* J’ai fait une exception à mes principes et j’ai féminisé les « pompeux cornichons » de Noël Godin. J’aurais pu aussi écrire « festival de con.NE.s », seul emploi de l’inclusive que je m’autorise :
… mais je vais me contenter d’une discrète allusion à César et Pompée, aux nichons de l’héroïne de la soirée et à tous ces cornichons culturels qui nous pompent l’air.
Je suis en tout cas toujours aussi étonnée, pour ne pas dire agacée, de découvrir à quel point mes descriptions du néo-féminisme sont systématiquement mises en oeuvre et illustrées, avec une régularité de métronome, par celles-là même que je visais. J’eusse pourtant préféré que cette réalité n’existât point, que tous ces tableaux consternants de la féministe d’aujourd’hui ne soient que de mauvais rêves ou des inquiétudes sans fondement. Hélas, trois fois hélas.
César 2021 : le festival de connes bat son plein
À quelques exceptions près, dont la majestueuse Fanny Ardant qui a su prendre le contrepied de l’armada de pleureuses subventionnées en robe Vuitton à plusieurs milliers d’€, quand celle-ci a déclaré : « C’est une joie de fêter les acteurs, de célébrer les hommes, leur dire qu’ils sont beaux, qu’ils sont braves, qu’on rêve de les connaître (…) Qu’on désire les revoir. Et que… on les aime… on les admire. Et que vivre sans eux ne serait pas tout à fait vivre », la cérémonie 2021 a été le pénible et attendu défilé de néo-féministes et de gauchistes « culturels » avec leurs postures rebellocrates et leurs blagues téléphonées plus affligeantes les unes que les autres.
D’autres ayant déjà brillamment commenté leurs célébrations de l’agresseur Adama Traoré (mais quand c’est un racisé, ce n’est pas du viol, voyons), leurs citations d’Hitler destinées à Polanski (Vincent Dedienne et son « césar de l’abjection »), leurs soutiens à Michel Zecler ou à Dieudonné, l’insulte à Nathalie Baye traitée de merde et j’en passe, je vais surtout revenir sur le spectacle offert par Corinne Masiero.
Masiero, c’est cette actrice de second rang connue pour avoir vécu de ses charmes dans sa jeunesse avant de se recycler dans une série TV dont j’ignore tout et surtout, de militer pour l’extrême gauche.
Elle est donc une synthèse parfaite de la féministe gauchiste et raciste sur le retour et de l’actrice-bobo pleure-misère qui, ayant compris que le 7e Art (le vrai) ne se risquerait pas de sitôt à lui servir de grands rôles, a fait le calcul, comme nombre de starlettes fatiguées, d’épouser la cause féministe, voiture-balai bien connue du cinéma féminin international. Elle est l’illustration même de ce que j’écrivais dans mon article sur le « cinéma des féministes » : le meilleur rôle pour une actrice sans personnalité et sans classe, c’est de nous la jouer néo-féministe revendicative, c’est-à-dire de servir urbi et orbi sa pleurnicherie victimaire, une fois que le « patriarcat » – dont elle a en général plus que largement profité – ne la laisse plus lui faire les poches aussi facilement :
On croirait que Corinne Masiero est allée puiser son inspiration directement dans mon bréviaire de la néo-féministe en débine, ce catalogue de névroses et de revendications en carton pour bourgeoises occidentales désoeuvrées. Ou qu’elle a plagié les photos des « règles du dégoût », ces mises en scène déjà éculées mais toujours efficaces pour impressionner le chaland :
Elle incarne tellement le « féminisme trash et la haine de la beauté » que j’aurais pu écrire cet article rien que pour elle :
Quant au petit sac d’excréments promené par cette control freak revêche de Marina Foïs, tout est là :
Dans ce catalogue César 21 des postures féministo-régressives à base de pipi-caca-prout, elles ont juste oublié le pipi, semble-t-il. On notera également l’absence du clito, mais celle-ci pourrait s’expliquer par la prise en compte, il est vrai tout récente, du fait qu’aujourd’hui certaines femmes n’ont pas de clitoris mais un pénis et qu’il serait particulièrement malvenu de les offenser :
On relèvera par ailleurs une contradiction chez notre peau de fesse nationale : elle a pris soin de ne pas trop s’épiler la chatte (juste un ticket de métro) mais elle s’est quand même épilé les aisselles : bon, alors, c’est quoi cette demi-soumission au patriarcat ? Il fallait venir en poils et assumer ! Quand on milite pour la mort de l’érotisme et qu’on essaie de rivaliser avec un flacon de bromure pour être certaine de passer l’envie de baiser même à un bonobo en rut, on va jusqu’au bout de sa logique !
On pourrait bien sûr se demander en quoi le « combat pour l’égalité » serait défendu et l’image de la femme valorisée par ce triste spectacle ; en quoi des sacs de crotte en guise de sac à main, des tampax sanguinolants aux oreilles, des prouts et des bite-couilles-merde à tous les coins de phrases donneraient envie de défendre un sexe qui se présente hypocritement comme faible et opprimé mais qui vient de démontrer que Jean-Marie Bigard, en comparaison, c’était Pierre de Ronsard (l’humour en plus car lui au moins, il arrive à être drôle, ce qui n’est jamais le cas des féministes) :
Ce que l’on finit surtout par comprendre ici, c’est que la mascarade féministe n’a plus tellement d’autres fondements que la névrose personnelle, la haine de soi, l’immaturité sous toutes ses formes, la paranoïa et les postures régressives.
Mais pourquoi jeter ainsi la laideur féminine à la face du monde ?
Au-delà du contexte convenu et répétitif (« gneu gneu, je m’exhibe parce qu’on nous subventionne pas assez, ouin ouin »), le geste lui-même, associé ici au combat ridicule contre la pseudo-précarité menstruelle, nous renseigne aussi et surtout sur l’état psychologique de ces femmes. Quand Sébastien Thiéry venu aux Molières en 2015 dénoncer, nu lui aussi, la précarité de ses semblables, il était classe (et même sexy) :
Six ans plus tard, le gag est un peu essoufflé, alors elles vont prétendre que la nudité trash, c’est pour « libérer la femme des diktats de la beauté et du patriarcat », gna gna gna… Sauf que c’est faux. Déjà pour commencer, le « patriarcat » n’existe pas, il n’existe rien d’autre que la longue marche, souvent accidentée, de la civilisation humaine, portée et voulue conjointement par les deux sexes – car en période d’insécurité, seul le « patriarcat » pouvait permettre aux femmes de rester en vie. Aucune gynocratie faisant fi de la combativité des hommes ou de leur « art de la guerre » n’a jamais perduré, ja-mais. Aujourd’hui encore, face à Daesh, aucune société féministe ou matriarcale ne tiendrait deux secondes sans les bonnes vieilles recettes masculines : l’armée, la défense stratégique, l’ingénierie, le maniement des armes sur les terrains d’opérations militaires, le sang qui coule – et cette fois, pas le faux sang des règles de la comédie féministe ! –, etc.
Ensuite, le désir de beauté est un invariant chez les deux sexes, une aspiration du cerveau profond. Nos gènes ne nous ont pas programmés pour être attirés par la crasse, la décomposition, les remugles, la laideur, l’urine ou même le sang des règles, que l’on associe inconsciemment à l’impureté. Aucune femme ne renonce volontairement à être attrayante, aucun homme hétérosexuel ne se détourne spontanément de l’appel érotique d’une femme. Les féministes livrent comme toujours un combat perdu d’avance ; combat qui, en vérité, dissimule bien mal leur profond désespoir – car je suis de plus en plus convaincue que ce néo-féminisme n’est qu’une expression de la dépression féminine.
L’enrôlement dans les falbalas féministes de toutes ces quinquas dépressives, ce baroud d’honneur consistant à jeter agressivement à la figure de ceux qui n’ont rien demandé leur corps vieillissant et désérotisé, cela révèle surtout qu’elles ont fait connaissance avec l’horloge biologique, avec Chronos, avec le temps… Or Saturne n’est jamais tellement l’ami de la féministe écervelée, en règle générale. L’actrice féministe est l’archétype de la femme qui a perdu le seul capital sur lequel elle avait misé, sa jeunesse et/ou sa beauté, sans anticiper que son pouvoir s’amenuiserait en même temps que sa fraîcheur ; ce qui la rend toujours très amère. Le réveil est forcément douloureux quand on réalise qu’on a perdu la bataille de la compétition sexuelle sans avoir véritablement de plan de rechange – manque d’anticipation qui est dans les faits la principale marque de fabrique féministe, voir : [Échec et mat] – Les féministes et le coup d’après.
Nihilisme et désespoir, les deux mamelles du féminisme anti-maternel
Je le dis souvent, le néo-féminisme est fondamentalement une idéologie de femmes jeunes, inexpérimentées ou restées immatures qui s’imaginent, à l’heure où elles ont tous les pouvoirs, qu’elles pourront se comporter toute leur vie comme des impératrices, avec des hommes et une société à leurs pieds. Ivre de suprématie, leur féminisme triomphant se paie le luxe de cracher sans relâche sur tout ce qui jusque-là protégeait la femme vieillissante : la si décriée institution du mariage, par exemple, ou bien le rôle sociétal des femmes à la tête de leur maisonnée, sans parler de la maternité, des enfants… Passé 50 ans, dans les sociétés « traditionnelles », la mère de famille est toujours puissante et respectée, quoi que prétendent les féministes occidentales à qui il ne reste souvent que leurs yeux pour pleurer, l’âge venu – je suis convaincue qu’aucune de ces mères « old school » ne voudrait échanger sa place avec Miss Masiero. La question m’a effleurée un instant de savoir comment réagiraient les enfants de Masiero devant ce pitoyable spectacle… Mais comme je le soupçonnais, c’est une féministe radicale anti-gosses (elle-même est incapable de prononcer le mot « enfants », elle parle uniquement de « gosses »: « Pour rien au monde, je ne ferais un gosse »). Ceci explique cela… Elle prétend qu’elle ne veut pas avoir d’enfants dans ce monde, sans comprendre que ce monde est aussi ce qu’il est à cause des gens comme elle (et c’est bien ce qui désespère ceux qui justement ont des enfants). On rapprochera aussi ces postures de la sortie de Marina Foïs à Nathalie Baye : « Donc vous êtes une mère de… ». Cracher sur la maternité est encore et toujours le seul motto de toutes ces femmes en délicatesse avec la féminité et la santé mentale.
Je me demande aussi ce que pensent les jeunes musulmanes de France quand elles voient ce spectacle, si ça ne leur donnerait pas par hasard une furieuse envie de défendre encore plus fort le patriarcat islamique… Quand elles voient que la féministe libérée d’aujourd’hui, au même âge que leurs mères, à travers le modèle d’une artiste de second rang, n’a d’autre « créativité » que d’imposer la vue de ses bourrelets et de ses chairs affaissées au monde entier, peuvent-elles réellement croire que c’est ça, la libération de la femme occidentale qu’on essaie de leur vendre ?
Le féminisme régressif vieillit mal
Je ne suis pas en train de dire qu’il faut renvoyer les mauvaises actrices aux fourneaux, loin s’en faut ! Je rappelle juste que certaines comédiennes ont quelque chose de plus que d’autres – et ce n’est pas que le physique ! Car celles-là ont su gérer le fameux mur : elles s’appellent Nathalie Baye, Fanny Ardant, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert… elles sont même nombreuses, si nombreuses que je ne saurais toutes les citer. Et incidemment, elles ne se vautrent pas dans le néo-féminisme victimaire, elles… Leur capital-beauté naturelle résiste parfois mieux au temps, c’est un fait, mais il se trouve surtout qu’ayant une personnalité et un talent véritables, elles n’ont pas besoin de se perdre dans ces pleurnicheries et récriminations féministes à tiroirs. Ce ne sont pas Catherine Deneuve ou Brigitte Bardot qui, à l’âge de la ménopause, se seraient barbouillées de faux sang pour nous jouer le sketch de la « précarité menstruelle » aux César… Rien que ce détail montre d’ailleurs que la néofem est bien restée une adolescente incapable de s’inscrire dans le temps long de la vie d’une femme.
En bref, si les féministes étaient un peu moins « cancel culture », elles se souviendraient des petites fables morales de La Fontaine : « La cigale, ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue lorsque la bise fut venue », etc. Corinne Masiero n’est peut-être plus très bankable, tout simplement, alors, au nom de toutes les actrices féministes de son âge, celles qui n’ont plus rien à perdre parce qu’elles n’ont plus rien en magasin, elle jette en pâture son corps sans charme, encore enlaidi par le faux sang et ces inscriptions de vieille punk décatie, fautes d’orthographe comprises (« Rend l’art », franchement… Pas de « s », et prononcer le mot « art », lol, j’aurais plutôt parlé de « lard », moi…). On comprend aussi que le « no future » inscrit sur son ventre est surtout pour elles, ces féministes no-kids qui ont mal calculé et se retrouvent gros jean comme devant passée la cinquantaine.
Ce féminisme trash qui cultive la haine de la beauté et la haine de soi en croyant éradiquer le « male gaze » (le regard masculin désirant) livre un combat dans lequel peu de femmes équilibrées peuvent réellement se retrouver. Vouloir exclure l’image de la femme du champ de la séduction, de l’esthétique, de toute forme d’art autre que les pires productions de l’art contemporain (avec ses impératifs ultra-conformistes de transgression, de laideur, de culte du vomi, etc.), est un petit jeu qui plait beaucoup à la « gauche culturelle » (ou « inculturelle »), certes, mais à elle seule. Et son champ se rétrécit de jour en jour : les César 2021 ont connu le pire flop d’audience de toute leur histoire. Ils ont beau avoir tout misé sur le buzz médiatique de leurs provocations, le résultat sera le même : le 7e Art s’est fait cracher dessus l’autre soir et les français sont désormais plus nombreux que jamais à rêver de les voir tous disparaître. Beaucoup ne sont pas à la veille d’acheter un ticket pour retourner s’assoir dans une salle obscure (surtout pour se farcir un de leurs navets moralisateurs à base de féminisme, gauchisme, racialisme, lesbianisme à toutes les sauces et autres niaiseries sans cesse recyclées). Adieu, les fossoyeurs !
La guerre du néo-féminisme aux femmes
Ces tendances vues aux César sont probablement aussi à mettre en lien avec l’émergence d’une nouvelle ligne chez les néo-féministes, une ligne qui, après voir déclaré la guerre à la masculinité, la déclare désormais ouvertement à la féminité. Car le néo-féminisme n’aime ni les femmes ni la féminité ; il ne veut d’ailleurs même plus prononcer le mot « femme » : une femme est aujourd’hui seulement une « personne qui menstrue ». Un professeur de genre au Canada s’est faite attaquer récemment parce qu’elle avait prononcé en cours les mots « homme » et « femme » ! On se souvient également de ce genre d’affiches pour un week-end néo-féministe l’automne dernier : du gras, des poils, du muscle, des looks hommasses. Exit toute forme de féminin ou de féminité, des concepts en passe de devenir définitivement tabous :
J’avais évoqué cet événement dans cet article : [Désespoir féministe] – Incelles et vénères, les néofems nous font visiter leur enfer. Il fait assez peu de doutes pour moi que sur le fond, toutes ces tendances s’inscrivent dans la même ligne désespérée.
[à suivre…]
- Voir aussi :
. Sur Catherine Deneuve :
Merci pour tout, l’humour incisif, la lucidité éclairé, la défense d’une espèce menacée (l’homme masculin), la richesse du contenu, etc..
Je désapprouve que l’on traite cette horreur de Corinne Capitaine Marleau d’âne ! Car je trouve cela tant injuste qu’insultant vis à vis de nos amis les bourricots. Ces pauvres baudets qui ont tant rendu de services à l’humanité …