Yannis Ezziadi, l’auteur de la courageuse tribune ayant osé aller contre les torrents de haine et de fausse vertu outragée qui déferlent sans relâche sur Gérard Depardieu, s’est fait reprocher par la ligue des néo-bigotes en vertugadin – à laquelle les foules sentimentales ont, comme trop souvent, emboité le pas – d’en avoir appelé à l’art, l’artiste et l’histoire de l’art au moment de dénoncer la « cancel culture » qui s’était abattue sur l’acteur.
Pourtant, et quoi que l’on ait pu prétendre par la suite, cette cancellisation de son œuvre artistique est bel et bien un fait objectif : les menaces de ne plus diffuser ses films sur France Télévisions sont une réalité (« depuis sept mois, plus aucun film avec Gérard Depardieu à l’affiche n’est diffusé sur France 2, France 3, France 4, France 5 et les autres ») et il en va de même en Suisse (« Gérard Depardieu : l’acteur écarté de la programmation de la télévision suisse »). Dans la mesure où Depardieu appartient à notre patrimoine cinématographique, c’est donc bien ce patrimoine que l’on attaque – et à travers lui, tous les professionnels (des réalisateurs aux acteurs, monteurs, maquilleurs…) qui ont travaillé sur ses films, qui se voient gratuitement pénalisés financièrement et pour certains, totalement jetés aux oubliettes. On peut incontestablement parler ici de censure puritaine et de purge envers l’art, le cinéma et le théâtre.
Par ailleurs, sa statue de cire a été retirée du Musée Grévin, son sosie, sous les menaces, est contraint d’arrêter son activité et les personnalités qui ont osé le soutenir se voient tour à tour violemment intimidées ou agressées (Pierre Richard, Benoît Poelvoorde, Victoria Abril, Marie-France Brière, Dominique Besnehard et j’en passe) – même si un certain nombre de signataires (tel le ridicule Jacques Weber) ont surtout fait marche arrière en raison d’un panurgisme gauchiste particulièrement détestable. Je saurai aussi m’en souvenir quand je reverrai passer leurs noms (Patrice Leconte, Josée Dayan, Nadine Trintignant…). Je renouvelle donc tout mon soutien à Yannis Ezziadi, traité comme un pestiféré simplement parce qu’il écrit (très bien, en plus) pour Causeur ! Ces faux artistes mais vrais militants d’extrême gauche sont définitivement de parfaits imposteurs. Le dernier acte de cette chasse aux sorcières, une tribune signée par un ramassis de féministes de caniveau, des personnalités heureusement de (très) second ordre, qui appellent carrément à criminaliser les soutiens de Depardieu, atteint des sommets dans le grotesque et l’abjection.
Il y a bien, en tout cas, une terreur morale féministe (celle que je dénonce depuis des années sur ce site) qui est à l’œuvre et qui ne va cesser de monter en puissance tant que ses cibles oseront essayer de se défendre et tant que ces harpies ne se feront fermement claquer le museau par les tribunaux – les chasses à l’homme, le harcèlement et les agressions sont tellement caractérisés que je ne comprends pas comment tant de gens peuvent rester à ce point anesthésiés, comme pétrifiés. Où est passé l’état de droit dans ce pays ? Pourquoi devrait-on supporter une telle ambiance de purges staliniennes et de goulags ? Pour l’instant, Victoria Abril est la seule à porter plainte en diffamation contre la furie qui l’accuse stupidement de « violences sexuelles » (cette dernière, une actrice de troisième zone du nom de Lucie Lucas, essaie déjà de rétropédaler, mais j’espère qu’elle en sera pour ses frais ! Une condamnation en bonne et due forme lui remettrait un peu de plomb dans la cervelle, de même qu’à toutes ses coreligionnaires en féminhystérie).
« Femmes, on vous croit !! »; « Il n’y a pas de fumée sans feu ! » (c’est celaaa, oui…)
« Séparer l’homme de l’artiste » ?
La fameuse rengaine est donc revenue sur le devant de la scène, tout le monde finissant par s’excuser, presque s’avilir, devant les tribunaux révolutionnaires de la terreur féministe. « Vous ne pouvez pas justifier son comportement sous prétexte que c’est un grand artiste », s’époumone en substance ce nouveau tribunal criminel de la justice immanente – c’est-à-dire rendue directement dans les égouts des réseaux sociaux.
J’avais déjà effleuré cette question dans mon article sur Picasso, mais je vais le redire ici à propos de Depardieu : personnellement, je ne sépare pas – surtout pas ! – , l’homme de l’artiste, et plus encore lorsque l’homme en question s’est « mal » comporté avec les femmes !
Aurait-on l’idée de retirer son statut d’artiste à une femme peintre qui aurait menti, manipulé, trahi des hommes toute sa vie ? Certainement pas ! Dans tous les domaines de l’art, des artistes des deux sexes se comportent mal du point de vue de la morale ou des mœurs, voire sont d’authentiques criminels, comme a pu l’être Le Caravage, sans que cela n’affecte l’appréciation que toute personne sensée peut avoir de leur art ! Souvent, même, ce sont précisément ces frasques, y compris sexuelles, qui participent à la construction du mythe ou de la légende autour de la personne de cet artiste. On rappellera d’ailleurs que plus la horde des foldingues s’emploie à canceller Picasso, plus ses prix se maintiennent et même grimpent sur le marché de l’art ! Donc, continuez comme ça, les filles, vous nous faites bien rire !
De même, est-ce parce que Paul Verlaine a été, sous l’emprise de l’alcool, l’auteur de violences conjugales et domestiques ou qu’il a tiré au revolver sur Arthur Rimbaud qu’il en est un moins grand poète ? Seules les folles furieuses – et quelques culs-serrés de toutes les époques – raisonnent comme cela, réclamant l’annulation ou le boycott de sa production artistique au nom des bonnes mœurs.
Féministes moraux et islamistes arriérés : même combat
Je considère donc que l’homme et l’artiste, ou le « cochon et l’artiste », non seulement ne se séparent pas, mais que le second ne serait même rien sans le premier ! Depardieu est l’artiste et l’artisan de sa propre vie et de toute sa carrière artistique. S’il n’était pas provocateur, graveleux, cru dans son langage et dans ses gestes, il ne serait pas Depardieu. Nombreux sont ceux qui ont très justement relevé que l’on cherchait aujourd’hui à brûler exactement ce que l’on avait jadis encensé : la licence sexuelle, la brutalité dans les gestes, la parole sans filtre, la liberté totale, égotique, et même le forçage sexuel !
Lors de la libération sexuelle des Seventie’s, les filles avaient envoyé promener tous les carcans (réels ou imaginaires) de la société d’après-guerre, quitte à serrer un instant les dents au moment de se faire prendre, n’importe où et par n’importe qui, par des inconnus ou des soudards, à l’arrière d’une voiture, sur le sol d’un festival en plein air, dans les toilettes d’une boîte de nuit ou sur carrelage de l’arrière-salle d’un bar : c’était quasiment la routine !
Je m’adresse ici à la génération des millenials et des bigots féministes qui ont hérité ou se sont construits un monde aseptisé, anxiogène et bitophobe, où les images que j’évoque semblent directement sorties d’un monde imaginaire : c’était pourtant bien la réalité ! Et c’est dans cette société que Depardieu était entré dans l’âge adulte, à une époque où il était normal de sauter sur une fille et de la culbuter sans prendre de gants – ce qui ne provoquait généralement chez elle qu’un haussement d’épaules ou un éclat de rire !
Ce procès que l’on fait aujourd’hui à Depardieu sur son comportement dans les années 1970-1990 est donc d’une parfaite mauvaise foi car il est totalement anachronique. Il s’inscrit typiquement dans la négation de la sociologie du XXe siècle et dans le révisionnisme historique propres aux néo-féministes : toujours relire, récrire, sans cesse réinventer l’histoire à travers le filtre de leurs grosses lunettes puritaines, de ces culs-de-bouteilles embués par leur rage aveugle, qui leur donnent cet air si engageant (c’est comme ça que je les vois).
Lunettes féministes permettant d’appréhender lucidement les mœurs sexuelles du passé.
Je ne dis pas que ces comportements sexuels étaient la panacée, loin de là ! Ils pouvaient bien évidemment être très nuls, mais à l’époque ils suscitaient l’indifférence générale. Aucune femme n’aurait eu l’idée d’aller porter plainte pour une main au cul ou un coup d’un soir avec un goujat, c’était juste la vie, un point c’est tout ! Les femmes avaient un rapport au sexe bien moins névrotique et hystérisé, et aucune n’aurait détruit volontairement l’intégralité de sa propre vie et de tout son entourage pour une main aux fesses ou un bisou dans le cou (non expressément négociés avec contrat signé par les deux parties et enregistré chez le notaire).
L’erreur de Depardieu, comme de tant d’autres hommes de sa génération, est certainement de n’avoir pas saisi que le vent avait totalement tourné et que les jeunes actrices névrosées d’aujourd’hui, biberonnées au néo-féminisme puritain, avaient désormais entre les mains une arme fatale pour le dégommer s’il ne cédait pas à tous leurs caprices. Si la prétendue « agression sexuelle » envers Charlotte Arnould (il aurait mis sa main dans sa culotte en 2018) a été classée sans suite en 2019, il y a de fortes présomptions pour que la fille ait été une manipulatrice un peu dérangée – désolée de le dire mais l’anorexie qu’elle met en avant la classe objectivement dans la maladie mentale. J’ai tout de même tendance à penser qu’elle fait tout ce foin autour de ce geste (pour autant qu’il ait vraiment eu lieu) essentiellement parce qu’il a refusé de chanter avec elle du Barbara. Elle le ferait donc chanter autrement… mais c’est la justice qui nous dira quoi penser de tout cela au final.
« L’art » n’est pas que le monde de la pureté angélique ou la sphère inviolée d’avant la souillure
L’argument qui voudrait que l’on sépare l’homme (forcément mauvais) de l’artiste (idéalement sans tache) est une vue de l’esprit, une sorte de néoplatonisme angélique qui voudrait que l’art n’appartienne qu’au monde supérieur des Idées, ou que sa fonction serait uniquement de transcender l’homme au travers de son statut d’artiste.
Alors que l’on sait tous, en observant l’art contemporain notamment, que l’art est profondément humain, simplement et totalement humain, qu’il n’est que l’expression de notre humanité en marche, imparfaite. Il exprime notre humanité dans toutes ses dimensions, dans ses grandeurs comme ses petitesses, dans ses envies d’élévation comme de dépravation, dans ses espoirs et ses désespoirs, dans son aspiration à la clarté comme dans ses dérapages dans la noirceur, dans sa quête de la beauté comme de la saleté. Et Depardieu est évidemment et comme tant d’autres, dans sa vie d’homme comme dans sa vie d’artiste, puisque c’est la même personne, à l’exacte intersection de tout cela.
Je ne suis pas de sa génération, je suis plus jeune que lui (je n’ai donc pas connu la licence sexuelle des années 70) mais j’ose dire que rien de qu’il a déclaré ou fait ne me choque : rien ! Au contraire, tout cela me ferait bien rire et me rappellerait seulement une époque révolue de légèreté et d’insouciance si le spectacle hideux et quotidien des allumeurs de bûcher ne venait gâcher le tableau.
Je vais le redire : je n’en ai rien à faire qu’une pseudo-coincée du cul, capable d’aller rejoindre Depardieu deux fois de suite dans sa garçonnière en faisant mine d’ignorer à qui elle avait affaire (à d’autres !!) se soit fait lourdement draguer, avec ou pas une main dans la culotte ! Oui, ça peut être désagréable de se faire mettre une main dans la culotte, mais cela ne justifie en rien la mise à mort sociale d’un homme et encore moins son lynchage sauvage ! En aucun cas ! Je ne supporte plus ces hordes d’hypocrites, d’assassins symboliques qui s’acharnent, la bave aux lèvres, à des milliers de lâches sur un homme seul qui n’a, à mon sens, pas grand-chose à se reprocher !
Ce qui m’écœure le plus aujourd’hui, c’est que parmi la meute de courageux cafards islamo-gauchistes (de Médine aux petites glorioles féministo-gauchistes) qui s’y mettent à 600 pour accabler Depardieu pour quelques mots grossiers ou gestes déplacés (qui restent à démontrer), AUCUN n’a condamné les abominables crimes du Hamas ! Draguer lourdement quelques actrices est teeelllement plus grave que de violer et assassiner sauvagement des centaines d’israéliennes, pas vrai ? On voit bien où se situent les priorités de cette minable caste de parasites subventionnés !
Voir ce ramassis de lâches et de foules abruties fondant comme un seul homme sur leur bouc émissaire tout trouvé, sur leur Harvey Weinstein fabriqué de toutes pièces, histoire de singer jusqu’au bout les bouffonnes #Metoo d’Amérique du Nord, j’ai envie comme jamais de défendre Depardieu ! Tiens bon, Gégé !!! Assume ce que tu es, assume ta force et ta liberté, pisse à la gueule de cet essaim de guêpes, elles aiment ça de toutes façons, puisqu’elles ont un besoin vital de cibles comme toi pour s’assurer, avec notre argent, leur rente à vie ! Tu sais bien que sans toi, elles disparaitraient toutes, et leurs subventions avec !
[à suivre…]
- Image de Couverture : Germaine Richier (1902-1959), L’homme qui marche, agrandissement réalisé en 1961 d’après une œuvre initialement créée en 1945. Bronze appartenant anciennement à la collection privée Gérard Depardieu, vendue à l’Hôtel Drouot le 26 septembre 2023.
- Si l’on s’arrête un instant sur les œuvres d’art sur lesquelles le choix de Gérard Depardieu s’était porté, on ne peut que relever la grâce et la délicatesse de ses goûts, à l’image, je n’en doute pas une seconde, de son âme profonde et véritable. Nous sommes bien ici à des années-lumière de la fureur et de la haine perpétuelles des féministes-tueuses.
Sur le même sujet :
. Xavier Gorce, « Depardieu dé-grévinisé, dé-francetélévisionisé, dé-légiondhonneurisé », Le Point, 03/01/2024
. Julia Courvoisier (avocate), « Affaire Depardieu : ‘Soutenir un accusé n’est pas forcément être complice' », Marianne, 04/01/2024 [accès libre].
. Yannis Ezziadi, « Affaire Depardieu: la revanche des minables », Causeur, 03/01/2024. De ce joli article, j’extrais ce passage :
« Sa liberté et son insoumission, il les paye aujourd’hui. Cher. Très cher. Mais après tout, est-ce si grave que cela? Grave pour l’art, oui. Mais grave pour lui, pas certain. Il a tourné avec les plus grands réalisateurs, joué les plus beaux rôles. Qu’offre le cinéma contemporain de grandiose ? Pas grand-chose! Quels grands films va-t-il rater? Probablement aucun !
Et si, par ses dernières provocations, c’était lui-même qui avait amorcé sa fuite? Si ces derniers pieds-de-nez au conformisme wokisto-bourgeois signalaient son refus de participer à ce monde de la « culture » qui n’est plus celui de l’art. Lui ne perd rien. C’est nous qui perdons. Enfin, pas vraiment. Car Depardieu laisse derrière lui tant de beauté, tant de grandeur.
Et puis, le destin d’un grand artiste n’est-il pas de finir ainsi, répudié par ceux qui pensent comme il faut ! L’excommunication des acteurs, des vrais, serait-elle de retour? Nous en sommes si proches. Un grand acteur est une chose bizarre, incompréhensible, un sorcier, un voyou. Un grand acteur dérange, effraie, gêne. Au diable ! Lorsqu’il mourra, Depardieu sera-t-il enterré discrètement, sans un seul minable petit représentant du ministère de la Culture? Tout comme Molière fut enterré de nuit et sans messe à Saint-Eustache ? Ce sera tout à son honneur ! »