Féministes et pervers narcissiques, les liaisons dangereuses

Parmi les pathologies contemporaines de la relation, on ne peut que constater l’expansion croissante et parallèle du néo-féminisme et des « pervers narcissiques » (oui, je classe le néo-féminisme parmi les pathologies du lien, voir plus bas). Je me pose même la question suivante : pourraient-ils être les deux faces d’une même médaille ?

Jean-Honoré Fragonard, Le Verrou, 1774-78 (Paris, Musée du Louvre)

Les néo-féministes sont sur-représenté(e)s dans les générations X, Y et Z (de 15 à 40 ans), même s’ils débordent aujourd’hui sur tous les âges ; les « pervers narcissiques » sont une catégorie représentée sur toute la pyramide des âges.

La « perversion narcissique », une appellation contestée car issue du vocabulaire de la psychanalyse, ne renvoie pas moins à une réalité que l’on pourrait schématiser en parlant d’une profonde et définitive immaturité psychique et affective. Qu’ils soient hommes ou femmes, les PN sont des personnes ayant développé d’efficaces techniques de manipulation et d’exploitation des autres ainsi que de puissants mécanismes de protection émotionnelle. Ils restent à vie des êtres souvent médiocres sur le plan personnel (ce qui ne les empêche pas d’être à l’occasion des génies dans d’autres domaines : les arts, la littérature, la politique, la science, l’économie,….) et totalement indigents sur le plan interpersonnel : incapables d’éprouver de véritables sentiments ou émotions, ils passent leur vie à confondre les êtres humains avec des objets et sont irrécupérables. On dit qu’ils sont le reflet de notre époque individualiste, c’est bien possible, mais je remarque que ce sont des comportements également très répandus dans les sociétés archaïques, par exemple islamiques. Je mettrais donc plutôt cela sur le compte d’une immaturité psychique aussi bien transculturelle que générationnelle, transmise aux enfants par leurs parents – ou bien acquise par les enfants eux-mêmes au cours de leurs propres expériences de vie, car tout ne viendrait pas forcément des parents. La recherche ne proposant pour l’instant pas d’explication consensuelle au phénomène, je me garderai de conclure sur ses causes.

Les femmes narcissiques pathologiques pourraient être à ranger dans les anciennes classifications des « troubles de la personnalité histrionique » (anciennement « hystérique » du DSM-IV), alors que les hommes se situeraient davantage dans les « troubles de la personnalité narcissique » du DSM-V – même si ces classifications et appellations évoluent constamment d’un DSM à l’autre et ne semblent pas rendre compte de la réalité dans son ensemble.

Ce sont essentiellement des hommes PN dont les médias et les réseaux sociaux se font régulièrement l’écho, ce qui a tendance à invisibiliser les femmes PN, pourtant tout aussi nombreuses (si ce n’est davantage, car il semblerait que le féminisme en fabrique à la pelle au fil des générations). Ceci tient au fait que leurs modes d’expression ne sont pas les mêmes du fait de leur sexe : les hommes sont davantage dans la violence physique visible et les femmes dans la violence psychologique et verbale, plus invisible. Les meurtres masculins se voient facilement à cause de la violence physique alors que les meurtres féminins sont plus discrets – mais on peut supposer que beaucoup d’hommes sont poussés à la dépression, au déclassement, à la ruine et au suicide à la suite de violences et de harcèlements psychologiques féminins.

Ces différences de sexe sont valables aussi par exemple dans le repérage des HQI (haut quotients intellectuels) ou du syndrome d’Asperger. Chez les petits garçons, le surdouement saute souvent aux yeux dès le plus jeune âge, alors que chez les femmes, il peut ne jamais être dépisté sur toute une vie – c’est même très fréquent. Les femmes sont toujours plus aptes à se fondre dans la masse. Du fait de la testostérone, mais aussi des gènes, les hommes n’ont pas les mêmes comportements que les femmes ; une évidence que nos anciens comprenaient intuitivement, mais qu’il est aujourd’hui nécessaire de rappeler en raison du lavage de cerveau opéré par l’idéologie du genre.

La violence s’exprime différemment selon les sexes, ce que confirme une méta-analyse (sur 216 études) publiée par un chercheur en psychologie et présentée ici par Peggy Sastre, « Différences entre les sexes : Darwin avait raison » (Le Point, 12 juin 2019) : les hommes sont d’un point de vue évolutionnaire et biologique plus violents que les femmes et ces dernières sont davantage enclines aux ragots destructeurs qui les plombent elles-mêmes et les rendent dépressives:

« En ce qui concerne la violence, un fait des plus intéressants et somme toute contre-intuitif mis en lumière par l’étude d’Archer est le suivant : le gros de cette différence ne provient pas de la motivation à commettre des actes violents puisque la colère est un sentiment très bien partagé entre hommes et femmes. En revanche, si les hommes surpassent (et de loin) les femmes sur le plan de la violence létale, c’est parce qu’ils savent moins bien gérer leur impulsivité et canaliser leur colère, et l’expriment donc de manière plus dommageable pour eux-mêmes et pour autrui. Cette violence va d’ailleurs de pair avec la prise de risque. (…) En résumé, pour reprendre l’ancienne distinction aristotélicienne, la violence en puissance est équivalente chez les femmes et les hommes, mais, chez ceux-ci, la violence en acte bat tous les records. Cette asymétrie est le fruit de la sélection sexuelle : la balance coûts/bénéfices de la violence n’est pas la même si l’on est un homme ou une femme (…).
Autre exemple de différence marquée : les troubles mentaux comme la dépression et l’anxiété, qui touchent en moyenne deux fois plus les femmes que les hommes. Les travaux analysés par Archer révèlent un lien avec l’importance accrue que les relations sociales revêtent pour les femmes. À l’adolescence, la dépression est aussi corrélée à l’agression indirecte (ragots, médisances, ostracisation), dont font davantage usage (et sont davantage victimes) les femmes.« 

Mais alors, quels liens peut-on faire entre féministes et PN ?

Il faut savoir que le néo-féminisme recrute à plein régime chez les victimes de pervers narcissiques – avec la  fameuse technique du love-bombing, bien connue des sectes : « Nous te comprenons tellement, ma sœur, nous sommes nous-mêmes toutes victimes de ces salauds », depuis quoi l’on glisse très vite vers : « Tous les hommes sont comme ça, tous des salauds ! Masculinité toxique ! » et l’on retourne le cerveau de la malheureuse, l’emprisonnant à vie dans son statut de victime et lui interdisant d’observer objectivement et de manière lucide son environnement.

Car non, évidemment, tous les hommes ne sont pas comme ça. Ceux-là sont même minoritaires. C’est ce #NotAllMen que les féministes ne supportent pas – de même qu’elles ne supportent pas le NotAllWomen (moins connu) : toutes les femmes ne sont pas féministes.

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On peut se tourner ici vers la psychologie évolutionniste. On sait que, en gros, 20% des hommes attirent 80% des femmes. Les fameux mâles alpha testostéronés jusqu’aux trous de nez, les bad boys, les gros bras, les séducteurs, les anciens Don Juan et autres Casanova, cette minorité d’hommes à femmes attire quasiment toutes les femmes à des degrés divers ; laissant les 80% d’hommes restant dans des difficultés plus au moins grandes car devant se partager les 20% de femmes restantes. Comme on peut s’y attendre, les PN prolifèrent dans la première catégorie, laissant des armées de féministes (puisque toute la génération des 15-40 ans au moins est féministe) sur le carreau, se demandant pour longtemps ce qu’il leur arrive.

Ces statistiques sur les 80%/20% sont résumées ici : « L’inégalité de beauté, la grande oubliée » (Le Point, 25 mai 2019) : « Si ces chiffres sont fiables, cela signifie que la grande majorité des femmes n’est disposée à communiquer amoureusement qu’avec une petite minorité d’hommes, tandis que la plupart des hommes sont disposés à le faire avec la plupart des femmes. » Comme l’explique cet article d’une grande profondeur, les nouvelles relations amoureuses instaurées notamment par le féminisme et l’individualisme contemporains nous renvoient directement à l’âge de la savane et à la sauvagerie : c’est la loi du plus fort et la violence qui s’imposent à tous les étages.

C’est toujours chez les PN version violente que l’on trouve les meurtriers conjugaux et chez les PN un peu plus subtils que l’on trouve ceux qui détruisent psychologiquement leurs compagnes avant qu’elles ne les quittent dans la douleur ou la maladie, mettant souvent des années à se remettre et grossissant par la même occasion les rangs féministes.

Tellement vrai !

Mais pourquoi les femmes vont-elles si souvent se mettre dans ces situations ?

Une petite vidéo de Bhû répond indirectement à cette question :

[Si la vidéo ne s’affiche pas, cliquer sur ce lien : https://www.facebook.com/1481484841885173/videos/279903889567462/ ]

Cette femme du XXIe siècle, pourtant évoluée, éduquée, moderne, continue contre toute attente et contre sa propre rationalité, à vibrer pour la brute épaisse capable de la protéger en distribuant des gnons, quitte à s’en prendre un à son tour quand son heure sera venue. Cette femme sait qu’elle prend des risques à préférer ce genre d’homme, qu’elle risque d’être maltraitée, battue, voire tuée. Et pourtant, elle le choisit. Des femmes plus intellectuelles ou plus prudentes se méfieront peut-être des montagnes de muscles, mais iront quand même se faire détruire psychologiquement par des pervers plus subtils. Pourquoi ?

Parce qu’elles tombent toutes dans le « piège » de la séduction, en particulier de la testostérone – très sexy, la testo – et là, ce sont leurs hormones qui parlent, leur biologie. Les évolutionnistes expliquent que statistiquement, plus un homme est agressif et plus le nombre de ses expériences sexuelles est élevé. Or c’est la testostérone, justement, couplée à l’incapacité à gérer ses émotions et ses frustrations, qui peut déchaîner la violence masculine, que celle-ci soit physique ou psychologique. 

Les mouvements d’hommes, que les féministes ont baptisés « masculinistes » uniquement pour les dénigrer – peut-être un souvenir inconscient du fait que le mot « féministe » renvoyait lui-même à l’origine à une pathologie médicale (liée à la tuberculose) puis à une pathologie sociale et politique (sous la plume d’Alexandre Dumas fils) –, les hommes en mouvement, donc, comme je préfère les appeler, font parfois l’hypothèse que les féministes d’aujourd’hui se comporteraient typiquement comme des perverses narcissiques. Je ne pense pas qu’on puisse dire cela de toutes, même s’il est vrai qu’elles sont continuellement poussées (on peut même dire forcées) à agresser les hommes, les insulter, les manipuler, les rabaisser, les humilier, les exploiter financièrement et humainement comme s’il s’agissait d’une sous-humanité méprisable.

Comme ils le font remarquer, les femmes jeunes, jusque 35 ans, sont toutes puissantes sur le marché de la séduction et sont encouragées par le féminisme à consommer sexuellement le maximum d’hommes et à les traiter comme des sex-toys ambulants. Mais plus les femmes mûrissent et plus les rapports de force s’inversent et c’est leur tour, tôt ou tard, de se faire croquer par un manipulateur ou de se rabattre sur un type d’homme qu’elles n’auraient jamais envisagé quelques années plus tôt (pas toujours pour le pire, d’ailleurs, bien au contraire).

Le féminisme apprend aux jeunes femmes qu’elles sont des princesses sacrées à qui tout est dû, qu’elles sont toutes puissantes et peuvent tout exiger – et il est vrai qu’objectivement à cet âge, elles le sont. Pour peu qu’elles soient capables d’exploiter savamment leur jeunesse et/ou leur beauté, elles ont le monde à leurs pieds et l’embarras du choix. Plus elles défilent avec des micros-shorts et des pancartes débiles dans les manifs féministes et plus leur pouvoir est à son maximum – et elles le savent. La pleurnicherie ordinaire qui les accompagne n’en est que plus grossièrement hypocrite. D’ailleurs il suffit de les observer dans les manifs : toute leur attitude montre que leurs revendications sont bidons, de la pure mise en scène : on voit toujours aux premiers rangs des collégiennes nanties et manipulées qui sèchent leurs cours ou des petites bourgeoises désoeuvrées de centre-ville qui n’ont rien, mais alors RIEN, de filles opprimées. Le féminisme, c’est l’art de prendre tout le monde pour des cons avec la plus grande indécence vis-à-vis des femmes réellement maltraitées sous d’autres latitudes.

Marche (hypocrite) pour le climat (Paris, 15 mars 2019)

Étant amenées à traiter les hommes comme des objets et à les prendre et les jeter sans états d’âme, au milieu du turn over, elles finissent immanquablement par faire le mauvais choix et tomber sur LE con prévu pour elles, le PN de service qui va les attirer comme le fromage (ou la merde) attire les mouches. Et petit à petit, au fur et à mesure qu’elles vont s’y engluer les pattes et les ailes, elles vont moins rire, d’autant que, les années passant, leur pouvoir absolu va aller s’amenuisant.

Statistiquement, il n’est donc pas faux de postuler que toute féministe ou presque soit amenée à croiser un PN un jour ou l’autre et à s’y brûler les ailes le cas échéant – puisque toute femme a une propension naturelle, quasiment biologique, à faire les mauvais choix (voir la vidéo plus haut et la théorie du 20/80%). De là à dire que tout homme est un PN, toujours pas, évidemment.

Quelles conclusions tirer de tout cela ?

Le message est simple et ressortit de la sagesse populaire : les femmes doivent appendre à considérer les 80% d’hommes normaux, pas forcément les plus tape à l’oeil, mais ceux avec une véritable richesse intérieure et de vraies qualités humaines qui les entourent ; au lieu de se battre comme des pintades dans une volière pour attirer les paons, les perroquets et les coqs qui leur en mettront plein la vue. Ou alors, une fois que ces derniers les auront bien plumées, admettre qu’elles avaient peut-être un peu manqué de jugeote et en assumer les conséquences – et sans pour cela hurler au viol juste par vengeance, comme les féministes les poussent à le faire.

Nous en sommes là aujourd’hui avec la libéralisation sans frein du marché de la séduction : « Il est ironique de constater que les progressistes, qui se félicitent du déclin de la religion et d’institutions soi-disant « dépassées » comme la monogamie se comportent en réalité comme les derniers des réactionnaires en faisant revivre les structures sociales animales les plus ancestrales, les plus barbares et les plus inégalitaires qui aient jamais existé. À l’inverse, ce sont bien les conservateurs qui se font les hérauts d’un idéal progressiste de « redistribution des revenus sexuels » via une invention historiquement récente : la monogamie. » (« Les inégalités de beauté« )

À mon sens, la perversion narcissique et le néo-féminisme pourraient tous deux être envisagés comme des pathologies du lien, dans le sens où ils ont pour socle commun l’égocentrisme, le narcissisme, l’immaturité, le mépris et la haine de l’autre, le tout assaisonné d’une complainte victimaire en tous points comparable.

Les deux ont en effet un côté Caliméro assez prononcé : toujours dans la victimisation, à reporter la faute sur l’autre (le « patriarcat » et autres « oppressions systémiques »), égotiques, affichant une très haute opinion d’eux-mêmes, incapables de se remettre en question, piétinant les autres, habiles à retourner toute situation à leur avantage, menteurs, manipulateurs, obsédés sexuels, infantiles, régressifs, etc., on pourrait décliner les parallèles à l’infini.

Il reste enfin à soulever une dernière hypothèse : le féminisme « de libération » méprise la maternité, les mères au foyer et le soin porté aux enfants, allant jusqu’à obliger les femmes à travailler pour être respectables ;

B. Friedan, S. De Beauvoir, « Sex, Society and the Female Dilemma », Saturday Review, June 14, 1975, p. 18.

Des enfants, les garçons notamment, méprisés et traités comme des objets par des parents qui ne les envisagent que comme des fardeaux quand ce n’est pas comme des violeurs en puissance ou comme le « mauvais » sexe, n’ont-ils pas un grand risque de se construire des mécanismes de défense et de devenir des « pervers narcissiques » ? Qui oserait interroger la part du féminisme dans l’explosion de ces comportements ? Je me pose la question depuis un moment.

[à suivre…]

  • Voir aussi :

. Pervers narcissique et féministe :

. Vampires psychiques :

13 réponses sur “Féministes et pervers narcissiques, les liaisons dangereuses”

  1. Me considérant comme masculinisme, je trouve votre texte (et beaucoup d’autres de vous) fort intéressant et qui mérite d’être pris en compte.

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