« Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance », Dante Alighieri (Auguste Rodin, Porte de l’Enfer, 1880sv).
L’affiche du week-end des féministes rurales (12-13 septembre 2020 entre Laval et Le Mans) nous a bien fait rire – il faut reconnaître à leur décharge que cette auto-caricature semble une manière plutôt drôle et efficace de couper l’herbe sous le pied aux persifleurs du camp d’en face.
Il est intéressant tout de même de relever que cette présentation apparemment second degré n’en est pour autant pas moins parfaitement premier degré. Le post-scriptum sous l’affiche nous éclaire sans ambiguïté sur l’extrémisme radical (à la limite du totalitarisme) de leur idéologie :
La dernière phrase baragouinée en inclusive est l’expression même de la profonde bêtise raciste et sexiste du néoféminisme contemporain. Et chez elles, ce n’est même plus de l’humour, c’est 100% premier degré :
Elles vont même encore plus loin que ce panneau, puisqu’elles font des féministes contemporaines uniquement des laiderons en surpoids de type punk à chiens, agressives et repoussantes, crachant leur venin sur tout ce qui ne leur ressemble pas : hétérosexuels des deux sexes, femmes qui s’épilent ou s’entretiennent physiquement et plus que tout, hommes et femmes blancs bien dans leur peau. Ceux-là n’auront pas droit à la parole et devraient même rendre des comptes. Il est amusant tout de même de voir l’inclusive leur servir à porter le fer contre les femmes blanches (« Le racisme anti blanc-he-s n’existe pas ») : n’oublions pas que ce nouveau féminisme communautariste et ségrégationniste a aussi comme ennemi les femmes (et les féministes) blanches.
Désormais, le féminazisme ne se cache plus : si vous travaillez pour gagner votre vie, que vous êtes né blanc et de sexe masculin, que vous ne justifiez pas d’un handicap mental ou physique (et même si c’était le cas, vous resteriez de toutes façons un sous-homme car blanc, hétérosexuel et cis-genre; idem pour les gays qui resteront quoi qu’il arrive des hommes blancs), vous serez de facto interdits de séjour et fustigés comme des criminels. Car ici, on pratique l’exclusion pour mieux prouver qu’on est inclusifs. Ces féministes ont décidément des fils qui se touchent – je vais être traitée de psychophobe si je le fais remarquer, mais j’assume ! (et je compte bien continuer encore longtemps à dénoncer ces bêtises).
Bon, en vérité… quel homme blanc cis-genre ou même quelle femme blanche bien dans sa peau aurait envie d’aller se triturer les poils des mollets tout un week-end chez des hôtesses aussi revêches et mal embouchées ? À part pour sous-mariner (j’espère d’ailleurs que quelques taupes s’infiltreront pour nous raconter ce qu’ils ont vu et entendu), je ne vois pas grand monde pour aller sortir ces pauvres féministes de leur solitude et de leur entre-soi.
Car qu’est-ce que tout cela nous dit, dans le fond ?
Le néo-féminisme, faux-nez du désespoir affectif et du reflux du pouvoir féminin
Il m’apparaît de plus en plus évident que ces élucubrations, toujours plus intolérantes, ne sont finalement qu’une façade pour ne pas nommer le vrai problème des néo-féministes : elles se sont exclues elles-mêmes du champ de la séduction et de tout espoir de vivre un jour une vie amoureuse satisfaisante.
Enfermées dans leurs revendications toujours plus extensives, leurs anathèmes et leurs jérémiades, croyant « s’empouvoirer », comme elles disent (traduction pitoyable de l’empowerment des radicales américaines), elles ont en réalité perdu les fondements mêmes du pouvoir féminin : elles savent très bien qu’elles ont perdu la bataille de la compétition intra-sexuelle. De plus, ces féministes se vouent elles-mêmes à la disparition puisque leur nihilisme les empêche de se reproduire (même si, bien sûr, elles essaient en contrepartie de diffuser leur désespoir par contagion idéologique).
Le « dépouvoirement » néo-féministe
Le néo-féminisme victimaire, pleurnichant H24 pour extorquer le pouvoir absolu – les larmes féminines étant une tactique bien connue pour obtenir tout et n’importe quoi – est volontairement aveugle sur le pouvoir réel des femmes tout au long de l’histoire. Non seulement le sexe féminin a livré des femmes de pouvoir à la pelle (impératrices, reines, régentes, abbesses, mères supérieures… et même maîtresses ou courtisanes); les femmes de l’ombre ont toujours tiré les ficelles du pouvoir (Brigitte Macron a par exemple son mot à dire sur la composition du gouvernement, bien plus que certains conseillers masculins en poste – c’est elle, notamment, qui a imposé le maintien de Marlène Schiappa); mais plus encore, d’un point de vue anthropologique et du fait de l’hétérosexualité qui, doit-on le rappeler, a permis la survie de l’espèce et l’évolution, les femmes disposent naturellement d’un pouvoir considérable sur la gent masculine – ce que les travaux de l’évo-psy ou du darwinisme démontrent jour après jour. Seules les néofems victimaires, autodestructrices ou lesbiennes semblent l’ignorer totalement (sur le partage des pouvoirs sur le marché de la séduction, voir aussi François de Smet, Les lois du marché amoureux, Paris, Flammarion, 2019).
Il semble donc que ce féminisme trash de plus en plus agressif soit pour ces femmes à la fois une tactique pour sauver la face – l’attaque étant la meilleure défense : la meute de bouledogues aux cheveux roses crachant à la figure de cis-mecs qui ne voudraient pas d’elles de toutes façons – et pour affaiblir la concurrence – les femmes séduisantes et bien dans leur peau étant fustigées et traitées de soumises au patriarcat :
Alors il faut, pour ces femmes en déshérence, affaiblir le plus possible les autres femmes, celles qui leur font de l’ombre en vivant tranquillement leurs vies de femmes. Grâce au néoféminisme, on voit ainsi des femmes interdire à d’autres femmes de gagner leur vie : « Les «grid girls» de la Formule 1 en colère contre les féministes » (Le Figaro, 02/02/18). Aujourd’hui, elles s’en prennent au cyclisme, mais comme elles ont encore oublié de réfléchir, elles retirent du boulot à des femmes… pour le donner à des hommes, pourquoi pas, lol ! (« Tour de France : l’organisation met fin aux traditionnelles hôtesses sur les podiums », L’Express, 20/08/20). On attend maintenant qu’elles imposent la même parité dans tous les métiers quasi-exclusivement féminins, comme l’enseignement, par exemple.
Les Incels, OK… mais si on parlait des Incelles ?
Les Incels sont ces jeunes hommes « involontairement célibataires » pour cause de néoféminisme et que ces dernières n’ont de cesse de moquer et de mépriser à longueur de posts sur les réseaux sociaux.
Car oui, on le sait, les femmes de 18 à 30 ans ont le beau rôle; elles sont à un âge où leur jeunesse et leur physique leur donnent tout pouvoir pour repousser et prendre de haut les garçons et hommes du même âge. Quinze ans plus tard, elles rigolent déjà un peu moins sur les Incels – car les pouvoirs se sont inversés. Leurs compagnons sont souvent partis pour une gamine de 25 ans et il leur est de plus en plus difficile d’en trouver un qui réponde à toutes leurs exigences – en général inversement proportionnelles à l’état du marché amoureux.
Mais un phénomène nouveau semble se dessiner – et c’est ce à quoi me fait penser cette affiche et son post-scriptum. C’était la même chose pour un autre rassemblement entre filles ultra-féministes programmé cet été en région parisienne, puis déprogrammé faute de participantes (c’est rassurant) : « Université d’été féministe non-mixte pour poly et sexponautes » (lol) :
Comme on peut le décoder à travers ces lignes édifiantes, le « stage-université d’été » est surtout conçu pour réconforter et pallier la misère affective et sexuelle des participantes – quitte à leur dégoter des plans-cul dans des salles prévues à cet effet :
Tous les moyens sont donc bons pour répondre à la solitude et au célibat qui sont clairement les contrepoints de ce néo-féminisme. Alors même si, ou plutôt parce que leur modèle de vie est loin de faire rêver les autres femmes, elles cherchent à y entraîner le plus possible de filles de leur âge – histoire de n’être pas trop seules à patauger dans leur marasme.
Et c’est visiblement à cela que leur idéologie s’emploie : « Soyez les plus laides possible, cultivez votre cellulite, vos poils, vos troubles mentaux, votre intolérance, votre méchanceté, haïssez tous les hommes qui auraient pu vous rendre heureuses, ne laissez surtout aucune jeune femme espérer un jour vivre heureuse auprès d’un homme hétérosexuel… ». Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance…
- Voir aussi sur le même thème :
[à suivre….]
A chaque article de votre blog que je découvre, je trouve de meilleurs mots sur ce que je ressens depuis longtemps.
Je m’y suis intéressé car je ne supportais plus certains raccourcis que j’entendais autour de la machine à café, quand il était encore possible de s’y mettre.
J’ai gagné en conscience sur quelques tristes phénomènes depuis ces lectures :
– la pauvreté programmatique des « gauchistes ». Ils conspuent le libéralisme tout en embrassant intégralement le culte moutonnier de l’individu, plus spécifiquement des « minorités », comme si un caractère ethnique et sexué suffisait à essentialiser un groupe.
– la schizophrénie de nos élites, à la fois antiaméricanistes et promptes à prendre le pire de ce que produisent les EU en matière de communautarisme victimaire, jusqu’à employer tout un tas d’anglicismes qu’ils ne comprennent même pas.
Malgré l’essoufflement que je perçois de ces courants, ils laissent des traces de leur passage assez indigestes, au point de rendre criminels l’humour, la gauloiserie, le débat en général, « matcher » et regagner en légèreté sur un plan parfois intime relèvent de la gageure, comme si le Féminisme était devenu un dogme à accepter avant tout contrat.
A mon niveau, je veillerai à ne plus trop alimenter cette machine à analyse du monde en dégradation que quelques-un(e)s imposent à leur insu (et après ils (elles) s’en plaignent) aussi je dois encore saluer l’utilité de votre travail, puisse-t-il enlever certaines de ces lourdeurs contemporaines.
Bien sincèrement.
C’est marrant, un coup les féministes 3ème génération sont abolitionnistes, l’instant d’après, elles deviennent toutes pro-sexe pour vous. Et dans tous les cas, elles sont des générées à vos yeux.
Dommage. Je découvre votre blog et au départ j’adhérais à certaines de vos réflexions plus tempérées et objectives à mon sens. Je crains là que vous n’avez aucune ligne directrice pour alimenter ce blog si ce n’est « casser de la féminazie »…
Toutes les neofem ne sont pas abolos, même si la majorité l’est. Apparemment celles-ci ne le sont pas, en effet, donc un bon point pour elles. Le seul que j’avais relevé, j’aurais peut-être pu le mentionner, c’est vrai. Ce n’est pas cet aspect qui m’avait retenue, mais leur diatribe misandre (donc sexiste), intolérante et néo-raciste (car anti-blancs).
Ma ligne directrice est claire et elle ne change pas: dénoncer les discours simplistes et intolérants du néoféminisme, son anti-humanisme, son sexisme, son racisme et son obsession narcissique pour le sexe lesbien. Ce que je fais ici comme sur mes autres pages.
Mais elles sont dégénérées, ça c’est bien la seule certitude qu’on puiss avoir.
Mais elles sont dégénérées, ça c’est bien la seule certitude qu’on puiss avoir.
Bonjour
J’ai beaucoup réfléchi avant de publier ce commentaire. Et puis je me suis dit que je n’avais rien à cacher et que ce serait plus parlant qu’une théorie.
En couple libre et bisexuelle, j’ai eu une aventure assez pénible avec une lesbienne.
Cette nana était : Grosse, laide et handicapée visuelle.
Elle avait, il faut le reconnaître un certain charisme, et surtout un culot sans limite que je lui enviais. Aucune femme ne lui semblait trop belle, trop intelligente, voire trop hétéro. De toute façon, à ses yeux, toutes les femmes étaient ad minima bisexuelles. Elle a failli réussir à me convaincre que j’étais lesbienne. (Mariée avec les même homme depuis des années, oui, j’étais un peu stupide), Elle s’attaquait à des tas de femmes et arrivait à ses fins une fois sur deux. A un moment donné, (à une époque je croyais à cette connerie sans fond de « polyamour) elle avait mis 3 copines en plus de moi. Je n’étais pas jalouse mais elle me mettait en insécurité, notamment en me répétant que telle copine était meilleure auteure que moi, qu’elle était plus jeune, que telle autre était un meilleur coup, etc. Une fois elle m’a même dit « tu es la plus mince de toutes mes copines mais c’est dommage car j’aime les rondeurs ! » Bref. Je me suis souvent demandée (et encore maintenant COMMENT ELLE FAISAIT alors que je n’avais pas le quart de son culot même avec les mecs.
En fait, je comprends. Grosse, laide, handicapées, n’ayant qu’un but : « convertir » les hétéros égarées, elle coche toutes les cases des lesbiennes militantes. Elle a d’ailleurs en partie atteint son but puisque sa dernière copine (avec qui d’après ce que je sais elle est encore) a quitté son mari et ses enfants pour elle. Bénéfice net : ses enfants ne lui parlent plus. Etonnant non ? Comme disait le regretté Desproges.
Ceci est un témoignage personnel, il n’a rien de scientifique et n’entend rien de plus qu’illustrer l’article. Par contre il est strictement authentique.
Bonne journée à tous.
Merci pour ce témoignage !
D’après ce que je comprends, les lesbiennes à 100%, pures et dures, sont assez rares. Je suis convaincue que celles qui le sont à 100% le sont pour des raisons hormonales, de naissance (beaucoup d’androgènes pendant la grossesse, qui donnent un tableau qui se met en place dès le plus jeune âge, indépendamment de toute influence extérieure : s’habiller en garçon, jouer à des jeux de garçon, etc.). Cette orientation sexuelle ne se choisit pas. Mais du coup, pour trouver des compagnes, il leur faut parfois élargir aux femmes hétéros, qui grâce au battage permanent de l’idéologie du genre, se disent qu’on change d’orientation comme on veut, quand on veut. Soit elles sont un peu manipulatrices, comme ton ex copine, et elles peuvent ainsi se ramasser des copines, soit, si elles ne savent pas manipuler, elles fuient comme la peste les bi et les hétéros, car le résultat est souvent ce qu’elles craignent le plus: se faire quitter pour un homme.
Quand je relis cette histoire qui m’est réellement arrivée, je me demande quand même ce que j’avais dans la tête. Mais il suffit d’être un peu perdue pour tomber sur ce genre de personnes. Et forcément, comme on est un peu perdue, on n’a moins d’armes pour résister.
On comprend peut-être mieux, du coup, la motivation cachée des militantes féministes à vouloir faire adopter par le Parlement le droit à la PMA pour les lesbiennes et les filles célibataires ! Si elles ont tellement mal à trouver un homme qui accepte de vivre avec elles ou de leur faire un enfant, il ne leur reste plus d’autre recours que l’insémination artificielle pour satisfaire leur désir d’enfant ! C’est triste à dire mais c’est ainsi.
Oui, totalement. Elles ont renoncé aux hommes mais le renoncement à la maternité est une pilule bien plus amère à avaler (car les gènes les pilotent toujours. Or les gènes veulent la reproduction). Malgré le matraquage du discours « No-Child » qui encourage l’immaturité et le narcissisme, le problème reste donc entier pour beaucoup d’entre elles.
Mon ex un beau matin a décidé qu’elle voulait un enfant. Bon, elle a renoncé depuis. Mais c’était carrément un caprice. Heureusement que ça lui ait passé.
Vous lire m’aide souvent à mettre en ordre des idées confuses qui me viennent de mes lectures et occasionnelles fréquentations néofem. Cet article en particulier m’a permis de réaliser une notion importante : faire société.
Plus les idées néofem se montrent, plus il est clair que le projet n’est absolument pas de faire société. On a affaire à une démarche et à une volonté communautaire, et même au sein de cette communauté le principe de faire société semble n’avoir aucune prise : on voit comment certaines idées pourtant centrales dans leur discours conduisent à fragmenter les opinions et les sous-groupes (par rapport aux trans, à la prostitution…).
Il y a un genre de renversement des valeurs : les idées néofem se construisent sur l’analyse que les femmes sont exclues à dessein des cercles et des attributs de pouvoir et exploitées.
A partir de là, l’exclusion est comprise comme l’arme du pouvoir absolu et on dirait que le néoféminisme cherche en fait à imposer ses propres critères d’exclusion, tout en revendiquant une inclusivité soigneusement redéfinie.
Ca semble évidemment complètement illusoire, il suffit d’ailleurs de lire votre analyse sur l’incapacité du néoféminisme à anticiper le coup d’après, et ça passe complètement à côté des raisons qui ont permis au système en place, que le néoféminisme prétend dénoncer, de s’installer.
Toute organisation sociale humaine crée de l’exclusion, c’est un effet qui est à mon avis inévitable et d’ailleurs plus ou moins normalisé selon les cultures; mais l’approche néoféminisme semble prendre le problème à l’envers en faisant de l’exclusion à la fois son identité, son arme (je pense à la cancel culture) et sa norme (ce qui va de l’opposition au système dominant jusqu’à la valorisation du célibat/isolement).
Et on ne voit ni ne perçoit nulle part aucune volonté de faire société.
Ce que vous dites est très juste. Le néo-féminisme, dans ses toutes dernières expressions, démontre chaque jour un peu plus, à mes yeux, qu’il n’est que l’autre nom du désespoir et du nihilisme. Ils s’auto-excluent, se déchirent entre eux, se lamentent à qui mieux mieux, haïssent la terre entière et même les leurs (il faut voir le harcèlement entre trans et TERF). Ils déconstruisent tout mais n’ont absolument rien à proposer à la place. Ils sont de toutes façons incapables de tenir le moindre discours construit et n’ont aucun programme cohérent ou pérenne. Je les vois comme un panier de crabes, ça grouille dans tous les sens, ça se bouffe entre soi; ils sont comme des canards sans tête. J’ai de plus en plus la conviction que le néo-féminisme n’est qu’une forme de pathologie sociale de type dépressive. Ce sont des gens déjà très malheureux, fragiles psychiquement, qui au fil des ans s’enfoncent dans des comportements et des situations de plus en plus irrémédiables. La plupart savent qu’il seront à coup sûr en échec sentimental et personnel toute leur vie. Ils livrent un dernier combat désespéré contre eux-mêmes – car ils sont eux-mêmes leurs pires ennemis (bien davantage que le patriarcat, qui n’existe pas). Ce sont aussi des postures de gens jeunes ou immatures. Une partie en sortira peut-être en mûrissant; les autres resteront dans leur marasme (particulièrement les femmes passé 40 ans, quand la biologie ne leur laissera plus beaucoup de portes de sortie).
Je suis d’accord avec vous, j’ai toujours perçu la douleur souvent sincère qui transparaît de la plupart de ces engagements.
Mais sur le temps long en fait on a l’impression que cette douleur se sclérose, qu’elle est « choisie » entre guillemets car c’est finalement le même que celui de la mixité « choisie » : un choix difficilement assumé qui masque en fait une stratégie d’évitement.
Concernant le panier de crabes, c’est le lot de tous les milieux politiques je pense, mais les partis classiques portent généralement un projet de faire société. C’est ce projet qui va permettre la vie démocratique, ses compromis et ses arrangements.
C’est intéressant d’observer que les idées néofem deviennent visibles avec, justement, l’arrivée de militant-point-e-point-s dans ou proches des cercles de pouvoir. Et sans grande surprise ces idées qui avaient jusque là vivoté dans un entre-soi limité se heurtent à l’opinion qui est assez rapide à repérer leurs contradictions.
Je trouve aussi intéressant, même si je ne suis pas du tout spécialiste, de faire un parallèle avec la montée en puissance des militants homosexuels hommes dans les cercles de pouvoir dans les années 80 et les avancées sociales qui en ont découlé. Là encore, le projet néofem de faire société apparaît à la peine.
Oui, ils portent leur trouble (leur désespoir) en étendard, ils en font le combat de leur vie. Ils agressent, ils provoquent, ils essaient d’imposer par la force leur marasme intérieur à la société toute entière. Vous avez raison, avec l’arrivée d’EELV aux manettes dans les villes et tous les excès du gauchisme universitaire, ces délires, déjà bien connus de ceux qui comme moi les observent depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux finissent par être vus de tous et les gens tombent de leur chaise les uns après les autres.
Il y a pour moi une différence majeure avec les gays : l’homosexualité est un état normal (l’orientation sexuelle est juste une donnée de la biologie, il n’y avait aucune raison de les discriminer) alors que les néofem s’inventent leurs oppressions (d’ailleurs les gays eux-mêmes sont maintenant dans leur collimateur car ce sont des porteurs de pénis).
Ce sont des gens qui n’ont d’autre identité que celle de victime, parce que c’est la nouvelle forme de gloire personnelle : se dire victime de ceci ou cela donne un sens à sa vie. Ils s’inventent donc de nouvelles oppressions tous les jours. C’est aussi en cela que je fais un rapprochement avec une secte ou une forme de religion laïque post-chrétienne fondée sur le culte de la souffrance, de l’inadaptation au monde et bien sûr, plus que tout, du victimisme sacralisé (hostia voulait dire victime en latin).
« elles savent très bien qu’elles ont perdu la bataille de la compétition intra-sexuelle » : je réalise que c’est peut-être un peu plus cynique que ça; car il ne faut pas oublier le prosélytisme qui caractérise le mouvement.
La compétition intra-sexuelle se joue sur le terrain de la séduction et de la reproduction. Or, quand des personnes « sexisées » -j’ai appris ma leçon, je ne dis pas des femmes- enjoignent un public féminin à déconstruire l’hétérosexualité et à ne pas se reproduire, qu’est-ce d’autre que se placer sur le terrain de la compétition intrasexuelle ?
Et pour les récalcitrantes, on ressort les bonnes vieilles méthodes de la rivalité traditionnelle : mise au ban, persiflage, cancelling…
En fait on ne réinvente même pas l’eau chaude : on la puise directement dans l’outillage de la féminité traditionnelle.
Vous citez encore l’exemple des larmes…
C’est un des aspects que je viens de réaliser mais qui m’avait toujours paru dissonant dans les méthodes et les visées neofem…
Oui il y a de ça dans le néoféminisme trash qui pousse les jeunes filles à s’enlaidir puis à renoncer à toute vie amoureuse : c’est d’abord une manière simple de réduire la concurrence. Mais c’est aussi à mon sens une manière désespérée de ne pas sombrer seule, de ne pas être totalement isolée dans son nihilisme, sa dépression ou son marécage psychique néofem. C’est enfin un moyen de se créer artificiellement des partenaires lesbiennes, puisque les candidates manquent un peu sur les Tinder lesbiens et autres. Et peut-être que c’est tout simplement une illustration de « la meilleure défense, c’est l’attaque » : puisque les garçons nous trouvent trop moches et/ou trop stupides, crachons-leur à la figure les premières pour essayer de sauver la face !