Manon Garcia ou la « philosophie » soumise à l’idéologie victimaire

La vieille lune de la domination masculine (qui n’existe pas au regard de l’évolution, comme le rappellent Peggy Sastre ou François de Smet), outre qu’elle garantit des contrats éditoriaux juteux et des postes gratifiants dans les universités (sans parler d’une promotion à l’avenant sur France Culture), semble également réveiller bien des fantasmes refoulés de soumission chez les néo-féministes.

Voici donc une idéologue du genre qui a une bien curieuse manière de faire de la philosophie. Elle part d’un postulat complètement délirant (« Les femmes sont toutes soumises aux hommes ») – postulat qui lui est directement dicté par son idéologie néo-marxiste qui pense à sa place –, puis elle bâtit par dessus l’habituel château de cartes féministo-geignard.

Ainsi, selon M. Garcia, « l’expérience d’être une femme, c’est l’expérience de se soumettre aux hommes ». On se pince !  Encore une qui prend ses fantasmes refoulés pour des réalités !

Et d’affirmer que « les femmes n’ont pas de pouvoir », « qu’il n’existe aucune complicité entre hommes et femmes », que « la société prescrit la soumission aux femmes », et gna gna gna… Ou comment, une fois de plus, embrigader de force toutes les femmes dans un discours tout aussi misérabiliste que mensonger, quand il n’est pas carrément insultant.

Le désir contrarié de soumission au pouvoir fantasmé du phallus semble récurrent dans l’expression féministe – je l’ai soulevé récemment dans « L’envie du pénis chez les féministes » et j’aurai certainement l’occasion de l’interroger à nouveau.

Il est ici intellectualisé par l’assignation de toute femme au statut de soumise, de pauvre chose sans cervelle, sans pouvoir, sans force et sans personnalité, complètement aplatie depuis toujours et partout dans le monde sous la férule d’une domination masculine au pouvoir exorbitant. Comme elle se sent petite, Manon Garcia, pauvrette agenouillée pieds et poings liés devant un phallus tout puissant qui la domine et l’hypnotise…

Ci-dessous : Manon Garcia se rêvant étranglée par la domination masculine et perpétuellement écrasée par le Phallus Tout Puissant.

Félicien Rops, Le Calvaire (Les Sataniques), 1882

Cette vision féministe du statut de la femme est tellement névrotique et désolante qu’il vaut mieux en rire. Comme si toute femme occidentale passait sa vie à essayer de rentrer dans du 36 ou à ramper devant les hommes, comme Manon Garcia le prétend dans l’interview… Comme si toute expérience avec un homme se réduisait à de la soumission ou à de telles caricatures… Mais de quel couvent des Oiseaux cette sainte nitouche sort-elle ? A-t-elle seulement déjà interagi avec un homme dans sa vie ?

Il faut bien comprendre que cette assignation de toute femme au statut de soumise n’a rien ici d’anecdotique : c’est la grille de lecture habituelle du féminisme anti-patriarcal, totalement incapable de s’apercevoir que les femmes ont toujours eu beaucoup de pouvoir. Cet aveuglement s’applique notamment aux musulmanes voilées, envisagées exclusivement comme de misérables victimes soumises alors que ce sont des conquérantes implacables qui nous font guerre commune avec leurs frères en religion.

Puisqu’elle s’adresse aux femmes antiféministes en les traitant de soumises… 

Dans l’interview qu’elle donne à France Culture, Manon Garcia s’en prend également aux signataires de la Tribune des 100, les cent courageuses qui ont osé braver les diktats de l’Église de la Pleurnicherie Perpétuelle et porter la voix de ces femmes bien dans leur peau qui elles, ne se vivent pas en victimes congénitales. Elle s’attaque aussi bassement à Catherine Millet, s’imaginant qu’elle, Manon Garcia, représente l’avenir – alors que qu’elle n’incarne que le déclin de la philosophie occidentale quand celle-ci est rabougrie et flétrie par le néo-féminisme.

Sa vision des relations H/F est tellement pauvre, tellement étique, tellement nulle et non avenue, qu’elle ne peut concevoir ces femmes libres que comme des soumises – alors qu’elles sont, à l’inverse d’elle, fortes, dignes, qu’elles ont de l’esprit et de l’humour…

Elle nous récite ensuite l’évangile conformiste de l’idéologie du genre, les habituels mensonges sociologiques sur la construction du genre (réfutés scientifiquement ici) pour tomber ensuite en extase devant Beyoncé, comme toutes les néofems des réseaux sociaux – d’où provient aussi sa pensée « philosophique », visiblement.

Quand elle généralise que « les hommes sont extrêmement cruels avec les femmes d’un certain âge qui minaudent », elle ment. Les plus cruelles sur ces sujets sont toujours les femmes entre elles – car la « sororité » n’existe pas, mais la compétition intra-sexuelle, oui –. À part Yann Moix, un féministe crasse, justement, la plupart des hommes sont en réalité bien plus bienveillants. Mais pour que Manon Garcia le sache, encore faudrait-il qu’elle soit en capacité d’interagir avec eux, ce qui ne semble pas le cas.

L’interview se termine comme il se doit par l’habituel fantasme néo-féministe de rééducation des hommes, cette tentation totalitaire typiquement marxiste visant à reformater « l’homme nouveau » au gré des desiderata des nouvelles dames patronnesses, dont Valérie Rey-Robert offre un autre exemple édifiant :

[Féminisme punitif] – Valérie Rey-Robert, la control freak qui veut rééduquer les hommes

Sa philosophie n’est au final qu’un énième étalage de la maigre pensée féministe, toujours plus pleurnicharde, misérabiliste et revancharde, sans oublier ses relents autoritaires.

Il est toujours amusant de voir gloser sur la soumission et la domination les coincées du cul féministes ; de les voir répandre leurs oraisons victimaires et leur vinaigre de néo-bigotes sur des sujets qui visiblement leur travaillent le fondement plus que de raison.

Il est vrai que les relations avec les hommes, ça peut faire mal et même très mal, les jeux sexuels aussi, la domination/soumission aussi, l’amour aussi, la vie aussi…  Pour autant, rien de tout cela n’est réductible à la triste lecture manichéenne « gentille femme soumise » versus « méchant homme dominateur » du paradigme néo-féministe. Les relations H/F relèvent d’un équilibre asymétrique et sont faites de jeux de pouvoir et d’incessants échanges de ce pouvoir qui va et vient d’un sexe à l’autre. C’est ce qu’explore par exemple le philosophe François de Smet dans Eros Capital, Les lois du marché amoureux, Paris, Flammarion, 2019 :

François de Smet, Eros Capital, Paris, Flammarion, 2019

Mais pour les rentières de la victimisation perpétuelle,  rien de tout cela n’est compréhensible – leur horizon ne s’étendant habituellement pas beaucoup plus loin que leurs flaques de larmes de crocodiles.

Une analyse philosophique de l’ouvrage de Garcia, avec une mise en évidence de ses biais idéologiques, ses incohérences et sa paranoïa est à retrouver ici : Actu Philosophia : « Manon Garcia, On ne naît pas soumise, on le devient » (Partie I) et ici : Actu Philosophia : « Manon Garcia, On ne naît pas soumise, on le devient » (Partie II). L’auteur met également les faiblesses de l’approche féministe en regard avec les connaissances scientifiques issues de l’anthropologie évolutionniste telles que développées notamment par François de Smet, faisant ressortir à son tour le verbiage et les limites conceptuelles de la philosophe victimaire.

Je relève toujours, pour ma part, la misogynie terrible et le mépris incommensurable de cette néo-féministe envers la totalité des femmes l’ayant précédée dans ce bas monde, incapable qu’elle est de les envisager autrement que comme de misérables serpillières soumises, trop impotentes pour s’affirmer et vivre décemment auprès des hommes depuis l’aube de l’humanité. A l’image de sa référence en féminisme hypocrite, S. de Beauvoir, connue pour sa misogynie récurrente et son exploitation sexuelle de jeunes femmes, ce féminisme méprisant de grande bourgeoise universitaire, ou de pétasse radiophonique, au choix, est tout simplement une insulte envers toute femme qui, aujourd’hui comme hier, a su participer avec l’autre sexe, dans la concorde comme dans le conflit (l’éromachie comprend les deux) à la grande marche de l’humanité.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

[Centre Hospitalier Universitaire] – Galerie de portraits féministes

. Sur le victimisme féministe :

[Être victime ou ne pas être] – Féminisme et victimitude

. Sur la Tribune des 100 et ma défense de Catherine Millet :

Je peux témoigner que du viol, on s’en sort

  • Pour retrouver les divagations de Manon Garcia :

[Patriarcat imaginaire] – L’Obs veut nous vendre à tout prix la « domination masculine »

9 réponses sur “Manon Garcia ou la « philosophie » soumise à l’idéologie victimaire”

  1. Et si par hasard (sur le pont des arts) une femme équilibrée, heureuse et saine d’esprit revendiquait son goût de la soumission à son mari ? Soumission pas seulement (mais aussi) sexuelle ? Si elle appréciait de le laisser prendre les décisions importantes et de lui obéir sans pour autant être idiote ou sans personnalité ?
    Est-ce possible ?

    1. Ces féministes idéologiques ne sont pas équipées pour comprendre les subtilités des rapports de couple et c’est bien tout leur problème. Ce sont des petites bourgeoises bitophobes terrorisées par un patriarcat imaginaire ; leur vraie place aurait été dans un couvent. Au début, je le disais sous forme de boutade, mais je le pense de plus en plus sérieusement.

      1. Je partage totalement ton avis. D’ailleurs, j’ai appris quelque chose d’intéressant venant d’une auteure soumise revendiquée : de nombreuses soumise sont féministes. Ca vaudrait un article, non ?
        PS : c’est moi aussi Calamity Jagger/Richards mais je n’arrive pas à changer ce pseudo. Je ne cherche absolument pas à me cacher.

        1. De ce que j’ai compris du BDSM, les personnalités qui recherchent la soumission sont dans la vie des gens à fort tempérament. Beaucoup de femmes (et de féministes) sont puissantes et dominantes dans la vie (cadres sup, autonomes, riches, forte personnalité,…); du coup, elles ont besoin de rééquilibrer et de retrouver le sentiment du mâle et de la virilité; de plus fort qu’elles, en fait, car on ne fantasme pas sur plus faible que soi. Sinon, beaucoup de faux « Maîtres » et de fausses Dominas sont dans la vie des minables qui se vengent de cette manière, en retrouvant un sentiment de puissance.

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