[Besoin de lunettes ?] – Pour France « Cancel » Culture, ce scribe aux yeux bleus est un noir africain

Les jours se suivent et se ressemblent sur France « Cancel » Culture, notre nouvelle station racialiste d’état. Après cette pastille vidéo d’une bêtise confondante sur la sculpture grecque ravalée à du suprémacisme blanc, en voici une nouvelle aujourd’hui qui vient relancer les délires africanistes de Cheikh Anta Diop sur les « anciens égyptiens noirs » :

https://www.facebook.com/franceculture/posts/10159120505948349

Je venais tout juste de dénoncer une autre imposture issue de la cervelle en surchauffe du même Anta Diop, celle sur le « Christ noir ». Il semble donc que la propagande panafricaniste soit le nouveau conformisme « intellectuel » (je mets des guillemets à ce mot, vu l’absence totale de culture et de réflexion) à la mode chez les gauchistes de France Inculture, désormais réduits à racoler grossièrement les BLM pour espérer retrouver un auditorat.

  • Que nous dit donc cette pastille vidéo ?

Il s’agit d’une apologie, sans aucun esprit critique et s’inscrivant entièrement dans la scandaleuse mouvance décoloniale, du falsificateur Cheikh Anta Diop, pseudo-historien mais authentique militant africaniste.

5-10″ : La vidéo commence par nous montrer des représentations culturelles (au cinéma) d’égyptiens anciens avec un type physique européen, tout en laissant croire qu’il s’agissait en réalité de négro-africains à la peau noire. On se garde, bien évidemment, de nous montrer des représentations égyptiennes authentiques pour illustrer ces dires. Comme par exemple le célèbre « Scribe accroupi » du Musée du Louvre (vers 2600 avant Jésus-Christ, IVe ou Ve dynastie – c’est-à-dire l’Ancien Empire, à l’aube de la civilisation égyptienne) qui, comme chacun peut le constater sur cette photo, était un noir avec des traits négroïdes (peau noire, nez épaté, lèvres charnues, cheveux crépus, etc.) :

Paris, Musée du Louvre, détail du visage du « scribe accroupi », 2600 avant Jésus-Christ. Calcaire peint et cristal de roche.

Je plaisante. Son type physique est bien évidemment celui d’un blanc – qui plus est, aux yeux BLEUS (« la face postérieure du cristal est recouverte d’une couche de matière organique qui donne à l’iris sa couleur gris-bleu »). Son visage est peint en ocre rouge, couleur conventionnelle pour les hommes dans l’art égyptien ; la peau des femmes, plus claire, étant toujours rendue en ocre jaune.

Détail: Le regard BLEU du « Scribe accroupi ». La pupille est taillée dans un cristal de roche très pur puis dépoli pour faire rayonner l’éclat de l’iris. La forme tronconique du cristal révèle une connaissance très précise de l’anatomie de l’oeil humain (photo : jfbradu)

On suppose même aujourd’hui qu’il s’agissait, non pas d’un authentique scribe, mais du portrait idéalisé, en intellectuel de haut rang, d’un fils du pharaon. C’est dire si ces premiers pharaons étaient des noirs africains fiers de l’être… De la même époque, voici la statue d’Hémiounou, l’architecte de la pyramide de Khéops (IVe dynastie)…

Statue du vizir Hémiounou découverte à Gizeh – Musée Roemer et Pelizaeus, Hildesheim

Il en va de même pour le tout aussi célèbre buste de Néfertiti (vers 1435 avant Jésus-Christ, XVIIIe Dynastie) du musée de Berlin, une africaine typique elle aussi :

Berlin, Neues Museum, Buste de Néfertiti, vers 1435 avant J.-C. Calcaire peint.

Je plaisante encore. Même en acceptant l’hypothèse que ce buste soit un faux fabriqué à l’occasion de sa découverte pour créer l’événement – ce que je crois volontiers –, il suffit de faire défiler l’intégralité des représentations des égyptiens anciens pour se faire une idée : à part la XXVe dynastie, effectivement des noirs africains d’origine nubienne (VIIIe-VIIe s. avant J.-C., donc une époque tardive), il n’y a jamais eu que des blancs de type occidental (plus exactement du type levantin) dans la civilisation et la production artistique égyptiennes. Comment peut-on un seul instant prétendre le contraire ?

On pourrait arguer toutefois que les actuels noirs de type nilotique (dont les célèbres Maasaï) n’ont pas le type dit « négroïde » (nez épaté, lèvres charnues…) et qu’ils pourraient fort bien ressembler à des égyptiens anciens à la peau noire. On pourrait même croire, à voir leur type physique, qu’ils soient directement issus de mélanges génétiques avec les peuples du Levant, qui sont les véritables égyptiens anciens (voir plus bas). Pour autant, selon la page Wikipedia qui leur est consacrée : « À la différence des autres populations locales, les peuples nilotiques possèdent très peu de gènes non africains. Les études montrent également que ces peuples sont restés longtemps isolés et ont été fortement endogamiques » – je serais donc bien incapable de conclure sur leurs liens éventuels avec les bâtisseurs de pyramides. Cela n’est en tout cas mentionné nulle part.

  • Continuons le débunkage de la vidéo de France Inculture :

À 1 mn de la vidéo, Cheikh Anta Diop mélange tout, confondant la sortie d’Afrique de l’homme moderne (60000 ans avant notre ère) et la civilisation égyptienne (environ 2500 ans avant notre ère). On voit tout de suite qu’il ne s’agit pas du tout de la même échelle de temps ! Pas un mot de France Inculture pour recadrer, bien sûr. Aujourd’hui, c’est gloubi-boulga à tous les repas.

1’30 : On victimise Anta Diop comme un grand intellectuel incompris car « subversif » – alors que ses théories sont tout simplement nulles et non avenues.

2′ : Ce qu’il dit sur l’Égypte ancienne en tant que phare de la civilisation pour l’Occident et le Proche-Orient (Perses, Grecs, Romains – il oublie au passage les Hébreux) est plutôt exact, sauf que les égyptiens en question n’étaient pas un peuple africain au sens racial où il l’entend !

2’30 : Diop se base sur Hérodote, dont le récit est pourtant truffé d’erreurs et qui n’avait pas du tout une approche « historique » au sens où en entend aujourd’hui cette discipline, pour prétendre que les égyptiens anciens étaient « noirs avec des cheveux crépus » ! Hérodote a simplement pris pour argent comptant ce que lui a raconté un prêtre du Ve siècle avant Jésus-Christ, sans que cela prouve quoi que ce soit sur les 2500 ans qui ont précédé.

2’35 : On nous laisse croire que Diop aurait trouvé des « passerelles » entre l’égyptien hiéroglyphique et la « famille des langues africaines ». FOUTAISES ! J’ai étudié l’égyptien hiéroglyphique pendant 5 ans : il s’agit d’une langue paléo-sémitique ! Jamais on ne m’a parlé de dialectes d’Afrique noire !

3′ : Diop raconte n’importe quoi sur les « leucodermes » et le « taux de mélanine ». Ses obsessions raciales relèvent clairement de la psy ; il n’y a rien de scientifique dans son discours. On nous montre à l’image un relevé (un dessin) sans aucune datation ni contexte archéologique ou iconographique.

Suit une hagiographie sans intérêt de Diop et sans la moindre mise en perspective de ses thèses racialistes. Aucun spécialiste sérieux n’est convoqué pour démentir – et pourtant, il n’en manque pas ! Il faut attendre les dernières secondes de la vidéo (à plus de 4′) pour apprendre que ses théories racialistes sont radicalement contestées, notamment par l’éminent égyptologue Jean Yoyotte.

La vidéo est signée Yann Lagarde, journaliste maison, visiblement une nullité en histoire et en égyptologie. France Inculture est décidément tombée bien bas au niveau de ses contenus « culturels ».

  • Dans l’iconographie comme sur leurs stèles, les égyptiens anciens se différenciaient pourtant clairement des ethnies africaines

Cette image parle d’elle-même : sur ce bas-relief du Nouvel Empire (Tombeau de Hohemreb, XVIIIe dynastie, XIVe s. av. J.-C.), des prisonniers de guerre nubiens (= sud de l’Égypte et Soudan actuels) réduits en esclavage sont dénombrés, probablement pour être vendus sur un marché aux esclaves. Un égyptien brandit un fouet pendant qu’un scribe enregistre les données. Leurs types ethniques sont clairement différenciés.

Bologne, Musée archéologique : Dénombrement de captifs noirs. Tombeau de Horemheb, XVIIIème dynastie, XIVème siècle av. J.-C.

Sur une stèle du règne de Sésotris III, on peut également lire cette injonction discriminatoire à l’égard des noirs :
« Frontière sud, stèle élevée en l’an VIII, sous le règne de Sésostris III, roi de Haute et de Basse-Égypte, qui vit depuis toujours et pour l’éternité. La traversée de cette frontière par terre ou par eau, en barque ou avec des troupeaux est interdite à tout noir, à la seule exception de ceux qui désirent la franchir pour vendre ou acheter dans quelque comptoir. Ces derniers seront traités de façon hospitalière, mais il est à jamais interdit à tout noir, dans tous les cas, de descendre le fleuve en barque au-delà de Heh ».
Stèle érigée par le pharaon Sésostris III ; 19e siècle avant notre ère.

  • La polémique sur la couleur des égyptiens, une propagande africaniste sciemment entretenue par France « Cancel » Culture

Depuis les fadaises de Cheikh Anta Diop, donc depuis quelques décennies maintenant, la prétendue négritude des égyptiens anciens revient régulièrement dans l’actualité. Il faut donc à chaque fois rappeler que NON, les égyptiens anciens n’étaient pas noirs !

… D’autant que l’ADN des momies a parlé ! En 2017, une étude portant sur l’ADN de 90 momies datées entre 1380 avant Jésus-Christ et 425 après (donc couvrant presque tout le Nouvel Empire jusqu’aux époques romaine et copte) a permis de démontrer scientifiquement que « leurs parents les plus proches étaient des personnes vivant aux âges du Néolithique et du Bronze dans une région connue sous le nom de Levant. Étonnamment, les momies étaient plus étroitement liées aux anciens Européens et aux Anatoliens qu’aux Égyptiens modernes » (Revue Nature, juin 2017).

Les chercheurs expliquent que ce n’est qu’à partir du XIVe siècle après Jésus-Christ que de l’ADN subsaharien s’est mélangé de manière substantielle à l’ADN de ce peuple d’origine levantine : « Les chercheurs disent qu’il y a probablement eu une montée subite d’ADN d’Afrique subsaharienne en Égypte il y a environ 700 ans« .

Le résumé de l’étude de Nature, intitulée « Les génomes des momies de l’Égypte antique suggèrent une augmentation de l’ascendance africaine subsaharienne dans les périodes post-romaines » précise bien que : « Nos analyses révèlent que les Égyptiens de l’Antiquité partageaient plus d’ascendance avec les Proche-Orientaux que les Égyptiens d’aujourd’hui, qui ont reçu un mélange subsaharien supplémentaire ces derniers temps. » Pour un bref compte-rendu en français : « Le patrimoine génétique des momies égyptiennes enfin décrypté » : « L’étude montre ainsi que l’ADN des momies analysées, datant de 1 400 avant J.C. à l’an 400, est plus proche de celui des habitants de l’Europe actuelle que de l’Egypte d’aujourd’hui ».

À quoi sert donc de continuer à colporter les salades d’Anta Diop, sinon à entretenir le racisme anti-blanc et à tenter, par tous les moyens, de mettre à bas l’histoire, la civilisation et la science occidentales ? Ce n’est pas à ce genre d’entreprise idéologique que devrait aller l’argent public !

[à suivre…]

  • Voir aussi :

. Égypte : Toutânkhamon, nouvelle victime du complotisme (Le Point, 12/04/19) : « Cela nous ferait rire si les implications n’étaient pas aussi graves. On sent qu’il existe un courant qui veut nous interdire la réflexion et la pensée, c’est très dangereux, car c’est ce qui nourrit les extrémismes. L’université commence à abdiquer, on est en train de tout aseptiser, quitte à modifier les choses au nom d’un pseudo-respect de la personne. »

. « Netflix et Cléopâtre : un choix non fondé sur la recherche historique », un article de l’ALDHHAA, Association de Lutte contre la désinformation en Histoire Histoire de l’Art et Archéologie (Academia, mai 2023).

. Sur les délires de l’africanisme militant :

. Sur la récriture de l’histoire de l’art à des fins de propagande racialiste :

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