-Pierre [encore une fois, si de telles légendes – avec des sources – étaient portées à ma connaissance, je modifierais ce texte].

Concernant les JO 2024, l’hypothèse la plus plausible expliquant la fabrication de cette mythologie séquanienne serait le goût non dissimulé, chez la petite équipe en charge de la cérémonie d’ouverture, pour les jeux de mots vaseux (comme la Seine). Le choix de la Cène de Léonard de Vinci pour le tableau « Festivité » répondrait tout bêtement, au départ, au jeu de mots « Cène/Seine ». Quant à la mise en exergue de Sequana et de Dionysos, elle pourrait tout aussi bêtement répondre à la volonté d’offrir un pastiche de mythologie gréco-romaine à la nouvelle diversité de la Seine-Saint-Denis – et de la ville de Saint-Denis en particulier, que les organisateurs auraient certainement préféré porter au pinacle plutôt que Paris ; les Séquano-Dionysiens du Neuf-Trois (les habitant de la Seine-Saint-Denis se nomment officiellement des Séquano-Dionysiens) étant de toute évidence les vrais héros célébrés lors de cette cérémonie – Aya Nakamura ridiculisant tout à la fois la Garde républicaine et l’Académie française, c’est à eux que c’était servi sur un plateau… Reste à savoir si les Séquano-Dionysiens en question seront si flattés que cela d’avoir comme dieu tutélaire un ivrogne ventripotent, complètement bleu (ivre, en argot), se roulant dans le stupre, entouré de drags en slip et bas résille (haha).

Ce qui est surprenant, en l’espèce, c’est la manière désinvolte avec laquelle de telles mythographies, reprises ou réécrites pour l’occasion, sont jetées à la presse mondiale comme des vérités révélées (dans la bouche d’un professeur d’histoire médiévale au Collège de France, c’est comme si c’était enseigné ex cathedra), sans la moindre explication ou justification. Serait-ce une nouvelle manière de faire de l’histoire ou de la mythologie à l’ère de la post-vérité, où la citation de ses sources et les démonstrations auraient la même valeur que l’imagination et la réécriture dadaïste des mythes antiques ? On s’interroge et j’avoue rester perplexe.

La « mort sur un cheval pâle », quatrième cavalier de l’Apocalypse
  • A propos de Sequana, il y a également un autre problème. L’image étrange (mais absolument superbe) du cheval de fer galopant sur la Seine avec son cavalier encapuchonné vers la fin de la cérémonie a été rapprochée le soir même, par un grand nombre de spectateurs, du quatrième cavalier de l’Apocalypse :

Apocalypse 6, 8 : « Je regardai, et voici, parut un cheval d’une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l’accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l’épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. »

« La Mort sur un cheval pâle » dans la culture populaire

Pourquoi nous avoir ici aussi menti dans un premier temps, en prétendant que c’était « Sequana montée sur un cheval », alors qu’il est très facile de vérifier que jamais la déesse Sequana n’a été associée à un cheval ? – les « chevaux de Neptune » de la forgerie de Bernardin de Saint-Pierre ne sont pas les siens et son « bateau-canard » (cf. image de couverture) peut difficilement passer pour un cheval.

Quand les spectateurs ont immédiatement associé les cavaliers de l’Apocalypse aux trois enfants entraînés dans les égouts et les catacombes par un passeur (Charon sur le Styx) pour ne jamais réapparaître, ils ont été traités de complotistes à l’esprit mal tourné. Pour que finalement Patrick Boucheron, dans la même interview, reconnaisse avec force noyages de poissons : « Est-ce qu’on voulait absolument empêcher cette image du cavalier de l’apocalypse ? Pas davantage. Moi-même, j’ai travaillé sur la peste noire, donc je n’étais quand même pas totalement désarmé pour prévenir qu’une telle image peut évoquer la mort. Elle est là, de toutes façons — dans ce tableau qui s’est longtemps appelé « Anxiété » et que l’on a finalement nommé « Obscurité », on danse au bord de l’abîme ».

Pourquoi pas, mais alors la question est : POURQUOI associer notre histoire de manière aussi obsessionnelle (pour ne pas dire pathologique) avec la mort, la violence et la destruction ? Pourquoi cette thanatophilie récurrente tout au long des quatre heures de spectacle (1) ? Vous pensez qu’on ne finit pas par les voir, vos rêves malades de révolution sanglante, de mise à bas de tout ce qui a précédé vos egos détraqués et vos fantasmes « d’homme nouveau » ?

  • Toujours à propos de saint Denis.

Le tableau sanglant de Marie-Antoinette décapitée a écœuré quasiment tout le monde. Esthétiser la décapitation d’une femme (blanche et catholique, comme il se doit) et la Terreur révolutionnaire, la pire période de notre histoire, celle dont j’ai honte et que je hais de tout mon être, est toujours l’obsession de la pire extrême gauche, on le sait.

Alors on nous prend encore de haut, on nous dit, « Mais enfin, manants, c’est un petit clin d’oeil à saint Denis, le saint céphalophore de Paris ». Mais bien sûr, prenez-nous encore pour des jambons. Comme s’il y avait besoin de se focaliser sur la décapitation légendaire du légendaire saint Denis, dont les français se contrefichent depuis des siècles et le reste du monde aussi. Non, la raison en était certainement plus perverse, particulièrement le jour anniversaire de la décapitation du père Hamel (26 juillet 2016) : cracher un peu plus sur le martyr des chrétiens, l’encourager, qui sait, et faire un petit appel du pied à d’autres amateurs de décapitation, que l’extrême gauche convoite pour conserver son électorat. Une manière aussi certainement de relativiser les crimes barbares qui parsèment nos rues depuis quelques années, en essayant de faire croire au monde que la décapitation serait en réalité une de nos traditions culturelles. C’est une manipulation absolument honteuse.

Je n’illustrerai donc pas ce dernier paragraphe avec l’ignoble image de Marie-Antoinette profanée et le répugnant bain de sang sur la Conciergerie ; mais par une image d’elle du temps de sa splendeur, quand elle lançait à la Cour de France les modes des coiffures les plus extravagantes et les plus avant-gardistes. Elle avait plus de deux siècles d’avance sur les défilés de mode « disruptifs » d’aujourd’hui et j’aurais préféré la voir elle, plutôt que le pénible et vulgaire catwalk (la présentation de mode) qui a accompagné l’interminable parodie de la Cène (qui n’avait rien de subliminal – 40 minutes, ce n’est pas franchement ce qui s’appelle « subliminal » !).

Marie-Antoinette portant le pouf « A la Belle Poule » (1778)

(1) Les quatre heures de spectacle ressemblaient fortement à un hymne à la mort : Charon sur le Styx emportant les enfants dans les égouts et les catacombes en ouverture, le personnage d’Assassin’s Creed (« Le Crédo des Assassins ») courant sur les toits de Paris, Marie-Antoinette décapitée, le bain de sang de la Terreur, la parodie de la Cène (= le sacrifice et la mort du Christ), les cavaliers de l’Apocalypse, « Imagine » au milieu des flammes de l’enfer, la longue cavalcade de la « Mort sur un cheval pâle », jusqu’au clou du spectacle, Céline Dion apparaissant en « Dame blanche » spectrale (une figure populaire de la mort) en fermeture, le visage émacié et les cheveux plaqués, appelant la mort après avoir renié sa patrie (« Car moi je mourrai aussi / Nous aurons pour nous l’éternité/ Dieu réunit ceux qui s’aiment ») : tout un programme !

  • Image de couverture : La déesse Sequana sur son bateau-canard, IIe-IIIe s. ap. J.-C. (Dijon, Musée archéologique).

[à suivre…]

[Wokistan in Panic] – Paris 2024 Olympics : The « Festivity set » undeniably parodies the Last Supper, with Dionysus as a substitute of the Eucharist


The pitiful backpedaling and fabrication of fake news from sweaty Leftistan has reached new heights in recent days. While unfolding their petty attacks on French history and culture is a perfectly well-honed exercise for them, recognizing them seems another matter! It is here that we could admire all the cowardice, the lack of culture, the stupidity and the contempt of this small caste of subsidized rebellocrats, only good at denying the obvious and stammering out enormities (« Dionysus [Greek god], is the father of Sequana [Gallic goddess of the River Seine], didn’t you know that? ») when it came to assuming their easy provocations.

Flying to the aid of Thomas Jolly, executor of the deconstructivist fantasies of the historian Patrick Boucheron, co-author of the opening ceremony – who therefore, as a specialist in the Renaissance, knows perfectly well what his painting « Festivity » represents –, Philippe Dagen, another lookout for the cultural left, yesterday wrote this improbable article in Le Monde, the gazette of state ideology:

« JO de Paris 2024 : quand les autorités catholiques confondent le banquet de Bacchus avec le dernier repas du Christ lors de la cérémonie d’ouverture » (Le Monde, 29/07/2024)

When, like me, you have a little (a lot) of Christian, historical and artistic culture, you rub your eyes and then fall off your chair when you discover that Philippe Dagen, official critic of official art, court critic of court art for decades, does not have the slightest reference up his sleeve in terms of Christian iconography!

Mr. Dagen, who is nevertheless accustomed to seeing the endless parodies of Christian art parade by the contemporary art scene – they only know how to do that, divert, parody and shit on their predecessors – is therefore unable to recognize a double parody of the Last Supper (whether the Milan fresco of Leonardo da Vinci or even the now famous Biljert canvas, recognized as a parody of the institution of the Eucharist, the result is the same: it is in all cases a pastiche of the Last Supper!), nor the Christian tradition having since its origins (the early Christian era), integrated the Dionysian symbolism around wine into the development of its own symbolism of the Eucharist.

And it is Mr. Dagen who, from the height of his ignorance, claims to come and give lessons to ministers of religion who, for nearly 2000 years, know that the wine of Dionysus (or Bacchus) is also linked to the symbolism of the Eucharistic species!

Mr. Dagen has clearly never taken the slightest course in Christian iconography, he has never even opened a book on the symbolism of classical, Renaissance or modern painting. Without looking very far, it is nevertheless specified in, at random, this book, Iconography of the Italian Renaissance, where, on page 45, under the heading BACCHUS, one can read that « the figure of Bacchus can be compared to that of Christ, because of the themes of wine and rebirth » – something that any specialist in classical painting is supposed to know.

Without even opening a book on iconography – no doubt for these people, the study of Christian iconography is too bourgeois, right-wing or « heteropatriarchal » –, a quick internet browsing allowed one to arrive at the same result.

So, when the small sweaty team, unable to take responsibility for their provocations, urgently went to look for something to save their butts after the ceremony, when they came across this site, The Virtual Wine Museum, and in particular the page « Dionysus / Bacchus, god of wine in Greek and Roman mythology » – where they thought they had found something to fabricate their fake news (« Hey, people, you are uneducated, you didn’t even recognize the famous Feast of the Gods by the essential Jan van Bijlert, a work that has been famous for centuries in all of Paris, and particularly on the banks of the River Seine, ha ha! ») -, they only had to stay there a few moments longer to learn that Bijlert’s painting also represented the Last Supper in a roundabout way, or that « The Little Sick Bacchus » by Caravaggio has been interpreted as a « self-portrait of the artist as the resurrecting Christ » (« a self-portrait as Bacchus/Christ, which offers itself in communion « eucharis – good flesh » « ); which should have already alerted them.

If they had had a little more culture, they would have had the idea of ​​verifying the links between Christ and Dionysus, particularly in the context of the Eucharist – for those who have never heard this word, the Eucharist is the principal sacrament of the Catholic Church, instituted precisely during the breaking of bread during the Last Supper, when Christ surrounded by his disciples pronounces the words « Take, eat, this is my body » (Matthew 26:26) – and which has since constituted the focal point of the canon of the Mass.

Then, they could have seen that the theme of Christ-Dionysus has been treated by various scholars of ancient Christianity (« Nonnos of Panopolis: a Christian Dionysus and a Dionysian Christ? », « Dionysus as Jesus: The Incongruity of a Love Feast in Achilles Tatius’s Leucippe and Clitophon 2.2″, or that it was the theme of this 2010 thesis: « The common wine cult of Christ and the Orphic Dionysus: the wine and vegetation saviour deity Dionysus as model for the dying and rising Christ« , etc.).

But for that, it would have been necessary to possess at least a veneer of Christian culture, which is obviously not the case for people for whom the imagery of Gay Pride is the only valid source.

On the other hand, we can strongly suspect Patrick Boucheron of having this culture, which, when we know that he was the historical advisor of this scenography, and that he calls himself a « historian of the power of images. ». Patrick Boucheron, a specialist in the Italian Renaissance, has written a book on Leonardo da Vinci: Leonardo and Machiavelli, Paris, Verdier, coll. « Collection jaune », 2008 (what a curious coincidence!). He could therefore not have been unaware of the original fresco in Milan and probably even knew the painting by Bijlert and also knew that he was parodying the Last Supper.

[- Edit (07/31/24): given the evidence, he is forced to acknowledge that Leonardo da Vinci’s Last Supper was indeed present during the ceremony. He tries to make people believe that it would only be a « subliminal Last Supper » when it is obviously not. In this interview, he states: « (…) at one point in Barbara Butch’s set, we can see an interpretation of the Last Supper painted by Leonardo da Vinci at Santa Maria delle Grazie in Milan at the end of the 15th century – I happen to know a little about the subject, having worked on it as a historian. »]

As a specialist in the Renaissance, he could not ignore that in the context of the Last Supper, and therefore of the Eucharist, the figure of Dionysus in a dish presented right in front of this table of the last meal, was a blatant symbol of the sacrifice of Christ, of his body and his blood – the wine of Bacchus, once again, being symbolically brought closer to the wine of the mass, one of the two Eucharistic species.

Mr. Boucheron was also probably familiar with this oil on panel by Juan de Juanès (The Last Supper, circa 1562, Madrid, Museo del Prado), inspired by Leonardo da Vinci’s Last Supper, where we see in the foreground a jug and a basin (in allusion to the Washing of the Feet – the Last Supper and the Washing having been associated in iconography since the early Christian era). The painting illustrates the institution of the Eucharist, with Christ raising the host, an image of his sacrifice, and inviting us to eat it, according to Mt 26:26. All that remained for Mr. Boucheron was to stick Katerine in the dish to make a pastiche of the Eucharist – the body of Christ no longer being the host, but the naked body of Katerine given as a feast. The presence of a large dish at the foot of the table of the Last Supper is a well-known element of Christian iconography, which Mr Boucheron only had to transpose into an orgiastic scene, supposedly a « Feast of the Gods » (in reality a « feast of flesh », understood in the sexual sense).

Juan de Juanes, The Last Supper, circa 1562, oil on panel, 116 x 191 cm, Prado National Museum, Madrid

So, let’s be clear: artistic creation is free in France and that’s a good thing, and the crime of blasphemy does not exist, as everyone also knows. They therefore have, legally, every right to imitate the Last Supper, including in the most aggressive and vulgar way.

What I don’t like, however, is their cowardice, their lies, their manipulations, the shameful way they fabricate fake news to get away with it, devoid as they are of any courage.

They chose to parody the Last Supper and the Eucharist, this is an INDISPUTABLE fact, and the presence of Dionysus in the foreground, instead of « exonerating » them, sinks them even further since, as you now know, Bacchus/Dionysus is ALSO a figure of Christ!

If further proof were needed that they had indeed parodied the Last Supper, we have all seen their own statements on social media, notably that of Barbara Butch, the queer activist wearing a halo who embodied Christ at the center of the table, declaring just after the ceremony that she was an « Olympic Jesus »:

It was also written in the driver sent Friday evening to all the TVs in the world and that France-TV shared in a tweet – courageously removed as soon as the controversy began to swell. Even if it has already been shared a thousand times, I am putting it back, because this tweet must absolutely remain in the annals of the history of the official fabrication of fake news:

In short and in conclusion, I repeat the reason for my exasperation:

I do not accept that people lie, manipulate and hide behind sleight of hand to shirk their responsibility.

Choosing to provoke and attack, yes, why not, it is a fundamental freedom in a free and democratic society. But then, YOU RECOGNIZE IT and you do not try to make people believe that they did not see what they saw, that you did not do what you did or that people educated in Christian iconography do not know how to recognize the symbols of the Eucharist or its pastiches when you present them to them – especially when you are yourselves a huge ignorant in this matter (Thomas Jolly, Philippe Dagen) or a very clever manipulator lurking in the wings (Patrick Boucheron)! When Leonardo da Vinci meets Machiavelli, you say?

  • To those who point out to me that there is no representation of the Last Supper with Bacchus in the foreground, I invite them to look closely at Bijlert’s painting, precisely: Bacchus in the foreground with his bunch of grapes is obviously, in this context of a disguised Last Supper, an allusion to Christ of the Mystical Wine Press, an allegory that any Christian of the modern era could understand. Patrick Machiavelli, sorry, Boucheron, only had to tell Jolly to transform this Bacchus into Katerine in a dish in front of his own pastiche of the Last Supper!

Moreover, even in contemporary art, Cy Twombly’s « Bacchus » (2008) is related to the Christ of the Mystic Winepress: « So one cannot help but think, even if Cy Twombly does not provide any key, in the image of the Mystic Winepress, that of Christ pressed like a bunch of grapes, the blood of the vine and the blood of Christ then becoming one?« .

On Biljert’s painting, the radiant halo of the Apollonian Christ (or of the Christic Apollo) in the center of the table, was also perfectly clear to the spectators of the time, accustomed to seeing the Christ of the Last Supper represented in the same way. This is also the reason why the lesbian Christ in Jolly’s painting, which he pastiches that of Leonardo da Vinci or that of Bijlert, refers in all cases to the theme of the Last Supper!

The Eucharistic symbolism is even more powerful in Jolly’s « painting » than in Bijlert’s, because the reference to Leonardo da Vinci’s fresco is more obvious – the chromatic palette (brightly coloured clothes) and the pattern of the bays in the background opening onto a blue sky are directly reminiscent of Leonardo’s composition. Also see the arrangement of the characters :

  • Knowing that the « Festivity » set was incontestably inspired by an image of the Last Supper, one can then wonder what the little girl is doing sitting on the sacrificial table, on the far right of the picture – to the extent that the table of the last supper is a prefiguration of the altar on which is celebrated, during the mass, the commemoration and the actualization of the sacrifice and the death of Christ:

The Eucharistic sacrifice is a symbolic sacrifice, which came to replace the bloody sacrifices of ancient cults. So, what was meant to symbolize here?

  • To those who imagine, in front of a Renaissance or modern painting depicting a mythological or pagan theme (or for example in front of Bijlert, which treats a Christian theme under the guise of mythology), that it is « pagan art », I remind you that, whatever its subject, the painting of this period is entirely produced BY AND FOR CHRISTIANS! There is no atheistic art in the Renaissance, any more than there is pagan art – since it is a period that is always intensely religious, where Christian symbolism remains perfectly understood by all. If we take Bijlert’s painting, it is therefore entirely CHRISTIAN ART!
  • I am adding this element to the file, because it suggests that Thomas Jolly is indeed obsessed with the image of Christ, and that therefore his parody of the Last Supper could correspond to a recurring desire in him to represent Christ (image taken from his 2016 show on Richard III):

[Le Wokistan en sueur] – JO de Paris 2024 : Le tableau « Festivité » parodie indiscutablement la Cène, avec Dionysos en substitut de l’Eucharistie

Les pitoyables rétropédalages et fabrications de fake news du Gauchistan en sueur ont atteint des sommets dans les heures qui suivi la cérémonie d’ouverture des JO 2024. Si dérouler leurs attaques mesquines envers l’histoire et la culture françaises est un exercice parfaitement rodé chez eux, les ASSUMER semble une autre affaire ! C’est ici que l’on a pu admirer toute la lâcheté, l’inculture et le mépris de cette petite caste de rebellocrates subventionnés, juste bons à nier les évidences et à bredouiller, tel Thomas Jolly, des énormités (« Dionysos [dieu grec], est le père de Sequana [déesse gauloise de la Seine] ») au moment d’assumer leurs provocations faciles.

  • Sur ce point, voir :

Volant au secours de Thomas Jolly, exécuteur des fantasmes déconstructivistes de l’historien Patrick Boucheron, co-auteur de la cérémonie d’ouverture – qui donc, en tant que spécialiste de la Renaissance, sait parfaitement ce que représente son tableau « Festivité » –, Philippe Dagen, une autre vigie de la gauche cultureuse, s’est fendu hier de cet article improbable dans le Monde, la gazette de l’idéologie d’état :

« JO de Paris 2024 : quand les autorités catholiques confondent le banquet de Bacchus avec le dernier repas du Christ lors de la cérémonie d’ouverture » (Le Monde, 29/07/2024)

Quand, comme moi, on a un peu (beaucoup) de culture chrétienne, historique et artistique, on se frotte les yeux puis on tombe de sa chaise en découvrant que Philippe Dagen, critique officiel d’art officiel, critique de cour d’art de cour depuis des décennies, n’a pas la moindre référence sous le coude en matière d’iconographie chrétienne !

Monsieur Dagen, pourtant habitué à voir défiler les sempiternelles parodies de l’art chrétien de la scène artistique contemporaine – puisqu’ils ne savent faire que ça, détourner, parodier et chier sur leurs prédécesseurs –, n’est donc capable ni de reconnaître une double parodie de la Cène (que la fresque de Milan de Léonard de Vinci ou même la désormais non moins fameuse toile de van Bijlert, reconnue comme étant une parodie de l’institution de l’Eucharistie, en aient été la source, le résultat est le même : c’est dans tous les cas un pastiche de la Cène !), ni la tradition chrétienne ayant depuis ses origines (l’époque paléochrétienne) intégré le symbolisme dionysiaque autour du vin dans l’élaboration de son propre symbolisme de l’Eucharistie.

Et c’est monsieur Dagen qui, du haut de son ignorance, prétend venir donner des leçons à des ministres du culte qui, depuis près de 2000 ans, n’ignorent pas que le vin de Dionysos (ou de Bacchus) est également lié à la symbolique des espèces eucharistiques !

Monsieur Dagen n’a sans doute pas pris beaucoup de cours d’iconographie chrétienne, pas plus qu’il n’a dû ouvrir de livres sur la symbolique de la peinture classique, renaissante ou des temps modernes. Sans chercher très loin, c’est pourtant précisé dans, au hasard, cet ouvrage :

où, page 45, à l’entrée BACCHUS, on peut lire que « la figure de Bacchus peut être rapprochée de celle du Christ, en raison des thèmes du vin et de la renaissance » – ce que tout spécialiste de la peinture classique doit également savoir.

Sans même ouvrir un livre d’iconographie – sans doute pour ces gens, l’étude de l’iconographie chrétienne est-elle trop bourgeoise, de droite ou « hétéropatriarcale » –, une rapide navigation internet permettait d’arriver au même résultat.

Ainsi, quand la petite équipe en sueur, incapable d’assumer ses provocations, est allée chercher en urgence de quoi sauver ses fesses après la cérémonie, quand ils sont tombés sur ce site, Le Musée Virtuel du Vin, et notamment la page « Dionysos / Bacchus, dieu du vin dans la mythologie grecque et romaine » – où ils ont cru trouver de quoi fabriquer leurs fake news (« Les gens, vous êtes des incultes, vous n’avez même pas reconnu le célèbre Festin de Dieux de l’incontournable Jan van Bijlert, une oeuvre portant célèbre depuis des siècles dans le tout Paris, et particulièrement sur les bords de Seine, ha ha ! ») –, il leur suffisait d’y rester quelques instants de plus pour apprendre que le tableau de Bijlert représentait lui aussi de manière détournée la Cène, ou encore que « Le petit Bacchus malade » du Caravage a été interprété comme un « autoportrait de l’artiste en Christ ressuscitant » ( « un autoportrait en Bacchus/Christ, qui s’offre en communion « eucharis – bonne chair » ») ; ce qui aurait pu les mettre sur la voie.

S’ils avaient eu un peu plus de culture, ils auraient eu l’idée de vérifier les liens entre le Christ et Dionysos, particulièrement dans le contexte de l’Eucharistie – pour ceux qui n’ont jamais entendu ce mot, l’Eucharistie est le principal sacrement de l’Église catholique, institué justement lors de la fraction du pain pendant la Cène évangélique, lorsque le Christ entouré de ces disciples prononce les mots « Prenez, mangez, ceci est mon corps » (Matthieu 26, 26) – et qui constitue depuis le point focal du canon de la messe.

C’est alors qu’ils auraient pu voir que le thème du Christ-Dionysos a été traité par divers spécialistes du christianisme ancien (« Nonnos de Panopolis : un Dionysos chrétien et un Christ dionysiaque ? » , « Dionysus as Jesus: The Incongruity of a Love Feast in Achilles Tatius’s Leucippe and Clitophon 2.2″, ou que c’était le thème de cette thèse de 2010 : « The common wine cult of Christ and the Orphic Dionysos: the wine and vegetation saviour deity Dionysos as model for the dying and rising Christ », etc.).

Mais pour cela, il eut fallu posséder ne serait-ce qu’un vernis de culture chrétienne, ce qui n’est évidemment pas le cas chez des gens pour qui l’imagerie de la Gay Pride est la seule source qui vaille.

Par contre, on peut fortement soupçonner Patrick Boucheron de posséder cette culture, lui ; ce qui, quand on sait qu’il a été le conseiller historique de cette scénographie et qu’il se dit « historien du pouvoir des images ». Patrick Boucheron, spécialiste de la Renaissance italienne, a justement écrit un livre sur Léonard de Vinci : Léonard et Machiavel, Paris, Verdier, coll. « Collection jaune », 2008 (quel curieux hasard !). Il ne pouvait donc pas ne pas connaître la fresque originale de Milan et sans doute même connaissait-il le tableau de Bijlert et savait-il aussi qu’il pastichait la Cène.

Edit (31/07/24) : devant l’évidence, Patrick Boucheron est obligé de reconnaître que la Cène de Léonard de Vinci était bien présente lors de la cérémonie. Il essaie de faire croire que ce ne serait qu’une « Cène subliminale » alors qu’il n’en est évidemment rien et qu’elle était forcément intentionnelle : « […] à un moment du set de Barbara Butch, on peut voir une interprétation de la Cène peinte par Léonard de Vinci à Santa Maria delle Grazie à Milan à la fin du XVe siècle — il se trouve que je connais un peu le sujet pour y avoir travaillé en historien » (« Oui, ça ira ». Une conversation fleuve avec Patrick Boucheron, co-auteur de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024″Le Grand Continent, 30/07/24).

Etant spécialiste de la Renaissance, il ne pouvait pas non plus ignorer que dans le contexte de la Cène, donc de l’Eucharistie, la figure de Dionysos dans un plat présenté juste devant cette table du dernier repas, était un symbole flagrant du sacrifice du Christ, de son corps et de son sang – le vin de Bacchus, encore une fois, étant rapproché symboliquement du vin de messe, l’une des deux espèces eucharistiques.

Monsieur Boucheron connaissait aussi sans doute cette huile sur bois de Juan de Juanès (La Cène, vers 1562, Madrid, Musée du Prado), inspirée de la Cène de Léonard de Vinci, où l’on voit au premier plan une cruche et un bassin (en allusion au Lavement des pieds – Cène et Lavement étant associés dans l’iconographie depuis l’époque paléochrétienne). Le tableau illustre l’institution de l’Eucharistie, le Christ levant l’hostie, image de son sacrifice, et invitant à en manger selon Mt 26, 26. Il ne restait alors à Mr Boucheron qu’à coller Katerine dans le plat pour en faire un pastiche de l’Eucharistie – le corps du Christ n’étant alors plus l’hostie mais le corps nu de Katerine donné en festin. La présence d’un grand plat au pied de la table de la Cène est un élément bien connu de l’iconographie chrétienne, que Mr Boucheron n’a eu qu’à transposer en scène orgiaque, prétendument un « Festin des Dieux », en réalité bien sûr un « festin de chair », entendu ici dans un sens sexuel.

Alors, entendons-nous bien : la création artistique est libre en France et c’est heureux, et le délit de blasphème n’existe pas, comme chacun le sait également. Ils ont donc parfaitement le droit de pasticher la Cène, y compris de la manière la plus agressive et la plus vulgaire.

Ce qui ne passe pas pour moi, par contre, c’est leur lâcheté, leurs mensonges, leurs manipulations, la manière honteuse dont ils fabriquent des fake news pour se défausser, dépourvus qu’ils sont tous du moindre courage.

Ils ont choisi de parodier la Cène et l’Eucharistie, c’est un fait INDISCUTABLE, et la présence de Dionysos au premier plan, au lieu de les « disculper », les enfonce encore davantage puisque, comme vous le savez désormais, Bacchus/Dionysos est AUSSI une figure du Christ !

S’il fallait encore des preuves qu’ils ont bien parodié la Cène, on a tous vu passer leurs propres déclarations sur les réseaux sociaux, notamment celle de Barbara Butch, la militante queer portant un nimbe qui incarnait le Christ au centre de la table, déclarant juste après la cérémonie qu’elle était en « Jésus Olympique » (je le remets juste pour mémoire):

C’était également écrit en toutes lettres dans le conducteur envoyé vendredi soir à toutes les télés du monde et que France TV a partagé dans un tweet – retiré courageusement dès que la polémique a commencé à enfler. Même s’il a déjà été mille fois partagé, je le remets, car ce tweet doit absolument rester dans les annales de l’histoire de la fabrication officielle de fake news :

En bref et en conclusion, je répète le motif de mon exaspération :

Je n’accepte pas qu’on mente, qu’on manipule et qu’on se cache derrière des tours de passe-passe pour se défausser de sa responsabilité.

Faire le choix de provoquer et d’agresser, oui, pourquoi pas, c’est une liberté fondamentale dans une société libre et démocratique. Mais alors, ON L’ASSUME et on n’essaie pas de faire croire aux gens qu’ils n’ont pas vu ce qu’ils ont vu, qu’on n’a pas fait ce qu’on a fait ou que les gens cultivés en iconographie chrétienne ne savent pas reconnaître les symboles de l’Eucharistie ou de ses parodies quand on les leur présente – surtout quand on est soi-même une énorme buse en la matière (Thomas Jolly, Philippe Dagen) ou un habile manipulateur tapi dans les coulisses (Patrick Boucheron) ! Quand Léonard de Vinci rencontre Machiavel, dites-vous ?

  • A ceux qui me font remarquer qu’il n’existe pas de représentation de la Cène avec Bacchus au premier plan, je les invite à bien observer le tableau de Bijlert, justement : Bacchus au premier plan avec sa grappe de raisin est évidemment, dans ce contexte de Cène déguisée, une allusion au Christ du Pressoir mystique, une allégorie que tout chrétien de l’époque moderne ne pouvait que comprendre. Patrick Machiavel, pardon, Boucheron, n’a eu qu’à souffler à Jolly de transformer ce Bacchus en Katerine dans un plat devant son propre pastiche de la Cène !

D’ailleurs, même dans l’art contemporain, le « Bacchus » de Cy Twombly (2008) est rapporté au Christ du Pressoir mystique : « Aussi ne peut-on s’empêcher de penser, même si Cy Twombly ne livre aucune clef, à l’image du Pressoir mystique, celle du Christ pressé tel une grappe, le sang de la vigne et le sang du Christ ne faisant alors plus qu’un ? ».

Sur le tableau de Biljert, le nimbe rayonnant du Christ apollonien (ou de l’Apollon christique) au centre de la table, était également parfaitement clair pour les spectateurs de l’époque, habitués à voir le Christ de la Cène représenté de la même manière. Raison aussi pour laquelle le Christ lesbien du tableau de Jolly, qu’il rappelle celui de Léonard de Vinci ou celui de Bijlert, renvoie dans tous les cas au thème de la Cène !

Le symbolisme eucharistique est même encore plus puissant dans le « tableau » de Jolly que dans celui de Bijlert, car la référence à la fresque de Léonard de Vinci y est plus flagrante – la palette chromatique (des vêtements de couleurs vives) et le motif des baies à l’arrière-plan ouvrant sur un ciel bleu rappelant directement la composition de Léonard. Voyez également la disposition et la gestuelle des personnages :

  • Sachant que le tableau « Festivité » a incontestablement été inspiré par une image de la Cène, on peut alors se demander ce que fait la petite fille installée sur la table du sacrifice, à l’extrême droite de la photo – dans la mesure où la table de la dernier repas est une préfiguration de l’autel sur lequel sont célébrés, durant la messe, la commémoration et l’actualisation du sacrifice et de la mort du Christ :

Le sacrifice eucharistique est un sacrifice symbolique, venu remplacer les sacrifices sanglants des religions antiques. Alors, qu’a-t-on voulu symboliser ici ?

  • A ceux qui s’imaginent, devant un tableau de la Renaissance ou de l’époque moderne figurant un thème mythologique ou païen (ou par exemple devant le Bijlert, qui traite un thème chrétien sous couvert de mythologie), que c’est « de l’art païen », je rappelle que, quel que soit son sujet, la peinture de cette époque est entièrement produite PAR ET POUR DES CHRÉTIENS ! Il n’y a pas d’art athée à cette époque, pas plus que d’art païen – puisqu’il s’agit d’une période toujours intensément religieuse, où la symbolique chrétienne (que l’on soit catholique ou protestant) reste parfaitement comprise de tous. Si on reprend le tableau de Bijlert, artiste protestant, il s’agit donc intégralement d’ART CHRÉTIEN !
  • Je rajoute cet élément au dossier, car il laisse penser que Thomas Jolly est bien obsédé par l’image du Christ, et que donc sa parodie de la Cène pourrait correspondre à une volonté récurrente chez lui de représenter le Christ (image tirée de son spectacle de 2016 sur Richard III):

[A suivre…]

  • Voir aussi :

Une critique sous un autre angle de cette Cène, faisant également appel à Léonard de Vinci:

« La « Cène » de Léonard de Vinci aux JO de Paris ou l’idéal esthétique de l’Eros transgenre trahi par l’inculture d’une pseudo modernité. La chronique de Daniel Salvatore Schiffer », Opinion Internationale (07/08/2024)

Évolutions sociétales – Égalité femmes-hommes : mais d’où vient donc ce retour du sexisme chez les jeunes générations ?

Je partage ici mon interview pour Atlantico du 23 janvier dernier, suite à la publication du 6e « rapport » du Haut Conseil à « l’égalité » (22/01/ 2024). Je mets des guillemets car ce n’est pas plus un « rapport » qu’il n’y est question « d’égalité ». Il ne s’agit, comme d’habitude, que d’un interminable tract féministe, où toutes les marottes de l’idéologie du genre et du sexisme anti-masculin défilent benoitement, dans leur costume ordinaire. Mais voyez plutôt:

***

Atlantico : 1- D’après le 6e rapport du Haut Conseil à l’égalité publié lundi 22 janvier, les idées machistes sont en augmentation chez les jeunes hommes. La famille, l’école et le numérique sont « des incubateurs de sexisme », selon le HCE. Qu’en est-il réellement ? Quels biais idéologiques sont présents dans ce rapport ?

Eromakia : Ce rapport enfile les clichés les plus rebattus du féminisme punitif et victimaire – ce féminisme militant hyperpolitisé (à gauche toute !) qui a un besoin vital de s’inventer du « machisme » et du « masculinisme » à gogo pour pouvoir conserver ses subventions. Il n’est qu’à voir sa cible prioritaire : la famille (comme par hasard), cette valeur honnie que l’extrême gauche n’a de cesse de vouloir détruire, quitte à la condamner, quand bien même elle ferait de son mieux : « Les parents, sans s’en rendre compte, n’élèvent pas les filles et les garçons de la même manière », peut-on lire. Coupables à l’insu de leur plein gré, ces pauvres parents… Ne nous y trompons pas, ils sont surtout coupables d’avoir donné la vie et cette faute-là, la féministe militante ne la pardonne pas facilement. Comme souvent, l’accusation de sexisme a bon dos, elle est un mot magique, un fourre-tout bien pratique qui permet d’attaquer et de salir gratuitement toute entité que l’on a en ligne de mire.

Dans ce rapport, les biais idéologiques sont présents du début à la fin. Ils sont particulièrement criants dès qu’il est question des fameux « stéréotypes de genre », cette vieille lune féministe qui ne repose que sur des chimères idéologiques. Qu’appelle-t-on ici des « stéréotypes de genre » ? Le fait que « seulement 3% des hommes ont reçu des poupées et 4% des femmes des jouets voiture dans leur enfance », et alors ? Moi qui suis une femme, il n’aurait manqué que ça, qu’on m’offre un camion quand j’étais petite : je l’aurais immédiatement jeté contre un mur ! Personne ne m’a jamais empêchée de jouer avec les voitures de mes frères – sinon que ces jouets me dégoûtaient ! Ceci dit, on m’a offert des poupées et je les ai aussi jetées : ces objets durs et froids me rebutaient tout autant. Je n’y ai jamais joué, ce qui ne m’a pas empêchée, des années plus tard, de m’accomplir dans la maternité, l’allaitement ou le cododo : il n’y a vraiment que dans la cervelle un peu fondue des féministes qu’un quelconque rapport de causalité existerait entre ceci et cela.

Encore des « stéréotypes de genre », le fait que « 74% des femmes n’ont jamais envisagé de carrière dans les domaines scientifiques ou techniques », sous prétexte qu’elles auraient, si ça se trouve, reçu une poupée dans leur enfance (mais qu’est-ce qu’ils en savent, les auteurs du rapport) ? Comment peut-on encore asséner un tel gloubi-boulga, alors que tant d’études ont démontré, à travers le « paradoxe scandinave » que plus les filles grandissent dans la liberté de choix et dans des sociétés féministes, plus elles choisissent des métiers « de fille » (axés sur le soin, l’éducation, la santé…) ? Pourquoi vouloir interdire aux filles de choisir la vie qu’elles préfèrent, au nom de quel totalitarisme idéologique ?

« Sur Instagram », divaguent-iels encore, « 68% des vidéos véhiculent des stéréotypes assignant les femmes à la maternité » (on notera le choix du verbe, directement issu du féminisme radical), – comme si la maternité, qui rend tant de femmes heureuses depuis des millénaires, devait être dénigrée, combattue et rapportée aux seuls hommes, simplement parce qu’une poignée de mal embouchées voudrait faire payer à toutes les femmes leurs propres turpitudes… Alors qu’on a sous les yeux, en ce moment même, le résultat catastrophique de décennies de combat féministe envers la maternité. A force de subir ces discours mortifères, les jeunes occidentales ne veulent plus du tout faire d’enfants : on assiste à une dénatalité jamais vue. Ces harpies trouvent-elles que ce n’est pas encore assez ? Ces nihilistes ne se sentiront-elles bien que quand plus aucune femme ne sera mère ?

Il est heureusement réconfortant de lire dans le rapport que chez les jeunes adultes des deux sexes, on observe « un retour aux valeurs traditionnelles » (on sourit en imaginant la mine déconfite des auteurs) : l’idée « qu’il est normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants » gagne même 7 points chez les femmes (34 %). Également, « près de 60% d’entre elles pensent qu’une femme doit privilégier sa vie de famille à sa carrière » – ce qui pourrait laisser espérer que le travail de sape féministe ait atteint ses limites, ou tout au moins ait échoué à détruire complètement les identités sexuées. Rappelons, s’il était besoin, que s’arrêter de travailler pendant la prime enfance de ses rejetons n’a rien de déshonorant, bien au contraire – puisque ces années perdues peuvent l’être à jamais si l’on a gâché ces années irrattrapables ; c’est à l’adolescence, voire après, qu’on le paye parfois très cher. Les femmes ne seront jamais des hommes et considérer qu’il y a un temps pour chaque chose dans la vie d’une femme ne devrait pas être perçu comme une hérésie (mais au contraire encouragé).

L’école, un « incubateur de sexisme », lit-on ? Parce que les cours de récré ne sont pas assez « dégenrées », peut-être ? Combien de temps encore faudra-t-il supporter ces pitreries ? « Deux tiers des personnes interrogées n’ont jamais suivi de séance d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle » à l’école. Mais, encore heureux ! Ce n’est pas le rôle de l’école : on lui demande d’instruire nos enfants, pas de les manipuler.

2- Les jeunes hommes se sentiraient de plus en plus menacés par le féminisme d’après ce rapport. Ce dernier passe notamment à côté de l’aspect culturel, avec entre autres la diffusion massive du rap, qui influe sur le regard que l’on a sur les relations entre les femmes et les hommes. Quelles sont les influences culturelles importantes qui auraient dû être présentes dans ce rapport ? Dans quelle mesure cela a-t-il son importance ?

Les jeunes garçons apparaissent ici très lucides. Ils ont compris que ce « féminisme » voulait moins « aider les filles » que les accabler et les maltraiter, eux, et qu’il menait une guerre parfaitement injuste contre leur sexe. J’observe qu’ils font preuve de bon sens et je donne raison aux 40% (+14%) des 15-25 ans qui considèrent qu’« il est de plus en plus difficile d’être un homme aujourd’hui », aux 52% des 25-34 ans qui estiment « que l’on s’acharne sur les hommes » et aux 59 % qui pensent qu’il « n’est plus possible de séduire une femme sans être vu comme sexiste ». Les moins de 35 ans ont donc, à juste titre, le sentiment d’être « moins bien traités dans la société actuelle en raison de leur sexe ». Les infos, le quotidien et les réseaux sociaux regorgent de faits allant en ce sens, je m’étonne donc que nos idéologues féministes, du haut de leurs tours d’ivoire, s’en émeuvent autant. Le réel n’est décidément pas leur ami.

On devine facilement que c’est de là que vient tout leur ressentiment : les hommes ont enfin compris qui elles étaient et de quoi il retournait réellement. Alors les féministes abattent leur dernière carte, celle de l’« explosion du machisme », histoire de pousser leur combat toujours plus loin en s’en prenant directement aux racines de l’identité, masculine comme féminine, aux fondements de la famille, de l’école, de la culture ; causant du tort, comme à leur habitude, aussi bien aux hommes qu’aux femmes – puisqu’elles voudraient empêcher ces dernières de vivre leur féminité (« Poupées, pas bien ! », « Métier féminin, pas bien ! », « Maternité, pas bien ! »). Mais lâchez-nous, à la fin, laissez-nous vivre !

Il est, comme vous le soulevez, amusant d’observer la danse du ventre des féministes quand elles abordent les « plateformes numériques », « véritables caisses de résonance des stéréotypes de genre », se lamentent-elles. Sauf qu’elles se gardent bien, en effet, d’analyser la culture véhiculée par une certaine catégorie d’intouchables : la culture habituellement 100% sexiste de nos nobles représentants des cités, du rap, des territoires perdus de la république et autres caves d’immeubles où l’on ne se contente pas de donner une poupée à une petite fille ! Et l’on sait très bien que jamais les féministes ne parleront des véritables auteurs de la plupart des contenus numériques les plus authentiquement sexistes et violents. Il est tellement plus confortable de traiter de tous les noms (« machiste », « sexiste », « masculiniste ») un petit garçon auquel des parents de bonne volonté ont offert une petite voiture à Noël, que de nommer une certaine racaille que, par attachement aux idées d’extrême gauche, elles défendront toujours contre l’évidence, fussent-ils pratiquants avérés de tournantes.

Ce deux poids-deux mesures est proprement révoltant et cette seule réalité, parce qu’elle déchire régulièrement notre quotidien, invalide la plupart des élucubrations de ce pseudo-rapport. J’écris « pseudo », car le « sexisme » n’y est toujours invoqué que sur la base de ressentis : « Deux tiers des femmes estiment avoir été éduquées différemment », bla bla bla. Il n’y a donc pas grand-chose de sérieux ou de scientifique dans ce pur exercice de militantisme subventionné.

3- Même s’il est évident que tous les milieux peuvent être concernés, quel est l’impact de l’immigration là-dessus ?

Eromakia : Le mot immigration est, comme prévisible, totalement absent de ce rapport (il est des tabous auxquels on ne s’attaque pas, des réalités qu’on ignore soigneusement). La violence sexiste, pourtant documentée, de certaines communautés, est tranquillement passée sous silence. Seules les familles traditionnelles, celles qui offrent encore imprudemment des poupées ou des voitures à leurs enfants, sont stigmatisées – sans doute n’iront-elles jamais assez loin dans la soumission aux diktats féministes. Pourquoi le HCE ne va-t-il donc pas expliquer à certaines familles que mettre un voile à une petite fille n’est pas franchement égalitaire ? Qu’une excision est autrement pire qu’une poupée sous le sapin ?

4- Les influences culturelles sont-elles davantage « des incubateurs de sexisme » que la famille, l’école et le numérique comme veut bien le dire ce rapport ?

Eromakia : C’est une évidence pour tous ceux qui ne sont pas affublés des mêmes œillères idéologiques que ce rapport. La réalité, c’est que les féministes accusent d’autant plus les jeunes hommes occidentaux de machisme qu’ils le sont chaque jour un peu moins – mais ils sont des cibles tellement moins risquées que d’autres… Car pour décrire le réel, le vrai, il faudrait un courage et une honnêteté que n’ont pas ces auteurs qui préfèrent, comme c’est habituel chez les féministes de gauche, s’acharner sur un ennemi fabriqué de toute pièces, depuis longtemps à terre – j’apprécie au passage que le ridicule concept de « patriarcat » ne figure pas dans le rapport (sans doute son total manque de scientificité a-t-il enfin sauté aux yeux). Il reste que les auteurs des véritables violences sexistes, celles qui sont assez régulièrement suivies de viols et de meurtres, nos courageuses redresseuses de tort sont toujours autant en peine de les voir… puisqu’elles sont couchées à leurs pieds, face contre terre.

[Histoire du Lard] – Pourquoi séparer le cochon de l’artiste ? (Hommage à Gérard Depardieu)

Yannis Ezziadi, l’auteur de la courageuse tribune ayant osé aller contre les torrents de haine et de fausse vertu outragée qui déferlent sans relâche sur Gérard Depardieu, s’est fait reprocher par la ligue des néo-bigotes en vertugadin – à laquelle les foules sentimentales ont, comme trop souvent, emboité le pas – d’en avoir appelé à l’art, l’artiste et l’histoire de l’art au moment de dénoncer la « cancel culture » qui s’était abattue sur l’acteur.

Pourtant, et quoi que l’on ait pu prétendre par la suite, cette cancellisation de son œuvre artistique est bel et bien un fait objectif : les menaces de ne plus diffuser ses films sur France Télévisions sont une réalité (« depuis sept mois, plus aucun film avec Gérard Depardieu à l’affiche n’est diffusé sur France 2, France 3, France 4, France 5 et les autres ») et il en va de même en Suisse (« Gérard Depardieu : l’acteur écarté de la programmation de la télévision suisse »). Dans la mesure où Depardieu appartient à notre patrimoine cinématographique, c’est donc bien ce patrimoine que l’on attaque – et à travers lui, tous les professionnels (des réalisateurs aux acteurs, monteurs, maquilleurs…) qui ont travaillé sur ses films, qui se voient gratuitement pénalisés financièrement et pour certains, totalement jetés aux oubliettes. On peut incontestablement parler ici de censure puritaine et de purge envers l’art, le cinéma et le théâtre.

Par ailleurs, sa statue de cire a été retirée du Musée Grévin, son sosie, sous les menaces, est contraint d’arrêter son activité et les personnalités qui ont osé le soutenir se voient tour à tour violemment intimidées ou agressées (Pierre Richard, Benoît Poelvoorde, Victoria Abril, Marie-France Brière, Dominique Besnehard et j’en passe) – même si un certain nombre de signataires (tel le ridicule Jacques Weber) ont surtout fait marche arrière en raison d’un panurgisme gauchiste particulièrement détestable. Je saurai aussi m’en souvenir quand je reverrai passer leurs noms (Patrice Leconte, Josée Dayan, Nadine Trintignant…). Je renouvelle donc tout mon soutien à Yannis Ezziadi, traité comme un pestiféré simplement parce qu’il écrit (très bien, en plus) pour Causeur ! Ces faux artistes mais vrais militants d’extrême gauche sont définitivement de parfaits imposteurs. Le dernier acte de cette chasse aux sorcières, une tribune signée par un ramassis de féministes de caniveau, des personnalités heureusement de (très) second ordre, qui appellent carrément à criminaliser les soutiens de Depardieu, atteint des sommets dans le grotesque et l’abjection.

Il y a bien, en tout cas, une terreur morale féministe (celle que je dénonce depuis des années sur ce site) qui est à l’œuvre et qui ne va cesser de monter en puissance tant que ses cibles oseront essayer de se défendre et tant que ces harpies ne se feront fermement claquer le museau par les tribunaux – les chasses à l’homme, le harcèlement et les agressions sont tellement caractérisés que je ne comprends pas comment tant de gens peuvent rester à ce point anesthésiés, comme pétrifiés. Où est passé l’état de droit dans ce pays ? Pourquoi devrait-on supporter une telle ambiance de purges staliniennes et de goulags ? Pour l’instant, Victoria Abril est la seule à porter plainte en diffamation contre la furie qui l’accuse stupidement de « violences sexuelles » (cette dernière, une actrice de troisième zone du nom de Lucie Lucas, essaie déjà de rétropédaler, mais j’espère qu’elle en sera pour ses frais ! Une condamnation en bonne et due forme lui remettrait un peu de plomb dans la cervelle, de même qu’à toutes ses coreligionnaires en féminhystérie).

« Femmes, on vous croit !! »; « Il n’y a pas de fumée sans feu ! » (c’est celaaa, oui…)

« Séparer l’homme de l’artiste » ?

La fameuse rengaine est donc revenue sur le devant de la scène, tout le monde finissant par s’excuser, presque s’avilir, devant les tribunaux révolutionnaires de la terreur féministe. « Vous ne pouvez pas justifier son comportement sous prétexte que c’est un grand artiste », s’époumone en substance ce nouveau tribunal criminel de la justice immanente – c’est-à-dire rendue directement dans les égouts des réseaux sociaux.

J’avais déjà effleuré cette question dans mon article sur Picasso, mais je vais le redire ici à propos de Depardieu : personnellement, je ne sépare pas – surtout pas ! – , l’homme de l’artiste, et plus encore lorsque l’homme en question s’est « mal » comporté avec les femmes !

Aurait-on l’idée de retirer son statut d’artiste à une femme peintre qui aurait menti, manipulé, trahi des hommes toute sa vie ? Certainement pas ! Dans tous les domaines de l’art, des artistes des deux sexes se comportent mal du point de vue de la morale ou des mœurs, voire sont d’authentiques criminels, comme a pu l’être Le Caravage, sans que cela n’affecte l’appréciation que toute personne sensée peut avoir de leur art ! Souvent, même, ce sont précisément ces frasques, y compris sexuelles, qui participent à la construction du mythe ou de la légende autour de la personne de cet artiste. On rappellera d’ailleurs que plus la horde des foldingues s’emploie à canceller Picasso, plus ses prix se maintiennent et même grimpent sur le marché de l’art ! Donc, continuez comme ça, les filles, vous nous faites bien rire !

De même, est-ce parce que Paul Verlaine a été, sous l’emprise de l’alcool, l’auteur de violences conjugales et domestiques ou qu’il a tiré au revolver sur Arthur Rimbaud qu’il en est un moins grand poète ? Seules les folles furieuses – et quelques culs-serrés de toutes les époques – raisonnent comme cela, réclamant l’annulation ou le boycott de sa production artistique au nom des bonnes mœurs.

Féministes moraux et islamistes arriérés : même combat

Je considère donc que l’homme et l’artiste, ou le « cochon et l’artiste », non seulement ne se séparent pas, mais que le second ne serait même rien sans le premier ! Depardieu est l’artiste et l’artisan de sa propre vie et de toute sa carrière artistique. S’il n’était pas provocateur, graveleux, cru dans son langage et dans ses gestes, il ne serait pas Depardieu. Nombreux sont ceux qui ont très justement relevé que l’on cherchait aujourd’hui à brûler exactement ce que l’on avait jadis encensé : la licence sexuelle, la brutalité dans les gestes, la parole sans filtre, la liberté totale, égotique, et même le forçage sexuel !

Lors de la libération sexuelle des Seventie’s, les filles avaient envoyé promener tous les carcans (réels ou imaginaires) de la société d’après-guerre, quitte à serrer un instant les dents au moment de se faire prendre, n’importe où et par n’importe qui, par des inconnus ou des soudards, à l’arrière d’une voiture, sur le sol d’un festival en plein air, dans les toilettes d’une boîte de nuit ou sur carrelage de l’arrière-salle d’un bar : c’était quasiment la routine !

Je m’adresse ici à la génération des millenials et des bigots féministes qui ont hérité ou se sont construits un monde aseptisé, anxiogène et bitophobe, où les images que j’évoque semblent directement sorties d’un monde imaginaire : c’était pourtant bien la réalité ! Et c’est dans cette société que Depardieu était entré dans l’âge adulte, à une époque où il était normal de sauter sur une fille et de la culbuter sans prendre de gants – ce qui ne provoquait généralement chez elle qu’un haussement d’épaules ou un éclat de rire !

Ce procès que l’on fait aujourd’hui à Depardieu sur son comportement dans les années 1970-1990 est donc d’une parfaite mauvaise foi car il est totalement anachronique. Il s’inscrit typiquement dans la négation de la sociologie du XXe siècle et dans le révisionnisme historique propres aux néo-féministes : toujours relire, récrire, sans cesse réinventer l’histoire à travers le filtre de leurs grosses lunettes puritaines, de ces culs-de-bouteilles embués par leur rage aveugle, qui leur donnent cet air si engageant (c’est comme ça que je les vois).

Lunettes féministes permettant d’appréhender lucidement les mœurs sexuelles du passé.

Je ne dis pas que ces comportements sexuels étaient la panacée, loin de là ! Ils pouvaient bien évidemment être très nuls, mais à l’époque ils suscitaient l’indifférence générale. Aucune femme n’aurait eu l’idée d’aller porter plainte pour une main au cul ou un coup d’un soir avec un goujat, c’était juste la vie, un point c’est tout ! Les femmes avaient un rapport au sexe bien moins névrotique et hystérisé, et aucune n’aurait détruit volontairement l’intégralité de sa propre vie et de tout son entourage pour une main aux fesses ou un bisou dans le cou (non expressément négociés avec contrat signé par les deux parties et enregistré chez le notaire).

L’erreur de Depardieu, comme de tant d’autres hommes de sa génération, est certainement de n’avoir pas saisi que le vent avait totalement tourné et que les jeunes actrices névrosées d’aujourd’hui, biberonnées au néo-féminisme puritain, avaient désormais entre les mains une arme fatale pour le dégommer s’il ne cédait pas à tous leurs caprices. Si la prétendue « agression sexuelle » envers Charlotte Arnould (il aurait mis sa main dans sa culotte en 2018) a été classée sans suite en 2019, il y a de fortes présomptions pour que la fille ait été une manipulatrice un peu dérangée – désolée de le dire mais l’anorexie qu’elle met en avant la classe objectivement dans la maladie mentale. J’ai tout de même tendance à penser qu’elle fait tout ce foin autour de ce geste (pour autant qu’il ait vraiment eu lieu) essentiellement parce qu’il a refusé de chanter avec elle du Barbara. Elle le ferait donc chanter autrement… mais c’est la justice qui nous dira quoi penser de tout cela au final.

« L’art » n’est pas que le monde de la pureté angélique ou la sphère inviolée d’avant la souillure

L’argument qui voudrait que l’on sépare l’homme (forcément mauvais) de l’artiste (idéalement sans tache) est une vue de l’esprit, une sorte de néoplatonisme angélique qui voudrait que l’art n’appartienne qu’au monde supérieur des Idées, ou que sa fonction serait uniquement de transcender l’homme au travers de son statut d’artiste.

Alors que l’on sait tous, en observant l’art contemporain notamment, que l’art est profondément humain, simplement et totalement humain, qu’il n’est que l’expression de notre humanité en marche, imparfaite. Il exprime notre humanité dans toutes ses dimensions, dans ses grandeurs comme ses petitesses, dans ses envies d’élévation comme de dépravation, dans ses espoirs et ses désespoirs, dans son aspiration à la clarté comme dans ses dérapages dans la noirceur, dans sa quête de la beauté comme de la saleté. Et Depardieu est évidemment et comme tant d’autres, dans sa vie d’homme comme dans sa vie d’artiste, puisque c’est la même personne, à l’exacte intersection de tout cela.

Je ne suis pas de sa génération, je suis plus jeune que lui (je n’ai donc pas connu la licence sexuelle des années 70) mais j’ose dire que rien de qu’il a déclaré ou fait ne me choque : rien ! Au contraire, tout cela me ferait bien rire et me rappellerait seulement une époque révolue de légèreté et d’insouciance si le spectacle hideux et quotidien des allumeurs de bûcher ne venait gâcher le tableau.

Je vais le redire : je n’en ai rien à faire qu’une pseudo-coincée du cul, capable d’aller rejoindre Depardieu deux fois de suite dans sa garçonnière en faisant mine d’ignorer à qui elle avait affaire (à d’autres !!) se soit fait lourdement draguer, avec ou pas une main dans la culotte ! Oui, ça peut être désagréable de se faire mettre une main dans la culotte, mais cela ne justifie en rien la mise à mort sociale d’un homme et encore moins son lynchage sauvage ! En aucun cas ! Je ne supporte plus ces hordes d’hypocrites, d’assassins symboliques qui s’acharnent, la bave aux lèvres, à des milliers de lâches sur un homme seul qui n’a, à mon sens, pas grand-chose à se reprocher !

Ce qui m’écœure le plus aujourd’hui, c’est que parmi la meute de courageux cafards islamo-gauchistes (de Médine aux petites glorioles féministo-gauchistes) qui s’y mettent à 600 pour accabler Depardieu pour quelques mots grossiers ou gestes déplacés (qui restent à démontrer), AUCUN n’a condamné les abominables crimes du Hamas ! Draguer lourdement quelques actrices est teeelllement plus grave que de violer et assassiner sauvagement des centaines d’israéliennes, pas vrai ? On voit bien où se situent les priorités de cette minable caste de parasites subventionnés !

Voir ce ramassis de lâches et de foules abruties fondant comme un seul homme sur leur bouc émissaire tout trouvé, sur leur Harvey Weinstein fabriqué de toutes pièces, histoire de singer jusqu’au bout les bouffonnes #Metoo d’Amérique du Nord, j’ai envie comme jamais de défendre Depardieu ! Tiens bon, Gégé !!! Assume ce que tu es, assume ta force et ta liberté, pisse à la gueule de cet essaim de guêpes, elles aiment ça de toutes façons, puisqu’elles ont un besoin vital de cibles comme toi pour s’assurer, avec notre argent, leur rente à vie ! Tu sais bien que sans toi, elles disparaitraient toutes, et leurs subventions avec !

[à suivre…]

  • Image de Couverture : Germaine Richier (1902-1959), L’homme qui marche, agrandissement réalisé en 1961 d’après une œuvre initialement créée en 1945. Bronze appartenant anciennement à la collection privée Gérard Depardieu, vendue à l’Hôtel Drouot le 26 septembre 2023.
  • Si l’on s’arrête un instant sur les œuvres d’art sur lesquelles le choix de Gérard Depardieu s’était porté, on ne peut que relever la grâce et la délicatesse de ses goûts, à l’image, je n’en doute pas une seconde, de son âme profonde et véritable. Nous sommes bien ici à des années-lumière de la fureur et de la haine perpétuelles des féministes-tueuses.

Sur le même sujet :

. Xavier Gorce, « Depardieu dé-grévinisé, dé-francetélévisionisé, dé-légiondhonneurisé », Le Point, 03/01/2024

. Julia Courvoisier (avocate), « Affaire Depardieu : ‘Soutenir un accusé n’est pas forcément être complice' », Marianne, 04/01/2024 [accès libre].

. Yannis Ezziadi, « Affaire Depardieu: la revanche des minables », Causeur, 03/01/2024. De ce joli article, j’extrais ce passage :

« Sa liberté et son insoumission, il les paye aujourd’hui. Cher. Très cher. Mais après tout, est-ce si grave que cela? Grave pour l’art, oui. Mais grave pour lui, pas certain. Il a tourné avec les plus grands réalisateurs, joué les plus beaux rôles. Qu’offre le cinéma contemporain de grandiose ? Pas grand-chose! Quels grands films va-t-il rater? Probablement aucun !

Et si, par ses dernières provocations, c’était lui-même qui avait amorcé sa fuite? Si ces derniers pieds-de-nez au conformisme wokisto-bourgeois signalaient son refus de participer à ce monde de la « culture » qui n’est plus celui de l’art. Lui ne perd rien. C’est nous qui perdons. Enfin, pas vraiment. Car Depardieu laisse derrière lui tant de beauté, tant de grandeur.

Et puis, le destin d’un grand artiste n’est-il pas de finir ainsi, répudié par ceux qui pensent comme il faut ! L’excommunication des acteurs, des vrais, serait-elle de retour? Nous en sommes si proches. Un grand acteur est une chose bizarre, incompréhensible, un sorcier, un voyou. Un grand acteur dérange, effraie, gêne. Au diable ! Lorsqu’il mourra, Depardieu sera-t-il enterré discrètement, sans un seul minable petit représentant du ministère de la Culture? Tout comme Molière fut enterré de nuit et sans messe à Saint-Eustache ? Ce sera tout à son honneur ! »

[Affaire Depardieu] – Féministes et manipulatrices perverses : les rentières du viol

Ou plus exactement, « de l’absence de viol ». Mais reprenons depuis le commencement.

Les féministes sont en train de se refaire une santé médiatique sur le dos de Gérard Depardieu, pensant se racheter une vertu, elles qui n’ont jamais eu un mot de compassion sincère pour les femmes juives massacrées du 7 octobre, pas plus qu’elles n’ont tendu la main aux jeunes françaises violées et massacrées par leurs mêmes petits protégés de la « diversitayy » (comme l’écrit très justement Isabelle Larmat dans Causeur de ce jour : « Dis-moi qui te viole, je te dirai si je te défends »).

Elles font donc ces jours-ci le tour des plateaux TV, à grand renfort de comédiennes de troisième zone et de porte-paroles laborieuses (on a vu comment Violaine de Filippis s’est fait décalquer par Thaïs d’Escufon sur BFMTV) pour pleurnicher hypocritement que « Hiiiin, on ne veut pas entendre la parole des fâaâmes ! »– alors qu’elles viennent tout juste d’envoyer chier les israéliennes, comme elles envoient promener toutes les françaises violées qui ne sont pas des gauchistes comme elles. « Femmes, on vous croit – mais uniquement si vous êtes de gauche, non juive, et que vous dénoncez (à tort ou à raison, c’est pareil), un homme blanc ! Si vous n’êtes pas une gauchiste misandre comme nous et que vous osez dire qu’un racisé vous a malmenée, violée ou poignardée, vous êtes d’extrrrrême drrroite !! Vous faites le jeu de la récupération, haaaan ! Vade retro Satanas !!! ». Voilà le véritable discours de ces imposteurs (ou « imposteures », le seul nom féminisé qui leur conviendrait réellement).

Depardieu n’est pas un violeur

Gérard Depardieu n’a, à ma connaissance, violé personne – aucune décision de justice n’a jamais, que je sache, statué en ce sens. Dois-je même le rappeler, l’enquête pour viols et agressions sexuelles le visant en 2019 a été classée sans suite (Le Monde, 4/06/2019). Ce n’est donc pas parce qu’une meute de hyènes féministes assoiffées de sang le traitent H24 de violeur – sur la base de racontars d’actrices et de journalistes frustrées –, que c’est forcément la vérité. Personne ne sait à ce jour de quoi il retourne exactement et seule la justice, dont c’est le travail exclusif, nous éclairera en son temps sur ces allégations – et quelque chose me dit que la meute des guillotineuses pourrait bien à nouveau en être pour ses frais !

Le sachant certainement, et anticipant les prévisibles – et justes ! – déboutés qui leur seront, je l’espère, envoyés dans les dents, nos féministes de gauche se sont donc trouvées fort dépourvues – dépourvues du précieux biscuit qui leur permettrait de jeter Depardieu aux chien.ne.s. Qu’à cela ne tienne ! Leur bras armé, le sinistre commissaire du peuple Edwy Plenel (Merdiapart) et son acolyte Élise Lucet (Complément de Curée) ont, comme on pouvait s’y attendre, envoyé à leur rescousse leurs plus fines équipes de chacals et de vautours. La curée du premier (au printemps 2023) ne s’étant pas révélée assez efficace, la seconde n’a alors pas hésité (décembre 2023) à bidouiller d’obscurs rushes obtenus on ne sait comment, pour faire passer Depardieu pour un pédophile – ce qu’il n’est pas ! –, doublé d’un grossier personnage – ce qu’il a bien raison d’être, par contre, avec ce genre de vermine en face de lui –, et là, les bigotes sont tombées en pâmoison (« Vite, mes sels ! »).

Mauvaise comédienne féministe ayant ses vapeurs à la lecture des propos de Depardieu, puis respirant ses « sels de pâmoison » (Marguerite Gérard, « La Mauvaise Nouvelle », 1804, Paris, Musée du Louvre).

Les féministes hurlent à qui mieux mieux au sujet de propos qu’aurait notamment tenus Gérard Depardieu à l’égard d’une petite fille. Je vais être très claire : je me contrefiche de ces propos, autant que de ceux qu’il a prononcés envers les femmes adultes – je ne suis même jamais allée les écouter ni les lire.

  • Les femmes adultes sont de grandes filles et ces numéros de vierges effarouchées et de dindes offensées, ça commence à bien faire ! Qu’elles aillent donc lire le Marquis de Sade (La Philosophie dans le Boudoir) et qu’elles reviennent comparer avec Depardieu ! Si ces mijaurées ne peuvent tolérer qu’on ne les traite H24 comme des princesses en sucre, que ne vont-elles fonder des communautés de punaises de sacristie où elles pourront se marier entre elles ? Et qu’elles commencent aussi à se comporter autrement que comme des souillons hargneuses !
  • Comme on le sait, le passage sur la petite fille a de grandes chances de relever du grossier bidonnage : Gérard Depardieu tenait ici une conversation PRIVÉE dont on n’a pas le contexte et qui semble avoir été montée sur des images rapportées. Partant de là, et sachant de quelles affabulations les féministes sont coutumières, je n’accorde aucun crédit à cette séquence : je la considère comme nulle et non avenue et comme je l’ai dit, n’étant pas une voyeuse répurgatrice comme ces allumeuses de bûchers, je ne m’y intéresse pas. Ce qu’il a dit ce jour-là, dans des circonstances que j’ignore, ne me regarde donc pas : je m’en fous comme de ma première chemise ! Je reviendrai sur ce point uniquement quand les choses seront tirées au clair.

Féministe random (également porte-parole des zététiciens)

Les rentières du viol

Comme on peut l’observer depuis maintenant des décennies, les féministes militantes ne brillent ni par leur courage (je parle du véritable courage, inconnu de cette secte juste bonne à achever en meute un homme à terre), ni par leur intelligence, ni par leur inventivité. Il faut toujours le marteler : ces impostures vivantes, à l’image de Sandrine Rousseau, offrent sans répit à des français à moitié anesthésiés des discours et des postures soi-disant « disruptifs », mais qui ne sont – à 100% ! – que les resucées les plus faisandées des pires vomissures des féministes radicales des années 1970 ! Tous leurs discours ne sont que du réchauffé et des vieilles lunes moisies, récupérées dans les déjections littéraires de ces armées d’ectoplasmes des 70’s toutes plus névrosées les unes que les autres.

Et parmi leurs vieilles obsessions, celle sur le viol est bien sûr la plus récurrente, car la plus efficace, la plus imparable pour tuer socialement un homme. J’ai vu passer aujourd’hui, grâce à Patrick Guillot (l’auteur de Misogynie, misandrie, il y a deux sexismes, 2021 et Quand les hommes parlent… Enquête dans les groupes d’hommes, 2002), ce visuel, qui m’a immédiatement inspiré cet article sur Depardieu :

Il s’agit, comme on le voit, d’une affiche française de 1980 produite par le MLF – ces vieilles vicieuses si génialement croquées, en 1980 justement, dans Je vais craquer, film avec Christian Clavier, où Judith Magre, qui joue la mère d’Anémone, incarne à la perfection une de ces harpies sadiques et obsédées sexuelles.

Cette affiche révèle à elle seule toute la bêtise, tout le sexisme, toute la manipulation perverse, toute la haine misandre et les mensonges grossiers de la secte féministe. A les entendre, tout homme est par nature un violeur : il ne peut être autre chose, puisqu’il est de sexe masculin ! On voit l’intelligence profonde qui peut présider à pareilles assertions… Mais alors, qu’est-ce qui m’empêche, moi, partant de là, de dire à mon tour : « CETTE FÉMINISTE EST UNE GROSSE CONNE. CETTE FÉMINISTE EST UNE FÉMINISTE » en mettant la tête de Sandrine Rousseau ? Ces truffes auraient tous les droits et pas moi ? C’est ce qu’on va voir !

Bon, j’ai été clémente… Mais je pourrais aussi proposer :

Car c’est là où je veux en venir : ces féministes, avec leur pseudo « culture du viol » (une fantasmagorie, une authentique tarte à la crème fondée sur du vent), n’attaquent QUE DES HOMMES QUI NE SONT PAS DES VIOLEURS, à l’image de Depardieu. Sur ce thème, on pourra également se reporter à cet article, qui liste plus d’une quarantaine de fausses accusations de viol, concernant quasi exclusivement des hommes blancs (quel hasard !) :

Ces féministes ont besoin de s’inventer des violeurs imaginaires pour pouvoir exister, pour nourrir leurs obsessions pathologiques et leurs fantasmes sexuels, pour courir les plateaux TV et, plus important que tout, pour pouvoir engranger les subventions distribuées manu larga aux associations de gauche – elles ne vivent évidemment que de ça ! Depuis la juteuse trouvaille des vieilles hystériques des années 1970-1980, la « culture du viol » – qui ne s’applique, faut-il le rappeler, qu’à l’homme blanc occidental et en l’absence objective de viol, leur assure une rente à vie !

Pour s’en assurer, il suffit d’observer ce qui se passe dès qu’on les confronte aux viols véritables – ceux commis par le Hamas, les migrants, les OQTF, les « mineurs isolés », les immigrés, les racisés, les musulmans, etc. – il y en a presque tous les jours en France ! Eh bien, dans tous ces cas, elles ne parlent plus jamais de « culture du viol » ! Leur fabuleux concept, aussi magique que bidon, s’évapore instantanément ! Pourquoi ? Vous l’aurez compris : parce que ce sont avant tout de minables petites gauchistes qui utilisent cyniquement le concept de viol dans le seul but de combattre la civilisation qui les nourrit, de protéger leurs maîtres et de se soumettre courageusement à leur « patriarcat », autrement plus sévère ! La féministe sait toujours qui est son maître, et comme ce n’est pas le courage qui l’étouffe, il y en a, des hordes de Sandrine Rousseau, pour s’acharner en meute sur un homme blanc à terre… Mais pour dénoncer les crimes contre l’humanité et les véritables viols barbares du Hamas, par exemple, ne cherchez pas, elles sont toutes à plat ventre et elles filent doux !

Je sais que cette imposture féministe est inéluctablement vouée à s’effondrer sous le poids de sa propre bêtise – on les voit d’ailleurs déjà se dévorer entre elles, un spectacle qui n’a de cesse de me réjouir– ; c’est donc juste une question de patience… mais que le temps est long, parfois !

[à suivre…]

  • Photo de couverture : Gérard Depardieu par Dominique Issermann, Mayflower Hotel, New York, 1977.
  • Sur le même sujet :

. La tribune de soutien à Gérard Depardieu parue dans le Figaro (25/12/2023), dont voici le texte in extenso :

« N’effacez pas Gérard Depardieu » : l’appel de 50 personnalités du monde de la culture

« Nous sommes artistes, écrivains et producteurs de cinéma. C’est à ce titre que nous nous exprimons ici. Nous ne souhaitons pas entrer dans la polémique, et laissons la justice faire son travail. Gérard Depardieu est probablement le plus grand des acteurs. Le dernier monstre sacré du cinéma. Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s’abat sur lui, face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne, sans nuance, dans l’amalgame le plus complet et au mépris d’une présomption d’innocence dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun, s’il n’était pas le géant du cinéma qu’il est. Lorsqu’on s’en prend ainsi à Gérard Depardieu, c’est l’art que l’on attaque. Par son génie d’acteur, Gérard Depardieu participe au rayonnement artistique de notre pays. Il contribue à l’histoire de l’art, de la plus haute des manières. Il fait partie de cette histoire, et continue de l’enrichir. Pour cela, la France lui doit tant. Le cinéma et le théâtre ne peuvent se passer de sa personnalité unique et hors norme. Se priver de cet immense acteur serait un drame, une défaite. La mort de l’art. La nôtre. Nous souhaitons rappeler tout le bien que cet homme nous a fait, toute sa vie durant. Aussi bien à nous, artistes, qu’à tant de spectateurs. Un grand film, ce n’est tout de même pas rien. Faire entendre la langue de Molière, de Marcel Aymé, de Georges Bernanos, de Marguerite Duras ou celle de Peter Handke comme personne, cela compte, non ? Contribuer à faire rayonner le cinéma de Truffaut, de Pialat, de Ferreri, de Corneau, de Blier ou de Bertolucci dans le monde entier, c’est tout de même quelque chose ! Nous souhaitons, pour le bien du cinéma et du théâtre, le voir prêter son âme, son physique et sa voix unique aux oeuvres qui l’attendent encore. Souvenons-nous combien il fut merveilleux, il y a seulement trois ans, de le voir entrer magistralement dans l’oeuvre de Balzac sous la direction de Xavier Giannoli. Et, lorsqu’il a prêté sa profonde délicatesse aux chansons de Barbara… Nous le pensons du fond du coeur, nous ne pouvons et nous ne voulons pas nous passer de lui. Quoi qu’il arrive, personne ne pourra jamais effacer la trace indélébile de son oeuvre dont notre époque est à tout jamais marquée. Le reste, tout le reste, concerne la justice, que la justice. Exclusivement. »

Signataires : Benoît Poelvoorde (acteur), Nathalie Baye (actrice), Carole Bouquet (actrice), Jacques Dutronc (chanteur et acteur), Charlotte Rampling (actrice), Nadine Trintignant (réalisatrice et écrivain), Yvan Attal (acteur et réalisateur), Jacques Weber (acteur), Bertrand Blier (réalisateur), Emmanuelle Seigner (actrice), Roberto Alagna (chanteur), Michel Fau (acteur et metteur en scène), Victoria Abril (actrice), Dominique Besnehard (acteur et producteur) Carla Bruni (chanteuse), Pierre Richard (acteur), Clémentine Célarié (actrice), Gérard Darmon (acteur), Rudy Ricciotti (architecte), Christophe Barratier (réalisateur), Arielle Dombasle (chanteuse), Francis Veber (réalisateur), Patrice Leconte (réalisateur), Brigitte Fossey (actrice), Boualem Sansal (écrivain), Charles Berling (acteur), Yannis Ezziadi (acteur et auteur) Philippe Caubère (acteur), Vincent Perez (acteur), Myriam Boyer (actrice), Antoine Duléry (acteur), Afida Turner (chanteuse), Paulo Branco (producteur), Jean-Marie Rouart, de l’Académie française (écrivain), Josée Dayan (réalisatrice), Joël Séria (réalisateur), Bernard Murat (metteur en scène), Serge Toubiana (critique de cinéma et ancien directeur de la Cinémathèque française), Catherine Millet (écrivain), Jacques Henric (écrivain), Stéphanie Murat (réalisatrice), Marie-France Brière (productrice et réalisatrice), Daniel Humair (musicien et peintre), Judith Magre (actrice), David Belugou (décorateur de théâtre), Marie Beltrami (styliste), Tanya Lopert (actrice), Jean-Claude Dreyfus (acteur), Chiara Muti (actrice), Jean-Marie Besset (auteur dramatique), Stéphan Druet (metteur en scène), Christine Boisson (actrice), Karine Silla-Perez (actrice et réalisatrice), Myriam Boisaubert (poète), Lilian Euzéby (artiste peintre), Marion Lahmer (actrice).

Féminicide : les mots ont un sens. Pour un crime contre l’humanité, oui, pour un homicide conjugal, non

Les féministes occidentales ont tellement vidé le vocabulaire et galvaudé le sens des mots qu’elles emploient à tort et à travers un concept dénué de légitimité dans leurs bouches. Non, un homicide conjugal ou un meurtre crapuleux, quand la victime est une femme, NE SONT PAS DES FÉMINICIDES. Le concept de féminicide qui, à ma connaissance, n’a toujours pas été validé juridiquement sous nos latitudes (et c’est heureux), s’appelle un homicide (et un meurtre ou un assassinat selon qu’il y ait, ou non, préméditation).

Mais, autant je récuse toujours vigoureusement le terme de « féminicide » quand il est employé dans le cadre d’homicides conjugaux (car ces femmes ont été tuées parce que compagnes ou épouses et non « parce que femmes »), autant quand hier (9/11/23), sur CNews chez Laurence Ferrari, je l’ai entendu dans la bouche de Yaël Mellul à propos des israéliennes massacrées par le HamaSS, là, j’ai été d’accord avec elle.

Le corps de Shani Louk torturé puis exhibé (avec la complicité, on l’apprend aujourd’hui, de terroristes parallèlement correspondants de CNN ou d’Associated Press), de même que les femmes enceintes éventrées dont le martyre a été filmé puis diffusé aux familles, répondrait assez, pour le coup, au concept de féminicide. Puisqu’ici, à l’intérieur du crime contre l’humanité et du meurtre barbare, c’est bien leur féminité qui a été ciblée, piétinée, salie et insultée à la face du monde. Ces barbares ont voulu détruire, et ils l’ont affiché, ce qu’il y avait de proprement féminin en elles : leur beauté, leur sex-appeal, leur jeunesse et surtout, leur capacité de reproduction et leur possibilité de devenir un jour mères, et donc d’enfanter ce qu’il haïssent le plus au monde : des juifs.

Naturellement, et toujours dans le cadre du « crime contre l’humanité », il s’agit avant tout de crimes antisémites et peut-être, secondairement, de féminicides. Mais si cela devait être un jour publiquement qualifié ainsi, cette fois, je n’y verrais pas d’inconvénient.

Ces abominations sont aussi, comme chacun a pu le constater depuis un mois maintenant, l’occasion pour le féminisme occidental d’afficher toute sa laideur morale, toute la crasse charbonneuse, d’un noir absolu, qui putréfie son âme – bien au-delà de l’outrenoir de Soulages qui lui, rappelons-le, était un noir lumineux, un noir oxymore –, toute l’indignité gauchiste, en somme, et toute la soumission à l’islam qui sont depuis longtemps son fonds de commerce.

On l’a dit et redit : Judith Butler, la vieille sorcière du genre et du terrorisme islamique confondus, leur modèle à toutes, qui avait ouvertement pris la défense des terroristes du Bataclan en 2015, célébrait également dès 2006 le HamaSS et le Hezbollah comme « des mouvements sociaux progressistes qui font partie de la gauche globale »… – et elle ne s’en est toujours pas excusée. Sur ce sujet, on pourra lire l’article de François Rastier, « Judith Butler et le programme du Hamas », Observatoire du Décolonialisme, 3/11/2023.

Et bien sûr, aucune des disciples de Butler, qu’elle soit universitaire ou non, ne s’est émue de ces accointances honteuses. A l’image de Barbara Stiegler, de Bordeaux, elles continuent de se rouler par terre après un rapport sexuel entre collègues qu’elles regrettent au petit matin, tout en n’ayant aucun mot pour les israéliennes réellement massacrées, elles. C’est dire le niveau de nombrilisme et de déconnexion de ces petites bourgeoises autocentrées.

Pire, ces féministes ont même pondu cette ignoble tribune, hébergée comme il se doit par le torchon islamogauchiste Mediapart, pour voler à la défense de ces pauvres palestiniens antisémites jusqu’au trognon, ceux qui élèvent leurs enfants dans la haine du juif et les encouragent H24 à passer à l’acte – on se souvient de ces mères palestiniennes remerciant le ciel quand elles apprennent qu’un de leurs lardons s’est fait sauter en tuant des juifs. Et c’est bien sûr de ces gens que les féministes, Adèle Haenel en tête, vont prendre la défense ; certainement pas des israéliennes de tous âges, torturées, massacrées, coupées en morceaux. La « sororité », ça ne s’applique qu’aux pleurnicheuses et aux gauchistes et attention, seulement à partir d’un certain niveau de mélatonine ! C’est qu’on n’est pas seulement antisémite, chez les néo-féministes, on est aussi raciste : une juive, qui plus est un peu trop blanche, ne méritera certainement pas leur compassion. D’autant plus si son assassin est un de leurs petits protégés.

Le silence glacial de ces buses féministes, qui veulent tuer du blanc pour un baiser dans le cou mais qui ici se taisent prudemment – car comme je le dis depuis longtemps, la féministe sait toujours qui est son maître – en dit long sur les ravages du gauchisme dans ces pauvres cervelles décomposées par la névrose mais surtout, sur leur degré de soumission au « patriarcat oriental ».

On a bien compris que ce qui manque cruellement à ces féministes c’est, comme toujours, le courage. S’acharner sur un homme à terre, l’homme blanc non musulman, depuis bien longtemps dessoudé par d’autres hommes, là, oui, on y va, on cogne à bras raccourcis, c’est la fête à la Cité des femmes ! S’en prendre à l’homme non blanc, surtout quand il viole, égorge, décapite et réduit tout le monde en esclavage, elles comprises, ah, euh, han… gnééé, mais là, c’est pas pareil !

C’est devant l’horreur de l’Histoire, la vraie, celle qui appartient au réel, que les masques tombent définitivement. Les féministes occidentales n’ont pas d’honneur et elles n’ont aucun respect pour les femmes : celles qui sont otages, celles qui sont violées, assassinées puis dépecées parce que juives – et ici, en l’occurrence, parce que femmes juives –, jamais elles n’ouvriront leur vilaine bouche pour les défendre. Elles ne l’ouvrent jamais que quand on les surprend en train d’arracher les affiches de ces mêmes otages :

L’ignoble Sophie Pommier, monstre boboïde d’extrême gauche prise la main dans le sac, est tout à leur image : les « petites sœurs » du féminisme occidental n’ont aucun problème à marcher avec leurs Frères musulmans. Car elle sont bien là, leur « adelphité » et leur « sororité » (de mes deux) : islamonazisme et féminazisme ne font plus qu’un depuis longtemps !

[à suivre…]

  • Voir aussi :

Sur le même sujet :

. L’appel d’Olivia Cattan de Paroles de Femmes (« Mais pourquoi un tel silence autour des féminicides en Israël ? », Atlantico, 9/11/23), bien que mon analyse diffère quelque peu. Elle écrit que son « appel n’est pas politique. Cet appel est purement féministe et humaniste », mais c’est ne pas voir qu’aucun musulman ou islamo-gauchiste en vue ne l’a encore signé, ni aucune « féministe du genre » de gauche.

Je réfute aussi le concept utilisé de « féminicide de masse ». Ce qu’on a fait à ces israéliennes – dont elle décrit bien mieux que moi l’horreur absolue – est un féminicide tout court, le seul cas où ce mot pourrait, devrait, à mon sens, être employé et ce, en dehors de toute idéologie féministe. Je pense en effet que le même mot ne peut pas servir à désigner un homicide conjugal et des atrocités qui vont au-delà même des crimes contre l’humanité du nazisme.

. Cet article, déjà ancien, auquel l’actualité donne malheureusement raison tous les jours :

J’aurais tellement préféré me tromper… :

Journée des droits des femmes – Égalité femmes hommes : cette erreur que les néo-féministes commettent si souvent (Interview Atlantico)

Mon entretien avec Atlantico, 8 mars 2023

« Le présupposé féministe voulant que « les femmes soient sous-représentées dans de nombreuses entreprises mondiales » est aussi vague que sans objet »

Selon la BCG Gender Diversity Survey, il y a une corrélation positive entre la participation volontaire des hommes à des programmes d’inclusions et les progrès observés. Lorsque les hommes sont engagés dans des programmes, 96 % des organisations constatent des progrès, contre seulement 30 % des organisations où les hommes ne sont pas engagés. Ces résultats sont-ils surprenants ? A quel point cela est-il prouvé par ailleurs ?

Ce cabinet cite uniquement les chiffres du Peterson Institute for International Economics, un think tank privé américain qui se dit « non partisan », mais n’en souscrit pas moins à l’idéologie féministe dominante. La première phrase de la publication du BCG : « Les femmes sont sous-représentées dans de nombreuses entreprises mondiales, en particulier au sein des équipes de direction, et les entreprises passent ainsi à côté d’opportunités » a en effet tout de la pétition de principe. C’est une affirmation gratuite, qui signe clairement l’option militante de ce comité et, probablement, son allégeance aux principes du « capitalisme woke » – ces orientations récentes du marketing qui utilisent l’air du temps féministe pour le convertir en actifs financiers (sur ce sujet, voir le livre d’Anne de Guigné, Le Capitalisme woke. Quand l’entreprise dit le bien et le mal, Paris, Presses de la Cité, 2022). Pourquoi pas, après tout, c’est de bonne guerre pour un cabinet international de conseil en stratégie ; ce qu’est le BCG, Boston Consulting Goup qui a rédigé ce texte. Ils sont ici entièrement dans leur rôle – ce qui ne veut pas dire pour autant que ce qu’ils avancent est fondé d’un point de vue économique, social ou sociétal.

Le présupposé féministe voulant que « les femmes soient sous-représentées dans de nombreuses entreprises mondiales » est aussi vague que sans objet. Dans beaucoup de secteurs clés – en général les plus confortables, car situés dans le tertiaire –, les femmes sont au contraire sur-représentées (dans l’éducation, la santé, l’université…) ; et inversement, les hommes sont toujours sur-représentés dans les métiers sales et éreintants. Pour autant, on n’entend jamais les éboueurs, les terrassiers, les égoutiers, les équarisseurs, les couvreurs, les laveurs de vitres ou les livreurs d’Uber Eats, à 92% des hommes, réclamer la parité, eux. Le point de vue féministe vindicatif est systématiquement borgne et victimaire en ce domaine, car il émane principalement de femmes issues de la bourgeoisie moyenne et supérieure, focalisées sur les postes de direction qu’elles veulent de toute urgence arracher aux hommes – sans pour autant être disposées à concéder les sacrifices personnels que ceux-ci ont toujours accepté pour y parvenir.

Car quand on regarde de près pourquoi les femmes ne sont pas plus nombreuses dans les postes de direction, il ressort en général qu’il ne s’agit aucunement de sexisme mais plutôt de choix personnels de la part de ces femmes. Il est inévitable que les femmes, qui biologiquement accouchent et maternent leurs nourrissons, aient envie de leur consacrer du temps, et il est également inévitable que d’une manière ou d’une autre, cela prenne sur leur énergie et impacte directement leur temps de travail. Une femme, de ce point de vue, ne sera jamais un homme et les arbitrages qu’elle aura à faire dans sa vie, entre travail à l’extérieur et enfants, lui seront toujours posés d’une manière propre à son sexe. Cette réalité n’est en soi ni un bien ni un mal ; elle n’est ni une oppression ni une injustice : elle est simplement une réalité biologique et anthropologique avec laquelle il faut bien apprendre à composer – toutes choses que le féminisme idéologique est définitivement incapable d’entendre, puisqu’il a choisi de porter le fer contre la différence biologique des sexes et par-dessus tout, contre tout ce qui lui rappelle l’existence des hommes.

D’ailleurs, parmi les propositions que fait le BCG pour « améliorer la diversité de genre au travail », la première est de « soutenir les politiques de travail flexible », une revendication en soi typiquement féminine – je dis bien féminine, et non pas féministe, car compréhensible et même parfaitement justifiée. Mais au lieu de reconnaître la différence des sexes et le fait que les femmes ont davantage besoin de flexibilité que les hommes – en leur proposant par exemple des mesures adaptées à leur sexe et à la particularité féminine qu’est l’investissement maternel et le soin porté aux jeunes enfants –, tout ce que le comité trouve à proposer, c’est que les hommes se mettent eux aussi au temps flexible… sans comprendre que les attentes des hommes au travail ne sont pas celles des femmes, qu’elles ne l’ont jamais été et qu’elles ne le seront jamais. On a déjà constaté que même quand on veut obliger les hommes à prendre de longs congés de paternité, la plupart renâclent ; cela ne fonctionne qu’à la marge.

A titre personnel, je suis moi aussi pour que l’on soutienne les femmes qui ont opté pour la flexibilité (l’emploi à temps partiel, le travail à distance, le congé parental, le partage d’emploi, etc., prônés par la publication du BCG) – mais pas avec le même objectif. Pas pour « créer une main-d’œuvre équilibrée entre les sexes » comme ils le préconisent – ce qui n’a en soi aucun intérêt ni même aucun sens –, mais pour que la qualité de vie de celles qui en ont un besoin vital soit améliorée et que ces femmes soient soutenues dans des choix leur permettant de concilier vie familiale, vie personnelle et vie professionnelle. De plus, cette proposition, en réclamant du travail flexible paritaire, ce qui revient à abaisser le temps de travail pour tous, va de fait contre la possibilité, pour ces mêmes femmes, d’occuper les postes de direction… ceux-ci exigeant par nature un investissement extrême en temps et en motivation. Une incohérence tout à fait typique du féminisme : on réclame de diriger une entreprise du CAC 40, mais si possible à mi-temps et en demandant qu’il en soit de même pour les hommes…

Pourquoi est-il important que les hommes s’investissent aussi ? De quelle manière doivent-ils le faire ?

Le présupposé de départ étant infondé, les hommes n’ont pas à battre leur coulpe parce que des officines féministes ont décidé de les accabler et de les culpabiliser sans relâche. Quand, dans le monde du travail, des hommes ont des comportements objectivement sexistes ou discriminatoires, il convient de les dénoncer sur le champ et de porter l’affaire en justice, un point c’est tout. Il existe en France des lois pour protéger les femmes, il faut les utiliser et porter plainte. Tout ce qui n’est pas objectif, c’est-à-dire susceptible d’être condamné en justice, ne relève le plus souvent que de l’interprétation personnelle féministe, de ses ruminations paranoïaques et surtout de ses envies d’en découdre avec le sexe opposé, dans le but d’imposer à tous son nouvel ordre moral (« mansplaining », « masculinité toxique », « eye rape », et autres billevesées ; la liste s’allonge chaque jour).

Les différences de salaires entre hommes et femmes, une fois que l’on compare sérieusement des choses, se réduit toujours à peau de chagrin, comme le rappelait déjà en 2017 cet article de The Economist : quand on compare ce qui est comparable (emplois de même niveau, dans la même entreprise et au même poste), les différences de salaires H/F n’étaient en France que de 2,7% en 2016, un chiffre qui ne cesse depuis de décroître. Les hommes n’ont donc pas à raser les murs à ce sujet. Certaines professions sont plus masculines et d’autres plus féminines, oui, et alors ? Pourquoi faudrait-il autant d’esthéticiens que d’esthéticiennes, de sage-hommes que de sage-femmes, d’éboueuses que d’éboueurs ? Qu’est-ce que cela peut bien faire, dans le fond ?

Le manque de femmes dans les écoles d’ingénieurs, notamment dans les STEM (disciplines regroupant les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques) ne sont pas non plus imputables à des discriminations sexistes. Personne n’a jamais empêché une fille de devenir experte en cybersécurité – au contraire, même, on les tanne en permanence pour qu’elles intègrent ces formations, allant même jusqu’à créer, en toute injustice, des filières de recrutement réservées exclusivement aux filles. Qu’à cela ne tienne, elles ne sont pas intéressées ! Car oui, très rares sont les jeunes filles qui passent spontanément leurs nuits entières, entre 12 et 18 ans, à programmer des serveurs ou à faire tourner des bots. Pourquoi mon fils l’a fait et pas ma fille ? Parce que je les aurais sexistement conditionnés ? Quelle blague ! Cela s’appelle simplement le paradoxe scandinave et personne n’y changera quoi que ce soit, pas plus la propagande féministe que ses envies de coercition. Encore une de ces lois de la réalité, ce satané réel, l’ennemi de toujours des féministes… On pourra également se reporter, sur ce sujet, à la contribution récente de Marco Balducci dans Atlantico : « L’égalité femmes hommes ne mène pas à l’indifférenciation des rôles sociaux et le paradoxe norvégien est là pour le prouver ».

Comment faire pour que les hommes puissent être des alliés de l’égalité homme-femme et faire progresser les droits des femmes sans pour autant avoir à s’effacer ?

Dans les faits, les hommes n’ont jamais été opposés à l’égalité des sexes. C’est une fixation féministe et une pure intox que de vouloir faire croire le contraire. En Occident tout au moins (je ne parle pas des sociétés non occidentales que je ne connais pas de l’intérieur), l’inclusion des femmes dans l’égalité des droits (droit de vote, accès au monde du travail, salaires égaux à travail et investissement égal, etc.) a toujours été non seulement acceptée, mais voulue et défendue par les hommes. Depuis longtemps, les droits des femmes sont exactement les mêmes que ceux des hommes en France, comme dans la plupart des démocraties occidentales. Les imprécations féministes se placent ici, comme souvent, au-delà et en deçà du droit : elles s’apparentent de plus en plus ouvertement à une entreprise de terreur idéologique, qui en arrive à culpabiliser des gens qui n’ont rien à se reprocher. Il ne faudrait pas non plus oublier que tous les droits dont disposent aujourd’hui les femmes en France ont été votés par une majorité d’hommes – parfois même à 100% d’hommes, à l’instar du droit de vote des femmes ! Un combat, qui plus est, initié par un homme du XIXe siècle, le philosophe anglais John Stuart Mill (mais comme on le sait, les féministes ont l’apologie sélective).

Qu’est-ce qui explique que les néo-féministes choisissent des stratégies, en non-mixité notamment, qui excluent les hommes voir les antagonisent ?

Elles offrent, par cela même, la démonstration ultime qu’elles cherchent bien moins à défendre « l’égalité » (un mot-étendard vidé de son sens qui n’est souvent, comme ici, qu’un faux-nez) qu’à entretenir la « sale guerre » des sexes, un antagonisme dont elles ont absolument besoin pour nourrir leur matrice névrotique. Se victimiser H24 en s’inventant quotidiennement de nouvelles oppressions est une occupation féministe qui s’est professionnalisée ; c’est également une tactique infaillible, qui permet à d’innombrables officines d’exister médiatiquement, de réclamer des subventions et de se verser des salaires. Et cette journée du 8 mars est bien évidemment une campagne de communication imparable pour remplir les caisses féministes.

(Article également en libre accès ici)

[Peur sur la ville] – Francis Dupuis-Deri et les « masculinistes »

Francis Dupuis-Deri est ce petit chaperon arc-en-ciel qui, depuis 2019 et son manifeste idéologique d’extrême gauche (autrement dit, féministe), La Crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace, s’est fait le relais servile du néo-féminisme misandre, celui qui a vu le Grand Méchant Loup. Or il faut savoir que cet affreux méchant loup a désormais un nom, et même deux : la masculinité, rebaptisée pour l’occasion le « masculinisme », et la virilité, rebaptisée, avec les sanglots d’horreur et de frayeur dans la voix qui s’imposent, le « virilisme » !

LA FRRRANCE A PEUUUR !!! Le « masculinisme » et son acolyte, le « virilisme », arrivent en ville !! Rangez vos poules, braves gens : les rrrenards sont entrés dans le poulailler !

Et quand Francis Ouin-Ouin, comme toute la presse complaisante qui relaie sa tambouille manipulatrice, a dit « masculinisme », il a tout dit ! Le Point nous le présentant justement ces jours-ci comme un éminent « spécialiste de l’antiféminisme », cela tombe très bien – l’antiféminisme, c’est tout moi ; je vais donc profiter de cette occasion pour lui dire deux mots.

L’article du Point, « Mankind Project : « Le masculinisme perçoit l’égalité entre les sexes comme une menace », une énième pleurnicherie fondée sur du vent – plus exactement sur une paranoïa victimaire montée de toutes pièces qui, comme l’essentiel de la logorrhée féministe, ne cherche même plus à dissimuler son gauchisme crasse –, va nous permettre de contempler à nouveau le fameux « masculinisme », celui dont on nous rebat continûment les oreilles depuis des semaines maintenant.

La dernière grosse offensive sur le sujet est bien sûr celle du lamentable documentaire pro-Amber Heard de France Télévisions, une production typique de la propagande d’État féministe, qui préfère pleurer sur une fausse victime plutôt que de reconnaître la réalité, forcément plus nuancée, des faits. Quand une menteuse, manipulatrice et violente, se fait prendre la main dans le sac, c’est tellement plus fainéant de hurler au « masculinisme » que de reconnaître ses torts, n’est-ce pas ? Sur la délicieuse – ou plutôt, la vipérine – Amber Heard, on pourra se reporter à mon interview dans Atlantico :  « Agressions au sein du couple : les violences conjugales, produit du patriarcat ? Les statistiques établissent largement que non… »

Quoi qu’il en soit, il ne se passe plus une journée sans que le concert médiatique ne s’emploie à l’unisson à tout faire pour nous affoler avec le nouvel ennemi à la mode : el famoso « masculiniste » ! C’est-à-dire tout homme (ou toute femme, car il paraitrait, à entendre ces nouveaux commissaires du peuple, que j’en sois moi aussi), toute personne, donc, qui un jour s’est levée et leur a dit : « Vous commencez à nous les briser menu, avec votre féminisme à la noix ! ».

Ô blasphème, ô sacrilège ! Car, sachez-le, il est FORMELLEMENT INTERDIT d’émettre la moindre réserve, le moindre doute, la moindre critique, de faire la moindre observation, de ne pas fléchir docilement le genou, de ne pas battre sa coulpe en se tordant les mains, de ne pas balbutier dévotement « amen », de ne pas pleurer de chaudes larmes de contrition devant l’Éternel Féministe ! Si vous osez dire, ou même penser : « Y en a marre, de ces simagrées ! Ça va durer encore longtemps, ces conneries ? » (ce que je dis tous les jours, je l’avoue), eh bien, c’en est fini de vous, la tache noire de l’infâmie s’abat sur vous : vous êtes estampillé masculiniste, vous êtes officiellement d’extrrrême drroite (à prononcer en roulant les R, © Mathieu Bock-Coté 😉 ) ! VOUS N’AVEZ PAS LE DROIT DE PENSER EN DEHORS DES DIKTATS DE L’ÉGLISE TOUTE-PUISSANTE DE LA FLAGELLATION MISANDRE, il faut vous le dire en quelle langue ?! Pour mieux réviser notre leçon, nous allons donc de ce pas nous édifier tous ensemble, en relisant le sermon du Père Ouin-Ouin publié par le Point, pourtant habituellement mieux inspiré.

Déjà, le titre, « Le masculinisme perçoit l’égalité entre les sexes comme une menace », est une manipulation grossière et un pur mensonge. La frange de mascus se déclarant opposée à l’égalité des sexes ne recouvre qu’une minorité d’extrémistes qui ne représentent en rien la masse (dont moi, qui suis une femme, je fais partie) de tous ceux, de plus en plus nombreux, qui critiquent à bon droit les excès et les abus de la propagande féministe. C’est ici une tactique ordinaire de la rhétorique féministe : faire croire que tous ces gens sont contre « l’égalité des sexes » (ou la considèrent « comme une menace »), après avoir évidemment pris soin de vider entièrement ce concept de son sens. Aujourd’hui, si vous dites qu’un homme ne peut pas accoucher, ou que l’idéologie du genre est une monstrueuse imposture, vous êtes de facto classé comme un opposant à l’égalité : c’est aussi simple que cela ! Pour ce féminisme devenu fou, l’égalité des sexes n’a plus rien à voir avec l’égalité en droits, que chacun pourtant reconnaît et respecte. Que l’intégralité des mascus (à ma connaissance) défende nos acquis civilisationnels, dont cette égalité en droits, compte évidemment pour rien aux yeux des fanatiques qui leur ont déclaré arbitrairement la guerre. Si vous êtes contre les délires genristes ou que vous critiquez des discours féministes névrotiques relevant de plus en plus ouvertement du délire paranoïaque ou du révisionnisme historique, vous êtes contre l’égalité !

« Pour nous, les chercheurs, le masculinisme […], ou l’antiféminisme d’extrême droite ». Naturellement, pour ce golem patenté, « antiféminisme = extrême-droite », y a pas, c’est tout, gneu gneu. On est encore devant un représentant ordinaire du conformisme intellectuel de gauche, cette vieille gauche marxiste en état de putréfaction qui recrute pourtant toujours autant d’esprits fourbus – principalement chez les fonctionnaires de l’éducation, puisque c’est la religion officielle qu’il faut réciter pour se faire recruter puis toucher ses émoluments. Traiter d’extrême droite ou de nazi, il ne savent donc faire que cela ; c’est le niveau zéro de l’argumentation, le stigmate du vide de la pensée, mais qu’importe : « Tout ce qui ne communie pas à mon gauchisme crasse est d’extrême droite, gnéééé, la messe est dite ». Bref, continuons.

« Quand j’ai écrit La Crise de la masculinité en 2019, j’ai été très surpris de découvrir à travers les travaux d’historiens que ce type de discours en Occident existait déjà à Rome dans l’Antiquité, et plus récemment à la sortie du Moyen Âge, puis de façon presque ininterrompue dans le royaume de France, d’Angleterre, et même aux États-Unis. Aujourd’hui, on retrouve ce discours partout, du Vatican à la Corée du Sud en passant par le Maghreb ».

Mais c’est bien sûr… Ainsi, selon ce doctrinaire, toute l’histoire de l’Occident, de la Rome antique à nos jours en passant par le Moyen Âge, se résume à celle de la Corée du Sud et du Maghreb contemporains : mais comment cela a-t-il pu nous échapper si longtemps ? Qu’il est donc reposant de faire de l’histoire, quand on ne se nourrit que de la propagande féministe de caniveau : il suffit de pleurer au « masculinisme » tous azimuts, et le tour est joué ! Le petit logiciel marxiste qui tourne à plein régime et pense à la place de ce zombie est pourtant facile à repérer : Professeur Ouin-Ouin appelle encore et toujours à la déconstruction de la civilisation occidentale, cette vieille lune gauchiste, dont le féminisme et le wokisme sont devenus les plus efficaces fers de lance.

« Pour la chercheuse Mélissa Blais et moi-même, dire que la masculinité conventionnelle n’existe plus est une manière de la réaffirmer constamment. »

On comprend bien que ce qui indispose ici si fortement nos inquisiteurs fanatisés, c’est l’existence même de la masculinité. Pas seulement le prétendu « masculinisme » : la masculinité en elle-même, affublée pour l’occasion du qualificatif de « conventionnelle » puisque, comme on le sait, ces déconstructeurs fous ont pour projet de détruire entièrement la masculinité. Que des femmes comme moi leur disent : « Mais laissez donc la masculinité en paix, elle est précisément ce qui fait que nous, on aime les hommes ! » ne les intéresse évidemment pas. Une femme ne peut être entendue, devant ce tribunal ecclésiastique, que si elle consacre à leur divinité toute puissante : le féminisme déconstructiviste d’extrême gauche. Pour ces rois de l’amalgame, une femme de droite n’est rien moins qu’un homme ou un « masculiniste », c’est-à-dire un ennemi à abattre : tout ça, c’est du pareil au même ! Leur objectif n’a jamais été de défendre des êtres humains, femmes ou hommes, mais exclusivement leur idéologie politique d’extrême gauche ! La suite de l’interview va nous le démontrer noir sur blanc.

S’ensuivent les habituelles jérémiades sur les cercles d’hommes, une fixette uniformément répandue chez les universitaires féministes, que j’avais déjà abordée à propos d’un article passablement ridicule de Martine Delvaux dans L’Obs (j’en parle dans cet article), mais tout aussi révélateur : ces gorgones féministes se gargarisent des réunions en non-mixité quand il s’agit de femmes, mais s’étranglent de fureur si les hommes font de même ! Et elles viennent ensuite nous parler d’égalité ! Le ridicule est atteint dans ce passage, quand Docteur Ouin-Ouin nous apprend : « Quand les féministes radicales ont inventé les cercles de parole non mixte, elles ne cherchaient pas à refonder leur féminité, elles cherchaient à mettre en commun leurs problèmes individuels pour les politiser ».

« Elles ne cherchaient pas à refonder leur féminité », vraiment ? Quelle réécriture de l’histoire, quelle propagande de l’orthodoxie genriste ! Derrière cette formule, en vérité, c’est une authentique guerre aux femmes qui est menée : « Votre féminité est une incurie, mesdames, sachez-le ! Nous, néoféministes, sommes ici pour DÉCONSTRUIRE (c’est-à-dire DÉTRUIRE) NON SEULEMENT LA MASCULINITÉ, MAIS VOTRE FÉMINITÉ ! La masculinité et la féminité appartiennent à l’ancien monde ; nous ferons table rase de ce passé ! ». Sur ce sujet, on peut aussi se reporter à cet article :

Il y a donc une double imposture dans ce passage : non seulement, il est faux de prétendre que les radicales des années 70 rejetaient en bloc la féminité – il ne s’agit là que d’une dérive idéologique néoféministe (l’idéologie du genre) qui s’est répandue seulement à partir des années 80 –, et il est grotesque de justifier que les femmes soient invitées à politiser leurs revendications, mais pas les hommes ! Ceci étant dit, on a parfaitement compris ce qui contrarie tant Mr Ouin-Ouin : « Féminisme politisé à l’extrême gauche ? Bien, bien, très bien… Réponse masculine pas d’extrême gauche ? Haaan, ce sont des naziiiis ! C’est le Ku-Klux-Klan !! Il faut les faire taire de toute urgence ! ».

Le journaliste du Point, qui semble tout acquis à la cause néofem, joue ensuite à se faire peur en demandant, un trémolo dans la voix: « Tous les masculinistes sont-ils virilistes ? ».

« Viriliste » !? Ooh mon Dieu, le comble de l’horreur !! La virilité tapie derrière le masque du « virilisme », ou l’inverse, on ne sait plus, mais qu’importe : on en frémit d’effroi ! C’est que ça fait troop peur, les hommes, houlalalalalalala ! Le.a féministe woke, cet ectoplasme rongé par ses névroses, fait littéralement dans son froc dès que la racine latine vir est employée !

Adepte de Francis Dupuis-Deri en tenue de combat, fin prêt à anéantir le « virilisme ».

Vir, pour mémoire, c’était en latin : l’homme, le mâle, l’adulte, le héros, l’homme de caractère, le personnage illustre, la personne douée de qualités particulières, le mari, le conjoint, l’époux, l’amant, le mâle d’un point de vue biologique, le militaire, le soldat, le matelot, le marin, l’individu et même, au pluriel, le genre humain… En somme, la liste complète de tout ce que nos déconstructivistes veulent réduire à néant ! On visualise de plus en plus clairement l’étendue de leur pathologie mentale.

Dupuis-Deri répond à cela par un bla-bla pétri de contradictions, bien obligé de reconnaître que la plupart des cercles d’hommes, constitués de pères divorcés, ne sont absolument pas vindicatifs, ni même antiféministes – beaucoup d’hommes féministes étant amenés à faire connaissance un jour, pour leur plus grande stupeur, avec le système de broyage des associations féministes, leurs fausses accusations d’agressions sexuelles ou la captation de leurs enfants –, ce qui l’amène à cracher enfin le morceau :

« Ces réseaux canalisent des idées, des valeurs, des profils qui sont, selon nous, conservateurs, et donc problématiques par rapport au féminisme ».

Aaah, voilààà, c’était donc juste çaa !! Mais fallait le dire tout de suite ! Il est donc « problématique, d’un point de vue féministe », de ne pas communier à son gauchisme crasse, pour ceux qui n’auraient pas encore compris ! Ma seule question, à ce point de l’interview, est la suivante : pourquoi le Point est-il comme anesthésié devant ce militant gauchiste tout droit sorti d’un meeting aviné des néo-clochardes en débine du collectif Du Pain et des Roses ? Le pire est qu’il poursuit, s’enfonçant gaillardement dans son marécage néo-marxiste :

« Déjà, ils [les hommes, ou les « masculinistes »] insistent sur la différence entre masculin et féminin, ce qui est essentialiste. »

Le credo genriste, donc… 🙄🙄🙄 Que dire, devant tant de bêtise décomplexée… sinon qu’il est impossible de discuter avec des fous, des esprits empoisonnés à ce point par l’idéologie et le déni du réel. On réalise un peu plus chaque jour à quel point le féminisme est devenu un trouble mental ; le problème étant qu’ici, ce délire est présenté comme de la pensée. Et notre propagandiste de la déconstruction de continuer à dérouler doctement son petit livre rouge :

« Quand on regarde les sites Web de retraite pour femmes, on s’aperçoit parfois que la page est rose. Là non plus, nous ne sommes pas dans une grande déconstruction. »

😂😂😂 Et alors, le rose est interdit pour les femmes, maintenant ? On réalise avec consternation à quel point ces petits commissaires politiques sont rassotés avant l’âge, sclérosés dans leur formol idéologique, bégayant comme des mantras moisis leurs vieilles fixettes genristes : « Hiiin, le rose pour les femmes, c’est pô bien, le bleu pour les hommes, c’est maal… ». Mazette, mais c’est tout ce que l’université québécoise a à nous envoyer ? Il faudrait penser à vous renouveler un peu, l’ami… Il est vrai que quand on n’a pour tout viatique que trois poncifs néofem à marteler, on fait vite figure de petit hamster dans sa roue… Peu après, il fait cependant un point d’histoire à retenir :

« Lors des manifestations anti-impérialistes d’extrême gauche qui naissent à la fin des années 1960 sur les campus des universités américaines, comme Berkeley, on voit peu à peu émerger des groupes de féministes radicales. »

C’est-à-dire ce féminisme même qui n’en finit plus de déferler sur nos sociétés, telle une Méduse aux multiples visages. Lui s’en réjouit, bien entendu, puisqu’il a construit toute sa carrière et ses prébendes au cœur même de ces bataillons. En tout cas, pour ceux qui n’avaient pas encore assimilé que le féminisme n’était plus qu’une idéologie d’extrême gauche, ce petit rappel historique n’est pas totalement inutile.

« Elles s’aperçoivent alors que leurs camarades masculins adoptent parfois des attitudes machistes et qu’il y a des problèmes d’égalité des sexes dans le mouvement. C’est à ce moment qu’elles créent des groupes de parole non mixtes dédiés au féminisme radical. »

Ces féministes étaient comme souvent de grandes névrosées qui pour beaucoup ont terminé dans l’alcool, les médicaments et les maladies psychiatriques – c’est également le cas d’un grand nombre de leurs chefs de file. On notera encore que pour Dupuis-Deri, très doué pour réécrire l’histoire, comme toujours, dès qu’un homme se comporte en homme, c’est « machiste », « l’égalité des sexes » est en jeu, et cela justifie entièrement le féminisme radical, ses diatribes haineuses et sa guerre des sexes universelle.

« Peu après, des militants créent à leur tour le mouvement des hommes, qui se revendique antisexiste, antipatriarcale, et qui propose une réflexion sur la contraception masculine et les violences contre les femmes. Mais au fil des années, les programmes de ces hommes se concentrent de plus en plus sur l’absence des pères, le divorce, les problèmes avec les avocats, la pension alimentaire, etc. Certains hommes qui se disaient féministes ne reconnaissent eux-mêmes plus leur mouvement. C’est ainsi que le mouvement des hommes devient masculiniste ».

C’est ce que je disais plus haut. Sauf que les problèmes que rencontrent ces hommes justifient qu’ils s’organisent en groupes de défense. Il n’y a pas à les stigmatiser et les traiter de « masculinistes » pour cela. On est encore une fois face à un féminisme autoritaire qui ne sait que diaboliser ses contradicteurs aussitôt qu’il est pris en défaut.

La conclusion de l’article est juste lunaire. Après avoir déroulé tout cet argumentaire pour accabler gratuitement et ostraciser les hommes, la masculinité, la virilité et les affubler de caricatures grossières, le journaliste reconnait que « le Mankind Project, s’il n’est pas agressif envers les femmes, n’évoque tout simplement pas le sujet [des stéréotypes] ». Alors, pourquoi ne pas l’avoir dit dès le début ? Ce à quoi Mister Mauvaise Foi répond, toute honte bue :

« Ce qui est impressionnant dans les témoignages qu’on a, c’est que ces hommes n’ont pas de propos antiféministes, ils ne crachent pas sur les femmes. »

Bon alors déjà, Du*on, être antiféministe ne revient pas à cracher sur les femmes : j’en suis une et je ne me crache pas dessus, bien au contraire ! C’est toi qui me crache dessus, en parlant en mon nom alors que je ne t’ai rien demandé !

Ensuite, ce qui est surtout impressionnant ici, c’est la bouille argumentative et la mauvaise foi absolue dans lesquelles barbote cet individu. Il avoue lui-même ne rien avoir à reprocher à ces hommes, mais il leur dédie quand même une interview entière de stigmatisations et de reproches ! On croit rêver ! Il conclut :

« Ils donnent une bonne image de ces stages de masculinité, malgré le fait qu’il y a eu des signalements (auprès de la Miviludes). Vous allez me dire une dizaine de signalements sur plusieurs milliers d’hommes, c’est très peu, mais on sait très bien qu’ils ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. »

La Miviludes, tiens donc ! Il est au courant, Mister Propagande, que la Miviludes vient justement d’épingler ses petites copines féministes ? Pourquoi balaie-t-il ces dérives sous le tapis ? Deux poids, deux mesures, comme toujours ?

Bref. On a bien compris, en décortiquant la parole de ce grand manitou du « masculinisme », de quoi il retournait, une fois de plus : cette campagne de stigmatisation n’est qu’une mystification, une offensive misandre de plus avec un ennemi fabriqué de toutes pièces pour mieux imposer l’idéologie féministe, une énième tactique de guerre pour criminaliser toute velléité de contestation de ses diktats.

Francis Dupuis-Deri n’est jamais que le serviteur zélé de ses maîtresses à penser, prêt à raconter à peu près n’importe quoi pour se faire bien voir de ses bailleuses de fonds, de cette Nomenklatura médiatico-universitaire qui lui permet de s’engraisser sur le dos de millions d’hommes, passés, présents et à venir, qu’il insulte à longueur de pages, sous prétexte qu’il est payé à les traiter comme des moins que rien.

J’en ai assez, moi, de ces tracts gauchistes indignes de la vie intellectuelle : stigmatiser comme des malpropres et traiter en parias les millions d’hommes, et les quelques femmes qui pensent comme eux, qui n’en peuvent plus de cette petite caste morale, est juste insupportable ! Il n’y a pas plus de « masculinistes » que de « virilistes » : il n’y a que des hommes normaux, que des folles furieuses ont rebaptisé ainsi pour s’inventer des ennemis imaginaires et entraîner de force le monde entier dans leur « sale guerre » des sexes ! Il est temps de dire stop à cette propagande !

[à suivre….]

  • Voir aussi :

[Image de couverture : Béla Lugosi dans Dracula, 1931]

[Lutte contre le conformisme] – Madonna, la chirurgie esthétique et la pression sociale : aliénée ou pionnière de nouvelles libertés ? (Interview Atlantico)

Entretien (décryptage) à retrouver sur Atlantico.fr (9 février2023)

Atlantico : Madonna a fait beaucoup réagir en apparaissant, aux Grammy Awards, avec une chirurgie esthétique prononcée, s’attirant beaucoup de remarques et de reproches. La reine de la pop a tenu à répondre à ses détracteurs en dénonçant l’âgisme et la misogynie. Que penser de cette ligne de réponse ?

Eromakia : Madonna s’est ramassé un déluge de critiques assez compréhensibles car pour toute personne équilibrée, la première réaction devant de telles déformations physiques ne peut être que la consternation. Moi-même, quand j’ai vu passer sa photo sur les réseaux sociaux, je ne l’ai au premier abord pas reconnue ; je l’ai prise pour Priscilla Presley, 77 ans, dont j’avais été interloquée quelques jours plus tôt par le visage cireux, factice, sans âge : celui d’une statue du Musée Grévin, en moins naturel. Les chirurgiens esthétiques américains ont la main particulièrement lourde, très caricaturale ; je ne sais pas si en France, on irait aussi loin – en tout cas, j’espère que cela ne deviendra jamais une nouvelle mode féministe, comme Madonna semble pourtant le préconiser.

Elle a très mal pris ces réactions, ce qui est également compréhensible, car les mots ont été durs (« Vampire de 2700 ans », etc.), or Madonna est une artiste sur le retour, au narcissisme blessé, luttant à mort pour être toujours créative et subversive. Ayant construit sa carrière et sa légende sur son corps jeune et provocant, Like a Virgin, les stigmates de l’âge étaient forcément impensables, impensés, pour une Material Girl de sa trempe, sans doute peu encline à l’introspection et à la sagesse des années.

Sa ligne de réponse est pour moi tout à fait navrante, mais parfaitement conforme au gloubi-boulga féministe mainstream dans lequel barbote l’intégralité de l’entertainment américain et désormais européen. Cinéma, musique, télévision, médias… Ce sont partout les mêmes rancœurs féministes, les mêmes jérémiades narcissiques, les mêmes mantras victimaires aussi creux et téléphonés que prévisibles et vides de sens.

« Encore une fois, je suis victime de l’âgisme et de la misogynie qui imprègnent le monde dans lequel nous vivons », écrit Madonna pour se justifier, enfilant les contre-vérités comme des perles. « Encore une fois », alors qu’elle a bâti toute sa notoriété sur son corps jeune, à une époque où elle ne se demandait pas tellement ce qu’en pensaient les femmes de 64 ans, par exemple, dont elle ignorait jusqu’à l’existence. Et pendant des décennies, quand les critiques du monde entier l’acclamaient et qu’elle engrangeait des fortunes colossales, on ne l’a pas tellement entendue dénoncer le « patriarcat » non plus… Il faut dire qu’en profitant grassement, elle n’allait pas mordre la main qui la nourrissait. De plus, comme on va le voir plus bas, celle qui pratique l’âgisme sans relâche, c’est plutôt elle.

La « misogynie » est ce mot magique des féministes qu’elles agitent à la moindre critique pour ne jamais avoir à se justifier de leurs errements. « Je suis une femme, j’ai le droit de dire et de faire absolument n’importe quoi. Si vous me le faites remarquer, vous êtes misogynes. Fin de la discussion ». On connaît la chanson – Sandrine Rousseau nous la sert à peu près tous les quatre matins. Mais au fait, quand dans sa réponse sur Instagram, Madonna s’adresse aux femmes qui la critiquent en leur disant : « Bow down, bitches ! » (« Inclinez-vous, salopes ! »), c’est du féminisme ou de la sororité ?

Atlantico : N’y a-t-il pas, aussi, un chemin de liberté tracé par Madonna, dans sa volonté de rompre avec les conformismes, y compris, cette fois-ci via une chirurgie esthétique assumée ?  Ou n’est-ce qu’une fausse disruption ?

Eromakia : Je n’ai absolument rien contre la chirurgie esthétique, que l’on soit homme ou femme d’ailleurs, chacun a bien le droit de corriger quelques défauts de la nature, s’il en souffre et que la solution est à sa portée. La chirurgie esthétique ne pose aucun problème en soi et fort heureusement, personne n’a attendu les leçons de féminisme disruptif de Madonna pour y recourir.

Le problème ici n’est pas tant la chirurgie en elle-même que les dérives de la dysmorphophobie dont Madonna semble affligée – à moins qu’il ne s’agisse de problèmes psycho-anxieux liés au vieillissement ou que sais-je, mais dont elle est de toutes façons la principale à souffrir. Il est vrai que l’on pense forcément à la quête de jeunesse effrénée des Bogdanoff ou aux expériences de Michael Jackson, avec les issues fatales que l’on connaît. Même si aucun d’entre eux n’est a priori mort de sa chirurgie, on s’interroge tout de même sur ce qu’ils ont fait de leur santé. Mais on se souviendra aussi que, alors que la France entière se gaussait de leurs mentons et de leurs visages, jamais les frères ne se sont plaints, jamais ils n’ont hurlé à la misandrie ou au sexisme, eux. Les féministes s’emploient toujours à donner raison à tous ceux qui pensent que les femmes sont des pleurnicheuses nées. Je ne les félicite pas.

Pour moi, c’est donc surtout la voie de la pathologie et de la haine de soi que Madonna entend ouvrir ici aux femmes. « Je suis heureuse de faire œuvre de pionnière pour que toutes les femmes derrière moi puissent avoir plus de facilité dans les années à venir », écrit-elle au sujet de ses charcutages… Le problème est bien qu’elle semble militer pour pousser les femmes, au nom de son féminisme, à s’engager dans cette forme de déshumanisation et de toute-puissance devenue folle (« Mon corps, mon choix ; je suis le démiurge de mon propre corps, je me défigure si je veux, quand je veux »), ce qui n’est franchement pas très engageant. Encore une fois, il y a chirurgie et chirurgie et ici, on est moins dans l’esthétique raisonnable que dans l’autodestruction pathologique. Les fans ont de quoi être effarés.

Atlantico : Au fond, quelles peuvent être les raisons de Madonna d’agir de la sorte ? Avec quels résultats ?

Eromakia : Parce qu’on est tristes pour elle, parce que son visage de poupée gonflable fourbue nous serre le cœur et nous renvoie à notre propre crainte du vieillissement, on cherche à comprendre ses motivations. Pour moi, comme je l’ai dit plus haut, la première raison serait la voie dans laquelle elle a engagé toute sa vie, celle du paraître et de l’éternelle jeunesse. Parce qu’elle a fait du jeunisme toute sa carrière, Madonna n’a pas pu, ou pas su vieillir. Il faut reconnaître à sa décharge que le show-biz est un Moloch sans pitié qu’il faut continuellement nourrir avec des corps frais et fermes. Ils sont très vite digérés par la bête et remplacés, c’est un peu la loi du genre ; très peu d’artistes s’en sortent indemnes.

Il y a ensuite une mode américaine, chez les artistes, à passer régulièrement sous le bistouri ; beaucoup de femmes le font par routine, par fixation sur leur physique et pour pouvoir aussi continuer à nourrir l’impitoyable Moloch. Je pense que Madonna l’a davantage fait par conformisme, par la banale peur de vieillir et par le rejet de ses rides, que par posture disruptive. C’est parce qu’elle est allée beaucoup trop loin et que le résultat est atroce, qu’elle prétexte aujourd’hui la disruption et la provocation. A mon avis, elle ne s’attendait pas du tout à ce fiasco. Je pense même qu’elle se trouvait belle, car elle ne peut sans doute plus se percevoir telle qu’est.

Une raison intéressante, évoquée par Julie Burchill dans un article écrit bien avant cette cérémonie des Grammy Awards (« Does Madonna ‘identify’ as young ? », Spiked, 10/11/ 2022), pourrait être à rechercher, non seulement dans sa quête éperdue d’un public jeune – au point d’aller se ridiculiser sur TikTok –, mais également dans son adhésion à l’idéologie trans, dont elle s’est à nouveau glorifiée lors de cette soirée, puis dans ses justifications sur Instagram. Comme l’écrit cette journaliste, Madonna « vit dans un monde où les femmes ont des pénis » et où la pensée magique laisse croire aux femmes qu’elles vont facilement tromper le réel… jusqu’au jour où elles se feront réveiller très brutalement. Il en va ainsi de la gestion de son corps vieillissant. Le fantasme de toute-puissance et l’obsession jeuniste ne sont jamais bons conseillers.

Atlantico : Qu’est-ce que cela nous dit de son approche du féminisme ?

Eromakia : Madonna nous sert le féminisme mainstream le plus convenu qui soit. On dirait du Sandrine Rousseau dans le texte, tellement il ne manque aucun lieu commun, aucun poncif. « J’ai hâte de (continuer à) repousser les limites et tenir tête au patriarcat », débite-t-elle crânement sur Instagram. Allez donc rechercher la définition de « patriarcat » dans le dictionnaire (par ex. le Robert en ligne) ; vous verrez que cela n’est pas absolument pas défini au sens où Madonna et ses comparses féministes l’emploient du matin au soir. La paranoïa victimaire et son corollaire misandre – les deux mamelles du néoféminisme « antipatriarcal » –, ne constituent en rien le « patriarcat », n’étant rien d’autre que les produits de ces esprits tourmentés.

Comme toutes les féministes militantes, Madonna se permet de parler au nom de « toutes les femmes » – comme si moi je lui avais demandé de me représenter, ou comme si « toutes les femmes » rêvaient secrètement de se faire augmenter les joues et la mâchoire dans l’espoir de ressembler à une version au riz soufflé de Morticia Adams. Mais que nenni !

Le plus frappant pour moi est qu’elle envoie un message terrible aux femmes qui vieillissent naturellement et qui avaient bien l’intention de s’en accommoder. C’est elle qui est âgiste, en vérité, car elle nous laisse entendre qu’il vaut mieux se transformer en créature post-humaine à prix d’or plutôt que d’accepter quelques rides d’expression, voire quelques rides tout court. D’autant que 64 ans n’est quand même pas un âge canonique, elle pouvait encore avoir du chien avec son visage naturel. Elle insinue donc maladroitement qu’à 64 ans, une femme naturelle est un débris qui ne devrait surtout pas rester comme ça. Je ne la félicite pas car ce faisant, elle fait exactement le jeu du « patriarcat » qu’elle dénonce.

En conclusion, ce sujet est bien moins léger qu’il y paraît, car derrière les affres de Madonna, ce sont toutes les contradictions du féminisme face au vieillissement féminin qui s’affichent. Le néoféminisme recouvre souvent une idéologie de femmes jeunes, de cigales qui ont le monde à leurs pieds sans en avoir conscience et qui se révèlent, une fois la bise venue, incapables d’affronter leur entrée dans l’âge. Madonna est l’archétype de ces féministes aigries, victimaires, geignardes, qui accusent toujours le « patriarcat » de tous les maux, oubliant que c’est celui-là même qui leur a déroulé le tapis rouge quand elles étaient jeunes et inconscientes, et qu’elles lui doivent à peu près tout.

L’impensé de l’idéologie féministe vis-à-vis de la femme âgée est aussi une chose récurrente ; le féminisme ne concevant la femme que dégagée de tous ses liens avec l’hétérosexualité, la maternité, le couple, la famille, les enfants, les petits-enfants, la vie affective… oubliant ce faisant de se projeter sur les conséquences de ces choix de vie une fois l’âge venu. Le féminisme est une doctrine qui ne peut que fabriquer des femmes paniquées par leur déclin physique, car de plus en plus promises à aborder le troisième âge célibataires, sans enfants ou très peu entourées. Condamnées donc, comme Madonna, à s’auto-transformer en poupées gonflables pour rester bankables sur le marché des objets sexuels, cherchant désespérément sous les quolibets à concurrencer les filles fertiles de 25 ans, quand ce temps devrait être passé pour elles et leurs préoccupations ailleurs, dans une sérénité qu’elles n’atteindront hélas que rarement. Le féminisme de Madonna m’apparaît donc comme une sorte de mythe de Faust, un fantasme de toute-puissance et d’auto-fabrication de la « femme nouvelle » (le corollaire de « l’homme nouveau » cher aux marxistes), fatalement destiné à se fracasser contre le mur du réel.