. Voici ma traduction de l’article de Warren Shibles, « The Myth of Patriarchy » (1991). Il démonte le montage idéologique misandre à l’origine du concept de « patriarcat », ce grand épouvantail créé de toutes pièces par les néo-féministes pour se poser en victimes universelles. Sur le même sujet, on pourra lire aussi Fausse route d’Elizabeth Badinter (2003), à compléter par La domination masculine n’existe pas de Peggy Sastre (2015).
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Warren SHIBLES, « Le Mythe du « Patriarcat », in The Journal of Value Inquiry, 25, 1991, pp. 305-318
Le Mythe du « Patriarcat »
par Warren SHIBLES, Département de Philosophie, Université du Wisconsin
L’une des métaphores de base les plus centrales des féministes, et le fondement du féminisme radical, est le terme « patriarcat ». On dit qu’il est la cause, directe ou indirecte, de la plupart, voire de toutes les autres oppressions.1 Le terme apparaît tout au long des textes féministes :
« La domination sexuelle acquiert (…) parce que notre société (…) comme toutes les autres civilisations historiques, est un patriarcat ».2
« Le patriarcat est en lui-même la relation dominante de la planète entière… »3 (p. 39).
Le féminisme radical affirme que « le patriarcat est la constante universelle dans tous les systèmes politiques et économiques, que le sexisme date du début de l’histoire, que la société est un répertoire de stratégies au sein desquelles des sujets masculins instaurent le pouvoir sur des objets féminins »4 (p. 95).
Il est vu comme un ennemi universel des femmes qui doit être complètement anéanti. Daly en parle comme d’un dragon diabolique qui doit être massacré. C’est un jugement de valeur de condamnation, tout comme « lesbienne » était souvent vu comme un jugement de valeur 5 (p. 161). Les techniques d’analogie et d’inversion sont aujourd’hui utilisées pour rendre « lesbienne » acceptable et « patriarcat » inacceptable. « Il y a toujours des « libérateurs » qui aiment donner des noms… Les « noms » ont suivi une escalade, de « sexiste » à « oppresseur » puis à « ennemi »6 (p. 214). Si « patriarcat » signifie « mauvais », alors dire que « le patriarcat est mauvais » va de soi. Les divers groupes féministes auront désormais un ennemi commun : tout ce que chacune considérera comme « mauvais » ou « patriarcal ».
Cet « ennemi » perdurera d’autant plus que le terme reste par ailleurs mal ou non défini. Janet Richards a critiqué l’utilisation féministe de la masculinité comme critère du mal 7 (p. 13). Elle écrit que les féministes « ont dérivé vers l’idée que la masculinité pouvait être utilisée comme critère du mal » (p. 13) ; qu’elles « voient des ennemis là où il n’y en a pas » (p. 61), et elle explique qu’elles ont une vue brouillée de ce dont quoi la libération doit provenir (p. 64 et sv.).
Cependant, quand le terme est défini, plusieurs images se font jour et l’accord fait défaut. Tel qu’il est utilisé en général, le terme est ambigu et pas clair. Eisenstein observe que « le patriarcat » est « un concept abstrait et quelque peu déformé »8 (p. 22).
On donne en général au « patriarcat » des significations telles que celles-ci :
– oppression ou exploitation, d’une manière générale
– l’idée que « tous les hommes oppriment toutes les femmes »
– tout ce qui est fait par les hommes 9 (p. 7)
– « patrilinéaire » (la descendance marquée par le lignage du père)
– que tous les hommes ont tous les pouvoirs (que ceux-ci soient ou non exercés)
– la domination du masculin/des hommes (« arcat » -dans patriarcat- vient de « régner ») (défini différemment selon les diverses disciplines: poétiques, philosophiques, scientifiques, politiques, etc.)
– le capitalisme (selon le point de vue féministe marxiste)
– le marxisme (selon Daly 10, p. 125)
– l’oppression psychologique (féminisme radical)
– l’exploitation des épouses/ des femmes
– une « catégorie universelle et trans-historique de la domination masculine » 11 (p. 12)
– tous ceux de sexe masculin (biologique)
– tous ceux de genre masculin (terme culturel)
– l’assignation de métiers et de rôles sur la base des différences de sexe ou de genre
– un système politique
– la manière dont le sexe définit la structure
– un terme religieux renvoyant aux évêques ou aux chefs religieux
– le fondement de… la science, l’industrie, etc.
– le membre le plus âgé
– une ou plusieurs personnes ayant du pouvoir
– le père qui est le « chef » de la maison, ou détient le pouvoir légal dans la famille
– l’androcentrisme (l’homme au centre)
– les hommes sont plus importants que les femmes (jugement de valeur)
– la bureaucratie, la hiérarchie
– le contrôle
– toute la connaissance et toutes les institutions qui ont été fondées par des hommes 12
– une organisation des groupes grâce à laquelle les hommes détiennent le pouvoir dominant et décident de ce que font les femmes. Millet écrit que « chaque avenue du pouvoir à l’intérieur de la société… est entièrement dans les mains des hommes »13 (p. 25)
– et encore beaucoup d’autres significations métaphoriques…
De telles définitions amènent l’équivoque entre jugement de valeur, pré-requis et description. De ce fait, le terme de « patriarcat » ne devrait pas être utilisé, ou alors il devrait être clairement défini avant d’être utilisé. Si « patriarcat » est descriptif, alors il n’est ni bon ni mauvais et il ne devrait donc pas être un terme pour signifier des abus. D’aucuns avancent que c’est un « jugement de valeur neutre », qui renvoie uniquement au système sexe-genre.14 D’autres que c’est un bon système.
L’une de ses significations centrales est que les hommes ont le pouvoir (d’exploiter, opprimer, régner, d’avoir plus d’avantages et de droits, de contrôler, dominer et/ou prédominer) sur les femmes. Si ceci se prétend une définition descriptive, alors sa signification et sa véracité doivent être démontrés. Quelle sorte de pouvoir ont les hommes et les femmes, et quel groupe, s’il y en a un, a le plus de pouvoir ? Supposons qu’il existe deux classes de gens avec les « pouvoirs » hypothétiques suivants. Quel groupe aurait le plus de pouvoir et de quel groupe serait-il le plus enviable d’être membre ?
Classe X / Classe Y
1. Reçoivent un salaire plus bas pour le même travail: X: Non – Y: Oui
2. Peuvent s’absenter plus facilement en cas de grossesse ou de mariage: X: Non – Y: Oui
3. Doivent risquer leur vie dans les guerres: X: Oui – Y: Non
4. Est souvent entretenu et peut ne jamais avoir à travailler: X: Non – Y: Oui
5. Peut s’attendre à travailler deux fois plus longtemps dans le monde du travail: X Oui- Y: Non
6. Peut disposer de soi-même et faire ce qu’il veut de sa journée, et a en général une vie plus facile: X: Non – Y: Oui
7. Exécute la plupart des travaux difficiles : X: Oui – Y: Non
8. Est davantage dépendant du conjoint pour l’entretien: X: Non – Y: Oui
9. A généralement le choix de se marier ou de travailler: X: Non – Y: Oui
10. Est en général favorisé lors du divorce: X: Non – Y: Oui
11. Se voit en général verser une pension alimentaire pour vivre: X: Non – Y: Oui
12. Hérite en général de la propriété du conjoint, reçoit son assurance-vie et ses économies et ne prend qu’une petite voire pas du tout d’assurance-vie pour soi-même: X: Non – Y: Oui
13. Est le perdant financier à la fois dans le mariage et dans le divorce: X: Oui – Y: Non
14. Risque davantage sa vie au travail: X: Oui – Y: Non
15. Risque davantage sa vie en accouchant: X: Non – Y: Oui
16. Est habituellement son propre patron: X: Non – Y: Oui
17. En raison de « certaines actions », est favorisé lors de l’embauche : X: Non – Y: Oui
18. A un salaire plus élevé en terme d’années travaillées: X: Non – Y: Oui
19. Travaille plus dur à la maison pour s’occuper des enfants: X: Non – Y: Oui
20. Dans le passé, faisait la quasi-totalité du travail de la maison: X: Non – Y: Oui
21. A plus de voix et de contrôle dans l’éducation des enfants: X: Non – Y: Oui
22. Comprend la plupart des professeurs des écoles, qui contrôlent ainsi l’enseignement: X: Non – Y: Oui
23. A globalement une protection équivalente devant la loi: X: Oui – Y: Oui
24. Détient davantage de pouvoir sexuel sur l’autre groupe: X: Non – Y: Oui
25. Est davantage recherché pour la satisfaction sexuelle selon un rapport de 100 à 2: X: Non – Y: Oui
26. Est davantage recherché pour un support financier: X: Oui – Y: Non
27. Utilise le pouvoir sexuel pour manipuler significativement: X: Non – Y: Oui
28. Peut contrôler le conjoint en dépensant trop ou pas assez: X: Oui – Y: Oui
29. Le conjoint peut fournir trop ou trop peu d’argent: X: Oui – Y: Oui
30. Est dépendant du conjoint pour l’amour et l’affection: X: Oui – Y: Oui
31. Fait des déclarations positives/négatives au sujet du conjoint: X: Oui – Y: Non
32. Peut avoir un conjoint dominant/oppresseur/manipulateur: X: Oui – Y: Oui
33. Peut avoir un conjoint plus gentil et altruiste: X: Oui – Y: Oui
34. Peut faire du mal au conjoint physiquement ou psychologiquement: X: Oui – Y: Oui
35. Doit utiliser le nom de son conjoint: X: Non – Y: Non
36. Peut se sentir inférieur/supérieur au conjoint: X: Oui – Y: Oui
37. Peut être plus violent que le conjoint: X: Oui- Y: Oui
38. Endure plus souvent les abus quotidiens du lieu de travail: X: Oui – Y: Non
39. Peut se joindre au conjoint pour des avantages mutuels: X: Oui – Y: Oui
40. Peut faire des remarques sexistes à propos des membres de l’autre classe: X: Oui – Y: Oui
41. Vit plus longtemps: X: Non – Y: Oui
42. Peut se sentir comme un « esclave », « asservi » ou « utilisé »: X: Oui – X: Oui
43. Les membres de chaque groupe peuvent en général choisir et s’accorder sur les types de rôles à jouer: X: Oui- Y: Oui
44. A beaucoup plus de membres en prison: X: Oui – Y: Non
45. Les membres d’une classe sont en général, voire de toutes les manières, favorisés par rapport aux membres de l’autre classe: X: Non – Y: Non
Au sein des membres de chaque groupe, avec des droits (des pouvoirs enviables), vont des responsabilités (des pouvoirs négatifs). L’argument ici est que chaque groupe dispose de pouvoirs, soit identiques, soit différents. Dire qu’un groupe est patriarcal (ou matriarcal) et a tout le pouvoir serait faux. L’étude des pouvoirs listés dans le modèle ci-dessus devrait suffire pour réfuter la définition centrale féministe du patriarcat comme pouvoir. Cependant, nous devons aller encore un peu plus loin et monter que, en réalité, le paradigme des « pouvoirs » hypothétiques est proche de la situation réelle. La « classe X » est évidemment les hommes et la « classe Y », les femmes. En ce sens, les réponses souvent données ne permettent pas toujours un oui ou un non clairs. Chaque réponse nécessiterait une analyse contextuelle complète. Par conséquent, les réponses sont sujettes à controverse et peuvent varier. Ce qui suit renvoie au numéros de ce modèle :
Barber (1975) déclare que les féministes (quelques unes ? toutes ?) pensent qu’elles sont plus opprimées que les autres, les noirs, les pauvres, et tous les peuples 15 (p. 29). Capra et Spretnak (1984) déclarent que « le plus important groupe de personnes exploitées est celui des femmes »16 (p. 108). Ceci ne prend pas en compte l’analyse statistique tant que « exploité » n’est pas défini. Les femmes américaines sont-elles dans une pire condition que les hommes et les femmes du tiers-monde ? Ces déclarations sont statistiquement peu solides. Elles conduisent à donner du travail aux groupes qui en ont le moins besoin.
§1. Peut-on conclure de la déclaration que les femmes gagnent 59 cents par dollar que gagne un homme, que ceci est injuste ou inéquitable ? 17 (p. 315). En addition à la clarification nécessaire de « équitable » et « injuste », on a besoin de davantage d’informations et d’interprétations. Les hommes travaillent-ils plus longtemps pour atteindre de plus hauts salaires ? En 1950, un homme de 20 ans pouvait espérer passer 85% (72% en 1977) de sa vie au travail. Une femme y passait 27% (45% en 1977). Ainsi, le salaire de l’homme peut être plus élevé parce qu’il a travaillé plus longtemps pour cela.18 « Les moutons blancs mangent plus que les moutons noirs parce qu’ils sont plus nombreux ».
Judith Flynn, une ancienne chercheuse en économie et professeur de science politique, a dit lors d’un témoignage devant le Comité du Travail et des Ressources Humaines du Sénat américain, le 21 avril 1981 : « Les femmes au travail gagnent environ 63% de ce que gagnent les hommes. Il n’y a pas du tout de preuve tangible qu’une part significative de cette différence soit due à la discrimination sexuelle… Si nous définissions méthodologiquement le « travail équitable » par un contrôle des différences dans la formation, l’expérience, les différences détaillées dans les métiers et les niveaux de postes, etc., alors nous pourrions expliquer pratiquement toutes les différences de salaire. »19
Elle relève que les femmes
1) ont tendance à prédominer dans les domaines où les salaires sont plus faibles, plutôt que dans l’ingénierie, etc.
2) consacrent seulement une partie du temps que les hommes consacrent à la formation continue,
3) travaillent moins et ont moins d’expérience du travail, en raison du mariage, de l’éducation des enfants, etc.,
4) travaillent moins d’heures et ont 50% d’absences de plus que les hommes,
5) restent dans un emploi la moitié du temps de moins que les hommes,
6) et donnent davantage d’importance que les hommes à des conditions de travail agréables, et à d’autres facteurs dans le travail, plus qu’au salaire.
Leurs niveaux de salaires sont dus aux choix qu’elles font.
Allen déclare qu’en février 1969, 28 millions de femmes regardaient la télévision chaque jour 20. (p. 147) Si les hommes regardent la télévision beaucoup moins, cela peut laisser entendre que les femmes ont une vie plus facile que les hommes, mais ici encore, le contexte doit être envisagé dans son intégralité. D’un autre côté, il y a incontestablement des pratiques discriminatoires de toutes sortes à la fois pour les hommes et pour les femmes, qui doivent être considérés. Si l’investigation est rigoureuse et adéquate en termes de largeur du contexte pris en compte, le mouvement féministe peut être utile pour porter notre attention sur ceux-ci.
§4. Esther Vilar, proposant une définition hyperbolique, écrit : « Une femme est… un être humain qui ne travaille pas ». Après le mariage, certaines femmes disent : « Je n’ai pas l’intention de lever un autre doigt pour le restant de ma vie »21 (p. 67). Les stratégies d’exagération, pour ne pas dire d’inversion, sont également utilisées par Basow qui écrit que les femmes sont des « parasites »22 (p. 316) et Millett est d’accord.23 (p. 38) « Parasite » est, bien sûr, une jugement de valeur négatif et non pas une description juste et objective. Nous dépendons tous l’un de l’autre, d’une certaine manière, mais cela ne signifie pas que nous soyons tous des « parasites ». Un conjoint peut être d’accord pour soutenir l’autre dans un intérêt commun. Une relation n’a pas besoin d’être placée sur une base égalitaire ou financière stricte. Vilar écrit encore : « La femme qui soutient un homme en bonne santé et ses enfants toute sa vie – est pratiquement inconnue dans le monde professionnel »24.
§6. « Les femmes ont en réalité bien plus de choix que les hommes dans bien des domaines ».25
§8 Karen DeGrow, ancienne présidente de NOW, dit : « Les hommes ne sont pas des machines envoyées sur cette terre pour faire des guerres et soutenir femmes et enfants »26 (p. 317). Le double lien, ou oxymore, est que d’accepter le soutien vous rend dépendant. Celui qui soutient, au lieu d’être apprécié pour cela, est accusé de rendre l’autre dépendant. Et dans le même temps, beaucoup de féministes réclament un soutien supplémentaire pour rester à la maison, n’ayant rien contre le fait d’être entretenues et de recevoir un salaire en plus.
§9 Un grand nombre de critiques considèrent que les femmes ont trop de liberté 27, 28.
§22 La plupart des enseignants sont des femmes. 29 (p. 426). Zimmermann relève que les hommes sont éduqués et socialisés par des femmes. 30 (p. 42). Les féministes qui prétendent que les hommes conditionnent les femmes évacuent leur propre rôle dans le processus.
§24/25. Les femmes ont le « pouvoir érotique ». 31. Kinsey et d’autres relèvent que : « Très peu d’épouses souhaitent des coïts plus fréquents. Seul un très petit nombre de maris voudraient que leurs femmes ne soient pas si demandeuses ».32 Le Dr Albert Ellis et le Bureau de recherche Margaret Sanger sont d’accord.33, 34,35. Le Dr Julia Sherman affirme : « Les maris désirent significativement plus de coïts que leurs femmes »36. « Il y a des preuves tangibles que l’appétit sexuel est plus grand parmi les hommes que parmi les femmes ». (p. 167) 37. Decter croit que les femmes ont souvent peur du sexe. 38 Alors que Seaman pense que la nymphomanie est peut-être l’état naturel de la femme.39
Pour la défense de la sexualité féminine, on peut noter que l’éducation sexuelle et émotionnelle pour les hommes comme pour les femmes n’est en général pas enseignée à l’école. Il y a une ignorance quant au fait que l’orgasme est essentiellement clitoridien, et que la société réprime la sexualité, tout particulièrement pour les femmes. De plus, les femmes semblent avoir une capacité sexuelle plus étendue, ainsi que la faculté d’obtenir des orgasmes multiples. Avec une éducation humaniste accrue, on peut s’attendre à ce que le déséquilibre sexuel décroisse significativement.
L’objection des féministes au « sexe à volonté » se fait en parallèle à l’objection masculine de « l’argent à volonté ». On dit habituellement des femmes qu’elles donnent du sexe contre de l’amour et des hommes qu’ils donnent de l’amour contre du sexe. 40 Beaucoup de commentateurs considèrent ainsi que le mariage est une forme de prostitution.41, 42 La même chose s’appliquerait aux rendez-vous galants. Ruth dit que : « Les femmes sont forcées par une économie et une société patriarcales à troquer leurs corps contre des biens et de la survie ».43 Sont elles « forcées » de faire ainsi ? Les hommes vendent-ils leurs corps contre de l’argent au travail ? A la fois le sexe et l’amour semblent être négociés contre de la sécurité, de l’amour, du sexe, de l’amitié, des promotions, du pouvoir, de la richesse, etc.
§30. Goldbert croit que ce sont les hommes qui en grande majorité dépendent des femmes.44 En termes de pouvoir quantifiant, les émotions positives telles que la chaleur et l’amour sont peut-être les plus grands pouvoirs que l’on puisse avoir. Le pouvoir ne devrait pas se restreindre au pouvoir matériel. Mc Milan affirme que les relations de dépendance n’ont nul besoin d’êtres basées sur la faiblesse ou l’impuissance économique 45 (p. 79).
§31. Si certaines affirmations historiques négatives ont pu être rapportées à propos des femmes, elles doivent être mise en balance avec des affirmations positives, et également avec des affirmations à la fois positives et négatives à propos des hommes pour voir si, en fin de compte, il y a des différences dans le traitement.47,48,49
§32. Le livre de Vilar met principalement l’accent sur la manière dont les femmes manipulent les hommes.49 Les hommes et les femmes sont sans doute dominants de manière égale.50,51 Nichols affirme que les femmes manipulent aussi les hommes.52 P. Willy dit qu’il y a une tendance chez quelques femmes à dominer leur mari de même que leurs enfants.53 John Stuart Mill fait remarquer qu’une épouse a le pouvoir de rendre son mari malheureux en le tannant et le grondant continuellement.54 Les femmes ont le pouvoir de la colère au même titre que les hommes; Elizabeth Janeway admet que les femmes formulent des exigences excessives auprès des hommes.55 Dans la littérature féministe, le terme « opprimant » est souvent synonyme d' »homme ». Mais Barber pense que les femmes ne sont pas opprimées par les hommes.56 Richards soutient que beaucoup d’hommes sont beaucoup plus opprimés que beaucoup de femmes.57
§38. Les femmes peuvent souvent se permettre, et ne s’en privent pas, de quitter leur travail si les tensions sont trop fortes.58
§39. Le philosophe John Wilson dit qu’un compromis peut être trouvé dans le mariage. Chaque partenaire peut librement choisir le mode de relation. Avec des droits égaux, vont des responsabilités égales.59,60 Decter estime que les féministes « ne peuvent pas tolérer que les conditions qui leur sont imposées soient autant de pouvoir dont elles bénéficient déjà »61.
§ 42. « Esclave » est un jugement de valeur et non un terme scientifique. H. Goldberg dit que les hommes travaillent souvent comme des «esclaves».62 Vilar est d’accord.63 Cependant, Marx déclare que « la femme et les enfants sont les esclaves du mari ».64 Les féministes suivent Marx sur ce point.
§ 43. Les jeux de rôle peuvent impliquer l’inversion des rôles. Un homme peut décider d’être un «homme au foyer», et ainsi générer des écarts innovants.
§ 45. Sur la question de savoir si les hommes ou les femmes sont favorisés les uns par rapport aux autres, nous lisons : « Le patriarcat mis en place comme système politique ne semble exister nulle part ».65 Les femmes n’ont pas besoin d’être privilégiées : « Il n’est pas vrai que les femmes soient uniquement moins dominantes, moins concentrées sur la tâche ou moins actives que les hommes ».66 Vilar déclare que « l’histoire de la femme défavorisée est une invention« .67 Mencken estime que les femmes ont des privilèges spéciaux et que le mariage est une meilleure affaire pour elles que pour les hommes.68
Il semblerait que le paradigme du « patriarcat » soit un mythe. Il a d’abord été imaginé, puis construit, comme un ennemi et finalement, blâmé pour tous les problèmes du monde. Il y a des problèmes pour les hommes, pour les femmes et des problèmes d’égalité, mais le « patriarcat » ne semble pas être l’un d’entre eux. Le terme éloigne des véritables problèmes concernés et traite des relations comme de simples luttes contradictoire pour le pouvoir. C’est un des sens du slogan féministe de Millett, « The personal is political » (« Le privé est politique »).69 En ce sens, n’importe quoi, comme saluer l’autre, peut être politique.
Erreurs supplémentaires du mythe du patriarcat
Le mot-sœur pour « patriarcat » est « matriarcat ». H. Diner, E. Gould Davis, et E. Reed affirment que les femmes ont été à l’origine des éléments les plus significatifs de la société humaine.70 Il y aurait aujourd’hui de nombreuses cultures soi-disant matrilinéaires, même si cela reste controversé, notamment en raison du flou de la définition.71 Wylie estime que l’Amérique est un matriarcat.72 Ruth se demande ce que le terme « matriarcat » implique comme visions utopiques.73 Warren pose la question : « Les femmes sont-elles vraiment beaucoup mieux dans les sociétés matrilinéaires ? » et « Faut-il supposer que la seule alternative au patriarcat soit le matriarcat ? ».74 La notion de matriarcat semble avoir été construite sur le raisonnement « soit l’un soit l’autre ».
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Les définitions descriptives qui sont basées sur des preuves concrètes doivent être clairement distinguées des définitions tirées de suppositions, et celles-ci, des définitions évaluatives qui se rapportent au devoir, à l’obéissance ou à la punition. « Patriarcat » est en règle générale utilisé de manière équivoque.
La recherche de définitions littérales est parfois appelée « essentialisme ». Cette erreur est illustrée par des déclarations telles que : « Nous devons chercher les conditions nécessaires et suffisantes pour définir un terme » ; « La révolte des lesbiennes est véritablement contre l’oppression des rôles féminins »75 ; « L’impératif hétérosexuel »; « L’impératif lesbien » ; « Il [Jewitt ] considère les véritables natures de la masculinité et de la féminité comme étant tout à fait mystérieuses »76 ; « Le matriarcat était la forme primordiale de la société humaine » (The Nature of Woman, Tide of Warran book).77
Beaucoup affirment que les différences entre les sexes sont essentialistes. Zimmerman voit le féminisme radical comme un «féminisme essentialiste »78, alors que Grimshaw s’oppose à l’idée qu’il existe un « soi réel ».79
Certaines des métaphores de base des féministes recourent à ces déclarations erronées et ces déclarations fondées sur des prémisses fausses. La formule de type « X est Y » aboutit à : Tout X (sociétés, logique, connaissance, langue, discipline, écriture…) est/sont masculin(s) ».80 81 82
Le procédé consiste à remplacer chaque chose par «X» dans la formule «Tout X est masculin» (et des synonymes ou des caractéristiques stéréotypées des hommes, comme étant patriarcal, masculin, opprimant, agressif, etc.). Par exemple, « Toutes les sociétés sont patriarcales »83 ou « Tout est sexe ». Souvent, la partie est prise pour le tout (synecdoque). Ou bien une connotation caractéristique est utilisée pour décrire l’ensemble (métonymie). Une autre forme donne : « Tous les hommes <un verbe négatif> les femmes»:
«Tous les hommes oppriment [toutes] les femmes ».84
« Tous les hommes exploitent les femmes ».85 (Ceci suppose ou suggère que nous pouvons connaître tous les hommes et toutes les femmes de tous temps et de tous lieux, et que ces hommes exploitent toutes les femmes tout le temps. Et aussi que les hommes le font consciemment).86
« Tout le monde est déformé dans une société patriarcale ».87
« Tous les hommes avilissent toutes les femmes. »
« Tous les hommes détestent les femmes » (« l’horreur universelle pour les femmes »).88
« Le savoir est toujours biaisé ».89
« Toute oppression est contre les femmes. »
« La fin du patriarcat va résoudre tous les problèmes ».90
« L’histoire est, pour Daly [1978], un champ meurtrier d’hommes assassins nécrophiles et de femmes prostrées… Le patriarcat est total, tout-puissant, universel, et écrase les femmes partout dans le monde et à tous les moments de l’histoire… Les femmes sont considérées partout et à toutes les époques comme opprimées… ».91
Les formules de causalité (ou de fausse causalité) prennent des formes telles que : « La cause de X est l’oppression masculine ». Mary Daly stipule que « Nous continuons de nommer le patriarcat comme le paradigme perverti et l’origine des autres maux de la société ».92 C’est la position de base qui caractérise le féminisme radical. Brownmiller stipule que le viol est « un processus conscient d’intimidation par lequel tous les hommes maintiennent toutes les femmes dans un état de peur ». Warren répond que « comme généralisation universelle, c’est évidemment faux ».93
Une formulation de fausse causalité idiote est que « les hommes et les femmes font X en raison de la culpabilité, de l’agression, de l’infériorisation, etc. ». Une théorie et une définition de l’émotion devraient d’abord être établies pour que ces formulations soient compréhensibles. Le « patriarcat » au sens d’une oppression psychologique nécessite donc une clarification .
Les causes avancées définissent le type de féminisme :
(1) Féminisme libéral : l’inégalité.
(2) Féminisme marxiste : la lutte des classes, le moteur du profit, le capitalisme, etc., tels que décrits par Marx et Lénine,
(3) Féminisme radical : le sexisme et le psychologique, l’oppression masculine (le « patriarcat »).
Des centaines d’autres types peuvent être établis sur la base des causes. Les causes sont souvent uniques et mutuellement exclusives.
D’autres causes basiques ou collatérales données pour « l’oppression » sont : le mariage, l’hétérosexualité, le déterminisme biologique, les rôles, les tâches ménagères,94 l’économie en général, la classe dirigeante, la religion,95 se détourner de la mère, de la culture, des chromosomes, l’agression, la recherche du profit, etc.
D’autres formules comprennent le mot « uniquement » :
« Les femmes peuvent aimer uniquement si elles sont économiquement libres ».96
« La libération peut venir uniquement après la chute du capitalisme ».97
« La vie des femmes peut uniquement être modifiée par X » (l’économie, la révolution, le pouvoir, les lois, l’instauration d’une société féminine séparée, etc.).
Critiques
Qu’est ce que l’on signifie par la classe « des hommes » ou « des femmes » ? » Comment devons-nous interpréter « est » dans « X est Y » ? Métaphoriquement ? En tant qu’identité ? Par exemple, un travail en dehors de la maison est-il la solution à tous les problèmes ? Le travail est-il la même chose que la réalisation de soi ? En raison de ces difficultés de formulation abstraite, les critiques suivantes sont prévisibles : « Toutes les femmes… » en tant que groupe est un « faux universalisme ».98
Certains objectent que le point de vue féministe radical attribue une cause simpliste là où il peut y avoir des causes multiples. Plusieurs causes existent, non pas une, non pas le patriarcat, et pas même les hommes. « Le féminisme marxiste est critiqué pour ne pas prendre en compte les facteurs non économiques ».100 « Il n’est pas du tout évident que l’existence d’un système exploitateur de classes soit nécessaire ou suffisant pour le patriarcat ou la domination masculine ».101 Des questions sont soulevées, telles que : « Les relations humaines en général, le mariage, ne sont-ils pas un problème plus sérieux ? »102 Une éducation sans esprit critique n’est-elle pas un problème beaucoup plus important ? Dans quelle mesure les gens ont-ils le choix ? Comment l’offre et la demande déterminent-ils les comportements et les rôles sexués ?
Barett écrit : « En faisant passer l’oppression des femmes seulement pour un effet de la domination masculine, il [le féminisme radical] refuse de prendre en compte des structures et des expériences de l’oppression qui diffèrent très largement dans des sociétés, des périodes de l’histoire et des classes sociales très diverses ».103
D’autres féministes voient aussi le mythe du « patriarcat » comme étant nuisible aux causes féministes plus importantes et mieux fondées.104 Ainsi la philosophe Janet Richards écrit-elle dans son ouvrage critique bien argumenté sur le féminisme : « Si les féministes sont considérées comme responsables d’assertions bizarres et exagérées, d’être des fauteurs de troubles et des semeurs d’anarchie, elles font d’elles-mêmes des objets de soupçon et sont dans une position de faiblesse quand il s’agit de convaincre les gens de prendre leurs arguments au sérieux ».105
En comparant le féminisme radical et le féminisme marxiste, Warren (1980) déclare : « La tentative de (…) prouver que l’oppression économique est « plus fondamentale » que l’oppression sexuelle (ou vice versa) semble futile ».106
Du fait de ces modèles causaux, de ces métaphores farfelues et de ces généralisations, il était aussi prévisible que B. Barber écrive : « Le mouvement féministe semble maintenant en danger de perdre plus qu’il ne gagne avec son extravagance idéologique et sa rigidité agressive »107. Nye a fait valoir que « le pouvoir… est un dispositif théorique trop brut pour expliquer la complexité de l’interaction humaine… »108. Pateman, dans Patriarchal Confusions, conclut dans la ligne des arguments de cet article : « Il n’y a pas de consensus, sur aucune de ces questions, et les féministes contemporaines utilisent « patriarcat » dans une pluralité de sens. Certaines ont fait valoir que les problèmes avec ce concept sont tellement grands qu’il devrait être abandonné ».109
Ces critiques des féministes elles-mêmes, comme des autres, plaident en faveur d’un nouveau féminisme qui ne repose pas sur la notion de patriarcat, mais plutôt sur un nouvel humanisme, ou ce qui pourrait être caractérisé comme un « féminisme humaniste ».
Notes
1. Mary Daly, Pure Lust: Elemental Feminist Philosophy (Boston: Beacon Press, 1984).
2. Kate Millett, Sexual Politics (New York: Doubleday, 1970).
3. Mary Daly, Gyn/Ecology: The Metaethics of Radical Feminism (Boston: Beacon Press, 1978).
4. Andrea Nye, Feminist Theory and the Philosophies of Man (London: Croom L Helm, 1988).
5. Josephine Donovan, Feminist Theory (New York: Ungar, 1985).
6. Jack Nichols, Men’s Liberation (New York: Penguin, 1975).
7. Janet Richards, The Sceptical Feminist: A Philosophical Enquiry (London: Routledge & Kegan Paul, 1980). (One of the best books on feminism criticism.)
8. Zillah Eisenstein, The Radical Future of Liberal Feminism (New York & London: Longman, 1981).
9. Gloria Bowles and Renate Duelli Klein, Theories of Women’s Studies (London: Routledge & Kegan Paul, 1983).
10. Hester Eisenstein, Contemporary Feminist Thought (Boston: G.K. Hall, 1983) .
11. Michele Barrett, Women’s Oppression Today: Problems in Marxist Feminist \ Analysis (London: NLB, 1980).
12. Nye (1988), op. cit., p. 229.
13. Millett, op. cit.
14. Z. Eisenstein, op. cit., p. 21.
15. Benjamin Barber, Liberating Feminism (New York: Dell, 1975, 1976).
16. Fritjof Capra and Charlene Spretnak, Green Politics (New York: E. Dutton, j1984) .
17. Sheila Ruth, Issues in Feminism (Boston: Houghton Mifflin, 1980).
18. Women at Work: A Chart Book (U.S. Dept of Labor Statistics. Bulletin 2168 ; Washington, DC: U.S. Govt. Printing Office, 1983).
19. Bruno Leone and M. O’Neill, « Are Women an Oppressed Majority? » (Opposing Viewpoints Pamphlet. St. Paul, MN: Greenhaven Press, 1983), p. 73.
20. David Allen, The Price of Women (New York: Jarrow Press, 1971), p. 147.
21. Esther Vilar, The Manipulated Man (New York: Farrar, Strauss & Giroux, 1972).
22. Susan Basow, Gender Stereotypes (Monterey, CA: Brooks/Cole, 1986, second edition).
23. Millett, op. cit., p. 38.
24. Vilar, op. cit., p. 174.
25. Richards, op. cit., p. 274.
26. Sylvia Hewlett, A Lesser Life: The Myth of Women’s Liberation in America (New York: Morrow, 1986).
27. Allen, op. cit., p. 127sv. ; Richards, op. cit., pp. 63 sv., 274.
28. Midge Decter, The Liberated Woman and Other Americans (New York: Coward, McCann & Geoghegan, 1971).
29. Mary Warren, The Nature of Woman: An Encyclopedia Guide to the Literature (Inverness, CA: Edgepress, 1980).
30. Michael Zimmerman, « Feminism, Deep Ecology and Environmental Ethics », Environmental Ethics 9A (1987): 21-44.
31. See for example, T. Lang, The Difference Between a Man and a Woman (New York: Bantam Books, 1973).
32. A. Kinsey, W. Pomeroy, & C. Martin, Sexual Behavior in the Human Male (Philadelphia, PA: Saunders, 1948), p. 571.
33. Albert Ellis, The Civilized Couple’s Guide to Extramarital Adventure (New York: Peter Wyden, 1972), p. 198.
34. Morton Hunt, The Natural History of Love (New York: Knopf, 1954), p. 391.
35. Cf. J. Mancini and D. Orthner, « Recreational Sexuality Preferences Among Middle-Class Husbands and Wives, » Journal of Sex Research 14.2 (1978): 96-106.
36. Julia Sherman, On the Psychology of Women (Springfield, EL: Charles Thomas, 1971), pp. 149ff.
37. See also Warren Shibles, Emotion: The Method of Philosophical Therapy (Whitewater, WI: The Language Press, 1974), pp. 394-410; and Basow, op.cit., p. 79.
38. Decter, The Liberated Woman, op. cit.
39. Warren, op. cit., p. 422.
40. Warren, op. cit., p. 409.
41. Herb Goldberg, The Hazards of Being Male: Surviving the Myth of Masculine Privilege (New York: New American Library, 1976), p. 3.
42. Vilar, op. cit., pp. 82-83; Warren, op. cit., p. 134.
43. Ruth, op. cit., p. 269.
44. Goldberg, op. cit., p. 12.
45. Carol McMillan, Women, Reason and Nature: Some Philosophical Problems with Feminism (NJ: Princeton University Press, 1982). Our discussions in England were helpful in writing this paper.
46. Harry Brod, ed., The Makings of Masculines (Boston: Allen & Unwin, 1986); Harry Brod, « The New Men’s Studies: From Feminist Theory to Gender Scholarship, » Hypatia 2.1 (1987): 179-196. (Contains bibliography.)
47. Michael Levin, « Women’s Studies, Ersatz Scholarship, » New Perspectives 17 (1985): 7-10.
48. John Schilb, « Men’s Studies and Women’s Studies, » Change 14.3 (1982): 38-41.
49. Vilar, op. cit.
50. Basow, op. cit, p. 71.
51. George Gilder, Sexual Suicide (New York: Bantam, 1975).
52. Nichols, op. cit., pp. 214ff.
53. Warren, op. cit., pp. 214ff.
54. Warren, op. cit, p. 325.
55. Warren, op. cit., p. 232.
56. Barber, op. cit., p. 28.
57. Richards, op. cit., p. 8.
58. Allen, op. cit., pp. 23-24.
59. John Wilson, Love, Sex and Feminism (New York: Praeger, 1980).
60. Allen, op. cit., p. 200.
61. Decter, The New Chastity, op. cit., p. 52.
62. Goldberg, op. cit., p. 7.
63. Vilar, op. cit., p. 52.
64. Warren, op. cit., p. 303.
65. Z. Eisenstein, op. cit., p. 26.
66. Basow, op. cit., p. 71.
67. Vilar, op. cit., p. 180.
68. Warren, op. cit., p. 318.
69. Millett, op. cit..
70. Warren, op. cit., p. 309.
71. Warren, op. cit., p. 515.
72. Warren, op. cit. p. 505.
73. Ruth, op. cit., p. 16. See also Basow, op. cit., p. 314.
74. Warren, op. cit., p. 107.
75. Donovan, op. cit., p. 161.
76. Warren, op. cit., p. 233.
77. Warren, op. cit..
78. Zimmerman, op. cit., p. 40.
79. Jean Grimshaw, Philosophy and Feminist Thinking (MN: University of Minnesota Press, 1986), p. 135.
80. Andrea Nye, « Woman Clothed with the Sun: Julia Kristeva and the Escape From/To Language, » Signs 12A (1987): 664-686.
81. Basow, op. cit., p. 75; Bowles, op.cit.
82. Hetene Cixous, « The Laugh of Medusa » in E. Marks and I. de Courtivron, New French Feminism (New York: Schocken, 1981), pp. 245-264.
83. Millett, op. cit..
84. Hewlettt, op. cit., p. 316.
85. Basow, op. cit., p. 292.
86. Cf. Nichols, op. cit., p. 215.
87. Zimmerman, op. cit., p. 40.
88. Ruth, op. cit., p. 10.
89. Cf. Bowles, op. cit.
90. Zimmerman, op. cit., p. 40.
91. Nye, Feminist Theory, op. cit., p. 99.
92. Daly, Pure Lust, op. cit., p. xii.
93. Warren, op. cit., pp. 86, 88.
94. A. Oakley in Warren, op. cit., pp. 359,362.
95. R. Hamilton in Warren, op. cit., p. 202.
96. Cf. Works of Simone de Beauvoir.
97. Cf. Warren, op. cit., pp. 132-134.
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. Sur le même thème :
[Warren Shibles] – « Tous les hommes oppriment toutes les femmes tout le temps »
. Sur la fin du « patriarcat » en Occident, voir aussi ;
« La « classe X » est évidemment les hommes et la « classe Y », les femmes. »? C’est de l’ironie?
C’est juste une manière de reprendre le vocabulaire des féministes qui appliquent la grille de lecture marxiste de la lutte des classes à la lutte des sexes. Selon elles, la classe des femmes est opprimée par la classe dominante (les hommes). X et Y renvoient bien sûr aux chromosomes de la différence sexuelle.
Oui, j’avais compris ce renvoi, mais justement, les chromosomes X sont femelles et les Y mâles, or ils sont inversés dans la présentation. Les X (femmes) renvoyant à des réponses qui devraient être celles des Y (hommes). Par exemple, « Doivent risquer leur vie dans les guerres : Y: Oui – X: Non » ou « Est souvent entretenu et peut ne jamais avoir à travailler: Y: Non – X: Oui »
Exact !! Bien vu ! C’est inversé, je n’avais pas fait attention ! Je vais aller vérifier dans la version anglaise d’origine 😉
Je rectifie mon dernier commentaire : la seule erreur est dans la phrase « La « classe X » est évidemment les hommes et la « classe Y », les femmes. » Les termes sont intervertis. Voilà pourquoi ces assertions sont inexacts. « Doivent risquer leur vie dans les guerres : Y : Oui – X: Non » ou « Est souvent entretenu et peut ne jamais avoir à travailler: Y: Non – X: Oui ».
Et merci pour ce site foisonnant…
Je me suis reportée à mon pdf de l’article en anglais et réalisé que javais laissé pas mal de coquilles en mettant ma traduction en ligne. Shibbles appelle bien X la classe des hommes et Y celle des femmes pour faire apparaître les privilèges de ces dernières, ou tout au moins l’absence de « domination patriarcale » dans nos sociétés occidentales.
Le féminisme humaniste n’a tout simplement pas de problemes psycho-sexuels, de haine des hommes d’aujourd’hui et d’hier n’étant pas responsables d’une oppression directe de femmes, et surtout, ne se trompe pas d’ennemi.
Là où les coincées bourgeoises hystériques hurlent leur haine des hommes, de la sexualité, donc de la sexualité masculine, du porno, des désirs, donc de l’homme blanc occidental supposé sexuellement libre et assumé, au profit d’une morale moralisatrice moralisée, parfaitement puritaine compatible avec l’islamisme, donc avec l’oppression des femmes désirant s’ émanciper du voile comme de toute tutelle religieuse sur leur vie. Où l’on retrouve le problème du « coup d’après »… Les bigotes préférant détruire l’occident auquel elles doivent tout et favoriser les velléités intégristes sans voir qu’elles ont tout à y perdre. Parce que leur lutte n’est pas pour le droit des femmes, l’égalité ou que sais-je, mais contre les hommes, le sexe, le plaisir, les désirs, les jeux, les joutes amoureuses livrees sans complexe ni culpabilité… Car toutes leurs imbecilites se résument à un chantage moral permanent, une présomption de culpabilité, un procès d’intention qui somme chacun de se défendre, de s’ expliquer, de se justifier devant les juges autoproclamés de cette nouvelle inquisition. De quoi instiller une culpabilité des consciences désormais obligées de vivre sous la menace d’accusations gratuites.
Oui, tout à fait. Le plus triste, avec ce féminisme devenu fou, c’est que non seulement les hommes, mais les femmes elles-mêmes en paient le prix. Jamais les femmes n’ont été aussi mécontentes, aussi dépressives, aussi célibataires et sans enfants. Plus les années passent et plus elles se plaignent et récriminent. Quand elles réalisent qu’elles se sont faites rouler dans la farine, il est en général trop tard; elles ont 45 ans et c’est fini pour elles. Il ne leur reste plus qu’à se mentir à elles-mêmes face à leur mur en regardant leur chat et en prenant leurs anxiolytiques. Ce gâchis me révolte, en vérité.
En effet, c’est révoltant. Et triste également. Tant de vies gâchées pour des inepties…
Ayant fréquenté un temps les sites de rencontres, j’ai pu observer les dégâts de ce « progressisme ». J’ai vu des femmes incapables de rencontrer un homme pour prendre un café et discuter paisiblement, poser des lapins mais se plaindre à longueur de profils du manque de sérieux et d’engagement des hommes… Sérieux et engagement réduits à des mots, à du blabla sans fin. Car pour elles une relation se noue uniquement à travers de simples correspondances, « sans contact », et toujours sous le joug d’une dramatisation de la chose, accompagnée d’une présomption de culpabilité des hommes et de prétentions morales a tendance narcissique. Quand elles ne se déclarent pas amoureuses d’hommes qu’elles n’ont pas rencontré… Avant de changer d’avis deux heures plus tard, ou le lendemain. Un silence suffisant à leur faire decrocher de la réalité. Sachant que tout soupçon vaut condamnation immédiate et sans appel, ni même la moindre explication. Un simple mot anodin, ou une phrase innocente, pouvant être interprétées de façon invraisemblable… J’ai entrepris ma propre critique du néo féminisme à travers ce puritanisme constaté. Même si je n’ai pas immédiatement fait le lien, car j’étais, grand bien m’en fasse, resté loin de leurs délires.