[Peinture] – Jean-Patrick Capdevielle. L’œuvre peint

« À la croisée des influences américaines et anglaises, Capdevielle construit à travers ses premiers albums une œuvre singulière portée par une voix rauque aux accents faubouriens et des textes aux images sombres et poétiques, à la fois anars et visionnaires. Le tout sur des rythmiques inspirées, dont les guitares enlevées et les touches de saxo nous promènent de la scène londonienne des années 1960 aux clubs new-yorkais de la fin des années 1970.  Etc. » Je me cite ici, puisque je suis la créatrice (en janvier 2009) de la fiche Wikipedia le concernant.

D’autres ayant déjà brillamment parlé de sa musique – je pense en particulier à Yves Bigot –, je me contenterai ici d’évoquer la partie picturale de sa production, c’est-à-dire la plus récente.

L’OEUVRE PEINT

I. Aux origines

Des débuts picturaux de J.-P. C., qui remontent aux années 70, j’ai pu récupérer ces reproductions de miniatures peintes sur un carnet tibétain (cliquer pour agrandir) :

Jean-Patrick Capdevielle, Imago terrae (années 1970)

La plus connue de ces enluminures est le Chant du serpent, qui a servi à illustrer la pochette de #Hérétique 13, l’avant-dernier album studio paru en 2007 chez O+ Music :

Jean-Patrick Capdevielle, La Chant du serpent (gouache sur carnet tibétain, années 70).

Illustrations recto et verso de la pochette de Hérétique #13, 2007

II. Premier retour à l’art pictural

Entre mars et août 2011, des premiers dessins sur tablette sont apparus. Il s’agissait de cette série que j’ai moi-même baptisée Brushes au moment de la diffuser sur Facebook (en 2014) et dont voici quelques éléments :

Dad, Dad, Where is my Teddy Bear
Can feel it
God Stinks
Frankenstein
Faceless in Denver
Mumble the Sky
Torment
Murder she said

III. L’explosion proprement dite

C’est à l’automne 2016 que la production démarre véritablement, avec l’installation (jusque fin 2019) dans un atelier du groupement d’artistes des Ateliers 96 de Rueil-Malmaison, et par une première série de très grands formats en technique mixte dans un style original pouvant être qualifié de « colorisme expressionniste et mystique ». S’y ajoute une « dimension narrative onirique », selon les propres mots de l’artiste, ce qui peut également rattacher son oeuvre au symbolisme. Les toiles sont présentées sur cette page par ordre chronologique d’apparition :

A. La série des 200 x 200 cm

Les premières toiles (Blood Circus et Wounded Fish Equation) sont annoncées fin août 2016 par ce texte posté sur Facebook :

« Pour un homme/dieu
Avec ton visage de suaire peint sur un slip de monoprix
Et tes deux mains de Mickey Mouse percées de mille clous rouillés
Avec les mots d’incohérence coulant de chacune de tes plaies
Et tes pieds blessés qui s’enlisent au marécage des beaux esprits
Es-tu certain d’être qui tu es ?
Avec tes traits de Frankenstein, ton gilet suicide Coca Cola
Et tes gants mauves de vieille femme, ton sexe dressé d’assassin
Avec ton goudron qui ruisselle sur les murs usés du métro
Et ton corps découpé qui fonde les desseins de l’inquisition
Es-tu certain que tout cela valait la peine ?
Avec des guirlandes de Noël tressées comme ultime couronne
Tes surnoms de chaise électrique et tes sourires de tueur
Avec ta tunique toxique, ton éternité de légende
Et ton corps zébré de couleur sur les écrans de l’impuissance
Fallait-il vraiment qu’on me parlât de toi ? »

  • Blood Circus (Le Cirque de sang), automne 2016.
Jean-Patrick Capdevielle, Blood Circus, (2 x 2 m, technique mixte sur toile) 2016

=> Sur cette oeuvre :

Jean-Patrick Capdevielle – Blood Circus (Le Cirque de Sang)

  • L’Équation du Poisson Blessé (Wounded Fish Equation), automne 2016
Jean-Patrick Capdevielle, L’Équation du Poisson blessé (2 x 2 m, technique mixte sur toile), 2016

=> Sur cette oeuvre :

  • La Naissance des saisons (Birth of Seasons), hiver 2016/2017
Jean-Patrick Capdevielle, La Naissance des Saisons (2 x 2 m, technique mixte sur toile), Hiver 2016/2017

La Naissance des saisons est une réinterprétation du mythe de Hadès et Perséphone.

On retrouve les deux personnages dans cette vidéo, réalisée en septembre 2016 (donc avant le tableau lui-même) :

Après la réalisation du tableau, Hadès sera réinterprété en vampire dans cette vidéo :

=> Sur Hadès et Perséphone :

  • Self Portrait with Serial Killer at an Art Collector’s, début 2017
Jean-Patrick Capdevielle, Self Portrait at an Art Collector’s (2 x 2 m, technique mixte sur toile), 2017

On retrouve cette toile dans ma vidéo Le Cirque de Sang (voir plus haut).

  • Le Déjeuner sur l’Herbe (printemps/été 2017)
Jean-Patrick Capdevielle, Le Déjeuner sur l’herbe, 2017 (technique mixte, 200 x 200 cm) [cliquer pour agrandir]

Sur cette oeuvre :

  • Art Gallery (décembre 2017)
Jean-Patrick Capdevielle, Art Gallery (200 x 200 cm, 200×200 – acrylic, oil sticks, shellac, spray paint, bitumen, metal foil & neon), 2017

Sur cette oeuvre :

« Mon premier acte pictural, c’était du pariétal, sur de la toile de jute où j’élaborais des scènes transgressives évoquant la torture, la résurrection ou le tueur en série Ted Bundy. », dira-t-il plus tard

B. Nouveaux formats :

A partir du printemps 2018, de grands  formats rectangulaires font leur apparition :

  • Mickey’s Band (Heroes Factory), mars-juin 2018
Jean-Patrick Capdevielle, Michey’s Band (Heroes Factory), (230×165 – Mixed media sur toile), juin 2018 [cliquer pour agrandir].

On retrouve cette toile dans ma vidéo Ton Monde est vieux (voir plus haut).

  • Fear God, juin 2018
Jean-Patrick Capdevielle, Fear God (188 x 230 cm, acrylique, bitume et fluo paint sur papier wenzhou sur toile), juin 2018 [Cliquer pour agrandir]

=> Sur cette oeuvre :

  • Rasputin in Ayutthaya (été 2019)
Jean-Patrick Capdevielle, Rasputin in Ayutthaya, 2019 (acrylique, pigments, peinture vitrail, paillettes, vernis divers et beaucoup de trafics…)

Pour retrouver cette oeuvre et Raspoutine :

Sur cette vidéo :

C. Nouvelle vie, nouvelle peau :

À partir de 2019, Jean-Patrick Capdevielle cesse progressivement de peindre sous son nom. Ses tableaux figuratifs ont laissé place à des compositions semi-abstraites entre colorisme expressionniste, appropriation, photographie manipulée, art digital, collage et art brut (« l’art des fous ») ; une production qui trouvera à s’exprimer ailleurs qu’au sein de cette rétrospective – tout au moins pour le moment.

En voici toutefois et en avant-première quelques vues de détails (très partielles). Pour en savoir plus sur ses prolongements et avatars successifs, c’est à vous désormais de mener l’enquête… and Google is your friend 😉

Photos : Eromakia – Décembre 2019
« White Skark Icarius I » (détail), Technique mixte, papier Whenzou sur toile (2018)
« White Skark Icarius, II » (détail), Technique mixte, papier Whenzou sur toile (2018)

« À trop vouloir effacer le passé, on finit par se gommer soi-même »

*

. Pour retrouver diverses chansons de Jean-Patrick avec des créations vidéo originales :

13 réponses sur “[Peinture] – Jean-Patrick Capdevielle. L’œuvre peint”

    1. Magnifique palette, forme, ambiance, âme en transe de transparence; ça balance musicalement causant via les émotions belles notoires et notables de l’artiste.
      Complimenti Jean-Patrick Capdevielle. Voilà mon opinion ferme.
      de Renay Sances ou Blanche-Renée Matte 💖🎼

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