Féminisme, université et « cis-hétéro-patriarcat » : Gogolita passe sa thèse

Il faut absolument aller lire le Rapport sur les manifestations idéologiques à l’Université et dans la Recherche rédigé par l’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires (daté du 10/05/21 et mis en ligne le 19/06/21) pour comprendre dans quel état de délabrement intellectuel est déjà parvenue une partie des sciences humaines dans l’université française.

Les sujets de thèses qui y sont listés (p. 15 à 36) en disent long sur l’étendue du désastre. Mon site étant dédié principalement à la critique du néoféminisme, je vais laisser de côté les thèmes, pourtant intimement liés, du décolonialisme et du racialisme – dont l’Observatoire est de toutes façons mieux qualifié que moi pour traiter – et revenir un instant sur l’emprise idéologique du néoféminisme dans la recherche en Humanités.

Parmi les dizaines d’exemples cités, j’ai extrait du rapport ces quelques sujets de thèses néoféministes. Sur ces 13 sujets directement inspirés par cette idéologie, trois sont des thèses en Arts, deux en Philosophie, deux en Sciences de l’Éducation et deux en Sciences politiques, les quatre autres se répartissant entre Sociologie, Études de genre, Psychologie et Anthropologie sociale.

Dix d’entre elles sont l’œuvre de femmes, deux d’hommes et une troisième d’un queer – donc de sexe indéterminé que je ne me risquerai pas à mégenrer imprudemment. Les directeurs de thèse et membres des jurys sont également prioritairement des femmes ; ce qui permet d’un seul coup d’œil de relever ce à quoi peut mener l’hyperféminisation des sciences humaines à l’université. Hélas, trois fois hélas, ceci tendrait aussi à conforter le vieux stéréotype sexiste voulant que les hommes soient plus rationnels que les femmes (et que je suis la première à déplorer : c’est en ce sens que ce féminisme ne sert pas la cause des femmes).

Les thèses listées ci-dessous le sont par ordre anti-chronologique, de la plus récente à la plus ancienne, ce qui permet de se rendre compte vers quoi les choses évoluent :

Thèses en cours :

  • « Un écoféminisme autochtone : représentations, discours et cosmologies animalistes décoloniales », thèse en préparation en Philosophie (!) à Amiens, par Myriam Bahaffou : « Cette thèse aura pour but d’explorer les liens entre deux groupes multiminorisés, les femmes autochtones vivant au Canada et les animaux avec qui elles vivent. (…) Cette thèse se développera dans un cadre de pensée écoféministe, c’est à dire qu’elle mettra en valeur l’assujettissement du vivant en général au nom d’une même domination, celle du patriarcat capitaliste et colonial. » 

Même si cela pourrait se passer de commentaires tellement c’est caricatural (les femmes assimilées à des animaux sous la férule du « patriarcat », on se croirait dans un happening de Solveig Halloin…), je rappelle tout de même que l‘écoféminisme n’est qu’un rhabillage misandre et victimaire de la vieille spiritualité New Age de la fin des années 1970 (née en même temps et au même endroit que le néoféminisme sur les campus californiens) et le « patriarcat » une baudruche intellectuelle qui ne repose sur aucun fait scientifique. On notera aussi ce qu’est devenue la philosophie depuis que des néoféministes comme Manon Garcia s’en réclament…

  • « Intégrer l’approche intersectionnelle en formation des enseignant-e-s », thèse en Sciences de l’éducation, en préparation à Paris Est depuis le 9 décembre 2015, soutenance prévue en octobre 2021 par Odile Maufrais, formatrice à l’INSPÉ de l’Académie de Créteil. On notera le jargon épicène dans le titre et on pourra se rapporter à la page 27 du rapport de l’Observatoire ou au lien ci-dessus pour constater l’étendue du verbiage et du formatage idéologique. Il faut également noter que cette personne est déjà en poste et milite donc activement dans le cadre de ses fonctions.

Thèses soutenues :

2012-2020: C’est dans les vieux baquets de l’idéologie du genre qu’on fait les meilleures thèses !
  • « Défier la sexualisation du regard. Analyses des démarches contestataires des FEMEN et du post-porn », thèse en Sciences politiques soutenue à Lyon le 13 septembre 2019 par Noémie Aulombard : « (…)  Ces deux démarches contestataires mettent en exergue et questionnent, chacune à leur manière, la sexualisation cishétéropatriarcale des corps. (…) je montrerai que le regard sur les corps est verrouillé autour d’un imaginaire traversé par les rapports de pouvoir : les scripts corporels, façons hégémoniques de raconter les corps des dominant·es et des dominé·es, structurent le regard. » Gneu gneu gneu, la dominatiooon…, ce grand fantasme (je parle de refoulé sexuel) des néo-féministes.
  • « Pour un empowerment socio-environnemental : sociologie d’un mouvement féministe alternatif au Brésil », thèse de doctorat en Sociologie soutenue le 7 juillet 2019 à Toulouse 2 par Héloïse Prévost. On relèvera le même jargon radical, intersectionnel et écoféministe, ainsi que la valorisation des émotions (au détriment de la raison, l’ennemie historique des féministes) :
  • « L’analyse articulée de la violence de genre et de la violence sur la nature met en lumière les liens renouvelés entre patriarcat et colonialité et montre une politisation sentipensée des militantes, à partir notamment d’une politique intersectionnelle et de la valorisation d’un féminisme faisant des émotions un outil politique. »

La politisation « sentipensée » ou quand le sentiment supplante le raisonnement. On progresse !

Pour bien comprendre sur quoi se fonde ce genre de concept, il faut avoir en mémoire les marottes du féminisme radical des années 90 :

Dans cet ouvrage paru en 1990, Andrea Nye, féministe universitaire et théoricienne des Gender Studies, prétend que la philosophie et la logique hérités des Grecs ne sont que des stratégies discursives mises au point par les hommes pour opprimer les femmes.

Les mêmes délires sur le « sentipenser » sont développés dans cet article de mars 2020 : « Jusqu’à ce que nous soyons toutes libres » : la militance « sentipensée » des féministes agroécologiques brésiliennes contre les violences agrocapitalistes », où l’on nage en pleine spiritualité écoféministe-New Age. On notera la majuscule à Terre (= Gaïa, la déesse-mère) et le féminisme mystique :
« Le lien à la Terre et la fusion entre émotions et analyse politique sont analysés par l’étude des supports militants (mística, chants, poèmes, slogans) et des entretiens avec des militantes rurales. La compréhension de cette sentipensée éclaire les différents enjeux des violences. Une analyse de la violence de genre est proposée, appréhendée comme stratégie de l’agrocapital. La violence conjugale socioenvironnementale et les « féminicides agrocapitalistes » font partie de ce que l’auteure nomme une « nécropolitique agrocapitaliste ». »

  • « Présence et représentation de l’analité dans l’Art contemporain », thèse en Histoire et Histoire de l’art soutenue par Icaro Ferraz Vidal Junior à Perpignan en 2018. Je mets le résumé intégral car il vaut son pesant de cacahuètes, dans la mesure où on y conjugue allègrement le pornoterrorisme, l’écoféminisme, le « patriarcat » et l’anus sous toutes ses formes – c’est aussi beau que du Rachele Borghi dans le texte et d’ailleurs, j’étais convaincue que ça avait été soutenu dans son département de la Sorbonne. Ceci dit, dans le fond, c’est tout de même le seul sujet de thèse qui m’amuse réellement dans cette liste et peut-être le seul que je sauverais – parce qu’il est vraiment très drôle :

« Cette thèse propose une analyse de la présence et des représentations de l’analité dans l’art contemporain. Les œuvres analysées ici sont regroupées autour de trois axes centraux: le premier est celui qui investigue les rapports entre sexe et politique, le deuxième est dédié aux liens entre les excréments et le système de production industriel, le troisième met en relation l’érotisme et l’écologie. Dans le premier axe, nous proposons un parcours qui passe par les rapports entre le matriarcat et le patriarcat et arrive à la théorie queer contemporaine. Dans ce cadre, nous étudions la production artistique et activiste pornoterroriste. Le deuxième axe reprend le processus historique d’aseptisation des villes et la thèse freudienne sur le caractère anal pour créer un contexte de relecture des œuvres de Piero Manzoni, Wim Delvoye, Paul mccarthy et Andres Serrano. Le dernier axe essaie de créer des résonances entre la philosophie de Gilbert Simondon, l’anus solaire, un essai de Georges Bataille, la production picturale de Jakub Julian Ziolkowski et la vidéo Cooking, de Tunga, à partir de la notion chère à Simondon d’ordre de magnitude, à partir de laquelle nous essayons de dévoiler les rapports de l’anus avec le cosmos dans la production artistique contemporaine. »

Conclusion : plus le temps passe et plus les choses empirent

Les thèses en « Queer Studies » des années 2015-2018 semblent de bien innocentes formes de militantisme quand on voit la place hégémonique qu’a pris depuis le jargon radical antipatriarcal, victimaire et misandre. Les sciences humaines à la sauce néo-féministe ne semblent plus se nourrir désormais que de la guerre des sexes et des approches simplistes et fantasmatiques fondées sur l’idéologie de la domination ou l’écoféminisme, formes de pensée binaire que dissimule bien mal l’enrobage du vocabulaire pédant.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

27 réponses sur “Féminisme, université et « cis-hétéro-patriarcat » : Gogolita passe sa thèse”

  1. Merci à vous de soutenir les inquiétudes de l’Observatoire et de tenir ce site si bien documenté. Votre entreprise est un contre-point important des délires totalitaires qui lavent les cerveaux fragiles en fabriquant des esclaves aveugles du puritanisme idéologique punitif.

  2. Sans votre parole, et celles d’autres trop peu relayées, j’aurais réellement encore plus peur de vivre dans le monde que l’on traverse.
    En référence à Solveig Halloin, j’ai vu en revenant de ma promenade pas mal d’affiches d’antispécistes ce jour ; un restaurant que je fréquentais fut en 2018 saccagé par quelques-uns de ces nervis, alors qu’ils ont épargné le kébabier et le tacos adjacent. Je connais le concept d' »intersectionnalité » et comprends pourquoi leur délire s’arrête à certaines portes.
    Je jubilais récemment à propos du faux scandale Papacito, un amuseur que je ne confonds pas avec un sauveur/guru ou que sais-je, car au moins, je me disais que tout le monde n’accepte pas de vivre dans une église de Bien-Pensance (ou un sac de merde) selon votre degré d’énervement, et de voir Loi, Sciences, Arts et Humanités réduits à un code de Susceptibilité.

  3. Ça laisse pantois. Le « dévoiler les rapports de l’anus avec le cosmos » est plein de promesses, un vrai régal.

    Moi, je ne crois pas que le féminisme est une maladie mentale, c’est une drogue hallucinogène. Et visiblement ça déchire. Hélas, comme souvent avec les drogues dures, les conséquences sont désastreuses : sentiment d’oppression, crises de paniques, détérioration des capacités cognitives, perte de contact avec la réalité, délire paranoïaque, etc.

    1. Je vois désormais le féminisme universitaire comme une forme institutionnalisée de l’immaturité et de la dépression féminines. La militante féministe type est habituellement une jeune universitaire issue des classes bourgeoises citadines qui vient de se prendre ses premiers râteaux affectifs. Ayant reçu une éducation surprotégée et hyper-narcissisée l’ayant convaincue qu’elle était une princesse toute puissante et que le monde n’attendait qu’elle, la confrontation avec le réel (et notamment avec des garçons qui lui résistent, la trompent ou la remplacent) lui est absolument insupportable. Son intolérance à la frustration la fait immédiatement monter dans les tours et prendre sa carte du parti : le néo-féminisme recrute la quasi totalité des filles qui se plaignent de s’être faites larguer par ce qu’elles appellent un « pervers narcissique ». A partir de là, récupérées par des idéologues fanatiques et manipulatrices qui les attendent au tournant pour gonfler leurs rangs, elles vont échafauder leurs théories à dormir debout à base de de « patriarcat », d’oppressions millénaires et autres billevesées.

  4. La « tolérance à la frustration » est justement l’un des ferments d’éducation qui permet de devenir adulte. Les utopies animalistes ou transhumanistes sont en grande partie délirantes car elles n’aboliront jamais la douleur ou la fragilité, l’adversité que certains rejettent en préférant se défouler sur le « patriarcat » ou le « facho », un éternel coupable pour ancrer un statut d’éternelle victime. Notre non divinité et l’acceptation de notre condition sont à l’origine des plus belles oeuvres fondatrices.
    Hélas, je vois, y compris souvent parmi mes environnements proches, des sacs en arc-en-ciel, j’ouis des ragots qui confirment vos analyses. Au passage, que notre gouvernement abonde à coup d’affiches à la communication mielleuse et culpabilisante à l’adresse de celui qui n’a rien demandé, et le plus souvent s’en tape.
    Quand je capte quelques bribes des conversation dans le poulailler, je sais que je n’ai rien à leur faire entendre. « Ah ben tu te rends compte ? Machine, elle a pas le droit de se balader nichons à découvert au musée, la patriarcat blababla » ou encore « J’ai défilé avec les antifas, ils étaient trop stylés ! » Mes quelques contre-feu argumentatifs, mes tentatives de leur parler du « marxisme pour les nuls » ont déjà échoué.
    Au-delà de toute interprétation psy, tout ceci a matière à inquiéter car il est impossible de faire société entre enfants, si on voulait organiser la guerre de tous contre tous, on ne s’y prendrait pas mieux.

    1. Pour moi, le néoféminisme est à la confluence de l’immaturité psycho-affective et de l’absence de figure paternelle (le premier étant en partie la conséquence du second). Une néo-féministe, quel que soit son âge, reste une éternelle petite fille capricieuse, colérique et plaintive qui trépigne contre le réel, contre l’histoire, contre la vie qui ose défier sa toute-puissance et son narcissisme fragile. Alors elle essaie de réécrire l’histoire au gré de ses fantasmes pour se consoler, en s’imaginant que l’univers est à ses ordres. Et comme malheureusement de plus en en plus d’enfants grandissent sans père et sans repères, les choses ne sont pas près de s’arranger.

  5. L’absence de la figure parternelle est hélas ce que promeut la sous-culture de pas mal de séries, que je m’évertue à ne pas regarder.
    Voilà un gros paradoxe qu’on ne pose pas assez : si la distribution des fonctions entre sexe étaient purement des constructions culturelles pour asseoir une domination d’un groupe sur un autre, pourquoi le genrisme, le LGBTisme et j’en passe – à force d’entrisme dans la Appareils Idéologiques d’Etat et de diffusion massive dans le divertissement – n’en seraient pas d’autres pour inverser les places ?
    J’ai découvert 4 jours après les faits ceci :
    https://www.marianne.net/societe/police-et-justice/au-proces-en-diffamation-de-solveig-halloin-on-a-aussi-juge-les-derives-de-metoo
    Une absence peu surprenante. Cette femme est psychiatriquement folle, et à l’instar d’Oksana (je ne sais plus son nom), je crois qu’elle ne vivra pas très longtemps et qu’elle n’est pas un épiphénomène de la mouvance. Un 18 juin qui ne sera pas un appel à la raison. Fausses accusations, vies ruinées et cas délirants sont , il me semble, pour l’instant largement sous le tapis afin de continuer à bénéficier la cause de la pompe à finance.

    1. Heureusement que Marie Dosé fait le job. J’espère vraiment que cette hystérique d’Halloin sera condamnée à une lourde amende. Il y a vraiment une impunité pour ces harceleuses à moitié folles, c’est insupportable.

  6. Le « cis-hétéro-patriarcat » c’est savoureux.
    Ca ouvre la voie à des « queer-hétéro-patriarcat » et autres « cis-homo-patriarcat » qui seraient, de fait, bien plus acceptables, puisqu’on précise bien lequel des patriarcats est problématique.
    C’est assez surprenant cette tendance à l’agglutinement dans le vocable neofem : cishétéropatriarcat, nécropolitique agrocapitaliste, sentipenser.
    Pour le reste, j’ai creusé un peu certaines thèses à travers ce qu’on peut en trouver sur internet… il y aurait beaucoup à dire. Je retiens en particulier celle qui commence tranquillou par décréter, références à l’appui, qu’il faudra prendre en compte le sexe, la classe et la race dans l’éducation des élèves. Heureusement que rien de tout ça n’est ni sexiste ni raciste !
    On évitera de trop s’appesantir sur la construction sociale qui va résulter de la prise en compte du sexe dans l’éducation de l’individu, ça risquerait de nuire à la déconstruction du genre…
    Bref je n’avais pas encore repéré ce que vous indiquez bien dans cette page, à savoir que ce mouvement au sens large conspuait la logique. Ca explique beaucoup de choses… Effectivement si on s’en tient à, je cite un des articles que vous mettez en lien, « la fusion entre émotion et analyse politique » on a bien une théorie qui sous-tend le comportement de S.Halloin et
    on fait de l’hystérie un modus operandi aussi valable qu’un autre.

    1. Je dois dire aussi que ce qui m’a le plus estomaquée quand j’ai commencé à explorer l’appareil idéologique du néo-féminisme, c’est ce positionnement contre la raison, jugée « patriarcale », donc à abattre. Je ne pouvais croire que de telles choses puissent un jour trouver un écho en France. Mais quand je vois aujourd’hui l’emprise de l’écoféminisme sur l’université, je comprends que c’est pourtant le cas. Derrière l’écoféminisme, c’est le New Age, le culte de la terre-mère, de la Déesse, de Gaïa, de l’éternel féminin et bien sûr du sentiment, de l’émotion, du « cerveau droit », de l’intuition et de l’irrationnel sous toutes ses formes. Et dans le sillage du néoféminisme, ce sont les sciences occultes, les sorcières, la Wicca, l’astrologie, etc. qui reviennent en force.

  7. Ceci est en partie un appel à l’aide, sans ire et sans moquerie

    Une amie s’apprête à rédiger une thèse, dont elle ne connaît pas encore l’angle attaque exact, mais hier à table elle me parlait du lien féminisme/sorcière et Mona Chollet. La présence d’autres invités me dissuadait de réagir à chaud.

    Les « profs » sont un peu la base électorale d’une gauche moribonde, et je constate souvent qu’ils en adoptent bien des stéréotypes presque dogmatiquement : féminisme, écologisme, véganisme, antiracisme, « laïcardisme » et j’en passe. Je suis passé brièvement dans leur moule pour comprendre à quel point la caricature révèle leur intolérance au réel. La reductio ad extremum de Libé à C-NEWS, la révélation de la « virilosphère » à la suite de quelques vidéos goguenardes font comprendre à cette intelligentsia que tout le monde ne pense pas comme eux et beaucoup rejette leur doxa. Ils s’en rendent compte un peu tard, en réalité, quand même, c’est assez truculent.
    En tout cas, comme j’apprécie cette personne, je ne sais pas comment lui dire que cette intention est un peu décevante : pourquoi contribuer au « faux » simplement parce que c’est dans l’air du temps ? A une mythologie communautaire et non à l’universel ? Les facs entassent depuis longtemps de nombreuses thèses que l’on consulte de façon rarissime, rien de neuf. En revanche, comment en vient-on à accréditer ce qui conduit à tous nous faire vivre moins bien ? Sera-t-on obligé de carrément sabrer les financements des SHS comme au Japon à destination de ce qui ne participe pas à l’économie réelle ?
    Je commence à comprendre que le concept et le nom de votre blog sont éclairants : la recherche d’un mieux, en amour comme pour tout le reste vu la décadence, passera nécessairement par une lutte.

    1. Je pense qu’il faut juste être patient. L’histoire fait toujours des mouvements de balancier. Ce sera une génération, peut-être deux, de perdues. Mais le réel collera des claques monumentales à tous ces simplets. Tôt ou tard, ils se le prendront en peine figure.
      Et puis, il y a une prise de conscience qui s’étend. Plus ces idioties seront hégémoniques et plus la résistance s’organisera. Il n’est pas dit du tout qu’elles gagneront au final 😉

    2. Bonjour Antoine,

      Pour répondre à votre appel à l’aide :
      Je ne peux que vous recommander d’écouter les podcasts de Méta de choc (Elizabeth Feytit) pour résoudre ce genre de souci. Ils sont excellents.
      Encore mieux, si vous arrivez à glisser le nom à votre pote future thésarde pour qu’elle l’écoute directement le job sera fait ! 🙂
      L’épisode « le féminin sacré » débunke une grande partie de ces théories bullshit (et on y parle de Mona Chollet notamment).

      Bien à vous

      1. Le podcast sur le féminin sacré est ici : https://www.metadechoc.fr/chroniques-spiritualite-new-age
        Sur les sorcières, il y a des erreurs historiques gênantes : elle répète que les bûchers sont l’oeuvre de l’église catholique, qu’ils remontent au XIIe s. ou qu’ils avaient pour but de lutter contre le protestantisme, ce qui est faux. Elle a aussi un positionnement féministe mainstream qui affleure.
        J’ai également écouté le podcast sur le New Age, tout à fait intéressant.
        Je vais écouter dans les prochains jours sa série sur Mars et Vénus mais je sens déjà que je ne vais pas être d’accord sur tout; ça sent le féminisme mainstream.
        Déjà, je ne comprends pas comment elle fait pour traiter du New Age sans voir que l’écoféminisme en fait intégralement partie.
        A suivre, donc.

      2. Ecouté à l’instant, merci pour ce conseil éclairant. Ce n’est pas une croisade de ma part, plus une aspiration à ce qu’on mettre sur la table, un nour, des questions plus dignes de l’intérêt général à la place d’existentialisme/déconstructivisme recyclables ad infinitum.

  8. Bonjour, entièrement d’accord avec vous, la raison est jugée « patriarcale » et donc à abattre. Mais si l’on doit se faire opérer, on choisira probablement un chirurgien horriblement rationnel plutôt qu’un chirurgien qui vous enlèverait par exemple un rein pour soigner un problème au genou.

    Le postmodernisme, la « French Theory », ça ne fonctionne tout simplement pas. C’est une affaire de gens riches qui vivent dans un monde de technologies dont ils profitent au quotidien. Personnellement, je pense qu’on devrait les larguer dans la jungle pour leur épargner d’avoir à côtoyer les technologies, la médecine, la science et toutes ces choses exécrables issues de la raison 😉

    J’aimerais revenir sur mon commentaire, en essayant cette fois d’être sérieux. Votre analyse psychologique est intéressante, mais elle ne rend pas assez compte, je trouve, du caractère hostile du post féminisme.

    Pas plus tard que cette semaine, ici en Belgique, « Le Vif » (un des médias nationaux d’information) a publié une chronique d’une de ses journalistes. On y apprend que les hommes sont des animaux, qu’ils ne valent pas mieux que des chiens et qu’en plus ils sont sales (https://www.levif.be/actualite/belgique/une-sacree-paire-de-pisseurs-seules-deux-betes-pissent-en-rue-le-male-et-le-chien-chronique/article-opinion-1437731.html).

    Je pense que pour retrouver un tel degré de haine et de mépris dans la presse grand public, il faut remonter à l’époque des nazis. Car il s’agit bien de presse grand public, on n’est pas sur « misandrie.fr » ou « jehaisleshommes.com ». Cette journaliste, multirécidiviste pour ses chroniques misandres, n’est pas innocente. Elle sait ce qu’elle fait. Elle est ivre de haine et se sait malveillante (même si elle prétendrait probablement pratiquer un humour que je trouve pervers et malsain).

    Si certaines féministes sont de pauvres femmes à qui on a lavé le cerveau, ce n’est clairement pas le cas de toutes.

    1. Je n’avais pas vu passer cet article, c’est terrible en effet.
      En même temps, toute personne sensée, en voyant ça, ne peut qu’y voir une preuve supplémentaire de l’équivalence « féminisme = maladie psychique ». Un tel degré de haine, de rancoeur et de frustration laisse forcément entrevoir que la situation personnelle de ce type de femme confine à la détresse psychologique, voire à l’envie de suicide. Ce sont des femmes dont plus aucun homme ne veut, que plus aucun homme ne regarde et que même une relation avec un autre femme ne guérira jamais de leur haine pathologique (il suffit de voir Coffin et ses copines misandres pour comprendre que le lesbianisme ne règle pas leurs troubles). Quasiment toutes ces femmes mourront seules avec leur désespoir. Je ne comprends pas pourquoi les psy ne travaillent toujours pas sérieusement sur ces profils psychologiques – et pourquoi la justice n’est pas saisie quand il y a des appels au meurtre.

  9. « pourquoi la justice n’est pas saisie quand il y a des appels au meurtre »
    Lauren Bastide a expliqué, récemment, dans Marianne pourquoi : elle condamne en tant que féministe un appel à la haine d’une autre « minorité ». En gros, la réponse est « l’intersectionnalité ».
    Ce jargon/verbiage est insupportable, plus j’y pense : « minorité » est une notion numérique, et par conséquent ne s’applique pas aux femmes, si tant est on voulait employer des termes cohérents. Et « appel à la haine » (je fais référence à l’affaire Mila), où ça ? Normalement, le blasphème n’est pas un délit, cf. Charlie Hebdo (que je n’aime pas trop et j’ai le droit) et Houellebecq (que j’aime beaucoup), que je cite « une religion d’enculeurs de chameaux ». Je m’en fiche un peu, de ce qu’un tel dit ou non, le problème est que ces « minorités » bruyantes propagent leur doxa et voudraient être les seules à placer le curseur de l’acceptable et son contraire, faisant fi de loi ou science.
    La réponse est simple à comprendre, même si la conséquence est qu’une blague d’un youtubeur provoque une conférence de presse alors qu’une menace de mort (d’une lesbienne soit dit au passage donc la ligue aurait dû se montrer solidaire) est en même temps largement moins dénoncée. Ceci est la réalité hélas. Comme vous pensez, je crois que seul l’épuisement ou le paroxysme de leur logique, quand ils deviendront eux-même l’oppresseur d’une autre pseudo-victime et que la repentance les dévorera. Toutes les pensées mystiques que je connais de près ou de loin n’ont jamais produit autant de fous.

  10. En plus de prendre pour science ce qui ne sont que des charabias névrotiques personnels, et que les universités avalisent comme vous le documentez si bien, je comprends enfin aujourd’hui ce qui me dérange le plus dans toutes ces idéologies en déconstructivisme, je l’ai compris ce jour en essayant de faire connaître Hubert Bonisseur de la Bath à une collègue LGBT millennial 2.0 : l’absence d’humour totale à laquelle on nous condamne. Pef, JK Rowlings ou d’autres ne sont que deux noms parmi tant d’autres, j’ai parfois peine à me rendre compte que j’ai grandi dans les années 80 plus j’observe ce nouveau terrorisme moral.

      1. Oui, tout à fait, l’absence total d’humour est aussi le propre des néofem. Ces dindes considèrent que l’humour est une invention patriarcale, donc à abattre. Elles croient que leur humour féministe est le seuil drôle – sauf qu’il ne fait jamais rire personne, puisqu’elles ne comprennent pas le principe même de l’humour. Raison aussi pour laquelle l’humour est un arme formidable pour les faire se dégonfler comme des baudruches.

  11. Je me suis amusé à regarder une des thèses, celle sur l’allaitement parce que j’étais curieux de voir ce quel rapport l’auteur a-t-il pu trouver avec les sciences de l’éducation(en fait, il n’y en pas). Par contre, on trouve des perles assez folles . Après avoir évoqué la propagande du troisième reich:
    « Il me semble néanmoins important de préciser ici qu’il n’est bien sûr pas dans mon intention d’affirmer que le discours de promotion de l’allaitement est un discours totalitaire et a à voir avec le nazisme, mais de montrer que les ressorts qu’il emploie, parce qu’il vise à la normalisation d’un comportement et surtout de la pensée, sont les mêmes. »
    Il ne l’affirme pas, mais il le suggère quand même un peu…
    Plus loin, il nous livre une impressionnante leçon de zoologie:
     » Les mammifères n’existent pas dans la nature, ils sont une construction historique et sociale : ils datent du milieu du XVIII ème siècle et sont nés des travaux du naturaliste suédois Carl Von Linné »
    Darwin, connais pas.

    Dire qu’on donne des titres de docteurs pour ce genre de choses.

    1. Mon Dieu ! C’est encore pire que ce que j’avais imaginé ! Les néo-féministes sont décidément en roue libre à l’université, ils n’ont plus aucune limite. Merci à vous d’avoir relevé ces perles.

  12. Hier, j’aidais mon amie thésarde à retaper son appart’. Elle n’avait rien de mieux en fond sonore à me proposer qu’un livre audio sur « le mythe de la virilité » ou je en sais quoi, un sous-produit France Culture je suppose.
    Au bout de quelques minutes de parole, je me disais : « tiens, bientôt ils vont parler de Bourdieu, de Beauvoir, blablablah »… Je ne me trompais pas, étonnamment.
    J’ai crié et je lui ai demandé de me mettre n’importe quoi à la radio, même Patrick Sébastien, à la place.
    Je rigole, mais sincèrement je salue votre courage de réussir à vous intéresser à ce dévoiement de la science, ça me soûle simplement, et en effet, je paraphrase Verpin : on accorde le titre de docteur à tous ces salmigondis déconstructivistes, ça fait peur.

  13. Bonjour,
    J’ai eu des cours avec Rachele Borghi en licence de géographie et, personnellement, j’ai trouvé des aspects intéressants à son cours. Par exemple, au tout début elle expliquait dans quelle perspective elle se plaçait (féministe, intersectionnelle etc) ce qui permettait de la situer, ce que ne faisaient pas les autres profs ; ça m’a permis d’explorer le rayon féminisme de la BU et de lire Peggy Sastre par exemple, autant qu’un livre sur les féministes eugénistes anglaises ou Kate Millett (auquel je n’ai rien compris d’ailleurs) et ainsi de me faire mon propre point de vue sur la question. Par ailleurs, elle était ouverte d’esprit : contester ses théories en partiel n’empêchait pas d’avoir une bonne note.
    En revanche, le cours d’une de ses doctorantes sur le véganisme, en langage inclusif à l’oral, était très long bien que les concepts soient intéressants.

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