[Affaire Nicolas Hulot] – La cité des oies blanches

Nicolas Hulot incarne une catégorie d’hommes : ce petit pourcentage de grands séducteurs un peu prédateurs sur les bords. Ce sont des psychologies paradoxales, des hommes à femmes qui bénéficient en général d’un physique avantageux dont ils usent et abusent – souvent avec l’air de ne pas y toucher (« Beau, moi ? Je ne sais pas… Si vous le dites… ») – pour obtenir tout ce qu’ils veulent, parce que la plupart du temps, ça paie, et ça paie même très bien. Grisés par cette facilité, qu’ils ont souvent pu expérimenter dès la sortie de l’adolescence, ils prennent alors ce pli, à la moindre occasion, de recharger leurs batteries avec du sexe facile et sans lendemain – jusqu’à en devenir plus ou moins sex-addicts. Quand des hommes moins favorisés par la nature boiraient un petit verre ou mangeraient un hamburger pour se retaper, eux ils lèvent une fille, parce que 99 fois sur 100, ça marche du feu de Dieu et que le sexe, pour ce type d’homme, est le meilleur booster et le meilleur antidépresseur qui soit.

Car ce sont également des profils psychologiques beaucoup plus fragiles qu’il n’y paraît – des hommes engagés dans des professions médiatiques surexposées particulièrement imprévisibles, extrêmement stressantes, où les projecteurs peuvent s’éteindre du jour au lendemain et le succès se transformer en oubli ou en curée pour des raisons qui vous échappent en grande partie. Autant le succès qui vous tombe dessus soudainement peut vous faire prendre la grosse tête ou vous faire basculer dans le « syndrome de l’imposteur », autant les craintes qu’il génère peuvent déstabiliser et installer en vous une profonde perte de repères et un rapport plus ou moins distendu avec la réalité.

Ceci pour dire encore que Nicolas Hulot représente une catégorie d’hommes particulière. Il n’est pas Monsieur tout le monde, il n’a pas le rapport aux femmes de Monsieur tout le monde, car quand lui a 50 femmes autour de lui en permanence, Monsieur tout le monde en a une ou deux, voire zéro – et rarement une armada de filles énamourées qui l’attendent à chaque sortie de studio TV. Il est surtout une pièce de la machine médiatique qui vous célèbre puis vous broie pour les raisons mêmes qui l’ont poussée à vous aduler. C’est le thème, vieux comme le monde, de la Roue de Fortune :

Paris, BnF ms fr. 130.

La Fortune a les yeux bandés, elle vous installe sous les sunlights, puis fait tourner sa roue et vous récoltez les crachats. Dans le cas de Mr Hulot, Marlène Schiappa, qui le défendait ouvertement en 2017 et le pilonne aujourd’hui, incarne parfaitement cette versatilité : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » (Jean de La Fontaine, Les Animaux malades de la peste).

Le profil des accusatrices

C’est toujours le même profil. Des jeunes filles en fleur, des groupies, des fans, toujours des oies blanches, plus ou moins sincères et inexpérimentées, qui peuvent n’avoir aucune idée des pulsions sexuelles qui peuvent traverser un Don Juan habitué à se servir à pleines mains – on parle ici de 3 filles qui se plaignent mais on ne parlera jamais des 1000 autres qui se sont bien amusées ou ont juste passé un bon moment avec lui.

Il est tout à fait vrai qu’entre 16 et 18 ans, on n’a pas forcément conscience de l’intérêt sexuel qu’on peut présenter pour un homme. C’est ce qu’on appelle en psychologie évolutionnaire le « biais de sous-perception » dont sont affligées les jeunes femmes : elles n’ont parfois aucune conscience des signaux sexuels qu’elles peuvent envoyer involontairement. Quant aux hommes, ils souffrent inversement d’un « biais de sur-perception » : ils vont interpréter comme des avances sexuelles, du consentement ou une ouverture à un rapport sexuel ce qui n’en est pas forcément, voire pas du tout.

Il existe donc réellement un quiproquo fondamental entre les sexes, et tout particulièrement entre les deux protagonistes de ce type d’affaire, fatalement faits pour se rencontrer : la jeune fille en fleur attire le séducteur comme un aimant et réciproquement, le séducteur attire les jeunes filles en fleur comme le fromage attire les mouches. Celles-ci tapissent les murs de leur chambre des photos de leur idole qu’elles cherchent parfois à tout prix à rencontrer, inconscientes de la situation dans laquelle elles vont se mettre ou des expériences qu’elles risquent de croiser et qu’elles ne seront pas toujours en mesure d’assumer. Maureen Dor en parle avec des mots assez justes. Elle a aussi l’honnêteté de reconnaître que cela ne l’a jamais traumatisée ni empêchée de poursuivre sa vie et sa carrière.

Il y a donc deux profils de filles : la traumatisée à vie qui ne se remettra jamais d’une petite pression sur la nuque et d’un « suce-moi » dans une voiture et celle qui haussera les épaules et repensera toujours avec indifférence (et plus de pitié qu’autre chose) aux hommes qui lui ont montré leur sexe quand elle faisait du stop ou aux expériences de bad sex qu’elle a traversées au même âge. C’est mon cas et c’est ce que j’écris sur ce site depuis le début : on peut choisir d’être traumatisée à vie par une bite – ou pas. On peut choisir de passer sa vie à se lamenter d’avoir excité involontairement un homme quand on était jeune et fraîche, ou s’en foutre et en rire. On peut se complaire dans la victimisation et apporter de l’eau au moulin de l’armada des féministes aigries qui extorquent les témoignages qu’elles ont envie d’entendre pour régler leurs comptes avec la gent masculine – ou bien refuser de se prêter à ce jeu malsain et cette chasse à l’homme en meute.

La cité des oies blanches

Comment en est-on arrivé à la multiplication de telles affaires ? Parce que le féminisme puritain et les oies blanches ont pris le pouvoir, tout simplement. Parce que le féminisme occidental a produit des générations de femmes fragiles qui restent dans leur tête des adolescentes de 16 ans traumatisées à vie parce qu’elles auront un jour croisé une bite ou un mufle qui n’aura pas mis les formes. Bien sûr que ces méthodes – pour autant qu’elles soient avérées dans l’affaire qui nous occupe – sont grossières et inappropriées, mais il est FAUX, comme le prétendait Laurence Rossignol sur le plateau d’Envoyé Spécial, qu’on ne puisse pas s’en remettre et que c’est un profond traumatisme. C’est faux : je suis passée par ce genre d’expériences et je n’ai jamais été traumatisée.

Parce qu’on peut choisir de vouloir vivre avec un chaperon juridico-féministe et un ordre moral victorien sur le dos, comme une petite chose fragile et impressionnable, terrorisée et démolie pour toujours par des avances cavalières, ou au contraire d’assumer sa liberté et de faire la part des choses. On peut passer sa vie à se construire un profil de malheureuse victime et ressortir à point nommé de vieilles histoires qui ne nous ont en réalité jamais empêché de dormir pour aller grossir le troupeau des hyènes qui chassent en bande – ou pas.

Quant à la justice sauvage qui se rend sur les plateaux TV pour pousser sans autre forme de procès un homme au suicide sur des accusations invérifiables – alors que ces femmes, contrairement à ce qu’elles prétendent, ont eu des années pour en parler et déposer plainte –, il faut souhaiter que les procès en diffamation se succèdent pour arrêter ces lynchages. L’opportunisme et la quête du quart d’heure de gloire médiatique sont ici flagrants. La plupart des séducteurs qui ont eu une gloire publique, artistique ou politique, vont désormais devoir rendre des comptes à la foule de leurs coups d’un soir tapis dans l’ombre, qui pourront raconter tout et n’importe quoi, du moment qu’il y a le mot « sexe » dedans. Notre société qui ne baise déjà plus pourra ainsi se venger et se délecter, à travers ce voyeurisme revanchard, de ses passions tristes.

  • Petite précision sémantique. Selon le Code pénal (article 222-23), la définition du viol est la suivante : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol ».

Selon ce qu’il semble, Nicolas Hulot n’a commis aucun acte de pénétration sexuelle dans les cas qui nous occupent – même pas sous la forme d’une fellation, puisque Sylvia a expliqué ne pas avoir pratiqué la fellation. Rappelons également que « fellation forcée  » est un oxymore : une fellation est un acte pro-actif, dans une voiture qui plus est, où il était pratiquement impossible à NH de lui fourrer de force son sexe dans la bouche. Dans le pire des cas, on peut donc sans doute parler ici d’agression sexuelle. Mais pas de viol, car les mots ont un sens.

[à suivre…]

32 réponses sur “[Affaire Nicolas Hulot] – La cité des oies blanches”

  1. Bonjour, je me garderai bien de me prononcer sur la véracité des témoignages que ces femmes portent à l’égard de Nicolas Hulot. Rien dans le reportage d’envoyé spécial ne ressemble à un début de preuve.

    Dans ce reportage, les seules personnes que je qualifierai, sans risque de me tromper, d’agresseurs et d’abuseurs sont les journalistes qui exposent sans preuve des faits qui sont tous prescrits par la loi.

    Pour moi, ici, le vrai débat est le bien-fondé de la prescription.

    La prescription a de nombreuses raisons d’être. Avec le temps, les preuves deviennent impossibles à réunir. Aussi, la mémoire n’est pas fiable. À coup sûr, après 30 ans, la réécriture de la réalité a fait son effet. Aucun des témoignages (même de bonne foi) ne saurait correspondre à l’exacte réalité. Enfin, la société et les mœurs évoluent, c’est le risque d’anachronisme.

    Mais surtout, et, c’est fondamental, si vous avez renoncé à vos droits (ici de porter plainte) durant des décennies. Si vous avez laissé s’installer une situation illégitime sans recourir à vos droits. Cette situation devient de fait légitime (c’est le cas, par exemple, pour un droit immobilier que vous n’auriez pas revendiqué).

    Diffuser sans la moindre preuve, un reportage qui ne porte que sur des faits prescrits est à mon sens une agression grave, car elle ne permet pas à « l’accusé » (le mis en cause) de se défendre juridiquement.

    Il faut bien comprendre que ce n’est pas que Nicolas Hulot qui sera impacté. Ses enfants s’ils sont jeunes verront d’autres enfants, à l’école, pointer un doigt accusateur vers eux en disant : « ton papa est un violeur, c’est sale, tu es sale ». S’ils sont plus âgés, on leur demandera pourquoi ils ne renient pas un tel monstre. Son épouse et ses amis seront confrontés à des situations semblables : « comment peux-tu fréquenter ce sale type ? »

    En l’absence de preuve, le seul acte criminel avéré ici, est le reportage en lui-même.

  2. « Il est tout à fait vrai qu’entre 16 et 18 ans, on n’a pas forcément conscience de l’intérêt sexuel qu’on peut présenter pour un homme ». J’en doute fort pour ma part, car les jeunes filles que je croise au quotidien sont au contraire très capable de mettre en valeur leur jeunesse et leur beauté, imitant en cela les vedettes de la mode, du cinéma, de la chanson, et des « influenceuses ». Disons plutôt qu’elles refusent d’admettre que cette attractivité puisse déclencher chez le mâle un désir puissant et potentiellement violent pour elles. Mais qui les entretient dans l’idée qu’elles ne sont pour rien dans le déclenchement de ce désir, que ce sont les hommes qui les « sexualisent », et qu’elles n’ont pas vocation à se contraindre dans leur manière de se vêtir et de paraître au monde à cause des hommes ? Il s’agit des militantes féministes dans leur ensemble, à l’exception de quelques notables féministes plus éclairées, telles que Camille Paglia ou Elisabeth Badinter, dont il a été déjà question sur ce site. Il serait donc judicieux de faire prendre conscience aux jeunes filles que le désir sexuel n’est pas entièrement insouciant, que la séduction n’est pas non plus innocente, et que l’hyper-sexualisation de la représentation médiatique de la femme, notamment par le désir d’imitation qu’il peut susciter chez les plus jeunes femmes, peut avoir aussi des effets délétères, même s’il procure à certaines d’entre elles une éphémère gloire médiatique (c’est le cas de Maureen Dor, ressortie de son anonymat à l’occasion d’un article de France Info). On ne peut, en effet, à la fois passer son temps à valoriser l’attractivité sexuelle des jeunes femmes comme le font si souvent les médias, l’industrie de la mode et du cinéma, ainsi que celle de la cosmétique, et s’étonner que des hommes aient envie de culbuter des jeunes femmes désirables et cultivant leur sex-appeal, même si tous ne vont pas le faire de force, à l’arrière d’une voiture garée dans un parking souterrain, ou dans une chambre d’hôtel 5 étoiles ! Les féministes passent leur temps à nous expliquer qu’il faudrait « rééduquer les hommes », mais il ne serait pas mauvais qu’on cherche également à éduquer les jeunes filles pour leur faire prendre conscience de la réalité du désir sexuel masculin, et de la manière dont elles contribuent, même sans prétendre le vouloir consciemment, à le déclencher ! Faute de faire cela, les jeunes écervelées continueront encore à se plaindre d’avoir été « agressées sexuellement » (en réalité, pour certaines, de s’être vu proposer une fellation ou d’avoir été embrassées de force), et les jeunes filles continueront de ressembler aux jeunes filles bourgeoises qui découvraient la sexualité au moment de leur nuit de noces (voir Madame Bovary de Flaubert) !

    1. Je suis d’accord avec ce que vous dites, il est vrai que d’inciter les gamines à allumer les hommes est de l’inconscience et de la mise en danger et c’est exactement ce que font les féministes. Mais le « biais de sous-perception » des filles est aussi une réalité décrite par les évolutionnistes (ce n’est pas moi qui ai inventé le concept) et que j’ai vécue moi-même. J’ai mis un certain temps à réaliser l’effet que je pouvais produire sexuellement à 17 ans sur un homme, quand je n’avais que des intérêts intellectuels pour cette personne. Bon, j’ai vite appris; en quelques secondes, j’avais compris. Mais je comprends Sylvia quand elle dit qu’à 16 ans, elle n’envisageait pas de sexe. J’étais comme elle.

  3. J’agrée totalement Dionysiac et j’irais jusqu’à parler d’une réelle schizophrénie entre comportements à tendance allumeuse et pseudo-pudibonderie. Evidemment, le charabia néofem vous rétorquera « c’est pas parce qu’on porte une jupe que c’est une incitation blabla », c’est tellement prévisible. Stéphane Edouard ne dirait pas autrement dans certains de ces comm : les filles perçoivent assez jeunes le pouvoir qu’elles émanent par l’intermédiaire d’un système de représentations. Je me tue à le dire aux bien-pensants : on a rarement vu une publicité de parfum, d’assurance, de tour opérateur ou de SUV avec monstration d’un décolleté de testicules. C’est factuel, statistique et résulte de l’observation.

    Je suis rassuré sur l’être humain quand je vous lis à propos des biais de sous ou sur-perception. Et votre capacité à relativiser tautologiquement le fait qu' »une bite n’est qu’une bite », pourquoi ressasser et surjouer le traumatisme ?
    J’aurais aussi un témoignage personnel à apporter à ce titre puisque votre article relaie cette triste réalité : « on ne baise plus beaucoup ». Le cas Hulot me permet d’établir une base de marxisme sexuel et pourtant très réelle : ON N’ACCEDE PAS A LA MËME PLENITUDE EROTIQUE que l’on soit homme ou femme, riche ou pauvre, beau ou moche, etc. Pyramide de Maslow faisant, quand on réside dans un pays en proie à la guerre ou la famine, évoquer un « droit à niquer » (le plaisir n’est pas un droit soit dit au passage, certaines constitutions font mention de « la poursuite du bonheur » au plus ) ferait doucement sourire. Je me tue à l’expliquer aussi, le pouvoir de l’idéologie « néoféministe » n’a aucune chance de se développer dans un pays qui ne connaît ni l’abondance ni la « sécurité » ni la liberté d’expression. Pour un Hulot médiatique, ou mettons un réel violeur/prédateur/que sais-je, combien d’hommes banals, timorés et souvent fantastiquement seuls ? Je serais curieux de connaître un ratio approximatif.
    J’ai moi-même connu sporadiquement des moments de chance numériquement supérieurs à d’autres hommes et souvent, j’ose le dire, c’étaient des moments d’ambiguïté. J’ai connu certainement une ancienne « hypersexuelle » (à défaut de connaître le terme exact) qui aimait l’intellectualité de nos échanges. Son adresse à moi alternait embrasements fleuris et demandes de faire de moi le gardien de sa vertu. Un comportement inconstant, générateurs de tous les biais, mais franchement je ne crois pas trop à l’innocence de ce type de personnes. Je précise au passage qu’elle me débitait pas mal de féministeries. Souvent, seule une audace pulsionnelle permet de savoir où vous en êtes. On connaît en amour quelques OUI ou NON, et énormément d’intermédiaires. L’idée qu’il puisse exister un consentement éclairé à 100% estampillé par le Féministan est chimérique. Et vous vivez ainsi parfois, et de façon pléonastique, des plaisirs éphémères, qu’on a tendance à résumer à l’expression « plan cul ». Je doute, pour homme comme pour femme, que ces rares moments satisfassent tout le monde. Pourtant, « faute de grives »… lorsque ces choses vous arrivent, vous vous évertuez à reconditionner votre cerveau et vous dites « un plan cul est un un pan cul ». Il n’y a aucun moyen de contrôler l’attachement ou le détachement, simplement de se consacrer à autre chose. Cette « consommation », cette « jetabilité » est loin d’être l’apanage des hommes ou l’influence de la main du « patriarcat ». Je comprends assez mal comment l’on peut à la fois soutenir la « culture du viol » et affirmer qu’un homme sur X est un violeur en puissance, tout en partageant le constat de la perdition du sexe, sauf par recours à la technologie ou le marché tarifé. Les deux ne sont peut-être pas antithétiques, il faudra qu’on m’explique.

  4. Bonjour Eromakia. Je n’avais pas entendu parler de l’affaire Hulot, je la découvre grâce à ton blog.

    En guise de première impression, j’ai envie de dire que ce qui s’est passé ne m’étonne pas. Les hommes et femmes politiques usent de leurs liens pour se protéger. C’est « la base de la base » de la politique, c’est inévitable. Donc quand les féministes dénoncent le système politique – que les femmes peuvent tout autant exploiter que les hommes – mais qu’elles ne proposent pas d’alternatives, j’ai envie de dire qu’elles ne font qu’enfoncer des portes ouvertes.

    Il y aussi quelque chose qui me triture. Je ne sais pas pour toi, mais j’ai essentiellement l’impression que se sont les hommes et les femmes de « gauche » qui sont concernés par des affaires d’ordre sexuel. En tous cas, dans leur médiatisation. Je n’ai pas beaucoup l’impression de voir autant de défraiements de la chronique pour les personnalités de droite. Je ne crois pas en leur plus grande probité que les élus de gauche. Donc je m’interroge. C’est comme si, pour faire tomber une personnalité de droite, on produisait un scandale financier, et une personnalité de gauche, un scandale sexuel.

    J’ai énormément dévié du sujet principal de ton billet, mais c’est un détail qui m’a beaucoup étonné. Parce qu’il n’y a pas de raisons évidentes pour lesquelles le vice de la droite soit l’argent, et le sexe pour la gauche. Je tiens à préciser que je ne considère pas LREM comme de « droite ». Au sens ou LREM s’apparente pour moi plus à un UDF qu’à un RPR.

    Pour revenir sur le propos de ton post, je pense qu’il faut responsabiliser filles comme garçons, notamment par rapport aux biais que tu mentionnais. Apprendre aux jeunes hommes à ne pas sortir l’hélicoptère au passage du moindre avion fuselé, et aux jeunes femmes que, oui, elles font plus forte impression qu’elles ne le pensent.

    Bien à toi,
    Idb

    1. Bonne remarque. Je dirais que les attaques sur le sexe proviennent de la gauche et vont vers la gauche car la gauche est devenue le nouveau temple des bigots et des coincés du cul. Des féministes, quoi. Donc ils commencent par laver leur linge sale entre eux, entre progressistes et post-progressistes. C’est à ceux qui seront les plus fanatiques de la chasse à la trace dans le slip et les plus bitophobes.
      Comment faites-vous pour ne pas entendre parler de Hulot ? Vius habitez sur la banquise ? 😉

      1. Bonsoir,

        D’après ce que vient de dire antoineC, les scandales sexuels éclabousseraient aussi la droite. Si j’ai bien lu, il serait donc plus juste de dire que les scandales médiatisés de ces dernières années tournent beaucoup plus autour du sexe pour la « gauche » (DSK, en tant que cas représentatif) et autour de l’argent pour la « droite » (Sarkozy et Fillon en tant que cas représentatifs).

        C’est vrai que tu critiques souvent, Eromakia, le manque de vision à long-terme des féministes dans leurs actions. Mais peut-être que cette fois-ci, il y a réellement un schéma sensé derrière tout ceci. Peut-être qu’après avoir « lavé leur linge sale en famille », la « gauche renouvelée » pourra prêcher sa nouvelle vertu à tous les pans de la société … Bon, j’extrapole, clairement.

        Pour répondre à votre question, et bien c’est essentiellement de ma faute, haha.

        Cordialement,
        Idb

        1. Oui, bien sûr, elles ont un projet à long terme d’imposer un nouvel ordre moral. Ce sont les pires bigotes depuis les puritains et les victoriens des 17e et 19 siècles. Il ne faut pas oublier que ce néo-féminisme est aussi né chez les calvinistes américaines. C’est donc une idéologie au croisement des névroses bitophobes lesbiennes et calvinistes : tout un programme !

        2. A Idlib,
          Je ne révélerai pas le mouvement très minoritaire auquel j’appartiens pour des raisons personnelles, je vous dirai simplement que je suis amené parfois à côtoyer des gens de la « dissidence ».
          Je tiens simplement à développer un peu plus cette histoire de droite/gauche que je ne trouve plus très pertinente à notre époque. Les Asselineau ou Dupont-Aignan qu’on accuse actuellement, qu’ils fussent de droite ou non ne change pas grand-chose au problème, sont visés à mon avis pour d’autres raisons que les plus connus Hulot ou DSK il y a 10 ans. Il y a moins à grappiller en termes de finances. La plupart du temps, ça tient à l’autoritarisme des méthodes, une expérience militante mal vécue, que sais-je, et une intention de se venger. Les petits mouvements sont plus faciles à éliminer ne serait-ce que parce qu’ils ne disposent pas des mêmes abondements, un scandale de bite sur leurs épaules les tue en très peu de temps, et l’on réduit toujours un peu plus le débat en permettant aux plus gros de rester. Je le dis sans partisanisme particulier.
          Malheureusement, le problème de la « gauche », si tant est le terme signifie encore quelque chose, est qu’elle est à l’origine de toute cette cacophonie minoritaire qu’on ne sait plus arrêter. La gauche « traditionnelle » ne sait absolument plus qu’en faire, pour preuve regardez qui on met de l’avant à gauche : des Rousseau, des Coffin et j’en passe de la gauche « sociétale ». Et vis-à-vis de ces excès, vous entendrez très peu de voix de « gauche » s’élever contre les communautarismes, spontanément je pense à Natacha Polony. L’état de censure du monde sur ces questions est tel que la plupart des personnes « de gauche » s’expriment dans des organes de presse « de droite » : Peggy Sastre, Michel Onfray sont dans le Point, par exemple.
          J’ai picoré une analyse chez certains proto-conspis, mais je la partage car je la trouve assez crédible dans les grandes lignes : le féminisme mondialisé a pour but de détruire l’amour entre les hommes et les femmes, et créer une masse d’abrutis par le désir mercantilisé. Le peu d’aise que l’on a en période d’insécurité financière complique déjà les relations humaines, alors si en plus on ouvre grandes les vannes à des idéologies que je ne nommerai plus… Evidemment, la part de ce que j’affirme est difficile à démontrer. En out cas, il y a hélas très peu de résistance politique en réponse à cette idiotie utile du marché.

          1. Bonsoir antoineC,

            Si j’ai bien compris votre première partie, vous déplorez l’usage des vices des personnalités politiques – notamment sexuels – pour faire taire le débat d’idées. Concernant cela, plusieurs pensées me viennent.

            La première est que si ces personnes auraient pu effectivement apporter quelque chose au débat d’idées, alors les écarter pour cette raison laisserait un certain goût amer en bouche. Il y a quelque chose de vicieux à cela, surtout lorsque cela arrive au moment opportun. Pour ne citer qu’un exemple : l’affaire DSK, juste avant les présidentielles de 2012.

            Maintenant, la seconde pensée qui me vient est que cela est inhérent au monde politique, et qu’il faut composer avec. D’où l’importance de s’efforcer, en tant qu’homme politique, de faire attention à tous égards. Je sais bien qu’aucun homme politique n’est droit à 100%. Quel être humain l’est ? Je suis peut-être trop naïf, mais je ne peux que me dire que les hommes politiques qui tombent pour des scandales avérés – notamment sexuels – ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes pour cela, parce que c’est ainsi que fonctionnent le jeu politique. Ils ont donné le bâton pour se faire battre : ils se sont fait battre. D’une certaine manière, leurs adversaires auraient « tort » de ne pas s’en servir contre eux.

            Ce qui m’amène à ma troisième pensée : au final, les uns comme les autres se fichent des victimes de ces scandales. Que celle-ci se soit acoquinée avec eux où non ne change rien au fait que, comme diraient certaines féministes : tout est politique, y compris les scandales. Tout rentre dans un schéma global vicieux et vicié de concurrence que je qualifierai de « bestiale » pour le pouvoir. C’est en tout cas l’impression personnelle que j’ai. Tu l’as donc compris, cela m’évoque un certain de nombre de pensées contradictoires. ^^

            Concernant l’état de la gauche, je ne sais pas trop quoi dire. J’avais lu dans Contrepoints, il y a quelques mois de cela, que la notion de gauche et de droite était devenue obsolète depuis le débat sur le traité de Maastricht, qui a pourtant eu lieu il y a trente années. L’auteur disait que la réalité du monde actuel pourrait plus se définir en une opposition entre mondialistes, et nationalistes. Bien que je sois convaincu que l’on peut très bien vouloir conserver une identité propre à sa nation, san animosité ni haine envers les nations voisines.

            Donc, quand vous me dîtes que les personnalités de la gauche – que je suppose que vous pensez « universaliste » – en viennent à s’exprimer dans les médias de droite en raison de la censure régnant dans leur propre famille politique, ce sont autant de choses qui, personnellement, me font dire que la division de l’arène politique entre droite et gauche est caduque. Personnellement, j’ai surtout l’impression qu’elle sert à désigner « l’Ennemi ». Que se soit d’un côté comme de l’autre, d’ailleurs.

            Pour résumer ça, je citerai Jean Roucas, au travers du personnage de Kermitterand dans le Bébête Show : « C’est simple, tout homme de droite qui m’aime, est un socialiste. Et tout socialiste qui ne m’aime pas, est un mec de droite ! »

            Concernant la dernière partie de votre commentaire, j’aimerais croire que ce que vous dîtes n’est pas vrai. Maintenant, quand je vois l’importance que j’accorde aux écrans dans ma vie quotidienne, et comment les habitudes de consommation sont fortement ancrées dans mes habitudes, quelque chose en moi me pousse à valider la véracité de ce que vous dîtes.

            Je ne sais pas si vous où Eromakia suivez ce qui se dit concernant la contraception masculine, mais dans un post sur Intagram, je lisais que ce n’était pas grave parce que, au pire, « l’homme pouvait conserver ses spermatozoïdes où se le faire prélever grâce à une opération ». Ce qui me dérange dans tout cela, c’est que cela sert effectivement les intérêts du marché, qui va y voir une occasion d’étendre son emprise jusque dans l’intimité des gens.

            Après, je ne suis pas en couple, donc peut-être que tout ce que je viens de dire semblera insensé. J’espère ne pas vous avoir perdu avec ce – trop – long commentaire.

            Cordialement,
            Idb

            1. A Idlib, sans trop abuser d’un espace qui ne m’appartient pas, d’autant que je n’ai absolument pas réponse à tout, je suis ce site car il rejette le règne de l’émotion et aspire à un monde plus vivable, du moins je le sens.

              Alors au KGB, Putin avait organisé le lynchage du juge Skuratov qui enquêtait sur lui, le tout en le faisant filmer en présence de prostitutées. Les scandales de sexe ne datent pas d’hier, quant à la force de l’exemplarité que vous évoquez, je ne sais qu’en penser véritablement : errare humanum est ? Vous dites très justement qu’il est imprudent de faire connaître ce talon d’Achille quand on est une personne publique. Sans être très fan de séries, j’ai vu des intrigues dans la série danoise Borgen assez truculentes, justement où les comploteurs d’affaires de moeurs se font prendre à leur propre piège ! Ce que je dis surtout est qu’il ne faut pas confondre un verdict de justice avec son intention voyeuse et sadique de se venger. Et aussi, ce sera un peu « sexiste », mais j’assume, le féminisme de l’époque est très peu égalitaire entre hommes et femmes sur le privilège moral de la victime. Je me souviens de l’animatrice de télé Agathe Auproux qui tweetaient des choses graveleuses et insultantes sur l’image de la femme (quand ça vient d’un homme). Quand on l’a acculée à s’expliquer, elle criait au « machisme » et à l’erreur de jeunesse. Sans commentaire, deux poids deux mesures ?

              A propos d’Onfray, je ne le considère pas universaliste, plus un type cultivé, libertaire, sensualiste et très opportuniste, je lui soupçonne toutefois un peu d’amour pour la recherche de la vérité, sinon à quoi bon se qualifier de philosophe ? Jean Anouilh lui-même disait écrire au Figaro tout en se revendiquant de la « gauche », la « tolérance » à deux vitesses de ses amis était déjà connue. Je n’ai plus grand chose à dire sur cette fausse distinction, je constate seulement trop peu de résistance au relativisme culturel, à la démocratie d’opinions à l’Américaine, à une véritable infantilisation en réalité.

              La dernière partie de mon commentaire ? Si vous faites allusion au « complot féminin » ? Evidemment je ne crois pas à un « complot » ouvert, en tout cas je vois à quel point la flatterie des égos n’est pas très dangereuse pour l’extension permanente du domaine de marché. Monter les femmes contre les hommes ou les blancs contre les racisés ne nous offre jamais la piste d’un monde plus vivable, et pendant ce temps-là la planche à billets virtuels tourne, tourne. De la même manière, ici je parle en intuition uniquement, je suis convaincu que ni Titane, ni La Jeune fille en feu, ni Lola vers la mer (etc.) ne sortiraient en salle de cinéma sans un battage communautaire ainsi que de sacrées subventions. Ces oeuvres féministes laissées au seul marché ne survivraient pas très longtemps. De même, la bataille de l’opinion n’est pas du tout gagnée par le « gauchisme culturel », loin de là, voilà pourquoi on enfume à tout-va. Un jour, ce sera de moins en moins facile à cacher. « Comme disait Lincoln, « You can fool some of the people some of the time… »

              A la différence de ceux que j’appelle « conspis », « anars » ou autres extrêmes, je ne crois pas du tout ni au grand soir, ni à l’effondrement. Le long cours de l’Histoire est fait de nombreux mouvements, il y en aura probablement d’autres plus qualitiatifs. En attendant, nous sommes dans un moment de déclin civilisationnel, et le néoféminisme l’accompagne stupidement. Les quelques graines d’humour et de critiques solides que je trouve sur certains sites me donnent à espérer : les belles passions existent et tous n’ont pas envie de sombrer.
              Bien à vous.

                1. Permettez-moi de le prendre pour un compliment. Je m’en souviendrai quand j’arriverai à bloguer à mon tour.
                  Vos écrits traduisent l’intention de ne pas ajouter encore plus d’huile sur le feu d’un monde affaibli, et donner des outils critiques pour se renforcer, force qui est aussi « morale » évidemment.
                  Je lis parfois des commentaires à votre égard : « pourquoi ne vous révélez-vous pas ? » J’ai rêvé de mon dernier flirt que j’ai quand même savouré et repensé aux paroles de Maiwenn, ce n’est pas un verbatim mais l’idée y est en substance : quand un homme invite une femme chez lui, il est à prévoir qu’il ne parlera pas uniquement de méditation transcendentale. JK Rowlings, comme elle ou d’autres ont reçu des salves de quolibets pour si peu alors je sais que l’époque est devenue violente sur ces choses.
                  Sincères encouragements.

  5. Très bonne observation à propos de la néobigoterie politique et sa répartition sur l’échiquier.
    Je me frite assez souvent avec mon Jean-Gauchiste du quotidien. Je le choque quand je déclare que je n’aime pas trop l’humour Charlie Hebdo depuis une vingtaine d’années, partageant en cela la colère de feu Guy Bedos. A la rigueur, des goûts des couleurs… mais surtout j’essaie de lui faire comprendre que le coinçage de cul n’est plus tant un truc de droite de nos jours. Même si la grille de lecture de ces gens est rarement nuancée entre « gentils conservateurs » et « méchants progressistes », ils ne comprennent pas que la monde change, et change surtout sous l’effet de leur propre délire ! Je vous donne un exemple : un gauchiste tel mon ami dirait que le « wokisme » est un complot d’extrême droite pour discréditer la gauche. Et le pronom « iel », n’est-il pas un signe du lobbyisme de ces minorités influentes ou est-ce une construction culturelle ? Je citerais Maurice Chevalier pour le plaisir : et mon cul sur la commode ?
    Deux remarques ou références me viennent en plus à la lumière de ces faits. Le journaliste américain Ted Stanger écrivait il y a une dizaine d’années « Sexus Politicus », en souvenir amusé de l’affaire Clinton. Sa thèse est évidemment simpliste dans les grandes lignes : la libido d’un politique ou d’une rockstar peut se permettre d’être à la mesure de son porte-feuille. C’est étonnant que le modèle tant décrié du coinçage de cul américain soit maintenant médiatiquement omniprésent.
    De plus, je voudrais attirer l’attention sur des éléments plus mineurs. François Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan, et (je crois) Philippot sont dans le collimateur pour des affaires de moeurs du même acabit. J’ai connu un peu quelques-uns des militants des deux premiers, tout en sympathisant avec un autre mouvement minoritaire. Je ne parlerai pas de ce que je connais pas, mais entre nous je ne crois pas aux fondements de ces accusations. J’imagine dans le pire des cas que la frustration de l’un d’eux a dû le rendre insistant auprès d’une personne et qu’elle ne s’en est jamais remise. Je sais, au nom de mon expérience politique, qu’il est encore plus facile de faire tomber des petits sur des affaires bidons. C’est encore plus facile quand la cible a moins de moyens de défense, et en plus les « masses » (sans péjoration) sont peu politisées, alors un scandale non médiatique laisse indifférent comme l’arbre qui tombe dans une forêt sans témoin.
    A y réfléchir, le féminisme a lancé une machine de déstabilisation infernale : il n’y aura plus à dire « antisémite », « conspi », « fasciste », il suffira de dire d’un homme qu’il aime convoler avec des femmes pour l’écarter d’une ambition électorale. Comme vous citez Desproges, j’en profite pour faire mémoire aux personnes polémiques, ces sentinelles d’impertinence auxquelles l’époque manque cruellement.

  6. Un homme qui couche avec une gamine de 16 ans qui l’a agiché c’est comme si un boxeur expérimenté irait démonter sur un ring le gamin de 16 ans qui est parti le défier alors qu’il sait à peine boxer : il se ferait incendier par tout le monde parce que ça se fait pas, c’est dangereux, aucun vrai boxeur ferait ça à part des types sans codes qui méritent de ne jamais remonter sur un ring.

    Je pense que globalement les hommes sont à peu près d’accord sur cette règle de base, que c’est pas n’importe qui qui couche avec des gamines et que ces types doivent être neutralisés; mais que des femmes adultes, socialement insérées, qui payent leurs impôts, puissent être violées sans avoir dit non parce qu’elles étaient sous emprise, ça par contre c’est du foutage de gueule d’adulescentes qui refusent de grandir et la société n’a pas que ça à foutre, les officiers de police judicaire qui croulent sous des vraies affaires n’ont pas que ça à foutre et elles-mêmes devraient se rendre qu’elles n’ont pas que ça à foutre à 25 ans passés.

    Donc on finira forcément par faire le tri.

    1. Nous sommes d’accord ! Il est d’ailleurs curieux que les commissariats de police croulent sous les plaintes farfelues (« Je me suis fait traiter sur Facebook ! Que fait la poliice ? ») mais que les mêmes ne porteraient jamais plainte quand elles se font réellement agresser ou violer. Il y a un moment où on finit par se demander quand elles disent la vérité. Je ne crois plus une seconde que la parole des femmes soit « silenciée ». C’est la blague du siècle. On n’entend qu’elles.

      1. C’est peut-être le fond du problème : le viol est un crime suffisamment lourd pour que leurs victimes préfèrent le nier ou essayer de l’oublier et certaines finissent par arriver à la conclusion tordue qu’elles pourraient « se sentir fortes » en détruisant des types qu’elles savent innocents, donc qui ne représentent pas la menace immense de la personne qui les a brisées.

        On n’a juste jamais réussi à traiter correctement la lourde question du viol et la « libération de la parole » est un cache-misère.

        1. Il y a toutes sortes de viols. Une pénétration non consentie n’est pas nécessairement un drame insurmontable selon le contexte. Je vous rappelle que la définition juridique du viol comprend une pénétration par surprise dans le cadre d’une relation consentie. Si ça m’est arrivé, cela ne m’a fait ni chaud ni froid. On est revenus à une époque ou une bite fait plus peur qu’un poignard ou une bombe. Ce n’est pas dans cet ordre que je classe les choses. Mais les bigotes ont pris le pouvoir, c’est assez clair : aucune époque n’a jamais été plus bitophobe que la nôtre.

          1. Il y a des choses qui font plus peur qu’un coup de poignard et qui peuvent mener à même souhaiter la mort, le viol en fait souvent partie, à juste titre, mais avoir le coeur brisé aussi.

            C’est pour ça que ça que ça finira par se tasser : on finira par admettre qu’une peine de coeur peut être encore plus violente qu’un viol, donc que la question du traumatisme (même si elle est lourde) est secondaire à la lutte contre le viol (qui est surtout une question d’écarter de la communauté ceux qui ne respectent pas les règles de base) et que si on peut compatir quand ces femmes parlent « d’emprise » et de leur bitophobie en général, c’est un problème que ni la justice, ni le débat public ne peut régler, donc on arrêtera de s’y intéresser, d’autant plus que ça parasite le travail de la justice.

            1. En effet, tout le problème est là. Aucun tribunal ne pourra jamais venir réparer une peine de coeur, ou condamner un homme parce qu’il n’aura pas été gentil ou qu’il vous aura remplacée par une autre. C’est ce qui explique la litanie des (fausses) accusations de viol voire de violences conjugales, comme dans le cas de la judoka Margaux Pinot ces jours-ci. Il est évident qu’elle s’est jetée sur son ex pour lui mettre une rouste parce qu’il partait vivre sous d’autres cieux. Elle fera maintenant tout, avec l’aide des féministes victimaires, pour ruiner sa vie et sa carrière, afin de venger son délaissement.

              1. Oui, la team pro-femmes mondiale va pondre articles sur articles, dans toutes les langues du monde, pour défendre une vision entièrement à charge contre lui, parce que c’est un homme contre une femme.

                Le tribunal a certainement prononcé la relaxe parce que la version de la nana comme la sienne ne tiennent pas la route, n’expliquent pourquoi ils ont tous les deux des cocards, donc ils invitent tout le monde à mettre de l’ordre dans une affaire qui n’aurait jamais du passer en comparution immédiate pour qu’un tribunal puisse juger tout ça correctement.

                Soutien à la justice qui fait son boulot malgré les pressions, lui il se démerdera pour assumer ce qu’il a à assumer et il a la thune pour être défendu et pensées pour les types qui se font démolir parce qu’ils n’ont pas les moyens de prendre un bon avocat et qu’une bonne partie de la société de rêve que de les détruire.

                1. Au moins, l’intérêt de cette histoire, c’est qu’elle permet de mettre au grand jour la violence féminine et les manipulations et mensonges qui s’ensuivent. Il est très clair que c’est elle qui s’est jetée sur lui parce qu’il partait pour une ou des autres et qu’il a répliqué par un niveau de violence égal au sien. Ils se sont battus comme des chiffonniers, mais c’est une fille qui sait se battre. De mon expérience au judo, les filles judokas sont souvent des brutes, raison pour laquelle j’ai arrêté ce sport; j’en avais marre de prendre des coups.

                  1. C’est vrai qu’on ne parle pas assez de la violence féminine (et du fait que les violences conjugales sont souvent réciproques) mais je pense que ce n’est pas juste de prendre partie pour l’un ou pour l’autre dans ces histoires : déjà on n’a pas tous les éléments pour juger et puis dans ces combats où c’est souvent une lutte où chacun essaye de rejeter l’entièreté de la faute sur l’autre, même si on avait des preuves que l’un est coupable, ça apporterait quoi de le pointer du doigt? Est-ce que ça le rendrait meilleur, lui permettrait de changer? On se fait plaisir en jettant au feu symboliquement quelqu’un au feu et personne n’a apporté quoi que ce soit de constructif.

                    Ces affaires avant d’être des symboles du méchant patriarcat ou de la gynocratie qui opresse les hommes c’est des histoires où des gens se sont fait suffisamment du mal pour que la justice considère que quelqu’un doit être condamné à la fin et les raisons qui les ont poussés sont personnelles, psychologiques avant d’être politiques.

                    Au début de cette médiatisation il y avait une journaliste qui avait fait un compte rendu du procès partial sur twitter et des associations féministes qui s’étaient empressées d’en faire leur cause en la mêlant au combat contre le feminicide : il devrait y avoir des lois contre ça je trouve, tout le monde peut parler, mettre de l’huile sur le feu, alors que tout le monde s’en lavera les mains si ça tourne encore plus mal dans une histoire que les médias, les activistes twitter auront contribué à envenimer davantage.

                    1. Je pense que le premier jugement qui les renvoyait dos à dos était le bon et j’espère que l’appel dans le même sens. Je ne supporte l’instrumentalisation des féministes.

    2. « Un homme qui couche avec une gamine de 16 ans qui l’a agiché c’est comme si un boxeur expérimenté irait démonter sur un ring le gamin de 16 ans qui est parti le défier alors qu’il sait à peine boxer : »

      Si le jeune homme reçoit une bonne raclée, il réfléchira à deux fois par la suite à défier quelqu’un qui n’est pas de son niveau. Voilà exactement le problème dans notre société de couilles molles. Personne n’est mis face à ses délires. Si un jeune homme défie un boxeur expérimenté, le devoir du boxeur expérimenté, c’est de lui éclater la gueule pour qu’il ne recommence jamais plus à délirer. Voilà le meilleur service qu’il peut lui rendre.

      1. Bon bon bon, on ne règle rien par la violence. Un homme ça s’empêche, comme on dit.
        Maintenant, dans le cas de la star + la groupie, ce sont des cas de figure assez particuliers. La groupie se met souvent en situation de provoquer une relation dont elle n’assumera pas toujours les conséquences. Quand certaines en garderont un souvenir amusé, d’autres rumineront toute leur vie; ça dépend des personnalités.

  7. Dans votre article, vous estimez que certains hommes ignorent faussement l’attraction qu’ils exercent, pour mieux séduire les femmes. Je pense plutôt que c’est un mécanisme de protection : ce genre d’homme ne peut pas répondre à toutes les sollicitudes de ces dames. Les femmes imaginent facilement qu’avoir ce pouvoir pour un homme, serait le saint Graal pour obtenir ce que tout homme veut. En vérité, un homme digne de ce nom ne peut pas se laisser mener par le bout de la queue ainsi. Comme les femmes développent tout un tas de stratégies pour éloigner les importuns, certains hommes agissent à l’identique avec les femmes. Sembler ignorer l’attraction qu’ils exercent en est une. Cela décourage la plupart des femmes au bout d’un moment, après les avoir un peu excité.

    1. Non non, dans des cas que je connais personnellement, c’est juste de la fausse modestie pour ne pas reconnaître qu’ils consomment les femmes par paquets de 10 grâce à leur physique. Ce type d’homme est relativement rare (voire très rare), mais il existe. Je parle de profils médiatiques par exemple.

  8. Meilleurs voeux au passage.
    Entre Durandal et Eromakia, je tends à valider davantage la version d’Eromakia. Rien à voir avec la stratégie, ou si peu, tout au plus celle-ci répondrait à l’intention de ne pas trop se vanter en public, car ce type d’hommes très rares savent qu’un discours assurément assumé de consommateurs fiers les torpillerait. Ce n’est que mon intuition, et quant à moi, je ne connais aucun de ces hommes personnellement.
    En ce jour de sortie d’un Houellebecq que je lirai comme toujours avec passion, je voudrais apporter une précision sémantique, en écho à ce titre de blog, et à certains contenus que j’y ai lus. En survolant un résumé de « la Domination masculine d’existe pas » de Peggy Sastre, j’ai relu le fait/argument qu’un homme a moins de chance de reproduire ses gênes et, partant, d’accéder au sexe/à la femme, ce n’est pas un verbatim, je ne sais plus exactement. Je m’inspire des travaux de Thérèse Hargot et de mon amour pour les mots justes : si de facto il y a une inégalité d’accès à la sexualité, il ne faut pas confondre causes et effets. Je repense à ce sketch de Coluche : « c’est pas un boulot qu’on veut, c’est du pognon ». L’accès au sexe existera toujours, tarifé ou « autonome » avec succédané, la grande discrimination Hommes/Femmes et entre individus plus généralement est en termes de DESIR. Un poème de Houellebecq que récite Blanche Gardin le dit très bien « Je m’adresse à tout ceux qu’on n’a jamais aimés » (syn. : désiré si amour = éros), je le recommande. Et le DESIR est non monnayable, sacré, incontestable, un indiscutable, un motif conduisant à l’inconséquence morale, je pense classiquement à Faust. Houellebecq, faux loser ou non, l’avis de Mediapart m’est totalement indifférent et je leur lève mon doigt, est l’un des rares à m’avoir fait comprendre ces dynamiques humaines à partir de mes 20 ans.
    En somme, ces hommes très rares sont un peu l’équivalent des femmes fatales, que la culture, classique ou pop, a largement racontées. Vous le dites si bien, pour quelques-uns de ces hommes, quid du reste ? Si l’égalité homme-femme avait une quelconque validité en dehors de la sphère du droit, j’aimerais savoir jusqu’où l’on exigerait une intervention des pouvoirs publics pour la faire régner, la plupart des féministes évoquent en truquant les stats l’économie, les incels font valoir leur frustration, et si en réalité le monde n’était pas celui des Bisounours pour tout le monde en réalité ? La question est bien sûr rhétorique.
    Bien à vous.

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