[Université en folie] – Camille Froidevaux-Metterie ou quand l’idéologie du genre se mord la queue

Nous en sommes donc au point où les disciples de Simone de Beauvoir (« Gna gna, on ne naît pas femme, on le devient, han »), au nom du même féminisme du genre, en sont arrivées à dénier toute existence (on ne parle même plus ici d’essence), non seulement à la féminité et au féminin, mais aux femmes elles-mêmes – autant de réalités devenues obsolètes, infondées, erronées. Selon ce nouveau catéchisme, plus personne ne naît femme, désormais, puisque la biologie est révoquée ; seules devant être prises en compte les névroses et lectures pathologiques du réel d’une poignée d’universitaires en débine et de transactivistes militants.

Les femmes biologiques étant niées, ce féminisme en phase terminale n’aurait logiquement plus rien à défendre, ni plus aucune raison de nous bassiner avec son cortège de victimisations outrancières. Moi qui m’impatientais d’assister à l’effondrement (sous le poids de sa propre bêtise), à la mort et l’enterrement du Gender feminism, je devrais être en train de fêter tout cela ; sauf que… ce féminisme, non content de s’auto-dissoudre dans un Alzheimer précoce, n’a hélas pas l’intention de crever seul : il entend bien suicider dans la foulée (on dirait aujourd’hui « euthanasier ») la société et la civilisation toutes entières et là, je ne suis plus trop d’accord !

Dans une interview au Monde du 15 septembre 2022 (« Il est absurde d’affirmer que les revendications des personnes trans freineraient la cause des femmes »), la philosophe et professeur de science politique à l’université de Reims-Champagne-Ardenne Camille Froidevaux-Metterie, également « spécialiste du corps féminin » (c’est là le plus drôle), nous distille sous sa forme la plus pure l’argumentaire néofem universitaro-délirant qui a cours aujourd’hui.

Elle nous entreprend donc sur ce qu’est « le corps féminin », sachant que pour elle, « corps » et « féminin », deux concepts entièrement vidés de leur sens, ne seraient plus que des fourre-tout patriarcaux – ou des poubelles sémantiques (l’expression est de moi) dans lesquels les transféministes peuvent désormais recycler librement tous leurs déchets idéologiques. Le « corps féminin » n’ayant plus de réalité physique ou biologique, n’étant donc plus rien, que du verbiage ou du vent, elle pourrait au passage s’arroger le titre de « spécialiste du rien et du vide » (ou mieux, de « spécialiste vide du rien »).

Commençant par prendre la défense de la stupide campagne trans-activiste du Planning Familial français où l’on voyait, on s’en souvient, un couple hétéro inversé – une femme à barbe avec un homme à utérus ; autrement dit un homme et une femme biologiques, dont la seconde est enceinte (tout ça pour ça 🙄) –, elle s’inscrit comme attendu dans le nouveau conformisme universitaire, celui des « études de genre et queer », nouvelle religion et nouveau dogme de rigueur, et raison même pour laquelle, en dépit de ses incohérences intellectuelles, elle a été recrutée. La « recherche féministe » n’est malheureusement plus aujourd’hui que ce militantisme caricatural.

Août 2022 : Le Planning Familial français en pleine crise de stupidité

Après avoir dénoncé la courageuse Marie-Jo Bonnet, qui ose aller contre la nouvelle doxa trans, de même que Marguerite Stern*, elle prétend que le transactivisme (qui sature pourtant les médias, les réseaux sociaux et la communication d’entreprise, jusqu’au Planning familial) n’occuperait qu’une « place marginale » dans le féminisme actuel (yeux au ciel). On ne parle partout que de cela, mais passons.

*Autant je n’ai aucune affinité (et c’est peu de le dire) avec le féminisme victimaire et le ouin-ouin antipatriarcal de Marguerite Stern, autant je compatis à la violence inouïe qu’elle doit désormais encaisser de la part de ses ex-congénères. Je salue donc son courage dans l’adversité et sa résilience face aux attaques – ce que lui font vivre ses ex-comparses étant à mon sens autrement plus réel et douloureux que toutes les avanies supposées de son « patriarcat » fantasmé.

« En revanche, continue CFM, l’obsession de certaines pour ce sujet dit bel et bien quelque chose. Elle traduit, d’après moi, une forme de panique face aux avancées de la pensée féministe sur cette question fondatrice : qu’est-ce que c’est être une femme ? »

Mais oui, qu’est-ce donc qu’être une femme, selon cette « spécialiste du corps féminin », qui ne comprend ni le sens du mot « être », ni celui de « corps », ni celui de « femme » ?

Mais qu’est-ce que ça peut bien être, d’être une femme, bordel de queue à chapeau rond ?? 

Comment donc savoir ce qu’est une femme, quand on n’a que la bouillie, pardon, la « pensée » féministe (celle qui avance à reculons) pour tout viatique ? Sa définition de la femme déroule comme attendu les lieux communs du Gender feminism le plus crasse :

« Pendant longtemps, c’était être assignée aux deux fonctions sexuelle et maternelle prétendument inhérentes à la corporéité féminine. »

Bon, alors, moi qui suis une femme, je ne suis « assignée » à rien du tout, Madame Froidevaux ; je vous prie de bien vouloir remballer ces vieilles obsessions anti-maternelles et anti-sexuelles qui ne représentent que les féministes névrosées dans votre genre, totalement passées à côté du sel de la vie, pour pondre à la place vos pensums daubés du cul sur le genre – car oui, je ne tiens pas Judith Butler pour une prophétesse mais pour une imposture intellectuelle. Cessez donc de parler au nom de femmes auxquelles vous ne comprendrez jamais rien, enfermée que vous êtes dans vos échecs personnels et vos fixations régressives. Et apprenez que pour la majorité des femmes, leur sexualité avec des hommes et leur expérience de la maternité auront souvent été, au contraire, la seule chose dont elles se souviendront au soir de leur vie. Jetez donc un œil sur les mémoires de la plupart des femmes qui se souviennent de leur passé… Qu’auraient été Fernande Olivier (la première petite amie de Picasso), Frida Khalo et tant d’autres sans leurs histoires d’amour, même douloureuses ? Revenez sur terre. Cette vieille rengaine anti-maternité et anti-hétérosexualité, jamais renouvelée depuis des décennies, ne fait qu’insulter le vécu de millions de femmes qui doivent supporter ces crachats continuels sur leurs choix de vie, leurs enfants ou leurs compagnons.

« Le féminisme vise précisément à affranchir les femmes de cette réduction au corps pour en faire des sujets de droits dotés notamment de la liberté de choisir les modalités dans lesquelles elles vivent les dimensions incarnées de leur existence », dixit la « spécialiste du corps féminin », qui fait justement son beurre universitaire et médiatique sur la « réduction » supposée des femmes à leur corps (alors que, on le rappelle, ni les femmes, ni les corps féminins n’existent, tout cela n’étant que de l’assignation patriarcale – yeux au ciel).

CFM vient nous parler de « dimension incarnée » alors qu’elle est l’exemple même du problème d’incarnation de ces féministes, encombrées d’un corps sexué prévu pour l’enfantement dont elles ne savent désespérément que faire, ayant rejeté toute sa matérialité et son animalité (car Mme Froidevaux est et restera jusqu’à sa mort un mammifère humain à reproduction sexuée comme ses congénères, n’en déplaise à ses fixations mentales et ceci, qu’elle ait utilisé ou non ses fonctions reproductrices). Comme je l’avais évoqué dans mon article sur les queers à Vézelay :

« Il me semble que les féministes radicales d’aujourd’hui sont continuellement en butte à un (énorme) problème d’incarnation, qu’elles semblent de plus en plus incapables de résoudre. Je pense (c’est un avis personnel, mais il est partagé par quelques-uns de mes amis) que le refus de la biologie des féministes du genre a tout à voir avec le manichéisme, le monophysisme, le dualisme, le bogomilisme ou le catharisme. C’est-à-dire que ces personnes, encombrées par un corps ou une enveloppe physique dont elles ne savent que faire, survalorisent les seules vues de leur esprit, rêvant de se vivre comme de purs esprits dans un monde de lumière idéal et désincarné, où le corps et le sexe n’auraient d’autre réalité que celle des concepts et des mots. Blanche Gardin en donne une illustration d’une grande justesse quand, ayant sombré dans le féminisme radical, son personnage ne se nourrit plus que de lumière, de prânâ et de Mona Chollet – avant de finir à demi-mort, anorexique et à l’asile. » Tout le programme du féminisme contemporain, comme en témoignent les dérives sectaires du féminin sacré, qui intéressent enfin la Miviludes. Le féminisme est bien un mouvement et une idéologie sectaires, ce que je pointe depuis des mois.

Quand je parle de la secte féministe, de ses croyances et de son manichéisme, je fais référence entre autres à cette tentation cathare, ce rejet de sa propre chair et de son incarnation, qui l’infuse et le sous-tend depuis le départ. Les féministes sont définitivement ces bigotes et ces coincées du fondement que j’évoquais dans cet article.

La folie transféministe pourrait aussi se résumer par ces quelques mots en conclusion de cet article (« Le mouvement trans et sa guerre contre le corps ») : « Une politique qui célèbre l’individu en tant que pur esprit considérera également nos corps comme de la simple chair, devant être gérée et optimisée. Si l’humanité est « dans la tête », nos corps ne sont que de la viande. Et on peut faire ce qu’on veut avec de la viande. »

« Cette « bataille de l’intime » est centrale aujourd’hui, donnant lieu à une multitude de combats, dont la lutte pour la reconnaissance et la légitimité des vies trans. »

Non, « cette bataille de l’intime » est en réalité le terrain du nouveau totalitarisme féministe, celui que ces armées d’idéologues doctrinaires ont envahi pour imposer leurs normes et leurs diktats (voir Sandrine Rousseau, qui prétend venir imposer sa morale sexuelle jusque dans nos lits, la définition même du totalitarisme). Il s’agit de leur part, et je pèse mes mots, d’un viol de l’intimité, sur lequel elles s’arrogent le droit d’interférer et dont elles prétendent faire une chose publique, contre la volonté des intéressés.

Elle dénonce ensuite (cette fois avec raison) la violence, parfois physique, que peuvent subir les trans et en effet, rien ne justifie le moindre passage à l’acte. Mais elle s’empresse aussitôt de tout mettre sur le même plan :

« Cela dit, il y a des franchissements de limites que l’on ne peut accepter, notamment quand certaines militantes qui se prétendent féministes assument leur proximité avec des mouvements conservateurs ou d’extrême droite. C’est tout simplement incompatible. »

Ben voyons ! Si on ne pense pas comme vous, on est automatiquement fasciste, nazi ou d’extrême droite, c’est bien ça ? La reductio ad lepenum, ça faisait longtemps, dites donc, comme c’est original ! Quelle ouverture d’esprit ! Bon, il ne faut pas trop attendre d’une gauchiste trans-activiste, on le savait, mais tout de même…

Suit un peu plus bas l’habituel charabia neofem : « Il n’y a donc pas une majorité de femmes cisgenres [assignées femmes à la naissance et qui s’identifient comme telles] contre une minorité de femmes trans. »

Encore une fois, je ne suis « assignée » à rien du tout, Madame Froidevaux, cessez de m’assommer avec ce vocabulaire militant. C’est vous que votre complainte victimaire assigne à votre névrose féministe qui tourne en boucle. Je ne suis pas non plus une femme cismerde ou quoi que ce soit, je suis une femme tout court, point, et je n’ai pas besoin de votre verbiage genriste pour me définir. Je vous interdis à nouveau de m’appliquer ce sabir, puisque vos délires ne me représentent pas, pas plus que votre idéologie du genre, à laquelle je ne souscris pas : je me contrefiche du « sexe social », toutes ces catégories ne m’intéressent pas; pire, je les méprise souverainement, à pied, à cheval et en voiture.

« Les féministes se structurent en diverses coalitions politiques selon les combats qu’elles mènent au regard de la diversité des facteurs d’oppression (genre, sexualité, race, classe, âge, handicap, etc.). »

Faux. Il n’y a aucune diversité politique chez les féministes antipatriarcales, qui communient toutes à la même chasse à l’homme (blanc, de préférence) : elles sont toutes de gauche ou d’extrême gauche ! Le féminisme antipatriarcal (= radical) est par définition de gauche.

Et puis : « Gna gna gna, ouin ouin, suis trop opprimée, cétrodur, suis une bourgeoise subventionnée pour produire mon verbiage, mais mon oppression est si duuuure à vivre; vous pouvez pas comprendre ce que c’est, vous les hommes, que d’avoir tous ces avantages, d’avoir obtenu tous les favoritismes et toutes les prébendes possibles, tout ça parce que je suis une fâââme, mais ouin ouin ouin ».

Mais quelle indécence, au regard de tous ces hommes à la rue, tous ces déclassés, tous ces exploités sur leurs vélos Uber…. Jamais aucune femme, vous avez remarqué ? Pourquoi ne réclamez-vous donc pas la parité, ici aussi ? Ah oui, c’est vrai, le travail, c’est pour les gueux et les gueuses de droite, pas pour les grandes bourgeoises féministes de gauche, on en a enfin eu la confirmation. Essayez quand même d’y penser, la prochaine fois que vous commanderez votre Uber Eat.

« Les antitrans assument de définir les femmes comme des « femelles », les réduisant à leur corps sexuel et procréateur selon une logique typiquement patriarcale. Elles dénient la possibilité nouvelle qui est la nôtre de choisir les modalités genrées dans lesquelles nous nous présentons au monde et gomment ainsi trois décennies de pensée et de conquêtes féministes. » 

Ooooh, le « patriarcat » ! Notre dévote de la secte antipatriarcale n’oublie pas d’invoquer le diable qu’elle combat courageusement ; « patriarcat » occidental, pourtant, auquel elle doit absolument tout : son émancipation, sa liberté, son statut professionnel, le droit de débiter librement autant d’âneries, mais passons. Elle a pensé à aller promouvoir le transgenrisme auprès des minorités non occidentales, au fait ? Quel fâcheux oubli !

« Elles sont par ailleurs singulièrement ignorantes de l’expérience vécue des personnes trans. »

C’est ici le seul argument des transactivistes : « Oui mais mon ressenti, han, mon ressenti prime sur toute logique, toute raison, tout discours. Parce que c’est mon ressenti et qu’il est sacré, il est au-dessus de tout, vous comprenez ? ». OK, d’accord, je veux bien, mais alors, pourquoi des ressentis différents ou opposés n’auraient-ils pas aussi droit de cité ? Moi aussi, j’aime bien qu’on tienne compte de mes ressentis (par exemple quand on me saoule avec la « culture du viol »). Pourquoi sacraliser un ressenti et pas tous les autres, alors, mmh ?

« Il ne s’agit pas de se maquiller ni de s’habiller « comme une femme » ou « comme un homme », mais de le faire en tant que femme ou en tant qu’homme. »

Alors, non. Non et non. Biologiquement, les trans n’ont pas changé de sexe et tout le monde le sait parfaitement, à commencer par eux-mêmes, que chaque instant de leur nouvelle vie ramène immanquablement à leur sexe de naissance. C’est même tellement obsessionnel et douloureux qu’ils peuvent en perdre la raison et finir par se suicider. Vous aurez beau vous (et les) auto-intoxiquer avec tous vos discours, croyances et auto-enfumages, le réel finit toujours par rappeler ses droits. Les malheureuses jeunes femmes qui transitionnent suite à vos discours manipulateurs et qui, mutilées à vie, le regrettent amèrement (et dont le nombre grandit chaque jour dans tous les pays féministés), le savent très bien, qu’elles n’ont jamais cessé d’appartenir à leur sexe biologique de naissance. Vous gagneriez donc à cesser de mentir et de tromper ces jeunes influençables qui le paieront très cher, trop souvent au prix de leur vie, quand vous, vous resterez confortablement installée à tirer des traites sur vos salades idéologiques du genre.

Sur ce thème, voir notamment cette interview de Pauline Quillon, qui fait le tour de la question :

« Ce que certaines féministes considèrent comme de l’outrance stéréotypée renvoie en réalité à une démarche de coïncidence à soi par laquelle les femmes trans deviennent ce qu’elles sont, des femmes ».

On en arrive ensuite à la bouillie intellectuelle qui tout à la fois lui obscurcit le cerveau et lui offre une rente à vie (sur nos deniers) : la question du corps des femmes, du féminin et de la féminité.

Sur ces sujets, voir notamment :

« Le mot important ici, c’est « féminin », qu’il faut absolument distinguer de « féminité » (c’est-à-dire un ensemble de représentations formatées sur ce que doivent être et demeurer les femmes dans un système patriarcal). »

Voilà. Donc, femme, féminin et féminité n’auraient rien, mais rien à voir. La biologie, la langue, l’anthropologie, l’histoire, la pensée et la culture sont nuls et non avenus et de toutes façons, les femmes (biologiques) n’existent pas, puisque ce mot, tel que nous l’avons toujours compris, n’a plus aucun sens. D’ailleurs, même l’étymologie latine du mot « femme », attestée pourtant depuis 1080, doit elle aussi être rangée dans la poubelle :

« Du latin fēmĭna (« femelle », « femme »). L’étymologie de fēmĭna est obscure :

  1. « celle qui enfante, qui donne la vie », participe moyen substantivé de feo (« produire, enfanter ») qui a donné fetus, fetura, fecundus, fenum, fenus (voir ces mots).
  2. « celle qui allaite », apparenté à filius, fellare (« téter, sucer ») ».

Comme on le voit, le mot « femme » désigne en français un être qui a la particularité d’accoucher (du latin paro, parare, qui donne la « parturiente ») et d’allaiter, spécificité liée à son sexe et consécutive à sa parturition (ce sont les hormones de l’accouchement, les ocytocines, suivies de la prolactine, qui vont déclencher la montée de lait : accoucher et allaiter constituent donc bien un tout anthropologique).  Mais qu’à cela ne tienne ! Les gender feminists, tout à leurs névroses et frustrations, ont tout compris mieux que tout le monde : les femmes biologiques n’existant pas, elles n’ont en aucun cas comme fonction, dans la grande marche de l’humanité, d’accoucher d’enfants ou de les allaiter. D’ailleurs, les enfants sont eux aussi à supprimer (les féministes du genre, ne jouissant que de leurs avortements, sont généralement puérophobes au dernier degré : un amour de la mort et de la disparition qui en dit long sur leur véritable équilibre psychique et philosophique, mais c’est une autre histoire. Je tiens ce féminisme pour une pathologie sociale et mentale, l’autre nom de la dépression féminine, élargie à toute la société, tout simplement).

On l’a bien compris : le néoféminisme est au sens philosophique un nihilisme et au sens individuel un état anxieux, dépressif, voire suicidaire. Ces féministes ne défendent que la solitude, le célibat, l’aigreur, la paranoïa, l’esprit revanchard et l’envie d’en découdre avec l’humanité toute entière (celle qui vit très bien son sexe de naissance et à envie de fonder des familles et de se reproduire). Leur leit-motiv est toujours le même : pourquoi finir seule et aigrie dans son coin quand on pourrait entraîner dans son marasme l’humanité toute entière ? Pourquoi se priver de rendre le monde entier encore plus malheureux et déboussolé que soi-même ?

« Je définis le féminin comme un rapport à soi, aux autres et au monde qui passe nécessairement par le corps, et qui est de ce fait déterminé par lui ».

En contradiction avec ce qui précède, puisqu’elle vient de nous faire comprendre que ce qui définissait depuis toujours la biologie des corps sexués était nul et non avenu. D’aucuns parlent d’ailleurs ici « d’avocat intérieur », lorsque quelqu’un « suit rationnellement des idées jusqu’à leur fin sans prendre le temps de réfléchir si le début était bon. (…) Dans la littérature du management, on appelle ça « l’avocat intérieur », la petit voix qui nous dit de défendre un sujet jusqu’au bout même si on n’a aucune idée de sa véracité ou, pire, si on sait que le sujet est complètement faux (mauvaise foi) » (Christophe P-P).

« Pour être féminin, un corps n’a besoin ni de seins ni de règles, il n’a qu’à éprouver ce rapport si singulier au réel et à l’imaginaire qui passe nécessairement par le corps, c’est-à-dire un rapport placé sous le double signe de l’objectivation et de l’aliénation. »

Charabia qui en affirmant tout et son contraire ne veut plus rien dire du tout (le propre de la « pensée » féministe). Une femme biologique peut se passer de seins développés, certes (ce n’est pas Jane Birkin qui dira le contraire), mais de toutes façons, la taille des seins n’a rien à voir avec leur capacité à allaiter; les petits seins produisant tout autant de lait que les autres, contrairement à une idée reçue (puisque c’est la succion de l’enfant qui déclenche et entretient la lactation quasiment en temps réel). Une femme biologique à la poitrine quasi absente peut donc très bien accoucher et allaiter, ce que Jane Birkin a fait plusieurs fois, il me semble. Par contre une femme (biologique, puisqu’il faut désormais le préciser) qui n’aurait jamais eu de règles tout au long de sa vie serait en grande souffrance, ce que toute personne sensée comprend aisément. Il suffit d’ailleurs de voir les souffrances que provoquent actuellement les dysménorrhées (ou le vaccin Covid, qui perturbe grandement la fertilité de millions de femmes) pour comprendre à quel point celles-ci sont attachées à leurs règles (voir aussi le hashtag #OuSontMesRègles). Toutes les femmes qui prennent quotidiennement des traitements substitutifs de la ménopause à base d’hormones sexuelles – avec les risques de cancers que cela induit – sont elles aussi la démonstration vivante que les femmes de tous âges tiennent à leurs règles. Mme Froidevaux, qui ignore confortablement toutes ces réalités, raconte donc à peu près n’importe quoi.

« Il y a des femmes cisgenres qui n’ont pas de règles, qui n’ont pas d’utérus, qui n’ont pas d’enfants. »

Je viens de le dire, quand elles n’ont pas de règles alors qu’elles sont en âge d’enfanter, les femmes tout court en souffrent terriblement. Quand elles ont subi une hystérectomie aussi. Quant à celles qui n’ont pas d’enfants, malgré l’insupportable propagande féministe puérophobe, la plupart en souffrent intérieurement bien plus qu’elles ne peuvent l’afficher. Et de toutes façons, tout ceci ne fera jamais d’un homme une femme. Ces arguments, qui ne réduisent obsessionnellement la femme qu’à des souffrances, ne valent pas grand chose.

« Exclure les femmes trans au motif qu’elles ne connaissent pas les douleurs des règles ou de l’enfantement, c’est tout simplement stupide. »

Comme si les règles et l’enfantement ne provoquaient que des douleurs… (yeux au ciel). C’est vous qui êtes profondément stupide, réductrice et doloriste, au nom de votre amour de la solitude, de la dépression et de l’autodestruction pour toutes.

« Outre qu’elles subissent les mêmes discriminations et violences que toutes les femmes du fait qu’elles sont considérées comme des corps disponibles », bla bla bla...

Comme si être une femme revenait simplement à « être considérée comme un corps disponible »… (yeux au ciel). Mais quelle misère intellectuelle et philosophique, quelle vision piteuse, dépréciative et réductrice de la vie et de la féminité ; qué pena d’en être toujours à ressasser ces vieilles lunes moisies, après des décennies de féminisme… quelle honte, en vérité. Mais qu’espérer d’autre de femmes coupées du monde, de la réalité, de la vie de couple, de la vie amoureuse, de la vie de mère, de la vie tout court ? De femmes qui n’assumeront jamais la responsabilité de leurs choix, tout simplement ? (il s’agit de « l’anomie » dont parle Emmanuel Todd).

  • Un dernier tweet, enfin, pour comprendre que le seul moteur de la « réflexion » de Froidevaux est la haine sexiste, et rien d’autre :
Twitter, 28 mars 2023. Ou quand la jalousie au cul verdâtre le dispute à la haine misandre la plus crasse.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

8 réponses sur “[Université en folie] – Camille Froidevaux-Metterie ou quand l’idéologie du genre se mord la queue”

  1. Bonjour Eromakia,

    Ce commentaire s’inscrira très peu dans le contexte de l’article, bien que ce soit ce dernier – cumulé avec d’autres lectures – qui m’a inspiré ce commentaire.

    Je pense que quand vous affirmez que les féministes sont atteintes de névroses et de maladie mentale, il faut aussi reconnaître que l’état français porte une certaine responsabilité à cet égard. En effet, nous vivons dans un état qui a habitué ses citoyens à prendre beaucoup de choses en charge : la santé, l’éducation, la culture, etc. Cependant, en habituant les citoyens à un tel système, en quelque part ces derniers deviennent comme des enfants trop gâtés, lesquels se déchirent entre eux pour obtenir l’attention – et ici les subventions – de ce parent de substitution qu’est devenu l’état.

    À mon sens, cette névrose du féminisme est le résultat d’un état providence et de la société de consommation. Ou, tout du moins, ces deux conditions ont favorisé cet état de fait. Parce que, pour ma part, je ne vois dans cette polémique qu’une lutte acharnée pour savoir à qui l’argent des subventions de l’état ira, ni plus ni moins. Un bon vieil amour de l’argent comme on peut le trouver n’importe où dans le monde, qu’il y ait patriarcat ou non.

    Je sais que j’en avais déjà parlé en commentaires, mais je suis sur YouTube un MGTOW du nom de l’Observateur. Ce dernier a consacré une bonne partie de ses vidéos à démontrer que sans les aides de l’état, sans cet état « maman », beaucoup de féministes ne seraient pas là aujourd’hui à se plaindre la bouche pleine. C’est une critique que vous pouvez aussi retrouvez sous la plume de certains contributeurs du journal en ligne « Contrepoints », se réclamant d’une approche « libérale » de ce genre de problématiques. Je vous laisserai le soin d’aller voir par vous-mêmes ce que ces personnes peuvent écrire, afin de vous en faire un avis.

    Pour revenir sur le fond de votre article, et là où je vous rejoins sur l’aspect névrosé du militantisme actuel, c’est que cette polémique n’est possible que parce que nous avons les moyens technologiques de le faire. Revenons ne serait-ce qu’un siècle en arrière, jamais ces considérations n’étaient possibles, y compris dans la tête des personnes que l’ont pourrait considérer aujourd’hui « en dysphorie de genre ». Il y avait un déterminisme biologique auquel personne ne pouvait échapper, et ces personnes faisaient très bien avec, que je sache.

    D’autant plus que nous allons vers des temps où l’argent va être de plus en précieux, et il faudrait l’investir dans leur confort, au mépris de réseaux énergétiques, ferroviaires mal entretenus ? Ce qui nous ramène au début de mon commentaire : où doit aller l’argent ? Je laisse la réponse à cette question à votre entière appréciation.

    La question me semble plus compliquée que les termes avec lesquels je l’ai posé, mais c’est l’impression que je m’en suis fait. En espérant que ce commentaire ait été constructif. Bien à vous.

    1. Je suis entièrement d’accord avec ce que vous dites. Ce féminisme est évidemment – et peut-être essentiellement – une forme de parasitisme économique. Ces militantes n’ont qu’une obsession : faire les poches des hommes et/ou des instances publiques. Toutes ces myriades d’associations féministes ne sont créées que pour encaisser et cumuler de l’argent public. Je le rappelle régulièrement dans mes articles : la chute du « patriarcat » occidental (qui est tout autant, et peut-être même prioritairement, le fait des hommes, que ça arrangeait bien de ne plus subventionner femmes et enfants), ont rendu les féministes de plus en plus pleurnicheuses pour avoir leur argent. C’est donc aujourd’hui à l’état (matriarcal, peut-être), de les prendre en charge.
      Pour ce qui est des origines de la névrose mentale féministe, celles-ci sont sans doute multiples. Comme c’est un sujet absolument pas politiquement correct, personne ne mènera jamais d’enquête sérieuse sur cet état de fait… Jusqu’à ce que cela finisse par crever les yeux de tout le monde. Le féminisme pro-trans, par exemple, est une forme déjà assez claire de confusion mentale, voire, pour ceux qui vont jusqu’à se faire mutiler volontairement, de troubles mentaux avérés et objectifs. Je ne sais pas jusque quand durera cette omerta…

      1. Je profite de votre réponse pour rebondir sur un point qui me semble essentiel : si les féministes ont vraiment à cœur de faire bouger les choses, pourquoi se contentent-elles de créer des associations subventionnées par l’état, et ne créent-elles pas un parti politique féministe ? Rien qu’en faisant une recherche préliminaire sur Internet, il y a l’exemple d’un parti en Uruguay datant de 1932, et un parti suédois fondé en 2005. J’imagine donc que cela est parfaitement possible. Pour moi, soit les féministes n’ont pas eu ce déclic, soit elles se complaisent dans cette situation, qui leur permet de critiquer vertement les pouvoirs publics, tout en leur demandant de l’argent au nom de la lutte. Mais peut-être pousse-je le bouchon trop loin.

        1. Le parti féministe est en cours de création : c’est EELV-La NUPES qui est en train de purger tous ses hommes sous la houlette des harpies Sandrine Rousseau et Clémentine Autain, qui se sentent pousser des ailes. Elles sont en train de prendre le pouvoir et de faire un nettoyage par le vide.
          Les hommes gauchistes sont toujours de gros naïfs. Ils croient qu’ils se feront bien voir des féministes en mangeant dans leur main comme des animaux domestiques; au final ils se feront toujours démonter jusqu’à l’os. Parce que c’est leur destin d’abrutis.

          1. En parlant du loup, je pense que cet article vous intéressera énormément : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/violences-sexistes-et-sexuelles-limpunite-est-revolue-place-a-la-releve-feministe-20220920_7Z7L6H35K5ABXL4W3GK4SX4PHA/?outputType=amp. Il illustre parfaitement cette prise de pouvoir des militantes féministes au sein des partis de gauche, et à leur qualité autoproclamée de juge. Autant je trouve l’affaire dont découle l’article triste, autant j’ai l’impression qu’il y a un gouffre entre ce qui s’est passé dans l’intimité du couple, et le narratif que les féministes construisent par-dessus.

            1. Entièrement d’accord. Le féminisme punitif est une forme d’épuration et de stalinisme de la pire espèce. Quelque part, il faut les laisser faire, quitte à sacrifier quelques abrutis masochistes de gauche ou d’extrême gauche (ils n’ont que ce qu’ils méritent, ce n’est pas faute de les avoir prévenus). La folie de ces hyènes est telle qu’elle finira par les écraser elles-mêmes. Le totalitarisme féministe ne pourra finir que balayé, comme le stalinisme, le nazisme ou le bolchevisme, mais à quel prix…

  2. Pour abonder dans les différentes directions adoptées ci-haut…

    1) Si le féminisme était réellement à vocation égalitaire et juste, c’est vrai ça : pourquoi ne pas s’époumoner sur les premières victimes mondiales de l’hyper précarité ? Les SDF ou les Über à vélo, pourtant en général « racisés » ? -C’est quoi cette surreprésentation des mâles parmi les clodos ? Vous n’y pensez pas ! »
    De plus, pour prétendre à une empreinte environnementale faible, il faut logiquement disposer de peu de moyens financiers, voire être très pauvres, avec la contrepartie d’une espérance de vie peu réjouissante. Quand on est bobos dans un entresoi parisien, ou plus prosaïquement (un peu de sexisme allez) quand l’intérieur de l’armoire de salle de bain ou des racks à chaussures est deux fois plus plein que ceux d’un homme (je parle ici de mes observations conjugales que j’ai connues parfois, et que je ne condamne pas directement car je sais que, psychologiquement, hommes et femmes diffèrent)… peut-on réellement accorder une once de sérieux à l’écoféminisme ?
    Je sais qu’il existe des statistiques sérieuses pour contrebalancer le récit féministe sur le privilège de la masculinité, je vous y renvoie.
    Certaines argueront qu’il existe un féminisme non extrême, je leur répondrais que, comme toute idéologie évolutive, le féminisme s’est fait bouffer par sa forme dominante « néo », tel un cancer tiens (« néoplasme »).
    2) Sur le « segment de marché » trans que votre article relate et que le féminisme récupère. Je me rappelle, quand j’avais 15 ans au milieu des années 90, je voyais des interviews de chirurgiens en changement d’apparence (car de sexe, on ne change pas). Ils disaient ouvertement qu’avant de conclure la « transaction », leur but était rhétoriquement de faire comprendre à leurs clients que leur enveloppe biologique n’est pas une prison, et que leurs problèmes ne s’arrêteraient pas, nanti(e)s d’un pénis ou d’une vulve. Maintenant, c’est un marché, ce sont des minorités représentées médiatiquement, assez éhontément comparativement aux problèmes mondiaux que tout le monde traverse (redistribution des richesses, emploi, éducation, énergies, environnement, culture, etc.) Et cette saturation de l’espace médiatique me pose problème en tant que citoyen car, normalement, ce sont des problèmes individuels, et parfois psy, qu’on fait porter sur les pouvoirs publics. Pire encore, on réduit ad fascistum le premier qui ose rappeler à la nature et à la biologie. Quid de la raison et de l’intérêt général socratique ? La démocratie d’opinions, la post vérité, et les communautarismes propres assez « américano-protestants » par origine s’importent à toute vitesse, rendant assez inaudible la voix de l’intelligence collective. Si je voulais être malpensant, je dirais que ce battage communautaire fait exactement ce qu’a fait l’antiracisme : générer encore plus de dissensions que ces mouvements disent justement combattre.
    3) J’étoffe un peu plus sur le parasistime. En effet, ces questions ne peuvent pas acquérir cette couverture médiatique dans des pays à niveaux de développement faible. Au début de son mandat, Biden fit un discours LGBT soldé par des huées dans un pays d’Afrique, que j’ai oublié. Quand on est tant exposé médiatiquement, ça veut dire que manger et payer ses factures n’est plus un problème. Le féminisme a atteint ce stade de parasitisme justement parce qu’il essaime dans des pays qui ont répondu aux premiers étages de la pyramide de Maslow.
    Addendum : parasitisme économique mais aussi intellectuel. Ayant fréquenté des facs de SHS, je connais et j’ai mesuré l’engorgement des facs en « sciences molles » pour très peu de perspectives d’emploi, comparées à celles que permettent des métiers plus techniques (opposition simpliste entre « intellectuels » et « manuels ») et nécessaires sur de nombreux plans. Cette réalité s’accentue avec toutes ces idéologies. Comme le dit Greg Tabibian : « on n’aura pas besoin de 50 maîtres de conférence en domination patriarcale », les facs créeront des employés au McDo à la pelle par voie de conséquence. C’est un peu rude mais vous comprendrez le raccourci.
    4) Vous évoquez l’origine incertaine du terme « femme ». Onfray, antichrétien assagi, rapportait dans une de ses oeuvres « personne de moindre foi », par addition de « fides » et « minus ». J’ai lu beaucoup de réfutations de cette lecture. Le terme latin est « mulier » J’insiste ici à nouveau sur la fumisterie du terme « féminicide ». Si sémantiquement il était valide, il désignerait le meurtre d’une femme, point. Etrangement on le change en autre chose quand le perpétrateur est un islamiste, ou qu’il s’agit d’une… féminicide ! Alors NON, NON et NON, c’est un pur terme militant, il ne contribue en rien à faire apparaître une injustice mais à consolider un peu plus la thèse misandre de la guerre de sexe avec toujours le même coupable. Mon amour pour la langue me fait ici parler. Appeler plus obséquieusement une femme de ménage n’a jamais rien changé à sa condition économique et sociale. Employer un barbarisme pour relater des drames conjugaux ne changera rien du tout, non plus. Et si, à nouveau, le féminisme était « égalitariste », il s’attacherait à inventer le terme « virilicide », pourquoi pas ? A quand un monde de bisounours, une société où la souffrance et les accidents de la vie seraient criminelles et quiconque y ferait allusion serait automatiquement fascisé ?
    5) Votre réponse est exactement ce que je voulais vous signaler. Quatennens est une drame personnel qu’on abuse, quand j’ai suivi pour Bayou, j’ai compris qu’elles deviendraient de plus en plus vindicatives, quitte à toujours perdre le sens des réalités sociales de 99% de la population. Même la parole de Mélenchon était un peu sensée, mais je ne le plaindrai pas car tous ces partis, en général de gauche, ont donné à ces mouvements sociétaux la force de frappe qu’ils utilisent maintenant. Appeler à voter pour Mme Le Pen (et je la cite sans la créditer particulièrement) aurait été bien en-dessous sur l’échelle de l’inadmissible par ses militants. Retour de bâton. J’étais déjà antiféministe quand tout ça a commencé en 2017, je crains que trop de « cucks » (j’emploie l’anglicisme à dessein) se rendent compte de leur « fausse route » (que j’emprunte à Mme Badinter) avant qu’on puisse parler d’autre chose d’un peu moins… chiant.
    Bien à vous.

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